Elizabeth : - Oh non ! Cette mine là ne prend pas avec moi jeune homme. Ton père me la faisait déjà, bien avant que tu ne sois né !

Le petit William regardait sa mère de ses grands yeux verts, avec une mine coupable mais craquante sur le visage.

Elizabeth : (s'agenouillant à sa hauteur, lui prenant ces petites mains) – Ecoute mon cœur, il faut que tu comprennes, que ce qu'il s'est passé tout à heure est très dangereux et que tu ne dois plus désobéir à maman comme cela. Tu m'as compris ?

William hocha la tête.

Elizabeth : - Maman a eu très peur tu sais ?

William : - Zolé, referait plus.

A chaque fois c'était la même chose…il lui faisait sa mine de chien battu et ses yeux de cocker, et elle craquait…comme toujours…

Elizabeth : (secouant la tête) – Ca va, tu es pardonné, mais je ne veux plus te revoir dans un jumper avant tes 18 ans !

William : (Souriant) – Z'accord !

La jeune femme le prit dans ses bras et le serra fort contre son cœur…Elle avait eu si peur…Elle avait déjà perdu John, elle ne voulait pas perdre William…

Elizabeth ne l'aurait pas supporté…pas une nouvelle fois….

William : (Lui faisant un bisous sur la joue) – T'aime mama !

Elizabeth : (Lui caressant les cheveux) – Moi aussi je t'aime mon ange.

Un raclement de gorge interrompu ce moment de tendresse. Elizabeth se retourna le regard noir, vers celui qui avait interrompu cette intimité. Son visage se détendit quelque peu, quand elle vit le Colonel Caldwell dans l'encart de la porte, droit comme un I, les mains derrière le dos. Celui ci lui adressa un aimable sourire.

Caldwell : - Je suis désolé de vous déranger.

Elizabeth : - Non, c'est bon Colonel. J'avais fini de discuter avec mon fils. Dit-elle ne posant William dans un des fauteuils. Un problème avec le Dédalus ?

Caldwell : (haussant les sourcils) – Non, pas le moins du monde. Je venais juste vous dire que nous retournons sur terre dans 2 jours, si vous avez des rapports à transmettre au SGC.

Elizabeth : (écarquillant les yeux, levant un doigt) Oui attendez. (Elle se dirigea vers son bureau) J'ai une boite de rapport contenant diverses notes à vous donner. Ah la voici !

Caldwell : (se hantant de lui venir en aide) Laissez je vais la prendre.

Elizabeth (Souriant) – Je vous en remercie.

William regardait l'échange des deux adultes d'un œil noir. Le petit garçon n'avait jamais vraiment apprécié le Colonel et encore moins depuis la disparition de son père…Bien qu'âgé de trois ans, William avait très vite compris les intentions de Caldwell. Pour lui, il était hors de question qu'il partage sa maman.

Il était bien décidé à le ridiculiser une nouvelle fois. Le jeune William se laissa glisser en bas du fauteuil, s'approcha du Colonel, qui discutait toujours avec Liz, et entreprit de s'attaquer à ses chaussures, un sourire malicieux aux lèvres. Celui ci était trop occupé à essayer d'attirer l'attention Elizabeth, pour remarquer quoi que ce soit.

Caldwell : - Sans vouloir me mêler de ce qui ne me regarde pas, j'ai eu vent de ce qui s'est passé dans le hangar à jumpers.

Elizabeth : - Oui je réprimandais justement William à ce sujet.

Caldwell : - Cet enfant a des capacités surprenantes, faire voler un jumper à son âge !

Elizabeth : - Il a hérité du gène ATA de John.

Caldwell : - Espérons qu'il n'y ait que de ça qu'il ait hérité de son père.

Elizabeth tiqua sur la dernière phrase. Elle savait qu'il n'avait jamais vraiment apprécier John, mais ses piques, de plus en plus fréquents, commençaient sérieusement à l'agacer…Le Colonel pouvait au moins respecter celui ci dans la mort…son cœur se serra à cette pensée et la jeune femmes secoua la tête, désireuse de ne pas replonger dans ses souvenir douloureux.

Elizabeth : - sur ce point nos opinions divergent largement, je suis navrée Colonel, mais j'ai beaucoup de travail.

Caldwell : (légèrement étonné) – Bien sur, je ne vais pas vous déranger plus longtemps.

Caldwell se retourna et au moment où il voulut faire un pas, il s'affala de tout son long sur le sol, sous les rires du petit garçon. La boite, quand à elle, avait glissé dans le couloir.

Elizabeth ne pu se retenir de rire, ce qui lui valut un regarda noir de la part du Colonel.

Elizabeth : (se reprenant) – Je suis désolée.

Caldwell : (regardant William, d'un œil noir) Je vois de qui William a hérité son humour.

Elizabeth : (A William, qui s'était rassis dans le fauteuil) – William, mon chéri, viens faire tes excuses au Colonel. Dit-elle en essayant de se contenir de rire.

William : (secouant la tête en souriant, se balançant fier de lui, en prenant ses pieds) Na veux pas !

Caldwell : - Je vois qu'il a aussi hérité l'insubordination de son père !

A ces derniers mots, les yeux de William s'agrandirent. Il glissa du fauteuil et sortit en courant du bureau d'Elizabeth en criant.

William : - Papa !

Elizabeth : (le suivant) – William attend !

La jeune femme le suivit et l'aperçut au milieu des marches qui menaient à la salle d'embarquement.

Elizabeth : - Chéri que se passe t-il ?

William : (sautillant) – Papa arrive, papa arrive…

Elizabeth : (à Samuel) – Il y a t-il eu un code d'une équipe SG ?

Samuel : (secouant la tête négativement) – Non Docteur Weir.

Un masque de tristesse passa sur le visage d'Elizabeth. Combien de fois William s'était posté à cet endroit, en attendant le retour de John ? Combien de souffrance devait-il endurer ? Combien de faux espoirs gâchés ? Combien d'innocence perdue un peu plus à chaque fois ?

Cette fois encore, il allait être déçu en ne voyant pas la porte s'ouvrir.

Qui était elle pour lui enlever cet espoir ? Elle savait qu'elle aurait du le faire il y'a longtemps déjà, mais elle n'en avait pas la force…pas encore…pas quand son cœur à elle y croyait encore…

Un bruit de déclencheur la fit sortir de ses pensées.

Elizabeth : - Que se passe-t-il sergent ?

Samuel : (regardant l'ordinateur) – Nous recevons un code et une transmission de l'équipe du Major Lorne.

Elizabeth : - Très bien passez la moi. Major Lorne que se passe t-il ?

Lorne : - Amenez une équipe médicale en salle d'embarquement et vite, nous avons un blessé grave.

Elizabeth : - Bien reçu major ! (A Samuel) Faites venir le Docteur Beckett en salle d'embarquement et vite.

Samuel : - Bien madame.

Elle rejoignit Laura qui tenait un William plus qu'agité dans ses bras.

Laura : - Que se passe t-il Docteur ?

Elizabeth : - L'équipe du Major Lorne a rencontré un problème. (A William) William cesse de t'agiter comme cela veux tu ?

William : - Papa ! Papa papa ! dit-il en pointant son doigt vers la grande vague bleue.

Elizabeth se tourna, vers la porte des étoiles, soucieuse…Jamais jusque là, son fils ne s'était agité ainsi, en général il se calmait assez vite, mais là…c'était différent, Liz pouvait le lire dans ses yeux…

Le fol espoir de Le voir franchir le vortex traversa son esprit…non, il était mort…

Elle ne pouvait pas se permettre d'espérer…Pourquoi alors son cœur battait-il si fort ? La jeune femme retient son souffle en voyant l'équipe de scientifiques, suivie des militaires franchir la porte…

Puis, au bout de longues minutes, elle le vit…Il était soutenu de chaque coté par le Major Lorne et le lieutenant Blat. Elizabeth, à cet instant, eut l'impression que le sol s'ouvrait sous ses pieds…Ce n'était pas possible, ce ne pouvait-être lui…Ce que son cœur avait espéré en secret depuis un an venait enfin de se réaliser…enfin…

Elle mit une main sur sa bouche pour réprimer un sanglot silencieux….Les larmes commençaient à lui brouiller la vue…Malgré cela, Liz le vit faire un sublime effort pour lever la tête…Il semblait chercher quelques chose….

Elizabeth comprit que c'était elle qu'il cherchait…Leurs regards s'encrèrent l'un à l'autre…Ce qu'ils purent voir dans les yeux de l'autre était indescriptible…de la souffrance, de l'amour, de la peur…mais aussi l'espoir…cet espoir…leur espoir…

Tous deux, au fond de leur cœur, savaient qu'ils se seraient retrouvés…peu importe le temps, peu importe les galaxies à franchir…Il serait revenu à elle…

Ne lui en avait-il pas fait la promesse ? Leur promesse ?

Ce moment n'était qu'à eux et bizarrement, le silence semblait s'être installé autour d'eux…les laissant seuls, après tant de mois de séparations dans un cocon protecteur…Ses larmes brouillèrent un peu plus sa vue, tandis que des images d'eux défilaient de plus en plus vite dans sa tête…son cœur sembla s'arrêter sous la trop grande émotion…

Elizabeth se sentait partir…Non, elle ne le pouvait pas…pas à présent que son cœur avait enfin cessé de saigner…

Un voile blanc passa devant ses yeux, au moment où l'on mettait John sur un brancard…ce fut la dernière image qu'elle eut de lui, avant de sombrer dans les ténèbres de la nuit….

A suivre dans « Même si »