Tous les désespoirs sont permis

Auteur : Sahad.

Note : réponses aux reviews, même si c'est tard...

Taichi: Y aura jamais trop de yaoi!

Chapitre 3 :

POV Heero :

Nous arrivons enfin à destination ! C'est pas trop tôt... Je commençais à fatiguer au volant, Trowa c'était proposé pour me remplacer mais lorsque j'ai vu Duo dormir paisiblement au creux de son cou, j'ai refusé. Duo est bien avec lui, alors je ne vais pas les déranger... Pour une fois qu'il a un mec valable. On voit la mer à perte de vue, elle est belle, scintillante sous le soleil... Nous allons à un hôtel et prenons les 3 chambres restantes : il y a pas mal de monde en ce moment paraît-il. Une pour Duo et Trowa, une pour Quatre et Wufei-l'écrevisse, et une en solo pour moi. Mais il y a quand même quelque chose qui cloche... A part le réceptionniste et les garçons de l'hôtel, nous n'avons vu personne... La plage est déserte. Qu'est-ce que ça veut dire... ? Ils ne sont quand même pas tous agglutinés dans le centre commercial du coin, si ?

Je suis perdu dans mes pensées, en tout cas suffisamment pour ne pas entendre Duo arriver et qui, entre nous, n'est pas d'une grande discrétion, et me faire sauter à trois mètres de haut rien qu'en me posant la main sur l'épaule :

« GYAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA ! »

« Wo-Woé ? Hee-chan ? T'es sûr que tu vas bien ? »

Je bredouille quelques mots incompréhensibles puis me retourne à nouveau vers la plage. Non, cet endroit ne me dit rien de bon...

FIN POV

POV Trowa :

Tout est si calme... Heero aussi l'a remarqué, visiblement : il ne cesse de regarder autour de lui... Je suis un peu inquiet. Je ne laisse pas Duo s'éloigner de moi, le serrant tendrement dans mes bras. Qu'est-ce que c'est que cet endroit ? Et pourquoi me donne-t-il la chair de poule ?

Nous allons dans nos chambres pour y déposer nos affaires et nous installer. La nôtre est une grande chambre avec un lit deux places, une commode, une salle de bain. Tout ce qu'il y a de plus normal, quoi. Je déballe quelques affaires pendant que Duo saute sur le lit, il ne semble pas préoccupé par cet endroit et rit gaiement comme un gamin. Je l'envie un peu d'être aussi zen. Peut- être que je m'en fais pour rien, après tout...

Je vais chercher un sac que j'ai dû oublier dans la salle de réception. Je sors et regarde autour de moi : les couloirs sont vraiment vides... Ça a vraiment un aspect inquiétant, tout comme ces ascenseurs. Oh là... Peut-être que je pète un câble mais je préfère prendre les escaliers. Ces escaliers me semblent vraiment longs... Bah, je me fais sûrement des idées. J'arrive à la réception : personne. Je m'approche du comptoir, toujours rien... Je lève les yeux vers le panneau des clés, à part les nôtres, elles y sont toutes. Ils seraient tous de sortie ? Mon regard se pose sur le coin restaurant, je m'y dirige. Toutes les tables sont mises, présentables, la salle est décorée, mais... Incroyablement vide... Comment est-ce possible ? Personne ne vit ici ou quoi ? Je me retourne et hurle jusqu'à m'en retrouver par terre, les quatre fers en l'air : un homme se tient devant moi, d'après son accoutrement ce doit être un groom, je ne l'avais pas entendu approcher. Il me laisse me relever et me tend mon sac :

« Monsieur aurait-il oublié ceci ? »

« O-Oui, je vous remercie. »

Brr... ! Il a un air assez effrayant, il a la tête qu'ont certains ''méchants'' dans les films d'horreur... ! Bon, je ne suis pas très sympathique, là. Je le remercie encore une fois et retourne jusque dans le couloir de ma chambre que je partage avec Duo. Je regarde le couloir... Il est si... Inquiétant. J'ai un mauvais pressentiment... Je ne sais pas pourquoi mais je me précipite dans notre chambre, je découvre avec soulagement Duo allongé à plat ventre sur le lit, du papier à lettre et un stylo à la main. Il me voit arriver et son sourire disparaît instantanément :

« Trowa, qu'est-ce qui s'est passé ? A ta tête, on jurerait que tu as vu un fantôme. »

« C'est rien... » je lui réponds en essayant d'avoir l'air sûr de moi.

« Tu es sûr ? » me demande-t-il, suspicieux.

« Oui. » je lui assure.

Son regard trahit son inquiétude... Je suis franchement nul quand il s'agit de mentir... Je le serre dans mes bras en prenant un air calme, un léger sourire aux lèvres, pour lui : inutile de l'inquiéter avec mes histoires à dormir debout...

FIN POV

POV Heero :

En sortant de ma chambre, j'ai vu Trowa disparaître dans le couloir, je pensais le suivre pour discuter avec lui sur ce qu'il se passait. Dans les escaliers, je m'arrête un peu plus haut, je peux voir Trowa de là, il regarde les clés de l'établissement... Il semble assez perturbé depuis que nous sommes là... Je le vois qui s'éloigne vers le coin restaurant, et là... Quelque chose, je ne sais pas quoi... Je fronce les sourcils et plisse les yeux : on dirait une sorte d'ombre... Je le suis un peu plus en me planquant derrière les piliers. Je vois Trowa qui regarde les tables et là, mes yeux deviennent énormes et j'étouffe un cri de surprise : un groom sort du sol avec un sac à la main, il surprend Trowa et lui dit quelque chose en lui tendant son sac... Mais c'est... Impossible ! Je me tourne sans faire de bruit et tombe nez à nez avec un autre groom, je saute en l'air ; décidément ça devient une habitude ! Il me regarde en souriant, mais d'un sourire qui vous glace le sang, il m'adresse finalement la parole :

« Puis-je vous aider ? »

« Heu...Oui, je cherche le réceptionniste. »

« Il est sorti manger, que puis-je pour vous ? »

Je peux voir une horloge par-dessus son épaule : 17h32... Personne ne mange à cette heure là ! Enfin... Pas moi en tout cas !

« Non, rien, merci quand même. »

Sur ce je retourne dans ma chambre, un peu précédé par Trowa. Je lui parlerais plus tard, je pense que ça ne le laissera pas sans réaction... Mais je voudrais éclaircir quelques trucs avant...

FIN POV

POV Duo :

Je ne sais pas ce qu'ont Trowa et Heero mais ils ne semblent pas dans leur assiette en ce moment, ni l'un, ni l'autre... Bon d'accord, l'endroit n'est pas génial non plus : il n'y a jamais personne, ils doivent sacrément occupés à faire du shopping ou des trucs dans le genre... Quoique. Bon, je ne vais pas commencer à m'imaginer des trucs tordus.

Quatre et moi nous sommes mis en maillots et avons incité les autres à le faire par la même occasion ! Héhéhééé... Mon Trowa à moi a un corps vraiment intéressant au soleil ! (Dois-je vous rappeler que je ne l'ai vu en entier que de nuit ?) Il a déjà le teint un peu mat... C'est charmant ! Je m'égare un peu mais j'entend quand même Quat-chan m'appeler :

« Duo ! Tu viens ? L'eau a l'air vraiment bonne ! »

« J'arrive ! » je répond.

Sur ce, je me rue vers la mer en direction d'un blond qui trépigne d'impatience. Je lance vite fait un regard à Wufei, il est en totale admiration devant le corps porcelaine de notre boss. Héhéhééé...

FIN POV

L'Américain courut vers l'étendue d'eau. Heero fixait les flots de ses yeux cobalts l'air préoccupé, cherchant le moindre indice qui dénoncerait un éventuel danger. Le Français en faisait autant, scrutant lui aussi la mer. Duo entra dans l'eau fraîche, riant avec le jeune Arabe, s'éclaboussant et hurlant aux autres de les rejoindre :

« Trowa, mon amour ! Tu viens ? » brailla le natté. « L'eau est froide... »

« Et il veut que tu le réchauffes ! » acheva Quatre avec un sourire en coin.

« Tôôôôôôaaaaaa ! » beugla le châtain en lui fourrant la tête sous l'eau.

« GBBLLBBLBLBL ! »

Le natté rit et échappa à la nage au blondinet qui était résolu à le faire couler, il nagea plus loin, narguant son ami. Trowa regardait la scène en souriant et laissa son regard dévier sur le Chinois : lui aussi souriait. Il s'aperçut néanmoins qu'on le fixait et tourna ses yeux noirs vers le Français, il s'apprêtait à dire quelque chose lorsque des hurlements se firent entendre. Tous les regards se tournèrent vers l'eau : Quatre hurlait le nom de son ami qui, visiblement, buvait la tasse. Trowa se précipita vers l'eau et plongea vers son compagnon, suivit de près par les deux asiatiques. Le Chinois sortit le blond de l'eau et, une fois dehors, remarqua une sorte de tentacule agrippé au pied de l'Arabe, il dégagea le pied du garçon et cria à ses amis :

« Ce machin a des tentacules ! Faites gaffe ! »

A peine l'eut-il dit que Heero était sorti de l'eau, la tête en bas. Trowa attrapa l'Américain et le tira vers le rivage, mais une force l'empêcha de rejoindre la plage. Il fut soulevé avec son amour à la même hauteur que le Japonais. Celui-ci, avec une grande agilité, attrapa quelque chose à la hauteur de sa cheville, il lança cette même chose au Français qui parvint à l'attraper de justesse. Il ouvrit la main pour y découvrir un couteau suisse. Il dégaina la lame, qui était aussi tranchante qu'un rasoir, et fit une superbe entaille dans le tentacule, ce qui entraîna une longue plainte. Les trois garçons retombèrent dans l'eau et se dépêchèrent de rejoindre la plage, juste à temps pour éviter un nouvel assaut des tentacules.

Une fois sur le sable, Trowa déposa son précieux fardeau sur les serviettes de bain restées là. Duo était visiblement inconscient, le Français essaya de le réveiller, en vain. Heero se pencha et lui dit à l'oreille :

« Fais lui du bouche à bouche, ça l'aidera à vider ses poumons de l'eau qu'il a avalé ! »

Le garçon s'exécuta, espérant ardemment que le Japonais avait raison. Duo réagit en peu de temps, il fut pris d'une forte quinte de toux, recrachant l'eau salée qu'il avait précédemment dans les poumons.

« -TOUSSE- -TOUSSE- ! »

« Amour ! »

« Tro... ? -TOUSSE- Je... » articula le natté.

« Tu es sauf ! » s'écria le blond.

Quatre se rua sur l'Américain, en larmes, celui-ci avait prit la place d'un réel ami dans son coeur. Wufei eut un petit pincement au coeur mais n'eût pas le temps de se morfondre car le blond s'était relevé et le remerciait de vive voix :

« Wufei ! Je... Merci... Merci du fond du coeur ! Tu m'as sauvé la vie ! Je... »

Le Chinois demeura muet devant l'élu de son coeur, son regard se figea dans celui de Duo qui souriait, tout comme ses deux alliés. Wufei, fronça les sourcils puis redirigea son attention sur Quatre :

« De rien, Quatre... Je n'ai fait que ce qui me semblait être le bon choix. Je ne voulais... Pas te voir mourir... »

« Wufei... »

Un silence s'installa, les trois complices se regardaient mutuellement en échangeant des sourires qui en disaient long. Ils retournèrent dans l'hôtel, pour rassembler leurs affaires et partir au plus vite. Mais à peine furent-ils devant le bâtiment qu'un cri d'horreur faillit leur échapper : la voiture avait disparue.

« Nous ne pouvons pas partir... » gémit Duo.

« Ils nous retiennent... » grinça Heero.

« Ils ? » l'interrogea le Français.

« Venez, allons discuter loin d'ici. Je ne pense pas qu'ils nous laisseront tranquilles. »

Sur ce, le Japonais entraîna ses amis vers les rochers qui surplombaient la mer. Ils s'assirent tous et écoutèrent les dires du brun sans l'interrompre une seule fois, à la fin de son récit, les quatre garçons le regardaient, interloqués.

POV Duo :

Heero nous raconte ce qui s'était passé dans l'hôtel, plus j'en entend et plus je serre la main de mon Trowa : Heero n'est pas du genre à aimer faire peur aux autres... Trowa passe son bras autour de mes épaules et me sourit, je comprends maintenant pourquoi il me semblait si tendu lorsqu'il était remonté... Et il ne m'avait rien dit pour ne pas m'inquiéter... Je resserre mon étreinte, je ne veux pas qu'il lui arrive quelque chose, je m'en voudrais beaucoup... ! Surtout que c'est quand même de ma faute si on se retrouve là...

« Ça ne sert à rien de te morfondre, tu ne pouvais pas savoir... »

« Hein ? » je relève la tête vers Heero.

« Il a raison. » acquiesce Trowa « Personne n'aurait pu se douter de se qui se passait ici... J'ai même encore du mal à le croire... »

Un lourd silence s'installe entre nous tous. Nous regardons partout, tous sur nos gardes ; puis, distraitement, mon regard se pose sur Wufei et Quatre, notre Chinois a passé son bras derrière le boss sans pour autant le toucher... Je ne peux pas m'empêcher de sourire à cette vision, personne ne le remarque, mais je trouve ça amusant... Peut-être que ce voyage ne sera pas si mal, enfin... Si nous nous en sortons vivants. Je regarde l'eau et un frisson me parcourt au souvenir de ce... Truc... ? Trowa l'a sentit et me serre tendrement dans ses bras, je suis bien, je me sens protégé...

FIN POV

POV Trowa :

Cet endroit ne me plaît, mais alors, pas du tout ! Je jette un regard vers l'hôtel... Nous devrons y passer la nuit, le soleil a déjà pris une couleur orangée et la nuit sera fraîche... Je serre Duo contre moi, il frissonne en regardant l'eau... Je le comprends, il y a de quoi ne plus avoir envie d'approcher de la flotte pendant au moins trois semaines... Et même plus. Heero s'approche de moi et me chuchote à l'oreille :

« Tu sais... Avant qu'on aille se baigner, j'ai jeté un rapide coup d'oeil au registre qui étai ouvert sur le comptoir... Il est vide. »

Je m'y attendais un peu... Toute la ville doit l'être... Mais ce que je ne comprends pas c'est pourquoi ils s'en prennent à nous... Quatre formule ma question à haute voix :

« Mais pourquoi ils nous en veulent ? »

« Ça... J'en sais rien. » répond Heero.

« Il n'y a pas un autre endroit où nous pourrions dormir autre que cet hôtel ? » demande à son tour Wufei avec une pointe d'espoir dans la voix.

« La ville doit être dans le même état que l'hôtel. » dis-je, dépité.

Duo se serre encore contre moi, mais lorsque je baisse la tête, je vois bien que quelque chose ne va pas... Je suis son regard et sens mon corps se pétrifier bien que je resserre mon étreinte sur mon amour.

FIN POV

Le Français et l'Américain étaient complètement horrifiés, seul un léger petit cri qui réussit à s'échapper des lèvres du natté alerta les autres. Tous écarquillèrent les yeux : devant eux, à une cinquantaine de mètres, se trouvait une petite fille. Elle devait avoir 6 ou 7 ans, ses cheveux volaient au vent, découvrant une partie ensanglantée de son visage, au bout de son bras pendait un ours en pluche presque complètement déchiqueté, elle les dévisageait et semblait attendre quelque chose. Voyant que les cinq garçons ne bougeaient pas, elle s'approcha, flottant dans les airs. Elle posa pied à terre à environ un mètre d'eux et les fixa une nouvelle fois, Duo fut le premier à réussir à aligner quelques mots :

« Qu'est-ce que... Tu es ? »

« Et qui tu es surtout ? » enchaîna Heero.

La petite fille ne répondit pas, elle se contenta de montrer l'hôtel du doigt. Trowa s'approcha doucement d'elle et, sans lâcher Duo, commença à retrouver lui aussi l'usage de la parole :

« Dis-moi... Tu es un fantôme, n'est-ce pas ? »

La fillette acquiesça de la tête.

« Et... » le Français avala difficilement sa salive. « C'est dans cet hôtel que tu es... ? »

Elle acquiesça à nouveau.

« Comment t'appelles-tu ? » intervint Quatre.

« Hilde... » murmura l'Américain.

Tous se tournèrent vers le natté, surpris. Duo fixait le petit fantôme et semblait ne plus éprouver la moindre crainte à son égard, la petite fille, elle, lui fit un large sourire et lui tendit les bras comme le ferait un enfant devant ses parents. Wufei le regarda et articula :

« Tu la connais ? »

« Non... » dit doucement le natté en laissant le fantôme se rapprocher de lui et s'accrocher à son cou. « C'est elle qui me l'a dit... »

« Mais... Elle n'a pas ouvert la bouche depuis qu'on l'a vue... ? » protesta Heero.

« Je sais pas... J'ai entendu ce nom dans ma tête. »

Il referma ses bras sur le corps ectoplasmique, ses mains semblèrent trouver une résistance et ne passèrent pas à travers la fillette. Celle-ci le serrait fort contre elle et laissait des larmes couler sur ses joues. Elle s'écarta de l'Américain et les regarda un par un. Heero s'approcha d'elle :

« Dis... Heu... Qui t'a... Fait ça ? » fit -il en montrant le sang qui coulait de la tête de l'enfant.

« Partez. »

Il y eût un court silence puis tous se dévisagèrent à tour de rôle et l'Arabe reprit la parole :

« Que t'est-il arrivé ? »

« Partez. » répéta la fille.

« Mais... Et toi ? » intervint Duo. « Tu ne devrais pas être... Heu... Là-haut ? »

« J'ai trop de regrets ici... Allez-vous en... Ou vous périrez... Comme moi. »

« Des regrets ? » insista Trowa.

La fillette hocha la tête en guise de réponse.

A SUIVRE...