Eh Bien Dia, j'ignore si tu es tombé du ciel mais en tout cas tu m'aide à reprendre ma fiction sur ce site ! Merci !


XIX L'assemblée des Druides :


-De corvée de cuisine jusqu'à Noël ! S'indigna Ron avec une voix suraiguë, il semblait fondre sur place. J'y crois pas ! Aux fourneaux pendant 2 mois pour être sorti au cimetière ! On n'a pas mérité ça !

-Un mois et 20 jours, rectifia Hermione avec un grand calme.

Tous les deux marchaient avec Harry et Lara vers la Grande Salle, ce jeudi là. Il était plus de 17 heures et ils avaient rendez-vous au Club de Combat qui venait d'être mis en place depuis l'intrusion du vampire à Poudlard.

-Ca m'est égal ! Lança furieusement Ron. Déjà que l'idée de passer ne serait-ce qu'une journée en cuisine me donne envie de vomir, mais 2 mois… C'est… C'est…

-Ils nous ont seulement mis de corvée le soir, on n'aura pas besoin d'aller en cuisine le matin ni à midi, fit remarquer Hermione avec patiente. Et puis, on est toujours à Poudlard ! On aurait put être renvoyer, Ron !

-Evidemment ! S'exclama Ron avec dédain. J'étais certain que ça t'enchanterait ! Passer 2 mois avec tes amis les Elfes doit être un rêve ! Tu vas pouvoir trouver de nouveaux adeptes de la Sale !

-S.A.L.E, rectifia Hermione en levant les yeux au ciel. Ron, cesse de cracher ta bile sur moi s'il te plait ! Je ne suis pas plus responsable que toi de ce qui nous arrive… Ajouta-t-elle en lançant un regard en biais à Harry et Lara.

Le flot d'élève de 6ème année se déversait dans la Grande Salle, créant un embouteillage devant les doubles portes de chêne. Harry reconnut plusieurs joueurs de Quidditch des autres maisons parmi la foule, et il vit le regard de mépris que Cho Chang lança à Lara quand elle l'aperçut aux côtés de Harry. Mais Lara ne sembla pas le remarquer et Harry était enchanté…

Une estrade avait été dressée là où aurait dû se trouver la table des professeurs et les longues tables des quatre maisons étaient placées dans un coin de la salle pour que les élèves disposent de tout l'espace disponible durant la séance.

Harry restait en retrait avec ses amis et les autres Gryffondor, il était curieux de voir qui s'occuperait de leur entraînement au combat.

-Si jamais c'est Rogue qui s'occupe du club, c'est décidé, je me barre ! Grogna Ron comme s'il avait lu dans ses pensées.

-Bienvenue à tous ! Clama une voix qui fit se serrer la mâchoire de Harry. Je me présente même si la plupart d'entre vous me connaissent déjà… Je suis le professeur Lupin, en raison du climat de ses derniers temps, Dumbledore m'a chargé d'organiser des séances durant lesquels vous apprendrez à vous défendre, et à attaquer éventuellement… Ces séances sont obligatoires, au rythme d'une heure et demi par semaine, ce qui, je pense, ne surcharge pas vos emplois du temps, ajouta-t-il en voyant certains élèves émettre des protestations. Ce club à pour nom l'Association de Défense. Nous nous sommes inspirés d'une organisation d'élèves qui avaient décidé de prendre en main leur entraînement au combat l'année précédente, sous le nez de cette chère Ombrage...

Harry échangea un sourire avec Ron et Hermione, les images de l'A.D. lui revenaient à l'esprit et il se sentait fier d'en avoir fait partie. Les autres membres de ce qu'ils avaient baptisé l'Armée de Dumbledore regardèrent Harry avec nostalgie, les réunions secrètes resteraient sans aucun doute leur meilleur souvenir de cette année là…

-…Avec l'aide des membres du C.I.A et de quelques Aurors qui ont eu la bonté de se joindre à nous, je vous apprendrais à affronter les nombreux dangers qui planent sur nous tous, en ces temps difficiles, continua le professeur Lupin avec une mine plutôt triste. Le Général en Chef du C.I.A, Mr Alden Palpadius, sera mon assistant pendant les séances, et je vous demande de lui accorder le plus grand respect, tout comme la totalité des responsables ici-présents…

Lupin avait désigné un homme à forte carrure qui se tenait en retrait, les bras croisés dans le dos et les jambes légèrement écartées. Son visage dur ne laissait paraître aucune émotion et il avait le profil type du militaire Moldu, à ceci près qu'il portait une baguette à sa ceinture…
Harry déglutit difficilement à l'idée d'être sous les ordres de ce militaire dont les traits étaient aussi tendus et crispés que ceux de Rogue lorsqu'il esquissait l'un de ses inimitables rictus.

-… La séance de ce soir aura pour but de vous rappeler les bases de la défense et nous apprendrons plus tard d'autres méthodes de combat plus complexes, expliqua Lupin. Mais pour l'heure, veuillez vous réunir par groupes de 4 ou 5, nous allons passer dans les rangs pour que chaque groupe ait un mentor… Allez-y ! Par 4 ou 5, ni plus ni moins !

Ron et Hermione vinrent se placer machinalement à côté de Harry et Lara dans un coin de la Grande Salle. Harry aperçut Neville qui cherchait un groupe à rejoindre et l'invita à venir dans le leur. Ce dernier sourit et vint se placer à côté de Ron.

-Fait bien attention de ne pas lancer un sortilège d'Exempriss ! Plaisanta Ron alors que les élèves formaient peu à peu leurs groupes.

-J'espère que notre mentor ne sera pas ce Général, s'inquiéta Neville alors que le Général Palpadius en question passait justement derrière lui.

Il ne sembla pourtant pas avoir entendu et continua sa route en balayant la salle d'un regard sévère.

-Ne vous fiez pas aux apparences, lança joyeusement une voix familière dans leur dos. Le Général est un homme qui a beaucoup de mérite…

Harry se retourna et vit Olivier Dubois esquisser un grand sourire. Il portait son uniforme de Commando mais il avait laissé son balai au placard pour l'occasion.

-Je crois bien que j'ai trouvé un groupe à entraîner – Tu vas bien Harry ? Demanda-t-il en lui serrant chaleureusement la main. Comment se passent les entraînements ?

-Très bien, assura Harry avec enthousiasme. Je te présente les deux nouveaux joueurs de l'équipe de Gryffondor ! Neville Londubat, qui est au poste de batteur et Lara Vandella, notre nouvelle 'attrapeuse' si je puis dire. Lara, voici Olivier Dubois, l'ancien capitaine de notre équipe…

-Enchanté, fit Olivier en dévisageant les deux nouveaux joueurs. Je me souviens de toi, Neville, mais j'ose croire que tu es nouvelle ici, Lara.

-Tout à fait ! Affirma Lara en serrant la main d'Olivier. Je viens de Durmstrang !

-Elle nous a fait un looping de champion aux sélections, raconta Ron avec enthousiasme. Du jamais vu, Harry est resté figé quand elle a lancé le Souaffle à travers les buts !

Dubois parut impressionné et voulut en savoir plus mais un 'hum hum' digne d'Ombrage mit fin à leur passionnante discussion.

-Deuxième classe Dubois, lança le Général Palpadius d'une voix ferme. Vous êtes priez de vous contenter d'appliquer les ordres, je vous dispense de la lourde responsabilité d'ouvrir un salon de thé…

-Affirmatif mon Général ! Clama Olivier en se mettant au garde à vous.

Ron et Neville pouffèrent sans aucune gêne et Harry dut se retenir d'éclater de rire. Cependant il ne put réprimer un sourire crispé et le Général lui lança un regard noir avant de faire volte face et de disparaître dans la foule.

-Oui chef ! Tout de suite chef ! Ricana Ron au bord des larmes en imitant Dubois au garde à vous.

-Charmant, ce Palpadius ! Lança Hermione avec un sourire. On dirait vraiment un militaire Moldu ! Je déteste ces généraux abrutis par le respect de leur institution débile et qui donnent aveuglement leurs ordres stupides ! Ils aboient comme des chiens et traites leurs hommes comme… comme…

-Des chiens ! Conclut Ron avec un sourire. Et dois-je te rappeler que tu es abrutie par ton obsession de connaissance et que tu appliques aveuglement ce que te disent les livres…

-Sauf que moi, je ne provoque pas des massacres et des guerres ! Lança furieusement Hermione en regardant Ron comme s'il était une vermine mal odorante. Et puis, je respecte, contrairement à toi, ceux que certains considèrent comme des inférieurs !

-C'est reparti pour une leçon sur la sale et les Elfes de maison ! Ricana Ron en levant les yeux au ciel.

Lui et Hermione passèrent le reste de la séance à se lancer des remarques cinglantes plus pathétiques les unes que les autres, tandis que Harry, Lara et Neville écoutaient attentivement les conseils de Dubois. L'heure du dîner approcha et la séance arriva à sa fin. Les élèves attendirent que les tables reviennent à leurs places d'un coup de baguette pour s'asseoir. Ron regarda avec envie le banc de la table des Gryffondor comme si c'était la dernière fois qu'il le voyait.

-2 mois… Répéta-t-il avec désespoir. 2 mois sans m'asseoir sur ce banc au dîner…

-C'est tragique mais il va falloir t'y faire, mon vieux ! Lança Harry en jouant la comédie. Ne pleure pas, tu le reverras ton banc ! Il ne va pas s'envoler !

Lara esquissa un sourire qui fut de courte durée car Dumbledore s'approcha d'eux, le visage dépourvu de cette expression bienveillante qu'il affichait d'habitude. Ron déglutit avec force quand son directeur s'arrêta devant eux, il semblait se rendre compte à quel point Dumbledore pouvait être grand et impressionnant, vu de si près.

-Jeunes gens, commença Dumbledore en montrant les portes de la Grande Salle. Une lourde tâche vous attend… Suivez-moi, je vous prie !

Il se dirigea vers l'étroit couloir qui menait aux cuisines, suivi des quatre Gryffondor. Lara n'était jamais venue ici, et elle ne semblait pas du tout à l'aise à l'idée de remuer des casseroles pendant 1 mois et demi.

Dumbledore s'arrêta devant le tableau de fruit qui était en fait un passage secret menant aux cuisines, seulement Harry s'abstenait bien de révéler qu'il était au courant de ce petit détail et fit comme s'il était surpris de se trouver dans ce couloir.

-Bien, commença Dumbledore avec une voix sans compassion. Vous viendrez ici tous les soirs en semaine, à l'heure du dîner et vous ne serez autorisés à sortir qu'au bout d'une heure et demi de travail avec les Elfes de maison… Je veillerais à ce que vous respectiez mes instructions et si ce n'est pas le cas nous allongerons votre punition jusqu'à Pâques…

Ron frémit en entendant ses derniers mots, il n'était visiblement pas capable de supporter l'idée de rester tant de temps en cuisine et Harry était certain qu'il respecterait les ordres de Dumbledore, craignant que ses menaces ne soient appliquées.

-Pour aller en cuisine c'est très simple, expliqua Dumbledore en s'avançant vers le tableau de fruit. Vous chatouillez la Poire et vous pousser la porte… Comme ceci…

Il gratta le dessin de la Poire qui se mit à gigoter en ricanant bruyamment. Elle disparut pour laisser place à une poignée argentée que Dumbledore saisit et ouvrit, laissant les condamnés admirer la prison qu'ils occuperont durant un mois et demi. Les Elfes étaient trop occuper à leurs fourneaux pour remarquer que la porte s'était ouverte.

-Je vous demande de travailler par votre propre initiative, poursuivit Dumbledore en retrouvant un ton chaleureux. Les Elfes n'oseront sans doutes pas vous donner des ordres mais je compte sur vous, Miss Granger, pour prendre les choses en main…

Hermione semblait ravie de voir que Dumbledore gardait une estime mais elle baissa la tête et rougit plus de honte que de fierté.

-Bien, vous pouvez tout de suite vous mettre au travail, déclara Dumbledore en se dégageant de la porte.

Ron entra le premier – il esquissait une grimace comme s'il était sur le point d'être exécuté – suivit d'Hermione et de Lara. Harry s'avança vers l'entrebâillement du passage pour rejoindre les autres mais Dumbledore le retint.

-Un instant, Harry, j'aimerais te parler un moment, dit-il en refermant la porte.

Harry ressentit une étrange sensation de lassitude, il n'éprouvait plus aucune crainte en entendant que son directeur voulait lui parler, il avait l'habitude maintenant.

-Harry, dans deux semaines je vais me rendre en France pour rencontrer un comité – plutôt important – en raison des derniers événements, expliqua Dumbledore mais, Harry ne parvenait pas à comprendre pourquoi il lui racontait ces choses là. L'intrusion du vampire et l'attaque du train les inquiètent beaucoup… J'ai réussi à rassurer Mrs Amélia Bonnes, mais il me faudra être plus convaincant devant les personnes que je vais rencontrer…
Le comité que je vais voir se nomme l'Assemblée des Druides, c'est une organisation située en Normandie, et ces druides sont les gardiens d'un secret dont beaucoup voudraient s'emparer… Voldemort en particulier… Ils en savent beaucoup sur la mort et ce que certain appèlent l'Au-Delà…

Harry continuait à le regarder, l'air perplexe, ne voyant toujours pas où son directeur voulait en venir.

-J'aimerais que tu m'accompagnes là bas, Harry, annonça Dumbledore en le prenant par les épaules. Je souhaiterais que tu rencontres l'Assemblée des Druides…

-Pourquoi devrais-je les rencontrer ? S'interrogea Harry en fronçant les sourcils. Je ne comprends pas, professeur…

-Eh bien, commença Dumbledore qui semblait chercher ses mots. Les druides ont une grande connaissance concernant certaines choses… Ils en savent plus que quiconque sur le Voile de la Mort par lequel Sirius nous a quittés…

Le cerveau engourdi de Harry semblait être soudainement traversé par un éclair qui illumina ses pensées. Dumbledore lui proposait de trouver ce dont il avait tant besoin : des réponses.

-Je leur demanderais de t'accorder une audience, ajouta Dumbledore avec un léger sourire. Je serais aussi ravi que toi de découvrir si Patmol est bel et bien revenu parmi nous…

C'est alors qu'Harry accorda à Dumbledore une chose que le vieil homme n'avait pas vu depuis longtemps venant du jeune sorcier : un sourire, un sourire sincère…

-Ces braves bêtes vont me manquer… Dit Hagrid avec tristesse. Et toi aussi, Harry.

Il était en train d'atteler les fameux Sombrals à la calèche personnelle de Dumbledore. Harry se tenait à côté de son professeur de soin aux créatures magiques, admirant la peau reluisante des magnifiques chevaux ailés.

-Allons, Hagrid, fit Dumbledore en lui tapotant chaleureusement l'épaule. Nous ne partons que pour une journée… Nous serons de retour dans la nuit au plus tard, pas de quoi s'inquiéter !

-Je le sais bien, professeur, je le sais bien, assura Hagrid en se mouchant. Mais par les temps qui courent, il fait bon de rester à Poudlard !

-Sans vouloir être prétentieux, ne dites-vous pas toujours que je suis le plus grand et le plus puissant Sorcier du globe ? Demanda Dumbledore avec un sourire. Je pense que ce détail est suffisamment rassurant, n'est-il pas ?

-Vous avez raison, Monsieur, affirma Hagrid en reniflant bruyamment. Vous ne partez que pour la journée…

-Vous voyez ! Lança joyeusement Dumbledore. Bien, les Sombrals sont-ils prêts ? Nous pouvons partir ?

-Oui, Monsieur, j'ai attaché ses mules du mieux que j'ai pu, déclara Hagrid en tapotant le derrière d'un des quatre chevaux noirs qui semblait étonner de se faire botter ainsi. Et je leur ai aussi dit où vous deviez vous rendre, ils sont intelligents, ça ne fait aucun doute.

-Alors allons-y, clama Dumbledore en ouvrant la lourde porte de bois massif digne du carrosse de Madame Maxime.

Harry grimpa les marches de la calèche et pénétra dans ce qui était un véritable petit studio décoré à la mode des Sorciers. Il y avait un large espace séjour avec une banquette violette. Au fond de la pièce se dressait un grand bar, juste devant l'immense bais vitrée de l'arrière de la calèche, et deux portes à l'avant. L'une menait sans aucun doute aux toilettes et l'autre devait déboucher sur le banc extérieur pour prendre les rennes…

Il y avait toute sorte d'objets plus surprenants les uns que les autres, certains étaient semblables à ceux que l'on pouvait trouver chez les Weasley, et les autres, d'une couleur argentée, venaient probablement du bureau de Dumbledore.

Fumseck somnolait tranquillement sur son perchoir doré et Harry sentit tout son corps se réchauffer en voyant le petit phénix qui avait ressuscité de ses cendres, cinq mois plus tôt.

-Il grandit vite, n'est ce pas ? Chuchota doucement Dumbledore qui s'était avancé derrière Harry. Dans à peu près six mois, il aura regagné toutes ses capacités naturelles…

Son regard bleuté se posait sur la boule de plume rouge et or et Harry aperçut une pointe d'espoir dans les yeux du vieil homme.

-Assieds-toi, Harry, proposa chaleureusement Dumbledore après un court silence. Je t'en prie, fais comme chez toi, je vais prendre les rennes pour le décollage, ce ne sera pas long.

Il s'avança vers la porte et sortit sur le banc extérieur. Harry fut surpris de voir que le bruit ne parvenait pas à troubler le sommeil de Fumseck. Il alla s'asseoir sur la banquette en 'U' qui luisait d'un violet éclatant. Le dernier numéro de la Gazette du Sorcier était étalé sur une table basse devant lui et dessous…
Dessous dépassait une enveloppe d'aspect officiel qui portait le sceau du Ministère de la Magie…

Harry se sentit envahit par le désir de saisir cette enveloppe, il voulait en savoir plus… Toujours plus…
Dumbledore était dehors, la porte n'avait aucune vitre, et Fumseck dormait à poings fermés… Mais dormait-il vraiment ? Ou veillait-il sur lui en douce ?

Harry chassa de son esprit ces pensées honteuses et se sentit stupide tout à coup… Comment pouvait-il être aussi paranoïaque ?
Depuis que Dumbledore lui avait annoncé leur voyage en France, deux semaines plus-tôt, il n'avait cessé de craindre le moment où il devrait rester assit face à son directeur sans rien d'autre à échanger que des regards suspicieux…
Il avait réfléchi à cette situation sans pour autant trouver une solution, et maintenant qu'il était dans ce carrosse, il était dépossédé de toute angoisse, de toute crainte.

Il n'y avait que la tentation… La tentation de jeter un tout petit coup d'œil au contenu de la lettre…

Harry n'y tint plus. Il attrapa l'enveloppe aussi rapidement qu'il se serait emparé du vif d'or et s'immobilisa, la lettre cachée sous sa veste. Il regarda une dernière fois autour de lui et prit l'enveloppe entre ses mains, en la dévorant du regard.

Il examina l'enveloppe et c'est alors qu'un horrible sentiment de culpabilité s'empara de lui : elle était décachetée, et vide… La lettre n'était pas à l'intérieur…

Il se sentit rougir de honte tellement son comportement le dégoûtait. Il se leva et reposa l'enveloppe à sa place quand la voix de Dumbledore retentit derrière lui.

-ACCROCHEZ-VOUS ! Cria-t-il avec une joie enfantine au dehors, un bruit sec de coup de fouet retentit et le carrosse fut secoué brutalement.

Harry qui s'était levé n'avait pas prévu le coup. Il perdit l'équilibre et se sentit propulsé vers l'arrière de la calèche. Les meubles ne glissaient pas contrairement à lui et son ventre percuta violemment le Bar en bois. Ses poumons se vidèrent et il se sentit pris de nausée.

La baie vitrée devant lui, il voyait s'étaler sous ses yeux le sol boueux qui semblait s'éloigner à vitesse fulgurante. Le château apparut un court instant dans son champs de vision, la plupart des élèves devait encore dormir en se samedi matin et Harry fut surpris de voir qu'il en était de même pour Fumseck.

Il n'avait pas bougé d'une plume, son socle doré tenait comme par Magie sur le parquet alors que le carrosse filait dans les airs à la verticale. Apparemment, Harry était la seule chose qui n'était pas protégée des changements de gravité dans cette calèche. Les objets de métal avaient juste légèrement oscillés mais ils étaient restés fixés à leur socle.

Il y eut un nouveau changement de gravité et la calèche se stabilisa. Le sol se retrouva à nouveau à l'horizontal et la porte menant au banc s'ouvrit faisant circuler de l'air frais dans toute la pièce.

-Oh, j'ai toujours su qu'il aurait fallu mettre des ceintures de sécurité sur cette banquette mais ce n'était pas en option sur le carrosse quand je l'ai acheté… Plaisanta Dumbledore en voyant Harry se tenir le ventre avec une grimace. J'ai mis le cap sur la pays du vin et du fromage ! Le voyage ne sera pas très long…

-Pourquoi n'avoir pas pris un Portoloin ? Demanda Harry en reprenant son souffle. Non pas que cette calèche me déplaise…

-L'Assemblée des Druides se trouve dans un monastère dont l'emplacement est gardé secret, expliqua Dumbledore en s'asseyant sur la banquette assortie à sa robe de sorcier. – Allons Harry assieds toi tu ne va pas rester debout pendant tout le trajet – Le monastère fonctionne un peu comme Durmstrang… Il est impossible de le localiser sur une carte, et seul les Druides qui sont Gardiens du Secret peuvent dévoiler ou non à leur invité l'existence du monastère. C'est en quelque sorte comme Poudlard pour les Moldus… Ceux qui n'ont pas été invités par l'Assemblée des Druides ne pourront en aucun cas voir le monastère, même s'ils avaient l'édifice sous leur nez…
Mais ce qui explique pourquoi nous ne prenons pas de portoloin, c'est qu'il est impossible de transplaner ou de se téléporter dans un rayon de 5 kilomètres autour du monastère. On appel ça un sortilège de Rideau de Fer, totalement impénétrable sauf à pieds, en balai ou en carrosse par exemple...

-Ce lieu à l'air aussi bien protégé que Poudlard, fit remarquer Harry qui s'était assis sur la banquette à côté de Dumbledore.

-Oui mais les Druides du monastère ne seraient sans doute pas prêts à surmonter une éventuelle attaque, contrairement à nous autres, professeurs de Poudlard, répliqua Dumbledore en adressant un regard malicieux à Harry. Et puis, peu de gens connaissent l'existence du monastère alors que Poudlard est célèbre dans le monde entier… Ca donne un avantage à nos chers amis les Druides…

Harry acquiesça et un lourd silence s'installa dans la pièce. Toutes les questions qui restaient sans réponse lui revinrent à l'esprit seulement, il ignorait pourquoi il ne trouvait pas le courage de les poser à Dumbledore.
C'était comme si le vieillard était son rival et qu'il devait trouver les réponses tout seul… Sans l'aide de personne, encore moins de son directeur…

-Harry, j'aimerais savoir… Commença Dumbledore avec prudence. As-tu eu des nouvelles visions ou des rêves concernant Voldemort depuis notre combat au ministère de la magie ?

Harry fut si surpris d'entendre cette question qu'il mit un long moment avant de réagir. A vrai dire il ne s'était jamais demander pourquoi il avait perdu le contact avec Voldmort… C'était un fardeau en moins à porter mais maintenant que Dumbledore lui en parlait, il ne trouvait pas d'explication.

-Je… Non, répondit Harry en fronçant les sourcils. Depuis le mois de juin je n'ai plus jamais ressenti la présence de Voldmort et… –Il porta la main à son front comme s'il avait oublié une chose qui l'avait rendu si célèbre – Ma cicatrice… Elle ne m'a plus fait mal depuis le soir du combat ! Comment est-ce possible ?

-Il y a deux possibilités, répondit Dumbledore qui semblait surpris de ce que venait de lui révéler Harry. Soit tu as réussit à fermer ton esprit à tout contact extérieur, soit… soit c'est Voldemort qui veut t'empêcher de voir ce qu'il voit…

Cette conclusion semblait faire réaliser à Dumbledore quelque chose de crucial mais Harry ignorait de quoi il s'agissait.

-Je pense plutôt à la deuxième possibilité, déclara-t-il avec certitude. Je n'ai fais aucun exercice d'Occlumencie et je n'essaye pas de fermer mon esprit…

-Alors Voldemort a peur que tu découvres ce qu'il prépare, conclut Dumbledore à mi-voix. C'est vraiment surprenant ! Je m'attendais à ce qu'il mette tout en œuvre pour pénétrer ton esprit et découvrir la totalité de la Prophétie… L'année précédente il était tellement obstiné à savoir comment te détruire… Pourquoi se détourne-t-il ainsi de cette quête ?

Il s'était levé et faisait à présent les cent pas autour de la table basse où reposaient ses objets métalliques.

-Peut-être… Commença Harry en réfléchissant à toute vitesse. Peut-être a-t-il trouvé un autre moyen de… de me tuer…

Dumbledore s'arrêta brusquement dans sa marche et se retourna doucement vers Harry, avec une expression indéfinissable.

-Si c'est le cas, il nous faut à tout prix découvrir de quoi il s'agit, dit-il avec une détermination infaillible.

-Vous pensez que ça a un lien avec le Prince au Sang-mêlé ? Demanda Harry qui était avide d'en savoir plus. Tous les événements de ces derniers temps semblent être centrés autour de ce Prince… L'attaque du train… Le cimetière…

-Cette affaire obscure nous dépasse tous, Harry, déclara Dumbledore qui regardait dans le vide. J'ai même le sentiment que celui ou celle qui a écrit le message sur la tombe n'en sait pas plus que nous…

Harry décela dans le regard du vieil homme une lueur, une étincelle mystérieuse qui ne s'accordait pas à son discours.
Dumbledore lui cachait quelque chose… Pourquoi continuait-il à garder des secrets qui – Harry en était certain – le concernaient directement ?
Il détestait voir Dumbledore agir ainsi. Si vraiment il avait quelque chose sur le cœur qu'il le dise ! Les secrets n'avaient provoqué que la confusion et même la mort depuis ces 5 dernières années…

-Le temps des réponses viendra, Harry, assura Dumbledore d'une voix bienveillante et son regard profond reflétait son cœur déchiré à l'idée de cacher encore et toujours la simple vérité. Le temps des réponses viendra…

-Terre à l'horizon ! S'écria plus tard Dumbledore avec enthousiasme.

La surface mitigée de la Manche laissa place à des plaines verdoyantes derrière les falaises abruptes qu'un épais nuage de brume recouvrait.

Bientôt il n'y eut plus qu'une vaste étendue de verdure parsemée de minuscules villages.

La France, c'était donc ça. Des champs à perte de vue, des églises dont les clochers dominaient fièrement les petits bourgs de la rase campagne.

Harry aperçut un des rares signe de civilisation à travers la baie vitrée du Carrosse. Une autoroute serpentait à travers les plaines, fissurant sans pitié les champs et les forêts. Le minuscule reflet étincelant des voitures se déplaçait le long de la route, à en juger par la taille des points lumineux qui allait en grandissant, le Carrosse amorçait une descente douce.

Pour Harry, la France avait toujours rimé avec Paris, la tour Effeil ou encore Beauxbâtons depuis le tournoi des trois sorciers. Jamais il ne s'était imaginé tomber dans un désert de verdure semblable aux plaines d'Ecosse.

Dumbledore qui regardait par la fenêtre latérale se leva de la banquette adressa un sourire à Harry.

-Nous voilà arrivé au pays de cette chère Madame Maxime, annonça-t-il joyeusement. Le Monastère ne doit plus être très loin…

Harry reporta son regard au dehors et vit que le Carrosse se dirigeait droit vers un gigantesque nuage noir. Bientôt la pièce fut plongée dans le noir et on ne vit plus la brume défiler derrière les vitres. Puis la cime des arbres perça le voile des nuages et Harry put voit une forêt sombre s'étendre en dessous des roues du Carrosse.

Le sol était de plus en plus proche et les Sombral finirent par poser le pied à terre. La calèche atterrit le long d'un chemin boueux bordé par des menhirs recouverts d'une épaisse couche de mousse.

Dumbledore se rendit au dehors, sur le banc extérieur, Harry le suivit et s'assit à côté de lui, le vent frais lui ébouriffant les cheveux.

Au bout du chemin se dressait un majestueux temple de pierre blanche comme de l'Ivoire. Il s'étendait sur une centaine de mètres de longueur et paraissait aussi grand qu'un immeuble de six étages. Les Sombrals s'arrêtèrent devant la grille du domaine et une gargouille logée dans le mur s'adressa à Dumbledore.

-Albus Dumbledore est enfin arrivé ! S'étonna la statue d'un air supérieur. Bienvenue au monastère des Druides ! La chambre des Dolmens vous attend avec impatiente… Entrez donc…

Dumbledore s'inclina devant la statue et le portail s'ouvrit dans un grincement assourdissant, puis les Sombrals reprirent leur marche jusqu'à la cour principale du monastère.

Le Carrosse s'arrêta au pied d'un grand escalier de granit – Harry se sentit projeté vers l'avant quand la voiture freina mais Dumbledore l'empêcha de tomber la tête la première sur les Sombrals.

Le vieil homme enjamba le banc et atterrit sur le sol pavé, Harry l'imita et observa la rangée de marche se dressait sous ses yeux.

Au sommet de l'escalier se tenait une silhouette sombre encapuchonnée. A la suite de Dumbledore, Harry s'avança en haut des marches avec un mauvais pressentiment. Arrivé à hauteur du mystérieux inconnu, Dumbledore s'inclina avec un sourire et Harry en fit de même avec maladresse.

-Bonjour Albus, cela faisait bien longtemps, dit une voix douce et pleine de sagesse.

-Bonjour Sperum, en effet nous ne nous étions pas revu depuis la fin de la première guerre, fit remarquer Dumbledore d'une voix chaleureuse. A croire que nous sommes destiner à ne nous rencontrer qu'en temps de conflit…

Il tendit une main au dénommé Sperum qui sourit sous sa lourde capuche.

-Vous savez bien que nous autres les Druides ne pouvons pas nous permettre de consacrer du temps à nos amis, fit remarquer Sperum en serrant la main de Dumbledore. Mais je suis tout de même enchanté de vous revoir !

-Il en est de même pour moi, assura Dumbledore avec un sourire. Je vous présente Harry Potter… Harry, voici le Druide Sperum…

-Enchanté, Monsieur Potter, fit Sperum d'un ton respectueux et Harry serra la main qu'il lui tendit.

-Comment se portent ces chers Dolmens ? Demanda Dumbledore. L'Assemblée n'a pas accueilli de nouveau membres depuis ma dernière visite ?

-Mes frères vont bien, merci, dit Sperum en poussant l'imposante double porte du monastère. Nous avons gardé les mêmes membres de l'assemblée. Suivez-moi – Nous allons de ce pas rejoindre la chambre des Dolmens, ils nous attendent… Ce que nous avons à vous dire est de la plus haute importance, vous vous en doutez…

Ils pénétrèrent dans un large couloir aux murs vertigineux. Les lieux étaient plongés dans l'obscurité, seuls quelques vitraux diffusaient la faible lumière du jour. Des silhouettes sombres se promenaient dans les allées adjacentes, têtes baissées. Les murmures imperceptibles des Druides donnaient l'impression de se trouver dans une bibliothèque ou dans une église et dans l'ambiance feutrée qui régnait Harry n'osa pas poser de question à Dumbledore.

Ils arrivèrent au bout du couloir, dans une sorte de petit hall de réception et le Druide Sperum fit signe à ses deux invités de rester en retrait.

-Je vous appellerais quand vous pourrez entrer, déclara Sperum d'une voix douce. A tout à l'heure…

Il disparut derrière une lourde porte de bois en la fermant soigneusement derrière lui. Harry se décida enfin à briser le silence.

-Professeur, vous avez parlé de… Dolmens il me semble et… Commença Harry à voix basse.

-Le comité devant lequel nous allons passer s'appelle la chambre des Dolmens, expliqua Dumbledore dans un murmure. Les Dolmens sont les maîtres de l'assemblée, si on les appelle ainsi c'est parce que leurs initiales forment le mot Dolmens. Ils sont sept druides :

Denos, Organa, Lanius, Melkior, Euphax, Nadal et mon ami Sperum.

Les trois Grands Maîtres, Lanius, Melkior, et Euphax peuvent paraître un peu… sévères en raison de leur respect rigoureux des traditions Druidales. Ils ont gardé l'esprit de leurs anciens maîtres et se doivent de faire preuve d'une grande sagesse s'ils veulent que leur secret reste bien gardé…

Sperum, lui, est plus jeune et plus ouvert mais il est aussi très sage.

Si la chambre des Dolmens juge bon de garder pour elle les informations sur le Voile de laMmort, je demanderais à Sperum d'être indulgent et de te révéler certaines choses à ce sujet… Mais il se peut qu'il refuse…

Harry n'eut pas le temps de répondre car la porte s'ouvrit et la tête de Sperum dépassa dans l'entrebâillement.

-C'est à vous Albus, la chambre des Dolmens est prête à vous recevoir, annonça-t-il en l'invitant à entrer d'un signe de la main. Si Monsieur Potter veut assister à la réunion, il y est autorisé… Sauf, bien entendu, si vous souhaitez que notre conversation reste entre nous, Albus…

-Aucun problème, il peut venir, assura Dumbledore en s'approchant de la porte. Les sujets que nous allons aborder ne sont pas classés top secret ! Viens Harry !

-Vous savez tout autant que moi que les Grands Maîtres considèrent beaucoup de sujets comme 'Top Secret', fit remarquer Sperum dans un murmure.

Il adressa un clin d'œil à Dumbledore qui lui sourit puis il poussa la porte, laissant ses deux invités pénétrer dans la chambre des Dolmens.

Le spectacle aurait pu paraître comique pour un Moldu mais Harry était conscient que cette assemblée était on ne peut plus sérieuse. La Chambre était vaste, entourée de quatre hauts murs blancs comme l'Ivoire, seulement à la place du plafond on pouvait apercevoir un épais nuage de brume qui était en perpétuel mouvement, comme s'il était vivant. Les rares rayons du soleil qui parvenaient à percer le bouclier de brume faisaient régner une ambiance sombre et mystérieuse sur la chambre.

Comme dans un amphithéâtre, une rangée de gradin en forme de demi-cercle entourait un dolmen lisse dressé au pied des marches. La ressemblance avec la Salle de la Mort au Département des Mystères était frappante, la seule différence était qu'à la place de l'arcade et du Voile se trouvait le dolmen qui faisait office de table aux sept Maîtres Druides.

Tapis dans l'ombre derrière leurs trônes de granits respectifs, les Dolmens portaient tous une robe sombre et large, identique à celle de Sperum, et leurs visages étaient cachés sous un lourd capuchon.

Lorsque Harry et Dumbledore étaient entrés, les Druides s'étaient levés et s'étaient inclinés devant leurs invités – En restant cependant derrière leur dolmen comme s'ils souhaitaient garder une certaine distance. Dumbledore réalisa alors une courbette impressionnante pour son âge et Harry se contenta de les saluer en s'inclinant légèrement.

-Qu'Albus Dumbledore et Harry Potter soient les bienvenus parmi nous, clama le Maître placé au centre des sept trônes. Albus, veuillez vous avancer ! Quant à vous Harry, veuillez prendre place dans les gradins !

Harry s'exécuta, trouvant place sur un des longs bancs de pierre froide, tandis que Dumbledore descendait les marches derrière Sperum.

Ce dernier alla rejoindre les autres Druides et prit place sur son trône.

Tout à coup, telle une tornade se détachant de son nuage, la brume du plafond forma une spirale sombre qui vint effleurer les dalles sur le sol, juste entre Dumbledore et le dolmen. Un souffle traversa la pièce et la brume se dissipa, laissant place à un autre trône.

-Merci, dit simplement Dumbledore en s'asseyant dessus. J'aurais pu en faire autant d'un petit coup de baguette…

-Nous ne doutons pas de vos capacités en sorcellerie, Albus, déclara le troisième Druide en partant de la gauche. Mais notre code interdit l'usage de baguette dans le monastère.

Harry regarda de plus près le dolmen en forme de table auquel étaient assis les Druides. Il remarqua sept lettres gravées dans le granit, une pour chaque maître : D, O, L, M, E, N, S. Denos, Organa, Lanius, Melkior, Euphax, Nadal et Sperum…

-La réunion peut commencer, annonça le druide le plus à gauche, si Harry ne se trompait pas il s'agissait donc du dénommé Denos. La parole est donnée au maître Nadal qui va nous exposer le thème de cet entretient. A vous, Maître Nadal…

-La chambre des Dolmens a appris le retour du Mage Noir, Voldemort, annoncé officiellement par le Ministère de la Magie, expliqua Nadal, le deuxième Druide en partant de la droite. L'année dernière, il était contraint d'agir dans l'ombre car beaucoup ne croyaient pas à son retour mais maintenant que le monde est au courant, Voldemort est déchaîné, et la chambre des Dolmens est inquiète… Maître Organa… Ajouta-t-il à l'adresse de son confrère.

-Nous craignons de voir les événements de la première guerre se répéter, déclara le druide Organa d'une voix rauque. D'après ce que nous avons pu voir, la sécurité du pays n'est plus ce qu'elle fut autrefois… A cela s'ajoute le retour des Vampires ! Le stade d'alerte ne pourrait être plus critique, Albus…

-Nous ignorons quelles sont les motivations exactes des Vampires, mais concernant Voldemort, il ne fait aucun doutes qu'il souhaite s'emparer du pouvoir, assura Dumbledore avec gravité.

-Alors il faut renforcer votre sécurité, aussi bien à Poudlard qu'au Ministère de la Magie, dit le troisième Druide en partant de la gauche, le Grand Maître Lanius. Vous n'êtes pas sans savoir ce que représenterait la prise du pouvoir par Voldemort !

-J'en suis tout à fait conscient, Maître Lanius, déclara Dumbledore en hochant la tête. Seulement la sécurité est déjà à son maximum à Poudlard et au Ministère de la Magie…

-Ce n'est pas suffisant ! S'écria le Grand Maître Euphax. Nous avons appris la découverte d'un vampire au cimetière de Poudlard ! Comment s'est-il retrouvé là bas, Albus ? Si votre niveau de sécurité était au maximum alors il n'y aurait pas ce genre d'intrusion !

-Le témoignage de Darok était très surprenant, déclara Dumbledore en joignant l'extrémité de ses doigts. Il était en mission pour Némésis quand la personne qu'il espionnait lui a tendu un piège. Il l'a décrite comme une guerrière, une traîtresse mais refuse formellement de nous dire qui elle est… Elle l'a torturé puis l'a emmené au cimetière de Poudlard… Un soir où j'étais présent, il très probable qu'elle se cachait dans le cimetière. Alors que je retournais au château, Harry Potter, ici présent, a pu voir le message que vous avez découvert dans la gazette du Sorcier…

-Nous lisons très rarement la presse Britannique, Albus, fit remarquer Sperum avec un léger sourire. Mais cet article a attiré notre attention, nous l'avouons.

-Alors il faut que vous sachiez que ce message a sans doute été écrit par la mystérieuse femme, avec le Sang de Darok… Expliqua Dumbledore en laissant planer ces mots sur l'assemblée.

Quelques regards s'échangèrent parmi les Druides mais personne ne brisa le silence.

-Pensez vous connaître cette femme, Dumbledore ? Demanda le Grand Maître Melkior avec un regard perçant.

-Mes hypothèses convergent vers Bellatrix Lestrange… Répondit Dumbledore avec une extrême gravité.

Harry sentit les battements de son cœur s'accélérer et une colère enfouie semblait soudainement refaire surface.

-Bellatrix Lestrange ? Répéta Lanius avec incrédulité. Voyons, Dumbledore, comment une simple sorcière pourrait torturer un vampire, l'amené à Poudlard sous votre nez et repartir comme si de rien n'était !

-Si ce n'est pas cette Mangemort alors j'ignore qui elle est, déplora Dumbledore avec sincérité.

-C'est embêtant, très embêtant, fit remarquer Melkior en se frottant le menton. Cette femme est sans aucun doute la clé des derniers événements. Si elle a dévoilé cette vieille légende au monde c'est certainement parce que cela faisait partie de ses plans, ou des plans d'un autre…

-Vous pensez qu'elle est sous les ordres d'une autre personne ? Demanda Dumbledore qui semblait être sur le point de trouver la pièce manquante du puzzle.

-Nous ne faisons pas de sexisme mais il est plus probable que cette femme exécute le plan élaborer par quelqu'un de très, très haut placé, expliqua Denos en fronçant les sourcils sous son capuchon.

-Il y a une autre question qui se pose alors, fit remarquer Nadal en se tournant vers ses confrères. Quel est le lien entre cette organisation et le Prince au Sang-mêlé ?

-Quelqu'un pourra nous aider à y répondre, annonça Melkior en se levant de son trône, les druides l'imitèrent instantanément. Sperum, ajouta-t-il en se tournant vers lui. Faites entrer notre invité !

Sperum traversa la salle, gravit les marches en passant à côté de Harry et s'arrêta au seuil de la porte qu'il entrouvrit.

Il murmura quelque chose et ouvrit la porte en grand, laissant passer deux nouveaux venus.

Le premier était un Sorcier d'une quarantaine d'année, il s'avançait d'une démarche fière et décidée et ses yeux verts profonds étaient rivés sur les Dolmens. Le front légèrement dégarni, ses cheveux bruns mi-longs et lisses coiffés en arrière, il avait l'allure d'un homme de haut rang mais ses pommettes serrées et son sourire séducteur en coin le rajeunissait, lui donnant l'air plus nonchalant que sage.

A en juger par sa veste noire et sa cravate blanche, cet homme avait sans doute un statut important.

Lorsque Harry posa son regard sur la deuxième personne il laissa échapper une exclamation de surprise.

Habillé tout aussi sérieusement que le premier, le jeune homme aux cheveux roux se tourna vers Harry et esquissa un petit sourire…

C'était Percy.

-Inspecteur Nirvana Fallberg, du Département des Enquêtes Magiques, déclara le Sorcier aux cheveux bruns en s'inclinant légèrement devant l'Assemblée. Je suis chargé d'élucider l'affaire PSM : Prince au Sang-mêlé.

Et voici Mr Percy Weasley, mon assistant. Il prendra note de tout ce qui sera dit lors de cet entretien, sur demande de Madame le Ministre bien entendu, s'empressa-t-il d'ajouter en voyant les mines renfrognées des Druides.

-Soyez les bienvenus dans la chambre des Dolmens,

annonça Melkior alors que les autres druides ne semblaient pas partagé son enthousiasme.

Vous connaissez sûrement Albus Dumbledore, ajouta-t-il le désignant. Et il doit en être de même pour Mr Harry Potter…

L'inspecteur Nirvana Fallberg adressa un signe de tête respectueux à Dumbledore avant de jeter un coup d'œil dans les gradins où Harry était assis.

Le regard qu'il lui adressa était à la fois admiratif et mystérieux. Harry fut surpris de voir l'éclat de ses yeux verts, ils lui rappelaient un regard qu'il n'avait pas eu souvent l'occasion de voir mais qui était resté gravé dans son cœur.

Nirvana Fallberg tourna la tête vers le plafond qui apportait un nouveau trône de granit dans une tornade de brume.

Il haussa un sourcil, visiblement impressionné et vint s'y asseoir tandis que Percy s'installait dans les gradins à côté de Harry.

-Ca va, Harry ? Demanda-t-il en lui serrant la main. Je suis surpris de te voir ici…

-Pas autant que moi, répondit Harry avec un sourire.

-Hum, hum, fit le druide Denos en lançant un regard noir aux deux jeunes sorciers. Bien, reprenons là où nous en étions avant votre arrivée…

-Nous avons émit l'hypothèse qu'une personne haut placée aurait mis en place une organisation en rapport avec le Prince au Sang-mêlé, seulement les éléments nous manquent et nous espérons que vous pourrez nous aider à éclaircir notre vision des choses, expliqua le Maître Nadal avec un regard sévère. Pouvez-vous nous dire où en est l'enquête ? Qu'avez-vous découvert ?

-Le Ministère m'avait d'abord chargé d'enquêter sur l'attaque du train à la rentrée, puis nous avons découvert un lien avec le message sur la tombe diffusé dans la presse il y a deux semaines, déclara l'inspecteur Fallberg en balayant les Dolmens du regard. Ce lien, vous vous en doutez, est le Prince au Sang-mêlé… Les Vampires s'en sont pris au Poudlard Express car ils étaient à la recherche de cet homme… Et la légende sur la tombe est une sorte de prophétie qui annonce l'arrivée du Prince…

-Etes-vous parvenu à en tirer des conclusions crédibles ? Demanda le Maître Euphax avec impatience.

-Tout porte à croire que cette affaire concerne principalement les Vampires, répondit Fallberg en défiant Euphax du regard. Je ne pense pas que le Seigneur des Ténèbres et ses Mangemorts soient impliqués dans l'affaire PSM. Mais si on en revient aux Vampires, on peut découvrir une certaine logique dans les événements.

Primo : les Vampires traquent le Prince jusqu'au Poudlard Express et Secundo : Deux mois plus tard, l'un de leur espion est démasqué et torturé par la mystérieuse femme qui est apparemment l'auteur de la légende…

J'en viens à la conclusion suivante : cette femme à une dent contre les Vampires ! Logique me direz-vous mais il y a autre chose : si les Vampires poursuivent le Prince au Sang-mêlé, c'est vraisemblablement parce qu'il représente un danger pour leur race !

Ces mots flottèrent un instant dans l'esprit de chacun, tous réfléchissaient à cette hypothèse et le silence finit par être brisé.

-Alors le Prince au Sang-mêlé pourrait représenter une opportunité majeure pour notre combat contre les êtres des ténèbres, conclut Dumbledore d'un ton grave mais avec une lueur d'espoir dans le regard.

-En effet, mais vous savez sans doute qu'un pouvoir tel que celui dont dispose le Prince est très convoité, en particulier ces derniers temps, fit remarquer Nirvana Fallberg avec un regard sombre. C'est ici que le Seigneur des Ténèbres fait son apparition dans l'affaire… Il va vouloir rallier le Prince à sa cause et s'il réussit, il disposera d'un pouvoir sans comparaison…

-Oui, mais il ignore comme nous qui est le Prince au Sang-mêlé, assura le Druide Denos mais le ton de sa voix trahissait son incertitude.

-Ce n'est qu'une question de temps, trancha l'inspecteur Fallberg d'un air grave. Si nous ne voulons pas que le pouvoir du Prince tombe entre les mains du Seigneur des Ténèbres, nous devons découvrir l'identité du Prince au Sang-mêlé avant lui !

-Sait-on au moins de quel pouvoir s'agit-il ? Demanda Maître Sperum d'une voix douce et calme.

-Pour l'instant non, répondit Fallberg en hochant la tête. Mais la légende mentionne l'accomplissement du Règne des Ancêtres… J'ignore ce que cela signifie, peut-être en savez vous plus que moi à ce sujet ? Tenta-t-il avec un regard innocent.

-Ce terme ne signifie rien non plus pour nous, avoua Melkior avec un soupir. Mais si on interprète l'expression au premier degré, le Prince serait destiné à accomplir la volonté de ses pères…

-C'est à cette conclusion que nous sommes parvenus, nous aussi, déclara Dumbledore qui semblait à nouveau intéressé. Reste à savoir qui sont les Ancêtres… Et quelle était leur volonté…

-Sans les livres qui ont, semble-t-il, disparus de la surface du globe, il nous est difficile de trouver des informations sur le Prince et ses Ancêtres, fit remarquer l'inspecteur Fallberg.

Le Grand Maître Melkior hocha la tête en silence, la gravité de son expression montrait à quel point cette affaire était délicate… Et dangereuse…

-C'est tout ce que l'on peut dire à ce sujet, termina Nirvana Fallberg en voyant le silence s'installer. Mais l'enquête se poursuit, bien entendu !

-Nous aimerions traiter d'un sujet tout aussi préoccupant, annonça le druide Lanius avec précaution. La chambre des Druides craint que Voldemort ne s'empare du pouvoir en Grande Bretagne… Aussi s'il parvient à prendre le contrôle de votre Ministère de la Magie, il disposera d'armes dévastatrices et il pourrait trouver la réponse à sa quête… La recherche de la vie éternelle…

-Il est inconcevable de laisser Voldemort s'emparer du Département des mystères ! Lança Euphax d'une voix ferme. Ceux qui cherchent le secret de l'immortalité doivent être arrêtés ! La découverte de la Pierre Philosophale a coûté sa place dans l'Assemblée des Druides à Nicolas Flamel ! Nous l'avions prévenu qu'il serait banni s'il persistait ses recherches…

-J'ai veillé à ce que mon ami détruise la Pierre, et l'élixir de longue vie est épuisé depuis déjà longtemps, l'interrompit Dumbledore d'une voix tranchante. Le secret de la Pierre est bien gardé avec lui, je peux vous l'assurer !

-Il n'en est pas de même pour les portails de l'au-delà situés au Département des Mystères, fit remarquer Organa avec gravité. Imaginez seulement ce qui arriverait si Voldemort réussissait à percer le secret du Voile de la Mort… Ou pire ! S'il parvenait à ouvrir la Porte

Un frisson parcoura l'assemblée, et le Druide se tut. Harry devina qu'il parlait de la Porte sans serrure qu'il n'avait pas pu ouvrir dans la salle circulaire…

-Le Département des Mystères ne DOIT PAS tomber entre les mains de Voldemort, dit fermement le Druide Lanius en serrant les poings. C'est pourquoi la Chambre des Dolmens a décidé de lancer un Ultimatum. Si le Mage Noir n'est pas arrêté dans les six mois à venir, l'Assemblée veillera personnellement à ce que l'Arcade de la Mort et la Porte Céleste soient détruites ! Votre Ministère a donc jusqu'au mois de mai de l'année prochaine pour réussir à stopper Voldemort, dans le cas contraire les portails vers l'Au-Delà seront celés !

-Vous ne pouvez pas ! Lança furieusement Nirvana Fallberg qui s'était levé de son trône. Vous n'avez pas l'autorité nécessaire pour lancer un Ultimatum à notre gouvernement, Amelia Bones ne…

-Nous sommes au-dessus de vos lois, inspecteur Fallberg, répliqua Euphax qui s'était levé lui aussi. Nous parlons de la sécurité du royaume des morts ! Jamais nous ne laisserons un être des ténèbres dominer l'au-delà, jamais ! Et tous ceux qui s'opposeront à notre choix seront éliminés, votre gouvernement y compris !

-C'est une menace ! Lança l'inspecteur Fallberg entre ses dents.

-Allons mes frères, cessez cette comédie ! Ordonna Melkior d'une voix forte qui se répercuta sur les parois de la chambre. N'oubliez pas qui est l'ennemi ! Si nous nous dressons les uns contre les autres notre combat est déjà perdu d'avance ! Les êtres des ténèbres sèment la discorde parmi nous, ils nous divisent ! Vous devez vous contrôler et surmonter cet obstacle ! Seul l'union fera notre force, alors faites preuve de sagesse et déjouez les tours des forces du mal !

Cette réunion est terminée, ajouta-t-il en lançant un regard sévère à son confrère Euphax.

Sans un mot de plus, Nirvana Fallberg se leva et se dirigea vers la sortie. Il traversa la chambre sans un regard pour personne et disparut derrière la porte.

-L'inspecteur ne supporte pas les menaces, expliqua Percy à Harry en rangeant son carnet de notes. Je dois dire que cet Ultimatum me parait suspect à moi aussi, mais j'ai confiance en ces Druides…

-Excuse-moi, je dois aller voir Dumbledore, dit Harry voyant son directeur lui faire signe d'approcher. Je crois que c'est l'heure de mon entretien avec les Druides…

-Bonne chance ! Irrités comme ils sont, tu vas en avoir besoin, assura Percy avec un petit sourire. A plus tard !

Il partit rejoindre l'inspecteur et referma la porte derrière lui. Harry inspira profondément, le temps des réponses était venu, du moins si les Dolmens étaient d'accord…

Il s'approcha de Dumbledore qui le prit par les épaules et le plaça devant lui, l'air confiant.

-Maîtres, j'ai une dernière requête à formuler, annonça Dumbledore avec prudence. Harry Potter et moi-même aimerions élucider un mystère qui touche une personne de notre entourage, une personne défunte…

-Et comment peut-on vous aider ? Demanda Nadal d'un ton légèrement sec.

-Notre ami, Sirius Black, a été poussé par Bellatrix Lestrange à travers le Voile de la Mort l'été dernier, expliqua Dumbledore avec gravité. Seulement la forme d'Animagus de Sirius semble être restée parmi nous, Harry l'a vue à deux reprises depuis la rentrée…

-Quelle forme prenait-il ? Demanda Organa avec un semblant de curiosité.

-La forme d'un chien noir ! Répondit Harry le cœur battant. Je l'ai vu deux fois, j'ai même eu une vision de lui grâce à une boule de cristal ! Comment est-ce possible ? Est-ce qu'il a réussi à franchir le Voile de la Mort dans l'autre sens ?

-L'Arcade renferme des secrets bien trop nébuleux pour un jeune homme comme vous, déclara Euphax d'une voix ferme. Sans la sagesse vous ne pouvez pas comprendre les mystères de la mort… Or le Voile en fait partie… Je suis désolé mais nous ne pouvons vous donner la réponse que vous recherchez… Votre ami est mort, acceptez-le !

Harry sentit ses forces le quitter, la confusion le submerger, la rage le dominer. L'espoir s'était évanoui en quelques mots… Près de deux mois d'attente intenable… Deux mois pendant lesquelles ses pensées étaient restées focalisées sur Sirius… Deux mois de lumières… Puis l'obscurité revenait… Quelques mots, et l'ombre régnait à nouveau…

Fallberg n'avait peut être pas eut tort de s'être dresser contre ces Druides. Ils étaient aveugles, ils ne comprenaient pas, ils se trompaient…