Hop, chapitre 4 ! Alors ce chapitre-là, je me suis éclatée à l'écrire. Alfons qui pète un câble ! Du jamais vu ! Mdr :D ! Pauvre Alfons, quand même… C'est tellement injuste :'( . /va râler auprès des producteurs/

Ehum, ceci dit, merci à mes lecteurs et à mes revieweurs, ça me fait très plaisir de savoir que vous suivez ma modeste fic :p !

Ah, et, une dernière chose… HEIDERICH IS MIIIIINE !

Pardon, je sais, je suis tellement possessive parfois…

Allez, je vous laisse lire l'avant dernier chapitre ! Je publierai le 5ème et dernier en fin de semaine.

Bonne lecture :D !

Eolane.


4

« La date du lancement est prévue pour le 8 Novembre. Tout ce que nous avons à faire, c'est d'être prêt pour cette date. »

Qui aurait cru qu'un jour un rêve d'enfant deviendrait réalité ? Il y a encore beaucoup de choses à faire sur la machine, cependant. Le temps d'aller chercher deux ou trois trucs, et je reviens peaufiner.

En retournant à la maison, je pense à Edward. En fait, de la fusée, il s'en fiche pas mal. Une pensée me traverse l'esprit lorsque je monte les escaliers jusqu'à chez moi : et s'il avait fait mine de s'intéresser à l'aviation seulement pour trouver un toit ?

Non. Mais non. La fatigue me fait songer à n'importe quoi. A vraiment n'importe quoi. Mais j'ai les nerfs à plat, je suis épuisé, tellement épuisé… Et je tousse, encore et encore. Ahlàlà, comme j'en ai marre de tousser.

Quand j'ouvre la porte de mon ancienne chambre, je trouve Edward là où j'ai parié le trouver. Sur son lit, tranquillement installé, les bras derrière la tête, à discuter avec Noah. Alors que moi je m'esquinte. Alors que je n'ai plus une minute à moi. Alors que je travaille pour eux, pour me nourrir moi et pour les nourrir eux. C'est injuste, dans un sens. De plus, c'est moi qui suis malade, et c'est moi qui me surmène ! Peut-être un peu trop d'ailleurs…

Tu ferais mieux de te reposer Alfons, voilà que tu deviens méchant…

Sans leur adresser un regard, je vais fouiller dans la commode à la recherche de quelques vêtements de rechange. Edward se redresse pour me dire :

« Il faut que je te parle. »

C'est ce qu'il est en train de faire.

« C'est à propos de ton mécène. »

Et qu'est-ce qu'il a, mon mécène ?

« Arrête la construction de cette fusée. »

Cause toujours. Qui est-il pour me demander ça ? J'ai œuvré pour cette fusée de toutes mes forces, j'effleure mon but du bout des doigts, et il veut que je laisse tout tomber ? Que j'abandonne tout ? Alors que je suis si près de terminer ? Vraiment, je n'en crois pas mes oreilles. Il peut toujours espérer. Espère, Edward ! L'espoir fait vivre, dit-on.

Je fais semblant de ne pas le voir, de ne pas l'écouter. Je suis troublé mais je ne laisse rien paraître.

Et il me suit jusque dans le couloir !

« Où est-ce que tu vas ? »

Devine.

« Nous avons énormément de travail. »

Parce que je bosse, moi.

« Je vais loger là-bas à partir d'aujourd'hui. »

Il court derrière moi et me rabâche :

« Ils préparent une guerre ! Avec le monde d'où je viens ! »

Ah, vraiment ? Une guerre avec un monde imaginaire ? Foutaises. Tais-toi Edward, je ne suis pas d'humeur à écouter tes conneries ce soir.

« Je suis sûr que cette fusée a un lien avec tout ça ! »

Je m'en fiche. C'est dans ta tête, ce « tout ça » ! Alors fous-moi la paix un peu ! J'en ai assez ! Tu comprends ? Assez ! Marre !

« Alfons ! »

Il pose sa main sur mon épaule pour m'obliger à m'immobiliser.

Je n'en peux plus. Ce n'est pas dans mes habitudes, mais j'éclate. Je ne peux plus me contenir. Trop, c'est trop. C'est plus fort que moi.

Je l'écarte d'un puissant mouvement de bras. Je n'ai vraisemblablement pas retenu ma force car il va s'écraser sur les marches dans un bruit sourd. J'ai dû lui faire mal… Noah, alertée par le remue-ménage, arrive en haut des escaliers.

Oh non, je tousse de nouveau. Et cette fois, c'est encore plus douloureux qu'avant. Ma poitrine me brûle. Je transpire et tousse à m'arracher la gorge. Je n'arrive pas à m'arrêter. Mon Dieu, je vais cracher mes boyaux, vomir mes entrailles.

Et je crache bien quelque chose. Ce ne sont pas mes boyaux, certes, mais j'ai craché quelque chose. J'ai peur. Je déplie lentement mes doigts, un par un, effrayé, et laisse découvrir ma paume couverte de sang. J'en ai même sur le coin des lèvres. Je m'en doutais. Ce goût métallique dans ma bouche…

Au moins, à présent, je sais ce que j'ai, même si je le pressentais. Je sais que je vais mourir. Très bientôt. Je sais que c'est ça qui va me tuer. Ironie du sort, c'est quand il m'arrive la plus belle chose de ma vie que celle-ci va bientôt prendre fin. C'est injuste. Là, oui, c'est injuste…

« Je n'ai plus beaucoup de temps devant moi. »

Edward m'observe, tétanisé, les yeux écarquillés. Je suis un tuberculeux, oui !

« Ce monde est le mien. Je veux laisser derrière moi une preuve que j'ai vécu ! »

Je ne me rends pas compte que je hausse la voix. Je hurle :

« Tu n'as rien à redire à ça ! »

Alors qu'il me laisse finir de construire ma fusée ! C'est la seule chose que je demande ! Et la seule chose que je demanderai de toute ma vie sur le point de s'éteindre !

Je m'enfuis en courant, claque la porte derrière moi dans un élan de fureur, pour ne pas lui laisser le temps de répliquer. Je retourne au boulot. Finir ce que j'ai commencé. Et toute la nuit les paroles d'Edward me hanteront. Et toute la nuit mon corps me fera souffrir, me rappelant chaque seconde la mort qui m'attend, sans savoir quand exactement elle viendra me chercher. Peut-être maintenant. Peut-être demain. Peut-être dans trois jours, ou quelques mois.

Je m'enfonce dans les rues obscures et glacées, toussant à m'en éclater les poumons, alors que mon rêve me file entre les doigts comme de l'eau claire...