Titre: Combats d'enfants (trois parties, trois chansons)
2-Maman ne me fais pas mourir, Chantal Pary
2-MAMAN NE ME FAIT PAS MOURIR
Depuis hier on m'a donné la vie
Elle ne sait pas qu'en elle moi je vis
Elle pleurera de joie quand elle saura maman
Qu'une petite fille dormira dans ses bras
Hier, ma maman et mon papa se sont aimés. Hier, ils m'ont crée. Je serai leur petit ange rousse aux yeux bruns. Maman ne le sait pas encore. Papa sera si heureux ! Maman aussi, je crois. Après m'avoir crée, papa a embrassé maman en caressant son ventre doucement. Maman lui a sourit, en disant que bientôt, il serait trois. Dès leur mariage, ils auraient un bébé. Je suis juste arrivée un peu en avance… Mais ils seront heureux. Maman est sensible. Je crois qu'elle va pleurer de bonheur en sachant que dans neuf mois, je dormirai dans ses bras.
Tu sais maman j'aurai un peu tes yeux
Et à six ans les mêmes longs cheveux
J'entends ton cœur qui bat près de mes mains maman
C'est par ton sang que je bâtis le mien
J'aurai les yeux bruns intelligents de ma maman, et leur éclat chaud lorsqu'elle regarde les gens qu'elle aime. Plus vieille, j'aurai les même longs cheveux qu'elle, et elle sera découragée d'essayer de me les démêler, comme c'était le cas avec les siens. J'y pense, et j'ai envie de sourire. Et le cœur de maman bats tout près de moi, je pourrais le toucher avec mes mains.
Depuis un mois je me fais une beauté
Mes blonds cheveux ont commencé à pousser
Mes doigts, mes mains, mes jambes se sont formés maman
Dans quelques temps ma tête va bouger
J'existe depuis presque un mois, maintenant. Maman n'arrête pas de pleurer. Papa a disparu. Je m'inquiète pour papa. Je l'aime beaucoup ! Pas autant que maman, mais je ne le connais pas autant… Reviens, papa. Maman a besoin de toi… Et mois aussi. Mes cheveux blonds-roux ont commencé a pousser, un tout petit duvet, qui sera tout doux, tout doux… Mes jambes et mes bras se dessinent. Mes doigts commencent a se séparer au bout de mes mains. Bientôt, je pourrai bouger la tête, et dans quelques mois, maman sentira mes coups de pied.
Tu me verras jour après jour grandir
Tu chanteras le soir pour m'endormir
Je suis si bien tout au creux de tes reins maman
Laisse-moi vivre, ne me fait pas mourir
D'abord invisible dans son ventre, puis tangible dans le monde extérieur, maman me verra à tous les jours grandir. Je serai sa petite princesse, sa poupée, son trésor. Sa fille chérie. Mais pas pour tout de suite… Je suis encore trop petite, mais si bien, si bien, au chaud, au creux des reins de ma maman…
Hier matin je t'ai entendue parler
Avec un homme que tu paierais pour me tuer
Je ne comprends pas pourquoi qu'est-ce que j'ai fait maman
Pour que tu penses à ne plus me porter
Je t'ai entendue parler avec cet homme… Mais étais-ce bien ta voix ? J'entend embrouillé, un peu… Toute cette eau autour de moi rends les sons étranges ! Est-ce ta voix, ou alors celle de ton amie, celle que j'entend souvent mêlée à la tienne ? Pourquoi parlaient-ils, parliez-vous, d'une potion qui me ferait quitter ton corps ? Je suis trop petite pour vivre à l'extérieur de toi ! Qu'est-ce que j'ai fais, maman ? Pourquoi tu ne veux pas de moi ? Est-ce que c'est parce que papa est parti ? Mais je suis là, moi, maman ! Je vais t'aider ! Grâce à moi, tu ne perdras pas espoir ! Tu vivras en souhaitant pouvoir me présenter à lui… Et le jour où cela se réaliseras… Nous serons heureux, tous les trois !
C'est aujourd'hui que tu as décidé
De faire de moi une chose à effacer
Mon souvenir longtemps va te hanter maman
Tu ne pourras jamais plus m'oublier
Non maman, ce n'est pas ta voix… Ce n'est pas ta voix ! Dis-lui de ne pas faire ça ! Dis-lui ! Elle n'as pas le droit de me détruire ! Maman ! Arrête-là ! Maman… Pourquoi tu ne dis rien ! MAMAN! Tu penseras à moi, maman ? Tu ne m'oublieras jamais ? Et quand papa reviendras, tu lui diras à quel point tu m'aimais ?
Je sens déjà la main qui va te délivrer
Maman, maman, je ne veux pas mourir
Je la sens, maman… Comme une grosse main faite d'énergie, qui me tire, qui me blesse, me fais mal, m'arrache de toi… La sens-tu, cette main, entre tes jambes, qui t'arrache une partie de toi, une partie de tes rêves ? La sens-tu, cette main qui m'arrache à toi ?
Je sens déjà la main qui va te délivrer
Maman, maman, ne me fais pas mourir
Elle m'entraîne… Le lien qui m'unissait à toi est rompu… Maman… Je t'aime… et je vais mourir.
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Voici donc la partie deux... Et je déteste toujours autant Lavande !
