Tous les désespoirs sont permis

Auteur : Sahad

Note : Bonne lecture, les gens.

Chapitre 8 :

Pendant que le Chinois soufflait un ''merci'' dans le vent, une ombre s'écarta d'une des fenêtre.

« C'est pour ça que vous êtes venus ici ?

- A l'origine, oui... acquiesça Heero.

- Je vois... »

Zechs pouvait toujours voir Wufei, celui-ci se leva et rentra. Le grand blond tressaillit lorsqu'il sentit les bras du jeune brun glisser autour de sa taille. Il sourit, se retourna et serra le garçon dans ses bras, ce dernier brisa le silence qui s'était installé dans la chambre :

« Tu sais... J'ai mis du temps à réaliser.

- Je ne trouve pas.

- Dis, tu as dit que tu m'aimais, toi aussi, non ? Qu'est-ce qui t'attire chez moi ? les deux yeux cobalt dévisagèrent le shérif.

- Eh bien, répondit-il, plein de choses : tu as un grand courage, tu m'es sympathique...

- Mon physique y est pour quelque chose aussi quand même... ?

- Oui, je l'avoue.

- Moi aussi, Zechs. Moi aussi. »

Sur ce, le blond prit son précieux compagnon et l'installa dans le lit. Il se leva et partit aux cuisines. Le jeune garçon, resté seul, soupira : il se demandait toujours s'il ne s'était pas un peu trop précipité et s'il n'aurait pas dû attendre un peu avant. Une voix le fit sursauter :

« Hee-chan...

- Duo ? les yeux du brun s'agrandirent.

- Lui-même... acquiesça le garçon avant de rejoindre son ami sur le lit. C'est cool, les lits grincent pas, au moins vous ne ferez pas trop de bruit cette nuit, ne ?

- Duo ! le Japonais rougit d'un coup, imaginant seulement la nuit qu'il allait passer.

- Tu sembles préoccupé pourtant... remarqua l'Américain.

- Je me demande si je ne suis pas allé un peu trop vite... Tout ça... Ce que je lui ai dit et tout... J'aurais peut-être dû attendre, non ?

- Tu le regrettes ?

- Non, mais...

- Alors tout va bien ! affirma le natté avec un grand sourire. Dis, je peux te demander ? Qu'est-ce qui t'as poussé à le lui dire ?

- Et bien... commença l'asiatique. Lorsque j'étais sous l'eau et que j'avalais de la flotte, j'ai vu une sorte de petit film... Ma vie. Et, la dernière image que j'ai vue, c'était lui... Je ne sais pas pourquoi. Mais lorsque je me suis réveillé, c'est lui que j'ai vu, et ses cheveux, son visage, j'ai cru voir un ange... Et aussi, quand on était au sous-sol, je suis tombé, j'étais sonné et tout, et il m'a pris sur ses épaules, je t'assure, j'étais...

- Excité ? » demanda Duo avec un regard malicieux.

POV Duo :

Haha ! Je le regarde rougir et me faire oui de la tête. Je ne peux pas m'empêcher de rire, heureusement qu'il ne se vexe pas pour si peu ! Je le regarde encore un peu et baisse la tête pour ne pas exploser dans un fou- rire. J'arrive quand même à me calmer et je lui sourit, il est tout chose rien quand pensant à Zechs (je sais qu'il pense à lui, ça se voit). Je lui prends les mains :

« Tu sais, Heero... Moi aussi, j'ai foncé tête baissée avec Trowa, et ça se passe très bien. Alors ne t'en fais pas, ok ? Tout se passera bien.

- Comment peux-tu en être aussi sûr ? ses yeux me demandent une réponse claire.

- Ecoute... Je te l'ai jamais dit mais... Tu te souviens du bahut, ne ?

- Hai.

- Et bien, j'ai failli te demander ! je lui fais un grand sourire mais je me sens bien rougir.

- Pou... Pourquoi ne me l'as-tu pas dit ? le choc passe bien, on dirait.

- J'avais peur que... Tu me laisses, que ça détruise notre amitié... Et puis, j'ai réfléchit et je me suis finalement dit que même si tu avais les meilleures qualités du monde, je voulais être ton meilleur ami et pas ton petit copain. Mais lui, il a dit qu'il t'aimait, et... Je pense qu'il est sincère.

- Ça ne m'avance pas beaucoup, Duo.

- Ce que je veux dire... C'est que, avec toi, si quelqu'un te dit ''je t'aime'', c'est sûr que tu le garderas. Et ne me demande pas pourquoi ! C'est de l'instinct, un point c'est tout ! »

Il me regarde avec de grands yeux et sourit en me remerciant du regard. J'aime lorsqu'il le fait, pas que je sois amoureux de lui, j'aime Trowa ; c'est seulement que c'est mon meilleur ami et que si je peux faire quelque chose pour le rendre heureux, le voir souriant, je le ferais (sauf si c'est me jeter du dixième étage d'un immeuble, je doute qu'il me le demande, mais bon) !

Je lui souris une dernière fois et me retire. Je retourne dans ma chambre, Trowa m'y attend, assis sur le lit. Je m'installe sur ses genoux et passe mes bras autour de son cou. Il m'embrasse et dit :

« Duo... Tu m'as fait attendre.

- Sorry mon amour, mais que veux-tu? Yen a qui ont besoin d'un petit coup de pouce.

- Avec toi, c'est carrément une big baffe !

- Maieuh ! je prend ma mine boudeuse que Wufei hait tant parce qu'il peut pas y résister.

- Duo... Pas avec moi. J'aime pas quand tu fais cette tête ! Ah, au fait ! Y a Zechs qui est passé dire qu'on mangeait bientôt.

- Pour moi, ça sera une saucisse. Crue, please ! »

Il me regarde quelques secondes puis on éclate de rire. Je lui fais remarquer qu'on a le temps avant le dîner et du coup, je me retrouve sans rien, juste quelques draps qui nous séparent...

FIN POV Duo

POV Quatre :

J'entends des bruits à côté. Probablement Duo et Trowa. Ils en ont de la chance... J'aimerais tellement pouvoir le dire à Wufei... Pourquoi à chaque fois je n'y arrive pas ? Qu'est-ce qui ne va pas ?

J'étais tellement perdu dans mes pensées que je n'entends pas Wufei entrer. C'est sa question qui me réveille :

« Ça va, Quatre ?

- Hein ? Quoi ? Oh... C'est toi... purée, je dois avoir l'air trop con !

- Qu'est-ce qui ne va pas ? T'as l'air bizarre...

- Tout va bien, je t'assure ! »

Il me regarde comme s'il suspectait quelque chose, ce qui doit être le cas. Enfin, je ne pense pas qu'il soit conscient de ce que je ressens pour lui. Mais j'aimerais bien... Je ne peux pas le regarder plus longtemps, je tourne la tête et fixe le lit. Le lit ! Oh, c'est pas vrai ! Allah, aide-moi !

« Tu es sûr que ça va ? »

Il semble si inquiet... Il s'assoit à côté de moi et passe sa main sur mon front :

« T'as les joues rouges mais tu n'as pas l'air d'avoir de la fièvre. »

Il me regarde encore. Oh, purée, je ne peux pas rester calme avec ça. Pourtant, je me détends. Sa main m'apaise... Nous restons encore quelques secondes comme ça puis il retire doucement sa main. Ça me fait l'effet d'une caresse. Je dois rêver. Il se lève et me demande si je dîne ce soir, j'hésite, je réponds finalement ''oui'', parce que je sais que lui, il ira. Si je ne peux pas lui dire, je peux au moins le voir.

FIN POV Quatre

POV Wufei :

Quatre n'a pas l'air dans son assiette depuis un petit bout de temps. Je vais attendre encore, je ne me sens pas encore capable de le lui dire... De plus, si on doit dormir dans la même chambre, ça n'arrangera pas son stress de me savoir à côté... Rah ! Ça m'énerve !

Quelque chose cloche... Je le regarde à nouveau. Il est en pyjama ?

« Tu n'avais pas l'intention de dîner, pas vrai ?

- ... il baisse la tête. Non, je... Avec tout ça... J'ai pas faim.

- Bon, alors comme ça, on sera deux ! J'avais peur de m'ennuyer tout seul mais puisque tu es là, on pourra discuter ! »

Je dis ça avec un grand sourire, mais au fond de moi. Je crève de trouille ! C'est pas croyable, j'en ai mal au ventre ! Il sourit et me fait un signe de la tête. Duo choisit ce moment pour entrer dans notre chambre :

« Vous venez manger ?

- Non, merci... je répond.

- Moi, non plus, je n'ai pas très faim... rajoute Quatre.

- Oh... Je vais vous laisser alors... il me fait un clin d'oeil avec celui que Quatre ne peut pas voir de là où il est. Bon, j'y vais, je crève de faim, moi !

- Vu ta transpiration, j'en déduis que tu as fait beaucoup de ''sport'' ! je sourit.

- Ouais ! Et même que le sport, ça creuse ! »

Sur ce, il disparaît. Il me fera toujours marrer celui-là...

FIN POV

Le dîner se déroulait sans encombre pendant que les deux autres garçons discutaient :

« Alors ? demanda le Chinois qui voulait voir si ses doutes étaient vrais.

- Alors quoi ? s'étonna le blond.

- Quelqu'un te plaît ? il essaya de vite se ressaisir après cette question déplacée. Qui sait, je peux peut-être t'arranger un coup, ne ? '

- Oh... le jeune Arabe cacha sa déception lorsqu'il entendit cette réplique. Et bien... J'aime quelqu'un mais... Je ne sais pas comment le lui dire.

- Tu ne sais pas ?

- Non... avoua-t-il tournant ses yeux bleus vers le sol puis les reportant vers son ami. Et toi ?

- Moi ? le coeur de l'asiatique manqua un battement. Heu... Ben... Je suis pareil.

- Ah... Et... De qui s'agit-il ?

- ... Heu... rouge pétant. De... De...

- Oh, pardon ! Je ne devrais pas te le demander, pardonne-moi ! »

Quatre détourna à nouveau les yeux, conscient qu'il préférait en réalité ignorer la réponse de son ami, il ne voulait pas savoir qui était l'élu(e) de son coeur. Cependant le Chinois continua :

« J'aime quelqu'un... Mais je n'ose pas lui dire. J'ai peur que ça détruise l'amitié qui est née entre nous... (le nous pour lui marche dans les deux sens : entre ''l'inconnu'' et lui et bien sûr entre Quatre et lui)

- Je comprends.

- Tu comprends ? OO'

- Oui, je suis pareil.

- Ah... Ah boooooon... il réprima un juron de s'être laissé emporter.

- Et... Comment vas-tu faire alors ? Je peux t'aider ?

- Beeeeeen... Je... Je ne sais pas. Peut-être que je ne lui dirais jamais...

- Pourquoi ?

- Je ne veux pas l'éloigner de moi. »

Le silence s'installa entre les deux garçons. L'autre se doutait-il de ce qu'ils pensaient ? L'un comme l'autre était assaillit par des tonnes de questions. N'osant imaginer la réaction de leur vis-à-vis respectif s'ils se déclaraient, ils décidèrent de dormir.

Pourtant dans la nuit, Wufei fut réveillé par les gémissements de son ami. Il s'approcha et écouta :

« Non... Wufei... Non... S'il te plaît... Non... »

Le souffle manqua au Chinois, il regarda encore son ami, se sentit trembler de tout son corps, il sortit de la chambre pour laisser couler ses larmes. Il s'assit dans les escalier et murmura pour lui même :

« Laisse tomber, Chang. Faut que tu te fasses une raison. Il ne t'aime pas, ce n'est que de l'amitié... »

Dans la chambre, le jeune Arabe qui dormait toujours était prit de convulsions, il se calma et chuchota :

« Non... Wufei... Ne t'en va pas... »

A SUIVRE...