Noël arriva, Harry devenait, jour après jour, un enfant plus éveillé, plus « normal », il pouvait jouer seul ou avec des gens, il pouvait aller à la toilette sans demander la permission, il mangeait à sa faim et commençait même à explorer un peu plus et à oser aussi un peu plus. La peur n'était plus imprégnée en permanence dans ces yeux, mais il restait tout de même sujet à craindre les voix fortes ou les mouvements brusques. Par contre, Severus remarqua un comportement assez étrange chez l'enfant. Harry ne se mettait pas souvent en colère, pour dire presque jamais. Sa colère se rapprochait davantage à de la contrariété. Lorsqu'il était contrarié, il lui arrivait de retourner dans son passé ou ne former une petite boule avec son corps et se bercer ainsi. Plusieurs fois, il avait brandit un crayon ou tout autre objet s'apparentant à une baguette, sur l'objet de sa contrariété, un jouet, la plupart du temps, et il semblait réciter des formules magiques en jetant un regard si sombre qu'il en faisait peur. Rogue ne réussissait pas à comprendre ce que l'enfant disait, mais un jour il su. Harry jouait avec ses camions et d'autres jouets lorsqu'un évènement survint. Une de ses jouets avaient tombé de la place où Harry l'avait placé. Alors Harry prit un crayon qu'il tenait en permanence dans ses poches et dit « Abada Kabana », en parlant d'une voix distante et froide que Severus ne lui connaissait pas. Rogue avait comprit que Harry voulait dire « Avada Kedavra » et qu'il reproduisait la scène du meurtre de ses parents. Rogue fut horrifié de son souvenir et couru vers Harry. Severus avait levé un sourcil en signe de désapprobation.

Harry, dit-il en forçant sa voix à ne pas trembler, que viens-tu de faire?

Je joue, oncle Sev, mon jouet est tombé et j'ai voulu montré moi étais pas content.

D'accord, dit Severus, mais tu ne dois pas dire cette formule, elle est très dangereuse, tu peux montrer ta colère autrement, si tu vois quelque chose qui te dérange. En plus tu n'as pas à être fâché contre ton jouet, s'il est tombé c'est que tu as dû l'accrocher sans faire exprès. Si tu répètes encore ce sort, je devrai te punir, Harry, c'est très mal de dire ce sort.

Rogue avait détesté menacer l'enfant, mais il savait que c'était la seule manière de lui faire comprendre la gravité de la situation. Harry eut des larmes aux yeux et baissa la tête. Rogue se sentait cruel et très mal face à tout cela, il aurait voulu prendre l'enfant et s'excuser de cette menace, mais il ne pouvait pas le faire, il fallait que l'enfant apprenne les dangers de la magie

Excuse, fit Harry piteusement.

C'est correct pour cette fois-ci Harry, mais ne le refait plus.

D'accord.

Rogue frotta la tête de l'enfant, resta avec lui quelques instants alors qu'il reprenait son jeu et le laissa jouer seul lorsqu'il fut persuadé qu'il allait mieux. Plusieurs jours s'écoulèrent, sans que l'incident se répète, mais ce qui devait arriver, arriva et Harry recommença à prononcer ce sort. Même s'il ne le prononçait pas correctement, Severus savait qu'il ne pouvait pas juste le laisser continuer en pensant qu'il n'y avait rien là, que c'était seulement un jeu. Car c'était tout sauf un jeu. Il aperçu encore une fois Harry dire le sort impardonnable et lorsque ce dernier vit qu'il avait été prit en faute, il en fut horrifié. Severus, se traita de toutes les insultes du monde, mais il savait que pour le bien de l'Enfant il devait demeurer constant avec ce qu'il avait dit. Il s'avança vers l'enfant, le regarda d'un œil sévère et croisa ses bras.

Jeune homme, fit-il, qu'Avais-je dit à propos de ce sort?

Réponds, Monsieur Potter, lorsque je te parle!

Moi pas droit dire ce sort, dangereux. Toi pas être content et punir Harry.

Exactement.

Harry se jeta alors sur le sol, opta pour la position fœtale et protégea son visage avec ses si minuscules bras, tenta de couvrir la plus grande surface de son corps. Rogue se pencha doucement et regarda l'enfant en lui frottant le dos, il ne voulait pas le frapper et il voulait faire comprendre à Harry que même s'il avait fait quelque chose de mal, cela n'Aboutissait pas toujours aux coups.

Allez, Harry, je t'ai déjà dit que je ne te frapperai pour cela. Pour ta punition tu vas t'asseoir sur ton lit pendant 30 minutes et je vais te confisquer ta « baguette » pour une journée. Je ne veux pas voir d'autre « baguette » dans tes poches. Compris?

Oui, monsieur.

D'accord, maintenant va t'asseoir sur ton lit et réfléchit à ce que je t'aie dit. Je vais faire disparaître tous tes jouets et ils réapparaîtront à la fin de ta punition. Ne t'avise pas de te lever, parce que je ne serais vraiment pas content cette fois.

Harry courut jusqu'au lit, y grimpa et s'y assit en mettant sa tête sur ses mains. Des larmes coulaient sur ses joues, mais il ne parlait pas, ne faisait pas de bruit. Le cœur tordu de peine, Rogue sortit de la chambre et se dirigea près du foyer, il regarda les flammes danser, cela l'avait toujours calmé. L'effet fut bénéfique, il se calma et réussit à chasser l'horrible sentiment qu'il ressentait. Il fallait absolument qu'il veille au bien de l'enfant et il savait qu'un enfant avait besoin de discipline, sauf qu'avec cet enfant le mot discipline prenait des proportions démesurées. Il était difficile de penser à punir Harry, par peur qu'il retombe dans sa torpeur et dans sa méfiance. Trente minutes plus tard, Rogue retourna dans la chambre du gamin, il s'était endormit finalement, triste. Rogue le réveilla doucement, puis le regarda tendrement, lui montrant qu'il n'était plus fâché.

Ça va aller Harry, ça va aller. Je ne suis plus en colère, tu es un bon garçon et je suis persuadé que tu ne recommenceras pas. J'ai confiance en toi et je t'aime.

T'aime aussi oncle Sev, dit Harry en mettant ses deux petites mains de chaque côté du visage de son gardien.

Tu n'utiliseras plus ce sort, n'Est-ce pas?

Non, oncle Sev, fit il honteusement.

Bien, mais je veux que tu saches que si tu recommençais, il serais encore plus puni. Il ne faut pas que tu recommences.

Moi pas faire, oncle Sev, promis!

Severus enlaça l'enfant et ils sortirent de la chambre ensembles pour aller manger dans la grande salle. Harry .tait maintenant capable de supporter le bruit qu'il y avait dans la grande salle, il s'y était habitué. Il aimait bien manger avec les autres professeurs. Rendu à la salle, Harry entendit un élève hurler. Ce dernier venait de sursauter car un autre élève lui avait fait peur. Harry qui marchait à côté de Rogue en lui donnant la main, sauta sur ce dernier, le forçant à le prendre dans ses bras et commença à pleurer et à trembler. Rogue était très en colère contre le stupide élève qui avait fait peur à l'autre. Il s'approcha lentement de l'élève fautif.

50 points en moins pour Poufsouffle et une semaine de retenue avec Rusard!

Il avait parlé d'une voix qu'il forçait à ne pas élever pour en pas que Harry ait davantage peur. Harry le serrait fortement et tremblait encore. L'élève prit en faute observa l'enfant et se sentit misérable.

Oui, monsieur, dit l'élève, je suis désolé. Je m'excuse.

Rogue lui lança un regard aussi noir que le vide et se dirigea vers la table des professeurs en frottant le dos de Harry et en lui parlant doucement. Il lui disait que l'élève ne faisait que s'amuser et qu'il avait fait peur à une autre personne, qu'il n'y avait pas de problème, qu'il n'avait pas à avoir peur. Cela prit plusieurs instants à Harry pour desserrer son étreinte, mais il ne voulut pas s'asseoir seul sur sa chaise, il resta tout le repas assit sur Severus. À la fin du repas, Albus demanda à Harry de venir le voir.

Oui, Papy, dit ce dernier en arrivant.

Je voulais te donner ceci, fit Dumbledore en lui remettant une friandise, et va voir le professeur McGonagall elle voudrait te dire quelque chose.

L'enfant débarqua des genoux d'Albus et se dirigea vers Minerva.

Oui Mimi Gall, demanda-t-il poliment?

Harry, est-ce que tu aimerais venir sur le Chemin de Traverse demain avec moi?

Moi demander à oncle Sev.

Harry couru vers Severus et trébucha en s'y rendant, il s'était fait mal, du sang sortait de son genou. Harry mordit ses lèvres, il ne fallait pas qu'il pleure, il avait peur, trop peur. Severus comprit la détresse de l'enfant et le prit dans ses bras.

Tu as le droit de pleurer Harry, tu viens de te faire mal et c'est normal que tu veuilles pleurer, lui dit-il doucement en soignant sa blessure avec sa baguette magique.

Oncle Sev, moi peux aller sur Chemin de Traverse avec Mimi Gall?

Quand, voudrais-tu aller dur le Chemin de Travers?

Demain.

Bien sûr.

Merci, oncle Sev. Moi peux manger bonbon de Papy?

Tu dois terminer ton repas, dit-il en pointant l'assiette que Harry n'avait pas entamée.

Harry, retourna s'asseoir sur Severus, termina son repas et pu ensuite manger sa sucrerie. Severus se disait qu'il devrait parler à Albus à propos de tous les bonbons qu'il voulait donner à l'enfant. Tous les élèves ainsi que tout le personnel enseignant était en adoration devant Harry, tous le trouvaient tellement mignon, et c'était vrai, il avait une frimousse à faire rêver.