Deuxième chapitre ! Il ne se passe pas vraiment grand-chose dans celui-là, c'est rien que le début du film quoi… Donc, en gros, le chapitre 3 arrivera rapidement :-D Et à partir du 3, ça rigole plus ;p !
Bonne lecture et à bientôt D !
Eolane.
PS : Et vive Alfons, nah !
2
Quelle épuisante journée ! Le Carnaval de Munich, ce n'est pas de tout repos.
Je suis assez fier de moi et de l'équipe. Nous avons présenté notre petite fusée et impressionné beaucoup de monde en expliquant qu'il serait éventuellement possible de voler plus haut que les nuages, encore plus haut que les avions et encore plus rapidement.
Je voudrais tant voir l'espace.
Notre petit engin s'est envolé correctement, tout a parfaitement fonctionné. On a eu de la chance ! Par contre, Edward n'a pas voulu voir. Etrange.
« C'était pourtant lui le plus intéressé quand on l'a rencontré chez monsieur Oberth. »
Tant pis pour lui, je trouve ça dommage. Il m'étonnera toujours. Et puis, son excuse n'était pas plausible. Il y a autre chose, je le sais. Je le vois. Au lieu de toujours me raconter des histoires d'un monde qui n'existe pas, il ferait mieux de me dire ce qui ne va pas. Qui sait, je peux peut-être l'aider, ou faire quelque chose pour lui ?
Quand je lui ai expliqué en rentrant, tout excité, que monsieur Hess notre mécène nous a en personne applaudi et qu'il comptait sur notre assistance à tous pour l'aider à réaliser « ce qu'il recherchait », il a été très heureux et, à mon grand désespoir, a de suite enchaîné (car d'après lui ses souvenirs lui revenaient à l'instant) par sa réussite à « l'examen des Alchimistes d'Etat ». Paraît-il que même le généralissime l'a applaudi et félicité pour son incroyable don. Faire de l'alchimie sans cercle de transmutation, je crois que c'est un truc dans le genre. Alors j'ai haussé les épaules et j'ai fait comme je fais tout le temps : je l'ai écouté. Encore une fois, sans l'interrompre. Et il n'avait que douze ans à l'époque de son exploit ? Il est doué pour les contes de fée.
C'est ma toux qui a agi à ma place, on va dire. J'ai commencé à tousser, Edward s'est précipité vers moi, inquiet, et est allé me chercher un verre d'eau. Et il n'a plus repris la conversation.
Cependant, je n'étais pas au bout de mes surprises. Edward a une nouvelle protégée. Noah. Une Romanichelle capable de lire dans les pensées des gens rien qu'en les touchant. Une vraie voyante. Elle a d'ailleurs fait un bout de route avec nous jusqu'au Carnaval. Elle m'avait paru… détachée. Silencieuse, pas un mot, pas une chanson. Puis elle a été vendue, s'est enfuie, et… a atterri chez nous, dans notre modeste pension tenue par Mme Grace. Elle a peur de déranger, je lui assure qu'au contraire elle est la bienvenue. Mais j'espère sincèrement qu'Edward ne ramènera plus personne. Nous aurions trop de mal à survivre avec mon maigre salaire.
Toutefois, je suis bien content ! Le lendemain, je me confie à elle :
« Je trouve ça bien qu'Edward montre de l'intérêt pour une femme. »
Elle me lance un regard interrogateur. Je poursuis :
« Il est… comment dire… antisocial. Je ne sais pas, on dirait qu'il essaie de ne pas trop se lier avec les gens. »
J'arbore un petit sourire moqueur avant d'ajouter :
« Il parle tout le temps d'un autre monde. »
Et d'une Porte. Qui ouvrirait sur son univers. Une Porte où, derrière, les âmes des morts retourneraient. Quelles bêtises…
Je jette un coup d'œil discret à la pendule. L'heure tourne ! Il faut déjà que j'y aille. Pas question d'être en retard ! On va avoir notre propre usine.
Mon rêve va bientôt se réaliser. Je vais construire une fusée et laisser une preuve. Une trace de ma vie ici-bas.
