Hors de question que je ne revienne pas…cette phrase raisonnait encore dans la tête d'Elizabeth aujourd'hui…Mais il avait menti, jamais John n'était revenu…Jamais…

Ronon : - Elizabeth ?

Elizabeth : - Désolé, j'étais perdue dans mes pensées. (Se remettant en position) Vous avez raison, c'est bien John qui m'empêche de me concentrer.

Ronon : - J'avais deviné. (Se remettant lui aussi en position) Vous devriez vous reposer, vous avez une petite mine.

Elizabeth : - Merci de vous en soucier Ronon, mais cela ira.

Il se saluèrent et recommencèrent à bouger tels des papillons dans la pièce. Le bruit des bâtons qui s'entrechoquent reprit la place.

Ronon : - Très bien…Si je peux me permettre une remarque, j'éviterai de confier William à Mc kay.

Elizabeth : (se baissant) - Vous n'êtes pas le seul à me le faire remarquer. Mais depuis qu'il n'est plus là, Rodney passe beaucoup de temps avec William…je pense que John lui manque plus qu'il ne veut l'avouer, et William le lui rappelle par certains cotés.

Ronon : - Je vois. Mais vous n'avez pas peur pour lui ?

Elizabeth : - J'ai prévenu Rodney que s'il arrivait quelque chose à William, il aurait affaire personnellement à moi. (Attaquant) Vous et Teyla, ça va comme vous voulez ?

Ronon : (esquivant son attaque, la touchant à l'épaule) – Ca va.

Elizabeth : - Alors c'est très bien.

Le combat continua dans le silence le plus total, alors que le rythme s'accélérait de plus en plus.

Ronon : - En fait, je la trouve assez bizarre en ce moment. Dit-il en romprant le silence qui s'était installé. (Accélérant le rythme, ratant son coup) Bien Docteur…Elle refuse de me dire ce qui se passe, mais ces subits changements d'humeur m'inquiètent.

Elizabeth : (sautant pour éviter une attaque aux jambes, réussissant à le toucher au ventre) Des sautes d'humeur dites vous ? (Elle accéléra le rythme) Vous aimez les enfants Ronon ?

Ronon : (fronçant les sourcils) – Pourquoi ?

Elizabeth : - Il risque bientôt d'avoir un autre enfant que William dans la cité.

Les dernières paroles d'Elizabeth déstabilisèrent Ronon l'espace de quelques secondes. Secondes qui furent suffisante à Liz. Celle ci profita de son « inattention », pour le toucher simultanément au coté et au bras, il voulut répliquer, mais la jeune femme s'était baissée, et lui avait effectué un balayage aux jambes, le faisant atterrir au sol dans un grognement.

Elle lui décocha un grand sourire, alors qu'il lui envoya un regarda noir.

Elizabeth : - Ne soyez pas mauvais joueur Ronon. (Souriant) Vous m'avez bien dit « Rien ne dois vous déstabiliser pendant un combat »

Ronon : (se relevant) – Vous m'avez eu, je dois l'avouer. Mais cette feinte ne marchera pas sur un wraith.

Elizabeth : - Ca je le sais (souriant) Mais cela m'a au moins permis de vous battre.

Elle rangea les bâtons, pris une serviette et son sac, et commença à se diriger vers la porte.

Ronon : (l'interpellant) – Docteur Weir ?

Elizabeth : (se retournant) – Oui ?

Ronon : - Pour Teyla ?

Elizabeth : - Parlez lui, vous en aurez le cœur net. Dit-elle en sortant, le laissant seul au milieu de la salle en proie avec ses questions.

Near, far, wherever you are

I believe that the heart does go on

Once more, to opened the door

And you're here in my heart

And my heart will go on and on…

William : - Odney !

Rodney : (exaspéré) – Pas Odney, Rodney : Ro-de-ney ! Ce n'est pourtant pas compliqué !

William : (souriant) – Odney !

Rodney : (le pausant sur le "banc" du jumper) Rodney ! Pourquoi tu n'es pas un petit génie ? Cela faciliterait amplement notre entente. (Réfléchissant) non, ce qui faciliterait notre entente (s'agenouillant, le regardant) c'est que tu apprennes à prononcer mon prénom correctement !

(William le regardait de ses grand yeux verts, les cheveux en bataille, son doudou dans la main) Tu sais moi à ton age, je savais déjà parler correctement. (Rêveur) Tu me diras normal pour un génie. (Redescendant sur terre) Redevenons sérieux, on réessaye. Ro-De-Ney !

William : (Souriant, posant un doigt sur son nez) – Zoncle odney !

Rodney : (rendant les armes) – Bon, je laisse tomber. J'ai compris, tu as décidé de me rendre chèvre comme ton père. (Faisant de grands gestes avec les mains) Avant il y avait John, maintenant c'est toi ! Comme si je n'avais pas eu assez de la grande version, j'ai la mini version. (Son regard s'agrandit) Eh ! c'est bien ça comme surnom, mini Sheppard ! (fier de sa trouvaille ) Tu en penses quoi mini Sheppard ?

Le sourire de Rodney s'effaça bien vite, quand il aperçut le visage triste du petit William, celui ci avait les larmes aux yeux et était sur le point de pleurer.

Rodney : (déconcerté) – Non…ne pleures pas…dis moi ce que j'ai fait… (Suppliant) Pitié s'il te plait ne pleures pas. (S'agitant) Je ne sais pas comment faire moi, j'ai jamais été doué…Tu as faim ? Tu veux ta maman ?

William : (au bord des larmes) – Papa partit…

Rodney se calma instantanément. C'était donc ça qui l'avait fait changer d'attitude. Quel idiot il avait été de parler de John ! Cet enfant ne verrait plus jamais son père, et il lui en remettait une couche. Il n'était décidément pas doué avec les gosses.

A présent, le tout était d'arriver à calmer William, qui s'était mis à pleurer.

Rodney : (sur un ton qui se voulait doux) – Hey mon grand. Un grand garçon comme toi ça ne pleure pas.

William releva la tête vers Mc Kay, il affichait une moue boudeuse et ses petits yeux verts étaient rougis. Elizabeth allait le tuer…

William : (reniflant) – Papa partit, mama est triste sans papa. Zourquoi papa partit zoncle Odney ?

Aie, la question qu'il redoutait…Comment lui faire comprendre sans le blesser…il n'avait que trois ans, il était bien au dessus de toutes ces conceptions de vie ou de mort. Pour lui, sont père était partit, il les avait laissé lui et Elizabeth, tout simplement…

Rodney : (gêné) – Tu sais heu…John (secouant la tête) Enfin ton papa, n'a pas voulu vous laisser…il t'aime toi et ta maman, plus que tout au monde. Je suis sûr que là où il est, il pense tous les jours à vous.

William : (essuyant ses larmes) – Tu crois ?

Rodney : - J'en suis certain ! Ton papa a résisté à des choses beaucoup plus terribles.

William : (reniflant) – Zu crois Papa revenir ?

Rodney : (souriant) – J'en suis sûr !

Ce n'était pas beau de lui mentir, mais que pouvait il dire ? Il semblait si petit et si fragile…Il avait déjà fait beaucoup de cauchemars à la disparition de son père…Inutile qu'il les ravive…Autant lui laisser encore cette part d'innocence et d'espoir qui le caractérisait…

William : (souriant) – Icci Odney !