Chapitre 6

L'homme se tenait en face d'eux. La veste qu'il venait de jeter appartenait à l'un des membres d'une équipe d'Atlantis.

« Qui êtes-vous ? demanda le Colonel Sheppard. Pourquoi nous garder prisonnier ? »

L'homme ne répondit pas, il ne faisait que les observer.

« Ok, vous ne voulez pas répondre. Ca serait bien qu'on fasse connaissance c'est tout. Ce n'est pas qu'on aime pas où vous habitez, mais ça manque de confort, ajouta Sheppard.

Mon nom est Teyla Emmagan, voici…Commença Teyla.

Je sais qui vous êtes, la coupa l'homme. Vous venez d'Atlantis, c'est tout ce qui importe. Je veux l'exacte location de Cité des Anciens, ajouta-t-il froidement.

Vous arrivez un peu tard, les Wraiths ont déjà détruit la Cité, » répliqua Sheppard.

L'homme laissa apparaître un sourire ironique sur son visage.

« Si c'est réellement le cas, vous n'aurez donc aucune raison de me refuser ce que je vous demande. Ce genre d'édifice, quand il explose, doit laisser beaucoup de débris derrière, ricana-t-il.

Tous les débris sont sous l'eau, vous perdez votre temps, il n'y a rien à voir, assura Sheppard.

Ca c'est à moi dans juger. Je sais que la Citée des Anciens n'a pas été détruite, ce n'est qu'une ruse de votre part pour échapper aux Wraiths. Vous aurez donc du mal à me convaincre du contraire. En revanche, ça, » l'homme s'empara du manteau et le lança à Sheppard « devrait vous convaincre ! Il s'agit du manteau d'un certain Major Lorne. Il était avec trois de ses équipiers lorsqu'ils ont été capturés par les Wraiths. Ils étaient à votre recherche. Maintenant c'est à vous de choisir : soit vous coopérez et nous ferons en sorte de sauver vos amis, soit j'annonce une bonne nouvelle à la reine des Wraiths qui décidera alors d'organiser un festin. C'est à vous de décider.

Qui nous dit qu'ils ne sont pas déjà morts ? L'interrogea Sheppard.

Moi, uniquement moi, lui répondit l'homme dans un sourire.

Si je n'étais pas dans cette cellule je te tuerais de mes propres mains, » s'écria Ronon s'avançant subitement pour faire face à l'homme.

Ce dernier parut surpris, puis une vague d'amertume, ou de tristesse passa devant ses yeux.

« Ronon ! Je croyais que tu étais mort, laissa-t-il échapper.

Tu le seras bientôt », répliqua Ronon, contrôlant difficilement la haine qui s'emparait de lui.

L'homme ne répondit pas. Il semblait grave tout à coup, perdu dans ses pensées. Lorsqu'il releva les yeux, se fut pour les poser dans ceux de Ronon, puis il quitta la pièce et referma la porte derrière lui.

« Est-ce que je viens de rater quelque chose ? S'exclama McKay. Vous vous connaissez ?

Son nom est Birkham, Birkham Viel. On a servi ensemble sur Sateda, on a grandi ensemble, raconta Ronon revisitant sa mémoire.

Vous pouvez peut-être ressasser le bon vieux temps et essayer de nous faire sortir d'ici ? Proposa Sheppard qui perdit son sourire lorsqu'il croisa le regard glacial de Ronon.

Si je sors je le tuerais de mes mains, rectifia Ronon.

Et bien je crois qu'on n'est pas prêt de sortir, soupira McKay.

Que s'est-il passé ? Je veux dire entre vous. Demanda Sheppard.

Il a été capturé par les Wraiths peu de temps avant moi », raconta Ronon.

Il se sentait trahi. Il aurait confié sa vie à Birkham et aujourd'hui ce dernier semblait parfaitement connaître les Wraiths.

« Il y a peut-être une explication, sous entendit Teyla. Si réellement il était au service des Wraiths, pourquoi ne nous aurait-il pas déjà emmené auprès d'eux ?

Ce n'est pas faux », acquiesça Sheppard.

Mais Ronon ne voulait rien écouter. Rien ne pouvait justifier le comportement de celui qu'il avait pendant si longtemps appelé « son ami ». Birkham avait fui lorsqu'il avait croisé son regard. Ce n'était qu'un lâche !

Il fulminait intérieurement, il avait du mal à contrôler ses sentiments. Il y avait un part de lui, une part enfouie derrière cette haine, qui était heureuse de savoir Birkham en vie. Ce sentiment lui donnait l'impression de se trahir lui-même. Comment pouvait-il être content qu'un humain au service des Wraiths, soit en vie ?

Trop occupé par son duel intérieur, Ronon n'entendit pas la porte s'ouvrir. Il ne s'aperçut de la présence de l'étranger que lorsqu'il entendit le tintement des verres et de la carafe d'eau que le geôlier leur apportait.