Disclaimer : les personnages de Gundam appartiennent à leur auteur, ainsi qu'à Sunrise, Bandai, Sotsu Agency et associés.
Genre : Fic en deux chapitres (fois le nombre d'Opus, lol), humour, yaoi
Préface : OPUS 2, deuxième et dernière partie…
Hé bin… C'est reparti.
J'ai fini la première partie du défi
que m'a lancé Calamithy, je m'attaque à la
seconde.
Donc, si vous ne savez pas où vous
êtes, allez lire l'Opus 1.
Voilà, voilà, voilà… Je crois que c'est un bon résumé.
Petit plus : soutient à toutes
les célibataires du net !
Sont pas prêts à se caser les
petiots.
Merci à tous pour vos reviews
( merci à Andromeda Aries et Ayaka
à qui je n'ai pas pu répondre par mail, j'espère
que je n'ai oublié personne )
Et bonne lecture.
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-Invisible men-
Lieux de paix et de sérénité…
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Résidence Winner, New York, environ indéfini dans les couloirs…
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Duo Maxwell aurait dû s'appeler Carl Lewis…
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Tel cet athlète américain, surtout connu pour ses multiples médailles durant les compétitions internationales et ses performances en courses de vitesse, mais aussi pour ses prouesses parfois toujours inégalées dans diverses disciplines, entre autre le saut en longueur et en hauteur…
Duo sautait, tel une gazelle, par delà tout ce qui encombrait son passage, sans pour autant diminuer sa vitesse.
Il n'était pas loin de battre tous les records, passés et à venir, dans les mêmes branches que son illustre compatriote.
Il n'avait aucune idée de la direction qu'il prenait, aucune idée des couloirs qu'il empruntait, aucune idée des pièces qu'il traversait…
Quelle importance ?
Il ne remarquait pas plus les objets, parfois vivants au vu des exclamations qui suivaient son parcours.
Tout se brouillait devant ses yeux embués.
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Il ne voyait pas grand chose et s'en moquait.
Une porte ?
Trop tard, il se l'était prise de plein fouet.
Un tournant à 90° ?
Un bleu supplémentaire à l'épaule.
Un vase explosé sous ses pieds ?
Heureusement qu'il avait ses rangers.
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Il courait… droit devant lui, envers et malgré tout.
Rien ne pourrait l'arrêter.
Il courait… vers un avenir joyeux, vers une terre promise.
Rien ne l'empêcherait de l'atteindre.
Il courait….
-
Pour fuir.
-
Fuir…
L'homme qui l'avait nargué bien malgré lui, dans un hammam, aguicheur sans l'emploi.
Fuir…
Un passé d'amour platonique et de frustration sexuelle qui, tout doucement, commençait à ronger la partie saine de son cerveau.
Fuir…
Le cri qu'Heero avait hurlé, son prénom, et qui à présent le poursuivait dans les couloirs, résonnant inlassablement à ses oreilles.
Fuir…
Lui-même qui ne pouvait plus faire face sans trembler.
Lui, qui n'avait plus rien du jeune homme enjoué et drôle qui décortiquait un prisonnier tout en faisant des blagues salaces.
Lui, qui baissait les yeux comme un gamin pris en faute quant on s'inquiétait de son comportement.
Lui, qui ne pouvait plus se regarder dans la glace sans honte face à ce qu'il était devenu, sans gène face à l'image qui donnait aux autres, sans pleurer face à son coeur…
Lui, lui, lui…
-
LUI !
-
Il courait.
Il s'encourait, se fuyant comme la peste.
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Et accessoirement, fuyant l'autre…
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« Prouve-le. A poils et plus vite que ça ! »
-
Il avait détalé aussitôt qu'il avait réussi à amorcer un mouvement.
Passant la porte à la vitesse de la lumière.
Voyant du coin de l'œil Yuy se relever d'un bond, la micro serviette glissant à terre, tendre le bras vers lui comme pour le retenir, et crier son nom.
Une fois.
De manière sèche.
Duo ne s'était pas retourné, il ne s'était pas arrêté, il avait déguerpi encore plus vite.
-
Et depuis, il courait.
Cavalait.
Galopait.
Dans le labyrinthe, conceptuel ne l'oublions pas, de la résidence Winner, enjambant tout ce qu'il pouvait, détruisant systématiquement tout ce qui ne faisait pas le poids, tout ce qui se mettait en travers de son chemin, obstruant la voie vers sa liberté.
Liberté… ridicule.
Les entraves étaient bien enracinées au plus profond de sa personne.
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Depuis quand se fuyait-il lui-même ?
Deux minutes, 5, 10 ? Une heure ? Une vie ?
Peut-être plus, suivant la sensation plus que délicate dans ses poumons.
-
Il devrait s'arrêter….
Un jour…
Pas maintenant, pas tout de suite.
-
Pas moyen de concevoir un arrêt quelconque, pas besoin de faire une halte d'ailleurs, pas possible de l'envisager.
Pas tant qu'il serait en état de réfléchir en tout cas.
-
« Prouve-le. A poils et plus vite que ça ! »
-
AAAAAAAAAAARRRGGGGG….
-
Pourquoi maintenant ?
Il sentait encore le sang pulser dans sa virilité, pas prêt de cesser d'ailleurs.
Il espérait que Heero-je-suis-le-plus-fort-je-fais-jouir-mon-partenaire-sans-même-le-toucher-essayez-de-faire-mieux-pour-voir-Yuy n'avait rien remarqué.
Et qu'est-ce qu'il lui voulait d'abord ?
Il ne comprenait pas.
Il ne saisissait plus.
Il ne voulait pas interpréter car il savait à l'avance qu'il travestirait la réalité comme réponse à son mal-être, solution soufflée par ses fantasmes.
-
Il désirait tellement… tout !
Son corps, bien sûr, à en jouir jusqu'à plus faim, l'embrasser, le lécher, le mordre, le baiser, l'aimer, l'investir, et surtout le supplier de le posséder.
Mais aussi son esprit qu'il voulait tout à lui; ses pensées, lui, lui et encore lui; son humour qu'il devinait très lointain; son cœur enfin, le dernier dans la liste mais pas le moindre, car sans lui, rien de ce qui précédait ne serait possible, même pas envisageable…
Heero…
A s'en rendre fou.
-
« PROUVE-LE. A poils et plus vite que ça ! »
-
Il allait le prouver, oui… mais pas dans ce sens…
Il allait démontrer qu'il était capable de redevenir lui-même.
De se détacher.
Au lieu de rester enlisé dans cette passion destructrice.
-
Car ce n'était pas de l'amour !
L'amour se vit, ne se survit pas
S'impose, ne domine pas.
Se trouve, ne s'inflige pas…
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Ralentissement imperceptible.
-
En fait, le défi tombait plutôt bien…
Il allait lui montrer au Quatre qu'il était capable de vivre sans Heero Yuy, la Bombe de l'univers. Elle ne lui exploserait pas en main celle-là…
-
Il avait passé l'âge, l'égarement des plans cul, dans lesquels on se perd à la recherche de soi à travers le corps de l'autre.
Il ne s'y était jamais trouvé, à part une fugace jouissance, un éclair durant lequel on touche, on effleure plutôt, un petit point à l'intérieur de soi-même, et, l'instant d'une seconde, on trouve sa place, on est bien.
Tout aussi vite, on redescend et il ne reste que les regrets.
Il faut se lever, jeter un coup d'œil au corps près de soi, hésiter à dire un mot, un « au revoir, on se reverra ? » hypocrite, on le lâche mine de rien du bout des lèvres ou on abandonne carrément l'idée, puis on s'échappe sans un regard, le rouge aux joues.
-
Il ne voulait plus de tout ça.
Il le voulait lui, la représentation vivante du sentiment.
Heero Yuy qu'il savait gay pour l'avoir vu au bras d'un beau mec, son portrait, en blond… Berk !
Heero qui lui avait déjà lancé des œillades plus qu'éloquentes, tout en gardant sa physionomie d'homme polaire, un exploit.
Yuy qui voulait le baiser.
Duo qui n'était pas d'accord.
-
Réduction minimale de la vitesse.
-
OUI !
VIENT-LA, WINNER !
TU VAS VOIR CA !
JE VAIS GAGNER !
CONTRE TOI ! CONTRE… lui … Contre … moi…
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Temporisation du mouvement des jambes.
Préparation d'un virage à 190° droite.
Trajectoire amorcée…
-
AOUTCH !
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Arrêt brutal de tout déplacement, sur les fesses, la tête dans un mur.
-
- PUTAIN DE SHAZI D'AMERICAIN !
- … ?
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L'obstacle qu'il venait de se prendre de plein fouet, était vivant et pas du tout content.
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- MAXWELL ! QU'EST-CE QUI TE PREND DE DEBOULLER SANS PREVENIR !
- … Aie… aaaaafuuuu… Salut… aaaaaaafuuuuu… Wuffy, …. aaaaafuuuuuu… désolé de t'être … aaaaaaaaafuuuuuu… rentré dedans, ….. aaaaaafuuuuuuu…. c'était pas … aaaaaafuuuuuu ….prévu au programme…
- C'EST WUFEI, CRETIN ! TU VEUX QUE JE TE L'ENFONCE UNE BONNE FOIS POUR TOUTE DANS LE CRÂNE !
- Heu… Non, … fuuuu… merci, j'ai déjà assez mal à la tête comme ça, … fuuuuuu… tu veux bien mettre la sourdine, s'teplait ? ….. fuuuuu…. Je me suis excusé, non ?
- Tu… ?... T'es excusé…
- … #respiration encore laborieuse mais prête à se calmer#
- Tout va bien Maxwell ? Tu n'as pas l'air dans ton assiette… Pourquoi courrais-tu dans les couloirs ? Tu es un vrai danger publique !
- J'ai faim… trouve pas la cuisine… me fait chier.
- Deuxième porte à droite dans le couloir de face, première porte à gauche en bas de l'escalier, tu longes le couloir et au bout, c'est directement à gauche. Tu en as pour environ dix minutes.
- … ?... Heu… Merci vieux !
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Il était sûr d'être seul.
Qu'Allah en soit loué !
Pour le moment, il était sauvé.
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Il avait vérifié, nerveux, chaque rayonnage de la bibliothèque, poussant la perfection jusqu'à monter sur la galerie qui faisant le tour de la salle à plus de 3m de haut, il faut bien atteindre les livres les plus élevés, les échelles et escabeaux, placés ça et là, ne sont pas toujours suffisants.
Il avait ainsi pu avoir une vision d'ensemble.
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Trowa n'était pas là.
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Il avait descendu l'escalier en colimaçon de la coursive, quatre à quatre, manquant s'étaler dans son allégresse.
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Seul…
Un poids venait de lui être ôté de ses plus si frêles épaules.
Haaaaa… Bonheur…
Un peu de temps libre, sans stress, sans tension, sans l'Hétéro.
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Quatre prit un roman au hasard au milieu des milliers d'ouvrages, d'œuvres et d'annales que comportait la bibliothèque, entre les nomenclatures encyclopédiques, bibliographies répertoriées et autres séries listées. Et s'installa confortablement dans un des gros fauteuils de cuir placés là à disposition des lecteurs.
Il y serait mieux que dans son transat, aucune comparaison possible.
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Il se sentait bien malgré le petit regret qui lui tiraillait le cœur.
La tension subie dans la serre avait semé des graines.
Il aurait voulu qu'ils fantasment ensemble, à deux, c'est quand même plus agréable que de rêver seul.
Mais bon…
Quand on n'a rien sous la main, on cherche un palliatif à son ennui.
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Car Quatre s'emmerdait ces derniers temps.
Ça faisait un moment qu'il n'avait plus eu un amant convainquant.
Convaincu, oui.
Motivé, aussi.
Mais cherchant à jouir sur son physique ou son fric.
Désireux de lui plaire.
Lui laissant la supériorité.
Lui qui justement voulait se faire gentiment dominer, ce n'était pas tout à fait la bonne attitude à adopter avec lui.
-
Et puis il était coincé, enfermé dans sa propre résidence avec une bande d'allumés qui se cherchaient les poux, et un Hétéro…
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Pas de quoi rigoler.
Autant passer le temps dans un bon bouquin, se laisser aller à la rêverie et fréquenter un moment un univers fictif, les quinze jours iraient plus vite.
Enfin, c'est ce qu'il espérait.
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Car Quatre n'est pas quelqu'un qui vit dans un monde imaginaire, il préférait le concret à l'abstrait, bien que sa demeure laisse présager une petite tendance, si peu visible dans ses actes, à la masturbation intellectuelle.
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A bas la réflexion personnelle à outrance !
Il ne s'agissait pas de se laisser porter par les évènements, non.
Tout contrôler, oui !
Mais pas pleurnicher dans son coin sur les affres de sa destinée personnelle.
Hors de question !
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Quatre Raberba Winner était un battant.
Il en était fier et en faisait son idéal d'existence.
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Contre mauvaise fortune, bon cœur.
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- MOUAHAHAHAHAHAHAHAAAaaaaaa… !
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Dans le cas présent, Hétéro pouvait aller se faire foutre ailleurs, chez les Grecs par exemple, quoique les gynécées étaient extrêmement surveillés, il y risquait ses bijoux de famille…
Trowa en eunuque… la gente féminine perdrait un étalon.
Barton ne POUVAIT PAS en avoir une petite, c'était inconcevable.
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Il n'empêche, lui et ses attributs pouvaient partir Trèèèèèèès loin.
Il n'allait pas envisager toute sa vie une hypothétique éventualité d'être celui qui réveillerait Trowa à une homosexualité inexistante.
Lui qui n'avait déjà pas l'air d'avoir une simple sexualité…
Car ce n'est pas parce qu'on est bien membré que l'on sait s'en servir.
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Quatre s'enfonça le plus profondément possible dans son siège.
Il était bien.
La température était parfait, la luminosité aussi, tout confort quoi.
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Il soupira.
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Première de couverture tournée.
Page de garde, idem.
Encore une ou deux et… premier chapitre…
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Dans une bibliothèque aux allures de salon privé du Plazza, un arabe blond sourit tout en débutant un roman de Proust.
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- Ha ! Te voilà enfin ! Où restais-tu ?
- …
- Tu pourrais répondre quant on te parle, tu connais la politesse minimale ? Tu…
- Il est là ?
- Où veux-tu qu'il soit ? On ne défie pas un Winner.
- Bien.
- Et voilà l'autre ! … heu… Tu sais que se balader à poil avec une microscopique serviette ça fait mauvais genre ? Tu as pensé aux gouvernantes ?
- Hn.
- Je comprends mieux l'énervement de Maxwell.
- Où ?
- Enfermé dans sa chambre. Abdul lui a monté de quoi tenir un siège. Tu es coincé.
- Demain. Trowa ?
- Je prends mon temps.
- Pour l'instant, le score est identique, 1-1. Il va falloir vous bouger.
- Wufei… Ta gueule.
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Un livre refermé d'un coup sec.
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C'EST QUOI CETTE CONNERIE !
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Les classiques… il n'y a rien de plus mensonger.
On est persuadé que s'ils ont traversé les siècles, c'est qu'ils surplantaient les autres écrits de leur temps.
HE BIEN, NON !
Il s'agit juste d'une question de notoriété de l'auteur et de snobisme !
Et, comme tout le monde le sait, le snobisme ne s'intéresse pas à l'intérêt de l'œuvre, juste au fait de la posséder.
Avoir le dernier ceci, la peinture plus qu'abstraite de cet autre…
Il y a bien l'individu au nom imprononçable, là, qui a vendu ses déjections au prix de l'or, juste dans des petites boites en fer blanc avec l'inscription « merde d'artiste, x grammes », et bien ça s'est vendu comme des petits pains, juste un peu plus cher…
-
Cependant, Quatre Raberba Winner est un homme de goût.
Si certaines de ses acquisitions lui permettent d'effectuer des placements intéressants, certes, il s'agit toujours d'une œuvre esthétique, que ce soit au niveau extérieur ou de son contenu.
Il ne lui viendrait jamais à l'esprit de jeter de l'argent pour de telles stupidités.
-
Cette histoire de madeleine, vraiment….
Du grand n'importe quoi !
Encore un qui s'imagine qu'utiliser un vocabulaire « distingué » et des tournures de phrases à la logique incompréhensible, prouve qu'il en a dans la caboche.
Ridicule.
-
« Mieux vaut une tête bien faite, qu'une tête bien pleine »
-
Quel est le crétin congénital qui a sorti une niaiserie semblable ?
A en croire ce qu'il avait sous les yeux, la tête bien pleine n'avait pas son pareil pour faire tomber les foules en pamoison.
Foules à qui il est vain de demander une tête bien faite.
C'est pour cette raison qu'il était aussi facile de les illusionner.
La démagogie a encore de beaux jours devant elle.
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Quatre se releva avec énervement, manquant de faire tomber son siège.
Les sourcils froncés et le pas alerte, il se mit en quête de l'ouvrage qui pourrait lui faire oublier son ennui de plus en plus présent.
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Alors…
A.
Rien.
B.
Néant.
C.
Des bagatelles sans intérêt.
D. E. F. G…
Des inepties, rien de passionnant, d'attrayant !
Nardin' !
Devait-il se résigner à se prélasser dans son coin comme un de ses dandys superficiels que les futilités intéressent ?
-
La moutarde lui montait progressivement au nez.
Il prenait un livre, le redéposait, en chopait un autre, le feuilletait, le rejetait, recommençant son manège jusqu'à obtenir un tas de cadavres littéraires par dessus son épaule.
Puis passait à la rangée suivante et rebelote.
-
Tout à son affaire, Quatre Raberba Winner ne fit pas attention aux appendices humains se balançant allégrement au-dessus de sa tête.
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L'homme-animal était arrivé.
-
Depuis un petit temps déjà.
Se coulant sans un bruit par la porte entrouverte.
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Erreur.
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Quatre devrait aller réviser les bases de la stratégie, pourtant sa fierté personnelle.
Depuis la début, il accumulait les fautes de débutant.
1) Ne jamais laisser la possibilité à l'ennemi de surprendre.
2) Toujours piéger les alentours.
3) Rester sur ses gardes en territoire périlleux.
-
Bref, il était à côté de ses babouches.
A croire qu'inconsciemment, il se considérait déjà comme attrapé, qu'il le désirait.
-
Cela arrangeait et dérangeait le fauve.
-
Effectivement, la proie n'en serait que plus facile à épingler.
Mais voilà…
La chasse en serait beaucoup moins drôle.
-
L'homme-félin aimait la traque et cette bibliothèque lui semblait un merveilleux terrain de battue, un véritable champs de courses.
Il voulait sentir la tension monter. Quoique là Quatre était plus que tendu, néanmoins, il n'en était pas la cause.
Il désirait le voir combattre, sortir les griffes, repousser ses ardeurs…
Il souhaitait le pousser dans ses retranchements et ensuite s'abandonner, montrer sa force, puis le voir céder corps et âme, s'ouvrir à lui, à ses envies.
Il espérait que Quatre serait à la hauteur de ses aspirations.
-
Un Winner n'est pas un angelot, c'est un gibier qu'on savoure.
-
La jambe pendant langoureusement entre le rayon G-H et celui des dictionnaires, Trowa le contemplait le sourire aux lèvres et les yeux affamés.
Il s'était glissé avec souplesse sur la galerie, puis était monté avec facilité sur les rayonnages, passant de l'un à l'autre pour atteindre le centre de la pièce et observer sa proie avec gourmandise.
Tout autre que lui ne s'y serait pas risqué, mais pour un acrobate équilibriste c'était un jeu d'enfant, passage obligé pour débuter une autre sorte de divertissement.
-
Couché à plat ventre sur son étagère, il se pencha graduellement jusqu'à presque toucher les cheveux blonds qui lui donnaient tant envie.
Un chat face à une pelote de laine. Tapera, tapera pas ?
Un discret ronronnement bien vite réprimé.
Il s'humidifia les lèvres avec avidité et respira profondément pour se calmer.
-
Ne rien précipiter.
Prendre son temps.
TRES important.
Ça n'en sera que meilleur.
-
Hélas, l'odeur, piquante il n'en doutait pas, de l'Arabe n'atteignit pas son odorat.
Seule lui revenait la senteur lourde du cuir passé, du papier et de l'encre d'autres siècles, du verni des boiseries et de la poussière, qu'on a beau combattre, impossible de vaincre dans une bibliothèque, elle s'intercale entre les coins.
-
Il secoua la tête, frustré.
Tant pis, il viendrait la chercher directement à la source de la nuque blanche.
-
Nuque sur laquelle le duvet clair se dressa.
Le sentiment de danger était revenu en force.
-
Quatre posa silencieusement l'ouvrage qu'il tenait à la main, il n'était pas à sa place, rien à foutre.
D'un mouvement fluide dû à l'expérience, il se déplaça, dos à l'étagère pour jeter un coup d'œil au salon de lecture.
Personne.
Rien à la porte.
Pas un murmure.
Ni un mouvement.
Il était seul.
-
Pourtant, son sixième sens lui indiquait une présence…
Il n'avait rien d'une femme mais écoutait son intuition, elle l'avait sauvé dans de multiples circonstances.
-
Il fit un tour rapide de la pièce, sans qu'un milligramme de poussière ne soit déplacé.
Rien.
Hum…
Il devait se tromper.
La guerre aura aussi laissé des séquelles à son organisme, mais au niveau des nerfs.
-
Les sens aux aguets, on ne sait jamais, Quatre reprit un énorme ouvrage, peut-être que la taille faisait la différence.
Il l'ouvrit, la page important peu.
-
« Lors nous jecta sus le tillac plenes mains de parolles gelées, et sembloient dragée perlée de diverses couleurs. Nous y veismes des motz de gueule, des motz de sinople, des motz de azur, des motz de sable, des motz dorez. Lesquelz, estre quelque peu eschauffez entre nos mains, fondoient comme neiges, et les oyons réalement, mais ne les entendions, car c'estoit languaige barbare... »
-
HEINGH ?
Ou comme se sentir bête, mais bête…. en quelques secondes.
-
Quatre ferma aussitôt le livre.
François Rabelais, Le Quart Livre.
Okéééééééééééé…
-
Vite, autre chose.
Autre rayon, autre lieu, autre époque, autre style, N'IMPORTE QUOI !
-
Derrière le corps prit d'une frénésie de petite fourmi, le fauve se laisse glisser au sol après un rétablissement digne du cirque de Pékin.
Il suit l'ombre du blond à un cheveu de sa peau, il lui suffirait de se pencher de 5 millimètres pour pouvoir la lui effleurer des lèvres.
Pas encore…
-
Raideur.
Mal aux muscles.
DERRIERE LUI !
Un livre, vite, se donner contenance, ne rien montrer, rester naturel, ne pas paniquer, aucune raison d'avoir peur, il a les cartes en mains, il ne perdra pas ce combat, il est un Winner…
D'OU SORT-IL CE CON !
-
Un Quatre Raberba Winner à point, servi sur un plateau d'argent.
-
- Tu crois que cette lecture t'est tout à fait appropriée ? Ce n'est pas comme ça que tu vas te rafraîchir…
-
De quoi parle-t-il cet abruti ?
-
NARDIN'!
Mais ce n'est pas vrai…
On lui en veut, ce n'est pas possible.
Pourquoi parmi les milliers de bouquins que comptent cette ……. de bibliothèque, il fallait qu'il prenne celui-là !
-
Le Kama-Sutra.
Edition de luxe.
Relié de cuir, lettrines d'or.
Avec dessins d'époque où tout en représenté dans le moindre détail.
Avec description point par point du comment la position est réellement possible à effectuer.
Avec comme preuve à l'appui des photographies actuelles, pornographiques mais esthétiques, qui ne laissent plus grand place à l'imagination.
Bref… Son manuel d'étude dans toute sa splendeur.
-
- Je ne croyais pas que tu t'intéressais à ce genre de domaines Quatre, on est loin de Wall Street tu sais…
-
Frôlement de la hanche.
Bouillonnement du sang par stimuli-réaction.
Réveil du centre de l'organisme, juste en dessous de poils blonds.
-
- Il est vrai qu'en tant que trapéziste, tu es plus à même d'effectuer ces contorsions Trowa. Tu m'impressionnes, je ne te croyais pas à ce niveau.
-
Claquement sec.
Ouvrage redéposé.
Pas une goutte de poussière à cet endroit.
-
- Je te montrerai mon « niveau » à l'occasion.
-
Chatouille du souffle sur la nuque.
Embrasement, sensation d'une torche dans le bermuda.
-
Heu….
Pardon ?
Comment doit-il prendre ces insinuations ?
Trowa n'est-il pas ce qu'il semble être ?
Il se sent s'embrouiller…
-
- Cela fait longtemps que tu n'es pas passé au cirque, je me suis amplement amélioré depuis lors.
-
Raté.
Hétéro n'a pas sexe.
-
- Je te crois sur parole, bien que je ne vois pas ce que l'amplitude vient faire dans l'histoire… Sur ce, tu m'excuses mais il se fait tard, je vais aller rejoindre ma couette.
- Pour une fois qu'on avait l'occasion d'échanger nos connaissances…
- Ce sera pour une prochaine fois, tu veux ? On se voit demain.
- Mais j'y compte bien. Bonne nuit Quatre, fais de beaux rêves.
- Bonne nuit Trowa.
-
Issue passée extrêmement rapidement, escaliers montés genre boulet de canon, et porte fermée à clef, on apprend de ses erreurs.
Pourquoi avait-il l'impression désagréable d'être poursuivi par un ricanement ?
-
Seul au centre de la bibliothèque, le fauve riait.
Fort.
Sans pouvoir s'arrêter et sans en avoir l'envie.
-
Il se ferait un plaisir de faire perdre Quatre Winner.
Il avait lui-même un pari à gagner et ne le laisserait pas se défiler.
-
Sa proie s'avérait à la hauteur de ses ambitions.
Merveilleux, il était merveilleux.
Trowa se faisait une hâte de le mettre dans son lit, sans couette.
Plus besoin de le laisser mûrir, Quatre semblait tout à fait savoureux.
-
La banane était devenu un concombre, il en était persuadé.
Ça tombait parfaitement bien, il avait toujours préféré les légumes.
-
Voili, voilà…
Deux GBoys dans leur chambre… chacun seul dans son coin…
OPUS 2, FINI
Encore un peu et vous ne l'auriez pas eu... mon modem est en train de rendre l'âme...
Opus 3 ?
Il faut prier le roi des modems.
Merci d'avance pour vos reviews, c'est extrêmement encourageant.
Veuillez, s'il vous plait, prendre la défense d'un petit auteur qui peine à suivre le rythme d'une fausse scribouilleuse du nom de Calamithy Jane, elle tape plus vite que son ombre.
A bientôt
HLO
-
Pour ceux/celles qui ne veulent pas laisser leur mail au vu et au su de tout le monde (ce que je peux comprendre), laissez-moi comme d'habitude une review et envoyez-moi un mail avec juste votre pseudo que je sache faire le lien et puisse vous répondre.
Vous prenez mon pseudo, rajoutez « 20 » et allez voir sur hotmail si j'y suis XD
Je ne les donne à personne, promis, je les garde juste pour pouvoir vous remercier directement à la prochaine review.
C'est véritablement frustrant de ne pas pouvoir remercier quelqu'un qui a pris le temps de laisser un petit mot...
