Auteur: Katoru87

Rating: M

Couple: moi je sais et pour l'instant c'est suffisant.

Résumé: En rangeant le grenier, Remus retrouve son vieux journal, un vieil ami à lui qui va le replonger dans son passé, à l'époque de son arrivée à Poudlard. Extraits du journal et des souvenirs d'un Maraudeur.

Carpe diem

Vivre la vie au jour le jour

Poudlard (Écosse) 1979, 13 mai:

13h

Décidément, la seconde est une classe qui ne me réussit pas, surtout en maths. Je ne comprends pas un traître mot de que le malheureux prof va jusqu'à mimer pour que ça rentre – ce qui est prodieugement inefficace, car un prof obèse qui tente de mimer une équation à deux inconnus c'est plus ridicule qu'autre chose. Bon, au moins on rigole bien en cours mais ça ne m'empêche pas de ne rien comprendre. Même James a renoncé à m'expliquer, c'est dire. Je pense que mon cerveau associe les mathématiques à une langue étrangère – un truc simple genre chinois ou japonais – et refuse catégoriquement de chercher un sens à ce charabia. Trop de « x » et de « y » nuit à ma santé.

Depuis la fin des vacances de noël, James chasse avec assiduité Lily Evans. C'est une très jolie rousse avec d'incroyables et très caractéristiques yeux verts. On pourrait la reconnaître juste par les yeux. Son visage est couvert de tâches de rousseur mais ça lui va comme un gant. Bref, depuis le début de la nouvelle année, James la drague avec une absence de subtilité qui ferait honte à un hippopotame. Sirius, Peter et moi passons notre temps à compter les rateaux qu'il se prend et il y en a au moins trois par jour. Mais je pense que notre cher Prongs est vraiment amoureux, ou en tout cas, qu'elle lui plaît vraiment, car il n'aurait aucun mal à se trouver une petite amie si une présence féminine à peloter et tripoter était tout ce qu'il recherchait. Il lui suffirait de piocher parmis les membres de son « fan-club » et pourtant, jour aprés jour, échec aprés échec, il revient à la charge avec toujours plus de hargne. Il ne regarde plus qu'elle et son regard ne s'attarde pas sur sa poitrine mais sur son visage. Il est vraiment accro.

J'ai essayé de lui dire qu'il aurait plus de chance en étant lui-même, en ne se comportant pas comme la star des élèves de Poudlard mais il ne m'écoute pas. Sans doute pense-t-il que c'est cet aspect qui plaira à Lily, auquel cas, elle aurait de quoi être vexée d'être considérée comme une fille aussi superficielle. Elle ne cherche pas la popularité, elle ne veut pas d'une starlette – elle me l'a dit un soir où je travaillais à la bibliothèque en attendant Lucius. En plus, James lui plaît mais elle n'aime pas son caractère.

Elle pense qu'il faut que James mûrisse un peu. Je ne peux pas vraiment lui donner tord.

De mon côté, tout se passe bien avec Lucius. On ne s'aime pas, en tout cas, ce n'est pas de l'amour mais une grande affection. Je passe régulièrement mes nuits avec lui – bien sûr, les autres pensent que j'ai une copine. Tu parles! En tout cas ils me couvrent sans poser de question, c'est déjà ça. Je me demande si j'oserai un jour leur dire que je suis gay.

15h

Sirius vient de larguer sa douzième petite amie depuis le début de l'année et comme à chaque fois, j'ai du mal à me retenir de sourire alors que la fille en question pleure toutes les larmes de son corps – elle qui se vantait d'être « la bonne » elle a dû tomber de haut. C'est mesquin je le reconnais mais personne n'est parfait.

J'ai vraiment essayé de l'oublier mais ça n'a pas marché. J'ai été jusqu'à essayer de l'imaginer couvert de pustules mais à ce moment-là, il est sorti de la salle de bain avec juste une serviette, mettant en valeur son ventre plat et sa peau parfaite et mate. Comment veux-t-on que je fasse s'il n'y met pas un peu du sien?

Tant pis, je ferai avec. De toute façon, le temps fera son oeuvre – ou « comment plonger en plein lieu commun ».

J'ai rendez-vous avec Lucius tout à l'heure, devant le gymnase.

Peter a eu quinze ans il y a quelques jours. Il était rayonnant. Pour lui, chaque anniversaire est une victoire. Nous avons fait la fête dans notre dortoir pour célébrer ce jour avec lui. Tous les élèves de Gryffondor de notre année étaient là. Sirius s'occupait de la musique, piochant dans nos disques pour nous passer du David Bowie, les Sex Pistols ou encore Van Morrison pendant que James et moi étions parti en mission pour ramener de l'alcool. Et on a réussi à rapporter trois bouteilles de whiskey que nous avons éclusé en tout petit comité – nous quatre quoi! – aprés l'extinction des feux. Nous avons aussi partagé ensemble notre première cuite le lendemain et c'était...douloureusement mémorable.

J'aime beaucoup Peter. J'aime son courage, son calme qui devient tempête d'un coup sans prévenir et son intelligence. Son rire est magique. Dés qu'il raisonne tout le monde suit. Peter est magique quelque part. Je le connais depuis à peine plus d'un an et j'espère que je fêterai avec lui de nombreux anniversaires.

Oups, c'est l'heure d'aller en cours de bio. Avec James et Sirius dans les parages, ça va être reposant tiens. La dernière fois, ils ont laissé s'échapper d'un terrarium un couple de sauterelles qui a eu le temps de boulotter les rideaux de la salle de cours avant qu'on arrive à les rattraper. C'est que c'est vif ces bestioles...

Merde. En retard!

23h30

C'est la première fois que j'ai eu du mal à jouir en faisant l'amour avec Lucius. En fait, disons plutôt que le plaisir a tardé à venir.

Tout s'est passé comme d'habitude, on s'est retrouvé là où nous l'avions convenu et nous nous sommes glissé dans la salle de sport déserte – c'était un fantasme de Lucius de le faire là-bas. Il faisait noir, l'ambiance était très excitante avec son vague goût d'adultère et de cinq à sept, avec le risque de se faire surprendre par un préfet un peu trop zélé dans la manière de faire ses rondes et je me suis mis à bander comme jamais. Lucius m'a embrassé et je sentais son propre besoin à travers nos vêtements. On s'est déshabillé et allongé sur les tapis que le concierge venait de nettoyer, Lucius a commencé à me caresser comme il sait si bien le faire et là, il a suggéré qu'on échange nos rôles « actif/passif » afin qu'on connaisse chacun les sensations de l'autre. J'étais mal à l'aise mais j'ai quand même accepté par curiosité. Je ne sais pas pourquoi mais ça ne m'a pas vraiment plu, j'ai joui plus par automatisme, par réponses aux frictions sur mon sexe, que par plaisir. Et lui aussi, il me l'a avoué aprés.

Sans doute sommes-nous fait d'une certaine manière qui nous pousse à préférer l'une ou l'autre position. Je ne sais pas et de toute façon je m'en fous. C'est pas comme si je devais en avoir honte. Enfin, je crois.

D'habitude on dort ensemble mais là, on s'est séparé tout de suite aprés. On osait même pas se regarder en face. Je suis rentré dans mon dortoir, où tout le monde dormait déjà, pour raconter dans ce carnet ce qui s'était passé et essayer de comprendre mais je suis toujours aussi perplexe.

Note ajoutée plus tard: En me relisant, je me rends compte que je ne suis pas vraiment clair dans mes propos mais maintenant, j'ai accepté qu'on puisse avoir ses préférences sexuelles, des préférences qui ne s'expliquent pas et dont il ne faut pas avoir honte. Je suis un gay passif et le seul que ça regarde, c'est moi.

Poudlard (Écosse) 1979, 25 mai:

20h

Une journée que les Maraudeurs ont consacré à l'art du dessin. Bon, les Maraudeurs vont passer leur week-end en retenue mais c'est peu cher payé. Vraiment peu cher.

Aujourd'hui, en cours de biologie, alors qu'on s'emmerdait joyeusement en « suivant » une leçon passionnante sur la reproduction des méduses dans l'océan Atlantique – je cherche toujours à quoi ça va bien pouvoir nous servir mais bon – Sirius s'est mis à dessiner des caricatures, parfois cochonnes, de la prof sur son cahier où il n'y avait pas une note de cours. En toute honnêteté, le professeur Chourave est tout sauf excitante et donc, les dessins de mon cher ami n'avaient rien de bavant mais ils avaient un avantage: celui d'être drôle.

Il a une imagination débordante.

Je crois que celui que j'ai préféré, c'est le dessin qui montre notre prof de biologie déguisée en méduse – qui oserait dire qu'il ne suivait pas le cours? Lui qui a même pris la peine de nous faire un dessin? – et en train de se reproduire à la façon méduse avec notre bien-aimé prof de maths. Et le résultat de cet hasardeux mélange de gènes a donné naissance, sur le papier, et heureusement que sur le papier, à pleins de petits Rusard – notre bien-aimé nouveau concierge – en couche culotte.

Et donc, nous, les Maraudeurs, avons entamé un concours de la caricature la plus amusante – sur nos cahiers bien sûr. Ce qu'on avait pas prévu, c'est que la prof ramasserait les cahiers de toute la classe, sans prévenir, à la fin de l'heure pour vérifier nos notes. Aucun de nous n'a réussi à arracher les dessins.

On a posé nos cahiers et on s'est tiré en vitesse pour le reste de nos cours de la matinée, en priant pour qu'elle prenne son temps pour vérifier nos cours.

On a pas dû prier assez fort je crois.

À la cantine, ce midi, on était pas assis depuis cinq minutes que Chourave a débarqué en hurlant et en agitant nos chef-d'oeuvres arrachés à nos cahiers. Elle était rouge de colère, littéralement, et elle hurlait tellement fort que toute l'école a été mise au courant de ce qu'on avait fait. Elle était tellement occupé à nous engueuler qu'elle n'a rien remarqué quand Sirius lui a repris les dessins – pour les faire passer de tables en tables.

Bon, bien sûr, le directeur a récupéré les dessins et nous avons été convoqué dans son bureau et collé. Mais à la récréation de quatre heure, tous les élèves de seconde se sont jetés sur nous avec leurs propres caricatures, en nous demandant de choisir la plus réussie. Nous avons affiché les dessins dans la cour et avons procédé à un vote à mains levées. Nous allions annoncer le gagnant – la caricature de Sirius avec les méduses et les mini-Rusard – quand Chourave est arrivée...

Elle a pas le sens de l'humour cette femme.

Et elle a ajouté cinq heures à notre retenue originelle.

Si c'est comme ça qu'on récompense les artistes...

Poudlard (Écosse) 1979, 20 juin:

10h

Peter est mort.

Bon dieu, ce que c'est dur à écrire! Mais il faut que ça sorte, sinon je vais devenir dingue.

On était tous à la cantine hier soir quand il est brusquement devenu blanc comme un linge. Il serrait sa chemise à l'en déchirer au niveau du coeur, des gouttes de sueur ont commencé à couler sur son front. James s'est jeté sur lui pour le porter à l'infirmerie, Sirius est parti devant pour ouvrir les portes et moi, je suis allé prévenir l'infirmière qui mangeait dans la salle des profs. Le temps qu'elle arrive – approximativement deux minutes – Peter s'était évanoui. Elle a fait tout ce qu'elle a pu mais elle n'a pas pu l'empêcher de sombrer dans le coma.

L'infirmerie de Poudlard est un hôpital miniature, il y a tout ce qu'il faut pour prendre soin d'un élève, même dans l'état de Peter et Madame Pomfresh est un médecin très qualifié plutôt qu'une infirmière. C'est ce qui avait fini par convaincre les parents de Peter de l'inscrire ici.

Sirius, James et moi avons passé la nuit prés de lui, à le supplier de s'accrocher, à pleurer et à lui tenir la main – qu'est-ce qu'on pouvait faire d'autre de toute façon? Je me sentais tellement impuissant que j'en aurais hurlé. Il n'avait que seize ans merde! Il ne méritait pas ça, personne ne mérite ça.

Au petit matin, alors qu'on commençait à somnoler, pressés les uns contre les autres sur une petite banquette, le « bip » régulier des moniteurs s'est fait strident et continu. Un ligne verte parfaitement droite est apparue sur l'écran de l'électrocardiogramme.

Peter venait de mourir sous nos yeux.

Et Peter souriait.

Un tout petit sourire mais qui exprimait les derniers sentiments de notre ami. Je pense qu'il était heureux. Du moins, je préfère le croire. Madame Pomfresh n'a même pas essayé de le ranimer et aucun de nous ne lui a jeté la pierre. Ça aurait été reculé pour mieux sauter et le coeur de Peter était tellement fragile que rien ne garantissait qu'il reparte, ni même qu'il supporte seulement un choc électrique. Elle a retiré les perfusions et les machines, ses yeux étaient humides, les nôtres débordaient. On aurait dit que le garçon trop pâle et trop mince, allongé entre les draps, ne faisait que dormir. Comme une belle poupée de cire – car oui, Peter était beau.

Nous avons fait nos adieux à notre ami et nous l'avons quitté. Je ne voulais plus voir personne d'autre que mes deux meilleurs amis restant et ils partageaient mon opinion. Nous sommes montés dans notre chambre où nous nous sommes enfermés. Et nous avons pleuré. Nous avons pleuré sur le lit de Peter, entourés de ses affaires et de son odeur de médicaments et de miel. Peter sentait le sucre et l'aspirine.

Notre ami est mort et une partie de notre adolescence avec lui. Pour James qui le connaissait depuis l'école primaire, c'est un chapitre entier de sa vie qui a pris fin.

Je ne le connaissais que depuis un an, mais en amitié je pense que le temps ne veut rien dire, même s'il donne son prix à la chose, surtout quand elle est sincère.

Adieu mon pote.

Sur la page d'en face sont collés deux photos des Maraudeurs. L'une prise durant l'été 1978 montrant les quatre garçons en train de manger des glaces. Un été qu'ils avaient passé ensemble à la plage, dans une des maisons de la famille Black. Un été qu'ils avaient passé à rire. Un été révolu. L'autre prise à Pré-au-Lard, alors qu'ils étaient allés acheter des bonbons. La figure de Peter est couverte d'un chewing-gum rose, résultat d'une bulle ayant explosé.

Poudlard (Écosse) 1979, 21 juin:

17h

Les parents de Peter sont arrivés ce matin, effondrés. Ils ont perdu leur fils unique, leur petit trésor comme l'appelait sa mère. Il est mort a seize ans, soit trois fois plus vieux que ne l'avaient prédit les médecins et je pense qu'au fil des anniversaires qui passaient, ils avaient fini par croire que Peter aurait une vie normale, qu'il pourrait vivre longtemps et heureux. Comme si un cadeau, des rires, des amis et des cadeaux étaient capables de guérir quelqu'un.

Si seulement c'était vrai.

J'ai croisé Anna tout à l'heure dans le couloir. C'est une jeune fille aussi mignonne qu'adorable avec de grands yeux bleus et une longue natte de cheveux bruns qui lui bat les reins à chaque pas. C'était la petite amie de Peter. Et je sais qu'elle l'aimait. Quand je l'ai vu, elle tenait à peine debout et était complètement livide. Ses yeux étaient si rouge...

Elle a passé toute la journée d'hier et toute la nuit à pleurer. Je n'ai pas voulu la laisser seule et donc, avec les autres, nous restons le plus possible avec elle. On se serre les coudes. On aurait dû aller la chercher cette nuit-là mais je reconnais qu'aucun de nous n'y a pensé. Elle est venue dans notre chambre tout à l'heure, en quête de réconfort, et nous l'avons laissé dormir sur le lit de son défunt petit ami.

Lucius est venu me voir, me disant que si j'avais besoin de parler, il était là. Je ne suis pas amoureux de lui mais je l'aime vraiment. C'est quelqu'un de bien, même s'il le cache au commun des mortels.

Une place est désormais libre dans notre dortoir et je sais qu'elle restera vacante tant que nous serons à Poudlard. En hommage à Peter Pettigrew (1963 – 1979).

Tu me manqueras Peter.

Poudlard (Écosse) 1979, 5 septembre:

8h

J'ai vraiment eu peur que mon père m'annonce son mariage avec sa sorcière de secrétaire – c'était bien parti, j'en avais des sueurs froides – mais juste avant que je monte dans le train, il m'a dit qu'il l'avait viré. Cette salope le faisait cocu avec le coursier de sa boîte – licencié lui aussi. Je respire tellement mieux maintenant... Je n'aurais plus à supporter le spectacle de cette garce en nuisette s'installant à la table de la cuisine pour prendre son petit-déjeuner en me décochant un sourire victorieux. Pour le coup, c'est moi qui ai gagné!

C'est bizarre de retourner à Poudlard sans Peter. James et Sirius sont anormalement calmes et je sais qu'ils pensent la même chose que moi. Nous avons fait notre deuil – je crois – mais il reste toujours cette absence qui rend bizarre, voire incomplète, certaines habitudes bien ancrées dans un esprit – bien sûr, je parle surtout ici pour mes deux meilleurs amis qui ont pris le train avec Peter bien plus souvent que moi. De nombreuses choses vont nous paraître étranges dans un premier temps, mais je sais que nous allons nous y habituer et que bientôt, tout reviendra à la normale. C'est ce qui s'est passé pour moi quand ma mère est morte. Je ne l'oublie pas mais je continue d'avancer en chérissant son souvenir. Et ce sera la même chose pour mon ami.

L'homme est capable de s'adapter à tout, y compris à l'absence des êtres chers. C'est le vieux cliché de la vie qui continue mais aucun cliché n'est plus vrai que celui-là.

Nous sommes a présent en première, mais à partir de maintenant, nous ne serons plus dans la même classe car nos options divergent trop. Au moins, on se retrouvera toujours le soir dans notre dortoir ou à midi à la cantine.

Ça me rassure. Je n'aime pas trop la solitude.

Poudlard (Écosse) 1980, 30 juin:

21h

Lucius a pris le train il y a deux heures avec les autres élèves de terminale. Je l'ai aidé à faire ses valises ce matin et quand elles ont été bouclé, on a fait l'amour une dernière fois, à même le sol (c'est mon dos qui a été content!). Et maintenant que j'y repense, cette étreinte n'a pas été comme les autres. Je crois qu'on ne s'est jamais autant embrassé, qu'on ne s'est jamais autant caressé. Ça avait un goût de désespoir et de finitude qui s'apparentait presque à... je ne sais pas en fait.

On savait tous les deux ce qui allait se passer mais nous avons quand même eu du mal à nous séparer. Aprés presque deux ans passés ensemble, je pense que c'est normal. Ce qui avait commencé comme une relation purement basée sur le sexe s'est transformé en amitié – une vraie amitié, quoiqu'on en dise. Il me manquera. Il me laisse seul avec mes fantasmes, mes désirs que plus personne ne pourra m'aider à assouvir. Je vais devoir me remettre aux travaux manuels.

Ses parents ont passé toute l'année à préparer son mariage qui aura lieu au mois d'août. Ils ne lui laissent pas le moindre répit. Dés la rentrée prochaine, il sera un étudiant en droit marié à une femme qu'il connait à peine et à qui il devra faire un héritier. Lui que la seule image d'un corps de femme dégoûte... C'est la nuit de noces qui va être folklo, tiens.

Je le plains.

Et je suis terrifié à l'idée que Sirius puisse recevoir le même genre de lettre que Lucius. Je suis également terrifié par le fait qu'il a passé toute l'année avec la même fille et que pour l'instant, il n'a pas l'intention de la laisser tomber. Je commence à comprendre que je n'aurai jamais rien à attendre de lui sur le plan sexuel et amoureux. Il est trop hétéro pour seulement s'attarder sur les fesses d'un mec – aussi belles soient-elles.

Et le problème, c'est que je n'arrive pas à fantasmer sur un autre que lui. Et maintenant que mon amant est parti il ne me reste que ça: des fantasmes.

Je commence à penser que je n'arriverai à l'oublier qu'en partant loin de lui. Et si je dois aller quelque part, ce sera à New-York. Je n'ai jamais oublié cet article paru l'année dernière.

22h30

Qui l'eut crû?

Aprés des mois de drague acharnée, de rateaux monumentaux, de doutes, de découragement et de larmes, James Potter s'est vu dire « oui » par la jolie Lily Evans. Il sait très bien qu'il l'a eu à l'usure plutôt que par son charme mais il compte bien la garder auprés de lui. Je pense qu'il a fini par comprendre que seul le vrai lui intéréssait sa rousse et qu'il va donc se montrer sous son vrai jour – à savoir un garçon amusant, intelligent et surtout, gentil qui se dissimule derrière une fausse arrogance et une confiance en soi surhumaine.

J'espère que ça marchera pour eux. Et que Sirius se lassera vite de les charrier parce-que pour l'instant, il n'y va pas avec le dos de la cuillère – et le gros problème des blagues de Sirius, c'est qu'elles sont drôles. Imaginez nos deux tourtereaux qui vont partager leur premier baiser, assis sous un arbre. Leurs lèvres se touchent, les langues commencent à pointer timidement le bout de leur nez quand Sirius arrive discrètement et leur susurre une de ses petites vannes personnelles ce qui provoque une explosion de rire. Vous avez déjà essayer de rire avec votre langue dans une autre bouche que la vôtre? Selon James c'est tout sauf faisable...

Et nous passerons volontairement sur les postillons!

Bref, Sirius Black a été interdit de séjour sous leur arbre et il est venu bouder à la bibliothèque où je rendais mes derniers livres. Il est tellement trognon quand il boude. Je mourais d'envie de lui mordiller les lèvres.

Tout à l'heure dans la salle de bain, je me suis regardé tout entier dans le miroir en pieds accroché au mur du fond, à côté de la douche. Je n'ai pas aimé ce que j'ai vu. Je suis trop petit, trop mince et j'ai un visage de fille. Mes os saillent sous ma peau. J'ai dix-sept ans et j'en fais à peine quatorze. Aprés je m'étonne que les gens me parlent comme à un gamin...

J'espère que je vais grandir et m'étoffer un peu pendant les vacances.

Il faudra aussi que je me renseigne sur mes études futures. Je me demande si je devrais intégrer le conservatoire de Londres.

Ou partir comme je l'ai dit plus haut.

Poudlard (Écosse) 1979, 1er Novembre:

19h

Je ne ferai plus jamais de pari avec James et Sirius, les perdre est très mauvais pour la santé mentale d'un individu – moi en l'occurence. J'ai donc perdu un pari stupide (« quelle est la couleur du caleçon de Rusard? » Je ne veux pas savoir comment les deux zigotos ont fait pour ne pas se tromper!) et mon gage de perdant était de porter un costume, choisi par Sirius et James bien sûr, à la soirée d'Halloween organisée dans le parc de Poudlard.

Et ils m'ont choisi un costume de sexy cat-boy!

D'abord, j'étais tout en noir. Je portais un pull moulant, sans manches et à col roulé et un short m'arrivant à mi-cuisses. Jusque là, tout allait bien. Sauf que mes deux chers amis ont ajouté – sur les conseils de Lily! Elle me le paiera la rouquine! - des chaussettes en laine montant au-dessus du genoux, dix centimètres en-dessous de la limite de mon short, des bottines à lacets et un faux col en fourrure noir. Avec mes petites oreilles de chat, j'avais l'air d'un gamin de huit ans trop sexy pour sa sécurité.

J'espère que personne n'a pris de photo.

Sur la page d'en face est collée une photo de Remus dans son costume, en train de taper un Sirius hilare déguisé en mage noir et intitulée « Raté! Je hais tous les photographes de la création! »

20h

En y repensant, je pourrais peut-être réutiliser cette idée de costume pour draguer si jamais je vais à New-York. Ils fêtent bien Halloween en Amérique.

À suivre...

Bon, maintenant je raconte un peu ma vie, alors si vous n'êtes pas intéréssé, je ne vous retiens pas.

Je suis donc revenue d'Irlande aprés pas moins de dix-sept heures de trajet (dont bien onze heures d'attente aux aéroports de Shannon et de Dublin) totalement vannée mais ravie. Je suis tombée amoureuse du Connemara, du Kerry et de la région de Dingle, il ne faudra donc pas vous étonner si mes personnages s'y retrouvent dans les prochains temps. J'ai également écrit un one-shot là-bas que je n'ai plus qu'à taper pour vous le livrer. J'étais partie pour me reposer et mon inspiration n'a jamais été aussi fertile, cherchez l'erreur. Ce pays est magnifique et si vous aimez les superbes paysages et les randonnées il faut y aller. En plus, il y fait trés bon, même en été.

Sauf que, parce-qu'il faut toujours un "mais", dés le départ, j'ai attrapé unesaloperie qui a enflammé mon oeil droit (mon bon oeil, le gauche étant trés faible) et comme je porte des lentilles, plus moyen de corriger cet oeil. J'ai donc passé mes vacances dans le flou le plus total car mes lunettes ne sont plus adaptées à ma vue, bien sûr. Je suis allée chez mon ophtalmo cet aprés-midi et le bilan est tout sauf brillant, pour faire court, j'ai deux gros abcés et des nodules sur la corné (pas bon du tout), une conjonctivite et un orgelet. Et avec ceci Madame? Tout ça pour vous dire que je dois limiter mes passages sur l'ordinateur pendant environ une semaine, donc vous devrez attendre pour avoir les quelques nouveautés que j'ai dans mon chapeau. Je risque aussi de ne pas répondre à vos reviews. En tout cas, je vous remercie tous pour les commentaires que vous m'avez envoyé, ils m'ont fait trés plaisir et m'ont remonté le moral.

Pour finir sur une note plus joyeuse, j'ai été contacté par le fanzine "Troisième oeil" qui m'a demandé une fiction et pour l'instant, j'ai ma petite place dans le prochain numéro - un spécial one-shot si je ne dis pas de bêtises. J'ai également commencé un one-shot séquelle de "And all that music" qui raconte le premier concert de Harry en Autriche. Pas de pronostics quant à sa date de paruption.

Bisous à tous et merci encore. Je vous adore.