Chapitre 1

« Bureau du Führer »

« Bonjour petite soeur. Comment vont les choses à Central ? »

Juliet Douglas jeta un regard vers King Bradley.

« Elles vont. Et toi, comment se passe ton séjour dans le sud ?

« Cool ! La chaleur, le sable, ça me rappelle Ishbal, et tous ces crétins d'humains... Le bon temps quoi.

« Et sinon, tu l'as trouvée ?

« Pour qui me prends-tu ? Bien sûr que je l'ai trouvée. Trouvée et libérée.

« Bien.

« C'est tout ce que tu trouves à dire... Bien ?

« Ta mission n'est pas encore terminée.

« Et moi qui pensais pouvoir revenir prendre le thé avec toi à Central !

« Cesse tes âneries. C'est sérieux. Si tout fonctionne comme prévu, nous ferons d'une pierre deux coups.

« Sans blague. »

Juliet poussa un soupir.

« Il faudrait organiser le comité d'accueil. Tu peux faire ça ?

« Il faudrait pas qu'ils se perdent les pauv' choux. T'inquiète pas. Débrouillez-vous pour me les envoyer, je me charge du reste.

« Bien, alors compte les voir arriver dans peu de temps. Nous t'envoyons du renfort sur place, vous ne serez peut-être pas trop de deux.

« Ok. Hé, petite soeur !

« Oui ?

« Fais la bise à la famille pour moi.

« Je n'y manquerai pas. »

Juliet raccrocha.

De l'autre côté de la ligne, seul le 'tut tut' raisonnait.

« Shit, j'en ai marre de ce trou perdu. Ils ont intérêt à me les expédier fissa les petits toutous... Chiens de l'armée, tu parles ! »


Quelques semaines plus tard, dans un bureau du Quartier Général de Central City...

Le téléphone sonna sur le bureau du Colonel Roy Mustang le tirant de son demi-sommeil.

« Colonel Mustang j'écoute. »

Mustang reconnut la voix de la secrétaire particulière de Bradley.

« Colonel, le Généralissime vous demande dans son bureau. »

« Très bien, j'arrive. »

Il bailla et s'étira avant de se lever.

Son premier Lieutenant lui jeta un regard interrogateur auquel Mustang lui répondit :

« Bradley me demande dans son bureau.

« Je vous accompagne.

« Comme vous voulez Lieutenant. »

Riza se leva à son tour et le suivit dans les couloirs jusque devant le bureau du Généralissime.

Sans attendre l'ordre de son supérieur, Riza prit place sur une chaise face à la porte.

Mustang frappa un coup.

« Entrez. »

Le Colonel entra dans le vaste bureau de l'homme le plus important du pays et le salua.

« Vous m'avez demandé Monsieur ?

« Oui Colonel, je vous en prie, avancez. »

Roy se plaça face au bureau de Bradley.

« Je viens de recevoir des informations concernant des évènements étranges survenus depuis quelques semaines dans la région de Minoen, notamment des disparitions, vous trouverez tous les détails dans ces rapports. Je crains des réactions vives de la population, voire des soulèvements si nous restons inactifs plus longtemps. Je voudrais que vous y alliez mener votre enquête avec votre équipe. »

Roy se saisit du dossier que lui tendait Bradley et commença à le feuilleter.

« Colonel, je vous demande une grande circonspection dans cette affaire, il est hors de question de voir se reproduire les évènements survenus à Ishbal et à Lior."

Roy vacilla très légèrement, les souvenirs d'Ishbal effleuraient encore trop souvent sa mémoire.

« Bien Monsieur. »

Cette petite hésitation n'échappa pas à l'oeil de Bradley.

« Colonel, plus tôt vous partirez, le mieux se sera. »

Mustang acquiesça avant de saluer et quitter le bureau.

Bradley lança un long regard à sa secrétaire.

Le Colonel retrouva Riza qui l'attendait toujours dans le couloir. Elle se leva de sa chaise à son approche.

« Il nous envoie en mission à Minoen.

« Minoen ? Mais il n'y a que le sable du désert par là et quelques ruines.

« Il semble qu'il y ait plus que cela à présent. »

De retour dans leur bureau, Mustang convoqua son équipe au complet :

« Le généralissime nous envoie en mission à Minoen. Il nous demande de faire la lumière sur des évènements étranges qui s'y déroulent et il craint qu'il en découle des mouvements de rébellion. Nous partons dès demain. Hawkeye, je vous laisse régler tous les détails.

« Bien Colonel. »


Ils se retrouvèrent tous le lendemain à la gare de Central. Le voyage serait long jusqu'à Minoen, qui était dans une région tellement reculée du sud du pays, que la voie ferrée et les routes n'allaient pas jusque là et qu'ils seraient obligés de terminer le voyage à cheval.

Mustang prit place près d'une fenêtre. Par habitude Hawkeye s'assit sur la banquette en face, tout en prenant soin toutefois de ne pas s'asseoir directement face à lui.

Les autres s'installèrent sur les banquettes voisines. Un jeu de cartes fut rapidement sorti et ils se lancèrent dans une partie de poker.

Mustang peu bavard se plongea dans la contemplation des paysages, Riza prit un livre et en commença la lecture à l'endroit où elle l'avait laissée.

Une heure plus tard, Mustang s'était assoupi. Riza plongée dans son livre, ne prêtait qu'une oreille distraite à la conversation de ses compagnons, jusqu'à ce que Fuery pose une question qui attira toute son attention :

« Vous pensez qu'il se prépare des évènements comme à Lior et Ishbal ?

« Ca m'étonnerait, il n'y a rien à Minoen, juste du sable et des cailloux. » Lui répondit Havoc.

« Ca n'a pas toujours été le cas, intervint Falman, j'ai lu quelque part que Minoen avait été une cité très prospère il y a de cela une centaine d'années, mais du jour au lendemain tout s'est écroulé.

« Sait-on ce qui s'est passé ? » Demanda Breda.

« Non. Un matin, il ne restait que des ruines.

« Etrange.

« Quoiqu'il en soit, des rumeurs concernant la présence de filons d'or ont commencé à se répandre et de nouveaux prospecteurs sont venus avec leurs familles et ils ont reconstruit une nouvelle ville à proximité de l'ancienne cité. Mais on n'a jamais trouvé la moindre pépite depuis et la nouvelle ville s'est laissée peu à peu périr. Il ne reste plus grand monde là bas. Sans compter les difficultés pour y arriver.

« Moi ça me fout les chocottes. » Dit Fuery.

Havoc lui donna une tape amicale dans le dos.

« De quoi as-tu peur ? Des fantômes ? Va t'inquiète donc pas. On va juste inspecter le coin, montrer un peu nos uniformes histoire de calmer le jeu aux péquins du coin et dans peu de temps on sera rentré à Central et je pourrai enfin voir ma copine.

« Tu as une copine toi ?

« Hé oui, je vous l'avais pas dit ?... »

C'est là que Riza lâcha la conversation. Elle jeta un coup d'œil vers Mustang pour le voir qui regardait fixement ses hommes.

Depuis quand était-il réveillé ? Avait-il entendu la conversation comme elle ?

« Colonel. »

Roy cligna des yeux et se tourna vers elle.

« Oui, Lieutenant ? »

Son regard était froid, distant.

« Rien, Colonel. »

Riza reprit son livre tout en jetant à la dérobée des regards vers Mustang qui s'était replongé dans la contemplation du paysage.


Au bout de deux jours de voyage, ils arrivèrent en fin de voie ferrée. Il leur fallait trouver à présent des chevaux et un guide pour poursuivre leur chemin.

Breda et Havoc partirent à la recherche d'un guide pendant que Riza et Fuery se chargeaient d'acheter leurs montures et des vivres.

Falman était resté avec Mustang dans une auberge afin d'écouter ce qui se disait sur la région par les gens du coin. Ils en avaient profité pour réserver des chambres pour la nuit.

Rien d'inquiétant ne leur vint aux oreilles.

Mustang en venait à douter du bien-fondé des inquiétudes de Bradley et il se demandait si on n'avait pas tout simplement cherché à l'éloigner de Central pour un temps.

Falman était parti commander leurs boissons.

Un vieil homme s'approcha de Mustang.

« J'ai entendu dire que vous cherchiez à aller à Minoen. »

« Oui, c'est exact. »

Le vieil homme le fixait dans les yeux. Roy eut un sursaut de surprise en découvrant que ceux de l'homme étaient complètement blancs. Il était aveugle.

« Vous ne devez pas l'emmener avec vous. »

Roy n'eut pas le temps de dire ou faire quelque chose, l'homme était déjà parti, comme évaporé.

Roy se secoua mentalement la tête. Avait-il eu une hallucination ? Et qu'est-ce qu'avait voulu dire cet aveugle ?

Falman revint avec leurs verres.

« Falman, avez-vous vu un vieil homme ici ? »

Falman fit le tour de l'auberge du regard.

« Non Colonel. Je n'ai pas fait attention, j'étais occupé avec le barman. Est-ce important ?

« Je ne sais pas. »


Le vieil homme sortit de l'auberge. Il avait délivré son message, il espérait juste que ce Colonel saurait le déchiffrer mieux que lui même.

Cela faisait plusieurs jours que Kassan faisait le même songe : il voyait venir les hommes en bleu de la grande ville et une voix lui soufflait qu'il devait mettre en garde l'homme brun à la montre en argent. La voix lui disait exactement les mêmes mots qu'il avait dits au Colonel.

Maintenant qu'il avait rempli sa mission, il espérait que les songes cesseraient. Il n'aimait pas en avoir, à chaque fois les évènements qu'il voyait en rêve se produisaient et bien souvent, c'était de bien mauvais présages.

Perdu dans ses pensées, il ne pressentit pas la présence du jeune homme adossé contre un mur dans une ruelle.

Kassan sursauta lorsqu'il s'entendit appeler :

« Alors vieil homme, il a fallu que tu ailles mettre en garde le petit toutou. »

Kassan se tourna vers l'endroit d'où provenait la voix de son interlocuteur.

« Qui êtes vous ? Et que me voulez vous ? »

Le jeune homme fit un pas en avant.

« Allons, tes songes ne te l'ont pas dit ? »

Kassan eut un hoquet de surprise.

« Qu'est-ce que vous savez de mes songes ?

« La question n'est pas là vieil homme, mais plutôt de savoir si tu as déjà vu ta mort en rêve ? »

Kassan pâlit alors que l'autre s'approchait de lui avec un air sadique.

« Vous... C'est impossible...

« Rien n'est impossible vieil homme. »

Le premier coup frappa Kassan en pleine poitrine le faisant tomber à genoux.

« Vous les humains vous êtes tellement pathétiques... Vous ne méritez pas de vivre. »

Le deuxième coup envoya Kassan vers des contrées plus verdoyantes.

«Maintenant que ce petit problème est réglé, allons pousser nos amis dans la bonne direction. »

Lorsqu'il s'éloigna du corps inerte, le jeune homme n'en était plus un, il arborait la physionomie du vieil homme.


NdlA : J'espère que ce premier châpitre vous donne envie de lire la suite...