Le lendemain matin, Rogue fit venir la jeune Gryffondor dans ses appartements. Elle arriva à peine quinze minutes après avoir été appelé. Rogue avait énormément réfléchit sur la situation de la jeune fille, il trouvait horrible d'être autant isolée et seule qu'elle pouvait l'être, d'être à la merci d'un établissement publique, de n'être rien pour quiconque, d'être pour personne une raison suffisante pour survivre une autre journée. Il trouvait horrible qu'elle n'ait personne à qui s'accrocher, personne en qui ancrer ses rêves les plus fous, personne pour qui l'amour lui donnerai envie d'être vivante une journée de plus. Il trouvait horrible, qu'à treize ans, elle soit si délaissée, si chagrinée et si déjà marquée par les douleurs de l'existence. Il en avait parlé à Dumbledore la veille.
Flash back
− Professeur Dumbledore, demanda Rogue en passant la tête par la cheminée?
− Oui, Severus, répondit le directeur?
− Je dois vous voir, maintenant, monsieur, je ne peux pas aller vous rejoindre, Harry est endormi, je ne peux donc pas laisser l'appartement.
Dumbledore arriva quelques secondes plus tard, regardant Rogue avec cet air jubilatoire, ce sourire moqueur qui se perdait par-dessus ses lunettes lunaires. Rogue prit place sur un divan invitant le directeur à faire de même. Il lui expliqua ce qu'il venait de vivre avec Miss Belhumeur, il lui exposa ses inquiétudes et son incompréhension face à l'attitude de l'établissement.
− Professeur Dumbledore, demanda Rogue après quelques instants de réflexions, pourrait-elle demeurer au château pendant les vacances de Noël?
− Il faudra que ses tuteurs légaux acceptent. Ces derniers son l'orphelinat qui l'a élevée depuis la mort de ses parents. J'ignore s'ils le feront, de ce que j'ai pu coir par le passé, elle se voit refuser tout ce qui peut lui amener un peu de bonheur.
− Je pourrais faire croire que j'ai besoin d'une élève pour accomplir certaines tâches ingrates, même si c'est faux, ainsi ils accepteront sans doute de la laisser venir.
− Non, cela serait vexant pour elle si elle venait à le savoir, Severus.
− Y aurait-il une possibilité pour que je puisse devenir son gardien légal, ainsi ces gens ne seraient plus impliqués dans son éducation ou dans les décisions la concernant?
− Bonne idée, Severus, mais pourquoi ne pas tout simplement l'adopter?
− Je ne me sens pas prêt à cela, professeur Dumbledore, en plus je ne ferais jamais une telle chose sans son accord, elle a trop souffert et s'est vue imposer trop de trucs pour que je vienne lui imposer quelque chose de la sorte.
− Bine dit, Severus, j'enverrai un hibou dès que vous lui aurez parlé, laissez moi savoir.
Fin du flash back
Émily arriva finalement, en cognant discrètement à la porte de son maître de potions. S'il y avait une personne au monde qu'elle n'avait pas envie de voir si tôt le matin, c'était bien Severus Rogue. Rogue vint lui ouvrir la porte, un Harry encore tout endormi reposant dans ses bras. Lorsque Harry vit sa copine, il lui sauta littéralement dans les bras, trop heureux de voir son petit matin être si agréablement agrémenté. Rogue sourit faiblement à l'image de la réaction de l'enfant et fit signe à la jeune fille de s'installer au salon.
− Harry, fit Rogue voyant que Harry ne laissait pas respirer Émily, laisse Miss Belhumeur tranquille un peu, tu vas l'étourdir.
Harry s'installa tranquillement sur les genoux d'Émily, cessant de la couvrir de baisers et de caresses.
− Miss Belhumeur, entama Rogue, je vous ai fait venir, ce matin, pour que nous discutions de vos vacances de Noël.
Émily, qui avait encore les yeux gonflés par les larmes de la veille et de la nuit regarda son professeur, outrée. Comment osait-il aborder ce sujet avec elle, ce matin, alors qu'il l'avait fait tant souffrir la veille?
− Miss, je vous propose de demeurer avec Harry et moi-même durant le temps des fêtes, ainsi vous n'aurez plus à retourner à l'orphelinat.
− Mais ils n'accepteront jamais!
− Si vous me laissiez terminer, Miss, peut-être aurais-je la possibilité de vous expliquer adéquatement.
− Désolée, professeur.
− Bon, comme je vous le disais, je suis prêt à vous accueillir ici pendant le temps des fêtes. En fait je vous propose de devenir votre gardien. Ce n'est pas comme si je vous adoptais, mais cela implique seulement que l'orphelinat n'a plus le dernier mot au sujet de votre éducation, ni à n'importe quel autre sujet. Je deviendrai le principal intéressé. Je ne serai sans doute pas un gardien très facile, mais j'imagine que ce sera mieux que de demeurer à cet orphelinat.
Émily n'en croyait pas ses oreilles, le professeur qu'elle croyait détester le plus sur cette Terre et qui devait particulièrement bien lui rendre, lui proposait de la sauver de son enfer, c'était incroyable!
− Je ne vous adopterai pas, pas pour le moment du moins, pas avant d'avoir eu votre permission, et pas avant d'avoir vu comment cela pourrait se dérouler entres nous. Est-ce que vous accepté?
− En fait, professeur Rogue, qu'est-ce que cela fera lorsque vous serez mon gardien, qu'est-ce que cela implique? Quel droit aurez-vous envers moi et quels sont ceux que j'aurai? Est-ce que ma situation scolaire changera?
− Bien, premièrement, Miss Belhumeur, si je deviens votre gardien, les décisions vous concernant seront toujours prises par moi, au lieu que par l'orphelinat. J'aurai le dernier mot sur votre situation, et vous devrez m'obéir lorsque je vous ordonnerai quelque chose. Je n'aurai pas le droit de vous faire mal, en fait personne n'aurait dû avoir ce droit jusqu'à maintenant, surtout pas les éducateurs de l'orphelinat, seuls les parents ont le droit de punir physiquement leurs enfants et encore là, ils ne devraient pas d'ambitionner. Je serai en charge de votre éducation, donc, ainsi je sévirai lorsque le moment l'exigera. Je serai celui qui veillera à votre bien-être et à ce que vous manquiez de rien. Je serai celui qui assurera votre éducation. Il n'y a qu'une légère barrière entre l'adoption et le gardien, disons que la différence est davantage au niveau de la paperasse. Quant à vos droits, ils seront les mêmes que maintenant, à l'exception que vous pourrez venir dans mes appartements lorsque vous en aurez envie ou lorsque je vous y aurai appelée. Pour ce qui est de votre situation scolaire, rien ne changera, vous demeurerez à Gryffondor, dans votre dortoir, avec vos camarades de classe.
− Que vouliez-vous dire par « je ne serai pas un gardien facile », je veux dire, pourquoi voulez-vous devenir mon gardien, si cela n'améliore en rien ma situation actuelle, les personnes à l'orphelinat ne sont pas des personnes faciles.
− En fait, Miss, je ne m'abaisserai jamais à faire ce que ces personnes vous ont fait, je me contenterai de veiller à votre bon comportement, ce que je voulais dire, c'est que je ne laisserai pas passer une désobéissance, un mauvais comportement ou une impolitesse. Je ne suis pas reconnu pour être très patient ou indulgent, j'attends beaucoup des gens et j'attendrai beaucoup de vous, mais vous n'aurez jamais à subir les humiliations de l'orphelinat, vous n'aurez plus jamais à vous endormir en craignant des visites désagréables la nuit, votre avenir ne sera plus vague, j'assurerai votre sécurité. Alors qu'en pensez-vous?
− J'accepte, professeur.
Rogue fur d'abord surpris de la réponse, puis aussi de la rapidité avec laquelle celle-ci était venue.
− Bien, maintenant, allez rejoindre la grande salle pour le déjeuner, entre temps, vos choses personnelles seront apportées ici pour le temps des fêtes, je ne voudrais pas que vous soyez seule à ce moment. Ne parlez pas de ceci à vos camarades maintenant, vous pourrez le faire après les fêtes, lorsque vous aurez passé deux semaines avec moi, vous serai davantage en mesure de déterminer si la situation est tenable.
− Bien professeur Rogue.
Émily quitta la pièce. Harry, qui commençait à s'ennuyer n'avait rien comprit à la situation. Il se demandait pourquoi Émily était allée.
− Pourquoi Mily est pas là, papa?
− Elle reviendra après le déjeuner, Harry, dit Rogue en prenant le gamin dans ses bras pour l'amener à la cuisine. Harry, Miss Belhumeur viendra passer Noël avec nous, d'accord?
− OOOOOOOOOUUUUUUUUUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII, cria Harry fou de joie!
− Bien maintenant, calme toi un peu et viens déjeuner!
