Tous les désespoirs sont permis
Auteur : Sahad
Note : Toujours bonne lecture.
Chapitre 13 :
Les quatre
prisonniers se débattaient de toute leur force, ce qui énerva
passablement notre monstre :
« Get quiet ! ( Restez tranquilles !)
- What the fuck are you saying ? (Qu'est-ce que tu racontes putain?) beugla l'Américain. I'm gonna die and you're saying to me ''get quiet''? (Je vais crever et tu me dis ''reste tranquille''?) »
La créature marmonna quelques mots incompréhensibles mais ne protesta pas. Elle les amenait, à chaque pas, plus loin dans la forêt ; les quatre prisonniers cessèrent de se débattre, conscients que ça ne servait à rien. Pourtant l'Américain tenta une dernière fois :
« Hey... Can you just let one of us go... please? (Eh... Ne peux-tu pas laisser juste l'un d'entre nous partir... Steup ?)
- Are you gonna shut up ? (vas-tu te taire?) lança la bestiole.
- Hey! Stupid I-don't-know-what! I'm not gonna shut my fucking mouth if you don't answer to me, okay? (Eh! Stupide je-ne-sais-quoi! Je vais pas fermer ma putain de bouche si tu me réponds pas, ok ?) » hurla le natté.
Il renonça pourtant à continuer. Il en avait marre de s'égosiller pour rien, regrettant seulement de finir en repas. Pourvu que les autres les retrouvent à temps... Mais qu'est-ce qu'il s'imaginait ? Comment les autres feraient-ils pour les retrouver dans ce trou perdu, au milieu de la forêt ? L'espoir des prisonniers était à son plus bas lorsque le monstre les déposa sur le sol, une voix retentit :
« What do you bring to me ? (qu'est-ce que tu m'apporté?) un homme tout diminué s'approcha d'eux.
- Hey, Mushroom-face! (Eh, Tête-de-champignon !) lança l'Américain. What the hell is happening here ? (Que diable ce passe-t-il ici?) Oh, et puis pourquoi je m'entête... ?
- Vous êtes vivants ? s'étonna l'homme.
- On a l'air morts, peut-être ! brailla le Japonais qui comprenait enfin ce qui était dit.
- C'est la première fois qu'il ramène des trucs vivants... Let them go... » lança l'étranger à l'intention du monstre.
Les quatre compagnons furent donc relâchés, le monstre se montrant beaucoup moins agressif tout à coup. Il alla jusqu'à s'excuser de ce qui c'était passé, ainsi que son maître :
« Pardonnez cette méprise. J'espère ne pas vous avoir trop effrayés.
- Oh, vous savez... répondit le Français. On a vu tellement de choses bizarres depuis qu'on est là que maintenant.
- Des choses bizarres ? répéta l'homme.
- Ouais... acquiesça la jeune fille. D'abord des grooms démoniaques dans un hôtel fantôme, un calamar géant...
- Oh, reprit l'inconnu, il ne fallait pas vous en faire, ils ne sont pas méchants.
- Nan ! A peine ! ironisa l'Américain. Mais comment les connaissez-vous ? Et puis, tant qu'on y est, qui êtes vous ?
- Alors, je suis un scientifique, le docteur G. Mon collaborateur est la bête que vous voyez ici, le professeur J. Nos assistants sont le groupe de grooms que vous avez rencontré. Et le calamar, comme vous dites, est un de mes amis : Treize Kushrenada.
- Heu... Ils n'étaient pas sympas, et... Comment dire... ? Ils ETAIENT vos amis. » rectifia l'asiatique.
POV Heero :
Je sais pas pourquoi
mais je sens que ce n'est pas bon pour nous, à peine j'ai dit
ça que je le regrette : la face de notre hôte
s'assombrie.
« Pourquoi ''étaient'' ? »
Je regarde les autres. Ils sont comme moi, ils ont la pétoche. Kami- sama, pourquoi ai-je dit ça ? Je ne sais pas trop quoi répondre au docteur. J'essaye de me rattraper :
« Ben... Heu... Ils étaient fous furieux et... Heu... Les gens des alentours oooooont... »
Duo me dévisage l'air de dire ''mon pauvre vieux, tu mens toujours aussi mal'', c'est pas franchement rassurant ! G se rapproche de moi et siffle :
« Que leur est-il arrivé ?
- Ils... Ont fini au zoo ! hurle Noin en se précipitant à mon secours.
- C'est ça... acquiesce Duo (il ment super bien quand il veut, même s'il n'aime pas ça). On a eu un petit prob' avec eux et du coup ils se sont mis à vouloir nous tuer. Alors on a voulu en savoir plus et on a questionné les gens du coin, ils ont dit que c'était pas la première fois et qu'ils fallait enfermer ces créatures pour les examiner. »
Nous regardons tous Duo avec des yeux de merlans frits : où il va chercher ça lui ? Enfin, toujours est-il que ça ne calme pas notre vieux pépé... Ça a même l'effet contraire ! Il se met à hurler et à maudire les habitants du coin (je crois qu'on a fait un gaffe en les mêlant à ça !). Nous profitons de la crise du scientifique pour nous casser en courant aussi vite qu'on le peut. Je tourne la tête pour regarder en arrière, c'est sûrement ma plus belle connerie car je me prends les pieds dans une racine et m'étale parterre. Les autres s'arrêtent, Trowa porte déjà Duo et ne sait pas quoi faire, quant à Noin, elle se précipite pour m'aider à me relever et nous repartons, toujours plus vite.
Des pas lourds se font entendre derrière nous. C'est le soi-disant J, il galope derrière nous ! Je hais ce coin ! Je hais ces vacances ! Nous hurlons tout en courant, le contraire étant un peu impossible ! Et nous essayons, de mémoire, à rejoindre la route. D'un seul coup, Noin nous pousse dans les buissons et nous fait signe de ne plus faire de bruit. Les pas se rapprochent. Ils nous dépassent et puis... Plus rien. Nous attendons quelques minutes et soupirons de soulagement : il ne nous a pas retrouvés.
FIN POV
Les quatre amis se relevèrent pour sortir de leur cachette, ils reprirent leur chemin pour retrouver la route et par la même occasion, leurs compagnons. Ils marchèrent pendant ce qui leur sembla être des heures, s'arrêtant de temps à autre, surtout pour le pauvre Trowa qui transportait toujours leur ami. Celui-ci finit par dire :
« Tu sais, mamour. Je peux marcher si c'est trop dur.
- Non, non, ça va... le rassura son amant. C'est pas pire qu'une randonnée...
- Une randonnée qui n'en finit pas... gémit leur amie.
- Dis, Tro... remarqua l'Américain. Depuis quand tu as un tatouage sur le visage ? »
Le garçon passa sa main sur sa joue, là où regardait son compagnon. Les deux autres se rapprochèrent et regardèrent. Le Japonais lâcha finalement :
« C'est un Kanji.
- C'est quoi ? demanda le natté.
- C'est un écriture japonaise... expliqua le brun. Dans ma langue, ça se dit ''MAIGO''.
- Et ça veut dire ? l'interrogea la fille.
- ''Enfant perdu''.
- Oh naaaaan... » soupirèrent-ils tous en coeur.
Ils s'assirent et se regardèrent. Seraient-ils destinés à errer dans une forêt sans jamais parvenir à en sortir ? Soudain, Noin leur fit remarquer qu'ils avaient tous un symbole que le Japonais traduisit : duo avait sur son front ''GORAKU'' (passe-temps, divertissement, distraction) ; Noin, elle, avait dans son cou ''SETSU'' (être en contact, recevoir) ; et lui, d'après le dessin que le natté avait tracé sur le sol, ''SHÔRAI'' ( normalement c'est un trait sur le ''O'', cela signifie ''l'avenir'').
« Si quelqu'un me dit qu'on est tombé dans une autre dimension ou le Digimonde, je me fais Hara-kiri... lança l'Américain.
- Digimonde ? Kézako ? s'étonna son amie.
- Laisse, c'est un manga. » répondit-il.
Un bruit attira leur attention, des pas se rapprochaient, ils se levèrent, tendus. Qu'est-ce qui pourrait encore leur arriver de plus ?
POV
Trowa :
C'est quoi encore ? J'en ai marre ! Quoi... ? Je
m'attendais à voir surgir l'autre mocheté de J mais
c'est une fille. Elle s'avance vers nous et s'arrête à
quelques mètres seulement :
« Bonjour... sa voix est douce et claire. Je suis enchantée de faire votre connaissance. Bienvenu dans le MEIRO.
- MEIRO ? je demande.
- Ça veut dire ''labyrinthe'' en japonais... m'explique Heero avant de s'adresser à la fille qui est devant nous. Eh, toi ! C'est quoi ce labyrinthe ? Et puis pourquoi tout est dans ma langue ?
- Ne t'inquiète donc pas... répond-t-elle tranquillement. Ne sois pas si stressé, je ne vous veux aucun mal. Si tout est dans ta langue c'est tout simplement parce qu'à l'origine, le créateur de ce jeu parle le Japonais.
- Jeu ! hurle mon amour.
- Oui. C'est un jeu... acquiesce la fille. Vous devez passer à travers les mondes et revenir dans le vôtre.
- Et pourquoi on le ferait ? grogne Noin.
- Eh bien... Vos amis ont été éparpillés à travers ces mondes. Vous avez d'ailleurs la chance de ne pas l'être. Si j'ai pu vous joindre c'est parce que l'un d'entre vous est le SETSU, le contact. Sur ce, bonne chance et bonne partie. Je doute que vous vous en sortiez indemnes mais, on ne sait jamais, n'est-ce pas ? »
Elle nous sourit et disparaît. Nous nous posons tous la même question : c'est quoi ce truc de dingues ?
----- A SUIVRE. ----
