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Chapitre 42
Le temps s'était lentement écoulé, au fil des jours l'espoir semblait être un concept prometteur pour Émily. Elle avait choisi la vie, elle avait décidé de se battre, elle avait compris que l'anorexie ne lui donnait pas des ailes, elle les lui coupait. Pire encore, elle l'enchaînait.
La médicomage lui avait dit qu'on pouvait parler de rémission. Parfois Émily s'en offusquait. À quelque part elle se définissait par l'anorexie. Elle n'en souffrait pas, elle l'était, anorexique. Cette conception faisait en sorte que la pathologie devenait son essence, sa seconde peau. Elle avait lu sur le sujet et elle savait que bien des victimes ressentaient la même chose. Les personnes victimes de cancer étaient soulagées une fois guéries, les personnes souffrant de trouble alimentaire se sentaient menacées si elles réalisaient qu'elles guérissaient. L'anorexie lui donnait un sentiment de contrôle, un contrôle sur son corps, sur sa vie. En guérissant elle perdait le contrôle et perdre le contrôle l'angoissait.
Mais grâce à la médicomage, Émily était parvenue après beaucoup d'efforts à délaisser ce contrôle malsain et à finalement trouver une route au bonheur.
Harry fut initialement très insécure lorsqu'elle revint au château. Il était persuadé qu'il la perdrait à nouveau et pour éviter cela il tentait de toujours surprotéger sa sœur. En lui offrant des dessins, câlins, baisers, oursons et sucreries. Il voulait tellement s'assurer qu'elle irait bien.
Et à ce jour, alors que l'anniversaire de Severus approchait. Émily et Harry tentaient de trouver un cadeau à cet homme qui leur avait redonné la jeunesse qu'on leur avait volée.
- Je ne crois pas qu'il apprécierait recevoir des bonbons, Harry, fit Émily. Je ne l'ai jamais vu en manger.
- Mais tout le monde aime les bonbons, même papy Dumby les aime !
C'était vrai ! Papy Dumby en raffolait, alors pour Harry si une personne aussi vieille les aimait, alors ceci signifiait que les sucreries étaient universellement aimées.
- Peut-être Harry, mais nous devrions trouver une autre idée.
Ils pensèrent en silence quelques instants, installés sur le lit d'Émily.
- Ça serait amusant de…
Émily cessa de parler lorsqu'elle vit Severus entrer dans sa chambre. Elle le regarda, surprise, alors que Harry venait de lui mettre une main sur la bouche, lui signifiant de se taire.
- Pourquoi ai-je la pénible impression que vous préparez un mauvais coup, demanda-t-il en relevant un sourcil ?
- MAIS non, s'écrièrent les deux enfants en même temps !
Trop rapidement, trop fortement.
- Je vous avertis. Si vous êtes en train d'élaborer une farce je ne vais certainement pas en être ravi !
- Mais non, je te jure que ce n'est pas une farce, l'assura Émily.
Severus la regarda quelques secondes, en silence, tentant de déterminer s'il pouvait les croire. Il finit par sourire quelque peu en secouant légèrement sa tête.
- Parfois je vous trouve un peu trop Gryffondor pour ma santé !
Les enfants éclatèrent de rire.
- Et parfois, fit Émily, on te trouve trop Serpentard pour notre santé !
- C'est de la provocation, miss Belhumeur-Rogue, fit Severus en lui lançant rapidement un sort de chatouillement !
Émily se tordit sur le lit, riant aux larmes, lui hurlant entre deux crises de rire de cesser, ce qu'il fit quelques instants plus tard. Harry rigolait bien et à son tour il fut frappé par le même sort que sa sœur, mais en plus, Severus le fit léviter de telle sorte qu'il eut la tête en bas. Harry hurla comme sa sœur, rit autant, sinon plus, avant de pouvoir enfin reprendre son souffle.
Severus serra finalement sa baguette, alors que ses enfants tentaient de se calmer.
- Ne vous a-t-on jamais appris à ne pas vous moquer de votre adorable père ?
Émily et Harry ne purent retenir leur fou rire.
- Cruel Serpentard, murmura faiblement Émily !
- J'ai entendu cela, fit Severus en s'éloignant !
- Et si on lui offrait un livre, demanda Émily, alors qu'ils étaient à nouveau seuls ?
- Mais il a tout plein de livres, s'opposa Harry. On peut lui trouver une nouvelle cape très chaude !
- Bonne idée, s'élança Émily, et le professeur McGonagall m'a dit qu'elle nous aiderait à acheter le cadeau !
Les enfants se sourirent, complices, avant de sortir de la chambre.
- Je dois aller voir le professeur McGonagall, annonça Émily en arrivant au salon. J'ai des questions à lui poser.
- Et je vais avec Milly, ajouta Harry, parce que…eummm…parce que !
- Pourquoi ai-je encore une fois une désagréable impression, demanda Severus ?
- Mais non, je te jure, dit Émily, je dois parler au professeur McGonagall pour mes problèmes…de filles !
- Madame Pomfresh serait peut-être que indiquée à répondre, Émily.
- Je préfère le professeur McGonagall.
- Très bien, concéda Severus, mais si vous décidez de changer de destination, je veux que vous m'avertissiez. Pas de petites ballades secrètes.
Émily et Harry lui offrirent leur sourire le plus charmant avant de se hâter vers la sortie. Ils se dirigèrent vers le bureau de Minerva, tout heureux d'avoir eu une si merveilleuse idée.
- Mami Gall, fit Harry en lui sautant au cou !
Émily regarda l'échange et elle constata à quel point elle était heureuse pour Harry. Heureuse car il avait une enfance merveilleuse, car il était aimé comme elle ne l'avait jamais été. Minerva passa une douce main au visage de la jeune fille, cette adolescente qu'elle appréciait autant que Harry, celle qui faisait partie de son étrange famille.
- Professeur, entama Émily. Nous avons trouvé ce que nous voudrions acheter à notre père.
- Et qu'est-ce que cela peut-il bien être ?
- Une cape, très chaude, avec plein de poches de rangement pour ses potions et aussi ses initiales en guise de broche pour l'attacher.
- C'est vraiment une excellente idée les enfants, s'exclama le professeur !
- Savez-vous combien il nous en coûterait ?
- Probablement une cinquantaine de Gallions.
- QUOI, s'exclamèrent-ils !
- Mais nous n'avons que dix Gallions, constata tristement Émily.
- Si vous voulez, je peux vous aider à gagner l'argent manquant. J'ai besoin d'aide pour ranger mes bibliothèques personnelles. Je pourrais vous payer cinq Gallions de l'heure pour le faire.
- Et je n'aurai qu'à lui dire que j'ai eu des retenues, il n'aura pas de difficulté à croire cela…ainsi il ne se doutera de rien !
Le plan semblait parfait. Minerva leur sourit gentiment en les laissant rejoindre sa bibliothèque. Ils avaient décidé d'y travailler une heure ensemble, de telle sorte qu'ils auraient maintenant une somme de trente Gallions d'accumulée.
Minerva les regarda s'acharner à la tâche et ne pu faire autrement que de se mettre à songer. Ces deux enfants étaient une réelle bénédiction pour l'austère professeur de potions. Cet homme qui n'avait jamais connu le bonheur y goûtait enfin. Y goûtait maintenant doublement.
Lorsqu'ils rentrèrent à l'appartement, Émily et Harry étaient épuisés, ils avaient travaillé sans relâche pendant deux heures, soulevant, nettoyant et rangeant une quantité incroyable de livres. Ils avaient maintenant vingt Gallions de plus dans leur poche. Minerva avait mentionné à Émily qu'elle lui donnerait quatre retenues le surlendemain, pendant le cours de métamorphose, de telle sorte qu'après ces quatre jours tout l'argent nécessaire aurait été amassé.
Severus les attendait au salon et fut surprit de les voir rentrer d'un pas si las. Les deux enfants l'avaient quitté en se retenant à peine de sauter sur les murs et ils revenaient en traînant des pieds.
- J'ignorais que parler de problèmes de filles était si épuisant, ne pu-t-il s'empêcher de remarquer alors qu'Émily s'échouait sur un divan près de lui.
- Ce n'est pas drôle, fit-elle en fronçant les sourcils. Nous avons aidé le professeur McGonagall après lui avoir parlé. Elle avait des trucs à faire.
- C'est gentil de votre part, approuva Severus, ravit de constater que ses deux enfants étaient si serviables.
Harry s'était couché près d'Émily, semblant prêt à faire une sieste.
- Que diriez-vous d'un chocolat chaud, proposa Severus ?
- Non, merci, dit Émily, un verre d'eau suffira.
Ce fut au tour de Severus de froncer les sourcils et Émily comprit de quoi il en retournait. Tout était si compliqué lorsqu'il était question de nourriture. Tout le monde avait le droit de ne pas avoir faim, mais quand la question lui était posée elle devait toujours tout accepter de manger autrement on soupçonnait une rechute. Les gens avaient le droit de ne pas désirer manger quelque chose, mais pour Émily c'était différent. Les gens étaient craintifs. Il interprétaient «je n'ai pas faim» par «je ne veux pas avoir faim», «non merci je n'aime pas ceci» par «j'ai trop peur de ceci» ou bien «je préfèrerais un verre d'eau» par «l'eau n'a pas de calorie alors c'est ce que je vais prendre». C'était lassant. Elle avait beau avoir des intentions pures, avoir réellement envie d'un verre d'eau, de ne vraiment pas aimer un aliment, on la croyait rarement quand la nourriture était concernée.
La même chose se produisait avec l'activité physique ou bien son utilisation des toilettes. Tout le monde pouvait avoir envie d'aller à la salle d'eau après un repas, pour Émily le pire était suspecté, on lui demandait même parfois de ne pas verrouiller la porte et de faire rapidement. On chronométrait son temps d'entraînement et on venait l'arrêter lorsqu'on jugeait que c'était suffisant. Les gens semblaient davantage enchaînés dans son passé d'anorexie qu'elle ne l'était elle-même.
- Oncle Sev, je t'assure que si j'avais eu envie d'un chocolat chaud je l'aurais pris, l'assura-t-elle. Mais pour le moment j'ai réellement soif et seule de l'eau pourrait me faire du bien.
Severus hocha lentement sa tête, s'éloignant vers la cuisine pour en revenir avec un verre d'eau et une tasse de chocolat chaud pour Harry. Ce dernier s'étant grandement réveillé à la promesse d'un breuvage chocolaté.
- Tu sais Émily, avec toutes les manières que tu me nommes, j'ai de la chance de ne pas souffrir d'un dédoublement de personnalité.
Émily le regarda étrangement, ne comprenant pas où il voulait en venir.
- Lorsque tu as peur je deviens monsieur ou professeur, entama-t-il, lorsque quelque chose te dérange je deviens Oncle Sev, lorsque tu ne sais pas à quoi t'en tenir je suis Père, lorsque tu es heureuse je deviens Papa et lorsque tu ne sais plus où tu en es, j'imagine, tu en viens même à me nommer Severus. À quand l'appariation de Rogue ?
- Je fais cela, demanda-t-elle perplexe ?
- Si, tu le fais et crois-moi il devient très aisé pour moi de découvrir tes humeurs grâce à cela. Et même si j'aime bien savoir comment tu te sens, Émily, je crois que tout ceci est très mélangeant pour toi.
- Comment voudrais-tu que je te nomme alors ?
- C'est à toi de le savoir, Émily, après tout c'est toi qui le diras. S'il est vrai que lorsque je suis ton professeur tu devras respecter une certaine formalité comme tous les autres étudiants, il n'en demeure pas moins que lorsque nous sommes seuls tu peux en tout temps, en dépit des ennuis que tu as, de ton chagrin ou de ma colère, me nommer toujours avec la même formule.
- Mais je ne sais pas, s'exclama-t-elle, je ne veux pas manquer de respect.
- Je t'ai adopté Émily, même si biologiquement tu demeures Miss Belhumeur, tu es devenue sur papier, Miss Belhumeur Rogue. Ce qui fait de moi ton père, comme je suis celui de Harry. Harry n'a pas vu son nom de famille changer à cause de Ministère de la magie. Ils disaient que le symbole du monde sorcier devait conserver le nom de ses parents, sans que rien n'y soit ajouté. Je n'allais pas me battre pour des formalités et je les ai laissé faire. Après tout, ce qui était important c'était que Harry soit mon fils, après cela, le nom ce n'était pas dans mes préoccupations.
- Alors je peux t'appeler papa, demanda-t-elle nerveusement ?
- Ça serait un grand honneur pour moi.
Elle se surprit à sourire à pleine dent.
Le mardi qui suivit, Émily avait son cours de métamorphose et elle avait convenu avec ses amies du plan élaboré. Le professeur McGonagall allait lui donner des retenues de telle sotte qu'elle puisse nettoyer la bibliothèque de sa directrice de maison et ainsi gagner l'argent qu'il lui manquait pour se procurer la cape de sorcier. Ses amies étaient toutes d'avis qu'Émily devait vraiment aimer le professeur Snape pour manigancer de cette manière.
Le cours se passa comme prévu et le professeur McGonagall récupéra les copies du devoir que les étudiants devaient terminer.
- Mademoiselle Rogue, fit-elle sévèrement, où est votre devoir ?
- Qu'est-ce que ça peut bien vous faire, rétorqua effrontément la jeune file ?
- Je vous demande pardon ?
- J'ai dit :«qu'est-ce que ça peut bien vous faire», professeur.
- Retenue, mademoiselle !
Émily avait envie de sourire, le plan fonctionnait à merveille. Les étudiants, mis à part certaines de ses amies étaient sidérés devant l'affront de la jeune fille.
La classe se termina et les élèves se bousculèrent vers la sortie.
- Mademoiselle Rogue, restez derrière, je vous prie.
- J'ai mieux à faire !
- RESTEZ ASSISE !
La comédie était remarquablement bien jouée, si bien qu'Émily s'installa rapidement à une chaise, ne sachant plus si sa directrice de maison état réellement en colère.
Lorsque la classe fut complètement vide, Minerva insonorisa la pièce avant de sourire doucement à une Émily qui n'en finissait plus de s'inquiéter.
- Vous allez bien, Émily, demanda-t-elle doucement ?
- Oui, oui, fit-elle. Mais c'est tellement pas dans mes habitudes d'agir ainsi.
- Je sais. Je vais vous attendre ce soir, vers dix-neuf heures. Vous travaillerez une heure. Et ainsi de suite pour les quatre prochains jours.
- D'accord, fit Émily.
- Allez rejoindre vos amies maintenant.
- Merci professeur, prononça-t-elle doucement en sortant de la pièce.
En quittant la salle de classe, Émily ne pu faire autrement que de s'inquiéter. Severus saurait et il en serait déçu. Même si tout était faux, même si elle lui avouerait la vérité dans une semaine, le jour de sa fête, il n'en demeurait pas moins qu'elle aurait à vivre sept jours avec le sentiment de lui avoir déplu. Et elle savait pertinemment qu'à l'heure actuelle son impolitesse faisait la joie de tous les ragots de l'école.
Émily ne se rendit pas à la Grande Salle pour y prendre son dîner, elle sentait son estomac noué, elle avait peur de rencontrer Severus, sachant pertinemment qu'elle ne pourrait l'éviter, à moins qu'elle ne se décide à ne pas se présenter à son cours de potions. Décidant qu'il valait mieux ne pas jouer avec le feu, Émily se rendit au cachot, comprenant par le seul regard que son père lui lançait qu'il était au courant.
- Où étais-tu, demanda Olivier en la voyant arriver, je t'ai cherché partout !
- Je n'avais pas faim, lui répondit-elle presque en silence. Nous ferions mieux de ne pas trop parler, il est suffisamment contrarié comme c'est là !
Ils retournèrent à leur potion, en silence. Une semaine, se répétait Émily, une semaine à lui faire croire que j'ai vraiment été punie. Severus circulait à travers les rangées, inspectant les potions en ne ratant jamais une occasion de mettre au visage du fautif ses erreurs grossières.
- Tu resteras après la classe, Émily lui intima-t-il sans qu'aucune émotion ne paraisse.
Elle releva la tête et puis la hocha rapidement. Cette confrontation était inévitable.
- Émily, fit-il après que le dernier élève ait quitté la classe, j'avoue que j'ai de la misère à te comprendre. Tu fais preuve d'une impolitesse qui frise le ridicule avec ta directrice de maison pour ensuite manquer un repas. L'un comme l'autre, tu le savais, me ferait réagir. Que cherches-tu ? Qu'est-ce qu'il se passe ?
- Je suis désolée, fit-elle ne sachant pas quoi dire. Je ne le referai plus. J'étais épuisée…
- Si tu avais eu une seule retenue Émily, j'aurais pu croire à une erreur, mais tu as poussé Minerva à t'en donner quatre, je ne peux pas laisser passer cela. Tu vas aller présenter tes excuses à Minerva à ton prochain cours de métamorphose.
- Je peux aller m'excuser maintenant, ne me fais pas cela, s'il te plait, pas devant tous les étudiants.
- Tu l'as insulté devant tous ces gens, c'est la moindre des choses qu'ils soient témoins de tes excuses. Si tu n'as pas eu de trouble à faire la première partie, la seconde devrait être aisée.
Émily se mit à pleurer, imaginant la honte qu'elle aurait, elle s'excuserait pour rien en plus, car tout cela était un plan, un plan qu'elle commençait déjà à détester. Elle n'avait pas prévu que les conséquences seraient si grandes, elle n'avait pas cru qu'il s'emporterait autant.
- Maintenant je veux que tu boives ceci, dit-il en lui remettant une potion, c'est pour remplacer ton repas que tu as manqué.
- Je te jure que ce n'est pas de la privation papa, je n'ai pas faim je t'assure.
- Émily, la médicomage l'a bien dit, tu ne dois pas sauter de repas, c'est trop dangereux.
- Mais tu ne comprends pas ! Je n'ai pas faim ! Je ne fais pas de restriction, je me sens seulement mal. Je vais souper, je te le promets.
- Tu sais pourtant Émily que l'irrespect je ne le tolèrerai jamais. Change d'attitude avant d'avoir davantage d'ennuis. Tu es privée de sortie samedi et c'est non négociable. Alors maintenant tu rejoints la Grande Salle et tu vas manger convenablement, autrement je vais arriver à ta tour avec cette potion.
- Papa…
- Non, Émily. Allez rejoints la Grande Salle. Et n'oublie surtout pas de te présenter à ta retenue.
Émily sortit de la classe de potions, se sentant trahie. Elle mangea du bout des lèvres, les larmes aux yeux, alors que ses amis s'en faisaient pour elle.
- C'est ça des parents Émily. C'est ainsi que ça agi, l'assura Olivier. Si je m'étais trouvé dans ta situation on m'aurait privé de sorties pour au moins une semaine.
- Oui, peut-être, concéda-t-elle, mais je devrai m'excuser devant toute la classe, les Serpentard y compris.
- Peut-être pourrais-tu t'arranger avec le professeur McGonagall, peut-être t'évitera-t-elle de le faire ?
- Il a dit qu'il viendrait avec moi dans la classe, pour être certain que je m'excuserais adéquatement, parfois on dirait qu'il croit que j'ai l'âge de Harry !
Elle regarda par-dessus son épaule, Severus la regardait attentivement, alors qu'Harry mangeait à ses cotés. Émily se hâta de terminer son repas, pour quitter rapidement la Grande Salle. Elle allait profiter du calme de sa salle commune pour faire quelques devoirs avant de se rendre aux appartements du professeur McGonagall.
- Émily, fit le professeur en la voyant arriver, je suis vraiment désolée par l'ampleur qu'ont pris les évènements. Si vous voulez j'irai parler à Severus.
- Non, ça ira, je veux dire…je veux vraiment lui faire la surprise, il en fait beaucoup pour Harry et moi. Et puis ce n'est pas si horrible, il est en colère, oui, mais j'imagine que ça aurait pu être pire.
- Très bien alors, mais sachez que vous pourrez toujours revenir en arrière.
Émily hocha lentement la tête, en entama son travail. Elle s'y acharna pendant une heure, sans arrêt, en tentant de repousser toutes les images négatives qu'elle avait en tête. Lorsqu'elle termina son travail Severus l'attendait dans les appartements de sa directrice de maison.
- Émily n'a fait qu'une erreur Severus, oui elle a manqué de respect, mais tout de même, son comportement exemplaire devrait jouer en sa faveur. Elle a toujours été une bonne élève.
- Minerva, je vais m'occuper de cela comme je l'entends. Émily, fit-il en la voyant arriver, viens.
Émily salua discrètement son professeur avant de suivre Severus dans les couloirs froids.
- Je veux dormir dans mon dortoir, fit-elle en le voyant prendre la direction des cachots.
- Je le sais, Émily, dit-il, mais je veux te parler avant que tu ne rejoignes tes camarades.
- Je n'ai rien fait de mal, je n'ai rien fait d'autre, promit-elle.
- Je sais tout cela.
Ils poursuivirent leur marche en silence, alors qu'Émily s'en faisait. Si elle avait prévu que la situation dégénèrerait à ce point, elle aurait sans doute opté pour une autre solution.
- Je viens d'apprendre la raison initiale de tes retenues, fit-il en la regardant s'installer au salon alors que Harry était en visite chez Albus. Tu n'avais pas fait ton devoir. Et tu vois Émily, je ne parviens pas à comprendre pourquoi tu ne l'aurais pas fait, tu as toujours bien travaillé, tu as toujours été très sérieuse et maintenant tu nous fais ce coup. Je veux bien croire que tu es en sixième année, que tu sois en âge de prendre certaines décisions, mais tout de même, Émily, ne pas faire ses devoirs c'est du calibre d'un élève de première année ! Est-ce que quelque chose te tracasse ? Veux-tu revoir plus rapidement la médicomage ?
- Papa, je vais bien, je te le jure. J'ai oublié mon travail, j'ai mal dormi la veille et quand le professeur m'a demandé pour le devoir et bien j'ai perdu le contrôle. Tout n'est pas automatiquement relié à l'anorexie, tu sais.
- J'imagine, Émily, mais je ne voudrais tellement pas que tu rechutes.
Émily lui sourit et se laissa aller dans ses bras. Elle avait tant besoin de ce réconfort, tant besoin de savoir qu'il l'aimait encore.
- Ne pourrait-on pas retourner voir le professeur McGonagall pour que je lui présente mes excuses maintenant ?
- Non Émily, malheureusement la réponse est non. Demain je me rendrai avec toi dans la salle de classe de métamorphose et tu présenteras tes excuses. Oui, je sais que ce sera horriblement gênant, mais ce que tu as dit à Minerva était vraiment déplacé.
Émily ferma ses yeux douloureusement, sachant qu'elle n'y échapperait pas. Elle rentra à son dortoir, espérant que l'anniversaire de Severus arrive plus rapidement, que les heures défilent à un train d'enfer, pour qu'elle puisse tout lui avouer, pour qu'il constate que tout ceci n'était qu'un coup monté pour pouvoir lui payer son cadeau.
Le lendemain matin, elle marcha aux côtés de Severus, se dirigeant vers son cours de métamorphose. Elle n'était pas parvenue à déjeuner, avait le cœur au bord des lèvres et ses yeux menaçaient de la trahir.
- Papa…s'il te plait, tenta-t-elle en désespoir de cause alors qu'ils approchaient de la classe.
- Émily, fit-il en tentant de conserver son calme, généralement il n'y a que Harry pour faire preuve d'un tel entêtement.
- Je pourrais m'excuser devant tous les professeurs, offrit-t-elle en détresse.
- L'offense n'a pas été commise devant eux, Émily.
Severus commençait à douter de ses choix. Il savait pertinemment qu'Émily ne lui jouait pas une petite comédie, elle était affreusement paniquée et peut-être avait-elle raison de l'être. En y songeant, Severus savait que les Serpentard utiliserait cet évènement pour l'embêter pendant des mois, la ridiculisant aux yeux de toute l'école.
Il se tourna alors, regardant la jeune fille qui le suivait, une jeune femme qui ne semblait pratiquement plus être en état de supporter son chagrin. Il se sentait pitoyable de l'avoir mise dans un tel état. Parfois il était si intransigeant et cela lui paraissait si naturel qu'il en oubliait de doser sa sévérité. Il soupira lentement, s'approchant d'Émily pour lui prendre la main doucement.
Des yeux embués le regardèrent étrangement.
- Advenant le cas où j'accepte ta proposition Émily, me promettrais-tu de te comporter adéquatement, de recommencer à t'alimenter normalement ?
- Je promets tout ce que tu veux, tout mais pas ça…pas les excuses publiques !
- D'accord, d'accord. Comme les autres professeurs ne sont pas concernés par cette affaire, je vais me contenter d'excuses à Minerva seule. Il te reste quelques minutes avant que les élèves n'arrivent, alors allons faire cela immédiatement.
Elle lui sauta au cou, pour toute réponse, comme si on venait de lui sauver la vie.
Une semaine plus tard, alors que les fameuses retenues s'étaient terminées et que Severus partageait un repas avec ses deux enfants, des visages souriant fixaient le maître de potion. Émily, prit le cadeau, soigneusement emballé par Harry et elle-même et elle le tendit à Severus.
- Bonne fête, fit-elle timidement.
- Bonne fête, petit papa, fit Harry encore plus excité que Severus !
Intrigué, Severus déballa tranquillement le cadeau, beaucoup trop lentement pour ses enfants qui s'impatientaient de le voir prendre autant de précaution.
- Je peux te montrer comment dégloper les cadeaux, proposa Harry qui savait, lui, comment faire !
- Développer, Harry, pas dégloper, fit Émily en souriant !
- Mais c'est ce que j'ai dit, dégloper !
Émily et Severus éclatèrent de rire alors qu'Harry était perplexe. Il n'y avait rien de drôle pourtant ! Severus ouvrit finalement le colis et c'est sans voix qu'il sortit la cape de l'emballage. Il l'admira, sans être capable de dire quoi que ce soit et les enfants surent alors que la surprise avait complètement réussi.
- Mais comment avez-vous fait…cette cape…
- Je n'ai jamais eu de retenues, papa, fit enfin Émily en sentant des tonnes de kilos se retirer de ses épaules. C'était une mise en scène pour pouvoir me rendre aux appartements du professeur McGonagall et d'y travailler sans que tu te doutes de quelque chose.
- Tout ceci est bien Serpentard, fit-il un sourire aux lèvres.
- Mais nous vivons avec le plus Serpentard des Serpentard, il faut bien que nous ayons appris un peu, dit moqueusement Émily !
- L'est belle ta cape, hein papa, demanda Harry, avec les poches secrètes, c'est comme une cape d'espion secret ! Tu peux cacher des bonbons ou des farces sans que personnes les trouvent ! Tu es chanceux, hein ?
- Oui très chanceux, fit Severus en les regardant doucement, je suis surtout très chanceux de vous avoir. Je suis très chanceux de vous avoir dans ma vie.
Il les prit dans ses bras, en les serrant avec amour, et c'est avec une certaine gêne qu'il constata qu'il ne réalisait pas assez souvent la chance qu'il avait. Il les voyait à tous les jours, était préoccupé par un million d'affaires et il lui arrivait parfois de les prendre pour acquis.
- Et si nous allions tester cette cape à l'extérieur, proposa-t-il enfin. Question de voir si elle est aussi chaude qu'on le dit. Question aussi de voir combien de boules de neiges je pourrais cacher !
- UNE BATAILLE DE BOULES DE NEIGE, hurla Harry, fou de joie !
- Mais papa, des élèves pourraient te voir… et …
- Alors ils verront combien je vous aime et ils constateront demain matin que je n'aurai rien perdu de mon caractère !
Un sourire encore plus radieux illumina le visage d'Émily et ils sortirent tous ensembles, partageant un de ces moments qui demeurera toujours inoubliable.
