Enfin une suite! Je l'admets, j'ai été paresseuse sur ce coup-là. Mais bon, j'avais une idée de base (merci à Ju-san, c'est elle qui l'a trouvée), mais je ne savais pas trop comment l'exploiter... mais bon, ça a donné ça, je l'ai écrit à l'arrêt de bus ce matin en écoutant abusivement des chansons de FF, surtout du 7, évidemment.

Le monde est la carte qui n'appartient pas aux humains, mais aux bêtes. C'est littéralement un bestiaire, et aussi un jardin d'Eden. J'ai donc choisi Red XIII parce qu'il est un animal, et qui de mieux placé qu'un animal pour parler des autres animaux?


XXI. Le monde: Red XIII

Ma longue existence est-elle une bénédiction ou une malédiction? m'a déjà demandé mon grand-père. Je lui ai dit que cela était, tout simplement. Et lui, était-il jaloux ou avait-il pitié de moi ? Peut-être un peu des deux. Je serais le témoin de divers âges de ce monde. Je verrais le cycle des fins et des recommencements.

Bénédiction ou malédiction ? Ce serait tout simplement ma vie…

-Dis, papa, comment c'était quand tu avais notre âge ?

-Oh, oui, oui ! Raconte-nous !

Je laisse glisser un souffle rauque entre mes dents, puis je sens mon visage prendre une expression bienveillante. Comment pourrait-il en être autrement quand je suis avec mes deux fils, ma progéniture bien aimée ?

Je me redresse sur mes deux pattes avant, et je jette un regard faussement grave sur mes enfants qui me fixent, l'air curieux.

-Quand j'avais votre âge, le monde était bien différent, oh ça oui. Il était peuplé de plusieurs créatures… et même de monstres terrifiants ! Il fallait souvent se battre, alors que tout ce qu'on faisait, c'était marcher innocemment dans une plaine ou une caverne !

-Vraiment ? Mais d'où venaient tous ces monstres si terrifiants ?

-Pour la plupart, il s'agissait de gentils animaux transformés à cause de la proximité avec un réacteur Mako.

-Mako ?

-Oui, Mako. Ça, c'était la plus grande erreur des Humains.

-C'est quoi les Humains ?

-C'était de gros monstres ?

Je souris à cette idée. Puis, des souvenirs lointains me reviennent en tête. Des souvenirs de ces humains qui m'avaient traité en ami et non en bête, et que j'avais traités en amis et non en bêtes.

-Les Humains étaient des bipèdes presque aussi intelligents que nous. Ils n'avaient pas une fourrure très épaisse, sauf sur le dessus de la tête. Pour cacher leur peau à vif, ils se couvraient de peaux de bêtes ou de plantes tissées. Ils cousaient cela avec soin : les Humains avaient un grand sens esthétique.

-Ils étaient si brillants que ça ?

-En fait… je crois qu'ils étaient même plus intelligents que ceux de notre race. Le problème, c'est qu'ils ne savaient pas bien user de cette intelligence. Ils ont fait beaucoup de mal à la Planète à cause de cette intelligence… et ils se sont fait beaucoup de mal, aussi. Tant et si bien que leur race a pratiquement disparu.

-Tu crois qu'on pourra en voir, un jour ?

-Je ne sais pas… ils sont retournés à l'état sauvage. Ils sont devenus très timides.

-C'est dommage…

-Je le crois aussi.

-Dis, papa, est-ce qu'il y avait aussi des Moogles quand tu étais jeune ?

-Oh, bien sûr… mais ils étaient moins nombreux. Il n'y en avait qu'au nord, dans les contrées enneigées, à cette époque. Depuis la disparition des Humains, les Moogles envahissent leurs anciens territoires.

-Et des chocobos, il y avait des chocobos ?

-Hm… oui, il y en avait. Mais ils étaient moins savoureux. Et si on allait en chasser un, maintenant ?

-Oh, oui !

Je commence à courir, et mes enfants courent derrière moi. Je sens le vent pur fouetter mon pelage rouge, la terre noire et fertile sous les coussins de mes pattes, le soleil chaud au-dessus de moi, et surtout, la vie grouillante de partout. Et je me sens bien en ce monde paisible, si bien que j'enterre à nouveau les souvenirs de cette vie passée aux côtés des humains.