Les deux semaines de retenues d'Émily s'étaient effectivement très bien déroulées, Harry av ait pu travailler avec sa copine à tous les soirs et en plus, Rogue ne lui donnait plus les tâches les plus humiliantes, difficiles et épuisantes. Peut-être pensa-t-elle qu'il y a un peu de bon dans cet homme, malgré l'apparence. Elle appréciait se trouver avec Harry, elle se sentait comme avec son petit frère et même si Rogue n'était pas particulièrement agréable elle se sentait comme dans une famille. Si au moins elle avait pu avoir la chance d'être adoptée, songea-t-elle alors qu'elle effectuait sa dernière retenue, en voyant Harry qui s'était endormi sur les genoux de son père. Elle avait passé sa vie dans un orphelinat de piètre qualité, son seul bonheur avait été les autres enfants, les jeunes enfants, mais ceux-ci partaient toujours très vite, lui brisant le cœur à chaque fois. Évidemment personne n'avait voulu d'une fillette, ils voulaient tous des bébés, les plus jeunes possibles, sinon ils prenaient les gamins et les gamines, mais elle, elle avait toujours été trop vieille et elle avait donc grandit à cet endroit. Elle laissa passer une larme. À son grand dam, Rogue la vit.

− Qu'y a-t-il Miss Belhumeur, demanda-t-il en continuant à corriger ses foutues copies?

− Comme si cela vous intéressait, répondit-elle, insultée de s'être faite coincée dans une position de faiblesse.

− D'abord, Miss Belhumeur, vous vous adresserez à moi en tant que monsieur ou professeur, fit rogue en ayant levé les yeux de son travail et en fixant son élève qui lavait des chaudrons.

Émily roula des yeux, trouvant son professeur tellement trop coincé dans ses principes.

− Ne refaites plus cela, Miss, fit Rogue en pointant l'expression qu'elle avait faite, je pourrais vous rajouter des retenues. Deuxièmement, si je vous demande une question, alors c'est que j'exige et j'attends une réponse. Cela ne devrait pas être de votre ressort si la réponse m'est important ou de peu d'intérêt.

− Désolée de vous décevoir, PROFESSEUR, mais cela ne vous concerne pas!

− Oh, mais, si, jeune fille, n'attendez pas que j'échappe quelques goutte de Veritaserum dans votre verre de jus de citrouille avant de parler, cela serait bien ennuyeux que je sois en mesure de connaître tous vos petits secrets. Tandis que si vous me dites ce que vous avez, maintenant, je ne saurai ce qui fait que vous pleurez comme une gamine dans mes cachots, alors que vous faites une retenue. Et ne me dites pas que c'est à cause de la retenue, car je ne vous croirais pas, cela fait deux semaines que vous venez ici, et vous devriez y être totalement habituée à l'heure qu'il est.

− Mais vous êtes méchant, s'insurgea Émily, ma vie privée de vous concerne en rien!

− Jeune, fille, la menaça-t-il, ma patience vient d'atteindre sa limite!

− Qu'est-ce que cela peut vous faire, vous pensez être à ce point important pour que je me confie à vous, pour que je vous livre ce qui me fait pleurer? Vous pensez que c'est la première fois? Que cet évènement est isolé et mérite de ce fait une attention particulière? Et bien vous vous trompez, professeur, j'ai pleuré chaque foutue journée de ma vie depuis que je puisse me le rappeler, jamais personne n'est venue me voir, alors je ne vois pas pourquoi je me confierais à vous ce soir!

− Miss, Belhumeur, suivez-moi, fit Rogue agacée, par l'entêtement de cette jeune fille.

− Non, répondit-elle catégorique.

− Ne me rendez pas la situation ardue, Miss Belhuemur, ne m'obligez pas à vous y emmener de force.

− Vous n'avez pas le droit!

− Ne me défiez pas, gronda le maître de potions sur un ton qui imposait l'obéissance absolue.

Elle le suivit de mauvais gré vers le bureau. Rogue portait Harry dans ses bras et au lieu de se rendre dans son bureau, il prit la direction d e son appartement. Émily ne parla pas, se disant que moins elle s'obstinait, plus elle aurait la chance de sortir rapidement de cette pièce. Rogue indiqua un divan à Émily et déposa Harry sur les genoux de la jeune fille, se disant que cela la mettrait en confiance et l'inciterait peut-être à parler Tu es une bête, Sev, une bête de l'intelligence, lui rappela sa conscience. Émily, qui avait été surpris par le geste de son professeur, ne refusa certainement pas de pouvoir prendre dans ses bras l'enfant qu'elle adorait. Elle lui frotta maternellement les cheveux, s'abandonnant quelque peu à cette odeur enfantine, à ce bonheur et cette sécurité propre à l'enfance, cette innocence qui est si vite perdue, qui l'avait presque été pour Harry. Une autre larme tombe sur sa joue, cette fois-ci, elle ne l'avait même pas sentie venir. Oh, oh, je ne vais quand même pas la jouer mélodramatique devant cet homme, sur ce elle rougit un peu.

− Alors, Miss qu'avez-vous, fit Rogue en prenant une gorgée du café qu'il s'était préparé.

− Je…je ne peux vraiment pas vous le dire, murmura-t-elle en osant même pas regarder son professeur dans les yeux.

− Écoutez, Miss Belhumeur, une jeune fille de 13 ans de pleure pas sans raison, à votre âge, les jeunes Gryffondor courent partout et n'ont que pour seule ambition de briser le plus de règles possibles et créer le plus d'âneries possibles.

− Mais, c'est faux! Et vous le savez…professeur, rajouta-t-elle. Ce n'est pas parce que nous n'affichons pas une tête d'enterrement comme tous les Serpentard que nous n'avons pas de problèmes, peut-être décidons-nous inconsciemment de ne pas laisser nos problèmes guider notre vie!

− Alors pourquoi pleurez-vous?

− Ne me forcez pas à le dire, professeur, je n'ai pas envie et vous n'y pourrez rien!

− Qu'est-ce qui vous fait croire à cela?

− Je le sais, c'est tout. Arrêtez, s'il vous plait. Est-ce que je peux quitter maintenant?

− Non, Miss, il reste une heure à votre retenue!

− Alors est-ce que je peux retourner la faire, monsieur.

− Vous la terminerez ainsi.

− Vous êtes cruel, vous le savez?

− Gryffondor vient de perdre 15 points, vous le savez?

Tu n'es qu'une brute Sev, elle est démolie et toi tu tapes dessus encore plus

Un long silence s'installa, un lourd silence, jamais une chose aussi intangible n'aura semblé plus lourde. La retenue se termina, en fait l'heure de la fin sonna.

− Professeur, Rogue, demanda Émily en serrant Harry contre elle, est-ce que je peux partir, maintenant?

− Non, vous ne partirez pas, Miss, vous me direz ce qui ne va pas, car en tant que professeur, il est de mon devoir de m'assurer que tout va bien, et comme je m'en doute, vous n'irez pas le raconter à personne d'autre, même si je vous dis de le faire et rendu à cette personne cous nierez d'avoir versé la moindre larme, m'accusant du coup de complots contre Gryffondor, d'injustice ou Dieu sait quoi encore!

− D'accord, fit Émily, voyant qu'elle n'y échapperait pas, je pensais à Harry, à la chance qu'il avait eu d'avoir été adopté, de ne pas avoir dû passer toute sa vie dans un orphelinat. J'y suis arrivée à l'âge de 2 ans, j'étais déjà trop vieille pour être intéressante à adopter, els gens voulaient des bébés, et comme il y avait énormément de bébés à ce moment, alors tout le monde les prenaient, me laissant à mon sort. À chaque fois que je m'attachais à un enfant, ce qui arrivait au mois une fois par semaine, il partait. Je n'étais pas capable de ne pas m'attacher, car je voulais moi aussi de cet amour, si je ne le faisais pas j'étais pour demeurer seule.

Émily disait tout cela en pleurant de plus en plus, en frottant les cheveux de Harry doucement toutefois.

− Lorsque j'ai vu Harry avec vous, je me suis dit qu'il avait vécu de graves choses certes, probablement que j'en ignore encore beaucoup, et c'est correct ainsi, mais au moins il avait une famille, maintenant et vous semblez l'aimer et il semble vous le rendre. Donc vous savez maintenant, je ne suis qu'une Gryffondor, sans courage, je ne mériterais peut-être pas d'y être, direz-vous, mais j'y suis, alors il faut faire avec, maintenant, si vous en avez terminé avec moi, professeur, à moins que vous vouliez savoir, encore d'autres choses qui ont faites de ma vie un enfer, peut-être voulez-vous que je vous parle du personnel, des ces deux hommes qui me tripotaient, des claques que je recevais, des humiliations que je vivais lorsque un de mes protégés pleuraient, des punitions que je recevais lorsqu'ils mouillaient leurs couches, lorsque je mouillais mon lit, lorsque je renversais mon verre? Qu'est-ce que vous voulez savoir, professeur, disait-elle d'une voix acérée? Combien de fois je me suis fait battre, combien de fois mes os ont été brisés, combien de fois j'ai perdu conscience?

Rogue était sans voix, il regrettait d'avoir forcé la jeune fille, maintenant, il le regrettait.

− Je suis désol..

− Non, le coupa-t-elle, ne le soyez jamais, s'il y a une chose dont je n'aurai jamais de besoin, même si c'était la dernière chose qu'il me restait sur la Terre ce serait votre attention! Ne soyez jamais désolé pour moi, cela n'en vaut pas la peine. Ne soyez jamais désolé pour une chose que vous avez voulu et provoqué, alors cessez vos petites attentions, j'en ai pas de besoin!

− Écoutez, Mis Belhumeur, je sais que votre passé est douloureux, ce que vous m'avez dit me convainc à le croire, mais vous ne devez pas vous laisser abattre. Pourquoi ne l'avez-vous jamais dit avant?

− Vous n'êtes pas sérieux, là professeur? Si je l'avais fait, où serais-je allée après, je n'ai pas de famille, aucune, l'orphelinat ne m'aurait jamais reprit après cela, en plus, il elle l'avait fait elle m'aurait fait la vie dure, alors j'ai enduré et je vais continuer à le faire et je vous conseille de ne jamais rien dire.

− Est-ce une menace, demanda Rogue l'air mauvais.

− Non, fit Émily, qui venait de comprendre son erreur, ce n'est pas une menace, professeur, mais ne le faites pas! Il ne faut pas…finit-elle par dire d'une toute petite voix.

− Écoutez, Miss, je ne dirai rien, car cela est à vous de la faire, mais sachez que ma porte vous est entièrement ouverte pour parler. Vous viendrez voir Harry comme bon vous semble, amis ne vous laissez pas aller ainsi, vous sombrez dans la dépression, vous laissez le passé faire de vous sa proie.

− Est-ce que je peux me retirer, professeur, maintenant?

− Oui, bien sûr, fit Rogue en se levant pour reprendre Harry, n'oubliez pas que vous êtes la bienvenue, je crois que Harry serait fort heureux de cela. Que ferez-vous pendant els vacances de Noël?

− Je l'ignore, professeur, je le saurai demain, à la dernière minute, peut-être que l'orphelinat me laissera revenir pour le temps des fêtes.

− Bien, ne restez pas seule. Maintenant, retournez dans votre dortoir et tentez de ne pas vous laisser empoisonner par vos douleurs du passé.