Tous les désespoirs sont permis

Auteur : Sahad

Note : Bonne lecture.

Chapitre 7 :

Les huit étaient maintenant tous sur la plage, le Chinois pestait ferme :

« Beurk ! C'est la dernière fois que je touche ce genre de truc ! »

Tous rirent mais le silence retomba vite, ils étaient tous tournés vers la mer, scrutant les flots qui semblaient si calmes... Traîtreusement calmes. Ce fut le Français qui brisa le silence :

« Dites... On est censés faire comment maintenant ?

- Heu... le Japonais parut gêné par la question. J'en sais rien en fait, l'idée semblait bonne mais je ne vois pas comment la réaliser.

- Et si... Relena eût une illumination. Dites Mr. Merquise, il y a bien une autre plage près d'ici où, il me semble, il y a une foule de touristes ?

- En effet... acquieça le grand blond. Mais je ne vois pas...

- Alors, poursuivit-elle, ne pourrions nous pas prendre des scooters ?

- Des scooters ? s'étonna Zechs.

- Pas bête ! remarqua Heero. Trois scooters des mers seraient parfaits ! Ton idée est géniale ! Voilà ce qu'on va faire : Wufei et Duo, vous vous tiendrez au large, un grand filet de pêche accroché aux scoots ; moi, je m'occupe d'attirer le monstre dedans grâce au cadavre accroché à mon scooter !

- Bonne idée ! »

Le shérif monta dans sa voiture avec Duo et Wufei, ils partirent en quête de trois scooters des mers et d'un filet de pêche, pendant ce temps, les autres cherchaient de quoi attacher le cadavre au scooter.

POV Heero :

Ça doit marcher, sinon je ne donne pas cher de notre peau ! Nous trouvons de quoi faire des cordages suffisamment solides. Nous attachons, non sans avoir la nausée, le cadavre et attendons le retour des autres.

Zechs revient au bout d'une demi-heure, seul, avec un scooter :

« Les autres partent de la plage voisine, ils devraient arriver dans peu de temps, Heero, prépare-toi à jouer les appâts ! »

Noin et les autres accrochent la ''viande'' au scoot pendant que je grimpe dessus et me tiens prêt à partir. Je scrute la mer, le monstre ne se montre pas mais ça ne devrait plus tarder ! Les voilà ! Duo et Wufei arrivent séparés l'un de l'autre de 30 bons mètres, le filet est en place, à moi de jouer ! Je mets le moteur en route et j'y vais ! YAHOOOOOO !

FIN POV

Le brun s'élança à toute allure vers ses amis qui arrivaient à point nommé, il se dirigeait plus précisément entre eux. Le cadavre laissait une longue trace carmine dans l'eau qui devint soudain plus trouble, les eaux se noircirent à l'approche de la créature. Un tentacule sortit de l'eau et tenta d'attraper le cadavre, mais le Japonais accéléra et entraîna donc le monstre vers le filet que ses deux amis ramenaient.

Les autres regardaient mais en avaient mal au ventre, la peur était grande mais c'était la seule solution qu'ils aient trouvée. Heero continuait sur sa lancée, distançant de plus en plus la plage ; ses amis le dépassèrent et attrapèrent quelque chose de gros dans le filet :

« Du calamar au repas ! hurla l'Américain, un grand sourire aux lèvres.

- Ne vas pas tomber, Maxwell ! C'est pas le moment ! » le réprimanda le Chinois.

Ils se rapprochèrent de la plage peu à peu de la plage tout en se querellant, lorsque un cri les ramena à l'ordre : Quatre faisait des gestes pour essayer de leur dire quelque chose. Ils ne comprenaient pas ou n'osaient pas comprendre, un hurlement fit pivoter en même temps les deux têtes ; le scooter au loin flottait toujours mais son pilote n'y était plus.

POV Duo :

C'est pas vrai ! Je hurle son nom mais seul le silence me répond. Où es-t-il ? Je scanne fiévreusement les eaux du regard tout en continuant de me rapprocher de la plage. Mais je finis par voir une tête brune sortir de la mer, Heero ! Il me fait un signe précipité pour me dire de continuer et disparaît à nouveau mais cette fois j'ai compris : cette bestiole le tient, plus de temps à perdre !

Je fais un signe à Wufei, nous allons vers la plage, pleins gaz. Nous ne ralentissons même pas en arrivant sur le sable, ce qui nous vaut une belle gamelle ; les autres commencent déjà à ramener les filets, je prends un des couteaux que nous avions laissés avec le reste des munitions et me précipite sur les rochers. La voix du shérif m'appelle mais je ne me retourne pas. Pardonnez-moi, mais je ne peux pas abandonner Heero comme ça, la chance que l'on tue cette bête avant que Heero ne se soit noyé est minime !

Je plonge. Les eaux sont sombres et de toute manière, je ne peux pas ouvrir les yeux sous l'eau : le sel m'empêche de le faire. Je regarde l'eau sous moi sans savoir vraiment ce que je dois faire. Hilde apparaît près de moi :

« Je n'ai jamais essayé avant, mais à la télé ça marchait... »

Elle se colle à mon visage, entoure ma tête au niveau des yeux. Un masque improvisé... Je replonge, oui ! Ça marche ! Je peux voir ! Je vais plus vite, plus profond. Où es-tu mon ami ? Je cherche du regard et finis par l'apercevoir : il se débat avec un tentacule accroché à sa jambe. Je me rapproche le plus vite possible et tente de faire lâcher prise au monstre ! Un coup de couteau dans le tentacule le fait lâcher. Je n'ai plus d'air je remonte aussi vite que je peux avec le corps de Heero qui a cessé de se débattre.

Je m'accroche désespérément aux rochers où je peux enfin reprendre ma respiration. Heero ne bouge plus ! Je le hisse comme je peux. Une main m'aide : Zechs.

FIN POV

Le shérif aida le natté (qui ne l'était plus vraiment après tout ça) à sortir le jeune asiatique de l'eau. Celui-ci ne bougeait plus, ses yeux étaient clos. Pourtant, le grand blond ne désespéra pas et tenta de réanimer le rescapé. L'Américain le regardait faire, ne cherchant pas à intervenir, il espérait seulement que son meilleur ami ouvrirait les yeux. Il finit par se lever pour aller aider les autres tout en confiant à Zechs qu'il laissait le sort de Heero entre ses mains mais qu'il reviendrait bientôt.

Noin et Trowa, avaient réussi avec l'aide de Relena, Quatre et Zechs un peu plus tôt, à sortir la bête de l'eau. La blonde inondait maintenant le monstre d'alcool et Wufei se contenta de jeter l'allumette qui sella le destin de la créature. Ils étaient fous de joie, du moins jusqu'à ce que l'Américain leur annonce ce qu'il était advenu du Japonais. Trowa serra sont amant contre lui, osant à peine y croire, Wufei ferma les yeux et baissa la tête, Relena sanglota dans les bras de son amie et Quatre regardait l'endroit d'où venait le châtain. Un sourire se dessina sur son visage, une voix se fit entendre, faisant relever les têtes de tous :

« Salut ! Je suis de retour !

- Heero !

- Ben quoi ? s'étonna l'intéressé. On dirait que vous assistez à une résurrection !

- Hee-chaaaaaaaaaaan ! »

L'américain sauta au cou de son ami de toujours avant de retourner dans les bras de son compagnon. Ils étaient enfin tranquilles. Le shérif leur proposa de passer la nuit en ville avant de se mettre à la recherche de leur voiture, et si par le plus malheureux des hasard ils ne la retrouvaient pas, il leur en prêterait une.

Alors que tous rangeaient les affaires dans la voiture, le jeune garçon aux yeux cobalt s'approcha du grand blond :

« Merci Zechs... De m'avoir sauvé... Souffla-t-il.

- De rien... répondit le jeune homme.

- Zechs...

- Quoi ?

- Je peux te dire quelque chose ? le Japonais ne le regardait pas mais sa voix dénonçait clairement un manque d'assurance.

- Vas-y, je t'écoute... L'encouragea le shérif.

- Ben... Tu sais, je... Quand tu m'as fait le bouche à bouche et tout... Heu... Ça m'a... Vraiment plu...

- ... le blond le fixait mais ne dit rien.

- Et je voulais te dire... Que je... Je t'aime, voilà ! »

En disant ces derniers mots, le jeune garçon avait redressé la tête et ses yeux bleus dévisageait le shérif qui lui sourit et passa son bras autour des épaules du Japonais :

« Alors saches que je t'aime aussi. »

Sur ce, ils échangèrent leur premier baiser sous les yeux malicieux des autres qui les regardaient. L'Américain se tourna vers son homme :

« Il n'en manque plus que deux !

- Ouais ! acquiesça son amant.

- Deux quoi ? s'étonna le jeune Arabe.

- Heu... Rien, rien ! mentirent les deux garçons avant de partir dans un fou- rire.

- C'est quoi ces cachotteries ! s'impatienta le petit blond.

- Quatre, mon pote ! renchérit le natté (qui l'était à nouveau grâce à son amour). Il se passe que tu devrais être un peu plus attentif à ce qui t'entoure, comme un certain ch... Hmpf ! »

Trowa avait plaqué sa main sur la bouche de son compagnon et lui chuchota à l'oreille : ''tu parles trop !''. Sur ce, il l'embrassa ; changeant momentanément le regard intrigué de Quatre en regard plus qu'attendri. Celui-ci détourna les yeux un moment, son regard se posa sur le Chinois qui était en train de caler le dernier scooter à sa place, se sentant observé, il dévisagea l'Arabe un instant, lui fit un sourire quelque peu gêné et baissa les yeux.

POV Quatre :

Il est si mignon quand il fait ça... Si seulement j'avais le courage de lui dire que je l'aime. Mais bon... Je me vois mal le faire comme l'a fait Heero. Bien que ça ait marché entre ces deux-là. Je me tourne vers Duo qui me lance un regard malicieux et plein de sous-entendus. Je rougis. Il a l'air d'avoir compris et me fait un signe de la tête vers Wufei, ce qui me fait rougir encore plus, je le sens !

Après avoir tout préparé nous allons chez Zechs, c'est une grande maison qui n'a rien à voir avec le commissariat. Il n'y a pas de place pour tout le monde, alors nous avons décidé à l'unanimité (ou presque) de mettre les filles avec les filles, Duo et Trowa n'ont même pas attendu et se sont jetés dans une des chambres, Heero s'est dirigé vers celle de Zechs, et il n'en restait plus qu'une que je devrait partager avec Wufei. Et ben, je sens que cette cohabitation va être dure... Espérons que je ne fasse pas de bêtises qui le fassent fuir. Pourquoi je pense comme ça ? A l'origine, je partageais ma chambre avec lui dans l'hôtel...

Wufei n'a rien dit lorsque je suis entré dans la chambre, il était debout dans la chambre, prenant dans son sac de quoi se changer. Il va probablement prendre une douche... Je secoue la tête pour sortir cette image de mon esprit. Lorsque je rouvre les yeux, Wufei me regarde et lance :

« Qu'est-ce que tu as ?

- Oh, mais rien ! je répond avec autant de sincérité que je le peux (autrement dit, ça sonne ultra faux).

-... Je vais prendre une douche. »

Il sort... Allah, j'ai été nul ! Je me laisse tomber sur le lit et regarde mon sac. Je vais me mettre en pyjama et me coucher. Cette histoire de monstre m'a coupé l'appétit et le dîner passerait bien mal.

FIN POV

POV Wufei :

Cette douche m'a vraiment fait du bien. Je m'habille et me dirige vers ma chambre. Je m'arrête devant la porte, ma main s'est arrêtée à quelques centimètres de la poignée... Je ne sais plus trop ce que je dois faire, lui dire ? Non, s'il l'apprend, ça le gênera et notre amitié ne sera jamais plus comme avant. Un ''bouh'' me fait sursauter jusqu'au plafond, je me retourne, c'est Duo :

« Maxwell ?

- Alors ? Tu vas lui dire ? demande-t-il en me souriant.

- Mêle-toi de tes affaires ! je me retiens de hurler et continue à chuchoter.

- Wufei... Viens, on va discuter. »

Il me sourit toujours mais cette fois c'est purement amical, pas comme lorsqu'il va faire une blague ou quoique soit, je le suis. Nous sortons et allons sur la terrasse. Là, Duo s'assoit sur une des chaises longues et m'invite à en faire autant.

« Qu'est-ce qui t'empêche de lui dire maintenant ?

- Je te l'ai déjà dit, Maxwell !

- Oui, mais tu m'as aussi dit que tu n'en étais pas sûr. Wufei, essaye !

- Maxwell, je ne suis pas comme toi ! Je ne veux pas foncer tête baissée. Toi, tu as eu le courage de lui dire. Moi, je ne l'ai pas... ça me coûte de dire ça mais ça sort tout seul.

- Ecoute... Je vais te parler franchement.

- Franchement ?

- A l'origine, Heero, Trowa et moi avons organisé ce voyage dans le seul but de vous mettre ensemble (et d'en profiter, aussi).

- Quoi ? je le regarde, complètement abasourdi.

- Wufei... Je veux que tu essayes, tu as toutes tes chances avec lui... il se lève et s'éloigne.

- Max...

- Wufei, on restera ici le plus de temps possible, et tu ne pourras pas nous en empêcher, alors prend ton courage à deux mains et lance-toi. »

Sur ce, il s'éloigne... Je regarde encore la porte et baisse les yeux vers le sol... Pour moi ? Il a fait ça pour moi... ? Je souffle un léger ''merci'' dans le vent, je n'aurais jamais cru que ce soit pour ça qu'ils aient organisé ce voyage. Duo est vraiment quelqu'un de sympa... Quoiqu'il se mêle de ce qui ne le regarde pas ! Mais... Merci Duo. Merci.

A SUIVRE...