Disclaimer : les personnages de Gundam appartiennent à leur auteur, ainsi qu'à Sunrise, Bandai, Sotsu Agency et associés.

Genre : Fic en deux chapitres, humour.

Préface :

Hé bin… C'est parti pour l'Opus 1, deuxième volet.
Donc, si vous ne savez pas où vous êtes, allez lire la première partie.

Voilà, voilà, voilà… Je crois que c'est un bon résumé.

Merci à tous pour vos reviews
( merci à toi seikyo no tenshi à qui je n'ai pas pu répondre par mail )

Et bonne lecture.


Invisible men

Perdition et Retrouvaille


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Résidence Winner, New York, à un endroit paumé dans ses entrailles…

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« Quatre, je ne te hais pas, non, non… Je t'exècre ! »

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Dix minutes plus tôt, les sens en alerte de Duo lui avaient sauvé la mise.

Il réussit en effet de justesse à éviter Heero et ne dut son salut qu'à une porte providentielle apparue comme par magie à ses côtés et, miracle, ouverte.

Il allait se mettre à croire en Dieu.

Surtout que la porte donnait sur un couloir qui lui permit de s'éclipser discrètement sans éveiller les soupçons d'un ex-soldat parfait sur son éventuelle présence dans cette partie de la résidence Winner.

Rien oublié de ses années de terrorisme le bougre.

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Mais là…

Il était perdu, égaré, complètement isolé et indubitablement abandonné à lui-même.

A trop vouloir passer inaperçu, il en avait oublié de s'orienter.

Et il se retrouvait dans la merde jusqu'au cou.

Personne ne savait où il était, personne ne s'en souciait, et le seul qui aurait pu un tant soit peu s'inquiéter, Quatre, alias le Blondinet Mère-Poule, ne s'attendait pas à le voir réapparaître avant une bonne semaine.

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Il se retrouvait donc à devoir choisir entre 4 couloirs.

Qu'est-ce qui ressemble à s'y méprendre à un couloir blanc plein de portes beiges ?

Réponse : un autre couloir blanc avec des portes beiges…

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« Où est cette putain de cuisine ? J'ai la dalle bordel ! »

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Se repérer à l'odeur aurait pu être une solution appréciable en ce temps de midi.

Pas de chance, à trop jongler avec les explosifs, il s'en était pris un en pleine tronche et en avait presque perdu l'odorat.

La guerre ne laisse pas personne indemne, le corps en reste marqué.

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Et à l'instant, son corps allait craquer, tel un ballon de baudruche dans un panier à chat.

Un coup à gauche, un coup à droite, l'effleurement d'une griffe…et ça pète.

Il n'était pas très loin de les sentir sur ses nerfs, les griffes, pas très loin de péter un câble, de tout lâcher, et de partir dans son monde intérieur en abandonnant son organisme physique.

Tout doucement, son esprit lui filait entre les doigts, les connections neuronales se bloquant irémédiablement.

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Un natté qui glisse, glisse, glisse, contre un mur, à l'intersection de couloirs blancs aux multiples portes beiges… Cela a quelque chose de psychédélique...

Il ne manquait plus qu'un lapin blanc, à l'air idiot, aux vêtements démodés, courant après l'heure et qui, de toute évidence, n'a jamais entendu parler des Swatch, encore moins des Rolex…

Si ça lui arrivait, il pourrait commencer à se poser des questions sur sa lucidité et reconnaître que sa mort pour cause d'inanition est proche.

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Faites que quelque chose arrive, n'importe quoi pourvu qu'il puisse retrouver le chemin du garde-manger.

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« Heechan, viens me chercher… »

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NON !

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Jamais !

Quatre ne gagnerait pas aussi facilement.

Il en va de son honneur, il n'abandonnerait pas.

Il gagnera son pari. Quoi qu'il lui en coûte !

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« Zen… on respire calmement, on se concentre sur son rythme cardiaque… C'est pas le moment de faire une crise de panique… On ne me retrouvera pas dans un mois, petit tas recroquevillé dans un coin… »

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Avec un regain d'énergie, il se remit sur ses pieds et s'appuya contre le mur, peu assuré sur ses jambes.

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Gauche ? Droite ? Celui devant lui ou à l'arrière ?

Hum…

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« Une poule sur un mur, qui picote du pain dur, suivra-t-elle ce chemin ? Ou ira-t-… »

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Son estomac se rappela à son souvenir.

Bon, plus le moment de lambiner, n'importe quel couloir fera l'affaire au point où il en est.

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Duo partit vers la droite, persuadé qu'il finirait bien par tomber sur un endroit reconnaissable…

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« Enfoiré, petit con, sale type, hypocrite, planqué… heu… non, le terme n'est pas approprié, je m'insulte moi-même là... »

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Sa litanie d'insulte lui occupant suffisamment l'esprit, son ventre lui parut soudain moins douloureux et vide.

Comme quoi, les maux du corps ne sont que des réactions psychosomatiques à un état d'esprit.

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C'est en tout cas ce qu'était en train de se dire Quatre en sentant sa gorge s'assécher.

Le manque de salive était dû à une cause très bénigne, la chaleur étouffante et moite de la serre qui formait un voile d'humidité mêlée à de la sueur sur son corps à peine vêtue d'un bermuda. Il sentait son dos collé à la chaise longue et ses cheveux à son front.

Il s'ennuyait.

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Quelques nouvelles pages sont achevées dans une serre surchauffée.

Il ne se presse pas.

Il a tout le temps pour lui.

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Quatre Winner savourait l'instant présent pour s'empêcher de penser plus avant. Il a en effet la capacité des épicuriens de se détacher de la réalité.

Enfin… Si personne ne vient le déranger.

Et là, il sent une présence.

Pourquoi le monde est si cruel ?

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Qui donc avait l'outrecuidance de pénétrer en son domaine ?

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Un geste rageur.

Une page tournée.

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-Quatre ?

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Arrêt.

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Mais c'est pas vrai !

Il doit être maudit !

Allah, pourquoi lui ?

Et toi, qu'est-ce que tu fais là hein ?

Tu n'as pas compris qu'il faisait bien trop chaud pour ta peau fragile d'occidental ?

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Quatre n'a pas besoin de lever les yeux, il sait.

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-Oui Trowa ?

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Ne pas engager la conversation, surtout se taire !

Il ne pouvait pas perdre la face devant un Américain.

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- Qu'est-ce que tu fais là, seul, dans ton coin ?

- ça se voit non ?

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Le faire partir, répondre sèchement, qu'il comprenne qu'il n'était pas le bienvenu !

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- Si tu es juste venu lire, tu devrais aller dans la bibliothèque, il y a la clim'.

- Je te remercie, mais je suis bien ici.

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Une page tournée.

Quatre ne leva pas le regard de son ouvrage.

Il n'est pas dupe, il sait que Trowa ne serait pas venu le voir sans une raison précise.

Probablement en attente d'une explication face à leur comportement plus qu'étrange de ces trois derniers jours…

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Silence

Qui dure.

Nouvelle page tournée.

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Nardin' !

Qu'il dise ce qu'il a à dire et qu'il foute le camp !

Quatre. Ne. Lèvera. Pas. Les. Yeux. De. Son. Bouquin.

C'est intégralement à exclure !

Il était totalement conscient du risque encouru si son regard croisait par inadvertance le vert émeraude de l'œil derrière lui.

Il resterait scotcher.

Et, plus grave, il aurait perdu.

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Mais pourquoi l'aime-t-il cet abruti ?

Bien sûr, son regard pénétrant y était pour quelque chose.

Et il faudrait aussi faire abstraction de la finesse de ses traits masculins.

Ne pas penser à la fluidité de ses mouvements qui laissaient percevoir un coup de rein des plus orgasmiques.

Arrêter de baver sur les plaquettes de chocolat qui apparaissaient lorsque son t-shirt se soulevait, sur ce coup, vive les t-shirts larges !

Stopper complètement de mater son arrière-train dès qu'il se retrouvait de dos.

Oublier son intelligence, ses connaissances, son humour caustique, ses traits d'esprit, son côté mystérieux et sa répartie.

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Quatre adulait Trowa.

Mais là, il l'emmerde…

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- Pourquoi recherches-tu la solitude depuis trois jours ? Ce n'est pas dans ton caractère.

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Et voilà…

Le combat était lancé.

Il allait pouvoir prouver à l'Américain, accessoirement son meilleur ami, qu'il pouvait se passer de Trowa-je-suis-un-canon-mais-absolument-hétéro.

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- Ne cherche pas à comprendre les aléas de mon humeur, Trowa, tu risquerais d'y perdre ta mèche.

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Il le sentit sourire mais ne leva toujours pas les yeux.

Il devra recommencer tout le chapitre lorsque Trowa aura enfin quitter son four, il n'avait aucune idée de ce qu'il était censé avoir lu, et s'en moquait comme de sa plus ancienne chemise rose.

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Il tourna consciencieusement une nouvelle page pour se donner contenance.

Une sensation désagréable sur sa nuque se faisait de plus en plus sentir. Il se sentait mis à nu, observer sous tous les angles et jusque dans son cortex.

Regret… Pourquoi n'avait-il mis qu'un short ?

Il déglutit avec difficulté.

Son corps réagissait.

La dure conséquence de l'abstinence.

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Mais tourne ton regard d'un autre côté !

Vas voir au milieu des rhododendrons si il n'y a pas un petit blond !

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Hurlement muet de l'ensemble de sa petite personne, le tout dirigé contre la présence, trop présente, plus que percevable dans son dos.

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-Pourquoi Duo et toi ne mangez plus avec nous ? Wufei se sent seul.

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Mais qu'est-ce que Wufei venait faire dans cette conversation ?

S'en fout de Wufei!

Y avait-il un sens caché à ses paroles, pire, se doutait-il de quelque chose ?

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Il se contracta.

Fit un faux mouvement.

Sentit la page lui rester en main.

Si ce n'est pas malheureux… Une édition originale de 1930 avant colonie…

Il venait de perdre de l'argent, beaucoup d'argent.

Tout ça par la faute d'un imbécile de natté… Il allait l'entendre celui-là ! Non, il allait le rembourser !

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Ok, le défi venait de son esprit tordu, il le reconnaissait.

Ok, il avait utilisé l'idée d'un pari pour détourner ses pensées de l'hétéro à ses côtés.

Ok, ce livre venait de SA bibliothèque, emprunté par SES soins, et amené dans la serre où IL avait élu domicile.

Ok, il savait pertinemment que chaleur + humidité fragilisation du papier.

Mais un peu de mauvaise foi fait énormément de bien aux nerfs.

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Et puis, en toute objectivité, si Duo n'était pas en train de se laisser mourir d'amour pour le Japonais de service, Quatre Winner ne se serait jamais abandonné à la mélancolie, ce n'est pas son genre.

Ensuite, sans la vision de sa déprime, il n'aurait jamais eu cette idée merdique de défi à la con pour lui changer les idées au natté !

Enfin, puisque le but était de faire plaisir à l'Américain, on pouvait lui imputer tous les emmerdes qui arrivaient.

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Pratique ?

Pas pour l'instant hélas…

Quatre se sentait de plus en plus mal sous le regard de Trowa.

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- Quatre ? Qu'y a-t-il ?

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Depuis quand…

Prononçait-il son nom ainsi, avec cette petite inflexion de la voix qui laissait présager monts et merveilles ?

Venait-il jusque dans la fournaise pour prendre de ses nouvelles ?

Etait-il inquiet pour quelqu'un ? Pour lui ?

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Depuis quand était-il assez proche pour que Quatre sente son souffle sur sa nuque ?

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Un frisson traversa l'entièreté de sa colonne vertébrale… Il sentit ses cheveux se hérisser avant que le courant électrique ne parte dans l'autre sens pour aller dire bonjour à ses orteils.

Sa bouche lui semblait de plus en plus pâteuse et son sang semblait partagé entre lui monter aux joues ou lui descendre à l'entrejambe.

Ne pas imaginer ses mains sur son corps, ne pas les désirer !

Heureusement qu'il avait croisé ses jambes…

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- Ton comportement est étrange Quatre, je ne te comprends plus.

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Il se mit à trembler.

Imperceptiblement bien sûr.

N'est pas un Winner qui veut.

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Mais recule !

Laisse donc aux gens leur espace vital !

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- Je ne te connaîtrais pas, j'aurais l'impression que tu fuis ma présence. Tu cherches à m'éviter Quatre ?

- Tu es ridicule Trowa, j'essaie de lire voilà tout.

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Trop perspicace.

Les retranchements sont atteints.

Vite, s'en sortir, trouver une astuce !

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- Je ne vois vraiment pas pourquoi je ne voudrais pas te voir voyons ! C'est absurde.

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Pourquoi avait-il l'impression d'avoir creuser sa propre tombe ?

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-Alors, prouve-le-moi…

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La tension dans ses épaules était à son comble.

La crispation de ses muscles lui faisait un mal de chien.

Quatre Raberba Winner, le meilleur stratège des Preventers, venait de se faire avoir comme un bleu.

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« Duo Maxwell, je vais te tuer ! »

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Owari


Fin de l'Opus 1
Première partie du pari terminée
Suite possible… avec encouragements, lol

Merci à tous de m'avoir lu.
A bientôt

HLO