Auteur : Epayss
Titre : Les loups se cachent pour mourir
Date : 2004-08-18
Du côté des Weasley
La famille Weasley était en plein repas lorsqu'une petite chouette effray toqua au carreau de la fenêtre. Tous les attablés sursautèrent et se levèrent pour aller ouvrir à la chouette, ce qui se transforma en une grande bousculade où seul le plus menu pouvait réussir à atteindre la fenêtre.
En effet, on pouvait dire que la nuit avait été agitée pour la famille. Du plus jeune au plus âgé, tous avaient été affectés par la disparition de Harry, et l'absence de nouvelles leur avaient fait passé une mauvaise nuit, comme lorsque Arthur Weasley avait été attaqué par le serpent au Ministère il y a plusieurs mois. C'est pourquoi l'arrivée de la chouette provoqua cette débandade, chacun, Molly, Arthur, Fred et Georges ( ils avaient fermé momentanément leur boutique en apprenant la catastrophe ), Ron et Ginny impatient d'avoir des nouvelles de Harry. Et celle-ci ne fut pas des moindres.
Ce fut Ginny qui parvint à attraper la chouette et lui détacha sa lettre. Elle la déplia fébrilement, le visage soucieux, parcourut le parchemin des yeux, et au fur et à mesure que son regard descendait le long de la lettre, on pouvait voir sa figure se détendre, ses sourcils se défroncer, et un sourire de soulagement apparaître sur ses lèvres. Pendant ce temps, le reste de la famille était suspendu dans un silence que perçait uniquement le bruit lointain des pas de la goule dans le grenier.
« Alors ? » demanda Ron avidement.
Ginny leva enfin les yeux de la lettre, et eut même un instant de surprise en voyant tout le monde en train de la fixer. Puis elle sourit :
« Il va bien. »
Aussitôt tous se détendirent, poussèrent un soupir de soulagement mais ne quittèrent pas pour autant de yeux Ginny, car à en voir la longueur de la lettre, il n'y avait pas marqué que ça à l'intérieur. La rouquine continua :
« C'est signé du professeur Dumbledore. Il écrit que Harry a été retrouvé au petit matin dans l'infirmerie de Poudlard, il serait allé à Poudlard par transplanage incontrôlé. Ils l'ont transféré à l'hôpital de Sainte-Mangouste immédiatement, et il s'est réveillé il y a quelques minutes dans sa chambre. Il ajoute que Harry a besoin de repos, mais qu'il serait certainement heureux de recevoir de la visite pendant son séjour. Maman, je veux aller le voir aujourd'hui ! »
Molly mit quelques secondes à ingurgiter tout ce que Ginny venait de dire. Finalement, elle reprit ses esprits, un air autoritaire et rétorqua :
« Hors de question, Harry a besoin de repos, il n'a pas besoin d'être dérangé par toute une foule de personnes. J'irai seule le voir et je vous donnerai de ses nouvelles à mon retour. »
« Mais maman ! » supplia Ron. « Nous aussi on veut y aller ! »
« Non, c'est non, je vous emmènerai demain si vous voulez, mais pas aujourd'hui ! »
« Pourquoi tu as plus le droit d'y aller que nous ? »
« Parce que je suis votre mère et que je pense que Harry a besoin de calme pour ce moment. D'autant plus que ce n'est pas simple d'y aller sans transplaner. La discussion est terminée. »
Le repas l'était aussi pour Ron. Il se releva et partit vers l'escalier, bientôt suivi par Ginny.
Ron se retrouva seul dans sa chambre. Il marmonna :
« Je m'en fiche, si je ne peux pas le voir, je peux toujours lui écrire. »
Ron prit un morceau de parchemin, une plume, et couché à plat ventre sur son lit, il se mit à écrire. Une minute plus tard, il entendit des petits coups à la porte. La tête de Ginny apparut par l'entrebâillement de la porte :
« Ron, ça te dirait d'écrire… » Elle s'arrêta net en voyant ce que faisait son frère.
« Hmm ? » demanda Ron, la plume entre les dents, en plein réflexion.
« Je te proposai d'écrire à Harry, mais tu y as pensé avant moi, c'est ça ? Je pourrai rajouter un mot à la fin ? »
« Oui, si tu veux. Je te la donne quand j'ai fini. Dis, ça serait drôle si on pouvait faire en sorte que la lettre arrive avant même que maman entre dans la chambre. »
« Impossible, » fit Ginny en secouant la tête, « Coquecigrue ne sera pas assez rapide. Mais on peut essayer. Au fait, Hermione est au courant pour Harry ? »
« Hermione ? » demanda Ron surpris de la question. Mais aussitôt il se mit à rougir. « Oh non, j'ai complètement oublié de lui envoyer un hibou. Elle va m'en vouloir de ne pas l'avoir averti de la disparition de Harry. »
« Elle va t'en vouloir encore plus si tu la préviens pas de son retour. » objecta Ginny avec amusement.
« Tu veux pas lui écrire à ma place, Gin' ? Comme ça je pourrai m'occuper de la lettre de Harry. Dis-lui ça surtout, que je suis en train d'écrire pour prendre des nouvelles de Harry. J'espère qu'elle n'est pas déjà partie en vacances. »
Pendant ce temps, à Sainte-Mangouste…
Harry était allongé dans son lit d'hôpital, réveillé par un rayon de soleil qui chauffait sa joue. Il chercha immédiatement à changer de position, mais ses courbatures l'en empêchèrent, et de toute façon il n'avait ni la force ni vraiment la volonté de se tourner sur le côté. Au lieu de ça il se mit à regarder les alentours. La chambre semblait d'un inexpressif assez déconcertant, la seule touche un peu colorée se situait de l'autre côté de la fenêtre, un coin de ciel bleu, un bout de nuage blanc, et la façade grisâtre d'un immeuble qui occupait une bonne partie du paysage vu depuis le lit. En attendant de trouver plus d'occupation, Harry se mit à évaluer à quel étage il pouvait bien être. Il se murmura à lui-même :
« Alors, compte tenu de la hauteur de la fenêtre, de l'aspect architectural de l'immeuble en face et de l'âge du capitaine, je peux dire que si je saute de la fenêtre maintenant, il se peut que je me fasse mal. Ce qui exclu le fait que je sois au-rez-de-chaussée. Je ne peux pas non plus être au cinquième étage, il n'est pas pour les malades. J'ai donc le choix entre 4 étages. Bon alors, l'année dernière, nous étions allés au quatrième étage, et c'est là que nous avions vu Lockhart et Neville. Donc c'est l'étage réservé aux ensorcellements. Non, je ne dois pas être à cet étage, je n'ai pas été ensorcelé. Ensuite, je crois qu'au troisième ce sont les empoisonnements par potions et plantes, c'est donc aussi exclu. Le second, je ne me souviens plus. Et le premier, c'est là que nous avons été pour voir Mr Weasley, alors évidemment c'est l'étage pour des… des blessures dues aux créatures… » Harry se souvint du plan affiché au mur du rez-de-chaussée :
Blessures par créatures vivantes Premier étage
Morsures, piqûres, brûlures,
enfoncement d'épines, etc.
« Morsures… » réfléchit soucieusement le sorcier.
« Celui-là, là-bas, en revanche, il a été mordu par un loup-garou, le malheureux. Aucun remède possible. »
Cette phrase de Mr Weasley, il s'en souvenait parfaitement. Et il revoyait le type allongé dans son lit, le teint maladif, les yeux fixes, désespéré.
« Je ne suis pas comme lui. » se persuada Harry. « Je me porte bien, j'ai juste des courbatures, mais ça doit être la fatigue qui fait ça. »
C'est alors qu'il entendit des pas dans le couloir. Puis deux voix qui se parlèrent, deux voix qu'il connaissait très bien. Mais il s'étonna de pouvoir les entendre si bien, comme si les deux personnes se tenaient à côté de lui, et le plus étrange, c'était que l'année dernière, pour pouvoir entendre à travers la porte, il avait fallu une Oreille à rallonge des frères Weasleys.
Fin du chapitre 5
Note: si vous savez ce que le nouveau système de publication peut m'énerver. J'essaye en vain, à chaque chapitre, de lui faire mettre des sauts de ligne conséquents entre les parties, il ne veut rien savoir, du coup la présentation est complètement enlevée, alors que tout apparaît bien sur mon fichier word. Et dire qu'avant on pouvait pas faire de QuickEdit, mais qu'au moins la présentation était à peu près gardée.
