Merci mon vieux Underphoenix d'être toujours présent !

Et voilà la suite, calme en apparence mais la tempête va bientôt arriver !


XIII Le cimetière de Poudlard :


Harry longeait le couloir qui menait au hall d'entrée, il venait de quitter l'infirmerie après deux jours interminables et se rendait à présent dans la tour de Gryffondor. Alors qu'il arrivait au niveau d'une bifurcation, quelque chose dans le couloir perpendiculaire attira son intention.
Deux Médicomages transportaient quelqu'un dans un brancard. Ils s'avançaient vers Harry et il n'eut aucun mal à découvrir qui était le blessé en question. Il eut un mouvement de recul et un sentiment de haine l'envahit quand il vit Draco Malefoy lui lancer un regard d'aliéné.

-Potter ! Hurla-t-il en se redressant sur son brancard.

L'un des Médicomages l'observa avec un air dubitatif et accéléra le pas.

-Potter, je t'étranglerais de mes propres mains ! Criait Malefoy l'écume aux lèvres. La démence qui inondait son regard fit sursauter Harry qui recula pour laisser passer le brancard.

-Tu m'entends, Potter ! Rugissait-il et son cri résonnait avec force tout autour d'eux. Je te ferais payer tout ce que tu m'as fais ! Ce que tu as subit la dernière fois n'était qu'un avant goût ! JE TE FERAIS PERDRE JUSQU'A LA DERNIERE GOUTE DE TON SANG ! TU N'AURAS PLUS JAMAIS LE MOINDRE REPIS ! JE TE RETROUVERAIS ! TU PEUX EN ETRE SUR ! JE REVIENDRAIS ET JE TE FERAIS CRACHER TES TRIPPES ! ET SI CE N'EST PAS MOI QUI TE TUE, MON MAITRE S'EN CHARGERA !

Le brancard s'éloignait, laissant Harry seul au milieu du couloir. Les cris de Malefoy se firent de plus en plus lointains et finirent par s'estomper.

Après un long moment pendant lequel Harry ne bougea pas un cil, il se décida enfin à gravir la tour de Gryffondor.

-Malefoy a été viré, annonça Ron alors qu'Harry arrivait à peine dans la salle commune. Dumbledore l'a expulsé avec ses deux larbins ! Tu aurais vu la tête de Rogue au dîner d'hier soir ! La table des Gryffondors à applaudit quand Dumbledore l'a annoncé et les Pouffsouffles et les Serdaigles nous ont suivit ! C'était dément !

-Ca va mieux, Harry ? S'inquiéta Hermione. Ron a raison, tu as raté quelque chose ! Crabe et Goyle ont préféré sortir du château la nuit pour ne pas être hué et ils ont expédié Malefoy à Ste Mangouste.

-Je sais, répondit Harry d'un air sombre. Je viens de croiser Malefoy alors que les Médicomages l'emmenaient…

-Ah… Commença Hermione et son sourire s'évanouit. Tu… Il a dit quelque chose ?

Harry acquiesça et échangea un regard avec Ron.

-Il est devenu complètement cinglé ! Avoua Harry en baissant la voix. Il hurlait comme un dingue. Et ses yeux… Vous auriez vu son regard ! Il a perdu la tête !

-Tu sais ce qu'ils vont faire de lui ? Demanda Ron avec une expression de dégoût.

-Ils vont peut-être l'interner au centre psychiatrique de Ste Mangouste… Proposa Hermione en fonçant les sourcils.

-J'espère seulement qu'ils ne le laisseront pas en liberté, lança Harry en haussant le ton. Si jamais ils ne l'enferment pas, Malefoy va aller grossir les rangs des Mangemorts, c'est certain !

-Tu crois qu'il serait accepté par Voldemort ? Demanda Hermione alors que Ron retenait une grimace.

-Bien sur ! Assura Harry avec dédain. Son père est un Mangemort alors le fils n'aura aucun problème pour s'intégrer, ne t'inquiète pas pour ça ! Ce que je crains c'est les informations que Malefoy pourra donner à Voldemort sur Poudlard…

-Il a très bien put les lui donner quand il était encore ici, Harry, fit remarquer Hermione avec déception. Rien ne l'empêchait de communiquer avec l'extérieur. Qu'il soit enfermé ou non, ça ne change rien à ce niveau là…

-Ils ne le laisseront pas sortir, assura Ron qui se voulait rassurant. Les Médicomages trouveront bien un lit dans le coin des cinglés de Ste Mangouste où le mettre. Je plains ce pauvre Lockhart s'il doit supporter Malefoy…

-Ron a raison, trancha Hermione. Dumbledore fera tout pour que Malefoy soit interné, il faut lui faire confiance. Arrête de penser à ça, l'important c'est qu'il soit partit.

Harry acquiesça en silence. Hermione avait raison, il avait d'autres soucis que de se préoccupé de ce malade mental.

-Ah, au fait, fit remarquer Ron avec un sourire. La rumeur du combat s'est très vite répandue et beaucoup d'élèves ont tenu à te montrer qu'ils sont de tout cœur avec toi et Lara ! Regarde ça !

Il montra une montagne de produit de Chez Weasley & Weasley qui occupait une table entière. Des paquets cadeaux étaient empilés au sol et des cartes de vœux jonchaient le monticule de friandises.

-On a donné sa part à Lara et on a tenu les prédateurs éloignés de ton butin, moi et Hermione, déclara Ron avec fierté. En échange, on exige au moins 10 chacun !

-Tu y vas un peu fort, plaisanta Harry.

-Au départ il voulait faire 50/50 mais je lui en ai dissuadé, avoua Hermione en souriant aux éclats. Alors tu ferais mieux de lui donner sa part avant qu'il ne change d'avis…

-Le dernier Kit artificier des jumeaux ! Annonça Ron en déballant les paquets. Il y a de quoi faire sauter un coffre de Gringotts ! Et là ! Un pot de poudre d'éclair !

-Mais où est-ce qu'on va ranger tout ça ? Demanda Harry en lançant des regards anxieux tout autour de lui.

-Eh bien… Commença Ron en faisant semblant de réfléchir. Pourquoi pas sous nos lits ? Il y a bien assez de place dans les dortoirs pour caser tout ça ! Reste juste à tout porter…

-Je propose qu'on garde les feux d'artifices pour la finale de Quidditch, quand les Gryffondors auront gagné, lança Harry en décortiquant les paquets. Bon, vous pouvez prendre vos 10 !

-10, chacun ! Rectifia Hermione avec un sourire.

-Hermione, demanda Ron en se servant dans le tas. Tu préfères le pot de poudre d'éclair ou le carton de Gerbokoq ?

Le mois d'octobre arrivait bientôt à sa fin. Le temps à Poudlard empirait de jours en jours et le ciel de la grande salle s'obscurcissait tant que les bougies étaient même allumées pendant le repas de midi. Harry se sentait en sécurité dans la chaleur du château, et il préférait ne pas penser a la météo qu'ils auraient pour leur premier match de Quidditch dans quelques semaines.

Un autre événement occupait l'esprit de Harry, un événement beaucoup plus proche qui aurait lieu le week-end prochain. Il n'avait toujours pas donné sa réponse à Dumbledore, bien qu'il ait déjà pris la décision d'aller à la cérémonie organisée pour Sirius.

Seulement, après avoir vu Patmol, il trouvait presque impossible d'assisté à cet hommage funèbre…

« Sirius sera reconnut comme un héros ! » Pensa Harry en se rappelant de ce que lui avait dit Dumbledore. Il devait impérativement être présent pour cette reconnaissance, ne serait-ce que pour remercier Sirius. Il était passé derrière ce voile en voulant sauver Harry, c'était donc la moindre des choses pour son neveu d'aller à cette cérémonie d'adieu.

« Ce n'est pas un adieu. Patmol est toujours là. »

-Mr Potter, demanda Mr Mcclagan en se penchant vers lui. Le directeur m'a chargé de lui transmettre votre réponse à propos l'hommage de votre parrain. La cérémonie est samedi, et il aimerait savoir si vous êtes décidé à y aller.

Harry était en train de touiller son liquide radian quand son professeur s'était approché de lui. Ron était aller demander de l'aide à Hermione et Lara au sujet des prochains ingrédients de la potion.
Harry laissa s'installer un court silence en feignant n'avoir pas entendu Mr Mcclagan.

-J'y serais, finit-il par répondre en continuant d'observer le fond de son chaudron. Vous pouvez lui assurer que je viendrais à la cérémonie.

-Bien, je suis heureux de l'apprendre, avoua Mr Mcclagan avec un léger sourire. Rendez-vous dans trois jours, à 16 heures, dans le grand hall. L'escorte nous conduira au cimetière de Poudlard.

Ron revint avec un bocal d'écailles de boa et Mr Mcclagan se redressa.

-La potion avance bien, Mr Weasley, lança-t-il en faisant comme si de rien n'était. Faites bien attention de ne pas mettre trop d'écailles sinon le mélange va se solidifier et ce sera fichu.

Ron acquiesça en silence et son professeur s'en alla vers les autres chaudrons.

-Hermione et Lara en sont déjà à la phase terminale du liquide radian, ronchonna Ron en versant sans modération les écailles de serpent. Ces deux là ont de l'avance sur tout le monde ! Mcclagan n'aurait jamais du les laisser se mettre ensemble, les groupes ne sont même pas équilibrés !

-Je crois qu'il y a assez d'écailles comme ça, dit Harry par réflexe.

-Oui, tu as raison, répondit Ron en reposant le bocal.

Il prit une poignée d'œils de poisson et la jeta dans le mélange.
Le chaudron se mit à trembler et la potion pris une teinte verdâtre en crépitant. Des étincelles jaillirent de la surface sans qu'Harry et Ron n'eurent le temps de réagir.

Le chaudron explosa et le liquide radian éclaboussa la moitié de la classe, Harry se cacha le visage et reçut une vague de potion fumante sur le haut du corps. Ron fut recouvert de la tête au pied et glissa sur le parquet quand il essaya de reculer. Il surfa sur plusieurs mètres et tomba la tête la première dans le chaudron voisin.
Harry restait figé alors que deux Serdaigles tentaient de hisser Ron hors de leur chaudron.

Le sol était inondé du liquide verdâtre qui dégageait une fumée sombre. Les murs portaient à présent les traces du désastre et une éclaboussure de trois mètres décorait le plafond blanc.

Ron parvint à se libérer du chaudron et s'essuya les yeux pour contempler l'ampleur de la catastrophe. Les regards des élèves étaient tous braqués sur lui et Mcclagan, qui s'était tenu à l'écart de la vague de potion, hochait la tête avec pitié.

-Weasley, déplora-t-il avec un soupir. Combien de fois ai-je répété de ne pas mettre les yeux de truite avant d'avoir versé le lait de licorne ?

-Hermione, Harry, Ron, vous voilà enfin, remarqua une voix réjouit derrière eux. Je commençais à m'inquiéter.

Harry fut si surpris d'entendre cette voix qu'il sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine. Mrs Weasley se tenait derrière eux et s'approcha doucement. Elle était accompagnée de son mari et de Lupin.
Elle sera son fils dans ses bras alors qu'il faisait une grimace.

-Pas ici maman ! Gémit Ron au bord de l'étouffement. Si les autres élèves me voient…

Ils se trouvaient dans le grand hall de Poudlard, on était samedi et plusieurs adultes étaient présents pour la cérémonie.

Mrs Weasley dut se retenir de ne pas serrer Harry dans ses bras, elle les salua lui et Hermione d'un ton chaleureux. Arthur Weasley et Remus Lupin s'approchèrent, la mine plus sombre que d'habitude.

-Bonjour, fiston, lança Mr Wealey à Ron. Vous allez bien, tous les trois ?

-Bonjour, Mr Weasley, dirent en coeur Harry et Hermione.

-Tu vas bien, Harry, demanda Lupin alors que les Weasley posaient toutes sortes de questions à leur fils.

-Ca va, merci, répondit Harry en lui serrant la main. Je suis content de vous voir, avoua-t-il en lui rendant son sourire.

-… Maugrey arrive avec Tonks mais Kingsley n'a pas put se libérer, annonça Mr Weasley. Venez, l'escorte va bientôt partir.

Ils s'avancèrent vers la double porte du grand hall où de nombreux sorciers discutaient avec entrain. Harry reconnut plusieurs Aurors et il eut la mauvaise surprise de voir Rita Skeeter et son photographe arriver en trombe sur les marches du château.

-Cette fois j'aurai mon scoop, assurait Rita Skeeter essoufflée. Il faut à tout prix que j'arrive à arracher un mot de la bouche de Dumbledore !

Son regard perçant se posa un instant sur Harry qui le soutint en fronçant les sourcils. Elle semblait se retenir de ne pas se précipiter sur lui pour l'assommer de question mais elle finit par détourner la tête et s'avança vers des professeurs pour prendre des photos.

-Ne fais pas attention à cette vicieuse ! Lança Hermione qui se tenait à côté de Harry. Si elle te pose des questions ignores-les ! Ca vaudra mieux pour tout le monde !

-Ne t'inquiète pas, répondit Harry en croisant son regard. Je sais m'y prendre avec elle.

Des exclamations satisfaites provenant de l'assemblée indiquaient que quelqu'un était arrivé, en effet quand Harry se retourna, il vit Dumbledore descendre l'escalier, en compagnie du professeur Mcgonnagal et de Mr Mcclagan. Ils s'approchèrent du groupe de Sorciers et tous les regards étaient tournés vers eux en l'attente d'une déclaration.

-Mesdames, Messieurs, commença Dumbledore sur un ton courtois. Il est temps d'y aller. Je vous prie de bien vouloir nous suivre jusqu'au cimetière de Poudlard.

L'escorte suivit Dumbledore et ils sortirent tous dans le parc.
Le soleil était déjà assez bas dans le ciel qui prenait une teinte orangée apaisante. En marchant le long d'un sentier à la suite des autres sorciers, Harry ressentait une profonde sensation de bien être, il n'avait jamais été aussi serein en pensant à son parrain.

Le convoi contournait la forêt en avançant le long d'une falaise qui donnait sur le lac. Les élèves ne venaient jamais de ce côté du parc, du-moins, ni Harry, ni Ron, ni Hermione ne s'y étaient aventuré auparavant.

Arrivé au pied d'une colline, Harry aperçut une enceinte murale se dessiner au sommet. L'escorte prit un chemin qui montait en pente de douce et ils se retrouvèrent devant un gigantesque portail noir, semblable à celui de Poudlard. Dumbledore fit s'ouvrir la grille d'un geste de la main et l'escorte s'enfonça dans les murs du cimetière qui abritaient un univers pour Harry.

Il se crut dans un autre monde. Jamais il n'avait imaginé qu'un cimetière pourrait ressembler à ce qu'il avait devant les yeux.
L'allée principale bordée de statues de géants, les passages qui s'enfonçaient en sous-sol, les terrasses surélevées, les chapelles de toutes tailles ornées de drapeaux agités par les rafales de vent, Harry avait l'impression de se trouver dans un temple où des civilisations multiples rendaient hommage à leur héros disparus.
Les ombres de la muraille qui inondaient le cimetière offraient un contraste saisissant avec les derniers rayons de soleil qui se reflétaient sur les cimes des monuments tous aussi colossales les uns que les autres, et une certaine présence semblait occuper les lieux, comme si un gardien était là, caché derrière une des immenses colonnes de marbre, prêt à défendre des siècles d'histoire.

Harry n'était pas le seul à être hypnotisé par cet endroit, Ron se tenait devant une statue de 5 mètres de haut, totalement subjugué par l'impressionnant sorcier sculpté dans le marbre qui donnait l'impression de vivre encore sous la roche, et Hermione gardait la tête levée vers la cime des imposantes colonnes, elle semblait prise de vertige et faillit trébucher en avançant dans l'allée.

L'escorte s'enfonça dans le cimetière et s'arrêta au pied d'une terrasse surélevée où se trouvaient encore des tombeaux et des statues. Entre deux rangées de marches espacées d'une bonne dizaine de mètres, se tenait une gigantesque sculpture recouverte d'un drap blanc qui s'agitait au rythme du vent.

Dumbledore s'arrêta devant la statue et se retourna face l'assemblée.
Il leva les mains en direction de l'allée principale, les flambeaux s'allumèrent au sommet de chaque colonne, et des flammes apparurent sur les bougies qui flottaient tout autour du monument caché par le voile blanc.

L'ambiance qui régnait dans ce lieu devint tout-à-coup plus chaleureuse mais aussi plus fantomatique. Le cercle formé par les sorciers donnait l'impression d'être soudé, comme s'ils étaient seuls, face au gardien du temple.

-Chers amis, commença Dumbledore d'une voix sombre. Chers frères, si nous sommes réunit en cette triste soirée dans ces lieux, c'est parce que nous avons perdu un être qui nous est cher. L'un de nos frères nous a quittés, l'un des plus brave, l'un des plus honorable, Sirius Black.
Sirius était un frère, un ami, et presque un père pour certains. Sa vie a été parsemée d'obstacles qu'aucun de nous n'a eut à affronter, et les souffrances qu'il a connut font de lui un plus grand héros à nos yeux.
Il a grandit parmi ceux qui le rejetaient, ceux qui ne le comprenaient pas, car Sirius était bon, contrairement à sa famille, sa famille à laquelle il était contraint d'appartenir, sa famille qui l'a tuée. Mais il avait une autre famille, une famille qui l'a accueillit, qui l'a chéri et à qui il a tant donné en retour. Il a perdu le frère et la sœur qu'il avait choisit, perte qui nous a bouleversé tout autant, il a perdu le plus cher de ses amis et il a été trahi. Trahi par celui qu'il pensait être son ami. On l'a accusé de traître, lui, et il a payé pour un crime qu'il n'avait pas commis, pour un crime qui l'avait anéanti, pour un crime qui nous a tant fait pleurer, il y a 15 ans de cela…
Sirius a connut l'enfer, pendant 13 ans passés à Azkaban alors que l'assassin courrait, libre, et cours toujours d'ailleurs…

Dumbledore eut un léger froncement de sourcil, ses yeux étaient plongés dans ceux de Harry depuis le début de son discours et il semblait avoir remarqué la rage qui avait submergé Harry lorsqu'il avait mentionné Pettigrow.

-… Et même à sa sortie de l'enfer, Sirius n'a pas connut la paix, il n'était innocent que pour ses amis, car le monde lui tournait toujours le dos, continua Dumbledore en balayant l'assemblée d'un regard accusateur. Malgré cette haine que le monde lui portait, Sirius a œuvré pour le défendre, il a rejoint notre camp et s'est battu. Il s'est opposé à un ennemi plus redoutable que quiconque, un ennemi qui survit toujours et qui hante nos esprits. Il a combattu avec une bravoure extraordinaire une Mangemort, Bellatrix Black Lestrange, il a affronté sa cousine déjà rongée par la haine et la soif de pouvoir. Et depuis ce jour nous gardons une cicatrice dans nos cœurs car Sirius est passé dans l'au-delà, derrière le voile de la mort. Dans lequel un membre de sa famille l'a poussé, ce soir funeste. Cette soirée a marqué le début d'une guerre, le début de la deuxième guerre, que l'affront porté à notre frère a provoqué.
Parce que nous n'oublierons jamais le héros qui, pour la sauvegarde de la paix, s'est dressé contre les forces de Lord Voldemort , nous traquerons, sans relâche, l'auteur du crime qui nous a privés de cet être si cher.
Si un jour vous êtes contraint de choisir entre la liberté et la soumission à Lord Voldemort, souvenez-vous de Sirius Black ! L'homme qui est mort pour détruire nos ennemis, l'homme qui est mort pour nous défendre, l'homme qui est mort pour la paix, n'oubliez jamais cet homme là !

La voix de Dumbledore s'estompa et le silence s'installa dans le cercle de sorciers. Seul le crépitement du feu des flambeaux et le sifflement du vent sur les parois parvenaient à leurs oreilles.

Dumbledore se tourna vers la statue et sa voix s'éleva à nouveau dans le cimetière.

-Prions pour lui, déclara-t-il en baissant la tête. Que son âme repose désormais dans la paix pour laquelle il s'est battu ! Et puisse cette statue témoigner de la grandeur de notre défunt frère !

Il leva la tête et, d'un geste de la main, fit soulever le drap blanc. L'immense statue se dévoila aux yeux des sorciers, une sculpture de marbre rose haute d'au moins 8 mètres, représentant Sirius, baguette brandie devant lui, prêt au combat. Harry eut l'impression d'être devant une reproduction de son parrain, le soir où il s'était envolé. Son sourire audacieux, son regard déterminé, son visage chaleureux, étaient les mêmes que sur les photos du mariage de James et Lily. Et Harry crut un instant que la statue allait éclater de rire, ce rire ressemblant à un aboiement de chien qu'il connaissait tant.

-A toi, Sirius, mon ami, déclara Dumbledore la voix grave en déposant un cierge aux pieds de la statue. Tu gardes à jamais une place dans notre cœur.

Il resta un moment devant le monument, l'air pensif et finit par se retourner vers le cercle des sorciers qui n'avait pas bougé en l'attente d'une demande, d'une dernière déclaration de Dumbledore.

Il se contenta d'un signe de la main invitant chacun à faire comme lui et il s'écarta de la statue pour laisser la place à Mr Mcclagan qui s'avançait vers le socle de pierre et y déposa un cierge.

Les sorciers formèrent une file pour se présenter devant la statue et Harry se faufila juste derrière Remus Lupin. Ce dernier se retourna doucement et prit Harry par les épaules. Il le fit passer devant lui sans un mot, son regard était suffisamment significatif. Ils avançaient tous les deux dans la file, Lupin gardait ses mains posées sur les épaules de Harry qui regardait les sorciers passer un à un devant la statue.

Un nœud commençait à se former dans son estomac et une impression de malaise l'envahit subitement quand il n'y eut plus personne devant lui.
Il tourna la tête et regarda Lupin dont l'expression du visage lui était inconnue.

Harry se sentit légèrement poussé vers la statue et ne résista pas, il s'avança aux pieds de la sculpture et se sentit submergé par un sentiment terrible qui le rongeait de l'intérieure, le gouffre qu'avait laissé Sirius s'était ouvert à nouveau.

Harry saisit un cierge et le posa sur le socle de pierre, il sentait son visage se crispé, il ne pouvait pas résister. Ses yeux s'inondèrent de larmes, il tomba à genoux devant la statue et posa le front contre le socle de pierre glacé. Il ferma les yeux et grava à tout jamais l'image de Sirius dans sa mémoire, cette merveilleuse image de Sirius s'envolant sur le dos de Buck, le soir où Harry avait retrouvé l'espoir.

Il sentit la main de Lupin se poser sur son épaule et une sensation de réconfort l'envahit, de ses mains plaquées contre la plaque gravée au nom de Sirius, jusqu'à son front qui effleurait le socle de pierre glacé, tout son corps se réchauffait.
Harry sentit ses yeux humides cesser de pleurer, il sentit son cœur se réveiller et il se leva doucement. Fixant des yeux le nom de son parrain gravé en lettres dorées, il prit une longue inspiration et rassembla toutes ses forces.

-Pardonnes-moi, Sirius, murmura-t-il la voix brisée.

Il se dégagea de l'étreinte de Lupin et s'engagea hors du cercle de bougies. Puis il s'avança le long d'une allée perpendiculaire à la voie principale et s'assit dans l'ombre, bras croisés sur ses genoux, observant en silence la statue illuminée de Sirius.

Le soleil s'était couché depuis longtemps et la sculpture culminait sous la voûte céleste, le visage de Sirius éclairé à la lumière tremblante des flambeaux donnait l'impression d'appartenir aux étoiles à présent.