Disclaimer : Harry Potter, et tous les personnages et lieux de la série, ne m'appartiennent pas. Si vous croyez le contraine, allez vous faire soigner.

Dans ce chapitre, j'introduis un nouveau personnage féminin. Comme toutes les autres fois, c'est à travers ses yeux que l'on voit ce qui se passe. Toutefois, contrairement aux autres fois, cette femme n'est pas une moldue, mais une sorcière. J'espère que vous comprendrez qu'il s'agira de la seule exception et que je ne compte pas faire un chapitre d'après le point de vue d'Hermioneou de Ginny.

Chapitre 6

Les bonbons ne sont pas de la tarte

Une gracieuse jeune femme, d'une trentaine d'années, était assise seule à une table au Pignon d'argent. Elle portait une légère robe rouge, dont la jupe, qui descendait à la mi-cuisse, s'évasait, et dont le haut, retenu par deux bretelles spaghetti, moulait sa poitrine. Ses longs cheveux blonds bouclés naturellement, reposaient en cascade sur ses épaules et son visage était mis en valeur par ses yeux d'un bleu si limpide qu'ils semblaient presque blancs.

Grace Coleman, alias Wendy Peterson, alias Veronika Mercer, déjeunait tranquillement dans un petit restaurant situé à l'angle de la rue Silver et de la rue Trumpington, tout près de l'université de Cambridge. Le chardonnet, qu'elle sirotait légèrement, avait un goût amer qui lui déplaisait. À moins que ce ne soit la salade...elle ne savait trop. Elle n'aimait pas cet endroit, malgré son charme certain. Grace songea qu'elle l'aurait peut-être apprécié en d'autre circonstance. Mais les choses étant ce qu'elles sont...

À la table voisine, deux hommes d'affaires, qui semblaient en plein rendez-vous, ne cessaient de la regarder avidement et de lui lancer des sourires qui se voulaient envoûtants.

« Mademoiselle, » l'interpella soudain le serveur – un certain Wayne si son souvenir était exact - « ces messieurs, » il pointa les deux cravates-vestons, « ont pris la peine de vous commander une nouvelle coupe de chardonnet. De plus, ils vous invitent à les rejoindre à leur table. Dois-j.. »

« Ramenez cela aux cuisines, » dit-elle brusquement en lui fourrant la coupe sous le nez. Le pauvre serveur eut l'air quelque peu décontenancé, mais en vrai gentlement qu'il était, il dissimula bien vite sa surprise avec une habile courbette. « Bien mademoiselle. »

À ces voisins, vraisemblablement en colère si on en jugeait par leur regards outrés et les plis durs de leurs bouches, elle leva son verre vide et leur fit un sourire éclatant. Il était si facile de jouer avec les hommes. C'était son passe-temps favori, et elle y jouait le plus souvent possible. Elle aurait pu comparer cela avec un jeu de poupée. Et ce qui était agréable avec un jeu de poupée, c'était qu'elle seule tirait les ficelles. Il n'y avait donc aucune mauvaise surprise et tout se déroulait toujours comme elle le désirait. Excepté pour une seule fois.

À cette seule et unique exception, elle ne pouvait qu'admirer l'aisance avec laquelle il s'était dépêtré de sa toile. Il s'agissait probablement de la plus grosse scène de tout sa carrière de marionnetiste. C'était peut-être un peu trop gros maintenant qu'elle y repensait, mais à l'époque cela avait semblé la seule manière de faire joujou avec cet homme.

Mais pourquoi faisait-elle tout cela, vous demanderez-vous? Pour de l'argent, bien entendu. Certains diront d'elle qu'elle n'était qu'une vulgaire prostituée. Par définition, une prostituée vend son corps au plus offrant et l'acheteur fait ce qu'il veut avec elle. Grace, quant à elle, ne vendait pas son corps. Les hommes qui lui faisaient tous ces présents, qui lui payaient tout ce qu'elle avait pu désirer au courant de sa vie, achetait le droit de passer un peu de temps en sa compagnie et, par le fait même, de se faire manipuler. Ce n'était pas de sa faute à elle s'ils étaient si crédules et innocents!

Ces deux voisins se levèrent et quittèrent leur table, non sans lui avoir jeté un dernier regard assassin. Grace consulta sa montre, impatiente. 13h10. Mais que peut-il bien faire? se demanda-t-elle. Elle avait rendez-vous à 12h45 avec l'une de ses anciennes victimes, et il n'avait toujours pas daigné montrer le bout de son nez. Pour être tout à fait honnête, il ne s'agissait pas uniquement d'une victime, mais de l'homme qui l'avait si habilement déjouée il y avait de cela quatre ans.

S'il n'est pas arrivé dans cinq minutes, je fiche le camp... Alors même que cette pensée lui traversait l'esprit, elle le vit pénétrer dans le restaurant. De loin, il l'aperçut et se dirigea vers elle dans une démarche désinvolte. Lourdement, il se laissa choir sur la chaise qui l'opposait.

« Salut Grace, » la salua-t-il en parcourant le menu. Aucun mot d'excuse pour son retard, ni même un sourire de regret.

« Bonjour Harry, » car, comme vous l'aviez sûrement deviné, l'homme n'était nul autre que Harry Potter, l'Élu. « Est-ce que tu t'es perdu? Ou as-tu simplement oublié l'heure? »

« Hein? » fit Harry, qui n'avait probablement rien écouté de ce qu'elle avait dit.

Grace s'obligea à rester calme en prenant une profonde inspiration et répéta :

« Est-ce que tu...veux-tu bien m'écouter? » demanda-t-elle abruptement en lui arrachant le menu. « Pourquoi es-tu en retard? »

« Seth a fait une chute dans l'escalier juste avant mon départ. Excusez-moi mademoiselle, je prendrais une tasse de thé et un scone s'il-vous-plaît. »

Il avait raconté que Seth était tombé et demandé une tasse de thé sur le même ton. Mais qu'est-ce qui ne tournait pas rond chez lui?

« Est-ce qu'il s'est fait mal? » s'enquit Grace, inquiète.

« Qui? »

« Seth! Qui d'autre! »

« Bien sûr que non. Il passe son temps à tomber et il ne se fait jamais mal, » expliqua Harry comme si cela était une évidence même.

« Il suffit que... »

« Je sais...il suffit que d'une seule fois et il pourrait être paralysé, ou mort, ou pire encore, » railla le jeune père. « Excuse-moi, Grace, mais je ne suis pas ici pour discuter de tes talents maternels. »

La blonde trentenaire avala la pillule et redressa fièrement la tête.

« Les as-tu apportés? » marmonna-t-elle entre ses dents.

De la poche arrière de son jeans, Harry sortit une enveloppe de type 'lettre' et la tendit à Grace. Alors que ses doigts se refermaient sur elle, il la ramena vers lui, hors de la portée de la jeune femme.

« Tu te crois drôle? » le réprimanda Grace en lui prenant brusquement l'enveloppe.

En lui servant son plus grand sourire insolent, il lui répondit le plus naturellement du monde : « Pour être honnête? Oui. »

Elle lui servit un regard meurtrier et ouvrit l'enveloppe. À l'intérieur de celle-ci se trouvaient des photos qu'elle parcourues lentement, prenant le temps de bien les examiner une par une.

« N'oublie pas Grace, tu en prends seulement une, » lui parvint la voix d'Harry, qui lui sembla menaçante.

« Je sais...ce n'est pas comme si c'était la première fois qu'on faisait ça, » murmura la blondinette, tout en regardant une photo de plus près.

On amena la commande d'Harry et pendant qu'il dégustait sa pâtisserie et sirotait son thé, Grace continuait d'étudier scrupuleusement les portraits. Après mûres réflexions, son choix se porta sur l'une d'entre elles.

« Je prends celle-la, » déclara-t-elle en agitant la photo. Harry tendit la main et elle la lui donna. Pendant qu'il la regardait, elle rangea les autres photographies dans l'enveloppe.

« C'est une très bonne photo, » concéda Harry en la lui rendant, « et récente en plus. C'est ma tante qui l'a prise il y a environ deux semaines. »

« Ta tante? » dit Grace en plaçant soigneusement le portrait dans son sac-à-main. « Je croyais que tu détestais ta tante? »

« Il s'agit d'une autre tante. »

Grace n'avait rencontré Harry qu'une vingtaine de fois dans sa vie, mais elle savait quand il voulait éviter un sujet. Et à chaque fois qu'il faisait cela, elle le questionnait davantage, désireuse de connaître ses petits secrets. Cette fois-là n'était pas différente.

« J'ignorais que ta mère avait une autre soeur. À moins que ce ne soit ton père... » insinua la jeune femme en lui jetant un regard de biais. Connaissant Harry, il allait tomber dans le piège, comme un aveugle dans une toile d'araingée géante. Et il le fit.

« Ce n'est pas vraiment ma tante, » expliqua-t-il enfin. D'un air exténué, il enleva ses lunettes et se frotta les yeux du pouce et de l'index. « Il s'agit de la tante du mari de la soeur de ma mère. »

« ...du cousin au troisième degré de la belle-soeur de son arrière-grand-père, » termina Grace, qui se mit à rire légèrement.

« Je vois que je ne suis pas le seul à me trouver drôle, » dit Harry en lui rappelant ce qu'elle avait dit plus tôt.

« Moi j'ai fait une blague qui était drôle. Toi, tu as été pénible, » dit Grace en prenant une gorgée de son verre d'eau, dont les glaçons étaient fondus depuis belle lurette. « Ce truc de 'je te donne..oups, je te donne pas' c'est vraiment nul. »

Après cette remarque, ils tombèrent tous deux dans un silence inconfortable. Harry buvait son thé très lentement et Grace pianotait sur la table.

« Alors...qu'est-ce que tu deviens? » questionna finalement Harry.

« Bah..tu sais, la routine, » dit-elle en faisant un geste ennuyé de la main. « Je séduis un homme. Il me donne tout ce que je veux. Je le laisse tomber. » Son visage devint alors plus sérieux et elle lui posa la question qui lui brûlait les lèvres depuis le début de l'entretient : « Est-ce que je vais pouvoir le voir? »

Harry soupira, l'air embarassé. Ce n'était pas la première fois que Grace faisait cette requête.

« On en a déjà parlé Grace. On s'était mis d'accord. Tu m'as fixé un prix et j'ai payé sans sourciller. À toi maintenant de remplir ta part du contrat. »

« Mais j'étais si jeune... » geignit la blondinette dont la voix commençait à s'enrouer de sanglots retenus, « je ne savais pas ce que je faisais. »

« Moi non plus, je ne savais pas ce que je faisais. Et j'ai accepté ma responsabilité. À toi de le faire à présent. »

Quelques larmes s'échapèrent des yeux bleus limpides de Gace. En les essuyant prestement, elle jeta un coup d'oeil autour d'elle pour voir si quelqu'un l'avait vu pleurer. Une chance pour elle, tous les autres clients du restaurant regardaient ailleurs.

« Tu sais que tu ne pourras pas me le cacher éternellement, » siffla-t-elle entre ses dents.

Harry lui sourit en penchant la tête sur le côté.

« C'est fou comme tes émotions changent rapidement. Une minute, tu pleures toutes les larmes de ton corps. La minute d'après, ton visage devient rouge de colère. »

« La tristesse et la colère vont souvent de pairs, Harry Potter, on ne t'as jamais appris ça? Moi qui croyais que tu l'avais déjà vécu...surtout avec les épisodes Black, Dumbledore et Hagrid... » elle laissa ces derniers noms en suspension dans l'air, attendant de voir sa réaction. « Mais bon, je me suis peut-être trompée. »

Si on en jugeait par les narines papillotantes d'Harry, de ses yeux plissés et de ses lèvres pincées, Grace avait vraiment réussi à le mettre en colère.

« Tu y prends plaisir j'espère, » dit Harry dans un murmure terrifiant.

« Si je prends plaisir à quoi? »

« De me voir souffrir. Je te connais Grace. Tu aimes frapper les hommes là où ça fait le plus mal. Tu adores les voir se tasser sur eux-mêmes et se détériorer petit à petit. »

« Je vais te dire quelque chose Harry, » fit Grace en se penchant un peu plus sur la table, comme si elle allait lui révéler un secret, « tu ne me connais pas du tout. Tu crois peut-être que deux nuits passées en ma compagnie t'ont ouvert toutes les portes de mon esprit? Et bien, tu te trompes. »

Sur ses mots, ils passèrent près de cinq minutes à se regarder comme deux chiens de faïences.

« Puis-je le voir? »

« Non! » rugit Harry en donnant un coup de poing sur la table, ce qui fit trembler la tasse de thé. Plusieurs têtes se retournèrent dans leur direction et le coup attira l'attention du serveur qui demanda à Harry s'il voulait une autre tasse de thé, ce qu'il refusa.

« Je vais prendre l'addition, s'il-vous-plaît, » demanda Grace à Wayne (le serveur) avant que ce dernier ne se rétracte face au refus d'Harry.

« Une seule photo, une fois à tous les 4 mois, ce n'est pas assez Harry. »

« C'est pourtant ce que nous avions conv... »

« Je me fiche de ce qu'on avait dit il y a quatre ans ! » le coupa la jeune femme d'un ton tranchant. « C'était il y a quatre ans ! Les choses ont changé. Tu as changé. J'ai changé. »

Harry n'osa pas la regarder lorsqu'il rétorqua :

« Ce n'est pas toi qui me dérange dans tout cela. C'est ton mode de vie. Change-le et je te permettrai de le voir. »

Le serveur apporta l'addition de Grace et s'éloigna un peu, attendant, les bras croisés, qu'elle le paie.

« Mon mode de vie c'est ce qui fait de moi qui je suis, Harry. Je ne peux pas le changer du jour au lendemain. Il me faut du temps. »

Elle fouilla dans son sac à main à la recherche de sa carte de crédit. À la place, elle tomba sur la photo. Seth était assis sur une chaise, un ourson dans les mains, et il souriait à la caméra, en envoya la main et en donnant des baisers à son ourson. Il était si beau et innocent. Ses cheveux avaient la même couleur que les siens. Elle caressa amoureusement le visage de son fils, avant de prendre la carte de crédit et de la remettre au serveur.

« Tu sais Harry, un jour il découvrira le pot-aux-roses, et il t'en voudra pour ça. Il va te haïr. Rien ne peut séparer une mère et son fils. Tu entends ? Rien. » Et elle se leva, rassemblant le peu de dignité qui lui restait avant de quitter les lieux.


Georgia Dursley n'étais peut-être pas la personne la plus intelligente au monde, mais elle savait lorsque quelque chose n'allait pas, et selon elle, son neveu n'allait pas bien. Pendant toute l'heure du dîner, il n'avait fait que picosser dans son assiette, regardant Seth comme si celui-ci allait disparaître à tout instant.

Par après, ils avaient pris leur bain ensemble, ce qu'Harry ne faisait jamais, puis il lui avait raconté pour près d'une heure trente d'histoires avant de l'embrasser et de lui souhaiter bonne nuit.

C'est ainsi que, lorsqu'elle descendit à 2 heure du matin pour prendre un petit en-cas, ne fut-elle pas surprise de voir Harry assis dans un fauteuil en cuir dans le petit salon. Il avait allumé un feu et son regard se perdait dans les flammes qui dansaient dans la cheminée. À la main, il tenait un verre ballon dans lequel devait se trouver un alcool quelconque.

Tout en serrant son peignoir autour de ses reins, Georgia entra discrètement dans la pièce, sur la pointe des pieds.

« Il y a du brandy sur la table si tu en veux, » lui parvint la voix d'Harry, empâtée par le breuvage.

« Qu'est-ce qui te ronge, mon petit? » questionna la vieille dame, inquiète. Sans même un coup d'oeil au brandy, elle alla s'asseoir dans le fauteuil situé le plus près possible de celui de son neveu. En se penchant, elle lui prit son verre des mains et le déposa sur la table circulaire qui trônait au milieu du salon.

Harry ne la regardait toujours pas. Ses yeux fixaient un point imaginaire dans l'âtre. Il semblait y voir quelque chose qui le hantait.

« J'ai donné la photo aujourd'hui, » expliqua-t-il dans un murmure à peine compréhensible.

« La photo? Quelle photo? » Georgia était de plus en plus inquiète. Jamais elle n'avait vu son neveu aussi catatonique. Il avait l'air complètement perdu et lui faisait penser au petit garçon qu'il était autrefois, mais en pire.

« Celle que tu as prises il y a environ deux semaines. Tu sais, celle ou Seth tenait Eelou dans ses bras et qu'il l'embrassait en souriant à la caméra? »

Georgia rapprocha son fauteuil d'Harry et lui toucha la joue, dans un geste maternel.

« Ce n'est pas grave si tu as donné la photo, » essaya-t-elle de le rassurer. Puis, tout en lui prenant la main, « ce n'est qu'une photo, après tout. »

« Je l'ai donné à Grace, » fit le jeune homme comme s'il n'avait pas entendu ce que venait de dire sa tante.

« Qui est Grace? »

Cette fois, les yeux émeraude d'Harry se détournèrent du feu et se plantèrent dans ceux bruns et bienveillants de Georgia.

« La mère de Seth. »

Georgia soupira et elle regarda leurs deux mains jointes. Elle ne savait pas pourquoi mais cela ne la surprenait pas vraiment.

« Je...je croyais qu'elle s'appelait Candy, » dit-elle en le questionnant du regard.

« C'est ce qu'elle m'avait dit. Mais j'ai appris son véritable nom lors du procès pour la garde de Seth. »

« Mais... » et là-dessus Georgia hésita. Elle ne voulait pas trop aborder le sujet, mais étant donné qu'Harry avait déjà ouvert la boîte de Pandore, elle ne voyait aucun mal à la laisser ouverte un peu plus longtemps, « tu m'avais dit qu'elle avait disparu ; que tu n'avais plus aucune nouvelle d'elle. »

Harry lâcha la main qui le tenait, reprit son verre sur la table,et se cala dans son fauteuil. Il prit une gorgée de son breuvage ambré et il se passa une main dans les cheveux, comme si ce seul geste allait lui donner le courage qui lui manquait pour raconter cette histoire.

« Grace et moi, on s'est arrangés hors-cour. Elle m'a révélé qu'elle ne voulait pas vraiment de l'enfant et que ce qu'elle désirait, c'était de l'argent. Elle a fixé son prix : 30 000 Galléons d'or, plus une photo de Seth à tous les quatres mois. Mais depuis un an environ, elle a commencé à vouloir voir Seth. À chaque rencontre, elle me demande si elle pourra le voir bientôt. Je lui ai dit que j'accepterais si elle changeait sa façon de vivre, mais... »

« Mais elle ne veut pas, » compléta Georgia à la place de son neveu. Cette dernière supposa que l'instinct maternel de Grace s'était probablement développé au cours de la dernière année et, qu'à présent, elle regrettait son geste d'avoir ainsi vendu la garde exclusive au père de son enfant. Malgré elle, Georgia eut un élan de compassion pour la jeune maman. Elle aussi avait perdu ses enfants et elle savait à quel point cela faisait mal. Et même si Grace devait imputer cette perte uniquement à elle-même, elle ne devait pas moins en souffrir.

« Tante Georgia? » l'interpella Harry qui s'était de nouveau penché vers elle. « Est-ce que tu crois qu'il existe un lien plus fort entre une mère et son enfant, qu'un père et son enfant? »

« Je ne pourrais pas te le dire, Harry. Je n'ai jamais été un père. Mais je crois que ce lien dépend vraiment du parent et de l'affection qu'il porte à son enfant. »

Harry sembla réfléchir à cela et son regard se perdit de nouveau dans les flammes.

« Est-ce que tu crois que Seth va me haïr quand il découvrira que c'est moi qui interdit à sa mère de le voir? » souffla le jeune homme.

« Je ne vais pas te conter d'histoire, Harry, alors je vais être franche. Oui, il va te détester si tu attends trops longtemps pour le présenter à sa mère, c'est moi qui t'le dit. »

« Mais qu'est-ce que je peux faire, alors? »

« Pour commencer, tu vas arrêter de gémir, c'est compris? Ça n'a jamais aidé personne et ça ne t'aidera pas plus maintenant. Si tu veux pas que Seth passe trop de temps seul avec sa mère, tu n'as qu'à contrôler les visites. »

« Contrôler les vi.. »

« Ne m'interromps pas, » l'averti la grosse femme d'un air exténué. Après tout, il était 2h30 du matin, elle avait faim et elle avait un neveu pleurnichard sur les bras.

« Ce que je veux dire par 'contrôler les visites', c'est que vous pouvez faire une petite sortie tous les trois ensemble,une fois de temps en temps. Puis, graduellement, vous pourriez le faire plus souvent, et peut-être que, d'ici quelques mois, Seth pourrait aller dormir une nuit chez sa maman, tout seul avec elle. »

« Crois-tu que Grace sera d'accord? »

« Crois-moi mon garçon, » le rassura Georgia en se levant et en replaçant le fauteuil à sa place, « une vraie mère ferait n'importe quoi pour voir son enfant, même s'il s'agit que d'une seule petite minute, c'est moi qui t'le dit. Allez... bonne nuit, » dit-elle en l'embrassant sur le front.

Juste avant de quitter la pièce, la vieille dame se retourna et contempla son neveu qui n'avait pas bougé d'un pouce. En fait, il avait repris la même position qu'il avait lorsqu'elle était entrée dans le salon une demi-heure plus tôt. Avec un léger sourire dansant sur ses lèvres, Georgia décida tout de même de faire une halte aux cuisines avant d'aller se coucher. Après tout, c'était pour ça qu'elle était descendue en premier lieu...


Je tiens à dire que, selon moi, c'est Hagrid qui va mourrir dans le dernier livre d'Harry Potter. C'est pourquoi je l'ai intégré dans ce chapitre.

Bisou,

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