Tous les désespoirs sont permis
Auteur : Sahad
Note : ça avance, ça avance !
Chapitre 24
:
L'homme
qu'ils avaient croisé était en réalité le
seigneur des lieux, sachant que le groupe de voyageurs était
des amis du grand blond, il les invita à se restaurer et leur
fit préparer des chambres. Le Japonais ne prononça pas
un mot pendant toute la durée du repas, se contentant de fixer
son attention sur ce qu'il mangeait; le roi trouva la discussion plus
aise avec le jeune Arabe qui pourtant n'avait aucune envie de
parler:
"D'où venez-vous?
- De loin... Notre voyage a été bien éprouvant pour nous, aussi vous demanderais-je la permission de nous retirer, votre altesse...
- Bien entendu."
Zechs décida de sortir dans la fraîcheur du soir, il marcha dans les allées du jardin, ne remarquant pas l'ombre qui le suivait. Arrivé dans un coin sombre où personne ne pouvait le voir, il fut plaqué contre un mur. La peur l'assaillit jusqu'à ce qu'il aperçoive l'éclair améthyste qui brilla dans la pénombre:
"Duo...?
- Toi... siffla ce dernier. Tu mériterais que je te saigne comme on saigne les connards de ton genre! D'ailleurs je ne sais pas ce qui me retient...! T'es qu'un enfoiré de t'être servi de Heero! Toi, tout ce que tu voulais c'était un mec pour un moment, hein? Tu t'es bien foutu de lui!
- Duo... murmura le blond. Tu ne pourrais pas comprendre...
- Ouais... acquiesça le châtain. Y a qu'les salopards pour se comprendre entre eux...! Mais je te préviens: fais bien gaffe à toi...! Je pourrais surgir de n'importe où, à n'importe quel moment et là, crois-moi, j'te ferais ta fête! Alors note ça: la chasse est ouverte, tu es le gibier et je suis le Dieu de la Mort que tu dois craindre...!"
Sur ce, le natté s'éloigna. Zechs frissonna lorsqu'il vit briller dans la main du jeune Américain un couteau dérobé pendant le repas, il déglutit: oui, la chasse était ouverte et le prédateur était l'un de ceux qu'il considérait comme ses amis...
OoOoO
"Je ne pense pas qu'il soit sincère... murmura Noin.
- Peut-être... Mais dans ce cas-là, pourquoi? la questionna le jeune Arabe.
- Ça, je l'ignore, Quatre... avoua la jeune femme.
- Et Heero s'est enfermé dans sa chambre..."souffla le Français.
POV
Heero:
Je
suis assis sur mon lit, dans le noir... J'ai encore du mal à
réaliser... Pourquoi...?... J'essaye de comprendre... Mais ça
me fait si mal! J'ai envie de chialer... Je tourne la tête vers
le carré de lumière que forme la fenêtre par
terre, une ombre...
"Je ne veux voir personne..." je murmure.
Pourtant, je ne veux pas non plus rester seul... L'ombre se rapproche de moi, s'assit sur le lit deux places de ma chambre...
"Hee-chan..."
Ce surnom qui est le mien depuis que je le connais... Je sens les larmes me monter subitement aux yeux, j'ai mal! Trop mal! J'enfonce mon visage dans son haut, Duo sursaute d'abord puis ses bras m'entourent, il me berce doucement:
"Hee-chan... Je ne sais pas quoi te dire pour ne plus te voir pleurer... Depuis toujours c'est toi qui me consoles... Tu t'es toujours montrer fort pour moi... Je suis vraiment pas doué pour ce genre de chose... Mais, si tu veux parler, je suis là... Tout près de toi, Hee-chan...
- Duo... Pourquoi...! je pleure. J'ai si mal! Je ne comprends pas...! Qu'est-ce que j'ai fait...?
- Tu n'as rien fais de mal, Hee-chan... reprend-t-il. Je te jure, s'il y a quelqu'un qui a fait quelque chose de mal ce n'est sûrement pas toi... Toi, tu es toujours celui sur qui on peut compter, je suis bien placé pour le savoir: tu es toujours venu à mon secours, et ça, je ne l'oublierais jamais."
Il dit ne pas être doué pour consoler mais ça me fait vraiment du bien de lui parler, de l'entendre... Et sa simple présence me fait du bien... Je noie mes larmes dans son haut...
FIN POV
Le Japonais souriait en remerciant son ami, il se sentait mieux, bien que ça n'ait pas duré très longtemps, il sentait son moral remonter. Mais la surprise le frappa lorsqu'il sentit les lèvres de son meilleur ami sur les siennes, il ne le repoussa pas mais ne répondit pas non plus. L'Américain s'écarta, laissant son ami parler:
"Pou... Pourquoi...?
- Je voulais voir ce que j'avais raté au bahut! sourit-il. Mais nan! Je blague! C'était juste pour te faire penser à autre chose: tu penses bien que je ne vais pas tromper mon Trowa, ne?"
L'asiatique dévisagea le natté quelques secondes puis sourit:
"Merci, Duo... T'es vraiment le meilleur...
- Thank ya!"
L'Américain sortit de la chambre et alla rejoindre ses compagnons dans la bibliothèque qui était juste à côté, mais c'est un atmosphère tendue qui l'accueillit. Remarquant bien que quelque chose n'allait pas, il tourna les yeux vers Quatre et Wufei, tous deux se regardèrent comme s'ils s'interrogeaient du regard. N'obtenant aucune réponse, il regarda du côté de Noin, celle-ci baissa les yeux, coupable, murmurant d'une petite voix:
"Je... J'ai été tellement surprise que... Que je..."
Elle n'avait pas besoin de finir, il avait compris. Il s'approcha du Français qui était appuyé contre une sorte de bureau en bois et tenta de s'expliquer:
"Trowa... Je... C'était pour lui...
- Si t'aime tellement le faire t'as qu'à aller avec lui! s'énerva l'intéressé.
- Mais...! Ça n'a pas de sens! Tu n'as pas à être jaloux! se défendit le châtain.
- Pas de sens? hurla le Français.
- C'est mon meilleur ami! s'emporta le natté à son tour.
- Si tu fais ça avec tous tes potes pas étonnant que l'autre t'aie largué!" prononçant cette dernière phrase, sa main alla frapper l'Américain au visage.
Celui-ci tomba au sol, une main sur sa joue gauche. Il avait les yeux grands ouverts, exprimant la surprise mais également un grand chagrin; mais ça n'attendrit pas le Français pour autant:
"Je ne veux plus te voir!"
Le natté se releva en chancelant, ses yeux améthyste se remplissant de larmes. Il s'enfuit en courant, laissant les autres interloqués devant ce qu'ils venaient de voir; mais à peine avait-il disparu que déjà Trowa regrettait ce qu'il avait dit et fait:
"Bon sang... Duo!"
POV
Duo:
J'ai
mal! Mais ce n'est pas ma joue brûlante qui me fait souffrir...
Ces paroles, tout ça... Mon coeur est trop douloureux! Tout me
revient alors que je croyais l'avoir oublié!
---
MODE SOUVENIR ---
"Tu passes plus de temps avec lui
qu'avec moi!
- Mais... Solo!
- Tu es à moi! Et à personne d'autre! A moi, t'entends!"
Mal! Peur! Mal! Tristesse! Mal! Mal! Mal! Mal! Mal! Mal!
---
MODE SOUVENIR FIN ---
Je
sais que je n'aurais pas dû, mais... Ça me fait si mal!
Je ne veux plus souffrir, plus vivre ça, ne plus jamais être
frappé par ceux que j'aime! Je cours aveuglément dans
les couloirs, renversant pas mal de choses sur mon passage; ça
n'avait pas d'importance. Je finis quand même par m'arrêter,
je reprends mon souffle dans une des pièces, en regardant par
la fenêtre je suppose que je suis en haut d'une tour... Une
tour... Je me dirige vers la fenêtre, l'ouvre en grand et
regarde en bas... C'est haut... Une centaine de mètres...
Peut-être plus... J'entends la voix de Trowa appeler mon nom,
non... Je ne veux pas le revoir... Pas de reproches... Je ferme les
yeux et avance. Le sol se dérobe sous mes pieds, j'entends
hurler:
"DUO!"
Une main attrape fermement la mienne, je rouvre les yeux et lève la tête... Trowa... Il m'empêche de tomber, même si je suis déjà complètement dans le vide... Il commence à me hisser... Non! Je me débats comme je peux pour qu'il lâche ma main, mais il a une très bonne poigne, je hurle autant que je peux:
"Lâche-moi, tu m'entends? Lâche-moi!"
Mais j'ai beau me débattre, rien ne le fera me lâcher... Il arrive à me hisser complètement dans la chambre. Je reste assis parterre... Je ne peux pas le regarder, je n'ose pas... J'ai peur... Puis des bras m'entourent...!
FIN POV Duo
POV Trowa:
Je suis à genoux en face
de lui, ses yeux me fuient, il a baissé la tête... Je le
prends dans mes bras, ce qui le fait sursauté... J'ai peur
qu'il me repousse, qu'il se jette dans le vide et que je ne puisse
pas le rattraper:
"Pardon! je hurle presque. Pardonne-moi! Je n'aurais pas dû te dire ça! Je n'aurais pas dû te frapper! Pardonne-moi, Duo! Je t'en prie!
- Tro... mumure-t-il. Ne... T'excuse pas... Ça me gêne, c'est plutôt à moi de m'excuser pour plein de choses... Pardon... Je ne pensais pas à mal... Je le jure..."
Je l'embrasse, il ne va pas se suicider... Nous avons compris, pardonné... Je le serre fortement dans mes bras... Je l'aime tant... Rien ne pourra jamais nous séparer... Rien...
OoOoO
POV Duo:
Je me réveille dans les bras de mon Trowa... Etait-ce un rêve? Je regarde autour de moi... Cette chambre... Ce lit... Non, je n'ai pas rêvé... Malheureusement... Je sens ses mains glisser sur ma peau: il ne dort pas, le bougre! Je me retourne vivement et l'embrasse:
"Tu croyais m'échapper, hein? je ricane.
- Mais je le peux... répond-t-il calmement.
- Nan! Pas les chatouilles! Pitié! Hahaha! Arrêteuh! J'en peux plus!"
Il s'arrête finalement, je l'embrasse à nouveau en lui donnant une gentille petite tape avec un "méchant!"... Tout est comme avant... Je suis heureux... J'entends des pas dans le couloir, je les connais... La porte s'entrouvre mais je ne peux pas voir le visage... Je lâche:
"Tu peux entrer, Hee-chan!"
Mais là, je me congèle sur place, ce n'est pas Heero! Ces longs cheveux blonds presque blancs... Cette taille... Je me sens bouillir d'un seul coup:
"Toi! Comment oses-tu te représenter devant moi, Zechs?
- Duo... soupire-t-il. Je peux te parler?"
Je demande du regard la permission à mon amour, il acquiesce d'un signe de la tête. Je m'habille et suis cet homme en qui je n'ai plus aucune confiance. Nous nous rendons dans une sorte de bureau, là, Zechs ferme la porte mais pas à clé... Je me suis glissé dans le coin le plus sombre de la pièce; dans ma poche, je sens le métal froid du couteau que j'ai dérobé l'autre soir... Il sait que je l'ai... Et pourtant, il est si calme... Je reste silencieux, c'est lui qui commence:
"Dis-moi... Je veux juste savoir... Heu...
- Accouche! J'vais pas attendre 107 ans! je râle, un peu sur les nerfs.
- Bien... Comment va Heero?
- Ça te regarde! je deviens agressif.
- T'inquièterais-tu?"
Zechs et moi tournons la tête vers la porte, dans la pénombre je peux voir briller deux yeux cobalt, on peut les voir brûler... Mais d'un feu glacial qui vous... Ben, glace le sang, ne? Je me rapproche de lui, il me prend par les épaules et me fait sortir... Il m'accompagne, bien sûr, mais avant de refermer la porte, il lance à Zechs:
"Si tu tiens tant à le savoir, je me porte comme un charme."
Ce ton était tranchant et froid, je n'ai aucun mal à lire la haine qui se glisse dans ses paroles... Je ne suis pas habitué à le voir aussi dénué de sentiments... C'est... Inquiétant...
FIN POV Duo
POV Zechs:
La
porte se referme presque en claquant... Ah, Heero... Si tu savais...
J'ai de la peine en te voyant souffrir... Je souffre autant que
toi... Mais pour une raison que je ne peux te révéler,
je suis obligé de t'éloigner de moi... Le plus vite
possible.
A SUIVRE...
