Disclaimer : Le même que la dernière fois. Allez le lire si vous vous voulez.
Cette histoire sera vu à travers les yeux de troisfemmes moldues qui ont, ou ont eu, un impact dans la vie d'Harry lorsqu'il était enfant. Pour en savoir plus, veuillez lire mon autre histoire Avant, il y avait. Pour ce qui est de l'histoire de Seth, ça se rapporte avec L'ombre sur les murs. Bonne lecture!
Chapitre 3
Des femmes et des prisons
Georgia Valery Herbert Dursley était une grosse femme de 74 ans, presque 75, mais elle en paraissait dix de plus. En fait, depuis qu'elle avait passé le cap des 40 ans, elle avait toujours paru dix ans de plus que son âge.
Son mari, Ferdinand Gerald Dursley, était mort quelque 16 ans plus tôt d'une crise cardiaque, maladie qui foudroyait la plupart des Dursley en raison du haut taux de cholestérol qui courait dans cette famille. Quant à ses fils, Iain et Quentin, qui auraient fêté respectivement leur quarante-deuxième et quarante-sixième anniversaire, ils étaient tous deux morts de la fybrose kystique à 14 et 21 ans.
Lorque son plus jeune fils avait succombé, Georgia, qui était autrefois plutôt mince, s'était laissée aller, trouvant le réconfort dont elle avait ardemment besoin dans la nourriture, ce qui fait qu'elle passa rapidement de 142 lbs à 268.
Même la maison de style victorienne laissée par ses parents ne l'intéressait plus. Cette dernière lui rappelait trop ses enfants qui adoraient y jouer. Et elle se souvenait trop bien du rêve qu'elle avait de voir ses fils se marier dans le jardin de cette maison, et ses petits-enfants qui riraient tout en courant dans les nombreuses pièces. Après la tragédie, juste regarder une photographie lui faisait l'effet d'une brûlure à vif. Alors, Georgia n'osait imaginer ce que représenterait pour elle de la voir en personne.
Un jour, quatre ou cinq ans après la mort de Quentin, Ferdinand lui mentionna que l'un de ses neveux venait juste d'être père et il lui suggéra d'aller voir le bébé. Georgia était réticente ; elle avait peur de faire une crise de larmes devant le petit bambin. Mais devant l'insistence de son époux, elle accepta. Elle n'aimait pas particulièrement Vernon, qu'elle appelait secrètement Verni, mais Georgia ne voulait pas attiser la colère de Ferdinand.
Ils y allèrent donc. En arrivant, que ne fut pas la surprise de Georgia de voir qu'un autre couple se trouvait également dans la maison du 4, Privet Drive. Elle avait, comme tous les autres membres de la famille Dursley, entendu parler de la soeur de Pétunia, et de son bon-à-rien de mari. C'est pourquoi elle s'était imaginé un couple avec des traits ternes et sans vie ; lui, grand et maigre, mais bedonnant. Elle, petite et maigre à faire peur avec un visage émacié et des traits mornes. Mais ce qu'elle vit était tout à fait le contraire.
Devant elle se tenait un homme et une femme beaux à couper le souffle. Lui était grand et athlétique, sans être trop musclé, avec des cheveux noirs en bataille, un sourire charmeur et des yeux noisettes, cachés derrière des lunettes rondes, qui appelaient à la confiance. Elle avait une magnifique chevelure rousse, qui lui retombait dans le milieu du dos, des yeux verts émeraudes pétillants de joie et de malice, un sourire timide et tout son corps était empreint de grâce. Elle était également enceinte de sept ou huit mois.
Lily, tel était le nom de la soeur de Pétunia, se tenait debout, sa frangine ne lui ayant pas offert de siège. Malgré cela, Lily continuait de sourire comme si de rien n'était. Son époux, qui était debout à côté d'elle, fulminait, tout en lui massant le bas des reins. Finalement, n'y tenant plus, il alla chercher une chaise qu'il placa devant sa femme et la convia à s'asseoir, suivit d'un baiser sur le front et d'une caresse sur le visage.
En voyant cela, Georgia avait tenté, sans succès, d'empêcher un élan de jalousie de faire son chemin. Elle voyait bien à quel point ce couple était heureux et amoureux, et la grosse femme aurait aimé être à la place de Lily. La façon dont son mari la regardait lui faisait un pincement au coeur : il y avait belle lurette que Ferdinand ne l'avait pas regardé de cette manière, s'il l'avait seulement un jour regarder de cette manière.
Mettant sa jalousie de côté, Georgia avait pris une chaise et l'avait installé devant Lily. Elle voulait vraiment connaître cette femme dont tout le monde disait qu'elle était bizarre et bonne à rien.
« Alors, comme ça vous êtes la soeur de Pétunia? » C'était une question un peu stupide, mais Georgia voulait absolument entendre cette femme rousse le lui confirmer, car la ressemblance entre les deux soeurs était nulle.
« Oui, » avait gentiment répondu Lily, qui se tourna légèrement la tête pour échanger un sourire complice avec son époux. « En fait, nous n'avons pas la même mère, ce qui explique que nous nous ressemblions si peu. »
Georgia accueilli cette réponse avec un hochement de tête et continua de lui poser quelques questions plus ou moins banales.
« La naissance de votre bébé est pour quand? »
« Le 12 août. »
« Et connaissez-vous le sexe de l'enfant? »
« Non, » souffla Lily, tout en caressant son ventre, « nous voulions nous réserver la surprise. Je sais à quel point James adore ça, n'est-ce pas James? »
Sur ce, elle prit la main de son mari et la pressa sur sa joue. James lui sourit. Malgré ce sourire, Georgia vit qu'il était très tendu. Il n'aimait visiblement pas cette visite à sa belle-famille. Pétunia, quant à elle, avait son fils dans les bras et discutait uniquement avec Ferdinant, ignorant complètement sa soeur.
« Avez-vous choisi des noms? »
À la grande joie de la quinquagénaire, ce fut James qui prit la parole.
« Nous avons choisi Stevens pour un garçon, et Allison si c'est une fille. »
C'était de bien jolies noms et Georgia aurait bien aimé leur signifer, si ce n'avait pas été de l'arrivée innoportune de Verni. En voyant sa belle-soeur et son mari, il était entré dans une rage telle, que Georgia crû qu'il allait avoir une attaque cardiaque. Il suivit une violente altercation entre James et Vernon. Finalement, rouge de rage, James avait aidé sa femme à se relever et ils avaient tous deux pris congé, non sans que Lily embrasse Pétunia, qui grimaçait, et Georgia, qui rayonnait de bonheur de l'avoir rencontré.
Elle ne se doutait pas que c'était la dernière fois qu'elle les voyait. En effet, près de 17 mois plus tard, les deux furent instantanément tués dans un accident de voiture qui épargna miraculeusement leur fils. Malheureusement pour ce dernier, faute d'avoir d'autre famille, il atterit chez son oncle Vernon et sa tante Pétunia.
La première fois que Georgia le vit, c'était lors d'un mariage d'une des nièces de Ferdinand. Il avait alors quatre ans et ressemblait terriblement à son père. Dès le premier coup d'oeil, elle vit que cet enfant était maltraité. Il ne riait pas, ne faisait aucun bruit, jouait trop tranquillement seul dans un coin, était trop poli et le pire de tous, ses yeux n'exprimaient aucune malice, trait typique de ses parents.
Un peu après la mort de son mari, Georgia avait posé une demande d'adoption pour le jeune Stevens Potter. Mais un vieil homme à la très longue barbe blanche - qui ressemblait à s'y méprendre à Merlin l'Enchanteur dans le dessin animé de Disney - , l'en avait dissuadé. Il se disait l'avoué des Potter et il lui avait fait part que ces derniers désiraient que leur fils reste avec sa tante et son oncle. En temps normal, jamais Georgia n'aurait gobé cela – James Potter détestait beaucoup trop sa belle-famille pour vouloir leur confier son unique enfant – mais, il y avait quelque chose chez cet homme...elle n'aurait pu le décrire, c'était une sentation très bizarre.
Par après, elle vit le jeune Stevens que deux autre fois :à l'enterrement de Ruth, la soeur de Ferdinand, où elle apprit avec surprise que Stevens s'appelait en réalité Harry, puis chez Verni lui-même, pour noël de cette même année, où elle fit une crise cardiaque devant le petit garçon et sa petite amie. Ensuite, elle fut laissée à l'abandon dans une maison de retraite qui lui prodigeait les soins dont elle avait supposément besoin. Elle détestait cet endroit. Chaque jour, pendant les trois premières années, elle espéra que quelqu'un vienne la chercher, mais personne ne vint. Elle perdit donc espoir et se prépara mentalement à vivre le reste de son existence dans la pièce morbide qui lui tenait lieu de chambre. Malheureusement pour elle, son corps et les médecins s'acharnaient à prolonger sa misérable vie.
Ce jour-là, alors qu'elle essayait de dormir, Georgia entendit quelqu'un ouvrir doucement la porte de sa chambre et entrer à pas de loup. Elle sentit qu'il s'arrêtait près de son lit et elle pouvait presque le voir la regarder. Finalement, il s'éloigna quelque peu. Georgia comprit qu'il devait être en train de jeter un coup d'oeil par la fenêtre. Elle ouvrit donc un oeil pour voir de qui il s'agissait. La vieille femme manqua s'étrangler devant le spectacle des cheveux noirs en bataille qui se présenta à elle. Elle ne voyait pas le visage de cet homme, mais elle aurait pu reconnaître cette marque de commerce des Potter n'importe où.
Georgia referma son oeil et fit une courte prière à la Vierge qui lui avait finalement envoyé son sauveur, puis elle décida de lui signifier qu'elle était bel et bien réveillée.
« Non mais, tu en as pris un de ces temps...! »
« Je ne savais pas que l'eau bouillante pouvait faire des trous dans les vêtements... »
Sally regarda son amie au-dessus de son verre d'eau. Rachel était totalement plongée dans la contemplation de la paille qu'elle faisait remuer dans son verre, faisant comme si elle ne venait pas de parler. Elle était devenue tellement maigre. La femme maigrichonne et morne qui se trouvait devant elle n'avait plus rien à voir avec la Rachel d'autrefois, si belle et pleine de vie. Sally abaissa les yeux, honteuse de ses pensées. Elle prit une petite gorgée de son eau qu'elle trouva soudainement amère.
« C'est ça qui est bizarre en fait, » répondit enfin Sally. « L'eau bouillante ne fait pas de trous, mais elle va faire coller le vêtement à la peau. À ce moment, la seule façon d'enlever le tissu sans arracher la peau, c'est de couper le vêtement et c'est ça qui va créer les trous. Mais je ne vois pas comment Harry aurait pu découper son chandail...et je vois encoire moins pourquoi sa peau... »
La jeune femme n'acheva pas sa pensée. Elle regarda de nouveau sa copine qui ne soufflait mot, les yeux totalement vides.
« Tu as mangé aujourd'hui, Rachel? » demanda Sally.
L'autre femme leva finalement les yeux et réussit à faire un mince sourire.
« Oui... ce matin j'ai mangé la moitié d'une orange. Et cet après-midi, on m'a servi 3 craquelins avec un morceau de fromage. Et..., » Rachel regarda Sally, les yeux pétillants, « j'ai demandé à ma travailleuse sociale de m'amener un petit morceau de saumon citronné ce soir. »
Sally sourit franchement. Elle n'ignorait pas à quel point Rachel aimait le saumon lorsqu'elles étaient petites.
Rachel n'avait que 12 ans quand elle s'était fait approcher par une agence de mannequin. Avec son visage de poupée de porcelaine, ses grands yeux bleu et ses longs cheveux noirs, elle était à couper le souffle. Les plus grands couturiers de Londre se l'arrachaient. Puis, ce fut les plus grands couturiers de l'Europe. À 14 ans, elle tomba amoureuse pour la première fois. Il s'agissait d'un homme de 23 ans. Un photographe de mode. Avec lui, elle connut sa première expérience sexuelle. Lorsqu'il apprit qu'elle était tombée enceinte, il lui ordonna de ne jamais plus l'approcher et menaça de la frapper si elle disait à qui que ce soit qu'il était le père. C'est donc le coeur gros de chagrin qu'elle se fit avorter dans une petite clinique de Lyon, en France. Personne ne sut à ce moment de sa petite visite dans cette clinique. Elle continua de sourire comme si de rien n'était, mais elle commençait déjà à tomber en miettes.
Peu de temps après, quelques 'amis' l'initièrent à la marijuana, puis à la cocaïne et finalement, à l'héroïne. À 16 ans, elle consommait pour près de la moitié de son salaire hebdomadaire à chaque semaine. À ses problèmes de drogues, s'ajouta l'anorexie. À 18 ans, alors qu'elle faisait la fête avec des connaissances, elle s'amusa dans une chambre avecdeux hommes qu'elle ne connaissait pas. 3 mois plus tard, elle apprit qu'elle était de nouveau enceinte. Et encore une fois, elle se fit avorter. C'était pour son bien, lui avait dit son agent, Paul Wallace. 'Contente-toi de rester belle et laisse-moi faire le reste', avaient été les paroles qui suivirent.
Quelques mois plus tôt, après un défilé qui avait eu lieu en Allemagne, Rachel alla dans sa chambre très tôt. Elle était fatiguée, disait-elle. Lentement, elle se démaquilla et enleva ses vêtements. Elle prit des ciseaux dans un panier de couture, et coupa sa magnifique chevelure ébène. Et, à l'aide d'une lame de rasoir qu'elle prit dans ce même panier, elle se fit des coupures sur le corps, le visage et finalement, les poignets.
Si Paul n'était pas arrivé à ce moment-là pour savoir comment elle se sentait, Rachel n'aurait pas survécu. Une lettre qu'elle avait écrite était adressée à l'intention de son agent. On pouvait y lire 'Suis-je assez belle pour toi?'.
Depuis ce temps, Rachel vivait dans un centre de réhabilitation. Pour la scène internationale, elle avait été victime d'une surdose de travail et se reposait actuellement dans un endroit paradisiaque. Mais en fait, l'endroit en question était loin d'être paradisiaque. Rachel était suivie 24 heures sur 24 par une assistante sociale. Elle ne pouvait sortir de là à moins d'être en compagnie de quelqu'un. Mais de toute façon, Rachel refusait catégoriquement de sortir.
En fait, elle se cachait purement et simplement.
En venant la voir aujourd'hui, Sally n'avait pas eu l'intention de lui parler de sa rencontre avec Harry et Seth Potter. Elle avait mentionné sa famille, Clyde, son travail et même le chien de la voisine, mais Rachel n'avait pas eu l'air interessé par ni l'un ni l'autre des sujets abordés. C'est alors que Sally avait décidé de revenir sur sa décision et lui avait demandé si elle se souvenait d'Harry, le petit garçon aux lunettes rafistolées avec qui elle s'était montrée une fois à l'école lorsqu'elles avaient 9 ou 10 ans?
« Bon, d'accord, j'ai compris. Tu es un sorcier. Maintenant, arrête ça! »
Pendant près d'une heure, Harry avait tenté d'expliquer à sa tante Georgia que s'il n'était pas venu la chercher c'était parce qu'il était allé dans une école de sorcellerie et qu'il était à présent un sorcier très célèbre. Devant la mine sceptique, le jeune homme n'avait eu d'autres choix que de lui faire une petite démonstration. Voyant une petite statue de singe traînant sur un bureau, Harry avait décidé de l'ensorceler. Il y avait donc, à ce moment, un véritable petit singe qui courrrait et criait partout dans la chambre de sa tante, cassant tout ce qu'il touchait.
Lorsque sa tante accepta finalement qu'il était un sorcier, Harry marmonna le contre-sort, et le petit singe redevint de bois.
Georgia le regarda. Elle avait toujours su que ce garçon était exceptionnel, mais pas à ce point. Elle s'était attendue à un surdoué en musique ou quelque chose du genre, mais sûrement pas à ça. Quoique cela expliquait beaucoup de choses, à commencer par la haine de Pétunia envers sa soeur...
« Est-ce que tes parents...? »
Harry fit oui de la tête.
« Hmmm, » fit Georgia, comme si elle venait de résoudre une énigme. « Alors, est-ce que ta douce moitié est aussi...euh...spéciale que toi? »
Il rougit un peu et il regarda par terre, ses mains se tordant l'une l'autre.
« Je n'ai pas de douce moitié, tante Georgia. »
« Mais qu'est-ce que tu m'racontes là? Un beau garçon comme toi. Je te l'ai dit quand tu étais gamin : on devrait placer une patrouille autour de toi pour gérer toutes les filles qui se jettent à ton cou, c'est moi qui t'le dit. »
Harry rougit de plus belle. Il commençait à être mal à l'aise. Il bougea un peu sur sa chaise qu'il avait placé à côté du lit de sa tante.
« Bon, d'accord, » fit celle-ci, « j'ai compris... tu n'as pas de petite amie. Ta dernière relation...elle remonte à quand? »
Le jeune homme la regarda, l'air mortifié.
« Vous n'êtes pas sérieuse? Pourquoi vous me demandez ça? »
Georgia émit un soupir particulièrement sonore, qui reflétait plutôt bien sa frustration.
« Quand, Harry? »
Celui-ci se passa une main dans ses cheveux ébouriffés, et marmonna une réponse.
« Trois ans! » s'exclama sa tante. « Mon Dieu, mon garçon, mais qu'est-ce que tu fais? À moins que...tu es gay? »
« Quoi! »
Harry était à présent sur ses pieds, les yeux ronds comme des saucières.
« Ne t'inquiètes pas ; ça ne me dérange pas. L'important, c'est que tu sois heureux. » Sur ce, la grosse dame se mit sur son séan, le dos bien calé contre deux oreillers moelleux et les couvertures recouvrant toujours ses jambes.
Elle se risqua à regarder son neveu. Il était toujours debout, la bouche s'ouvrant et se fermant comme celle d'un poisson. Finalement, un son en sortit.
« Je. ne. suis. pas. gay, » affirma-t-il, en détachant chaque syllabe, comme s'il essayait de faire comprendre un concept à une déficiente intellectuelle.
« Alors pourquoi t'as pas eu de relation depuis trois ans, hein? J'aimerais beaucoup que tu m'expliques ça, » dit malicieusement la tante Georgia. Il était évident qu'elle croyait dur comme fer que son neveu était homosexuel.
Harry soupira et se laissa tomber lourdement sur sa chaise.
« C'est compliqué... »
« Hé ho! Ça fait dix ans que je suis étendue dans c'lit à rien faire, alors ne croit pas que c'est aujourd'hui que je vais aller faire de l'escalade, c'est moi qui t'le dit. »
L'homme sourit à cela, amusé. Georgia supposa qu'il était sûrement en train de la voir faire de l'escalade.
Finalement, Harry parut se réveiller. Il se racla la gorge, se mit bien droit sur sa chaise et commença son récit.
« Je...je fréquentais une fille quand j'avais seize ans. La soeur de mon meilleur ami, Ginny... »
« Ton meilleur ami s'appelle Ginny? »
« Non, mon meilleur ami s'appelle Ron; Ginny, c'est sa soeur : la fille avec qui je sortais. Mais bon, j'ai dû la quitter, car il y avait un sorcier psychopathe qui voulait absolument me tuer - c'était devenue une véritable fixation - et disons que j'avais peur qu'il s'en prenne à Ginny. »
Il prit le verre d'eau posé sur la table de chevet et prit une gorgée avant de reprendre.
« Mais voilà, il était sous-entendu que nous revenions ensemble à la fin de cette guerre – parce qu'il s'agissait d'une guerre, en passant – mais elle a commencé à sortir avec ce type, un gars que je connaissais en plus. Ernie McMillan. J'étais tellement en colère que j'ai comme qui dirait, couché avec la première fille qui a paru être interressée à moi. Elle s'appelait Candy et elle avait vingt-six ans. Moi, j'en avais dix-sept. Elle était vraiment très belle : de long cheveux blonds, qui luidescendaient dans lemilieu du dos, d'immenses yeux bleus...elle était tout le contraire de Ginny. »
« Une écervelée, oui, » marmonna Georgia, qui reconnaissait bien en cette Candy le genre de femme qui fait tourner la tête des hommes, mais qui ne demande qu'à leur briser le coeur.
« Ouais, effectivement, c'était le cas. Elle...elle savait que j'étais riche – parce que j'ai hérité de mes parents qui étaient plutôt riches – et qu'il était fort possible que j'allais mourir sans avoir fait de testament. Et dans le monde magique, lorsqu'il n'y a pas de testament, tout l'argent va à la famille la plus proche. Et je n'ai pas de famille proche. Candy a alors fait exprès de...tomber enceinte, » sur ce, Harry s'arrêta et leva les yeux, guettant la réaction de sa tante.
Celle-ci était sidérée. Jamais elle n'aurait crû cela possible de la part d'Harry. Avec un effort de volonté, elle réussit à se ressaisir et fit signe au jeune homme de continuer son histoire.
« Elle ne voulait pas de cette enfant : tout ce qu'elle voulait c'était l'argent qui viendrait avec lui. Alors, sur le conseil d'un ami, j'ai demandé la garde légale du bébé...et je l'ai obtenue. Il est né le 17 août 1998, et il s'appelle Seth. Je ne l'ai pas emmené avec moi aujourd'hui; je voulais t'en parler avant. »
« Qu'est-il advenue de sa mère? »
« Candy? Quand elle a su qu'elle perdait Seth et la pension alimentaire, elle a disparu. Je ne sais pas où elle est. »
« D'accord. Et quel est le rapport avec ta Ginny? »
« Ginny n'a plus voulu de moi quand elle a su pour Seth. Elle a dit qu'elle était sortie avec Ernie pour tromper l'ennuie et qu'elle n'avait pas couché avec lui. Elle a ajouté que j'avais trahi sa confiance et que je lui avais brisé le coeur. Maintenant elle sort avec Neville, l'ami qui m'a si judicieusement donné le conseil de prendre Seth avec moi. Je suis content pour eux. Je n'aurais pas pu choisir meilleure personne pour Ginny. »
La grosse femme regarda Harry à travers ses paupières. Elle se disait qu'elle était peut-être vieille, mais pas dupe.
« Tu as voulu le tuer, n'est-ce pas? »
« Un étranglement suivit d'un étripement me semblaient une bonne idée, » répondit Harry, l'air nonchalent.
Georgia émit un rire, qui ressemblait étrangement à un étouffement. Puis, elle se cala un peu plus dans son lit, appréciant le silence partagé avec quelqu'un d'autre. Il y avait longtemps qu'elle n'avait pas eu de visiteurs. La dernière fois remontait à un peu plus de trois ans. Il s'agissait du cousin de Ferdinand, Monty, et sa femme, Helen, qui venaient pour lui demander, encore une fois, de lui vendre sa maison, et surtout, le terrain sur lequel elle était construite.
Alors qu'elle était plongée dans ses pensées, Georgia sentit que son neveu commençait à se lever.
« Où vas-tu? » glapit-elle.
Tout en ajustant ses vêtements et en replaçant la chaise dans le coin de la chambre, Harry lui dit :
« Chercher Seth. J'ai demandé à Mme Weasley – c'est la mère de Ron – de le garder. Mais elle devait partir à trois heure, et comme il est deux heure trente... »
« Tu l'emmèneras avec toi la prochaine fois, n'est-ce pas? » demanda Georgia. Elle désirait ardemment voir ce petit. Il lui semblait une éternité la dernière fois qu'elle avait pris un enfant dans ses bras, et elle mourrait d'envie de le faire à ce moment.
Harry revint vers elle et s'acroupit à son chevet. De sa main gauche, il tripota la couverture et il sembla particulièrement interessé par les motifs.
« En fait...j'avais dans l'idée...Enfin, je ne sais pas si vous voudrez, parce que sinon, ce n'est pas grave... »
« Bon Dieu, mon garçon, si tu as quelque chose à dire, dis-le, avant que j'crève! »
Il rit et il lâcha la couverture. Ses yeux, d'un vert éclantant – comme ceux de la gracieuse Lily – plongèrent dans les siens.
« Je me demandais si vous vouliez venir vivre dans ma maison avec Seth et moi? »
Georgia le regarda, sans rien dire. Elle n'était pas certaine d'avoir bien saisis. Comme elle ne disait rien, Harry cru qu'elle réfléchissait à une façon de refuser.
« Écoutez, ce ne serait pas pour aujourd'hui. Il faut d'abord que je rénove l'une des chambres d'amis - je pourrais vous apporter des photographies des chambres, pour que vous puissiez faire votre choix – mais bon, si vous ne voulez pas, c'est pas grave... »
« Arrête donc de dire des stupidités, Harry! Tu crois vraiment que je vais rester ici, à pourrir avec les rats... »
« Ce sont des personnes âgées, tante Georgia. »
« Des rats, j'te dit. Et tu crois peut-être que je vais continuer à me faire un tas de scénarios débiles dans ma tête pour m'amuser? Non! Bien sûr que j'viens. Prépare mes pantoufles. Pas besoin d'emmener mes affaires, je ne veux que mes photographies. Le reste, ils pourront le brûler, j'm'en fiche. »
« Et qu'est-ce que vous allez porter comme vêtement? »
« Et moi qui croyais que tu étais riche... »
Et voilà, vous savez maintenant ce qu'elles sont devenues,pour ceux qui ont lu Avant, il y avait
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Bisou
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