Tous les désespoirs sont permis
Chapitre 1 :
POV Duo :
Ce soir est doux. J'aime la couleur du soir, cette douce fraîcheur. C'est tellement agréable. Un soir d'été comme je les aime. Ce soir, je me balade. C'est décidé. J'ai envie de voir autre chose que ces journées monotones à être cloîtré chez moi, attendant que le temps passe. Oui, je vais me refaire une vie, loin de lui. Loin de cet homme qui a abusé de moi, qui a joué avec mes sentiments et qui m'a lâché du jour au lendemain sans explication. Je ne veux pas me rappeler de son visage, ni de ses cheveux châtains, ni de ses yeux marrons couleur chocolat. Je veux oublier son nom.
Au début, je n'étais pas sûr d'y arriver, c'est Heero qui m'a consolé, il me comprenait et il me comprendra toujours. C'est mon meilleur ami. Il m'a écouté sans m'interrompre, il m'a dit des mots réconfortants, il m'a laissé pleurer.
Ce soir, je me change les idées, j'ai remercié Heero et je suis retourné chez moi prendre une bonne douche et me changer. Tiens, un bar, je vais aller me désaltérer un peu. J'espère juste qu'il ne vont pas me refuser de l'alcool sous prétexte que je suis encore mineur. J'en ai besoin ce soir. Pour oublier.
J'entre, il y a pas mal de bruit, des lumières partout, c'est plus une boîte de nuit qu'un bar finalement. J'ai pas trop fait attention. Y a même un karaoké. J'adore ça. je regarde quelques instants l'appareil, l'écran, c'est tellement tentant.
« Tu chantes ?
- Hein ? »
Je me retourne vers mon interlocuteur, il a les cheveux châtains, les yeux d'un vert incroyable, assez grand, il porte une veste noire, un tee-shirt blanc, un jean, un corps fin mais qui semble musclé. Il est beau.
« Je regardais seulement... je lui répond finalement.
- Tu ne viens pas souvent n'est-ce pas, je ne t'ai jamais vu par ici... ses yeux me fixent, plongés dans les miens.
- C'est vrai, je fais un signe affirmatif de la tête, j'aime bien sortir la nuit pourtant... »
Il ne répond rien, il se contente de m'observer, un long moment passe puis il me demande :
« Comment t'appelles-tu ?
- Duo.Et toi ?
- Trowa.
- Ça te déranges pas si je reste un peu ? Je...Suis un peu déphasé.
- Ça ne me dérange pas, non... il me montre une chaise de la main. Il n'y a pas beaucoup de monde que je connais. »
POV Trowa :
Il fait nuit, je traîne dans un bar, comme d'habitude, mais jamais le même, juste toujours ce quartier. Je m'ennuie, je suis pourtant du genre à me fondre dans la masse, mais là, ça ne m'intéresse pas. J'allais m'en aller voir ailleurs lorsque je vois une nouvelle tête, je ne crois pas l'avoir déjà vu par ici. Il doit avoir mon âge. Ses cheveux châtains sont vraiment longs, ils sont coiffés en une tresse qui lui bat les reins, il est un tout petit peu plus petit que moi, habillé tout en noir, peut-être en deuil. Il a un corps fin, beau, l'air musclé. Il y a pourtant quelque chose qui m'intrigue : son regard. Il a des yeux améthyste, c'est rare, mais ce n'est pas ça qui me perturbe. C'est la tristesse qu'on peut y lire qui me frappe. Il ne semble pas savoir quoi faire, son regard parcourt la salle et s'arrête sur la machine du karaoké, il a l'air si triste, si seul, si fragile. Bon, je vais au moins aller lui parler, après tout on est un peu pareil : seuls, une triste histoire derrière nous. Je m'approche doucement mais sûrement, il n'a pas décelé ma présence, il sursaute presque lorsque je lui parle :
« Tu chantes ? je sais c'est stupide, mais je n'ai pas d'autre idée.
- Hein ? »
Il se retourne, il semble surpris. Je vois qu'il me dévisage, un peu comme un animal qui a peur de ceux qui l'approche. Il a été blessé. Moralement. Je dirais même qu'il ne doit plus faire confiance à grand monde.
« Je regardais seulement... finit-il par dire, comme s'il cherchait à me dire qu'il ne ferait rien à cette machine.
- Tu ne viens pas souvent n'est-ce pas, je ne t'ai jamais vu par ici... j'essaye de lancer un peu la conversation mais j'ai absolument pas d'idées.
- C'est vrai, il secoue la tête affirmativement , j'aime bien sortir la nuit pourtant... »
Je ne sais pas pourquoi je m'entête, d'habitude je ne suis pas très causant, on me l'a souvent reproché. Mais là, quelque chose me pousse à continuer, à vouloir le connaître.
« Comment t'appelles-tu ? m'entend-je dire.
- Duo. Et toi ?
- Trowa.
- Ça te déranges pas si je reste un peu ? me demande-t-il. Je...Suis un peu déphasé.
- Ça ne me dérange pas, non... je lui montre une chaise de la main. Il n'y a pas beaucoup de monde que je connais. »
Il s'installe, nous commandons des bières. Heureusement qu'on ne nous interdit pas de boire, vu que nous sommes mineurs.Enfin, moi du moins. Mais il semble avoir le même âge que moi, alors. On boit un peu, on discute : c'est comme ça que j'apprend ce qui lui est arrivé, quand j'y pense ce mec mériterait mon poing dans la face. Duo est quelqu'un de vraiment gentil, j'ai du mal à croire qu'il existe un salaud qui aie osé le faire souffrir comme ça ! On rigole et tout, on devient vite copains en fait. Puis je lui désigne le karaoké d'un coup de menton :
« Tu sais chanter ?
- Un peu... Pas trop quoi... répond-il.
- Ben essaye, on verra bien.
- D'acc... »
Je met une pièce dans le karaoké et je lui tend le micro, il le prend après quelques hésitations, il choisit sa musique et se met à chanter :
I can't live with you
But I can't live without you
I can't let you stay
But I can't live if you go away
I d'ont know just how it goes
All I know is I can't live with you
I'm having a hard time
I'm walking a fine line
Between hope and despair
You may think that I don't care -
But I travelled a long road to
Get a hold of my sorrow
I tried to catch a dream
But nothing's what it seems
Love is saying baby it's all right
When deep inside you're really petrified
Lover turns to hater
On this escalator
I can't live with you
But I can't live without you
I can't breathe - if you stay
But I can't bear you to go away
I don't know what time it is
All I know is I can't live with you
We're stuck in a bad place
We're trapped in a rat race
And we can't escape
(Maybe there's been some mistake!)
We're trying to make a high score
We're walking through a closed door
And nobody's winning -
We're just sinning against ourselves
Hold on baby tell me it's all right
Anger's breaking from the hurt inside
Passions screaming hotter
Doin' what we gotta do - yeah
I can't live with you, I can't live with you
I can't live, I can't live
I can't, I can't live with you
But baby I'll never ever leave you
I can't live with you
But I can't live without you -
Cause I'm in love with you
And everything about you
I can't live with you
No I can't live with you, I just can't live,
I can't live with you,
And I can't live without you
Through the madness, through the tears
We still got each other
For a million years...
Duo s'arrêta et se retourna, la salle s'était tue en entendant sa voix, tous, y compris Trowa, le regardaient avec de grands yeux. L'Américain se sentait très gêné :
« Heu... Qu'est-ce qu'il y a ? J'ai. Chanté faux ?
- Non, au contraire ! lui sourit Trowa. Tu as une voix superbe ! »
Il y eut bien d'autres commentaires à propos de sa voix et de sa chanson (I can't live with you, QUEEN ROCKS). Il sourit à Trowa, ému de ce qu'il lui avait dit, il semblait si sincère.
Trowa regarda sa montre :
« Il est tard... Je dois y aller.
- Oh... la déception de Duo n'était nullement cachée.
- Donne-moi ton numéro de téléphone, on pourra se revoir ailleurs... proposa le Français.
- Je n'en ai pas... répondit le natté.
- Ton adresse alors ?
- Je n'en ai pas non plus... »
Trowa était surpris par ce qu'il venait d'entendre : pas de maison? Il dévisagea quelques temps son ami, ne pouvant soutenir son regard, Duo détourna le sien, baissant la tête. Le Français lui releva la tête de sa main avec un sourire se voulant rassurant :
« Tu veux venir chez moi ?
- Hein ? le natté avait des yeux gros comme des soucoupes.
- Il y a une chambre d'ami, justifia-t-il, c'est pas particulièrement agréable d'être toujours seul...
- Tu veux bien ?
- Si je te le propose. »
Duo avait du mal à réaliser ce que lui disait son ami, il sourit d'un sourire vraiment heureux, les larmes aux yeux :
« Merci... »
POV Duo :
C'est la première fois que quelqu'un est sympa comme ça avec moi sans même me connaître. Trowa est quelqu'un de vraiment gentil, je suis content qu'on s'entende bien et qu'on soit copains. Nous sortons tous les deux du bar et je le laisse me guider dans les rues, nous arrivons devant un immeuble. Il m'emmène au 5e étage, son appart est spacieux et même s'il fait nuit il donne vraiment du réconfort, je me sens protégé ici. Je sais pas trop pourquoi.
« Approche... »
Je le suis dans une chambre, il ouvre une armoire et me tend un pyjama, je le prend en le remerciant vivement, je ne m'attendait pas du tout à ça ! Il me montre la chambre d'ami, elle n'a pas souvent servie mais elle est plus qu'acceptable et accueillante, pour quelqu'un qui aurait dormit dans la rue, c'est un hôtel quatre étoiles !
« Si tu décides de rester il faudra l'aménager... »
Je le regarde avec des yeux de merlan frit, il s'en est aperçu est me fixe avant de me demander :
« Quoi ?
- Rester... ? Je peux ?
- Ouais... me répond-il. Je suis le seul à vivre ici, je ne pense pas que ça gêne grand monde... »
Je suis vraiment heureux de l'avoir rencontré ! Je lui saute au cou en hurlant presque un merci, il ne s'y attendait visiblement pas et nous nous retrouvons par terre. Si je continue comme ça je vais me faire jeter dehors !
« Pardon... Je ne voulais pas, je... je cherche désespérément mes mots.
- C'est pas grave... »
POV Trowa :
Il m'a bien surpris, je me suis retrouvé par terre en moins de deux, ça fait pas vraiment du bien même si je n'ai pas eu très mal. Il a l'air si content de pouvoir habiter ici, je vais pas le laisser dormir dehors, ça serait inhumain. Et puis, je sens qu'il a vécu des moments difficiles, pas la peine de l'enfoncer.
Je le laisse dans sa chambre, je vais quand même pas le regarder se changer. Ça fait du bien d'avoir de la compagnie. Je vais dans la salle de bain, sors une serviette, un gant de toilette, une brosse à dent. J'ai rien oublié. ? Nan, je crois pas.
« Si t'as besoin de quoi que ce soit, tu m'appelles, ok ?
- Ok, merci ! »
S'il me remercie à chaque fois, on n'est pas sortis. Enfin. Je vais dans me chambre et me change. C'est là que j'entend un bruit près de la porte, je me retourne et je vois Duo qui frappe timidement.
« Heu... Trowa, c'est où les toilettes ?
- Deuxième porte à gauche prêt de la salle de bain.
- Thank you. »
Oui, ça change un peu d'avoir de la compagnie. Ouah. J'me sens vraiment fatigué. Dodo. Je m'effondre sur le lit et m'enveloppe dans les couvertures, je suis tellement fatigué tout à coup que je ne peux pas garder les yeux ouverts très longtemps.
Le matin était là, le soleil s'était levé. Trowa émergeait doucement, se levant à contre-c?ur (qu'est-ce qu'on peut aimer le lit, c'est dingue !), mais bon, fallait aller bosser.
Il se dirigea vers la cuisine et se prépara un café, il l'avala rapidement mais quelque chose attira son attention : un gémissement. Intrigué, le Français alla jusqu'à la chambre d'ami, les bruits venaient effectivement de là. Il entra, ouvrant doucement la porte pour ne pas faire de bruit. Duo était toujours en train de dormir, mais son sommeil était agité : il se tournait et se retournait tout en gémissant, Trowa s'approcha et tendit l'oreille :
« Non... Je veux pas... Arrête, je t'en... Prie... Non... Mal... Pitié... »
Les yeux verts s'agrandirent, l'Américain avait les larmes aux yeux. Un cauchemar ?
« Duo...son colocataire le secoua doucement par l'épaule mais le garçon continuait à gémir. Duo, réveille-toi. »
Il le secoua plus fort, le natté ouvrit les yeux, des yeux voilés par la terreur, la douleur. Le Français s'approcha et le prit dans ses bras :
« Shhhhht... Là, là, c'est fini, c'était un cauchemar.
- T... Tro ? la voix de Duo était faible, tremblante.
- Oui, je suis là, ça va aller maintenant. »
L'Américain se serra contre le torse de son ami et laissa couler quelques larmes, puis se releva en frottant rageusement ses yeux :
« Mais qu'est-ce que je fais ! Boys don't cry ! »
Puis il releva la tête vers son ami :
« Pardon de te causer du souci...
- C'est pas grave, ça ne me dérange pas. »
Trowa tourna la tête vers le réveil posé sur la table de nuit : 7h45.
« Oups ! Je vais finir par être en retard ! »
Il se rua dans la salle de bain, prit une douche vite fait bien fait, s'habilla en trombe, et s'apprêtait à sortir lorsqu'il se tourna vers l'Américain :
« Je rentrerais vers midi, une heure. Le frigo est plein, tu peux te préparer un bon p'tit déj. »
POV Duo :
Eh ben... Il est pressé. Je ne sais pas ce qu'il fait comme boulot mais je m'en voudrais s'il arrivait en retard à cause de moi. J'y crois pas ! J'ai pleuré devant lui alors que je m'étais promis de ne plus chialer ! C'est rageant !
Bon, je vais me préparer un petit déjeuner, puis je verrais ce que je peux cuisiner pour midi, je lui dois bien ça. J'avale un chocolat froid avec quelques tartines, et jette un coup d'oeil dans toute la cuisine. Mmh. Il y a de tout, et pas mal de restes visiblement. Je vais lui faire du riz cantonnais, c'est Heero qui m'a appris à le faire !
Bon c'est décidé ! Je vais prendre une douche quand même. Je vais pas rester crade toute la journée. MMh. C'est bon l'eau chaude ! Mrrraou!
Je sors de la salle de bain et m'habille en vitesse, je dois me brosser les cheveux, ça prend beaucoup de temps, mais je vais pas les couper, je les aime trop pour ça ! Et puis j'imagine pas ma tête avec des cheveux courts !
POV Trowa :
12h10... Ça va je serais rentré avant la demie. J'espère que Duo ne s'est pas trop ennuyé. Bon, qu'est-ce que je fais pour le repas de midi ? Je ne sais même pas ce qu'il aime. Tant pis, on verra une fois rentré. J'entend mon ventre hurler famine, j'ai pas d'appétit le matin alors du coup vers dix, onze heures je crève la dalle !
J'arrive chez moi, il est vingt. Bon sang, où j'ai mis mes clefs ! Ah ! Les voilà. J'entre, tiens, ça sent drôlement bon. Je vais à la cuisine et découvre Duo devant les fourneaux, en tablier, en train de goûter à ce qu'il a préparé. Je frappe doucement à la porte, il se retourne :
« Ah ! Tro, tu es rentré ! Je savais pas trop ce que tu aimais alors j'ai fait du riz cantonnais, tout le monde aime ça ! »
Je le regarde, ça me fait plaisir. Je sais pas trop pourquoi. Peut- être parce qu'il essaye de se rendre utile alors que c'est pas la peine... Il ne me doit rien. Voyant que je ne répond pas, il s'inquiète :
« Je... N'aurais pas dû ?
- Non, non, c'est super ! Je crois que j'ai tellement faim que je n'aurais pas eu la patience de faire le repas ! Merci ! »
Il a un sourire radieux. Je l'aide à m'être la table, je m'installe et Duo va cherché son riz cantonnais. Je goûte...
« Uwa ! C'est trop bon !
- Tant mieux, ça me fait plaisir... dit Duo. Si tu n'avais pas aimé, j'aurais été sacrément embarrassé !
- Tu cuisines super bien ! je dis ça sincèrement, puis je lui tire la langue. J'en suis jaloux !
- Mais non ! »
Il a les joues qui prennent une jolies teinte rosée, il est marrant comme ça !
Les deux garçons avalèrent goulûment le repas, le natté était heureux que son ami apprécie. Puis il se perdit dans ses pensées : s'il voulait vivre ici, il faudrait qu'il travaille, ce serait injuste de laisser tout le boulot à son bienfaiteur.
Lorsque Trowa alla à la salle de bain se laver les dents, Duo avait débarrassé et attrapa le journal dans l'espoir de trouver une annonce qui lui convienne. Il feuilleta nerveusement les pages avant de trouver la bonne rubrique. Il s'arrêta sur une annonce :
Rech vendeur(euse) commerce motos et accessoires, CDI, embauche après entretient.
Ça le branchait. Puis il sentit une présence près de lui et se retourna, Trowa se tenait derrière, juste au-dessus de son épaule et regardait l'annonce :
« Tu cherches du boulot ?
- Ben oui, je ne vais pas te laisser gagner de l'argent pour deux, ça serait pas rentable ! Et pas sympa de ma part aussi ! répliqua le natté.
- C'est toi qui vois... répondit le Français.
- Un peu oui ! Et puis ça me branche les bécanes ! » -
Le Français lui sourit, il avait compris le message : Duo voulait rester mais pas sans rien faire, il allait gagner sa croûte tout comme lui. Il voulait se rendre utile, ne pas se sentir comme un boulet pour lui. Trowa appréciait ce geste, l'Américain était vraiment quelqu'un qui attirait la sympathie.
POV Duo :
Bon, j'ai téléphoné, j'ai plus qu'à me rendre demain chez ce Mr. Raberba Winner pour l'entretien. Je suis quand même bien stressé ! J'essaye de m'occuper pour me changer les idées. Je suis en train de faire le dîner, c'est pas facile, j'ai les mains qui tremblent et j'ai mal au ventre. Je sens quelque chose sur mon épaule :
« Uwaaaaaaaaa ! je me retourne d'un coup. Ah, c'est toi Trowa... Tu m'as flanqué une de ces trouilles.
- J'ai vu oui... Tu devrais arrêter, tu vas finir par te couper...
- Oui, tu as raison. »
Je laisse le couteau, je dois bien admettre que ça ne va pas fort, je suis pas au mieux de ma forme.
« Tu veux que je vienne avec toi demain ? se propose Trowa.
- Je veux bien si ça ne te dérange pas...
- Non, ça va. »
C'est gentil de sa part, s'il est là je serais moins stressé... Argh! C'est vraiment pas agréable d'être tendu comme ça!
POV Trowa :
Pauvre Duo, il ressemble à une vraie boule de nerfs !Je comprend qu'il soit stressé, c'est pas une petite boîte, la Winner Corp (rien que le nom) est l'une des entreprises les plus performantes de la planète.
Je prépare le repas, vu que Duo est dans l'incapacité de le faire. Il a du mal à ce calmer, le pauvre. Je vais lui préparer une tisane à la camomille, ça calme... Je croise les doigts pour lui, j'espère que ça ira.
POV Duo :
C'est le jour J, Trowa est sympa : il m'a passé de quoi m'habiller un peu... Un pantalon noir avec un haut noir aussi, une verte noire. Le tout fait bien ressortir mes yeux.
La Winner Corp est imposante, je me sens tout petit d'un seul coup ! Je sens la main de Trowa sur mon épaule, c'est apaisant. Bon, je prend mon courage à deux mains et j'entre. Une secrétaire m'accueil, elle est blonde, maquillée et habillée en rose pétant (quelle horreur !) :
« Bonjour, vous désirez ?
- Bonjour, je m'appelle Duo Maxwell, j'ai rendez-vous avec Mr Raberba Winner pour un entretien...
- Veuillez patientez je vous prie. »
Je me tourne vers Trowa, il me sourit d'un air ''t'inquiète pas, ça va très bien se passer''. Je lui souris à mon tour, il est si gentil.
« Mr Maxwell, la porte au fond du couloir.
- Merci... »
Trowa m'accompagne jusqu'à la porte et me dit qu'il m'attendra dans le couloir le temps de l'entretien, il me souhaite bonne chance. Je frappe, j'entend un « Entrez », je pousse la porte et entre... La salle est grande, bien décorée, le propriétaire a bon goût. De grandes fenêtres illuminent la salle, un grand bureau, un siège noir en cuir. Celui-ci pivote vers moi et je découvre un garçon de mon âge environ, blond, des yeux turquoises, un teint blanc. Il me regarde en souriant :
« Bonjour. Mr Maxwell je présume.
- O-Oui. /Allons bon, je bégaye /
- Détendez-vous mon ami, et asseyez-vous si vous voulez bien.
- Merci... »
Je m'avance jusqu'au siège qu'il me désigne de la main, je m'assoie. Je suis toujours tendu. Il semble le deviner, se lève et se dirige vers une partie du mur. Mr Raberba Winner appuie sur un bouton et me demande :
« Du thé ?
- Heu... Oui, merci.
- Je vous ai dit de vous détendre. Je ne vais pas vous manger, vous savez.
- Bien sûr, je n'en doute pas !
- Qu'est-ce qui vous pousse à vouloir travailler ici ?
- Eh bien, j'avoue que j'aime beaucoup les motos et tous les véhicules à deux roues... je débute un peu mon speech que Trowa a écouté au moins 250 fois.
- Vous les aimez vraiment ? je suis un peu déboussolé par la question.
- Oui... Cela vous dérange-t-il ? je pose LA question sur un air qui sonne un peu trop inquiet à mon goût.
- Non, bien sûr ! Ne vous inquiétez pas ! C'était une question comme ça. Une dernière question, savez-vous conduire une moto ?
- Oui, j'en ai déjà conduit plusieurs.
- Dans ce cas... je sens une sueur froide dans mon dos, je hais le suspens ! Au lieu d'être vendeur, ne voudriez-vous pas être testeur ? »
Il me regarde, le plus sérieusement du monde, attendant ma réponse. Je ne sais pas trop quoi répondre.
« Vous... Vous voulez bien de moi ?
- Je ne crois pas avoir dit que je vous refusais... toujours sérieux.
- Eh bien... J'en serais très heureux. »
Il me regarde toujours, il y a un lourd silence, je n'ose même pas boire le thé qui refroidit dans ma tasse. Puis, doucement, il s'approche de moi :
« Puis-je oser vous demander votre situation actuelle ? »
Aïe ! Je répond quoi moi ?J'entend mon coeur battre à la chamade jusque dans mes tempes. La pression est dure à supporter. Je ne vais quand même pas mentir, je ne le fais jamais je ne vais pas commencer maintenant ! Je baisse la tête et commence mon récit :
« Je... Il y a deux jours je ne savais pas où aller, parce que quelqu'un m'avait jeté dehors, je suis allé dans un bar et j'ai rencontré un garçon qui est vite devenu mon ami, il est très gentil vous savez. Il m'a proposé de venir dormir chez lui dans la chambre d'ami. J'ai accepté, et lui m'a proposé après de rester davantage. J'étais heureux car personne n'avait éprouvé de la compassion pour moi jusque là, alors je ne veux pas le laisser tout faire, je veux pouvoir me rendre utile, ne pas être un fardeau pour lui... Je veux... L'aider moi aussi... »
Je n'ose pas lever la tête, après un récit pareil c'est sûr qu'il va m'envoyer paître. Pourtant, contre toute attente, il me relève la tête d'une main et me fait un grand sourire :
« Alors soyez le bienvenu, mon ami. Puis-je me permettre de vous appeler Duo ?
- Vous... M'acceptez quand même ? Malgré ma situation ? j'ai du mal à maintenir mon corps.
- Oui, votre sincérité m'a beaucoup touché. Vous n'avez pas menti et j'apprécie beaucoup car peu d'hommes auraient osé le faire. De plus, vous le faites pour une noble cause, votre ami ne peut qu'être fier d'avoir un compagnon comme vous à ses côtés ! »
Il a toujours un grand sourire sur son visage.
« Merci Mr Raberba Winner. Merci du fond du coeur ! je m'emporte un peu.
- S'il vous plaît, appelez-moi Quatre. Je n'aime guère ces ''Mr Raberba Winner'' pour être sincère, je trouve que ça vieillit considérablement ! Puis-je vous tutoyer ?
- Moi de même ?
- Bien sûr ! »
Quatre est beaucoup moins imposant tout à coup ! Je sens mon stress s'envoler. Je lui fait mes adieux après avoir signé un contrat de travail (le truc à jamais oublier), reçu une feuille avec les horaires et tout le tralala. Je sors, Trowa est toujours dans le couloir, il tourne la tête vers moi en formulant une question muette, pour toute réponse, je lui saute au cou en riant de joie :
« Il m'a accepté ! Je suis reçu ! »
POV Trowa :
Duo est fou de joie, nous rentrons et fêtons ça autour d'un vers de coca comme il aime. Il me parle de Quatre, visiblement le blond est quelqu'un de très aimable, moins pot de colle que sa secrétaire, j'espère !
J'avais croisé les doigts et prié intérieurement pendant tout le temps de l'entretien, je tenais à ce que Duo y arrive, il y tenait tellement que je n'imagine pas la mine déconfite qu'il aurait eu s'il n'y était pas parvenu.
« En fait, t'as bien flippé pour rien !
- Arrête ! C'était méga crispant pour moi !
- Héhé ! Je continue à dire que c'était drôle !
- Bouh ! Méchant ! »
Duo prend un air boudeur, il y a un court silence et nous éclatons tous les deux de rire. Ça ne m'étais pas arrivé depuis longtemps. Depuis que Duo est là je me sens bien. Je ne me sens plus seul, pas que la solitude dans mon appart soit éprouvante, mais même avec les autres je me sentais seul, alors qu'avec Duo c'est différent... Il est si... Attrayant ?... Oui, c'est vrai qu'il me plaît aussi... Je crois que je n'aurais pas supporté de le voir triste. Duo ne le mérite pas. Il est si gentil, innocent.
Il continue à parler ne se doutant pas que des pensées pareilles peuplent mon esprit. Je me contente de rire et de sourire. C'est encore trop tôt, je dois réfléchir un peu.
Les deux garçons allèrent se coucher, ils devaient se lever tous les deux assez tôt le lendemain pour aller travailler. Trowa alla dans sa chambre, se changea et se coucha. Il était fatigué et sombra rapidement dans un profond sommeil.
Un son strident le réveilla en sursaut, il saisit le réveil est arrêta l'infâme sonnerie. Il se releva et regarda le cadran en se frottant le crâne : 6h45. Il avait mis la sonnerie plus tôt, vu qu'ils étaient deux à se préparer se jour-là. Il se leva péniblement et alla. Pardon. Se traîna jusqu'à la cuisine, prépara le petit déjeuner, et une fois que ce fut prêt, 7h00, il se dirigea vers la chambre d'ami.
Il s'approcha de la porte, il entendit un faible bruit et se souvint alors de l'état dans lequel il avait trouvé l'Américain. Il entra vivement dans la chambre, il ne vit d'abord rien sur le lit puis distingua une forme près du lit : le natté était assis par terre, les genoux à la poitrine, noyant des larmes dans la couverture de son lit maintenant par terre. Trowa s'approcha doucement afin de ne pas l'effrayer, et posa sa main sur son épaule en murmurant :
« Duo ? Je suis là. »
Des yeux embués par la douleur et la tristesse le dévisagèrent quelques secondes puis l'Américain se rua dans ses bras, cachant son visage dans le torse du Français et éclata en sanglot. Trowa prit son ami dans ses bras et le berça doucement :
- Shhht... Là... Là... C'est fini... Je suis là maintenant... »
Duo était toujours secoué par les pleurs, cachant toujours son visage dans le torse de son ami. Le Français sentit son c?ur se serré en voyant l'état de son compagnon. Il le serra doucement contre lui et entonna une petite chanson, en fredonnant.
Elle apaisa le natté qui releva doucement la tête vers Trowa, écoutant la douceur de sa voix. Ella était si douce, si protectrice. Le Français s'arrêta. Il gardait son bras gauche autour des épaules de Duo et sa main droite lui caressant doucement les cheveux.
« C'était beau, Tro-chan. Je ne savais pas que tu savais si bien chanter.
- C'est une chanson que me chantait ma mère quand j'étais petit. C'est le seul souvenir que j'ai d'elle. »
Le natté le regarda, interloqué, sa voix avait beaucoup changé, elle semblait soudainement si mélancolique, il continua :
« Je ne me souviens pas d'elle, ni de son visage, ni de son sourire, ni de ses habitudes. Seulement cette chanson. Elle est morte lorsque j'étais tout petit. »
POV Trowa :
Je pense fortement à ma mère, j'ai beau m'efforcer, son visage reste blanc. Je ne m'en souviens pas. J'ai mal.
« Elle est partie il y a si longtemps...
- Mais je suis là moi. »
Je lève la tête vers Duo, sa voix était toute petite mais il me fixe, je le regarde, il a l'air si inquiet, il continue :
« Peu importe ce qu'il arrivera, je serais toujours là pour toi ! Tu es le seul à t'être préoccupé de moi, je ne peux pas remplacer ta mère, c'est vrai. Et je pense que personne ne le pourra jamais. Mais laisse-moi essayer d'être un réconfort pour toi ! »
Je le regarde encore et encore. Duo. Je le serre contre moi de toute mes force en le remerciant et en. pleurant ? Je l'entend qui me parle :
« Là... Ça va aller... Je suis là et je serais toujours là pour toi... »
Je rigole, maintenant c'est moi qui me fait consoler par celui à qui je remontais le moral. C'est tellement... Bon de sentir son étreinte...
« Trowa...
- Quoi ?
- On est à la bourre... »
Je me lève d'un coup, 7h35, et merde ! Je me précipite dans la salle de bain pendant que Duo va prendre son petit déjeuner, je sors et m'habille en vitesse puis me rue sur mon café, Duo, lui va dans la salle de bain, je me coiffe rapidement, fais la natte de Duo. Et nous voilà tous les deux partis ! C'est stressant !
--- A SUIVRE !
