Disclaimer : Allez voir les autres chapitres...
Je vais être franche avec vous : ça fait au moins un mois que ce chapitre est terminé. En fait, il ne manquait que trois pages (j'essaie toujours d'avoir un minimum de 10 pages), mais je n'avais plus d'inspiration et je n'avais pas envie d'écrire quoi que ce soit.
Chapitre 5
Confidences incomprises
Harry et Georgia en avaient l'habitude : les rassemblements de gros derrières, ils en avaient déjà vus. Mais pour une débutante comme Rachel, l'événement était plutôt surprenant et pouvait même faire peur. Lorsqu'Harry avança la Bentley dans la cour de la maison où se déroulait le mariage, les yeux de la jeune mannequin s'écartillèrent devant le spectacle. Partout où son regard se dirigeait, elle voyait des personnes très, très obèses. Mais attention, elle n'avait rien contre les personnes obèses. En général, celles-ci dégagaient une grande beauté : elles avaient un sourire franc, les yeux brillants et elles faisaient toujours les amies ou les épouses les plus géniales. Mais les invités du mariage ne réflétaient pas cette beauté : ils avaient tous des yeux mesquins, le nez en l'air leur donnant un style dédaigneux et un sourire malhonnête qui en disait long sur leur personnalité peu avenante.
En voyant la voiture d'Harry, tous se retournèrent, l'envie se lisant sur leur visage. En affichant leur sourire le plus hypocrite, ils se dirigèrent vers la magnifique Bentley argenté et ses occupants.
Rachel se cala davantage sur son siège. Derrière, elle pouvait entendre la vieille dame et Seth s'agiter.
« Papa, faut que j'ailles faire pipiiii! »
« Tu as vu cette petite gourde de Josepha? Quelle idée de porter ce genre de robe à son âge et avec son poids... »
Rachel ignorait qui était Josepha, mais en voyant une femme sexagénaire se balader en légère robe moulante à imprimé de fleurs rose fushia, elle pensa qu'elle l'avait trouvé. Elle et une vingtaine d'autres personnes qui les dévisageaient. Rachel déglutit et sentit une crise de panique l'envahir. Elle se demanda pour la énième fois ce qu'il lui avait pris d'accepter d'accompagner Harry à ce mariage. Elle n'y arriverait pas. Ils devaient absolument rebrousser chemin. Lentement, la jeune femme tourna sa tête dans la direction de l'homme assis derrière le volant. Il l'observait intensément, comme pour voir sa réaction. Sous ce regard scrutateur, elle sentit son visage s'enflammer.
« Je..je ne crois pas que j'y arriverai, Harry, » arriva-t-elle à articuler.
« Mais si voyons, » la rassura Harry. Fébrilement, il chercha sa main et la serra doucement pour lui donner du courage. « La Rachel que je connaissais était extrêmement forte, et je suis sûr qu'elle l'est toujours, » souffla-t-il en souriant.
Comment pouvait-elle refuser à un tel homme quoi que ce soit? Rachel lui sourit à son tour, les joues plus en feu que jamais. Ils se dévisageaient toujours quand elle entendit un raclement de gorge.
« Désolée de devoir mettre fin à ce jeu de 'on se regarde et on essaie de ne pas rire', mais regarde par là mon garçon, veux-tu? »
Tout comme Harry, Rachel regarda dans la direction indiquée par Georgia. Là, devant eux, se trouvait ce que la top-modèle supposait être la 'mariée'. Elle avait le visage le plus antipathique qu'elle n'ait jamais vu, et pourtant elle avait fréquenté le milieu de la mode.
Les occupants de la Bentley restèrent un moment comme hypnotisés dans la voiture. Selon les yeux plissés de Marge, qui semblaient désespéremment vouloir voir par-delà le pare-brise, elle ne savait toujours pas qui ils étaient. En voyant cette grosse femme à l'air de bouledogue, Rachel se dit qu'il serait peut-être amusant finalement de les énerver un peu. Si ce qu'elle avait entendu Sally dire était exact, cette femme ainsi que tout le reste de cette famille, n'avaient pas été très sympathiques avec Harry, qui était pourtant l'un des hommes les plus doux qu'elle connaissaient.
D'une façon assurée, elle détacha sa ceinture, prit son sac-à-main et, s'adressant à Harry, elle demanda très sérieusement :
« Préfères-tu que je sois ta copine, ta fiancée ou ton épouse? »
Ils restèrent encore cinq minutes dans la voiture à paufiner le moindre petit détail, car, après mûre réflexion, Harry songea qu'il serait encore plus emmerdant pour eux qu'il soit marié avec une ravissante jeune femme. Donc, pendant ces quelques minutes, ils décidèrent de la façon dont ils s'étaient rencontrés, où ils s'étaient mariés et depuis quand, et où ils étaient allés en voyage de noce. Pour courroner le tout, Harry demanda à Seth d'appeler Rachel 'maman'. Il lui assura qu'ils allaient faire une blague à tous ces gens. Seth avait pouffé et avait accepté avec joie de se prêter à la blague.
Georgia devait l'avouer : cette jeune fille la fascinait. Nul besoin d'être un devin pour savoir qu'elle ferait sensation au milieu de ce mariage, principalement sur la gent masculine. Elle était grande, au moins 1m 75, avec de longues jambes minces et musclées, une taille très fine et une poitrine ni trop grosse ni trop petite. Ses cheveux noir ébène étaient bouclés et étaient remontés d'une façon très élégante. Quelques mèches folles s'échappaient et laissaient présager que ces cheveux atteignaient les épaules lorsqu'ils étaient détachés. Elle était belle, même très belle, quoiqu'un peu trop maigre selon Georgia.
Finalement, tous en même temps, excepté Seth, ils ouvrirent leur portière et sortirent de la Bentley. Les invités du mariage avaient tous l'air d'avoir hâte de voir les occupants de la luxueuse voiture. Quelle ne fut pas leur surprise lorsqu'ils virent deux magnifiques étrangers en descendrent ainsi qu'une vieille folle dont ils essayaient d'oublier l'existence.
Marge s'avança vers le groupe, alors qu'Harry prenait Seth dans ses bras et fermait la dernière porte (et vérifiait par le fait même si toutes les portières étaient bien verrouillées).
« Georgia, » sussura mielleusement la tante Marge. Enfin, le plus mielleusement que pouvait faire une femme qui semblait aboyer en tout temps. « Quelle surprise! Nous ne t'attendions pas du tout. »
Marge étendit les bras et Georgia saisit ses mains dans un geste « amical ».
« Bien sûr que tu ne t'attendais pas à ma venue, » rétorqua Georgia dans un large sourire, « puisque tu ne m'as pas envoyé une invitation. Ni rien d'autre d'ailleurs depuis les dix dernières années. »
Le sourire de Marge, qui faisait plutôt peur pour une personne non avertie, s'effaça quelque peu. Elle tourna un peu la tête, en quête de renfort. Son regard s'attarda alors sur les trois inconnus.
« Tu es venue avec des amis, dit donc. Tu nous présentes pas? »
Le sourire de Georgia s'élargit davantage, faisant tressauter son énorme grain de beauté qu'elle avait sur la joue. Elle lâcha les mains moites de sa nièce et s'avança vers Harry dont elle s'accrocha à un bras.
« En fait, ce ne sont pas des amis, mais des membres de la famille. »
Devant les yeux inquisiteurs de Marge, Georgia ajouta :
« Tu te souviens d'Harry, n'est-ce pas? Le neveu de Pétunia et de Verni? »
Les yeux de la tante Marge s'élargit, tout comme ceux des autres invités.
« Quoi? Tu veux dire que...qu'il..., » bégaya-t-elle.
« Oui, c'est Harry. Et voici son adorable épouse, Rachel, et leur fils, Seth. Je vis avec eux maintenant. Oh! Des sandwichs aux concombres! Comment as-tu deviné? » et Georgia se dirigea vers le buffet, sans un regard pour les pauvres bougres aux yeux écartillés et à la mâchoire pendue.
Maintenant, je sais ce qu'est l'enfer, pensa amèrement Rachel en sirotant son verre de vin rouge. Elle avait toujours crû jusqu'alors que le domaine de Lucifer ressemblait plutôt au rêve qu'elle avait fait à l'âge de dix-sept ans, dans lequel elle devait se sauver d'un singe géant, qui n'était pas King Kong, et où elle s'était cachée dans un rouleau de papier hygiénique aux proportions démesurées, tout cela dans un univers post-apocalyptique. Un cauchemard des plus troublants.
Quant à son cauchemard actuel, elle se trouvait au beau milieu d'une horde de jeunes et de vieux mâles, qui sentaient fort la sueur et l'eau de cologne. Tous la lorgnaient comme s'ils n'avaient jamais vu de femmes auparavant. Pour ce qui est des dames, elles se contentaient de la foudroyer du regard à distance. Qu'est-ce qui lui avait donc pris d'accepter de venir dans ce mariage débile? La cérémonie avait été nulle, les mariés étaient affreux, les invités aussi, la musique lui cassait les tympans...
« Est-ce que tout va bien? » demanda quelqu'un.
Rachel regarda l'homme qui lui avait parlé. Ah oui! Voilà pourquoi elle avait accepté.
« Ça va? » réitéra Harry, l'air quelque peu inquiet.
Rachel lui sourit en espérant le rassurer. Peut-être aurait-elle réussi si elle n'avait pas choisi ce moment précis pour émettre un rire digne d'une adolescente de 13 ans qui parle de sexe avec ses amies.
Là, il avait l'air carrément inquiet. Il lui pris sa coupe de vin et la déposa sur la table la plus près. La jeune femme le regarda faire, comme dans un état second. Il la croyait saoul. Harry Potter croyait qu'elle était complètement ivre! Quelle abomination!
« Viens, on va aller s'asseoir » dit-il en prendant la main de Rachel.
Cette dernière se laissa faire, trop mortifiée pour dire quoi que ce soit. Il l'emmena vers une table qui se trouvait tout près d'eux. De cet endroit, il pouvait garder un oeil averti sur Seth qui s'amusait follement avec Jennifer, la petite amie de Dudley, qui, contre toute attente, était douce comme une soie.
Ils gardèrent le silence pendant un long moment. Rachel pianotait nerveusement sur la table. Elle croisait les jambes, les décroisait et les croisait de nouveau. Sally lui avait dit qu'Harry était lent à engager une conversation, mais là, il y avait lent et lent.
« Euh... »
Enfin, il se décidait. Le pianotement cessa aussitôt.
« Oui? » questionna Rachel, l'incitant ainsi à continuer.
« Tu te rappelles le jour où nous nous sommes rencontrés? Officiellement, je veux dire... »
Si elle s'en rappelait...
« Bien sûr. Tu sautais par-dessus la haie qui séparait notre maison de celle des voisins et tu es tombé dans ma petite piscine – complètement infestée par des algues, si je me souviens bien – et tu t'étais fait mal au genou. Quand tu as essayé de te relever pour la première fois, tu es retombé dans l'eau et tu as dit un énome juron. Tu faisais si pitié...tu en étais adorable. »
Sur ce, elle éclata de rire et le regarda d'un air attendrissant. Quant à lui, elle pouvait percevoir un léger tressaillement au coin de ses lèvres, trahissant son amusement, ainsi qu'une légère rougeur recouvrant ses joues.
« Pourquoi, me poses-tu cette question, Harry? » Rachel devait admettre qu'elle n'en voyait pas le but.
« C'est que... je t'ai menti ce jour-là, » il la regarda en face et, en voyant les sourcils froncés de Rachel, s'expliqua davantage. « Je t'ai menti... lorsque tu m'a demandé pourquoi je sautais par-dessus les haies, je t'ai dit que c'était parce que je voulais savoir si j'étais capable de le faire. Mais en fait, c'était parce que j'étais en train de me sauver de Dudley et de sa bande. »
Il se tut, repensant probablement à cette fameuse journée. Rachel se contenta de l'observer. Ce garçon était si... étrange. Il avait le don de la déstabiliser. Comme avec cette histoire, par exemple. Pourquoi, après tant d'années, avait-il senti le besoin de lui avouer son mensonge?
« Qui es-tu? » lâcha-t-elle subitement.
Harry sortit de sa torpeur et se redressa, aussi raide qu'une tige de fer. Pendant un instant, il sembla affolé, mais il reprit rapidement son calme habituel.
« Quoi? »
« Qui es-tu? » répéta Rachel. « Je veux dire...on ne connait rien de toi : je ne connais rien de toi. Qu'as-tu fait ces dix dernières années? Qui est la mère de Seth et où est-elle? Qui sont tes amis? Où as-tu étudié? Quel est ton travail? Peux-tu seulement répondre à une seule de ces questions, Harry? »
Il garda le silence et attrapa une coupe de vin sur le plateau d'une serveuse qui passait par là. Il avala son contenu d'un trait. Rachel le regarda faire et soupira fortement en passant une main sur son visage. Elle appuya son coude sur la table et plaça sa tête dans sa paume ouverte, s'amusant du spectacle qu'offrait Seth et Jennifer. Ces derniers s'émerveillaient devant les prouesses d'un magicien, engagé pour amuser les invités du mariage.
« Je suis allé dans une école privé du nom de Poudlard. »
La voix d'Harry arracha Rachel de sa rêverie.
« Pardon? »
« Tu m'as demandé où j'avais étudié? Je suis allé dans une école privé du nom de Poudlard. »
« Jamais entendu parler, » avoua la jeune femme sans gêne.
« Ça ne me surprends pas, » dit-il en lui servant un grand sourire, « cette école est très...spéciale. »
« Spéciale dans quel sens? » demanda Rachel qui était soudainement très interessée.
Harry s'humecta les lèvres et se pencha vers elle par-dessus la table, comme s'il s'apprêtait à lui dévoiler un grand secret.
« Cette école n'accepte pas n'importe qui. Il n'y a que deux types de personnes qui peuvent y étudier : les gens dont les parents, ou l'un des parents, y sont allés, ou les gens qui démontrent des capacités particulières. Dans le deuxième cas, c'est la direction de l'école qui communique avec l'élève et ses parents. »
« Et toi? Dans quelle catégorie de personnes te situais-tu? »
« Dans la première, » révéla le jeune homme.
Rachel ne s'attendait pas à cette réponse. Malgré elle, son regard se porta sur Dudley qui riait non loin d'eux avec ses cousins.
« Mais Dudley... »
« Ma mère faisait partie de la deuxième catégorie. Pas ma tante. »
« Oh! Je vois... »
Mais elle ne voyait pas du tout. Toute cette histoire d'école était plutôt compliquée. Elle ne comprenait pas pourquoi la direction faisait toute une histoire sur le type d'étudiants qui pouvaient y étudier.
« Et toi? »
« Hmmm »
« Où as-tu été à l'école? Mis à part St-Chapelet, bien entendu, » précisa-t-il.
« En fait, j'ai étudié pendant un an seulement à Stowe, à Buckingham. À douze ans, j'ai été approchée par une agence de mannequin, et à partir de ce moment, j'ai eu un tuteur privé. »
« Et...tu aimais ça? Avoir un tuteur privé, je veux dire... »
« Non, pas vraiment, » admit-elle en riant légèrement.
« Papa! Papa! » s'écria Seth qui essayait tant bien que mal de monter sur les genoux de son père. « Regade ça! » et le petit garçon fourra une pièce de monnaie sous le nez de son père.
« Wow! Où as-tu eu ça? » demanda Harry, l'air intéressé, même s'il savait parfaitement bien d'où venait cette pièce.
« C'est le magicien, » expliqua Seth en montrant l'amuseur du doigt. « Il l'a touvé dans mon nez. »
« Ça ne me surprends pas vraiment, avec tout ce que tu peux mettre dedans, » répliqua son papa en lui ébouriffant les cheveux. La tête blonde tenta de se dégager, sans succès.
« A'ête papa! » suppliait Seth en se tortillant de plus en plus.
« Arrrête, » le reprit Harry qui se mit à torturer les côtes de l'enfant en le chatouillant.
Lorsqu'Harry arrêta enfin de labourer la cage thoracique du pauvre gamin, celui-ci sauta à terre et se dirigea vers Rachel en pouffant : il trouvait que faire croire aux autres que Rachel était sa maman particulièrement drôle.
« T'as vu maman? »
« C'est très beau, Seth, » répliqua-t-elle d'une voix qui, l'espérait-elle, semblait maternelle.
Tout en affichant son plus grand sourire, Seth se rua vers elle et l'entoura de ses deux petits bras. Un peu embarassée, Rachel lui caressa le dos et l'embrassa sur le dessus de sa tête.
Rapidement, il se détacha d'elle et couru rejoindre Jennifer qui bavardait gaiement avec Dudley. Ce dernier, malgré la haine qui portait à son cousin, se montrait très gentil avec Seth, lui offrant des sucreries et chantant des chansons avec lui.
« Mais où va le monde? » marmonna soudainement Harry en sirotant son vin.
« Lui as-tu parlé au moins? » s'enquit-elle sur un ton de reproche.
Le jeune homme s'esclaffa, renversant quelques gouttes de vin sur la table.
« Lui parler! Parler à Dudley! Une conversation avec une truite me semblerait plus intéressante et beaucoup plus intellectuelle! » et il repartit d'un grand rire sonore.
Rachel sentit une bouffée de colère et de frustration l'envahir. Pourquoi ne pas la traiter d'idiote quant à y être? Les hommes pouvaient être si...si...frustrants.
« Tu sais quoi Harry? » le questionna la jeune femme en se levant debout, « je crois que tu es venu ici dans le seul but de montrer à ces gens quel homme tu étais devenu et à quel point tu avais bien réussi. Mais tu sais quoi? La seule personne qui a l'air d'un imbécile ici, c'est toi, » sur ce, elle ramassa le peu de dignité qui lui restait et partit voir Georgia qui dégustait quelques hors-d'oeuvres un peu plus loin.
Mais qu'avait-elle fait? Elle ne croyait pas une seule seconde à ce qu'elle venait de dire. Elle avait parlé sur le coup de la colère et de l'humiliatin de s'être fait rire d'elle en pleine figure.
Brusquement, Rachel fit demi-tour et retourna s'asseoir devant Harry qui n'avait pas bougé d'un poil, trop estomaqué pour faire quoi que ce soit. Le dos bien droit, elle avait la posture d'une reine, si ce n'était les yeux rougis à force de retenir ses larmes. Foutues hormones!
« Ce n'est pas vrai Harry, » sanglota-elle en se tamponnant les yeux avec une serviette de table, « tuuu n'es pas un imb..b..bécile. C'est moiii l'imbécile. J'ai rien compris à...à ton histoire d'éco..o..le et je comprends rien non pluuus à ta relation avec Dudleyyy... » et elle repartit dans un torrent de larmes en reniflant et en se mouchant dans la pauvre serviette malmenée.
Rachel pleura un moment, puis, lorsqu'elle se fut calmée, elle trouva le courage de regarder Harry.
Il souriait.
Le salopard.
« Qu'est-ce qui te fait sourire comme ça? » Une nouvelle montée d'hormones commençait à faire irruption.
Pour toute réponse, son sourire s'élargit davantage et il dit, avec une désinvolture insolente : « Les femmes sont des créatures tellement bizarres. »
De nouveau, Rachel se leva et insulta son compagnon, avant de repartir vers le buffet, sous les yeux amusés de la famille Dursley, qui se régalait de voir que le jeune Potter n'était peut-être pas aussi heureux en ménage qu'il essayait de le faire croire.
Le mannequin (à la retraite) était en train de massacrer de pauvres petits raisins innocents quand elle se fit aborder par nulle autre que la mariée.
Cette dernière ne prit même pas la peine de lui dire bonjour et de se présenter. Les formalités seraient pour plus tard. Tout de go, elle demanda :
« Vous êtes mariés depuis longtemps? »
Rachel déglutit avec difficulté. Elle avait craint qu'on lui pose des questions quant à sa relation avec Harry et, même s'ils avaient décidé de ce qu'il fallait dire, Rachel devait avouer qu'elle était une très mauvaise comédienne.
« Non, pas depuis longtemps, » répondit-elle prudemment. En contournant savamment la question, il lui était plus facile de mentir.
Marge la scruta de haut en bas, s'attardant sur ses cheveux.
« Le petit n'est pas de vous, n'est-ce pas? »
Tripe saut périlleux dans la poitrine. Comment cette femme pouvait-elle savoir?
« Pourquoi dites-vous cela? » fit Rachel en fronçant les sourcils. Avec ce geste, elle espérait créer un effet d'insulte à la maternité ou un truc du genre.
« Il est blond. Et vous et...lui, avez tous deux les cheveux foncés. »
« Mon père est blond. »
C'était vrai, Jonathan Callohan était blond.
« Le gamin ne vous ressemble pas. »
« Harry ne ressemble pas à sa mère non plus, » répondit Rachel du tac au tac. Elle ne savait pas pourquoi elle avait dit ça, mais elle se rappela qu'elle avait entendu quelqu'un le dire.
Rachel n'en pouvait plus. Si elle ne s'éloignait pas immédiatement de cette inquisitrice, celle-ci découvrirait le pot-aux-roses en un rien de temps.
« L'enquête est-il terminé? J'aurais envie de retourner auprès de ma famille si cela ne vous dérange pas. »
Marge s'écarta d'un pas, un sourire pervers au bord des lèvres.
« Mais allez-y. Qu'est-ce qui vous en empêche? »
En passant à côté d'elle, la femme-bouledogue lui attrapa le bras et lui murmura à l'oreille : « Tu diras bonjour à Jonathan et à Sue de ma part. »
En la relachant, Rachel perdit presque l'équilibre. Elle se frotta le bras endolori et regarda Marge droit dans les yeux.
« Je n'y manquerai pas. »
De loin, elle aperçevait Harry, une main sur la tête de Seth (sûrement dans le but de le calmer), qui discutait avec Dudley.
Au moins, ses paroles eurent-elles l'effet escompté. En venant ici ce jour-là, Harry avait espéré tourmenter ses anciens tourmenteurs, mais le fait était qu'il devait faire la paix avec son passé et que remuer toute la vieille rancoeur ne pouvait apaiser son esprit qui était toujours sous le joug de la famille Dursley.
Quant à Georgia, qui dansait sur une musique endiablée, elle avait simplement eut envie de leur rappeler qu'elle était toujours en vie.
Quant à elle, elle ne savait toujours pas pourquoi elle était venue. Et lorsqu'ils prirent le chemin du retour, et qu'Harry ne cessait de babiller sur le match de foot que son cousin et lui iraient voir la fin de semaine prochaine, que Seth somnolait sur la banquette arrière et que Georgia rapportait tous les ragots qu'elles avaient dénichés, Rachel ne put s'empêcher de penser qu'ils avaient finalement eu une excellente journée.
