Hey hey hey !

Nouveau chapitre et pas des moindres, on avance ! L'heure des révélations a-t-elle sonné ? Nous verrons bien !

Laissez-moi un petit commentaire, ça me fait toujours plaisir 3

RAR :

Brigitte26 : On se demande tous et toutes quel honteux secret cache Dolosa ! La question c'est : est-ce que ça a à voir avec toute notre histoire ? krkrk !

MadyLP : Merciiiii beaucoup ! Je suis ravie de reprendre l'écriture aussi, même si clairement c'est po facile des fois, j'espère que ce chapitre te plaira ! L'histoire avance un peu !

Bonne lecture !


Les bras croisés devant lui, le menton enfoncé entre ses clavicules, Draco observait le faux Harry avec les sourcils si froncés qu'ils se touchaient presque. Il était debout, adossé contre le mur pour lui faire face et le surplomber de toute sa hauteur. A côté de lui, le vrai Harry était en train de faire les cent pas, sa baguette tournoyant entre ses doigts agiles, sa cape voletant doucement derrière lui. Lorsqu'Hermione entra dans le bureau, tous les deux relevèrent la tête d'un seul geste mais ce fut Drago qui parla en premier.

- Et bien ! Ce n'est pas trop tôt ! lâcha-t-il d'un air agacé. On t'attend depuis des lustres.

- A-t-il parlé ? demanda-t-elle sans accorder la moindre attention à Drago.

- Non Madame la Ministre, répondit un auror qui se tenait derrière le faux Harry, la baguette pointée sur lui. Nous vous attendions pour commencer à l'interroger.

- Parfait. Dans ce cas allons-y. Je vous laisse faire.

Elle contourna Drago qui lui barrait le chemin et s'effondra sur le siège de son bureau pour laisser les aurors faire leur travail. Rapidement, ils se mirent à interroger l'homme à présent assis sur une chaise, les bras attachés aux accoudoirs par des cordes qui serpentaient le long de sa chemise. L'effet du polynectar qu'il avait surement dû prendre ne tarderait plus à faire effet et Hermione se demanda si c'était bien Jones qui était derrière tout ça.

- Ton nom ! lança une auror penchée sur l'homme.

On aurait dit une mante religieuse penchée sur sa future proie. Elle le dominait de toute sa hauteur mais l'homme ne semblait pas effrayé. Il la regardait simplement d'un air vague, sans comprendre ce qui l'attendait.

- Ne pourrions-nous pas utiliser du veritaserum ? proposa Drago en se tournant vers Hermione.

- Pas la peine, répondit le vrai Harry à sa place. Les effets du polynectar vont bientôt se dissiper et je sais déjà qui nous allons trouver là-dessous.

- Ton nom ! répéta l'auror qui n'avait pas bougé d'un centimètre.

Comme Harry l'avait prédit, le visage de l'homme commença alors à se déformer, lui donnant un air horriblement étrange. Ne voulant pas voir la transformation qui la mettait souvent mal à l'aise, Hermione détourna le regard pour s'attarder sur sa baguette posée sur son bureau. Mais en entendant l'exclamation de stupeur qui s'échappa de la bouche de Harry quelques secondes plus tard, elle reposa ses yeux sur l'homme assis sur la chaise et ne put s'empêcher de lever un sourcil. Contrairement à ce qu'elle avait pu s'imaginer, l'homme à présent assis sur la chaise, attaché des pieds et des mains à ses barreaux de bois, n'était en aucun cas son ancien subalterne, Jones, mais un homme qu'elle ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam.

Il avait le teint cireux, d'un ton sombre virant sur le gris. Ses yeux noirs, enfoncés dans ses orbites, ressemblaient à deux morceaux de charbon incrustés dans une roche dure. Des cheveux épars tombaient tels de la paille sur ses épaules malingres et son sourire éteint rendait le tout encore plus dérangeant. Hermione eut un mouvement de recul en constatant l'état maladif de l'homme, mais se ressaisit et s'avança vers lui.

- Qui êtes-vous ? demanda-t-elle d'une voix forte.

- Je suis qui vous voulez Madame La Ministre… répondit enfin l'homme en levant ses yeux froids vers elle.

Hermione jeta un coup d'œil à Drago qui compris immédiatement sa demande et quitta discrètement la pièce.

- Nous allons vous donner du veritaserum, continua Hermione. Il ne sert donc à rien de nous faire perdre du temps. Répondez à nos questions.

- Et bien donnez-en moi alors ?

Son sourire mauvais toujours figé sur le visage, il lui lança un regard provocateur, comme s'il n'était pas effrayé de devoir dire la vérité. Hermione se demanda alors s'il savait quoi que ce soit de ce qui lui était arrivé et pourquoi il se trouvait dans ce bureau. Au même moment, Drago revint dans la pièce avec une petite fiole de véritaserum qu'il versa sans ménagement dans la bouche de l'homme, et lui fit avaler la potion de force, même si ce dernier ne sembla pas se débattre particulièrement.

Drago se recula d'un pas alors que l'assemblée retenait son souffle en attendant que la potion fasse effet.

- Qui êtes-vous ? répéta Hermione en haussant la voix.

- Je ne sais pas, répondit simplement l'homme.

- La potion est inefficace ! s'exclama Drago.

- Pas forcément, fit remarquer Harry en se tournant vers lui. Un sortilège d'amnésie puissant peut te faire oublier jusqu'à ton propre nom.

- C'est incompatible avec son comportement de tout à l'heure, intervint l'aurore en charge de l'interrogatoire. Il n'aurait pas pu vous parler de la sorte s'il était amnésique.

- Sauf s'il était sous le sortilège de l'imperium, dit Hermione en retournant s'assoir derrière son bureau. Il est tout à fait courant de ne se souvenir de rien lorsqu'on en a subi les effets.

Une nouvelle fois, elle s'avachit dans son fauteuil et se prit la tête dans les mains. Sans remarquer le coup d'œil échangé entre Drago et Harry, elle se redressa après quelques secondes, comme si de rien n'était, puis s'adressa à l'ensemble des membres du ministère, présents dans la pièce.

- Mesdames, messieurs, je vous demande d'aller interpeler la rédactrice en cheffe de la Gazette du Sorcier et de la ramener en salle d'interrogatoire. Vous lui signifierez qu'elle est placée sous la juridiction du département de la justice magique dans le cadre d'une enquête pour tentative de manipulation et complicité pour intrusion au sein du ministère de la magie.

- Hermione, intervint Drago, on n'a aucune preuve que Embit est impliquée là-dedans !

- Je VEUX savoir le fin mot de cette histoire ! s'emporta-t-elle. Allez me la chercher immédiatement.

- Hermione, répondit Harry d'une voix extrêmement calme. Puis-je te parler en privé ?

Voyant l'air grave de son meilleur ami, elle lui accorda cette faveur et demanda au reste de l'assemblée de quitter le bureau et de les attendre dehors. Alors qu'ils sortaient, emmenant avec eux l'homme pieds et poings liés, Harry s'installa confortablement dans le fauteuil du petit salon, faisant face à Hermione dont la posture s'était de nouveau affaissée sur sa chaise. Un silence pesant s'installa entre eux tandis que le brouhaha des conversations animées venant du couloir glissait sous la porte à présent fermée.

- Que se passe-t-il Hermione ? demanda finalement Harry d'une voix toujours très calme.

- Il ne se passe rien.

- Ne me la fait pas. Je te connais depuis toujours, tu ne vas pas me faire croire à moi que tu es dans ton état normal.

Elle leva des yeux implorant vers son meilleur ami, mais ce dernier était imperturbable et n'avait visiblement aucune intention de la laisser filer une nouvelle foi.

- J'ai lu tous les articles que Embit a écrit sur toi, continua-t-il. J'ai lu ce qu'il s'est passé lors de ton diner avec la présidente du Macusa. Toutes les réactions que tu peux avoir face à des situations incongrues depuis ta séparation d'avec Ron son parfaitement irrationnelles. Alors je t'en supplie, pour une fois fais-moi confiance et parle-moi de ce qui ne va pas.

- Cela n'a rien à voir avec Ron… admit-elle en baissant les yeux.

Harry ne répondit rien. Visiblement il connaissait déjà cette information mais ne voulait pas risquer de couper Hermione dans ce qui semblait être un élan dans sa confession.

- J'ai couché avec Ginny quand nous étions aux Etats-Unis.

La température de la pièce, qui jusque-là avait miraculeusement réussi à se maintenir dans un intervalle vivable, abandonna la bataille et tomba brusquement d'une bonne dizaine de degrés. Hermione fixait toujours le parchemin posé devant elle sur le bureau, bien qu'incapable en cet instant d'en décrire le contenu, cherchant à tout prix à éviter le regard de Harry qu'elle sentait la transpercer de toutes parts.

- Pardon ? finit-il par lâcher avec une voix d'outre-tombe.

- Tu m'as demandé de te dire ce qu'il se passait ? Alors je te dis.

- Mais… Comment… Je veux dire… Pourquoi ? Enfin…

- Je n'ai pas d'explication, ça s'est fait c'est tout.

Harry ne répondit rien, mais Hermione sentait les questions se bousculer au bord de ses lèvres. Il avait visiblement envie d'en savoir plus mais ne semblait pas savoir par où commencer.

- Je ne compte pas te raconter dans les détails ce qu'il s'est passé, finit-elle par lui lâcher dans un souffle. Et de toute façon, tu sais très bien ce que ça fait de coucher avec Ginny non ?

A la grande surprise d'Hermione, Harry éclata de rire, ce qui eut pour effet immédiat de faire gagner à la température de la pièce une bonne dizaine de degrés.

- Oui effectivement, répondit-il après s'être calmé. Je n'en reviens pas. Comment est-ce arrivé ?

- Un peu comme ça… avoua Hermione. Disons qu'elle a comme toujours été très présente depuis son retour de France et surtout, elle m'a accompagnée dans ma rupture avec Ron.

- Et comment tu comptes gérer ça ?

- Je ne compte rien gérer du tout, répondit-elle, catégorique. Nous avons juste couché ensemble, et nous nous sommes quittées fâchées. Drago a reçu une lettre avec une photo qui montre qu'il n'a pas fallu longtemps à Ginny pour passer à autre chose.

Pour toute réponse, Harry leva un sourcil en signe d'incompréhension et la laissa continuer.

- Tu connais Ginny, elle ne sait pas se tenir. Elle a été photographiée par on ne sait qui en train d'embrasser une serveuse de l'un des restaurants qu'on a visité quand on était aux Etats-Unis. La photo a ensuite été envoyée à Drago qui me l'a immédiatement montrée.

- Et Taylor dans tout ça ? demanda Harry en secouant la tête de désarroi.

- Taylor est arrivée au mauvais moment. Je n'étais pas dans mon assiette à cause de mes interrogations quant à la crise avec les géants, Embit qui m'en fait voir de toutes les couleurs, Ginny qui me faisait souffler le chaud et le froid, et ma rupture d'avec Ron.

- Je croyais que ça n'avait rien à voir avec lui ?

- Bon Harry ! s'impatienta Hermione. Sois sympa s'il te plait ! J'essaye de t'expliquer donc fait un effort pour comprendre.

- Pardon… répondit-il penaud. Mais… Et Dolosa dans tout ça ?

- Dolosa… murmura Hermione qui se demanda s'il fallait vraiment parler de tout à Harry.

- Et bien ?

« Oh et puis zut » pensa-t-elle.

- Je pense que Dolosa m'aime un peu plus qu'on aime généralement sa supérieure hiérarchique.

- QUOI ?! hurla Harry. Tu veux dire qu'elle aussi serait bi ?

- Tu devrais le crier encore plus fort, ironisa Hermione en jetant un coup d'œil vers la porte. Oui, je pense. Ou alors lesbienne mais en tout cas, elle m'aime bien.

- Mais dis-moi, depuis quand ta cote de popularité a été aussi haute ?

Hermione rigola à son tour tout en se levant pour retourner près de la porte. Elle posa sa main sur la poignée, et posa son regard sur son meilleur ami.

- Merci de m'avoir écoutée Harry. Cela m'a fait beaucoup de bien de te parler.

- Tu m'étonnes, répondit-il en levant les yeux au ciel. Qui pourrait garder tout ça pour soit ? On exploserait !

- Pas un mot à qui que ce soit hein, je te fais confiance.

Sans attendre la réponse, elle tira la porte vers elle pour l'ouvrir en grand et s'adressa au petit groupe resté dans le couloir.

- Mesdames, Messieurs, je vous ai demandé de convoquer Mrs Embit pour un interrogatoire, je réitère ma demande. Drago, je veux que toi et Harry supervisiez cette affaire et je veux être prévenue quand l'interrogatoire commencera. Pour rappel, je veux savoir qui est réellement cette femme, ce qu'elle a contre moi et si elle est derrière la raison de la présence de cet homme ici. Enfin, je veux savoir comment elle se procure des informations strictement confidentielles. Au boulot !

- Bien Madame la Ministre, répondirent les aurors avant de quitter le couloir en embarquant avec eux l'homme attaché.

Drago, qui était resté immobile face à elle, croisa les bras devant lui et s'installa dans une position d'attente.

- J'attends des explications, dit-il d'un air hautain.

- Drago, tu sais comme moi que Embit nous cache des choses.

- Pas à propos d'Embit, rectifia-t-il en se tournant vers Harry qui venait de sortir du bureau. Qu'est-ce qui l'a fait changer d'avis.

Hermione rougit instantanément à l'évocation de ses confessions à Harry et se retint de toute ses forces de baisser honteusement la tête. Mais il n'en fallu pas plus à Drago qui malgré son caractère de cochon, restait malgré tout très intelligent.

- Oh je vois… murmura-t-il. Ce qu'il s'est passé aux Etats-Unis reste aux Etats-Unis hein ?

- Il est au courant ? demanda Harry en s'inclinant vers une Hermione de plus en plus mal à l'aise.

- BON ! lança-t-elle en levant les mains pour leur ordonner de se taire. On peut passer à autre chose s'il vous plait ? Vous avez du travail, et moi aussi.

- On en reparlera, ajouta Harry en s'éloignant sous le regard amusé de Drago.

- Si je veux ! lança Hermione qui se retourna pour entrer de nouveau dans son bureau.

Une fois seule, elle s'installa à son bureau et soupira longuement. Le poids qu'elle avait senti dans sa poitrine ces dernières semaines s'était soudainement évanoui. Avoir vidé son sac auprès de Harry qui ne l'avait ni jugée, ni conseillée, mais juste écoutée lui avait fait le plus grand bien possible. Elle se doutait que cette histoire n'était pas terminée mais enfin, elle pouvait avoir une personne à qui se confier sur toute cette histoire. Elle retrouva donc ses papiers et parchemins et se mit à travailler l'esprit un peu plus léger, l'espace de quelques heures. En fin d'après-midi, une note de service atterrit délicatement devant elle. Après l'avoir dépliée, Hermione en détailla le contenu et se leva d'un bond avant de quitter son bureau en trombe.

Arrivée dans le bureau de Harry, elle y retrouva Drago qui l'attendait.

- Elle est en salle numéro trois, lui annonça-t-il d'un air sombre. Elle n'a pas l'air très contente d'être là.

- Bien, suivons ça de près.

Drago leva sa baguette et forma un cercle devant lui. Un petit nuage de fumée bleue s'en échappa pour former une sorte de cadre au centre duquel une image se forma, d'abord floue. Mais rapidement, elle se fit plus nette et on distingua bientôt la forme d'une femme, habillée d'un tailleur clair, assise sur une chaise en bois, faisant face à Harry qui se tenait debout devant elle. Tous deux étaient dans une salle sombre aux murs de pierres brutes, sans fenêtre, éclairée simplement par quelques lampes accrochées aux murs. La femme semblait très en colère. Ses bras croisés devant elle lui comprimaient la poitrine alors qu'elle suivait Harry du regard. Lui se déplaçait de long en large devant elle, semblant attendre quelque chose. Un son parvint alors de l'image et la voix de la femme se fit soudainement très sonore.

- Allez vous ENFIN m'expliquer ce que je fiche ici ? dit-elle d'une voix forte.

Drago agita de nouveau sa baguette en direction du cadre qui scintilla un peu plus. Harry leva les yeux en leur direction, comme s'il les voyait à travers l'image, et s'arrêta net.

- Calmez-vous Mrs Embit, répondit alors Harry posément. Je vais vous expliquer.

- Ce n'est pas trop tôt ! hurla Embit en gesticulant sur sa chaine.

- Elle fait moins la fière maintenant, murmura Hermione en repensant à l'air hautain qu'affichait Embit, lorsqu'elle avait débarqué à la rédaction suite à la publication d'un des derniers articles l'attaquant.

- Vous êtes ici dans le cadre du harcèlement constant que vous infligez à la Ministre de la Magie, Mrs Granger. Cela vous parle-t-il ?

- HARCELEMENT ?! s'indigna Embit. Vous voulez parler des articles que je rédige et qui relatent la stricte vérité ?!

- Ne jouez pas à ça avec moi, répondit calmement Harry. Nous savons que vous avez affaire à un procédé illégal pour obtenir les informations que vous diffusez dans votre journal. Nous avons aussi que vous tentez d'instaurer un chantage envers la Ministre.

- Toujours plus ! Du chantage maintenant.

- Si ce n'est dans ce but, pourquoi cherchez-vous à ce point à nuire à la réputation de la Ministre ?

- Je ne fais que relater des faits !

- Des faits dont vous avez vent de quelle manière ?

- Une journaliste doit toujours protéger ses sources, lâcha Embit en levant le menton.

- Elle n'a pas tort, commenta Drago.

- Tu ne vas pas t'y mettre toi hein, répliqua Hermione en lui jetant un regard mauvais.

- Mrs Embit, reprit Harry qui ne pouvait pas les entendre. Pouvez-vous me dire où vous travailliez avant d'être nommée rédactrice en cheffe de la Gazette du Sorcier ?

- Je ne suis pas obligée de répondre à vos questions, s'empressa-t-elle de répondre.

- Non, mais nous pouvons utiliser des méthodes plus persuasives !

- Oh non Harry ! cria Hermione en se plaquant les deux mains sur les tempes.

- AH ! s'exclama Embit. Alors vous avouez que vous utilisez la torture pour interroger vos prisonniers ?

- Je n'ai en aucun cas parlé de torture, répliqua Harry sur la défensive.

- Alors qu'entendez-vous par méthodes persuasives ?

- Quel abrutit ce Potter ! cracha Drago en quittant le bureau en trombe.

Laissée seule devant la retranscription magique de ce qu'il se passait dans la salle d'interrogatoire, Hermione secoua la tête de dépit face à l'erreur que venait de commettre Harry.

- Mrs Embit, reprit ce dernier. Dois-je vous rappeler pourquoi vous êtes ici ?

- Vous n'avez aucune preuve de ce que vous avancez ! répliqua-t-elle. Sinon, justement je ne serais pas ici.

Au moment où elle terminait sa phrase, Drago entra dans la salle d'interrogatoire. Mais s'attendant à ce qu'il arrive en furie, Hermione fut surprise de constater qu'il était très calme et qu'il cherchait à se faire tout petit.

- Monsieur Malefoy, commenta Embit en s'adossant à nouveau sur sa chaise, bien trop à l'aise au gout d'Hermione. Que me vaut se plaisir ?

Drago lui adressa un sourire, et mima une fermeture éclair sur sa bouche en chuchottant :

- Je ne suis ici qu'en observateur, ne vous occupez pas de moi.

- Il cherche à la déstabiliser ! murmura Hermione en comprenant la stratégie de Drago. Il sera beaucoup plus difficile pour elle de se concentrer sur ses réponses si elle est distraite par sa présence.

- Mrs Embit, reprit une nouvelle fois Harry. Il y a trois jours, vous avez publié un article comprenant une retranscription d'une conversation confidentielle ayant eu lieux aux Etats-Unis entre Madame la Ministre Mrs Granger, et la Présidente du Macusa, Mrs Taylor. Est-ce exact ?

- J'ai publié une conversation qui a eu lieu entre Mrs Granger et Mrs Taylor effectivement. Elle n'était en aucun cas confidentielle.

- Comment vous êtes-vous assurée que cette conversation n'était pas confidentielle ? demanda Harry en levant un sourcil.

Derrière lui, Draco toussa discrètement, mais suffisamment fort pour que Hermione l'entende. Elle vit Embit tourner les yeux vers Drago, puis les poser à nouveau sur Harry.

- Je crois savoir que cette conversation a eu lieu dans le cadre d'un évènement public. Les conversations publiques sont, comme leur nom l'indique, publiques. Et donc il est de mon devoir de journaliste que le public justement, puisse être au courant.

De nouveau, Drago toussa. Il leva sa main devant sa bouche, manquant de faire tomber par terre les parchemins qu'il avait amenés avec lui. Hermione ne put s'empêcher de sourire face à son comportement qui aurait pu paraitre puéril si la situation n'avait pas été aussi grave. Embit lui jeta un coup d'œil mais ne laissa rien paraitre de ce qu'elle pouvait penser en ce moment. Harry quant à lui, continua sur sa lancée, imperturbable.

- Et bien justement figurez-vous que non. Effectivement cette conversation a bien eu lieu lors d'un évènement public, mais pour être présent dans la salle de réception, là où ont réellement eu lieu les échanges retranscrits, il fallait être doté d'une invitation spéciale. Ce qui fait de la salle de réception un lieu privé, et donc la conversation, confidentielle.

Cette fois ci, les documents que Drago tenaient dans ses bras s'étalèrent sur le sol lorsqu'il éternua sans chercher à se retenir.

- Excusez-moi ! bredouilla-t-il dans une imitation très convaincante d'un Neville Londubas adolescent et timide.

Il ramassa avec difficulté les parchemins éparpillés dans la pièce sous le regard ahurit de Embit.

- Mrs Embit, continua Harry. Maintenant que nous savons tous les deux que vous avez sciemment publié dans votre article des échanges confidentiels entre Mrs Granger, Ministre de la Magie, et Mrs Taylor, Présidente du Macusa, pouvez-vous me dire comment vous vous êtes procuré cette conversation ?

- Je… bafouilla Embit qui alternait entre Drago et Harry.

- ça y est ! s'exclama Hermione. Elle est totalement déconcentrée.

- Je n'ai pas à vous révéler mes sources et…

- Nous ne parlons plus de source ici Mrs Embit mais de complicité de crime. Vous venez vous-même d'avouer avoir diffusé une conversation confidentielle.

- Je…

Drago venait de se relever et éternua de nouveau, manquant une nouvelle fois de faire tomber tous ses documents par terre.

- Pardon, s'excusa-t-il encore. Vraiment qu'il fait froid dans ces salles… c'est terrible.

Hermione éclata de rire face à la comédie jouée par Drago pour faire craquer Embit et à la capacité phénoménale de Harry à ne pas du tout faire attention à lui.

- Mrs Embit ? répéta-t-il, implacable.

- Je…

- Vous ? Vous quoi ? Mrs Embit, laissez-moi clarifier une petite chose. Nous pouvons vous garder ici un petit moment si nous le souhaitons. Vos éventuelles menaces de publication de futurs articles n'y changeront rien. Alors cette entrevue peut se terminer de deux façons différentes. Soit vous nous donnez votre informateur, et vous repartez libre chez vous ce soir, soit vous faites l'innocente comme maintenant, et vous dormirez ici ce soir. C'est à vous de décider maintenant.

C'est à ce moment-là que Drago décida de quitter la salle, laissant Harry seul avec Embit. Hermione s'attendait à le voir rentrer dans le bureau d'une minute à l'autre et effectivement, Embit n'avait pas encore eu le temps de répondre à Harry que Drago ouvrait la porte derrière elle.

- Alors ? demanda-t-il en jetant un regard complice à Hermione.

- Belle performance ! répondit-elle sincèrement admirative.

- Je ne peux pas vous dévoiler ma source, répondit finalement Embit à Harry en baissant les yeux.

- Comme vous voudrez !

- Non, ce n'est pas ça ! ajouta-t-elle d'une voix plaintive. Je ne peux pas vous dévoiler ma source car je ne la connais pas ! un enregistrement de la conversation est arrivé sous la forme d'un patronus dans mon bureau un soir, j'ai reconnu la voix de la Ministre et de la Présidente. J'ai retranscrit ce que j'entendais sur le papier et j'ai publié l'article le lendemain. Je vous jure que je ne sais pas qui en est à l'origine !

- Tu la croit ? demanda Drago.

- Pas une seule seconde, répondit Hermione en secouant la tête.

- Pourquoi ne m'avez-vous pas dit ça dès le début ? demanda alors Harry en levant à nouveau un sourcil.

- Je suis la directrice de la Gazette du sorcier ! s'emporta Embit en gesticulant à nouveau sur sa chaise. Qu'adviendra-t-il de moi si on apprend que je fais confiance à des sources anonyme que je n'ai même pas vérifiées ?

- Contrairement à vous Mrs Embit, répondit Harry en se dirigeant vers la porte. Nous ne divulguons pas dans la presse des conversations confidentielles.

Il tira sur la poignée et ouvrit la porte d'un coup sec.

- Vous pouvez partir.

A suivre...