Tous les désespoirs sont permis
Auteur : Sahad
Note : C'est monotone si je vous souhaite une bonne lecture ?
Chapitre
18 :
L'Américain déglutit, le monstre qui
avait la tête de son petit ami le fixait avec un regard qui en
aurait fait courir plus d'un. Son amie tenait toujours son gros
portemanteau en bois d'un mètre soixante de long en direction
de l'intrus tout en le fusillant du regard : il n'était pas le
bienvenu. Les autres arrivèrent, ameutés par le bruit ;
leurs visages changèrent d'expression en voyant la tête
de la bête.
« Qu'est-ce que c'est que cette horreur encore ? grogna le Japonais qui avait retrouvé sa mauvaise humeur.
- Il a une aura noire. Maléfique... murmura l'Arabe qui avait prit un peu de recul.
- Nan, sérieux ? J'croyais que c'était un ange ! ironisa Noin tout en continuant de menacer le monstre de son portemanteau.
- On s'en débarrasse comment ? » la voix du natté sonna plus paniquée qu'il ne l'aurait voulu.
Tous demeurèrent silencieux à l'affût du moindre mouvement de la part de l'adversaire, chacun attendant patiemment que l'autre ouvre les hostilités. Ce fut finalement la créature qui sauta en direction de la seule personne armée du groupe : Noin. Celle-ci eu un mouvement de recul puis assainit un nouveau coup à l'agresseur l'envoyant à l'autre bout de la chambre. Le silence c'était réinstallé, mais c'était un silence pesant trahissant l'anxiété du groupe ; Noin se tourna vers les garçons :
« Allez vous armer avec ce que vous trouverez, je m'occupe de le maintenir ici ! ce n'était pas une proposition mais bel et bien un ordre.
- Tiens bon ! Nous ne serons pas longs. » lança l'asiatique avant de disparaître.
POV Heero :
Nous
essayons de trouver tout ce qui peut servir mais il n'y a rien de
tranchant. Finalement, avec l'aide de Trowa, j'attrape la table au
milieu de ce qui ressemble à un petit salon, la retourne et
casse les pieds. Nous voilà donc armés ! Mais alors que
nous nous apprêtons à rejoindre Noin, son cri résonne
dans tout l'appart ! Nous nous précipitons et arrivons en
trombe dans la chambre. Noin est affalée sur le lit, Quatre
s'approche d'elle et tente de la réveiller alors que nous
cherchons le monstre. Je sens quelque chose contre ma jambe, je
sursaute et baisse les yeux. Un bras qui sort de dessous le lit ! La
main est celle d'une femme. Je ne met pas longtemps à
comprendre et me retourne assez vite pour voir la soi-disant Noin
attraper Quatre au cou et commencer à l'étrangler.
Trowa, Duo et moi le frappons aussi fort que possible, il hurle, gémit, crache. Son visage se déforme, il reprend le visage de Trowa puis le mien, puis celui de Duo et encore bien d'autres avant de s'effondrer sur le lit, lâchant Quatre qui commençait à suffoquer.
« Apparemment, Quatre, tu avais raison... je lance. Nous ne sommes pas les bienvenus et apparemment quelqu'un veut que nous disparaissions.
- L'autre vieux gâteau ? Duo lève les yeux vers moi d'un air interrogateur.
- Non, je ne pense pas. Je pense que c'est le labyrinthe lui-même qui nous repousse. »
Les autres me regardent tous d'un air grave, je crois que mon idée n'est pas totalement absurde. Quoiqu'il en soit, nous décidons de passer la nuit ici et de repartir au plus vite.
FIN POV
Trowa se penchait sur le plâtre de son compagnon : bien qu'il en soit accablé, il avait bien courut la veille pendant la bagarre, il décidèrent donc d'enlever l'entrave, ce qui ne fut pas chose aisée. Le natté jubilait tout en courant et gambadant ; ne remarquant pas le visage préoccupé de son amour et de son meilleur ami. Les deux garçon étaient assaillis d'un gros doute : sa jambe devait se remettre, certes, mais pas aussi rapidement, ce pourrait-il que le temps dans le MEIRO passe plus lentement que celui dans la réalité et que plus de deux semaines se soient écoulées ?
Noin s'était remise de ses émotions et malgré le bleu qu'elle portait à présent sur la joue, elle avait retrouvé son sourire habituel, bien qu'il lui arrivait rarement de sourire si ce n'était en présence de Relena. C'était du moins l'idée que s'en faisait le jeune Japonais tout en évitant à la seconde même le regard noir que lui jetait la jeune femme.
Ayant presque oublié ce léger incident, ils se remirent en route dans le but de trouver un coin tranquille à l'abri des regards et ainsi se servir du couteau pour passer dans un autre monde.
POV Duo :
Quel
plaisir de pouvoir marcher à nouveau ! Je crois que les autres
commencent à regretter mon plâtre ! Ça me fait
toujours marrer mais j'essaye de ne pas être trop chiant car je
sais bien que Heero n'est pas totalement dans son assiette : il pense
toujours à Zechs, de plus, depuis que nous avons retrouvé
Quatre, l'espoir a quand même bien remonté. Je me colle
un peu plus contre mon Trowa qui en fait autant.
Nous arrivons à une petite clairière loin de toute habitation. Trowa sort son couteau-croc et commence à sonder l'air : il déplace lentement le couteau dans le vide, fermant les yeux pour se concentrer et repérer le moindre changement dans la texture de l'atmosphère. Enfin, c'est ce qu'il m'a expliqué quelques minutes plus tôt. Je le vois qui s'arrête et une partie du couteau disparaît. Une fente dans l'air ! Trowa nous lance un sourire fier, il tire doucement le couteau vers le sol. Encore cette lumière aveuglante ! Une bourrasque de vente nous pousse, nous sommes complètement engloutis par le trou...
FIN POV Duo
POV
Trowa :
J'ai mal partout, je hais tous ces voyages ! Je me relève un peu et regarde le paysage. Tout est gris... Sombre... Les arbres n'ont pas de feuilles, ils sont lugubres. Même le ciel est gris. Tout est triste. Les autres se relèvent aussi et scrutent également le paysage. Je peux sentir la main de Duo glisser dans la mienne et la serrer. C'est Noin qui parle :
« Nous sommes dans...
- Dans quoi ? s'impatiente Heero.
- Le monde des morts. »
A cette révélation, nous nous figeons tous ; je sens un frisson me parcourir le dos, une goutte de sueur perler à ma tempe. Le monde des morts...? J'avale difficilement ma salive. Qu'est-ce qu'il va encore nous arriver ?
FIN POV Trowa
POV Quatre :
Je suis complètement
horrifié. Le monde des morts... L'endroit d'où personne
n'est jamais revenu. Ça jette un froid. Je regarde encore et
encore le paysage, toujours le même : triste, sombre. Il n'y a
même pas une once de ciel bleu, pas de soleil. C'est la que
nous entendons une sorte de rire, une rire qui vous glace le sang.
Notre petit groupe se resserre, un arbre proche de nous tremble, nous
levons le nez et découvrons une vraie créature de
cauchemar : une harpie ! Ses yeux nous scrutent et elle ricane :
« Eh bien ! Eh bien... Que faites-vous là ? Vous n'êtes pas morts ! Le monde est-il si affreux ?
- Heu... Nous sommes... Heu... Perdus ! lance la petite voix de Duo à peine reconnaissable.
- Perdus ? Mais comment êtes-vous arrivés là, dites-moi ? »
Je ne sais pas trop ce qu'en pense les autres, je les regarde : Heero est aussi méfiant que moi si ce n'est plus, Trowa et les autres aussi. Duo part donc dans une histoire bien moins farfelue que la nôtre et qui pourrait être très vraie ! Mais l'oiseau (si je puis l'appelée ainsi) s'énerve d'un coup et vient donner un violent coup de patte dans la tête du pauvre Duo tout en hurlant :
« Mensonge ! Mensonge ! »
Nous aidons Duo à se relever et partons en courant, essayant d'échapper à cette furie volante ; un brouillard épais se forme et, sans prévenir, un mur apparaît d'un seul coup. C'est si soudain que nous nous heurtons tous à cette paroi, le rire presque hystérique de la harpie nous sort de notre torpeur. Je cherche des yeux une quelconque échappatoire et désigne une porte dans le mur que je suis apparemment le seul à voir. Nous la poussons et nous ruons à l'intérieur tout en la refermant derrière nous.
Nous sommes tous essoufflés mais un cri étouffé de Duo nous réveille, ses yeux sont dilatés par la peur ou la surprise, je ne saurais le définir. Je me retourne aussi et là, je reste bouche bée : des âmes ! Des milliards d'âmes ! Elles se rapprochent de nous. Elles passent au travers de nous, mais c'est si froid ! C'est comme si je sentais ma vitalité effleurée par un vent glacial... ! Vu le visage des autres, c'est pareil pour eux. Nous n'avons pas notre place dans ce monde, notre force vitale attire ses esprits. Des enfants s'approchent de Duo et lui demandent une histoire. Les adultes se pressent autour de nous et hurlent tous les uns plus forts que les autres, nous suppliants qu'on leur raconte comment c'est ''dehors''.
N'ayant aucune autre idée, nous acceptons. Nous nous asseyons et Duo commence à raconter son histoire. Trowa sourit à certains passages. Heero rigole lorsque arrive la partie du collège et donc de toutes les bêtises qu'ils ont pu faire ensemble, de vrais monstres. Nous oublions quelques temps notre situation critique, mais un battement d'aile interrompt l'histoire : c'est la harpie qui est devant nos yeux. Nous nous écartons vivement tout comme les esprits ; elle ne semble pas aussi menaçante que tout à l'heure, Duo lui hurle :
« Quoi ? Qu'est-ce que t'as encore ? Tu vas encore me frapper pour me faire taire ?
- Non... répond calmement l'oiseau. Nous, les harpies, nous nourrissons de vérité, or tout ce que tu as raconté jusqu'à présent est vrai. Nous vivons ces instants. C'est si plaisant...
- Nous ? je lève la tête et remarque plusieurs autres créatures dans le ciel nuageux.
- Nous aimerions partir... Heero ne fait preuve d'aucun tact.
- Après cette merveilleuse histoire, nous ne pouvons qu'accepter. Venez... »
Elle prend son envol et nous fait signe de la suivre en précisant d'emmener les âmes avec nous. Je ne sais pas trop pourquoi, mais je pense que nous pouvons lui faire confiance. Nous avançons donc dans ce paysage qui semble indéfiniment le même...
FIN POV
La marche était longue, la fatigue commençait à se sentir pour les vivants, mais le cortège poursuivait son chemin. Tous discutaient pour passer le temps, certains se remémorant leur vie passée, d'autres écoutant attentivement essayant de se rappeler du ciel bleu et de tout ce qui est symbole de vie. La harpie finit par se poser et se tourna vers le groupe :
« Ces âmes sont tourmentées ici. Peut-être pourriez vous les libérées.
- Croyez-vous que nous le pouvons ? demanda le jeune Arabe, une pointe d'espoir dans la voix.
- Oui, si ce jeune homme est bien le MAIGO, il doit pouvoir le faire. »
Répondant à l'interpellation, le Français commença à palper l'air de la main puis de la pointe du couteau dont il était le seul possesseur. Il chercha longtemps avant de trouver une petite faille qu'il agrandit comme toutes les fois précédentes ; mais cette fois-ci, il ne furent pas aspirés : un soleil radieux baignait une grande plage de ses rayons, un ciel bleu, le bruit de l'eau sur le sable fin et chaud. Le petit groupe de vivants sortit en riant et hurlant de joie.
Ils se retournèrent et observèrent les âmes, dont les visages semblaient rayonner eux aussi, avancer et se volatiliser au soleil en une fine poussière argentée. Elles souriaient, heureuses. Tous regardaient ce spectacle féerique avec un sourire plein de douceur, savourant eux aussi la délivrance de toutes ces âmes.
Dans ce monde, l'après-midi n'allait pas tarder à se terminer. Il y avait une grande ville mais aucun habitant, elle semblait totalement déserte. Ne cherchant pas à comprendre, ils se ruèrent sur la plage, dansant, riant, jouant, chantant ; savourant pleinement ces moments de tranquillité bien mérité : ce passage dans le monde des morts ne leur avait pas spécialement plu bien que ça leur aie permis de libérer des âmes qui étaient condamnées à errer dans ce monde sans fin. Mais dans leur joie grandissante ils ne se rendirent pas compte que plus d'une paire d'yeux les regardaient.
----- A SUIVRE...
