Cela faisait une journée à peine que Harry avait la varicelle et bien qu'initialement il avait trouvé amusantes toutes les couleurs sur son visage, il commençait à en être particulièrement gêné. De plus, ces éruptions cutanées le démangeaient à en perdre la raison, surtout qu'à chaque fois où il voulait se gratter, même s'il tentait d'être discret, sournois, bref, Serpentard, il y avait toujours quelqu'un qui le surprenait et le sermonnait. Ce n'était vraiment pas marrant. Toutes ces personnes qui le rappelaient gentiment à l'ordre, lui disant pour une énième fois qu'il ne fallait pas toucher à la peau irritée. Pourtant, Harry trouvait anormal de ne pas satisfaire ce besoin de soulager la démangeaison et plus il tentait de l'oublier, plus il avait l'impression d'être étendu, nu, dans un lit de branches de rosiers.
− Papa, fit-il au cours du souper! Papa, papa, pique moi, ça gratte!
− Mais non Harry.
− Mais oui, papa, pique moi, pique moi, ça gratte très beaucoup.
− Premièrement Harry on ne dit pas pique moi ça gratte, on dit gratte moi, cela pique. Et deuxièmement je ne peux pas te gratter, et tu le sais très bien, car ta peau va piquer encore plus et tu vas rester avec des marques sur tes bras. Que dirais-tu d'aller prendre un bain? Ensuite je pourrais t'appliquer une lotion sur tes piqûres pour soulager la démangeaison.
− Mais je vais pas faire dodo, tout de suite, hein papa, s'enquit un Harry drôlement inquiet de voir sa soirée être autant raccourci?
− Bien sûr que non, Harry. Allez va chercher ton pyjama et rejoins-moi dans la salle de bain.
Harry sortit de table et se dirigea vers sa chambre. Son bras le piquait affreusement. D'un coup d'œil furtif, il s'assura que Severus soit déjà rendu à la salle de bain et comme il avait le champ libre il soulagea son bras de l'attaque qu'il subissait. Devant le soulagement évident qu'il ressentit, il ne comprit guère ce pourquoi se gratter lui était interdit, les adultes pouvaient être tellement étrangers parfois!
Soudainement, en voulant porter sa main à son visage pour atteindre un autre endroit qui avait bien besoin d'un traitement spécial, il resta bouche bée devant cette main qui venait d'atteindre la hauteur de ses yeux. Cette main qu'il venait de gratter. Elle était verte, bleue, rouge, jaune, orange et mauve. Toutes les irruptions qu'il avait grattées avaient laissé s'échapper un coloris identique à leur propre couleur. Sa main, son poignet et une partie de son bras étaient entachés de couleurs des pustules qui avaient éclaté.
À ce moment, la réalité le frappa de plein fouet. Il avait désobéi, son père lui avait bien dit de ne pas gratter sa peau, car il aurait des marques. Harry se mit à pleurer, il ne voulait pas rester avec des bras tout barbouillés pour le restant de sa vie. Après avoir ressenti cette tristesse, ce désespoir, Harry fut frappé par une autre réalité, la peur commença en prendre racine en lui. Severus allait être très en colère contre lui, peut-être autant que l'Oncle Vernon l'avait tété lorsque Harry avait accidentellement brisé le jouet de Duddley. Harry grimaça à ce souvenir cuisant et pleura encore plus; il avait eu tellement mal et il avait dû demeurer dans sa cage très longtemps.
Non, décida Harry, il ne fallait pas que papa l'apprenne. Harry baissa la manche de son chandail de telle sorte qu'elle recouvrait entièrement sa main, puis il se dirigea vers la salle de bain, son petit cerveau fonctionnant à toute allure. La bain y était déjà coué et Rogue commençait à se demander ce que pouvait bien fabriquer Harry. En voyant son père, Harry sentit les larmes bombarder ses orbites.
Non, se répéta-t-il, non, non, non, papa ne va pas me faire bobo. Papa n'est pas comme l'Oncle Vernon.
Mais la peur prenait possession de son si petit corps et le faisait douter. Il tenta de fuir le regard de Rogue pour perdre ses yeux quelque part d'autre.
− Harry, fit Rogue, tu as oublié d'emporter ton pyjama?
− Je ne veux pas aller dans le bain, papa. Les boutons ne piquent plus. D'accord?
− Harry qu'est-ce que tu as soudainement? Tu étais très heureux d'aller prendre ton bain il y a à peine cinq minutes de cela et maintenant tu me dis que tu ne veux plus y aller.
− J'ai pas envie d'aller dans le bain, papa, répéta Harry en guise d'excuses.
− Harry, tu sais que tu dois toujours me dire la vérité. Tu sais que je n'accepte pas que tu racontes des mensonges et que si tu le fais je ne serai pas très content.
À ces mots, les yeux du gamin s'écarquillèrent.
− Et pourquoi as-tu tiré la manche de ton chandail comme cela, Harry? Tu sais pourtant que je n'aime pas que tu agrandisses tes vêtements ainsi. Allez enlève ton chandail et tes autres vêtements, ensuite tu vas prendre un bon bain, puis nous irons chercher Émily par la suite pour qu'elle puisse jouer avec nous avant l'heure du dodo.
− Non, non, non, papa, je veux pas, fit Harry en secouant doucement la tête…
− Harry, menaça Rogue!
− Non, non, non, murmura Harry.
Harry regardait le sol à présent, avec une grande attention.
− Harry James Potter, arrête ton cirque maintenant, je compte jusqu'à trois. Si à trois tu n'es pas déshabillé, je vais te déshabiller moi-même et tu n'apprécieras pas.
Harry leva à ce moment sa tête, les yeux embués de larmes, la lèvre inférieure tremblante. Il savait que la situation était sérieuse, elle l'était toujours lorsque rogue commençait à compter, mais il était tellement mort de trouille de seulement penser à se déshabiller. Il tira sur la manche de son chandail, exposant ainsi le bras coloré. Rogue ne dit rien, encourageant le gamin à continuer la manœuvre. Harry continua donc à enlever ses vêtements. Une fois dévêtu, Harry embarqua dans la baignoire, n'osant même plus regarder ailleurs que l'eau tiède qui recouvrait une partie de son corps. Il était tellement honteux.
− Harry, finit par dire Rogue, qu'as-tu fait à ton bras?
− J'ai échappé mes pots de peintures, papa, mentit Harry incapable de se résoudre à tout avouer.
− Tu as échappé de la peinture, demanda Rogue sceptique?
− Oui, papa, fit Harry faiblement.
− Pourquoi tes vêtements ne sont pas sales, alors?
− Car la peinture est tombée sur mes bras seulement.
− Harry, fit rogue en secouant la tête, presque découragé par une histoire si farfelu, ne me conte pas de mensonges Harry. Tu sais que je déteste lorsque tu me ments. Alors pour la dernière fois, qu'as-tu fait à tes bras?
− Je…je, bégaya Harry en pleurant à chaudes larmes, j'ai piqué…euh non, gratté les boutons.
Harry se mit à pleurer de plus belle, laissant sortir la peur et le chagrin qu'il avait accumulés. Tremblant un peu, secoué par le sanglots.
− Harry, pourquoi ne m'as-tu pas dit la vérité lorsque je te l'ai demandé la première fois?
− Papa, fit Harry, inconsolable…J'avais…peur que…tu fasses comme l'On…L'Oncle Vernon. J'ai désobéi et u vas devoir me punir et être très fâché…J'ai peur…Je m'excuse papa…Je veux pas que tu fasses comme l'Oncle Vernon, je vais être gentil…je m'excuse…papa…s'il te plait…
Harry s'était reculé au fond de la baignoire. Il avait approché ses jambes de son corps et les tenait fermement à l'aide de ses petits bras colorés. Il secouait sa tête, comme parcouru par une transe. Il semblait ailleurs.
Rogue ne se sentait pas davantage mieux. Il avait tellement mal de voir l'Enfant si souffrant si nerveux et si affolé. Il croyait que Harry avait réussi à lui faire confiance, mais il voyait bien que l'enfant conservait encore des séquelles de son passage chez les Dursley. Maudits soient-ils, pensa-t-il!
− Harry, fit Rogue chagriné presque autant que le garçon, te souviens-tu de ce que je t'ai dit lorsque tu es arrivé ici, à propos de ton oncle?
− Que l'Oncle Vernon n'est pas ici et que tu vas prendre soin de moi.
− Oui, Harry, mais aussi que je ne ferai jamais ce que l'Oncle Vernon a fait. Regarde-moi Harry, dit Rogue en le forçant à plonger ses mers de jade dans l'infini de ses yeux. Jamais je vais faire comme l'Oncle Vernon, Harry, jamais. Je t'aime trop pour cela. C'est vrai que je suis pas content car tu m'as désobéi et que tu as encore mentit, mais ce n'est pas une raison pour faire comme les Dursley.
− Prend-moi, papa, demanda Harry en pleurant plus de larmes que sont corps aurait jamais pu en fabriquer.
Rogue essuya Harry en l'enveloppant dans une serviette de bain, le souleva et le lova dans ses bras. À ce moment, le bambin se calma un peu, en serrant fortement son papa.
− Harry, fit Rogue quelque minutes plus tard, veux-tu m'aider, on va appliquer de la crème sur ta peau?
− Oui, papa.
− D'accord, tu vois, il y a plusieurs crèmes différentes couleurs, tu dois appliquer la crème dont la couleur est la même que le bouton, d'accord?
− Oui, papa. Papa?
− Quoi, Harry?
− Tu ne vas pas me punir, hein?
− Est-ce que tu as compris pourquoi il ne fallait pas gratter les irruptions?
− Oui, j'ai compris.
− Est-ce que tu as compris qu'il était mal de mentir?
− Oui, papa, fit Harry mort de honte.
− Alors je ne te punirai pas, Harry, car tu as compris, mais si tu refais je devrai intervenir, car tu me prouveras que tu n'auras pas compris réellement.
Harry regarda Rogue droit dans les yeux et il l'enlaça encore.
− Je m'excuse papa.
− C'est correct Harry. Je ne veux plus que tu penses que je vais faire comme ton oncle. Je ne vais jamais faire cela. C'est très mal de blesser les enfants, très, très mal. Je t'aime trop pour faire cela.
− Mais papa, parfois tu me tapes, est-ce que c'est mal cela aussi?
− Il y a une différence Harry entre une petite tape qui ne fait pas vraiment mal et de frapper quelqu'un jusqu'à ce qu'il saigne ou jusqu ce que les os en soient brisés.
− Mais papa, tes tapes font mal, s'indigna Harry!
Rogue se mit à rire à cette réplique. Il prit Harry dans ses bras et le regarda intensément.
− Que dirais-tu d'aller chercher Émily?
− Oui! Oui! Oui, cria Harry! On peut jouer à l'école?
− Bien sûr, Harry.
Rogue et Harry quittèrent les donjons pour aller rejoindre une jeune Gryffondor qui se trouvait dans le haut de sa tour.
Réponses aux reviews
Kamy1
J'aime bien cette
fic et bonne chance pour la suite
quesque Rogue a«eu pour noël??
Réponse : Bonne question…Disons que Harry lui a donné un beau dessin (le chanceux), Émily lui a offert quelques ingrédients de potions assez rares grâce à l'intervention de Dumbledore ! Il a aussi eu un livre extrêmement rare et précieux de la part de Albus sur les potions (évidemment !). Lucius Malefoy lui a donné une nouvelle cape très onéreuse, noire (bien sûr), qui peut contenir des quantités incroyables de choses ! Voil ! Merci d'avoir lu et d'avoir soumis une review !
Drago Malefoy
salut. Très bonne suite mias
un peu court... continu je suis avec toi...
petite question: cela va aller jusqu'où? Quand Harry sera Adulte? ou jusqu'à Poudlard? ...
Sincèrement,
Drago Malefoy
Réponse : Salut je crois que l'histoire va au moins se rendre jusqu'à la première année de Harry à Poudlard, donc jusqu'à ses 11 ans, mais je ne suis pas certaine, j'aimerais peut-être aller un peu plus loin que cela. Je suis bien heureuse que cette fic, (Rogue et l'Enfant de James) te plaise! Merci beaucoup d'avoir lu et d'avoir soumis une review !
Merci à Onarluca, Fanny, Hermionedu69, Lunenoire, Gedauphin, Kamy1, Drago Malefoy, vivi, shinymisS, Lyly, Timi turner pour les reviews du chapitre 28!
