Disclaimer : Les personnages tirés du monde crée par J.K. Rowling ne m'appartiennent pas. Tout le reste sont quant à eux, à moi, et tout à moi.
Ceci est ma nouvelle histoire. Je vous avertie tout de suite, les temps entre chaque chapitre seront plutôt longs, car j'ai peu de temps pour moi en ce moment. Toutefois, je tenais à écrire cette histoire qui me trottait dans la tête depuis un moment. Pour ceux qui n'ont pas lu mes deux autres histoires, vous risquez d'être un peu perdu, car cette histoire a des liens avec les deux autres.
Chapitre 1
Elle et lui
Lorsqu'elle était petite fille, elle était ce qu'on pouvait appelé une "salope". Elle était mignonne et elle le savait. Elle avait du pouvoir sur les autres, et elle le savait aussi. Rien ne lui faisait défaut. Gamine, elle avait des tonnes d'amies, tout aussi populaires qu'elle et dont les seules préoccupations était les garçons et les apparences.
Jamais elle ne se serait permis d'être vu en compagnie d'un être qu'elle qualifiait d'inférieur à elle. Elle n'avait alors que 10 ans et pourtant elle considérait que ce genre de situation aurait pu gâcher sa vie pour toujours. C'est pourquoi elle avait craqué devant toute l'école lorsque sa meilleure amie, qui était LA fille la plus populaire, s'était affichée avec le garçon le MOINS populaire.
Ce garçon était pour elle une erreur de la nature. Ses vêtements étaient toujours trop grands et trop vieux : on aurait dit des loques. Ils portaient des lunettes rasfitolées au ruban adhésif et on ne lui connaissait aucun ami. En fait, il en avait eu un en deuxième, mais son copain s'était finalement réveillé et avait choisi de lui tourner le dos et d'entrer dans la bande des mauvais garçons ; la bande même dont faisait partie son énorme cousin.
Elle avait trouvé que cela n'était que justice : les garçons comme lui ne méritaient pas d'avoir des amis.
Comme elle se trompait.
En dernière année à l'école primaire, sa mère l'amena chez le dentiste. Son diagnostic : ses dents étaient trop croches et on devait agir vite si on voulait corriger cela. Ses parents n'hésitèrent donc pas une minute et elle se retrouva avec un appareil dentaire du jour au lendemain. Malheureusement pour elle, sa famille n'était pas des plus à l'aise financièrement parlant et elle écopa donc de l'appareil le plus abordable.
Ce petit bout de ferraille chamboula complètement son existence, car à l'époque, il n'y avait rien de moins populaire qu'une fille avec un appareil dentaire, et ça, elle le sut bien assez tôt.
Habituellement, c'était elle qui riait des autres et qui les montrait du doigt. C'était elle qui faisait pleurer les "rejetés" comme on les appelait. C'était elle qui était toujours entourée d'une horde d'amis et d'admirateurs.
Et tout d'un coup, ce fut l'inverse. Elle devint victime au lieu de bourreau.
Elle ne savait plus quoi faire. Aucune des personnes qu'elle avait châtiées ne voulaient d'elle et elle se retrouvait seule : seule pour déjeuner, seule pour jouer, seule dans la classe.
Un jour d'hiver, alors qu'il faisait très froid, elle vit le garçon qui, comme elle, faisait les cent pas dans une vaine tentative de se réchauffer en attendant que la cloche sonne.
Il leva les yeux à ce moment et l'aperçut. Rapidement, il détourna la tête, mais elle avait bien vu dans son regard qu'il était satisfait de son sort.
À ce moment, un relent de remord la submergea. Ce garçon ne lui avait jamais rien fait et néanmoins elle l'avait ridiculisé et humilié. Le plus extraordinaire là-dedans était qu'il ne s'était jamais laissé abattre : sa capacité de résilience était formidable. Cet enfant était un vrai roc et elle l'admirait pour ça. Elle pensait que cette force lui venait peut-être de quelque chose en particulier et elle entreprit donc de ne pas le quitter des yeux un seul instant.
Elle voyait bien qu'il se rendait compte de sa fixation, mais elle continua tout de même, souriant lorsque leurs regards se croisaient.
Le soir même, elle alla au parc qui était situé tout près de chez elle. Elle aimait si rendre lorsque la nuit était tombée, car elle pouvait y voir les étoiles briller, ce qui n'était pas le cas de la fenêtre de sa chambre. Elle allait repartir quand elle entendit un bruit. C'était lui.
Et il pleurait.
Il s'était effondré par terre et elle pouvait entendre ses sanglots qui ne finissaient plus. Elle pouvait presque sentir l'odeur de ses larmes.
Finalement, au bout d'une quinzaine de minutes, il se releva et s'essuya les yeux et le nez du revers de la main, puis il la vit. Elle s'aperçut rapidement qu'il était furieux qu'elle l'ait surpris, mais elle en avait cure.
Diffilement, il se remit sur ses pieds et alla s'asseoir sur la balançoire, sans dire un mot. Quant à elle, elle préféra ne pas bouger, par peur de l'effaroucher.
Puis,il avait pris la parole :
"Pourquoi t'es là? Pourquoi tu m'regardes comme ça?"
Elle ne savait pas quoi faire. Elle aurait aimé être ailleurs. Elle déplaçait son poids d'une jambe à l'autre et ses mains se balançaient d'avant en arrière. Le silence était assourdissant et elle avait hâte qu'il dise quelque chose. Ce qu'il fit :
"Euh...t'as changé tes cheveux?"
Le changement de ton et de sujet de conversation la surprit un peu, mais elle préféra passer outre. De plus, il avait raison, elle avait bel et bien changé ses cheveux.
"Oui," répondit-elle, "Ce n'est pas vraiment une réussite, n'est-ce pas? Maman m'avait dit que ça m'irait bien mais je crois qu'elle s'est trompée." ajouta-t-elle en se passant une main dans les cheveux qui étaient à présent coupés à la garçonne.
"Moi, je trouve que ça te va bien," avait rétorqué le garçon.
La petite fille, coquette, avait sourit à ce commentaire : cela lui rappelait l'époque qu'elle considérait bénie.
Doucement, elle s'avança vers lui et alla prendre place dans la balançoire située à côté de la sienne.
"Harry...je m'excuse."
Il la regarda longuement, scrutant son visage pour y découvrir tout ce qu'elle ressentait : culpabilité, admiration, tristesse.
"Merci Sally," avait-il dit simplement.
Ces deux petits mots avaient été le début d'une courte et profonde amitié entre les deux enfants. Courte, car la petite fille avait déménagé précipitamment quelques mois plus tard, et profonde puisqu'elle n'avait jamais oublié ce petit garçon pour qui elle avait eu son tout premier vrai béguin.
Et il était là, aujourd'hui, devant elle, à à peine 3 mètres, dégustant ce qui semblait être un sundae à la vanille, en compagnie d'un enfant blond d'environ 2 ans. Il y avait dix ans qu'elle ne l'avait pas vu. Dix ans qu'elle se demandait de quoi il pouvait bien avoir l'air. Et le résultat était là, si près qu'elle pouvait le toucher.
Il ne ressemblait presque plus au petit garçon d'antan. Si elle l'avait reconnu, c'était grâce à la cicatrice en forme d'éclair sur son front et à son sourire si particulier. À l'époque, ce sourire faisait sourire tous les adultes par son innocence. À présent, il était ravageur et devait faire fondre toutes les femmes qu'ils rencontraient.
Elle resta assise à sa table, le livre et la tasse de thé devant elle complètement oubliés. Un lourd débat se déroulait dans sa tête : devait-elle ou non aller le voir?
Elle avait peur qu'il ne la reconnaisse pas ou pire, qu'il lui en veuille pour ce qui s'était passé dix ans auparavant.
D'un autre côté, elle se disait que si elle n'allait pas le retrouver à sa table, elle le regretterait pour le restant de ses jours.
Prenant sa décision, elle se leva de sa chaise. Ses jambes manquèrent céder sous le poids de la nervosité, mais elle se redressa tout de même en prenant une grande inspiration. D'un pas qu'elle voulait assuré, elle se dirigea vers lui. Elle avait presque l'impression que tous les regards du café étaient convergés dans sa direction, mais tout ceci n'était que de la paranoïa.
Arrivée à sa hauteur, elle pouvait l'entendre parler à l'enfant qui était avec lui.
"T'as assez mangé?" demandait-il en essuyant la bouche du bambin.
Il allait partir. Elle n'avait plus le choix. Elle prit son courage à deux mains et se racla la gorge.
Aussitôt, deux yeux d'un vert émeraude se posèrent sur elle.
"Oui?"
"Euh...êtes-vous..êtes-vous Harry Potter?"
Voilà, elle l'avait dit. Mais son sentiment de nervosité s'accentua lorsqu'elle vu le regard qu'il posa sur elle. On aurait dit le regard d'un homme qui avait pitié.
"Oui," répondit-il d'un air qui semblait exténué.
Mais elle n'était pas femme à reculer et décida d'aller jusqu'au bout.
"Et bien, si je vous demande ça, c'est que..." elle s'humecta les lèvres, "enfin, je ne sais pas si vous vous souvenez de moi... nous étions amis en dernière année à l'école primaire et..." puis, voyant qu'il ne semblait pas se souvenir d'elle, elle recula, "Bah..laissez tomber."
Et elle repartit à sa table où elle collecta son livre et déposa quelques pièces.
Dans la rue devant le café, elle reprit son souffle. Un homme passa devant elle et la regarda, s'attardant sur ses jambes.
"Ben quoi! T'as jamais vu ça ou quoi? Ça s'appelle des jambes au cas où tu ne le saurais pas!"
L'homme reprit son chemin en jurant contre ses "satanés bonnes femmes" et lui lança quelques regards furieux. C'était vraiment une mauvaise journée pour elle.
"Je vois qu'il y a des choses qui ne changeront jamais, n'est-ce pas, Sally Rosent?"
D'un coup de vent, elle se retourna pour se retrouver nez à...torse avec Harry Potter.
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Nick-avec-une-tête
