Mots à placer :

Centurion :
Officier commandant la légion romaine. Cela signifie « qui commande une compagnie de 100 hommes »

Coccyx :
Petit os situé à l'extrémité inférieure de la colonne vertébrale, articulé avec le sacrum.

Cueva :
Cabaret, généralement installé en sous-sol ou dans une cave, où se donnent des spectacles de chants et de danse Flamenco.

Immelman :
Figure d'acrobatie aérienne, constituant en un ½ looping vertical suivi d'un ½ tonneau.

Vair :
Adjectif signifiant « gris-bleu, bigarré »
1) Fourrure de petit-gris.
2) Une des 2 fourrures du blason, composée de petites pièces en forme de clochetons, disposés tête-bêche sur des lignes horizontales.
Homonymes : ver, verre, vers, vert.

Note :

Petit Gris :
1) Variété d'écureuil de Russie, de Sibérie, dont la fourrure est gris ardoisé.
2) Variété d'escargot à coquille brunâtres et chagrinée.

Clochetons :
1) Petit clocher.
2) Ornement en forme de petit clocher pyramidal, décorant les contreforts, la base des flèches, les angles d'un édifice.


Chapitre 5 :

La jeune Weasley releva le menton et croisa le regard de son frère. Il lui fit un signe de tête pour indiquer Harry. Lorsqu'elle le vit, elle se leva en faisant tomber son sac à main.

-« Ginny, qu'est-ce qu'il s'est passé ? Pourquoi tu pleurs ? »

-« Je…. Je…. Ann »

-« Quoi Ann ? »

-« Ann est… »

Harry fondit sur elle et l'empoigna par les épaules. Il la secoua comme un prunier, la colère et la peine montant en lui.

-« Qu'est-il arrivé à Ann ? » demanda Harry en la secouant « Répond ! »

-« Harry…. C'est…. Ce n'est pas des larmes de tristesse, mais des larmes de soulagement »

-« Quoi ? »

-« Ann est sortie du coma »

-« Vrai ? » demanda Harry.

-« Vrai de vrai…. Elle est réveillée…. »

-« Faut que j'aille la voir »

-« Attend » dit Ginny en l'attrapant par le bras « Il y a un souci »

-« Explique »

-« Ann est sortie du coma…. Oui…. Elle ne dort plus, ses yeux sont ouverts, elle respire toute seule…. Oui….. Ça, c'est le côté positif »

-« Mais ? Puisque s'il y a un côté positif, il y en a un négatif »

-« Mais elle n'est pas avec nous »

-« Hein ? »

-« Elle est présente physiquement, mais son esprit est ailleurs…. Je voulais que tu le saches avant de la voir, elle ne reconnaît personne. Ou plutôt, c'est comme si elle ne voyait personne…. Elle a fait peur à Hermione en attrapant une branche d'orchidée et en faisant chuter le vase, mais elle n'a pas vu Hermione. Elle est comme….. Ça va être dur pour toi. Voilà…. Elle est comme les parents de Neville »

-« Noooon » murmura Harry en tombant sur le sol, tout juste retenu par Ron « Non, pas ça…. »

-« Doc…. Doc veut te voir, il t'expliquera tout ce que ça implique, et les raisons probables de cet état. J'ai tenu à venir vous chercher en vitesse…. Au cas où elle retombe dans le coma »

-« Aller, viens Harry » dit Ron en le soutenant « Il ne faut pas perdre espoir, elle retrouvera le chemin »

-« Je prierais pour que tu ais raison, mon ami. C'est la seule chose qui me reste à faire…. » dit Harry avant de penser « Pour le moment, et pour elle. Mais pas pour moi…. Je te promets, mon amour, je te promets qu'il ne te fera pas de mal…. Qu'il ne te fera plus de mal »

Ron, Ginny et Harry réussirent à sortir sans se faire arrêter par des collègues de travail. Harry était blanc comme un linge, et il avait de la chance que Ron soit là, parce qu'il n'aurait pas pu rejoindre Ste-Mangouste dans l'état psychique où il était. A leur entrée dans l'hôpital, Doc vint les voir rapidement, avant qu'ils n'aient atteint la chambre d'Ann.

-« Explique-moi. Tout, en détail, sans prendre de gants…. » demanda Harry, même si c'était plus un ordre.

-« Physiquement, elle va bien. L'œdème au cerveau s'est résorbé, ses fonctions vitales sont correctes…. Et elle pourra avoir d'autres enfants…. »

-« Mais les voudra-t-elle avec moi ? »

-« Franchement ? »

-« Franchement ! »

-« J'en sais rien. Je veux dire, elle est en pleine forme…. Mais son esprit est ailleurs. Elle se faisait une telle joie de t'annoncer sa grossesse. Elle savait à quel point tu voulais une famille, même si c'était plus tôt que prévu…. C'est ça, la cause de son absence. La perte de votre enfant, ça l'a touché plus que je ne m'y attendais…. »

-« Mais elle n'est pas au courant » dit Ginny.

-« Elle le sait. Lorsque je l'auscultais, elle a posé une main sur son ventre, et les larmes sont venues toutes seules. C'était étrange, son visage était de marbre, mais les larmes coulaient…. Puis elle a regardé dehors, et plus rien »

-« Elle souffre, et pour ne pas souffrir, elle s'est enfermée dans un autre monde ? » demanda Ron.

-« Exact…. Et là, je ne peux rien faire pour elle. Mais toi, oui » dit Doc en regardant Harry.

-« Que dois-je faire ? »

-« Etre là, lui donner de l'amour, lui montrer que tu tiens à elle. Il lui faut du calme, du soleil, et de la compagnie…. Il faudrait éviter la présence d'enfants, c'est trop brusque encore…. »

-« D'accord. Je vais voir ce que je peux faire »

-« Bien…. Maintenant, tu es prêt ? »

-« La voir en train de vivre, même de cette manière, c'est déjà mieux que de la voir sur son lit »

-« C'est ce qu'il faut se dire, en effet » dit Doc « Ne la brusques pas, elle pourrait s'enfermer encore plus »

-« D'accord…. »

Harry frappa à la porte, et Hermione vint lui ouvrir. Anaïs était sa meilleure amie maintenant, et la voir dans cet état ça faisait de la peine à Hermione, qui avait pleuré en les attendant. Elle céda sa place dans la chambre et rejoignit les bras de Ron pour une étreinte réconfortante.

Anaïs était assise, sur son lit, et regardait à travers la fenêtre. Elle était aussi immobile qu'une statue, mais elle avait la beauté des statues de l'antiquité grecque. Harry la trouva très belle, encore plus qu'avant, mais son regard vide lui fit mal au cœur. Elle n'avait même pas remarqué sa présence, comme s'il n'existait pas, qu'il était transparent.

Il s'approcha d'elle pour lui signifier sa présence. Il s'assit sur le lit, à côté d'elle, la faisant bouger un peu. Elle tourna la tête et regarda Harry dans les yeux. Elle le regarda longuement, penchant la tête sur le côté. Il remarqua la ride entre ses 2 sourcils, ride qui apparaissait quand elle se posait une question dont elle ne connaissait pas la réponse. Elle leva une main vers Harry, lui caressant la joue, mais les yeux toujours vides. Puis la main quitta la joue d'Harry pour retomber sur le lit. Elle cessa de « regarder » Harry pour retourner à sa contemplation de l'extérieur.

-« D'accord, j'ai compris » dit Harry, retenant l'émotion dans sa voix « On va dehors »

Il se leva et sortit dans le couloir, où ses amis étaient regroupés.

-« C'est déjà un progrès par rapport à son état d'avant » dit Doc pour le réconforter.

-« Elle veut aller dehors…. Tu penses que ça peut se faire ? »

-« Oui…. Pas ce soir, mais dès demain, tu pourras la conduire dehors »

-« C'est vrai ? »

-« Laisse-la te guider vers sa guérison. Elle se bat intérieurement…. Elle est partagée entre son amour pour toi, et la peine d'avoir perdu ton enfant »

-« Lequel vaincra ? »

-« L'amour, bien sûr. Mais un premier enfant, autant attendu…. C'était une raison pour que tu restes plus près d'elle. Occupe-toi d'elle, ne la laisse pas tomber maintenant…. Elle reviendra, j'en suis certain. Fait-lui confiance un peu »

-« Ouais…. »

Harry retourna dans la chambre d'hôpital, et s'assit sur le siège où il avait passé tant d'heure déjà. Le temps passa sans qu'il s'en rende compte, trop heureux de la voir vivre un peu plus qu'avant. Il s'endormit, peu de temps après qu'elle ait rejoint les bras de Morphée, rassuré de savoir que ce serait un sommeil normal cette fois-ci.

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Le lendemain matin, il se réveilla à l'aube et pu de nouveau l'observer à son réveil, ses yeux papillonnant, s'habituant à la lumière. Sa langue passant sur ses lèvres, pour les humidifier. Elle s'étira, tel un chat, comme elle le faisait chaque matin. Cela rassura Harry, elle refaisait les gestes habituels, peu à peu, elle reviendra à elle.

Elle ouvrit les yeux et tomba sur Harry. Elle se releva en vitesse, ses grands yeux vivants. Elle lui sourit avant que les larmes ne coulent de nouveaux et qu'elle ne retourne dans son monde de souffrance. Elle détourna alors la tête et se repositionna pour regarder le parc de l'hôpital.

Harry s'approcha d'elle, la toucha, mais elle ne réagit pas. Elle avait été là, pendant si peu de temps. Mais elle avait été là. L'espoir revenait, mais la hantise aussi. Il attrapa la brosse à cheveu et commença à démêler la chevelure de sa fiancée.

-« Je te promets, mon amour…. Je te promets qu'il ne fera pas ce qu'il a prévu. Peu importe ce que dit le blason de ta famille, tu ne lui seras pas offerte en sacrifice…. Tu ne porteras pas son enfant. Je ne le laisserais pas te souiller, je te le promets…. S'il t'arrivait encore un malheur, je ne me le pardonnerais jamais »

Comme si, malgré tout, elle avait senti les doutes et les peurs d'Harry, Anaïs se laissa choir contre lui. Trop heureux, Harry la prit dans ses bras, profitant de cette simple étreinte, de cette preuve d'une réaction d'Anaïs.

Lorsque Ginny entra dans la chambre avec une chaise roulante, elle les trouva ainsi enlacés. Elle toussota pour qu'Harry se rende compte de sa présence. Il la regarda mais ne desserra pas l'étreinte.

-« Bonjour Ginny » murmura Harry.

-« Ça va toi ? »

-« On fait aller…. Tu as vu, elle est venue d'elle-même dans mes bras pendant que je lui brossais les cheveux »

-« C'est merveilleux…. Ne perds pas espoir Harry, elle reviendra »

-« Oui…. Mais je ne suis pas le seul à la vouloir près de moi » murmura Harry.

-« Comment ça ?…. » demanda Ginny.

-« Rien, ne t'inquiètes pas, je parle à voix haute »

-« On dirait…. Je lui pose une perfusion, pour qu'elle se nourrisse, et tu pourras l'emmener dans le jardin »

-« Elle l'a regardé jusqu'à ce qu'elle tombe de sommeil » dit Harry « La liberté lui manque »

-« Le soleil…. Tu me disais souvent qu'elle adorait le soleil »

-« Oui…. C'est mon petit soleil à moi » dit Harry.

-« Voilà, la perfusion est en place…. Tu m'aides ? »

-« Oui »

Une fois dans le fauteuil roulant, même si son visage était tourné vers la fenêtre, Harry emmena Ann jusque dans le jardin. Les papillons se rassemblèrent autour d'eux, l'un d'eux vint même se poser sur la main tendue de la jeune femme. Harry l'emmena jusqu'au belvédère, remarquant que les fleurs se tournaient vers elle sur son chemin, telles des tournesols. Ann avait toujours eu un don avec la nature, et Harry savait maintenant pourquoi, et aussi pourquoi Voldemort la voulait pour lui.

Il était sûr d'une chose, sa tendre amie n'avait aucune idée de sa destinée et encore moins de son pouvoir, mais il savait qu'elle n'avait pas la puissance magique pour se protéger. Se protéger des autres, mais se protéger d'elle-même aussi. Pour le moment, il souhaitait juste profiter de sa présence, il commencerait à penser à sa protection dès le soir.

Au fur et à mesure que la matinée se déroulait, le parc prenait vie. Harry put observer les diverses maladies que les sorciers pouvaient avoir. Il y avait un malade atteint de Sautite Aigue, le faisant sauter à chaque pas et c'était pire lorsqu'il devait s'asseoir. Les infirmiers lui avaient installé un trampoline pour qu'il puisse sauter sans se faire mal à cause d'une mauvaise réception. Harry le regardait faire des sauts, de plus en plus hauts, de plus en plus acrobatique. Des saltos, avant et arrières, des vrilles, des groupés, et mêmes des Immelmans.

Les infirmiers le ramenèrent assez vite dans sa chambre, puisque ses sauts avaient presque failli le tuer lors d'un mauvais rebond. Harry repris alors son observation, il vit Ginny en train de guider un Centurion romain, sur une bouée flottante. Harry ne comprenait pas la raison pour laquelle il était habillé ainsi, et la raison pour laquelle il flottait sur une bouée. Après avoir amené le général romain près d'une fontaine, Ginny rejoignit Harry sous le belvédère.

-« Ça va ? »

-« Oui…. Elle ne regarde que le bosquet. Je ne sais pas ce qu'elle observe, mais elle s'y intéresse de près »

-« Elle doit avoir remarqué la famille d'écureuils qui s'y est installé…. »

-« Des écureuils ? »

-« Oui…. Des petits-gris. Même si se sont des écureuils de Sibérie, ils sont bien ici »

-« Ginny ? »

-« Oui ? »

-« Qu'est-ce qu'il a ton patient en bouée ? »

-« Il est fou. C'était un historien, spécialiste de la magie antique…. Seulement il y a eu un problème lorsqu'il a visité des ruines. La magie du lieu l'a emmené dans le passé, il était là-bas et ici en même temps. Sa raison n'a pas tenu le choc, il est devenu fou…. Depuis lors, il vit dans le passé, avec son corps du présent…. »

-« Et pourquoi une bouée, et surtout flottante ? »

-« Il a voulu courser un patient qui se prend pour un Gaulois. Seulement le sol était en train de se laver, et il a glissé…. Résultat, fracture du coccyx. Avec une armure, le choc a été rude…. Les sandales, ce n'est pas le pied sur le marbre humide…. »

-« Et la bouée ? »

-« Le coccyx, quand il est cassé, tu ne peux pas t'asseoir, et marcher c'est dur. Alors pour te déplacer, ce n'est pas le mieux…. La bouée permet que le postérieur ne soit pas en contact avec une surface, et en même temps de se déplacer »

-« Ah oui…. Pas con »

-« Je trouve aussi. Je vais te chercher de quoi manger, ainsi que des noisettes pour les écureuils…. Si elle veut voir les petits-gris, il faudra les attirer avec de la nourriture »

-« Merci Ginny »

-« Je t'en pris. Tu es mon ami, et je devais être demoiselle d'honneur à ton mariage, Ann me l'avait promis…. Et il est hors de question que je ne puisse pas me pavaner à ton mariage…. Alors ne me dis pas merci, c'est purement égoïste »

-« Et tu penses que je vais te croire ? »

-« Non, mais pour la demoiselle d'honneur, c'est la vérité…. »

-« Ginny, je te promets que tout ça finira vite et que je pourrais enfin l'épouser »

-« Et vous aurez encore plus d'enfants qu'une famille Weasley »

-« J'espère bien, que je puisse me mesurer à vous…. Enfin, une famille à la fois »

-« Oui…. Bon, je reviens avec de quoi te sustenter »

-« Merci…. »

Ginny les quitta, voyant Harry en train d'observer son amie, puisqu'il ne pouvait guère faire plus.

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Au crépuscule, alors que le parc était désert, Ginny revint voir Harry. Elle avait fini son service et s'apprêter à rejoindre son petit ami pour une soirée latine. Elle avait d'ailleurs revêtu une tenue de Sévillane, rouge et noire, avec des roses dans ses cheveux coiffés en chignon.

-« Tu vas faire un séjour chez les fous toi aussi ? » demanda Harry.

-« Ah ! Ah ! Ah ! Si tu es capable de faire de l'humour, c'est que ça va…. Non, Marco, mon copain, tu t'en souviens ? »

-« Oui, celui qui n'est pas assez macho à ton goût »

-« Ouais…. Enfin, il est d'origine espagnole »

-« D'où la tenue ? »

-« Mais non…. Ce soir, il m'emmène dans une Cueva, c'est une sorte de bar ou de discothèque, mais où on danse le flamenco…. C'est pour ça la tenue »

-« D'accord, je comprends mieux…. »

-« Tu as vu les écureuils ? »

-« Ils commencent à sortir…. Je ramènerais Ann à sa chambre »

-« Tu lui donneras un bain aussi, je suis sûre qu'elle aimera…. Hermione est passée prendre des affaires chez vous, pour lui mettre autre chose, et pour qu'elle ait son confort…. Doc pense que si elle est dans un milieu familier, ou avec des objets familiers, elle se sentira en sécurité »

-« D'accord…. Je ferais ça. Passe une bonne soirée »

-« Merci…. Rentrez vite, il ne faudrait pas qu'elle prenne froid…. Et le parc n'est plus trop sûr la nuit »

-« Oui docteur »

-« Pas encore, mais j'y travaille…. Ne fais pas de bêtises »

-« Moi ? Jamais, tu me connais »

-« Que trop bien, c'est pour ça que je te le dis…. Ciao »

-« A demain »

Ginny quitta le Belvédère pour rejoindre son ami. C'est à ce moment là qu'Ann eut une réaction. Elle indiqua le bosquet, et Harry l'y emmena, ou du moins s'en approcha. Lorsqu'il fut assez près, malgré la faible luminosité de la lune descendante, il put voir qu'un des écureuils, un des jeunes, s'approcher d'eux avec méfiance. Mais Ann tendit la main, et il grimpa sur ses genoux. Elle se mit à caresser le vair de l'animal. C'est à ce moment là qu'Harry remarqua que la couleur du petit-gris était plus sombre qu'il s'y attendait.

-« Myrtle » murmura Ann.

-« Myrtle ? » demanda Harry, trop heureux de l'entendre parler.

Mais Ann ne dit pas un mot de plus, elle caressait l'écureuil qui semblait très proche d'Ann. Il décida donc de les ramener tous les 2 dans la chambre.

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La semaine passa tranquillement, Harry s'occupant d'Ann, et Ann s'occupant de Myrtle. Myrtle, d'après Doc, n'était pas un écureuil comme les autres. D'accord, sa fourrure était bigarrée de noir et de violet, ce qui était déjà étrange en soit. Mais en plus, elle semblait répondre aux moindres envies d'Ann. Ce n'était pas rare que Myrtle dorme dans le cou d'Ann, ou lui ramène une fleur du jardin.

Harry ne savait pas quoi en pensait, mais Myrtle rendait vie à Ann. Elle ne restait pas stoïque, elle caressait l'écureuil, jouait avec lui. Myrtle était une femelle, d'après ce que le vétomage lui avait dit, en même temps qu'Harry avait vérifié que ce n'était ni un animagus ni qu'elle était liée mentalement à un sorcier.

Le point positif était qu'Ann semblait vivre, le point négatif est qu'elle semblait vivre. Elle vivait, mais ses yeux étaient toujours vides.

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A la fin de la semaine, Harry avait acheté un petit collier rose avec une minuscule plaque, pour Myrtle. Cette dernière accepta de bonne grâce de porter ce collier alors qu'Harry sortait Ann dans le parc.

La journée se passa bien, sauf que Myrtle s'agita grandement à un moment. Harry n'arriva pas à la calmer, et il ne comprenait pas. Jusqu'à l'arrivée de 5 Mangemorts. Il s'avança pour les combattre, mais Myrtle lui mordit la cheville et il se retourna. Des Mangemorts s'approchaient d'Ann. Ils voulaient l'enlever.

Myrtle rejoignit Ann et monta sur sa tête. Aussitôt un dôme violet entoura la jeune femme. Mais les Mangemorts étaient trop près d'eux. Les sorts fusèrent, Harry dut se défendre. Il tua ou blessa gravement les Mangemorts qui s'approchaient de lui. Sa rage était telle qu'il ne se contrôlait plus. Sa puissance était dévastatrice, sa colère était dévastatrice.

Il stoppa les 10 Mangemorts à lui tout seul avant de rejoindre Ann. Lorsqu'il franchit le dôme violet, Myrtle tomba sur les genoux de sa maîtresse. Harry vérifia qu'elle était encore en vie, avant de prendre Ann dans ses bras. Celle-ci n'avait pas eu conscience de ce qu'il se passait autour d'elle.

Ron et les Aurors arrivèrent telle la cavalerie, après le combat. Les Aurors s'occupèrent de sécuriser les lieux pendant que Ron tentait de calmer Harry.

-« Je ne le laisserais pas faire » gronda Harry « Tu m'entends…. Il ne me la prendra pas »

-« Mais que veux-tu faire ? Tu ne peux pas t'enfermer sous terre »

-« Tu te souviens qu'après l'accident, tu m'as dit que, quoique je décide, tu me suivras »

-« Oui »

-« Est-ce le cas encore aujourd'hui ? »

-« Bien sûr »

-« Bien. Rassemble tous les volontaires, dès ce soir…. »

-« Harry, tu vas bien ? » demanda Hermione, arrivant avec Doc.

-« Oui, merci…. »

-« Tu as l'air étrange » dit Doc.

-« Je t'expliquerais…. Doc, tu connais Ann ? »

-« Oui, je suis son médecin »

-« Si je te dis que dans quelques mois, Voldemort ne sera plus…. Quitterais-tu ton travail pour veiller sur elle et soigner mes hommes »

-« Quoi ? »

-« Je te demande une réponse »

-« Oui…. Je ferais tout pour qu'il aille enfin en enfer »

-« Bien….. Démissionne, je t'embauche comme son docteur personnel…. »

-« Mais je…. »

-« Doc ? »

-« D'accord, de toute façon j'en avais marre de ces vieilles qui me font du gringue ! »

-« Bien…. Ron, Hermione ? »

-« On te suit, bien sûr » répondirent les amoureux.

-« D'accord…. Je la raccompagne à sa chambre, et on se retrouve dans la salle de briefing. Ron, contacte les volontaires, Hermione, je te confis ma raison de vivre. Ron te fera un résumé à son retour »

-« Bien »

-« Doc, contact Ginny et Marco. Ainsi que les Jumeaux Weasley…. Je veux tout le monde dans la salle, dans 1h…. Je vous exposerais mon plan »

-« D'accord…. »

Harry ramena Ann jusque dans sa chambre, suivit par Doc qui avait des hiboux à envoyer. Mais Ron et Hermione restaient en retrait.

-« Ron ? »

-« Oui mon ange »

-« Et si jamais…. »

-« Oui ? »

-« Et si jamais Harry devenait le nouveau Voldemort ? »

-« Hermione, avec des si, on mettrait Paris dans une bouteille »

-« Je sais, c'est moi qui t'ai appris cette expression »

-« Oui…. Ce que je veux dire, c'est qu'avec Ann près de lui, Harry ne deviendra pas mauvais…. J'en suis certain, tout se terminera bien »

-« J'espère…. »


Note : et voilà, maintenant vous devriez savoir pourquoi j'ai choisi un titre si sybillin... A bientôt pour la suite des aventures de Harry et compagnie!