Note importante : pas de spoiler du tome 6 et j'ai modifié le chap9.

Chapitre 10 : Pansy fait son show

Elise ouvrit la porte. Elle trouva les deux derniers déménageurs s'afférant à quelques cartons isolés.

- Voilà ! s'exclama un des gros durs. Il n'y a plus rien à prendre ici.

Elle regarda son tatouage à l'épaule et elle s'adressa à celui-ci comme s'il s'agissait de son vrai interlocuteur. Ca faisait du bien de s'adresser à un cœur rouge vif sur lequel était gravé « moman » dans une couleur à mi chemin entre l'orange et le jaune.

- Il ne m'a rien laissé ?

Elle espéra de tout son être avoir camouflé assez bien ses sanglots. Elle pensa un moment à ajouter quelque chose dans le genre « Oh en fait c'est pour sa mère, je lui ai promis de passer » mais si elle ajoutait un seul mot, l'entièreté de l'eau contenue dans son corps allait finir sur le parquet.

- Il n'y a que cette note, dit le déménageur en lui fourrant un papier froissé entre les mains.

Elise attendit qu'ils soient sortis pour le lire :

« Mardi, 11 heures, gare de King's Cross. Ne parlez de ça à personne. H Granger. »

Elle le savait : cette salope l'avait kidnappé ! Il fallait prévenir la police ! Le service de contre espionnage ! Par-dessus tout : il fallait alerter l'opinion publique qu'une dangereuse psychopathe se baladait dans la nature avec un écrivain asservi en laisse !

Elise était trop captivée par les différents scénarios catastrophe qui se bousculaient dans sa tête pour remarquer ce curieux hibou qui faisait son chemin vers le nord, un petit parchemin attaché à sa serre gauche.

Ce pauvre vieux duc en avait vu dans sa vie ! Il était l'un des animaux les plus choyé de Poudlard. Quoi de plus normal lorsqu'on est célèbre. Duc Dany – c'était son nom – avait participé à la guerre contre Grindelwald ou plutôt à sa fin. C'était lui qui avait envoyé le premier message de paix au directeur de la Gazette des sorciers. Il se souvenait encore du plaisir avec lequel Albus Dumbeldore l'avait envoyé. Voilà un nom qu'il retiendrait ! Celui de cette espèce d'énergumène à tatouage en cœur ne valait rien à côté.

Il s'engouffra avec nonchalance dans le bureau du vieux sorcier, tendit sa patte méthodiquement et se délecta du « miam hibou spécial troisième âge » que lui servit son maître.

- Je vois que le message a été délivré miss Granger, annonça Albus avec un grand sourire (assez lumineux en tout cas, pour faire fondre toutes la glace de l'Antarctique).

- Vous n'avez pas attendu pour foutre le bordel à ce que je vois, murmura le… enfin la chose (na : pas taper fan de Severus !)… l'homme.

Harry avait le souffle coupé par l'adrénaline. Il fallait qu'il s'en aille, qu'on le sauve ! C'est normalement à ce moment là que l'héroïne vient sauver le héros dans les films, non ? Il se sentait près à crier comme une demoiselle en détresse juste pour le salut.

- Et toi tu n'as pas perdu de temps pour le maltraiter, snivellus.

Cette phrase n'avait aucun sens. Pas le moindre. Mais cet homme (de la nature de celui-ci, il en était sûr) aurait pu dire « J'ai des petits pois dans mes chaussures », l'effet aurait été le même : Harry se sentit sauvé.

- Se balader en pyjama dans les couloirs de l'école est un motif de renvoi, Black.

Enfin, à moitié sauvé. « Renvoi » ? Harry priait de tout son être pour que ce ne soit pas une procédure qui ferait de lui un cadavre, autrement dit, un meurtre.

Mais son esprit n'eut pas le temps d'aller plus loin dans ses élucubrations. Une voix fantomatique le fit sursauter et son cœur manqua un battement pour… .

Pottyyyyyyy dans les parages

Severus Snape le met dans une cage

- La ferme Peeves ! cria le dénommé Black.

Severus Black le malfaiteur passe

Mais la clé n'est pas là ! C'est l'impasse.

La forme fluorescente qui s'agitait dans les aires comme du gaz fit un pied de nez à Harry avant de disparaître dans un mur. Le regard du pauvre écrivain resta collé à cette vision et il ne vit pas Black sortir un petit bout de boit menaçant de sa poche.

- Je te préviens, Snivellus ! tonna-t-il.

- Surprends- moi, le défia Severus.

Black leva sa baguette mais fut interrompu par une forme féminine qui se mit entre lui et sa cible.

- Vous êtes fou ou quoi ! hurla Hermione. Professeur Rogue lâchez-le tout de suite !

Harry sentit la prise de l'homme se détacher. « Quel soulagement ! »

- Merci de l'avoir rappelé à l'ordre Hermione, fit Sirius.

La jeune fille lui envoya un regard désapprobateur avant de se retourner vers son ami :

- Tout va bien, Harry ?

Il la dévisagea. Elle semblait à l'aise ici. Des gens sortaient des battons pour se défendre, des revenants sortaient des murs, les peintures parlaient et tout allait bien pour elle ?

- J'aimerais savoir à quoi tout cela rime ! dit-il d'un ton acide.

Ca n'avait rien à voir avec un jeu de rôle, ni avec un rêve ! C'était bien pire : la réalité. Sans crier gare, son cœur fit un vol plané – la réalité est dure à affronter comme le dirait son médecin - et l'entièreté du contenu de son estomac se retrouva par terre. Non pas qu'il y avait grand-chose dedans.

- Laisse-moi t'aider, dit Hermione en le prenant par le bras. Sirius, voulez-vous bien vous occuper de lui ?

Le prénommé Sirius prit la relève de la jeune fille et entraîna un Harry trop déboussolé pour protester. Au bout du couloir, il s'adressa à un tableau.

- Vigor Mortis, dit-il a une belle jeune femme, couchée dans un décors de jardin.

Elle lui fit un sourire et le tableau se déplaça pour le laisser entrer, Harry sur ses talons. Silencieux jusque là, celui-ci laissa échapper un « waw ! » admiratif. La pièce qu'il venait de pénétrer dépassait de loin tous les modèles de décoration qu'il avait vu dans les magasines IKEA. La pièce était délicieusement éclairée par un lustre dont les diamants jetaient des étincelles sur les murs rouges et ors. Il n'y avait aucun tableau mais une bibliothèque occupait un mur entier. Le feu de la cheminée n'était pas allumé mais Harry se dit qu'il ne devait pas y avoir endroit plus agréable une nuit d'hivers.

Sirius le tira de sa rêverie en posant une main sur son épaule. Il sursauta et se dégagea vivement, méfiant comme un poisson rouge poursuivit par un filet.

- Vous… Tu veux t'asseoir ? lui proposa le sorcier.

Harry suivit son conseil. Plus parce que ses jambes le faisaient souffrir que parce qu'il se sentait en confiance. Sirius s'installa en face de lui. Ses cheveux lui tombant sur le visage. Il regardait le sol dans l'espoir de trouver l'inspiration pour commencer. Que devait-il dire en premier ? Qu'il était son parrain ? Que ses parents l'avaient aimé au point d'en mourir ? Ou qu'un fou dangereux était à ses trousses ?

- Ben voilà, murmura-t-il finalement… tu dois te poser beaucoup de questions…

Seule la première phrase fut difficile à prononcer. Le reste sortit plus facilement.

« Je savais que j'aurais du prévenir la police ! cria Elise intérieurement. » Hermione avait une demi-heure de retard. Assise sur un banc, elle ruminait en silence. Elle mâchait si hargneusement son chewing-gum que dans peu de temps, elle allait donner du lait. Des bruits de pas la firent lever la tête.

- Désolée du retard, dit Hermione, essoufflée. Mais j'ai eu du mal à persuader Harry de venir.

En effet, Harry était là. Il la regardait timidement, un sac en plastique en main.

- Oh non ! Tu viens me dire que tu te maries et que tu ne veux pas de moi au mariage.

L'écrivain secoua la tête.

- Mais non ! Arrête de te faire des idées. Je viens juste te dire que je dois partir un moment et qu'on se verra moins souvent.

Il la pris par la main et l'entraîna à l'ombre d'un pilier. Hermione capta le message et resta comme une poire, à sécher au soleil.

Harry mit le sachet en plastique dans les mains d'Elise.

- C'est la fin de mon dernier roman, expliqua-t-il sous ses regards interrogateurs.

Il ne la laissa pas ouvrir la bouche.

- Je ne peux pas t'expliquer maintenant ce qui se passe. Mais je te promets qu'on se reverra. Dis à Craig que je lui donnerais de mes nouvelles.

Elle allait protester mais il la rattrapa de nouveau :

- Pour le titre, tu n'as qu'à trouver toi-même. C'est à ça que ça sert une éditrice, non ?

Il lui sourit et l'embrassa sur la joue. Ils retournèrent auprès de Hermione.

- Nous pouvons y aller ? demanda celle-ci sans faire attention au regard chargé de poisons que lui faisait Elise. Alors une dernière chose, dit-elle : Harry est parti prendre une année sabbatique et vous ne savez pas où. Est-ce clair ?

Elise acquiesça en ravalant sa fierté. Très amère, la pilule.

- Alors c'est bon.

Elise serra Harry une dernière fois dans ses bras avant de disparaître dans un mur entre les plateformes 9 et 10. Ses yeux étaient trop remplis de larmes pour remarquer cette curiosité.

- Tu veux t'enfuir d'ici. C'est bien ce que j'ai compris ?

Pansy regardait Draco comme si un hibou venait d'emporter sa tête.

- Tu semble oublier que le château est constamment sous contrôle de ce qui est dans la cave.

Draco eu un petit frisson en pensant au chaudron qui bouillonnait dans les humides sous-sols du manoir Malfoy.

- C'est ça ou le suicide, j'ai choisi, rétorqua-t-il.

Pansy grommela un truc du genre « C'est pareil pôôôvre idiot ! » Elle réfléchit un instant. Le seul moyen d'empêcher Lucius d'être tout le temps sur le dos de Draco était de dévier son attention sur quelque chose d'autre et de trouver un balai en état de marche. Elle sourit.

- Je crois que j'ai un plan.

(Intermède : le temps que je trouve un plan, je vous mets sur musique d'ascenseur. Ah ! Voilà !)

Ce soir là, Draco ne se montra pas au dîner. Il était pourtant bien rétabli mais le plan de Pansy exigeait la plus grande prudence et surtout beaucoup d'intimité à table. Elle s'habilla fort élégamment, attentive au moindre détail, prête à sauter sur chaque mèche de travers. Lorsqu'elle arriva dans la salle à manger, les elfes de maison terminaient de mettre la table. Elle s'approcha de l'une d'elle.

- Twilis, commença-t-elle avec un grand sourire. J'ai besoins que tu verses ça dans la soupe de Mr. Malfoy ce soir.

Elle glissa un petit flacon entre les doigts de l'elfe qui fit un bruit offusqué.

- Twilis ne veut pas avoir de problème madame. Twilis bon elfe. Twilis ne peut pas mettre des choses interdites dans la soupe de Mr. Potter, madame.

- Du calme, la rassura Pansy qui s'attendait à cette réaction. C'est juste un petit filtre pour qu'il soit disposé à me recevoir dans ses appartements ce soir. Tu as compris ?

L'elfe secoua la tête.

- Tu vois Twilis, Mr. Malfoy a eu quelques problèmes ces derniers soirs pour me satisfaire, insinua-t-elle. Et je veux juste l'aider.

Un petit clin d'œil suffit à convaincre totalement l'elfe. En réalité, le flacon contenait une potion puissante, sensé empêcher Voldemort de communiquer à distance avec Lucius, le temps du soirée. « Sensé » voulait tout simplement dire que Draco n'était pas sûr que ça marche.

Ce fut donc au moment de la soupe que Pansy commença son cinéma. Autour d'une petite table ronde. Des bougies lançaient des petites étoiles dans le creux de ses yeux.

- Il fait chaud ici vous ne trouvez pas ?

Et elle dégrafa un bouton de sa robe. Lucius plongea immédiatement son regard dans son décolleté. Elle sourit mais ne se laissa pas déconcentrée.

- Draco n'est vraiment qu'un pleurnichard. Depuis qu'il est revenu à lui, il ne fait que pleurer sur mes genoux des heures entières. J'ai pourtant besoin… (Elle se rapprocha de lui, tout doucement.) … d'un homme fort.

Lucius se mordit les lèvres.

Le manège de Pansy dura tout le dîner. A chacun de ses mots et de ses gestes, l'homme qu'elle avait en face d'elle tremblait. Pendant ce temps, Draco parcourait le château, à la recherche d'un balai qui marche. Les appartements de son père le retinrent un instant tant ils étaient protégés mais il en vint à bout.

Il trouva un balai convenable, un peu rouillé mais parfait pour un vol longue distance. Il lui suffisait de le réparer et d'y installer quelques sorts pour passer inaperçu. Le temps que ça prendrait ? Plus que ce que Pansy pouvait lui donner si elle comptait rester vierge.

En effet, la jeune fille commençait à perdre patience. La prochaine étape pour garder Lucius captivé allait être le strip-tease. Le signal convenu pour arrêter les hostilités était des étincelles vertes mais par la fenêtre, Pansy n'avait encore rien vu de tel.

- Et si nous passions dans vos appartements pour continuer cette magnifique soirée, fit elle avec un sourire bancal sur les lèvres.

Malfoy lui offrit son bras en se levant et elle l'accepta très poliment. Elle fit son possible pour ralentir leur trajet, même si le château était assez long pour les occuper quelques minutes. Seulement, n'ayant aucune idée d'où se trouvait Draco, elle proposa à Lucius une ballade dans les jardins.

- Je regrette, la vue des fleurs que ma femme a plantées il y a tant d'années me donne la chaire de poule, dit Lucius.

A ce moment là, elle faillit lui mettre son poing dans la figure. Il y avait des victimes qui faisaient tout pour ne pas se faire prendre même sans savoir le fond du complot.

C'est au détour d'un couloir que le drame survint : Draco ayant finit de réparer l'unique balai du château se tenait sur le balcon de sa chambre, visible depuis un couloir externe du manoir.

Pansy laissa échappé un juron et Lucius se précipita sur la porte qui menait à la chambre de son fils.

- Imbécile ! hurla-t-il. Sois maudi, fils ingrat ! Je cracherais sur ta tombe. Tu peux être sûr que tu ne reverras jamais ces lieux.

La jeune femme était figée de peur. La porte craquait dangereusement sous les coups du père de Draco et celui-ci n'était pas encore dans les airs. Son balai semblait avoir du mal à s'élancer.

Quand le jeune homme réussit enfin à faire quelques mètres dans le vide. Pansy soupira, rassurée. Comme une étoile, il s'élançait vers la liberté, vers son amour et des étincelles rouges accompagnèrent son premier sprint.

Note de l'auteur : J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne c'est que je n'abandonne pas. La mauvaise c'est que j'ai paumé le plan de la fic. J'ai modifié le 9ème chapitre. Avec cette « guerre des grands », j'avais assez de matière pour une dizaine de chapitres encore et je ne me sentais pas la force. Encore une chose : désolée pour la qualité médiocre de ce 10ème opus.