Auteur : Epayss

Titre : Les loups se cachent pour mourir

Date : 2005-11-03

Note : Avant tout, je vous souhaite une bonne et heureuse année 2006. Pour ma part ma bonne résolution sera de terminer cette fic dans l'année, j'espère pouvoir m'y tenir.

Professeur Werewail

« Voir journaux ? » demanda Harry. « Qu'est-ce que ça signifie ? »

Hermione lui jeta un regard qui exprimait pleinement l'évidence. Ron était aussi interloqué que Harry.

« Voyons les garçons, ça ne vous est jamais arrivé de vous demander ce que pouvait bien contenir la bibliothèque hormis des livres ? »

Ils haussèrent les épaules.

« Poudlard regroupe depuis des siècles dans sa bibliothèque des journaux, magazines et quotidiens sorciers de tout genre. Il y a même le tout premier numéro de la Gazette du Sorcier, qui date de 1920. Il a succédé au journal Le Monde des Sorciers, quand son ancien directeur a laissé la place, » raconta-t-elle d'un air savant.

« Et on les trouve où ? » s'enquit Harry.

« La petite porte là-bas au fond. Mais il faut demander à Mme Pince pour qu'elle ouvre. Pourquoi vous me regardez comme ça ? » demanda-t-elle en voyant Harry et Ron adopter une expression presque suppliante.

« Tu sais bien qu'elle ne nous le permettrait pas… » minauda le rouquin.

Hermione soupira.

« Bon d'accord, j'irai lui demander et j'irai chercher dans ces archives. Mais pas aujourd'hui, j'ai promis d'aller aider Ginny à réaliser quelques sortilèges. Je m'en occuperai dans la semaine. »

Et elle s'éloigna.

« Harry, des idées pour la suite des recherches ? »

L'intéressé fit une moue qui exprimait une certaine lassitude.

« J'ai surtout des idées sur le Quidditch mais là… Je veux dire, on a beau lire qu'il y a un rapport entre les loups-garous, la Lune et cette Pierre, je ne sais toujours pas quoi en faire de la pierre. »

« Espérons qu'Hermione nous trouvera quelque chose dans ces journaux. A ton avis qui a écrit l'indice des journaux dans ce livre ? Ce n'est pas une note de l'auteur. »

« Je n'en sais rien mais ça a intérêt à être utile, » railla Harry. « Bon, ça te dit un petit entraînement de Quidditch à deux ? J'ai envie de prendre l'air. »

« Bien sûr ! » s'enthousiasma son ami.

Au-dehors la lumière déclinante ternissait le décor du parc. Les ombres s'évanouissaient petit à petit, remplacées par une obscurité uniforme. L'étoile du Soir scintillait dans le ciel, seul lueur dans ce grand espace bleu nuit. Les deux garçons s'en allèrent vers le terrain de Quidditch. Il n'y avait pas un souffle de vent, les nuages étaient pour l'instant absents, et le froid moins glacial que d'habitude. En arrivant sur le terrain Harry se hâta d'allumer chaque torche accrochée sous les tribunes, tandis que Ron sortait la boîte contenant les balles de Quidditch. Ils prirent uniquement le Souafle, et s'entraînèrent à quelques passes et tirs au but. Dans ces conditions, Ron se débrouillait effectivement très bien. Ils étaient seuls entre amis, personne pour les regarder, conditions idéales pour éviter tout stress. Dans son rôle de gardien, Ron tenta même quelques figures, mais arrêta bien vite quand l'une d'elle le laissa suspendu par un bras à son balai, à quinze mètres au-dessus du sol. Harry fit de même pour quelques tirs. En fermant les yeux ou en frappant avec le pied, en l'envoyant avec la tête ou avec le manche du balai, il se rendit compte à quel point c'était difficile de réussir des figures quand il dut plonger au sol pour la dixième fois afin de récupérer le Souafle.

Quand le bout du terrain ne fut plus réduit qu'à quelques lumières tremblotantes éparpillées dans un brouillard noir, Harry et Ron décidèrent d'arrêter là l'entraînement. Ils terminèrent par une petite course de balais et quelques loopings, puis descendirent à terre, leurs ventres grognant sourdement.

« Ah oui, il est presque l'heure de dîner, » remarqua Ron.

« On a tout juste le temps de prendre une douche. Dépêche-toi ! » s'écria Harry, le balai sur l'épaule, sautillant sur place pour ne pas prendre froid. De quelques coups de baguettes ils éteignirent les torches puis rentrèrent au château au pas de course.

Harry était en forme le matin suivant, et avait pleinement récupéré de sa récente transformation. La potion se révélait plus efficace que ce qu'il avait pensé, et il n'en était pas mécontent. Cependant son corps restait marqué de certaines cicatrices qui ne s'étaient pas effacées. Sur les bras surtout, de fines lignes blanches le rappelaient à cette terrible nuit où il avait failli blesser Ron malgré lui. Heureusement qu'un loup-garou ne savait pas monter aux arbres…

Alors que Harry avait le regard plongé dans son bol de chocolat, grignotant machinalement la tartine qu'il tenait à la main, il se souvint de ce loup décharné qu'ils avaient rencontré il y a 3 ans, dans le parc. Un loup qui avait dû subir à Poudlard chaque transformation intégralement faute de potion Tue-loup existante. Un loup ayant possédé des amis sans qui les nuits de Pleine Lune seraient devenues un véritable enfer. Et qui vivait avec sa lycanthropie depuis de trop nombreuses années, chaque transformation l'usant un peu plus, comme un homme qui vieillit trop vite et se fatigue trop vite. Et s'il avait déjà entendu parler de la Pierre de Lune ? Harry n'avait pas encore songé à lui parler de sa propre maladie, mais après tout, Dumbledore l'avait certainement déjà mis au courant. Quoi qu'il en soit, s'il pouvait exister un homme de son entourage qui se soit renseigner sur la Pierre de Lune, c'était certainement le professeur Lupin.

« Harry, tu es avec nous ? » demanda une voix lointaine.

L'intéressé releva la tête pour apercevoir Hermione et Ron qui le dévisageait étrangement.

« Oui, je suis là. Pourquoi ? »

« Dépêche-toi de finir, le cours commence dans 10 minutes. »

« Oups ! » fit-il aussitôt en contemplant la tartine entière qu'il tenait à la main et son bol encore plein. Il se hâta d'engloutir le reste de son petit-déjeuner et avec ses deux amis se hâta de rejoindre la salle de classe.

Werewail n'était pas encore arrivé et Gryffondors et Serdaigles discutaient tranquillement dans le couloir. Quelques minutes plus tard, dans un cliquetis métallique entrecoupé de bruits semblables à des ronflements, le professeur arriva à grands pas vers eux, portant dans ses bras une grande cage recouverte d'un tissu noir. Il donna un coup de pied dans la porte pour l'ouvrir et posa de suite son fardeau sur le bureau.

« Bien, installez-vous. » dit-il en s'adressant à ses élèves. « Excusez-moi du retard, je ne pensais que ça me prendrais autant de temps de le nourrir. » Il était un peu essoufflé, et caressa machinalement le tissu recouvrant les barreaux de la cage en attendant que tout le monde soit assis.

« Quelqu'un a-t-il une idée de l'animal que je vais vous présenter aujourd'hui ? »

Il y eut quelques hochements de tête négatifs, et surtout un grand silence.

« Alors peut-être qu'une devinette vous aiderait : vous en avez tous vu un dans votre vie il me semble.

« C'est une créature qu'on a déjà étudiée ? demanda Hermione.

« Non je ne crois pas. Vous en avez déjà observé en dehors des cours. »

Une sorte de profond soupir se dégagea de sous le tissu, ce qui provoqua un léger scintillement des barreaux.

« Allez, encore un indice. L'un d'entre vous s'est approché de très près de ce genre d'animaux, et ce n'était pas pour s'amuser. »

« Un dragon ! » s'exclama Hermione.

« Bravo, miss Granger. Oui, il s'agit du dragon. »

Harry se maudit intérieurement de ne pas y avoir pensé plus tôt. Il se souvenait très bien de cette espèce de monstre qu'il avait du affronter en quatrième année. Mais rien à voir avec l'espèce de petite chose qui se cachait sous ce tissu.

« Vous avez amené un bébé dragon ? » demanda Seamus, l'air vivement intéressé.

« Hum, oui enfin celui-ci n'est pas un bébé, mais il est un peu spécial. »

Il se tourna vers le tableau et y inscrit le titre du chapitre du jour, puis retourna auprès de la cage.

« Je me suis dit qu'au lieu de regarder des schémas et des images, ce serait plus amusant d'observer un vrai spécimen. Mr Weasley s'est chargé de me procurer un individu assez particulier, mais voyez par vous-même. »

Il retira doucement le tissu, dévoilant alors un petit dragon qui ne devait pas dépasser un mètre de long. Des écailles noires, l'échine parcourue de courtes pointes, il se tortillait dans tous les sens pour approcher sa tête reptilienne au plus près de celle de Werewail. Sa queue terminée par une flèche s'agitait doucement, pendant en dehors de la cage. Il ressemblait effectivement en tout point à un dragon adulte, mis à part ses ailes ridiculement petites plaquées contre son corps d'écailles.

Le professeur retira le couvercle de la cage et prit dans ses bras le petit dragon. Celui-ci souffla au même moment un nuage de fumée de ses naseaux, faisant tousser le professeur. Il posa le dragon sur le bureau et l'obligea à s'asseoir en appuyant légèrement au bas de son dos. Le dragon, tournant la tête de tous les côtés, grogna sourdement et s'exécuta.

« Comme je vous l'ai déjà dit, ce dragon n'est pas un bébé, il a déjà sa taille adulte. Quelqu'un peut-il me dire quelle peut être la raison de sa petite taille ? »

Hermione leva timidement la main :

« Peut-être une variété de nanisme ? »

« Encore exact. Mais il n'y a pas que ça. Ce malheureux animal est atteint de nanisme, mais ses ailes sont aussi sous-développées, et il est incapable d'enflammer un gaz. Regardez. »

Le professeur souffla légèrement sur le museau du dragon. Ce dernier, dérangé par l'intervention, cracha vers celui qui l'avait dérangé un souffle d'un blanc éclatant mélangé à des nuances bleu-vert.

« Le gaz est parfaitement inoffensif. Ah oui, il y a une dernière chose : il est aveugle. Complètement aveugle, mais il s'aide de ses autres sens pour se diriger. » Werewail caressa tendrement la tête du dragon, chose que celui-ci semblait grandement apprécier.

« Mais pourquoi… » commença Hermione.

« Garder un pareil dragon ? Parce que bien qu'il n'aurait pu vivre en milieu naturel, ceux qui l'ont élevé refusent de le tuer simplement parce qu'il n'est pas comme les autres. Ils ne veulent pas l'abandonner, en plus il est tellement adorable. »

Le dragon se leva et alla faire le tour du bureau, gardant le nez contre le bois pour sentir les bords. Il marcha sur un crayon et surprit de l'expérience, poussa un cri plaintif, étendant soudainement ses courtes ailes.

« Vous savez il n'a plus très longtemps à vivre en fait. Mais il a beaucoup appris à ceux qui l'ont étudié. Même s'il est bien plus sympathique qu'un grand dragon, il agit comme eux. Maintenant que vous l'avez bien vu pouvez-vous me dire de quelle espèce il s'agit ? Vous pouvez regarder dans votre livre bien sûr. »

Hermione se hâta de feuilleter son volume mais Ron avait tout de suite reconnu le dragon et avait levé la main avant elle.

« C'est un Noir des Hébrides, non ? »

« Très bien Mr Weasley, je suppose que votre frère a du vous parler de ses dragons ?

« Oui, il m'a raconté des trucs sur eux. » fit Ron avec une légère grimace.

Le dragon se rapprocha du professeur et se penchant par-dessus le bord du bureau, fit mine de vouloir descendre, et tout de suite.

« Non non, pas par là ! » dit tranquillement Werewail. Le professeur le prit sous le ventre pour l'empêcher de tomber. Le dragon rouspéta par un grognement et souffla un peu de fumée.

« A présent je vais vous passer un petit questionnaire sur l'anatomie et les moyens de lutter contre un dragon Je vais passer dans les rangs avec ce petit dragon pour que vous puissiez l'examiner à loisir, c'est indispensable pour répondre au questionnaire. »

Tous les élèves se prirent au jeu et répondirent aux questions, s'aidant du dragon pour vérifier quelques réponses telles que « combien d'os longs comptent les ailes d'un dragon ? » ou « combien de griffes comptent chaque patte, avec les ergots ? »

Le petit dragon tenta plusieurs fois d'enflammer les questionnaires en passant, mais son souffle ne fit que s'envoler certaines feuilles sans même les noircir. En revanche il réussit à mordiller un ou deux doigts, chaque fois réprimandé par une tape sur la tête.

Quand tout le monde eut terminé, le professeur leur fit un résumé des réponses et les laissa partir, remettant son précieux compagnon dans sa cage. Mais comme Harry allait passer le pas de la porte, il fut interpellé par son professeur.

« Harry ! Tu peux venir s'il te plaît ? »

Harry ne se fit pas prier et, après avoir dit à ses amis de rejoindre le prochain cours sans lui, retourna dans la salle.

« J'aurai besoin de te parler de choses importantes, » commença le professeur. Mais cela risque d'être un peu long, voudrais-tu venir après tes cours me rejoindre dans cette salle ? »

« C'est à propos de quoi ? » demanda Harry, peut-être un peu trop brusquement.

« De ton affaire de loup-garou. »

Harry avait quitté la salle sans plus d'informations, mais le cœur rempli d'espoir. Est-ce qu'il avait quelque chose à lui dire à propos de la pierre ? Avait-ce un rapport avec ce crâne qui dominait la salle de Défense contre les Forces du Mal ? Il avait soudainement hâte d'être à ce soir, mais en même temps il se doutait quelque part que ça ne pourrait pas être quelque chose de formidablement exaltant, il ne pourrait certainement pas le renseigner sur la Pierre par exemple…

Il arriva tout juste à l'heure pour le cours d'Enchantement, qui se tenait sur le sujet de la magie élémentale, une version plus complexe du cours qu'ils avaient eu en 4ème année. Sur ce thème, leur livre présentait de très nombreuses photos et gravures montrant des sorciers pris dans une tempête, emportés sur une immense vague au milieu des flots, ou faisant jaillir de leurs baguettes des langues de feu qui semblaient fouetter l'air. Dans une moindre mesure, quelques images montraient l'utilisation de sortilèges très simples mais très utiles comme le Lumos ou l'Aguamenti. Le cours se termina d'humeur joyeuse après que Neville ait fait s'envoler toutes les feuilles du bureau de Flitwick, et que Dean ait brisé une vitre par un jet d'eau trop puissant qui aurait du avoir l'apparence d'une fontaine de gouttelettes très fines. Ron avait évité de justesse de brûler sa feuille de cours grâce à un heureux coup de vent provoqué par Hermione. Et Seamus, pour une fois, n'avait provoqué aucune catastrophe, il avait seulement subi un expelliarmus qui sortait d'on ne sait où.

A la fin des cours, Harry profita de son heure de libre avant l'entraînement de Quidditch pour se rendre dans la salle de Défense contre les Forces du Mal. Le professeur était là, penché sur un paquet de copies, le petit dragon enfermé dans la cage à dormir tranquillement.

Harry frappa quelques coups sur la porte laissée ouverte. Werewail releva la tête et l'invita à prendre une chaise en face de son bureau. Harry, un peu gêné, s'installa comme le professeur repoussait son paquet de copies.

« Un peu de thé ? » proposa Werewail, en faisant apparaître une théière fumante d'un coup de baguette.

« Je veux bien, » acquiesça Harry.

Le professeur les servit tous deux puis après avoir bu quelques gorgées, s'engagea dans le vif du sujet.

« Harry, est-ce que tu sais pourquoi j'ai demandé à devenir professeur ici ? »

Harry secoua la tête.

« Pour te surveiller, et t'aider. »

« M'aider à quoi ? »

« A guérir de la lycanthropie bien sûr. »

« C'est possible ? » demanda Harry, stupéfait de rencontrer une personne qui serait à même de l'aider.

« Oui, c'est possible, sinon je ne serai certainement pas là à ce jour. »

Le professeur se leva et tendit ses mains vers le crâne de loup-garou surplombant la pièce. Il le décrocha puis le déposa sur le bureau avant de se rasseoir devant un Harry avide d'en savoir plus.

« Et je suis là pour te guider dans ta tâche. Rares sont ceux qui ont eu la chance d'obtenir la Pierre, alors je ne veux pas que cette chance soit inutilisée. »

« Vous savez pour la Pierre ? »

« Bien sûr. Mais avant de te raconter comment j'en suis arrivé à être ici en face de toi, je voudrai te poser une question. Je sais que tu as progressé dans tes recherches sur la Pierre, mais peux-tu me dire où est-ce que tu en es ? »

Harry lui raconta brièvement ce qu'il avait appris dans les livres. Le professeur hochait la tête de temps à autre. Harry termina sur l'indice des journaux inscrit au bas de la page qu'ils avaient consultées dernièrement.

« Ah oui, les archives, » approuva Werewail. « Très instructif . »

« Est-ce vous qui l'avez noté dans le livre ? »

« Non, pas moi, mais je crois savoir qui. Pas évident de trouver les journaux, elle a du vouloir faciliter la tâche aux prochains, » pensa Werewail à voix haute, un sourire aux lèvres.

« Mais qui ? »

«Laisse-moi commencer depuis le début :

J'étais bien plus jeune que toi quand j'ai été mordu par un loup-garou. Je ne comprenais pas ce qui m'arrivait chaque nuit de Pleine Lune ni pourquoi j'étais le seul à qui cela arrivait dans mon entourage. On m'enfermait dans la cave pour m'empêcher de mordre. Mais mes parents n'ont jamais voulu admettre ma condition. Ils ne voulaient pas que je subisse cette maladie toute ma vie. Alors ils m'ont offert la plus belle chose que des parents auraient pu offrir à leur fils : la guérison. Ils ont cherché à trouver cette… Pierre de Lune et m'ont laissé partir avec, comme cela était demandé. Je n'allais même pas encore à Poudlard à cette époque, et je me suis retrouvé à parcourir les montagnes, avec cette grosse pierre autour du cou… »

Werewail s'arrêta. Il avait les yeux dans le vague, ressassant visiblement au fur et à mesure de ses paroles les souvenirs de son enfance. Harry l'écoutait attentivement, enregistrant chaque mot, se posant milles questions, mais ne voulant pas interrompre ce récit, il se tut.

« J'ai guéri, au bout d'un temps indéterminé. J'ai attendu, puis un autre loup-garou est arrivé et je lui ai remis la Pierre. Alors je suis rentré, avec un petit souvenir. »

Werewail tapota légèrement le haut du crâne qu'il tenait entre les mains. « J'ai trouvé ce crâne dans la vallée où je me suis rendu. »

Il restait très évasif, très imprécis, et pourtant Harry savait que toutes les informations qu'il recevait étaient capitales.

« Mes parents n'en crurent pas leurs yeux quand ils m'ont vu revenir, guéri. J'avais quitté la maison depuis plusieurs mois, et j'étais toujours vivant. Quoiqu'il en soit, depuis cette époque, je me suis juré d'aider, plus tard, les autres loups-garous, à trouver leur lumière. Mais il ne faut jamais oublier, que cette mission, tu dois la réaliser seul. Tu dois trouver tout seul ce qui te permettra d'avancer, et si ta volonté est assez grande, tu trouveras les aides dont tu as besoin et tu guériras. Il faut avoir une grande force morale pour redevenir un homme, tout est une question de choix.

Après avoir quitté Poudlard, j'ai rencontré une petite fille atteinte de la maladie qui allait rentrer à l'école peu après, et j'ai promis de l'aider. Peu de gens savent qu'on est capable de guérir de la lycanthropie, c'est pourquoi peu de gens recherchent la guérison. Malheureusement, tu sais ce que les hommes font des Pierres de Lune. On ne peut pas les laisser entre n'importe quelles mains, alors leur existence est gardée secrète, au préjudice de nombreux loups-garous qui aimeraient connaître le secret. »

« Comment avez-vous su que la petite fille était un loup-garou ? »

« Je l'ai su de la même façon que pour toi. Après avoir porté la Pierre, on acquiert une sensibilité qui nous permet de reconnaître aisément d'autres loups-garous. Mais venons-en au fait. Je suis chaque mouvement de la Pierre depuis des années, et quand j'ai vu que sa précédente porteuse peinait à s'en débarrasser, j'ai décidé de forcer un peu le destin pour que tu tombes dessus. En apprenant que tu avais été mordu, je me suis arrangé pour modifier tes résultats d'analyse. »

Voilà c'était dit. Harry avait ouvert des yeux ronds, étonnés de la chute de la phrase, et en resta bouche bée. Werewail s'empressa d'expliquer la suite :

« Ceci fait, tu es donc allé chez la famille Weasley, et tu as rencontré Carin dont le voyage quelque peu erratique passait justement à côté du Terrier. A ce moment je n'étais pas très loin et j'ai été vraiment soulagé de votre rencontre. »

« Pourquoi avez-vous fait ça sans me prévenir ? J'ai mis en danger tout mon entourage ! »

« Je suis sincèrement désolé, mais c'était nécessaire. Pour que tu obtiennes la Pierre, il fallait que tu sois chez ton ami, et je doute qu'on t'aurait laissé chez eux si ta lycanthropie avait été connue. »

« Pourquoi vous ne m'avez pas dit tout ça plus tôt ? »

« Je ne comptais pas te le dire que c'était moi le responsable mais Dumbledore l'a découvert. Pour le reste de l'histoire, je voulais attendre que tu aies commencé tes recherches. »

« Mais alors vous savez comment utiliser la Pierre ! » réagit soudainement Harry.

« Effectivement. Mais… »

« Dites-le moi… » fit-il d'un ton presque suppliant.

« Non je ne dois pas. Tu dois trouver seul comment l'utiliser, sinon tu ne trouveras pas la force de redevenir toi-même. Je t'ai aidé en donnant à Hermione le livre sur les pierres, Carin a elle-même laissé des explications à plusieurs endroits que tu dois découvrir, et enfin, quand tu auras entrepris ton voyage, une dernière aide t'attendra sur le lieu. Alors ne me demande rien de plus. Tu es proche du but Harry, ne laisse pas tomber. »

« J'ai quelques autres questions, mais ça n'a pas de rapport avec la Pierre… » tenta Harry.

« Vas-y, pose-les. »

« Les deux fois où je suis allé dans la Cabane Hurlante, quelqu'un m'a ramené dans la chambre, et la deuxième fois, j'ai été stupéfixé. »

« Ah oui, j'ai agi plus activement cette fois là. La première effectivement je suis venue m'assurer que tout se passait bien. La seconde je t'ai lancé ce sort puis je t'ai ramené. Les trois enfants que tu as rencontrés ont ensuite tout oublié, ce n'était pas la peine qu'ils se rappellent ce cauchemar. » raconta Werewail avec un léger sourire.

Ainsi Werewail n'était pas un chasseur de loup-garou, et Harry se sentait réellement soulagé d'avoir été guidé sans le savoir par cet homme, malgré les quelques préjudices qu'il avait subis. Il sentait que ce professeur était sincère et qu'il ferait tout pour que Harry redevienne entièrement lui-même, même s'il ne pouvait pas lui donner toutes les clés. Ses paroles lui avaient redonné plus de courage, et il se sentait capable d'effectuer le voyage. Un voyage qui le mènerait aux confins du pays des loups, sur le lieu où tout avait commencé…

Fin du chapitre 24

Note de fin : Voilà, c'était le dernier chapitre que je gardais en réserve. A présent il va falloir attendre un peu plus longtemps que les suivants soient écrits. N'hésitez pas à me mettre quelques reviews pour me dire ce que vous pensez de ces derniers chapitres !