Chapitre 13.
Hermione sortit en trombe du salon de son professeur, pétrie de rancoeur et d'animosité.
Comment ce connard avait-il pu agir de la sorte aussi impunément avec sa vie alors qu'elle, n'avait accéder à ce souvenir bref que par pur imprévisibilité ?
Snape quant à lui, était monté à l'étage, tournant en rond dans sa chambre, la seule pièce sans doute où ne persistait pas la sale présence de ce parasite nommé Hermione Granger ! Oh oui, il s'était tant trompé à son sujet !
Elle était comme tous les autres : d'une curiosité maladive et malsaine à son égard, et elle finirait par agir de la même façon qu'eux. Elle le jugerait sans rien savoir de plus, par facilité.
Ah ça, il la connaissait la chanson !
C'était si évident que la réputation de salopard qu'il se traînait ne pouvait que reposer sur des bases solides ! Severus Snape le mangemort, celui qui embrasse goulûment la bague de Voldemort par égocentrisme et fascination, par curiosité et haine de son sale connard de père, il ne pouvait pas être autre chose que ce que l'on disait de lui, n'est-ce pas ? Et comment avait-il pu avoir la naïveté de penser qu'elle, Hermione Granger, pouvait le comprendre, alors que cette petite sotte avaient deux parents moldus qui la chérissait ? Elle ne savait pas ce que c'était, la violence, elle était bien trop innocente pour ça ! Jamais elle ne pourrait se mettre à sa place ni entrevoir pourquoi il avait fait la connerie de suivre ce putain de mage noir. Personne ne le pouvait ! Des Tobias Snape, il n'y en avait eu qu'un au monde, et il se l'était coltiné toute sa foutue existence ! Par Merlin, il défiait quiconque pouvant ressortir indemne de ce taré !
Alors oui, il s'était mit à genoux devant lui et il l'aurait refait sans hésiter si ça n'avait pas entrainé la mort de Lily ! Et même encore maintenant, il était d'un égoïsme sans nom, car il n'y avait eu que sa mort pour le faire changer de camp, pas même un quelconque sens de la moral ! Il n'était qu'un connard, rien de plus !
Son trépas lui avait enfin fait comprendre ce qu'elle s'était pourtant évertué à lui répéter encore et encore sans qu'il n'ait voulu l'entendre de son vivant : la haine de son père était trop présente pour faire place à l'amour dans son coeur, même s'il en était digne.
Sauf qu'il en doutait, tous les jours depuis son changement de camp. Tous ces jours merdiques, il les maudissait car ils n'étaient habités que par son doute ! Même avec la preuve devant ses yeux se matérialisant au sein du corps sans vie de la seule personne qui avait cru en lui, la seule personne qui lui avait accordé un tout petit peu d'amour, il en doutait. Et maintenant, Hermione avait vu son vrai visage !
Et elle n'était pas comme Lily, personne ne l'était, personne ne croyait en lui et il aurait préféré que personne n'assiste à ce moment de faiblesse non plus.
Le jour où il s'est mit à genoux devant le Lord Noir représentait aussi le jour où il avait admis sa défaite, le jour où il avait accordé à son père la possibilité d'étendre son mal. Elle lui avait volé ce moment, pour assouvir sa curiosité et il la détestait pour cela !
Alors qu'il continuait de créer un trou dans le parquet tant il tournait en rond, la porte s'ouvrit avec une force telle qu'elle menaça elle-même de sortir de ses gongs.
« Vous avez joué avec ma vie ! venait-elle de s'exclamer en une voix terrifiante.
_ Vous avez joué avec mon passé ! accusa-t-il à son tour, toute dents dehors.
_ Je ne vous ai demandé qu'une chose, une seule ! Et vous l'avez piétiné avec votre égo et votre suffisance !
_ Je vous ai rendu service ! Vous par contre, vous vous êtes contentée de violer mon intimité.
_ Oh je vous en prie, vous et vos croyances ! Vous pensez savoir tout mieux que tout le monde, ce qui est juste et ce qui ne l'est pas, mais ce que vous avez fait n'a rien de légitime vous entendez ? Rien de ce que vous prétendrez ne changera ça.
_ Faites votre victime Miss Granger, et ce autant que vous le voulez, cela ne changera rien au fait que vous avez fourré votre pif là où vous ne le deviez pas, comme d'habitude ! »
De rage, Snape poussa ce qui était son corps habituel. Agacé, Hermione en fit de même, avec plus de force, ce qui fit Snape vaciller un peu plus.
« Qu'est-ce que vous cherchez, l'humiliation ? Vous m'avez déjà assez bafoué comme ça vous ne croyez pas ?
_ Et comment diable aurais-je pu faire une chose pareille au détour d'un putain de couloir entre la salle de classe de cette dégénérée de Trelawney et la salle commune des Serdaigle ? s'exclama Hermione, la voix déraillée. Comment aurais-je pu violer quoique ce soit alors que je n'ai rien choisi ! »
« Au détour d'un couloir » ? Mais sa pensine ne se trouvait absolument pas dans un couloir et encore moins à Poudlard !
« Vous allez me dire que c'est de ma faute si en ramassant vos parchemins, ce souvenir est venu à moi ?! Allez-vous aussi m'accabler pour avoir mangé, pissé, chié dans votre corps ? Qu'est-ce que je dois faire ou ne pas faire pour correspondre à vos envies de sale égoïste ? »
De nouveau, Hermione poussa son propre corps, mais celle fois, Snape ne réagit pas. Il en tangua de nouveau, mais son visage ne reflétait plus que stupeur et épouvante. Il s'était trompé… Seigneur, comment avait-il pu se tromper ? Il peinait à croire que cela n'avait été qu'un banal accident, et pourtant, lui aussi, avait eu un sale petit souvenir qui s'était insinué en lui. Une fois. Il avait vu le visage du Basilic dans un miroir. Et ça ne lui avait pas appartenu.
Il s'était fourvoyé comme il l'avait rarement fait, accordant des intentions à la jeune femme qui n'étaient rien d'autre que le reflet de sa conception erronée de lui-même. Seigneur, il avait un grand problème, plus grand que ce qu'il s'était imaginé. Merde, comment avait-il pu faire ça ?
Il cligna des yeux pendant que Hermione hurlait sur lui, et se retrouva alors face à elle, face à son vrai corps de Gryffondor en chair et en os en un autre clignement.
Snape ferma la bouche qu'il avait d'ouverte, réalisant l'état de sa gorge serrée par l'émotion, son coeur battant la chamade, la chaleur de son visage en lien avec la colère ressenti par la jeune femme et ses yeux brulants. En se retrouvant dans son corps de nouveau, Hermione ouvrit la bouche de stupeur avant de fulminer littéralement. Elle s'approcha de Snape jusqu'à ne plus se trouver qu'à quelques centimètres de lui à une vitesse en adéquation avec tout son ressentiment.
« Je vous interdit de ressentir de la compassion envers moi, cria-t-elle, pas après votre crise de nerfs, pas après… »
Impulsivement, Snape s'empara de sa chevelure éparse afin de l'amener à lui en un baiser intense. Hermione en garda les yeux ouverts de stupeur tandis que les paupières du sorcier restaient fortement closes. Elle voulut s'éloigner de lui, pour continuer à lui hurler dessus.
Parce qu'elle lui en voulait ! Elle lui en voulait tant d'avoir insinuer ces horreurs, d'avoir rompu avec Ron, même s'il ne la méritait pas, même si les apparences jouaient contre lui. Ne l'avait-il pas trahi ? Il n'avait pas le droit.
Hermione parvint à s'écarter vivement de lui, prête à vociférer de nouveau, ses yeux lançant des éclairs vers les siens qu'il avait ouverts en même temps. Pourtant, rien ne sortit de sa gorge.
Elle ne savait plus vraiment où elle était, ce qu'elle était censé faire. Snape avança vers elle d'un pas prudent, hésitant.
Lui-même était complètement perdu. Elle l'avait touché, il avait tellement eu envie de s'excuser sans y parvenir pour autant. Il ne savait plus ce qu'il devait faire pour revenir en arrière, pour être entendu, pour qu'elle comprenne vraiment qui il était vraiment, et qu'il n'avait pas envie d'être ce connard qu'il était pourtant certain de faire subsister à travers ses actions.
Elle leva alors son visage vers le sien, plus vraiment sur de vouloir réfléchir à ce pour quoi elle lui en voulant tant. Il sembla hésiter, s'avançant encore juste un peu, se penchant, puis reculant, une fois, puis deux, comme s'il la testait, comme s'il voulait savoir vraiment ce qu'elle voulait. Elle l'observa faire sans un geste, sans un mot, sans reculer non plus… Il ignorait dans quel guêpier il était en train de mettre les pieds, et manqua de se sauver, avant de remarquer qu'elle fixait sa bouche, qu'elle attendait avec désir le baiser suivant.
Alors, avec impulsion, il s'empara de nouveau d'elle. Mais c'était cette fois, différent, légèrement plus doux, plus lent, plus patient. Il l'explorait avec langueur et minutie.
Hermione et son fichue caractère boudèrent un temps, n'osant avouer que c'était un des baisers les plus agréables qu'elle n'avait sans doute jamais reçu. Son coeur rata un battement lorsqu'elle sentit sa main dans le creux de ses reins, et ces sentiments qu'il semblait lui livrer, entre pardon, entre honte, peur, doute et passion interdite.
Cette tempête émotionnelle commença à l'atteindre, et peu à peu, elle lâcha prise… Pas assez vite néanmoins, puisqu'il se recula de nouveau, de quelques millimètres.
A quoi pensait-il en faisant un truc pareil ?
Il venait d'embrasser une élève, Hermione Granger. Il l'avait embrassé deux fois même, et pour quoi ? Pour une pure connerie qu'il avait faite, pour de mauvaises intentions qu'il lui avait prêté, pour se faire pardonner peut-être ?! Non mais à quoi jouait-il ? Snape avait honte de lui, honte de s'être laissé embarquer de la sorte, lui qui était d'ordinaire si maître de ses actes. Et s'il avait mal interprété de nouveau ? Après tout, il s'était bien trompé une fois, pourquoi pas aussi maintenant ?!
Sveerus Snape n'était pas habitué à se tromper et encore moins, à en avoir la preuve inéluctable sous les yeux. Cela n'excusait cependant rien, et il ouvrit la bouche, prêt à prendre congé d'elle, prêt à se confondre en excuses et à s'enfuir, loin. Elle devait le détester n'est-ce pas ? Oui, elle le devait !
Hermione lui agrippa le biceps avant d'enrouler son bras droit vers sa nuque et de l'embrasser à son tour. Ne sachant pas comment résister plus d'une demi seconde, il affronta l'assaut en posant sa paume sur sa joue, glissant peu à peu ses doigts dans ses boucles, tout près de sa nuque. Elle frissonna sous ce toucher et lâcha elle-même son bras et son cou pour passer ses mains dans sa chevelure sombre.
Ils étaient en train de s'enfoncer dans la folie, il n'y avait pas d'autres mots. Ce qu'ils faisaient relevait de l'inconscience pure !
Il s'avança contre elle, et elle suivit ce mouvement, reculant, puis se percutant, tant leurs appétits communs était grand. La passion et le caractère transgressif, fou même les rendaient encore plus ardents de l'autre.
Snape n'était habité que par cette question : pourquoi ? Elle devait le haïr, comme il se détestait, pour avoir ployé le genou, pour avoir détruit sa vie, trahi sa parole. Ce n'était pas juste.
Il crevait d'envie de le lui hurler, de le détester, de le repousser. Il fallait qu'elle le fasse, elle qui avait tout vu ! Elle qui avait assisté à l'apogée du pire en lui !
Hermione sentit l'hésitation dans son baiser, et y mit alors encore plus de conviction, plus d'intensité si ce n'était possible. Snape se perdit alors dans le cours de ses pensées, la seule conviction raisonnant à ses oreilles étant que cette situation était un véritable désastre.
Alors autant plonger jusqu'au bout, non ?
Hermione lui attrapa la nuque et les firent reculer jusqu'à en tomber dos le premier en travers de ce lit où elle avait retrouvé son corps la première fois. Snape accusa la chute en tendant les bras de part et d'autre d'elle.
Lorsque leur baiser cessèrent, ils se retrouvèrent ainsi à bout de souffle, se fixant comme deux statues de cire, plus vraiment certains ni même conscients.
Ils ne pouvaient pas parler.
Parler reviendrait à admettre, admettre reviendrait à reprendre contact avec la réalité. La réalité étant que cette jeune femme sous lui était Hermione Granger, que cet homme la surplombant était Severus Snape et qu'ils avaient envie l'un de l'autre à en crever depuis des semaines, depuis des mois, peut-être même plus.
Car sous cette haine se cachait autre chose. De l'admiration peut-être ? De la reconnaissance, un espère de respect qu'ils étaient incapables de se transmettre ?
Oh ils étaient si différents après tout !
Snape y songea en migrant son nez vers son cou, inspirant avec profondeur pour ne pas céder à cette envie pressante. Il accusa le coup, les paupières fermés, les poings serrés. Hermione soupira imperceptiblement en se tournant, juste un peu afin de papillonner ses lèvres le long de la ligne de sa mâchoire.
« Arrêtez, murmura-t-il. »
Elle ne l'écouta qu'à peine, sa bouche se perdant sur sa joue, puis sur le coin de ses lèvres. Severus bougea ainsi un peu son visage vers elle, chatouillant ses lèvres tentatrices avant de saisir l'inférieur, puis de le regretter aussitôt.
« Arrêtez, supplia-t-il presque contre elle alors qu'elle lui mordillait à son tour cette partie charnue. »
Hermione se fit surprendre par sa langue qui vient caresser la sienne, à peine une demi seconde après cette demande au bord du désespoir. Son soupir se mue presque en gémissement, et ses mains migrèrent sur son torse avec une lenteur transformant ce mouvement en caresse doucereuse. Il voulu s'en saisir pour la faire cesser, plaquant sa main droite, puis l'autre de part et d'autre de son visage.
Mais sa force l'abandonna lorsqu'elle trouva le moyen s'enlacer leurs doigts. C'était si tendre, si délicat. Pourquoi faisait-elle ça ?
« Détestez-moi, la conjura-t-il sans qu'elle ne parvienne à cesser ses attentions. »
Snape sentit la négation avec le mouvement de sa tête avant qu'elle ne passe sa bouche sur son menton, sa maxillaire, ses pommettes avec une appétence claire, mais aussi une tendresse déstabilisante.
« J'ai rompu avec votre petit ami, argua-t-il avec difficulté. »
Hermione continua ainsi à passer sa bouche sur chaque centimètre de sa peau, caressant ses doigts entre les siens, le faisant plonger, chaque seconde plus encore.
« Je vous ai trahi, j'en ai profité… »
De nouveau, elle nia et il le sentit cette fois à ses mèches bouclés qui caressèrent sa peau avant que ses expirations profondes ne réchauffe son visage.
« S'il vous plait, finit-il par la supplier alors qu'elle l'entraînait dans un nouveau baiser trop doux pour lui.
_ Non, murmura-t-elle sans s'en rendre compte. »
Elle n'avait pas le droit de l'aimer, il n'en était pas légitime, jamais il ne le pourrait ! Mais Snape était un homme égoïste, du moins, il en était convaincu. Il voulait la faire regretter de lui accorder cela alors qu'il ne le méritait pas. De nouveau, il plaqua ses poignets avec force contre le matelas et lui donna un baiser, musclé cette fois, ne laissant aucune place pour la tendresse.
Il fallait qu'elle comprenne où elle mettait les pieds !
Hermione remua ses mains afin d'y mettre plus de circulation.
Elle n'était pas dupe. Elle comprenait très bien ce que Snape fabriquait, tout ce tourment qui l'habitait. Elle ignorait comment, mais elle le savait. Cela lui avait parut tout simplement clair, car il lui avait tout raconté.
Elle avait vécu une de ses missions en première ligne, elle savait tout de lui : comment il aimait son café le matin, son plat préféré, le prénom de sa mère, les sales habitudes de son père moldu, ses regrets, ses choix, tout. Il n'aspirait qu'à ce qu'on le haïsse à la hauteur de son propre dégout de lui-même, mais elle n'y arrivait pas.
Elle en était incapable. Et il avait beau la supplier, elle ne le pouvait pas. Snape desserra sa prise en sentant un picotement dans sa paume. Lorsqu'il quitta sa bouche pour observer sa main, intrigué, il y vit une légère coupure à peine cautérisée par un amas de sang séché. Cette blessure superficielle venait de se rouvrir, laissant une vilaine trace autour du poignet de la jeune Gryffondor.
« Je me suis coupé en ramassant le bocal en verre tout à l'heure. »
Hermione prit ainsi sa main, et Snape l'observa caresser cette entaille avec soin. Il ne cessait de la fixer, comme hypnotisé par sa patience et son calme. Comment pouvait-elle faire preuve de tant d'humanité à son égard ?
« Je ne le mérite pas, finit-il par laisser échapper, les lèvres pincées juste après cette affirmation qu'il regrettait d'avoir formulé.
_ Vous avez agit comme un sale con, attesta Hermione d'un ton presque attendrit. Mais je commence à vous connaître maintenant, vous étiez blessé.
_ Et je vous ai blessé, conclut-il. Maintenant, regardez où nous en sommes. »
Snape soupira alors qu'Hermione venait de se mettre sur les coudes, réalisant soudain qu'il se tenait entre ses jambes écartées, que son chemisier était aussi dérangé que le reste et qu'ils avaient tout deux quelques rougeurs à des points bien trop stratégiques.
Snape détourna les yeux, déglutissant pour avaler avec difficulté cette boule d'émotion coincé dans sa gorge. Il n'avait pas envie qu'elle ait le sentiment qu'il l'utilisait, même si les impressions jouaient contre lui.
« C'est… c'est si difficile, admit-il en un rire sans joie.
_ Je sais, le rassura Hermione en une voix consolante, lui serrant le bras pour témoigner de sa compassion face à son tourment.
_ Vous n'imaginez pas Hermione, vous savez tellement tout de moi. »
En guise de réponse, elle lui envoya un léger rictus attendrit, et il se laissa d'avantage choir sur elle, plus par fatigue musculaire qu'autre chose. Hermione glissa ses doigts contre sa joue qu'elle caressa avant qu'il n'ose enfin la regarder de nouveau.
« C'est ridicule, n'est-ce pas ? lui souffla-t-il.
_ Non, nia-t-elle avec un peu plus de conviction. Non, ça ne l'est pas.
_ Je suis désolé, lui glissa-t-il en posant son front contre le sien, les yeux clos. Vous pouvez me détester, vous avez le droit vous savez. »
Hermione eut un léger sourire en niant de la tête.
« On dirait que vous voulez que je le fasse, lui glissa-t-elle en caressant son nez contre son visage.
_ Je pense que ce serait plus sage, affirma-t-il. »
Sans le vouloir, Hermione rit un peu contre lui, sans prendre conscience qu'elle continuait de choyer sa joue et de s'attarder sur la ligne de son menton et de sa mâchoire.
« Ça ne fonctionne pas comme ça Severus, lâcha-t-elle avec un naturel déconcertant.
_ Pourquoi ?
_ Votre plat préféré est le rôti de magret de canard, vous détestez les endives et le chou rouge, vous servez le bien sur votre temps libre en plus de lire des tonnes de fiction d'horreur moldu, vous vous mettez en danger en refusant de vous attribuer de quelconque mérite et vous culpabiliser sans arrêt. Je connais tout de vous, vous avez raison, alors la question serait plutôt pourquoi je ne pourrais pas apprécier ces petites choses de vous en conséquence, mmmh ? »
Snape soupira, d'un lâcher prise terrible. Il s'accouda sur son côté droit tout en restant allongé sur elle, magnifié par l'énigme Hermione Granger. Cette même Hermione qui semblait s'amuser bel et bien de lui et de ses craintes, elle qui était si belle là, sous cette lumière, sous le poids de son corps contre le sien, avec son sourire et ses joues rouges.
« Et vous, vous êtes perspicace, intelligente ainsi qu'une véritable hystérique.
_ Je suis censée prendre ça bien ? demanda-t-elle, une pointe d'amusement dans sa voix. »
Snape hocha la tête et ils se rejoignirent en un sourire complice. Il passa une mèche de cheveux derrière son oreille et elle continua de caresser son visage en suivant la courbure de son nez.
« Alors… vous ne voulez définitivement pas faire cet effort de me mépriser comme avant ?
_ Désolée, mais non, lui dit-elle en posant sa bouche furtivement sur le bout de son nez.
_ Vous ne faites pas d'efforts, Miss Granger murmura-t-il en inspirant son parfum, envouté.
_ Je sais, se joua-t-elle de lui.
_ Et je commence même à me demander si vous n'aimez pas qu'on se prennent le bec, quelque part ?
_ Moi ? rit-elle nerveusement.
_ Oui, vous. »
Snape se redressa avant de glisser sa main, puis son pouce sur sa lèvre inférieure. Ce mouvement, plus sensuel, la fit languir et elle osa fermer les yeux un instant, afin de mieux s'en délecter.
« Vous aimez aussi que je vous embrasse, n'est-ce pas ? lui demanda-t-il en chuchotant. »
Le regard que lui envoya Hermione en retour se teinta d'autant d'embarras que de désir.
Fier de son coup, Snape se pencha de nouveau sur elle avant de se saisir de son visage en une poigne et de l'embrasser avec intensité.
Hermione gémit contre sa bouche, sentant ses doigts accroché à ses joues.
« Je sais ce que vous appréciez par dessus tout vous savez, lui susurra-t-il.
_ Comment ?
_ Nommez ça comme mon sixième sens, mais je suis sure que là… »
Les yeux de la jeune femme roulèrent dans leurs orbites lorsqu'il posa ses lèvres sur un point de son cou, tout près de son oreille d'une sensibilité extreme, qui la fit haleter.
« Et là, ajouta-t-il en caressant ses lèvres contre sa mâchoire, remontant ainsi jusqu'à sa bouche entrouverte d'où s'échappait son souffle court. »
Hermione eut un léger rictus de contentement, avant de dégager le col du sorcier et de caresser sa nuque chaude. Puis, elle descendit ses mains un peu froide contre ses épaules et ses omoplates. Snape prit une profonde inspiration puis la couvrit de légers baisers plus ou moins appuyés.
« Vous frissonnez, frémit-elle.
_ Vous savez bien comme je suis frileux, lui dit-il en passant sa main sur sa chemise, le long de son cou puis de sa ligne jusqu'à son ventre.
_ Vous vous couchez donc sans couverture dans cette maison ?
_Vous savez où cela finira si je la pose sur nous. »
Hermione sourit, touché par sa retenue, sa pudeur, toujours… Elle parvint à sortir sa baguette et à invoquer une large couette qui vint se poser sur ce corps qui se trouvait toujours sur elle, sans pour autant qu'elle n'étouffe sous son poids.
Snape grogna avant de l'embrasser de nouveau, d'un échange profond et plus intime encore. C'est alors qu'elle commença à le déboutonner plus largement, dégageant son torse sous sa redingote et sa chemise. Les boutons étaient nombreux, elle le savait, une quinzaine l'empêchaient de se dévêtir de cette grosse couche de laine. Sa descente était ainsi lente et calculée, avant qu'elle ne retire sa redingote de ses épaules afin de s'attaquer à sa chemise de coton. Là encore, elle fut aussi alanguie, trainante. Ses mains étaient désormais aussi chaudes que le reste de son corps, sa circulation tournant sans doute à plein régime tant son coeur tempêtait dans sa poitrine.
Elle ne put s'empêcher de suivre la courbure de sa taille, surprise par la douceur de sa peau et par sa tiédeur. Il n'avait pas les muscles aussi tendus que ses précédents compagnons de chambre, et elle eut d'autant plus envie de se lover contre lui, associant ses bras à l'étreinte d'un nuage.
Snape n'osait ouvrir les yeux, trop apeuré de s'enfuir de ce moment délicieux. Jusque là, il n'avait connu que des femmes attirés par la magie noire, des sorcières puissantes, mais aussi abruptes et impérieuses. Le coït avait des airs de combat des corps. C'était sportif, charnel, et épuisant.
Mais jamais il ne s'était senti si détendu.
Etait-ce toute cette nourriture qu'elle lui avait fait ingurgité qui le rendait si mollasson ? A moins que ce soit ces heures de sommeil rattrapées, ou le fait d'échapper à son devoir professoral.
Snape souleva la chemise de la jeune femme, juste un peu et passa sa main sur sa taille et ses hanches. Elle n'était pas fine, ni squelettique, peu athlétique et cela ne la rendait que meilleure. Il avait envie de la croquer, et ce besoin envahit son être tout entier comme une vague bouillante d'attachement.
Oui, il s'était attaché à elle. Comment aurait-il pu en être autrement ?
Snape grogna avant de la serrer contre lui, plongeant son visage dans son cou, humant son odeur comme une addiction, son opium à lui.
« J'ai envie de vous bouffer, grogna-t-il contre elle. »
Hermione rit franchement avant de le serrer et d'inverser leur position en le poussant avec douceur sur le côté.
Elle se sentait choyée. Cet échange-là était si différent de tout ce qu'elle avait pu connaitre, entre rudesse et empressement, peur de faire mal ou trop, brutalité et bestialité. Elle se trouva à califourchon sur lui, un peu essoufflée et rougissante. Snape se redressa alors juste un peu et, le regard dans le sien, commença à déboutonner son haut avec elle, jusqu'à ce qu'il tombe sur le sol en un froissement de tissu léger.
Hermione nota qu'il gardait ses yeux droit dans ses prunelles, ne prenant même pas le temps de regarder le reste de son corps.
Comme si ce n'était pas le plus important.
Elle continua de le laisser observer son visage, ses iris, son nuque d'où il passa sa main jusqu'à emmêler ses doigts dans ses cheveux bouclés. Il semblait hypnotisé, et elle réalisa qu'il n'était plus son professeur, plus maintenant. Son regard sur elle était si sensible qu'il valait pour caresse au même titre que ses mains.
Il lui donnait l'impression d'être spéciale, unique.
Avec affection et soin, Snape fit glisser la bretelle de son soutien gorge noir le long de son bras. Elle l'observa faire avant que leurs regards ne se croisent de nouveau. Alors, il l'entoura d'un bras et le lui retira en un habile coup de main dans son dos. Puis, il fit glisser le vêtement contre ses bras afin de l'enlever et le laissa tomber lui aussi.
Hermione fut surprise de la facilité dont il avait fait preuve, trop habituée à ce que les hommes pestent contre les agrafes.
« J'ai eu le temps de m'y habituer, lui glissa-t-il à l'oreille dans son mouvement. »
Elle rit de nouveau puis parvint à lui voler un baiser avant qu'il ne se détache un peu. Il avait senti ses lèvres trembler étrangement contre les siennes.
« Vous voulez arrêter ? lui demanda-t-il avec tendresse. »
Hermione secoua la tête avant de se replonger dans un baiser, plus intense, comme pour cacher quelque chose. Alors, Snape y mit fin une nouvelle fois en lui prenant délicatement les avant bras.
« Qu'est-ce qui ne va pas ? »
Hermione déglutit avant de prendre une légère inspiration et d'oser affronter son visage.
« Je ne suis pas qu'une Gryffondor, n'est-ce pas ? »
Snape fronça les sourcils en penchant la tête. Pensivement, il caressa son visage du plat de l'index, touché quelque part par cette sensibilité apparente.
« Tu es Hermione Granger, pas mon élève, plus depuis quelques temps.
_ Est-ce que vous m'aimez ? »
Décontenancé, Snape arrondit le regard avant d'ouvrir la bouche, puis de la refermer, interdit.
« Je… Je ne sais pas, avoua-t-il. »
Hermione cligna des yeux vers le visage du sorcier.
« Je ne sais pas » ?
Cela lui allait.
Ne pas savoir ne voulait pas dire non. Ne pas savoir signifiait simplement qu'on ignorait la réponse car nous n'avions pas appris assez pour être sur. Et Severus Snape était un homme incertain, peu sûr de lui, mais elle ne douterait jamais de sa sincérité, maintenant qu'elle savait tout.
Snape avait peur de l'avoir effrayé.
Il n'avait pas pu se résoudre à dire oui, il avait beaucoup trop peur de lui faire du mal et lui avec. Et s'il se trompait ?
Il n'avait réussi non plus à lui répondre par la négative, son coeur se serrait déjà à cette perspective.
Cela voudrait dire qu'elle n'était qu'un coup… comme ça ! Que c'était juste du sexe, et il était assez intelligent pour comprendre que ça n'en n'était pas. Il avait déjà eu des relations purement physiques, et ça n'y ressemblait pas.
Alors oui, il n'en savait rien. C'était juste la vérité.
Snape fut surprit de lire un léger sourire assez serein sur le visage de la jeune femme. Elle hocha lentement la tête et traça une ligne invisible sur ton torse jusqu'à sa ceinture. Mais, alors qu'elle s'apprêta à le déboutonner, Snape se saisit de son poignet avec plus de vigueur.
« Pourquoi ? demanda-t-il soudain.
_ Pourquoi pas ? »
Elle ne se l'expliquait pas. Il la touchait, tout simplement, et elle en avait envie, cela devrait leur suffire. Non ?
Snape échangea un long regard avec elle, comme s'il pouvait lire en elle. Elle était si sûre d'elle, de ce qu'elle faisait et avec qui. Aucun doute n'habitait ses prunelles.
Lentement, il desserra sa prise et elle lui sourit de nouveau en défaisant lentement sa braguette avant de défaire son pantalon. Il l'y accompagna, laissant tomber ses chaussures en quelques mouvements, lesquelles s'éclatèrent contre le parquet. Celles d'Hermione suivirent le même mouvement à peine une seconde plus tard.
De son côté, elle sentit ses mains descendre la fermeture éclaire de sa jupe et s'en débarrassa sans plus de cérémonie avant qu'il ne l'embrasse de nouveau avec plus d'empressement afin de la renverser une fois encore. Sa culotte collée ainsi à son boxer, elle pouvait sentir la proéminence qui venait de se former au travers et sourit de satisfaction en s'y frottant. Snape grogna dans sa bouche avant d'empoigner sa fesse et de serrer cette chaire ronde.
Il s'y appuya afin d'accompagner son mouvement et de le renforcer. Leur deux respirations saccadées les firent se séparer, mais nullement stopper cette danse qu'ils venaient tout juste de commencer. Hermione sentit cette chaleur qu'elle ne connaissait que trop bien envahir son clitoris et se répandre en elle, rendant son bas aussi humide que le reste. Vite, elle distingua d'avantage qu'une simple grosseur et leurs deux derniers vêtements ne cachèrent plus rien. Elle se contorsionna pour se débarrasser de sa culotte, sans doute fichue, et lorsqu'elle écarta de nouveau les jambes pour entourer ses hanches, elle haleta. Désormais, elle pouvait sentir toute son anatomie contre elle, encore juste cachée derrière une seule barrière de tissu.
Cette fois, il plaqua ses mains dans les siennes et serra ses doigts autour de ses paumes avant de rendre ses mouvements plus lascifs et explicites. Son regard n'était plus doux, mais noir d'une excitation certaine et d'une envie dévorante de la posséder. Celui de la jeune femme semblait tout aussi brûlant, et elle remonta son pieds afin de baisser avec force le dernier rempart entre sa peau et la sienne. N'y parvenant pas assez vite à son goût, elle grogna et le baissa avec ses mains qu'il venait de libérer.
Hermione migra sa bouche vers son pectoral, remontant jusqu'à son cou alors que sa main droite faisait le chemin inverse, glissant jusqu'à son membre qu'elle prit en main avec suavité. Elle entama alors un mouvement qu'elle ne connaissait que trop bien, mélangeant sagacité et légèreté, comme elle l'avait senti lorsqu'elle habitait son corps avant de l'embrasser de nouveau.
Bouche contre la sienne, Snape haleta, les muscles de ses bras si tendus qu'une large veine en ressorti et que ses poings se serrait avec force. Il grogna avant de prendre en main son cul et de la frotter contre lui, créant ce point de friction qu'il savait si sensible.
Lorsqu'il entendit ce premier gémissement, long et délicieux, ses mains pressèrent encore plus ses fesses. Il descendit alors sa bouche contre sa gorge, puis vers sa poitrine. Hermione continua de bouger contre lui tandis que sa langue semblait dessiner des arabesques sur ses seins, effleurant de temps à autre ses tétons.
Elle porta une de ses mains dans sa chevelure éparse noir, pressant la base de celle-ci avec intensité, mais il continua de descendre encore et encore.
Le coeur de la jeune femme menaçait à tout moment d'exposer dans sa poitrine, son sang pulsant avec force contre son cou. Elle le sentait à ce bourdonnement dans ses oreilles, à cette chaleur étouffante de son corps, c'était comme mourir de désir.
Elle sursauta lorsqu'elle sentit cette bouche glisser contre les lèvres les plus basses de son anatomie. Elle était déjà si émoussée qu'une torture de plus lui semblait n'être que supplice.
C'est alors que sa langue s'immisça en elle, explorant chaque plis de son sexe jusqu'à se frotter contre son clitoris déjà gonflé et sensible.
Hermione émit un second gémissement et porta de nouveau sa main entre cette chevelure entre ses jambes, comme pour le supplier de ne rien arrêter.
Ce qui n'était guère son intention, dans tous les cas.
Il l'avait fait une fois lui aussi en étant dans son corps, il savait exactement quoi faire.
C'est ainsi qu'il glissa entre ses lèvres, titillant son bouton puis manquant de la pénétrer de sa langue avant de laper le point culminant de son plaisir féminin, encore et encore, ne laissant aucun répit à ce joyau qu'elle avait entre les jambes.
Et c'était explosif, le meilleur foutu cunnilingus de toute son existence. Ce n'était ni trop rapide, ni trop franc, encore moins timide. Hermione remarqua à peine qu'elle pressait sa main dans ses cheveux à un point quasi douloureux, mais elle sentit tout de même son sourire fier contre elle.
Elle voulut le gronder pour cette marque de fierté mal placée en criant son prénom, mais celui-ci mourut à mi chemin dans sa gorge serrée. Hermione se laissa retomber entre les deux oreillers, enfoncée plus que de raison dans le matelas de son professeur qui lui dévorait l'entrejambe et l'amenait à des pics de plaisir qu'elle n'avait que très rarement atteint, sentant parfois ses aspirations, quelques légers mordillages, mais surtout sa langue qui allait et venait, naviguant entre son clitoris et l'entrée de sa chatte qui était sur le bord du tsunami. Elle accompagnait son mouvement, se frottant à sa bouche sans même s'en rendre compte, et Snape en grogna de satisfaction avant de porter la main vers son membre qu'il caressa lui aussi.
Il continua de la lécher, encore et encore, jusqu'à ce que ses cuisses se mirent à trembler. C'est alors qu'il se décida à remonter, faisant courir sa bouche contre son corps tout entier marqué de ses baisers.
Hermione frissonnait de plaisir comme elle aurait pu trembler de froid, ne contrôlant plus rien aux réactions de sa peau ni de son corps tout entier.
« Prenez-moi, lui murmura-t-elle en se saisissant de sa nuque pour l'approcher d'elle. »
Snape ferma les paupières une seconde. Si elle ne se calmait pas, il allait finir par venir en un rien de temps, et ce n'était clairement pas le but.
La gouter de la sorte, l'amener à ce pallier de plaisir l'avait aussi excité à un point inimaginable.
« Deux minutes, rit-il presque sans parvenir à reprendre son souffle.
_ Non, s'il vous plait, maintenant, pria-t-elle. »
La jeune femme prit son membre en main, plus gros encore que tout à l'heure. Elle peinait à l'entourer même de sa main, et ne se souvenait pas qu'il était si proéminent, même lorsqu'elle avait cédé à la tentation quelques semaines auparavant.
Elle l'amena à son entrée avec une impatience non feinte, le glissant contre elle, voulant presque le tirer à elle avec une urgence intenable.
Snape sentait son empressement, et toute l'humidité qui s'écoulait d'elle, comme si elle n'attendait que lui.
« Hermione, grogna Snape qui voulait prendre un temps pour ne pas exploser.
_ S'il vous plait, supplia-t-elle de nouveau. Prenez-moi ou…
_ Arrêtez de me… de réclamer comme ça, c'est déjà assez… difficile.
_ Je ne peux plus attendre, conjura-t-elle d'un ton plaintif en remuant sur place comme une droguée en manque de sa dose.
_ Taisez-vous, taisez-vous, répéta-t-il en chuchotant, posant son front contre le sien, les yeux clos afin de lui éviter de jouir comme un adolescent. Taisez-vous je vous en prie. »
Hermione tenta de le renverser afin de faire à sa façon.
Enfin quoi ? Il l'avait léché comme si elle était la meilleure sucette de l'univers magique et moldu réunis, il ne pouvait quand même pas s'attendre à ce qu'elle l'attende sagement après ça !
Cette fois agacé, Snape la maintint de force. Il finit par l'embrasser avec intensité, avec fermeté et vice. Hermione fondit un instant, mais continua de se contorsionner.
Impulsif, il se recula sans mégarde, pressa sa main contre sa bouche et la pénétra.
Hermione en eut le souffle coupé et se figea, un cri bloqué dans la gorge. Snape resta quant à lui une seconde de plus en elle, ébranlé par toute l'ivresse qui prenait place en lui. Il avait envie de la prendre comme un animal, comme il n'avait jamais eu envie de baiser qui que ce soit d'autre en ce monde. C'était fougueux, si sexuel. Le désir, à son état le plus brut, le plus primitif et trivial, mais derrière cela se cachait autre chose, un sentiment plus profond encore.
Il voulait la posséder. Il . voulait la faire crier son nom, qu'elle lui appartienne, pour de bon
Alors, il se mit à bouger en elle, lentement d'abord, avec coeur et profondeur. Peu à peu, il libéra la bouche de la jeune femme qui gémissait, faiblement, puis de plus en plus fort, sans pudeur.
De presque timide, ses vas et vient gagnèrent en intensité au fil des minutes. La couverture qui recouvrait le corps nu de Severus glissait de ses épaules, laissant à la vue de son amante son torse sous tension, blanc de ne voir que rarement la lumière.
Etait-ce… normal que ce soit si bon ? se questionna-t-elle.
Jamais elle n'avait connu pareille symbiose, et il se posa d'ailleurs la même remarque étrange. C'était comme lire dans le livre d'âme de l'autre avec une netteté quasi surnaturelle. Hermione lorgna sur son corps au dessus du sien, en train de leur offrir le plaisir le plus primaire qu'il soit.
Elle le trouvait beau, dans cette position, dans ce corps, ses muscles contractés faits pour épancher leurs appétit de l'autre sans aucune retenu.
Ce qu'elle jouissait de se faire posséder de la sorte !
Comme s'il lisait dans ses pensées, Snape lui prit la main afin de la descendre jusqu'à son membre en train de ravager son intérieur.
« Je sais que tu aime ça, lui grogna-t-il à l'oreille. Sens comme je te prends. »
Hermione se mordit la lèvre inférieure presque à sang.
L'instant d'après, Snape sursauta de douleur. Il ouvrit soudain les yeux pour se retrouver face à lui-même, le corps entier secoué de spasmes d'un plaisir inégalable.
Oh seigneur.
C'était ainsi qu'elle se sentait lorsqu'il la prenait ? Dieu qu'il comprenait maintenant ! Lui aussi, aurait supplier pour ça, et pas qu'un peu !
Hermione comprit plus vite leur changement de corps, et grogna. Oh, il prenait définitivement son pied, nul doute là dessus, c'était même si bon qu'elle n'avait aucune, mais alors, aucune envie d'arrêter, même si ce membre menaçait d'exploser à tout moment. Elle le sentait, cette empressement à la jouissance si retenu.
Hermione reprit sa main et plaqua les deux contre le matelas pour avoir le plein contrôle de la situation.
« Laissez-vous faire, lâcha-t-elle sans hésitation. »
Hermione ne lui laissa pas le temps de réaliser avant de changer d'angle et d'endroit, avec un rythme moins rapide, mais plus fort. Il avait peut-être hésité, mais elle, savait exactement qu'il n'y avait pas matière à prendre de pincettes !
Le regard de Snape s'arrondit de stupeur avant qu'il ne s'enfonce dans son lit, comme s'il y était aspiré.
Par Merlin, c'était humain, ça ?!
Une longue série de bruyants gémissements s'échappèrent de sa bouche sans qu'il ne parvienne à les contrôler alors que son corps était secoué par ses assauts.
« Qu'est-ce que vous faites, pria-t-il, décontenancé.
_ Je nous fais jouir, murmura-t-elle en accélérant le mouvement. »
Hermione s'accrocha à la tête de lit d'une main, l'autre pressant sa fesse afin de l'amener à sa hauteur. Elle sentit sa chaire se contracter autour de son membre et ferma les yeux, la délivrance proche, si proche. Il le sentait à la température surélevé de sa peau, à son empressement, ses jambes contractées, son corps entier tendu et ce serrement qui était en train de le retenir dans son corps, sa chaire intimant la sienne de se déverser en elle.
« Là, pensa-t-elle. »
L'instant suivant, il fut parcourut d'un orgasme retentissant qui lui coupa autant le souffle que la raison. Des étoiles se obstruèrent sa vision, comme s'il était sur le point d'en crever ! C'était éblouissant, effroyablement violent et si perçant qu'elle explosa exactement au même moment, cédant à cette ouragan de plaisir qui sembla ne pas discontinuer, comme si elle n'avait attendu que cela toute sa vie, comme s'il était devenu vital d'expulser ce trop plein de baise.
A la quintessence de la jouissance, ils eurent comme l'impression d'en vivre deux à la fois, leurs corps mélangés en un amas de chair devenu indiscernable.
L'expression « ne faire qu'un » n'aurait jamais pu avoir autant de sens qu'en cet instant. Dans quel corps se trouvait-il durant l'orgasme ? Sans doute les deux à la fois. Snape s'était senti exploser en elle, tout comme elle avait cru virer folle en se déversant dans sa chaire, mais lui comme elle avait aussi senti ce point culminant de possession jusqu'à l'orgasme, cette jouissance d'appartenir à l'autre et cette vague indissociable se répandre dans chaque pores de leurs peaux.
Ressentir l'un était déjà beaucoup. Les deux en même temps relevait du miracle s'il n'avait pas crevé d'une épectase !
Mais peu à peu, leurs respiration communes et un peu plus calme leur indiquant qu'ils étaient bel et bien vivants. L'allure prise par leur coeur ralentit peu à peu, alors, ils n'étaient donc pas morts d'une crise cardiaque.. Snape se rendit compte qu'il avait regagné son corps et qu'il était totalement affalé sur elle, hors d'haleine, esseulé et épuisé. Il finit par se retirer avec lenteur et posa sa tête contre la poitrine à nue de la jeune femme d'où il sentait la respiration se tempérer elle aussi.
Dans un état second, elle caressait machinalement les cheveux et la joue du sorcier, planant encore entre deux mondes qu'elle n'avait pas envie de quitter. Elle sentit la semence de l'homme s'échapper d'elle, mais n'en avait franchement rien à faire pour l'heure.
Elle se sentait si bien, apaisée et sereine.
Elle avait sa réponse désormais.
Ils n'avaient pas couchés ensemble. Elle connaissait le sexe, et ce n'était rien de ce qu'il s'était passé. Ils s'étaient mutuellement fait l'amour avec… une intensité, une émotion certaine, une profonde compréhension et une connivence parfaite. Cela ne leur avait jamais tant fait sens. Vivre ces orgasmes avait sans doute été le meilleur moment de son existence. Autant dire que repenser à un moment pareil ferait briller son patronus jusqu'au confins de l'univers !
L'air rêveur, Snape remonta son visage et embrassa la peau encore humide et salée de la jeune femme qui frissonna. Alors, il se redressa, et chercha du regard cette fichue couette qu'elle avait invoqué plus tôt.
« Revenez, grogna-t-elle en une grimace avant de se tourner vers lui. »
Victorieux, Snape remit la main sur ce qu'il cherchait et la remonta sur elle, et sur lui de ce fait. Une fois revenu à sa hauteur, Hermione s'empressa de se plonger dans ses bras, préférant de loin sa chaleur à celle de cette couverture. Elle remua ses orteils contre sa jambe.
Elle se sentait si bien. Et lui aussi, devait-il l'admettre. Nu comme un ver, soulagé, épuisé à la fois, il avait l'impression de baigner dans une bulle de chaleur, de réconfort et d'amour.
D'amour ?
Snape ferma les yeux à son tour, la main caressant machinalement sa chevelure éparse. Non mais à quoi pensait-il ? Il se faisait trop sensible avec le temps. Il soupira longuement, d'usure comme de bien être de la sentir contre lui. Elle commençait à s'endormir. Il le sentait à sa vigilance qui se baissait, et à sa respiration profonde.
Une minute… Depuis quand faisait-il ce genre de trucs ? Depuis quand restait-il après ?
Il n'eut pourtant pas la force de protester. Son corps et sa tête étaient bien trop fatigués pour réfléchir à toute l'implication de tout ça. Il l'entoura de ses bras avant de définitivement lâcher prise et se laisser tomber dans un sommeil sans rêve.
Hé oui, chez moi, le chiffre 13 ne porte visiblement pas malheur !
Quel lemon mais QUEL LEMON ! J'y ai mis tout mon coeur, croyez-moi ! C'était la réconciliation sur l'oreiller à laquelle personne ne s'attendait, mais qui ne déçoit définitivement pas héhéhé ! Ils ont vraiment de la chance ces deux-là, moi je les envie.
Je crois en tout cas, que ce lemon est le plus long que j'ai du écrire jusqu'à maintenant (presque 8000 mots !). Enfin, il y en aura d'autres bien évidemment, mais je devais bien réserver un sort spécial à celui-ci, surtout avec ces histoires de changement de corps, ça rendait l'expérience beaucoup trop exceptionnelle !
