Le petit déjeuner se termina dans l'euphorie la plus grande dans certaines pièces du donjon. Notre petit Harry, tout joyeux d'avoir sa meilleure amie qui viendra vivre avec lui, ne cessait de rire, de sauter et de s'énerver. Rogue avait beau tout tenter pour le calmer, rien n'y faisait. Il en vint même à se demander ce qui lui avait prit de vouloir devenir le gardien d'une Gryffondor! Cela ne faisait pas de sens avec son attitude générale et sa réputation. Pour la centième fois ce matin-là, Rogue tenta de raisonner Harry.
− Harry, fit-il durement, on ne parle pas avec de la nourriture dans la bouche, …on ne saute pas sur les chaises…laisse ta fourchette sur la table, si tu veux marcher…on ne joue pas avec la nourriture…
Et ainsi de suite. Finalement, Harry en vint à terminer son déjeuner, non sans avoir prit la peine de parsemer le sol de tout ce qu'il avait mangé. Rogue nettoya le tout d'un coup de baguette et alla habiller Harry. L'habillage fut tout aussi difficile. Harry bougeait dans tous les sens, se tortillants, sautant, se laissant tomber au sol, riant jusqu'à en perdre ses forces. Rogue prit trois fois plus de temps ce matin-là à l'habiller que tous les autres matins. Évidemment, sa patience ayant déjà été rudement testée depuis le levé, Harry reçu une remarque cinglante.
− Harry James Potter, TU ARRÊTES DE BOUGER, MAINTENANT, SINON JE T'ENVOIE PASSER LA JOURNÉE AVEC M. RUSARD ET TU NE VERRAS PAS MISS BELHUMEUR!
− NOOOOOOOONNNNNNN, se lamenta Harry.
− Alors tu sais quoi faire, arrêtes un peu ton petit numéro et sois gentil!
− D'accord papa, fit Harry à contre cœur.
Émily arriva peu de temps après la petite altercation. Elle cogna doucement à la porte du maître de potions et une petite frimousse se précipita sur elle, manquant de peu de la faire tomber.
− Harry, cria Rogue depuis le salon, excuse toi, on ne saute pas comme cela sur les personnes, ce n'est pas gentil.
− Je m'excuse, Mily, fit Harry piteusement en regardant ses pieds.
− C'est correct, Harry, lui répondit la jeune fille.
− Bien, entrez, Miss, nous n'allons pas demeurer toute la journée dans l'entrée
− Mily, fit Harry?
− Oui mon poussi…Harry?
Rogue avait soulevé un sourcil de désapprobation lorsque Émily avait voulu appelé Harry, mon poussin.
− Tu vas rester avec moi et papa, demanda Harry?
Émily jeta un coup d'œil rapide à Rogue, sincèrement, elle ne savait pas quoi répondre.
− Harry, fit Rogue en sauvant Émily de sa mauvaise posture, Miss Belhumeur va demeurer avec nous pendant le temps des fêtes, ensuite, si tout va bien elle pourra rester pour toujours. Maintenant, Miss, suivez-moi, je vais vous montrer votre chambre.
Rogue fit visiter l'appartement à Émily, alors que Harry les suivait de près. Lorsqu'ils eurent terminé, ils retournèrent dans le salon.
− Bien, Miss, ce soir je vous informerai des règles à suivre lorsque vous habiterez dans cet appartement. Pour le moment, vous pouvez faire ce que bon vous semble. Vous pouvez même aller jouer avec Harry à l'extérieur, à la condition, bien entendu, que vous ne reveniez pas tout sale, comme la dernière fois.
− Merci, professeur, fit Émily timidement. Harry, poursuivit-elle en se tournant vers Harry, aurais-tu envie d'aller jouer à l'extérieur, on pourrait tenter de faire un bonhomme de neige ou d'aller glisser? Qu'en dis-tu?
− Oui!!! Oui, fit Harry en sautant partout et en se mettant à courir en rond dans la pièce.
Rogue se prit la tête à deux mains en se demandant ce qu'il pouvait bien arriver avec l'enfant! Selon son comportement adulte, il ne comprenait pas à quoi servait le fait de courir en rond lorsque nous apprenons une bonne nouvelle! Vraiment, les enfants sont étranges!
Harry et Émily passèrent l'avant-midi à l'extérieur. Émily lui montra comment faire un bonhomme de neige et comment glisser avec une luge. Ils s'amusèrent follement, jusqu'à ce que Émily regarde l'heure pour finalement se rendre compte qu'il leur restait à peine 7 minutes avant d'être en retard pour le dîner. Alors, Émily prit Harry dans ses bras et elle commença à courir à toute allure. Émily réussit à se rendre jusqu'aux appartements de Rogue avec toutefois cinq minutes de retard. Bravo, pensa-t-elle, il faut que tu sois en retard à ta première journée avec lui! Elle soupira et frappa à la porte. De toute évidence, elle ne se sentait pas à l'aise d'entrer sans frapper chez son professeur. Rogue vint leur ouvrir, l'air mécontent. Les deux enfants fautifs n'osèrent même pas le regarder.
− Premièrement, Miss, fit Rogue de sa voix la plus traumatisante, vous n'avez pas besoin de cogner avant d'entrer. Je ne vais pas passer mon temps à venir vous ouvrir la porte! Deuxièmement, vous êtes en retard!
− Je m'excuse, professeur, nous n'avons pas vu le temps passer.
− Et troisièmement, continua Rogue sans même avoir écouté ce que la jeune fille avait à dire, on ne court pas dans les corridors! Comptez-vous chanceuse que ce soit les vacances, car j'aurais enlevé des points à votre maison! Maintenant, ôtez vos habits de neige, fit Rogue en s'adressant aux deux enfants, et puis je vous veux dans la cuisine dans cinq minutes.
Émily aida Harry à se déshabiller, cela prit beaucoup de temps et elle eut à peine le temps pour ôter ses propres vêtements. Ils allèrent dans la cuisine où Rogue les attendait. Harry les joues rougies par le froid, sauta sur les genoux de Rogue et lui fit une caresse comme si cela faisait trois jours qu'il ne l'avait pas vu.
− Papa! Papa, dit-il en mettant ses petites mains de chaque côté du visage de Rogue en le forçant à le regarder, papa! Moi et Mily avons fait un bonhomme de neige! Avec une carotte et des roches et aussi de la neige! J'ai glissé dehors, papa! J'ai peur pas beaucoup, mais juste un peu! J'ai glissé vite, plus vite qu'avec mon balai!
− Tu t'es bien amusé alors? Je suis content, bien maintenant, mange comme un grand, d'accord? Tu peux faire cela pour moi?
Harry fit oui de la tête et entama son repas. En fait, il avait tellement faim qu'il n'avait pas à se forcer à « manger comme un grand ».
Le soir venu, Rogue coucha Harry très tôt, une journée au plein air étant très épuisante. Dès qu'il fut couché, il vint rejoindre la jeune fille qui travaillait dans sa nouvelle chambre.
− Déjà en train de faire vos devoir, Miss? Je croyais que tous les Gryffondor s'y prenaient toujours à la dernière minute, fit Rogue avec son ton faussement sarcastique!
− Pas tous les Gryffondor, monsieur. Et puis de toute manière, je fais toujours mes travaux au début des vacances, la théorie est plus fraîche dans ma tête et cela évite que je me retrouve à la fin des vacances avec des tonnes de chose à faire.
− Je dois vous parler concernant les règles qui s'appliqueront dans mes quartiers. Venez avec moi, nous discuterons au salon.
Émily se leva et suivit Rogue vers la dite pièce. Arrivé au salon, Rogue indiqua à Émily une place où s'asseoir. Il prit lui-même place sur le divan opposé à la jeune fille.
− Comme je vous l'ai dit, entama-t-il après quelques minutes de silence, il y a des règles qui s'appliqueront dans mes appartements, des règles fort simples, car même Harry réussit à les suivre. Ainsi, j'exige que vous restiez à l'extérieur des pièces qui ne vous concernent pas, c'est-à-dire, mon bureau, mon laboratoire, ma réserve personnelle ainsi que ma chambre. Faites vous prendre une fois à une de ces endroits et vous en paierez les conséquences. Les repas se prennent à 8 heures, 12h30 et 18 heures, ne soyez pas en retard, je ne serai pas aussi accommodant que ce midi. Il y a des livres dans ma bibliothèque personnelle, vous êtes libre de les consulter, faites seulement attention de els remettre en place après. Je veux que votre chambre reste bien rangée et que vous ne laissiez pas des choses traîner dans l'appartement. Vous demeurerez poli et respectueuse avec moi. Je demeure votre professeur et je deviendrai probablement votre gardien après ce temps des fêtes, si vous acceptez. Est-ce que vous comprenez jusque là?
− Oui, professeur, répondit la jeune fille.
− Bien, ensuite, les autres règles vous les connaissez, ce sont els règles de l'école, par rapport au couvre-feu, et tout le reste. Si je deviens votre gardien, sachez que vous devrez m'obéir jusqu'à votre majorité, cela dit pensez-vous être prête à assumer cette clause?
− Parfaitement, professeur.
− Bien c'est tout ce que j'avais à vous dire. Est-ce que vous voulez rajouter quelque chose?
− Non, professeur Rogue, je vais retourner travailler. En fait, professeur, je voulais rajouter que je vous suis entièrement reconnaissante pour ce que vous avez fait pour moi et pour ce que vous faites. C'est la première fois depuis la mort de mes parents que je me rends compte qu'il y aura d'autres personnes pour veiller sur moi. Merci.
Rogue lui fit un signe de tte, incapable de répondre. Que voulez-vous répondre à cela d'ailleurs?
Les vacances de Noël s'écoulèrent rapidement, comme toutes les vacances d'ailleurs. Une des derniers jours de vacances, Harry vint rejoindre Émily dans la chambre de cette dernière, elle semblait pensive.
− Mily, fit-il en montant délicatement sur les genoux de son amie et en collant sa tête sur son épaule?
− Oui, mon poussin, répondit-elle?
− Pourquoi tu ne ries pas?
− Je ne le sais pas Harry, je crois que je m'ennuie de mon père et de ma mère, mais tu es un peu trop jeune pour que je te raconte cela, dit-elle d'avantage pour elle-même que pour le bambin.
− Mais Mily, mon papa peut être le papa à toi aussi. Je peux le partager, je suis capable de partager, tu sais! Je suis un grand garçon!
− Oh, mais je sais Harry, là n'est pas la question. C'est ton papa, moi je ne le connais pas beaucoup, je le connais comme étant mon professeur c'est tout.
Harry ne comprit pas le raisonnement d'Émily, dans sa tête cela ne changeait rien qu'elle connaisse son père comme étant un professeur ou quelque chose d'autre. Du moment qu'elle le connaissait, il pouvait être son papa à elle aussi.
− Je t'aime, Mily, fit Harry en la prenant fortement dans ses bras.
Harry débarqua des genoux de sa copine et décida d'aller éclaircir ses questionnements avec son père. Il chercha l'homme en question et lorsqu'il le trouva, ce dernier était en train de lire tranquillement dans le salon. Comme notre jeune héro est un brin (brin????? Énormément!) espiègle, il se mit à marcher sur la pointe des pieds, Rogue lui faisant dos. Rogue de l'entendit pas arriver et ce qu'il su, c'est qu'un petit bonhomme venait de le prendre par derrière en criant des « yaaah » et « woooo ». Rogue eut vraiment peur.
− HARRY JAMES POTTER! POURQUOI AS-TU FAIT CELA!
Rogue vit la lèvre inférieure de Harry commencer à trembler. Merde qu'il se trouvait bête dans ces temps-là. Il prit Harry dans ses bras, son cœur recommençait à battre normalement.
− Harry, dit-il une fois calmé, pourquoi as-tu sauté sur moi, j'ai eu peur!
− Mais non, papa! Tu peux pas avoir peur tu es trop grand!
− Même les grandes personnes ont peur Harry. Le professeur Dumbledore aussi a peur des fois.
Harry écarquilla les yeux et laissa tomber sa mâchoire inférieure.
− Que voulais-tu me dire, avant de me sauter délibérément dessus?
− Papa, Mily ne rit pas!
− Mais elle a le droit Harry, toi non plus tu n'as pas toujours envie de rire.
− Elle dit que son papa et sa maman sont mourrus.
− On dit sont morts, Harry. Et d'ailleurs, malheureusement elle a raison. Ses parents sont au ciel.
− Avec maman et papa, demanda Harry doucement?
− Oui, Harry.
− J'ai dit à Myli que je partageais mon papa avec elle, mais je n'ai pas compris ce qu'elle a répondu.
− Qu'a-t-elle dit?
− Elle disait que elle te connaissait comme un professeur et que tu ne pouvais pas être son papa. Mais je n'ai pas comprit.
− Ce que ta copine voulait dire, Harry, c'est que pour elle je suis son professeur, cela fait trois ans que je lui enseigne et elle ne voit et me verra toujours ainsi. Elle ne peut pas me voir comme un père. Toi tu peux car tu vas m'avoir connu bien avant que je t'enseigne.
− Papa, est-ce que je peux partager mon papa avec Mily?
− Peut-être plus tard, Harry, donne lui le temps, d'accord? Maintenant, va jouer avec elle, si elle est triste il ne faut pas qu'elle reste seule!
Harry acquiesça et retourna vers la chambre d'Émily, bien résigné à la faire sourire.
