Rogue portait l'enfant dans ses bras, marchant lentement pour ne pas que sa rage lui soit transmit. Harry était tellement calme. Il ne bougeait pas, ne pleurait pas, ne posait aucune question et ne disait rien, à un point où Rogue cru qu'il était muet.
Harry, est–ce que tu vas bien?
Oui, monsieur, fit Harry poliment et calmement.
Comment un enfant de deux pouvait-il demeurer si courtois, si « adulte », comment pouvait-il ne pas se plaindre, les blessures qu'il avait devaient le faire souffrir? Au moins se dit-il, il pouvait parler. Ayant atteint un terrain vague, rogue décida de transplaner en s'assurant qu'aucun témoin ne les verrait.
Harry, je vais faire un geste, tu risques d'avoir un peu peur, c'est normal, moi aussi j'ai eu peur les premières fois, mais tu peux cacher tes yeux si tu veux. Ne bouges surtout pas.
Bien monsieur.
Rogue transplana et encore une fois Harry conserva son calme, sa tranquillité, sa béatitude, s'en était apeurant. Il arriva devant le château, avant la limite permise pour le tranplanage et entreprit de marcher jusqu'aux portes du dit château. Harry, la tête appuyée sur l'épaule de Rogue regardait dans une seule direction sans remuer, même si cette position lui était inconfortable et qu'il avait mal à certaines parties de son corps, il ne bougea pas, il ne voulait pas que l'homme soit en colère contre lui car il aurait été un enfant trop bougeant, dérangeant, demandant, comme l'oncle Vernon disait.
Rogue amena Harry à l'infirmerie sans attendre.
Mme Pomfresh, demanda-t-il?
Oui, oui, un instants Severus, je suis à vous dans deux secondes.
La dame arriva rapidement et lorsqu'elle vu l'enfant elle sursauta un peu. Harry, lui, le savait qu'il faisait peur, il était un monstre, un vilain personnage, une in-nu-ti-li-té, un trouble, il le savait. Il baissa les yeux de honte, tentant de cacher son humiliation d'être aussi hideux.
Par Merlin! Mais qu'est-il arrivé à cet enfant Severus?
Je l'ignore, PomPom, je viens d'aller le chercher, il me semble un peu petit pour son âge, il a deux ans et trois mois, mais…
Il a l'air d'avoir environ 9 ou 10 mois c'est complètement incroyable. Harry, dit elle en regardant l'Enfant, je m'appelle Mme Pomfresh, mais tu peux m'appeler PomPom, qui a fait ces choses sur ton corps?
C'estma faute, madame, Harry méchant, mauvais, mal propre, monstre, in-nu-ti-li-té, et répugnant dit-il à la dame d'un ton détaché et sans sentiment.
Par Merlin, s'écria la femme!
Harry se roula en boule, sur le petit lit et commença à quémander, à supplier. Les deux adultes se regardèrent, dépassés, cet enfant était complètement démoli. PomPom frotta le dos de Harry, lui disant qu'il n'était pas comme il s'était d'écrit, qu'il était le plus merveilleux petit enfant de la Terre et tout pleins de choses semblables. Harry s'était détendu et Rogue pensa à quitter la pièce pour aller voir Dumbledore.
PomPom, je reviens bientôt je dois aller voir Dumbledore. À bientôt Harry, fit Rogue, je vais revenir très bientôt.
Harry ne pleura pas, ne gémit ou ne protesta même pas lorsqu'il vit l'homme noir partir. Il savait que les gens ne voulaient pas rester avec lui, ce n'était pas bien pour eux. Rogue se dirigea vers le bureau de Dumbledore, enragé contre ces moldus imbéciles! Dumbledore, une fois informé, le suivit jusqu'à l'infirmerie, très inquiet de ce qu'il venait d'entendre, Harry dormait à son arrivé, Mme Pomfresh lui avait fait boire une potion de sommeil sans rêve et aussi plusieurs autres potions pour calmer la douleur, elle ne comprenait pas pourquoi il ne pleurait pas, avec tous ces os brisés, même broyés, parfois, il devait souffrir le martyr. Dumbledore, Rogue et PomPom, eurent une conversation.
Comment va-t-il PomPom, demanda Albus en arrivant?
Et bien…fit-elle ne sachant pas par o;u commencer, il est mal nourri depuis longtemps, son poids est inférieur de 15 livres en bas de la normale, il est trop petit, évidemment, il a des ecchymoses sur environ 75 du corps, des coupures plus ou moins profondes sur environs 20 du corps, des brûlures à divers degrés, des côtes fêlées, d'autres complètement brisées, des os broyés et cassés, des lésions à la boite crâniennes et il a…en fait…il l'ont…il a été violé, et ce depuis longtemps et très souvent, finit-elle par dire en pleurant à chaudes larmes. Et c'Est seulement les blessures externes, pour ce qui est du reste il faudra que j'attende les analyses sanguines, mais psychologiquement je peux dire qu'il est craintif, ne parle pas, n'a pas confiance en lui, se voit comme le monstre le plus répugnant au monde, est terrifié des voix hautes, ne se plaint pas, ne pleure pas, ne demande rien et acquiesce à tout ce que l'on dit avec une politesse inhabituelle à cet âge, et tout cela est sans compté tous les excréments collés à sa peau et le fait qu'il n'a pas eu de bain depuis longtemps, très longtemps.
Par Merlin, s'exclama Albus! Comment aies-je pu le laisser dans cette famille?
Ce n'est pas votre faute, même la voisine n'y a vu que du feu, personne ne pouvait savoir, affirma Severus, et en plus il n'avait même pas de vêtements, juste ce vieux drap pour l'habiller. Il n'avait pas de bagages, seulement l'ourson et la couverture à moitié en ruine qui traîne près de lui.
Quand pourra-t-il sortir de l'infirmerie PomPom, s'enquit Albus, il est très urgent que cet enfant se trouve dans un endroit stable et qu'il s'y associe comme étant son lieu de résidence.
Dès qu'il réveillera, fit-elle, mais j'exige de pouvoir le voir à tous els jours, jusqu'à ce qu'il puisse se déplacer, pour voir son état, il lui faudra manger régulièrement, prendre des potions de suppléments et celles de guérison il lui faudra aussi garder le lit le plus possible. Il faudra aussi faire très attention au ton de la voix, ne pas faire de mouvements brusques et surtout être très patient, cet enfant agir comme un chaton effrayé, il craint le moindre mouvement.
D'accord, fit Severus complètement débousollé par tout ce que le gamin avait enduré, je reviendrai le chercher dans 5 heures, le temps que je lui prépare toutes les potions dont il aura besoin.
Demain, continua Dumbledore, vous prendrez congé, ainsi que pour une ou deux semaine, pour vous occuper de l'enfant à temps plein, ensuite, on verra, vous pourrez aller sur le Chemin de Traverse, lui acheter des vêtements, il en a beaucoup dans sa chambre, mais nous n'avions pas prévu qu'il soit si maigre.
Bien sûr, répondit Rogue.
Les trois adultes se quittèrent, et Albus alla s'installer à côté de l'enfant en attendant son r.veil. Harry se réveilla quelques heures après, il ouvrit ses grands yeux d'émeraudes et posa son regard sur le drôle de personnage devant lui. Son visage n'avait aucune expression, surtout aucun sourire, Albus ne pouvait endurer le fait qu'un enfant ne sourisse pas.
Bonjour Harry, finit par dire le grand sorcier, je m'appelle Albus Dumbledore, tu peux m'appeler Papi Dumby, si tu le veux. Je suis le directeur de cette école. Cette école se nomme Poudlard, c'est une école pour els sorciers et les sorcières. Est-ce que tu voudrais quelque chose?
Harry savait qu'il ne devait pas demander, il se dit que c'était peut-être un test pour savoir s'il savait comment se comporter quand on est un monstre. Il savait aussi que les sorciers et les sorcières n'existaient pas, il ne fallait pas le dire, il ne fallait surtout pas dire ce mot là. À cette pensée, Harry regarda autour de lui pour être sûr que l'Oncle Vernon ne se trouvai pas dans la pièce. Il fut soulager de voir qu'il n'y était pas.
Non monsieur, répondit posément l'enfant.
Albus déglutit difficilement devant le chagrin qui l'envahissait. Il appela PomPom pour lui dire que l'Enfant était réveillé.
Ha, Harry, voudrais-tu manger, demanda PomPom?
Non merci, madame?
Il faut que tu manges Harry, c'est important pour toi, l'informa PomPom.
D'accord madame, je vais manger.
PomPom avait d'abord posé la question en étant persuadée que l'enfant s'en délecterait et qu'il sourirait enfin devant une offre si alléchante, mais il avait refusé. Ceci l'avait drôlement et étrangement déséquilibrée, puis qu'il ait accepté de manger lorsqu'elle lui avait dit qu'il le fallait, l'avait tout simplement jetée des nues. Pourquoi, par tous les diables, cet enfant était-il aussi obéissant, on aurait dit un robot? Elle lui apporta un plateau avec de la nourriture. Harry semblait ne pas connaître tous les aliments, mangea lentement, tranquillement, proprement, sans renverser quoi que ce soit sur lui-même et s'arrêta après avoir mangé que très peu. Il savait qu'il n'avait pas le droit de manger plus. Les deux adultes l'avaient regardé agir, complètement médusés, impuissant devant ce que l'enfant faisait et comment il le faisait.
Pompom, demanda Albus peu de temps après, avez vous des photos des blessures à son arrivé, nous en aurons besoin pour la plainte.
Oui, oui, dit-elle je vais vous les chercher.
Lorsqu'elle revint, elle vit que Harry luttait contre le sommeil, en fait il se forçait à ne pas s'endormir, comme effrayé de le faire.
Harry, mon chéri, tu peux dormir, dit-elle aimablement.
L'enfant se coucha et s'endormit immédiatement.
Albus, cet enfant agit comme un soldat, vous avez remarqué?
Oh oui, fit tristement le vieil homme.
Si on ne lui dit pas quoi faire il ne le fait pas. C'est absolument la pire histoire d'abus que j'ai jamais vu de ma vie. Severus aura beaucoup à faire…
Rogue revint à l'infirmerie à l'heure prévue, trouva Harry, attendit son réveil qui se fit très rapidement et reprit la direction des donjons en le portant comme le plus fragile et le plus précieux des colis du monde. Heureusement, pensa-t-il, qu'il n'y avait aucun étudiant dans les couloirs, l'enfant aurait eu tellement peur. Arrivé aux donjons, Rogue amena Harry dans sa nouvelle chambre, elle était grande, avec un lit à baldaquin, des quantités incroyables de jouets. Les couleurs étaient vives, étincelantes. Les murs étaient jaunes, rouges, orange, bleu avec des étoiles et des planètes, des arbres et des animaux. Rogue s'était dit qu'éventuellement, lorsque Harry se sentirait moins affolé, il ferait bouger les images sur els murs. Harry regardait Rogue intensément, ne comprenant pas ce qu'il voulait lui montrer en l'emmenant dans cette pièce.
Ceci sera ta chambre, Harry, dit-il simplement.
Harry ouvrit grands les yeux, mais ne posa pas de questions.
Tu sais, Harry, je veux qu'à partir de maintenant tu me poses les questions que tu as dans la tête. Je VEUX ABSOLUMENT que tu les poses dès que tu en as, d'accord?
Rogue avait dit cela doucement, même lui il s'étonnait de la douceur de sa voix.
Oui monsieur.
Bien, alors, as-tu des questions maintenant?
…umm…en… que…
N'oublie pas que tu as dit que tu le ferais, ne désobéit pas, fit Rogue sans porter intérêt particulièrement au mot « obéir », mais Harry ne le comprenait pas ainsi.
Je excuse monsieur, Harry pas vouloir désobéir, monsieur peut punir méchant Harry, fit l'enfant en baissant la tête et en donnant ses mains en signe que Rogue pouvait les taper.
Mais Rogue n'avait aucune intention de le faire. Il s'avança tranquillement vers le lit, toujours avec Harry dans les bras et le déposa doucement, en demeurant calme et tranquille. Harry ne leva pas la tête, un situation comme celle là était déjà arrivée chez son oncle et il avait levé la tête et son oncle l'avait vraiment puni très fort, cette fois-là. Rogue remarqua que l'enfant demeurait tête baissée, il prit doucement la tête dans ses mains et la leva lentement.
Tu sais Harry, je ne suis pas comme ton oncle, je ne vais pas te punir parce que tu ne réponds pas à une aussi simple question. Si j'ai à te punir un jour, c'est parce que tu aurais fait quelque chose de vraiment mal. Je ne te frapperai pas, Harry, pas pour si peu, en fait, pas pour presque rien. Je ne voulais pas te faire peur. Tu sais, il ne faut pas que tu aies peur, tu es en sécurité ici, je suis là pour te protéger. Alors est-ce que tu as des questions à propos de la chambre, car tout à l'heure tu m'as regardé avec des yeux interrogateurs?
Chambre est à Harry? Monsieur? Pour vrai?
Mais bien sûr, fit Rogue un peu trop énergiquement, ce qui fit sursauter Harry de peur et il se retrouva en petite boule. Rogue comprit alors que cette mission ne serait pas facile. Il comprit aussi les deux semaines de congés de Dumbledore.
Harry, c'est correct, je ne voulais pas te faire peur, souviens toi que je ne veux pas te faire de mal, je m'excuse d'avoir parler un peu trop fort.
Harry se releva doucement, rassuré et Rogue l'installa dans le lit et le prépara pour le souper.
