NdlA : savez-vous que je donne des infos complémentaires et réponds à vos reviews dans le chapitre "Avertissement" ?


Chapitre 10

Des coups frappés à sa porteréveillèrent Riza en sursaut.

« Lieutenant Hawkeye ! Lieutenant, vous êtes là ? »

La voix de Breda lui parvenait à travers la porte. Les coups ne cessaient pas.

Elle se leva et ouvrit à son collègue. C'est d'une voix ensommeillée qu'elle lui dit :

« Oui Breda, je suis là. »

Elle remarqua la teinte rouge que prirent les joues de Breda à la vue de sa tenue, elle eut un sourire, elle ne portait qu'une chemise blanche qui lui arrivait à mi-cuisses, elle s'étira les bras, ce qui dévoila un peu plus ses cuisses et s'appuya contre le chambranle de la porte.

« Qu'est-ce que vous voulez ?

« Il est déjà tard, le Colonel m'a envoyé vous chercher, nous nous inquiétions... Nous n'attendons plus que vous. »

Riza suivit le regard de Breda sur ses jambes.

« Dites-lui que j'arrive. »

Elle lui claqua la porte au nez.


C'est avec un air ahuri que Breda rejoignit les quatre autres qui l'attendaient dans la salle commune déserte à cette heure si matinale.

Havoc retira la cigarette de sa bouche :

« Ben alors, t'en fais une tête. Qu'est-ce qui se passe ? Que fait Hawkeye ? »

Breda répondit d'une voix absente :

« Elle portait juste une chemise. »

« Quoi ? » demandèrent-ils tous à l'unisson.

Breda eut un sursaut, revenant sur terre :

« Rien. Elle arrive. »

Cinq minutes plus tard, Riza entrait.

Mustang prit la parole :

« Bien, il est temps de se mettre au travail. J'ai demandé hier à Coward qu'il nous mette à disposition un local qui nous servira de QG. Fuery, je veux que vous alliez voir s'il y a tout l'équipement dont nous aurons besoin. Débrouillez-vous mais je veux que d'ici la fin de la matinée, tout soit opérationnel. Breda, vous lui donnerez un coup de main. »

Fuery acquiesça.

« Hawkeye, Havoc, vous irez prendre la température de la population. D'une part, je veux savoir s'il y a vraiment des risques de soulèvement et d'autre part, vous récolterez autant d'informations possibles sur les évènements survenus ici. »

« Bien chef » Lui répondit Havoc. Hawkeye se contenta de baisser ses yeux. Il cherche encore à se débarrasser de moi.

« Falman, je veux que vous convoquiez toutes les personnes qui ont témoignées des faits étranges. Nous les recevrons au QG dès que Fuery en aura fini. En attendant, nous allons rendre visite aux proches des personnes disparues. »

Falman se leva.

« Est-ce que tout le monde a bien compris ce que j'attends de lui ? »

Tous acquiescèrent.

« Alors au travail. »

Ils sortaient de l'auberge, Havoc s'approcha de Breda et lui demanda à voix basse :

« C'est quoi cette histoire de chemise ?

« Tu vas jamais me croire.

« Dis toujours.

« Lorsque je suis allé chercher Hawkeye tout à l'heure, elle ne portait qu'une chemise lorsqu'elle m'a ouvert la porte.

« Une chemise ?

« Et c'est tout.

« Tu veux dire, juste une chemise et rien d'autre !

« Absolument, je comprends mieux pourquoi Mustang veut modifier le réglement pour obliger le port de la minijupe.

« Qui aurait cru que Hawkeye serait du genre à ouvrir la porte à un homme juste habillée d'une chemise...

« C'est exactement ce que je me disais. Et le plus étrange, c'est qu'elle s'en est rendue compte, mais qu'elle n'a rien dit. J'étais plus gêné qu'elle.

« Demain, c'est moi qui vais la réveiller.

« On aura qu'à y aller tous les deux. »

La voix de Mustang les fit tous les deux sursauter :

« Et où comptez-vous aller tous les deux ?

« Heu, nulle part Colonel. »

Mustang leur jeta un regard suspicieux.

« Vraiment ? Alors mettez vous au travail. Fuery et Hawkeye vous attendent. »

Chacun s'éloigna rapidement vers son binôme.


Mustang et Falman se rendirent au domicile de la première disparue. Il s'agissait d'une femme de 37 ans, mariée et mère de deux enfants. Un homme vint leur ouvrir, ses cheveux en bataille et son teint de papier mâché ne laissait aucun doute quant au fait qu'ils se trouvaient face au mari. Mustang se présenta et introduisit Falman.

L'homme leur serra la main et les fit entrer dans sa maison. Tout était silencieux.

« Monsieur Widowed, nous avons été envoyé à Néomin pour enquêter sur les évènements survenus ces dernières semaines. »

Widowed leur répondit d'une voix éraillée :

« Je sais qui vous êtes. Le bruit a rapidement couru dans la ville que le Führer avait envoyé un alchimiste d'Etat et son équipe.

« Nous sommes venus pour aider à découvrir ce qui est arrivé aux personnes disparues. Notamment à votre femme, Monsieur Widowed.

« Martha ne s'est pas enfuie. Nous étions heureux tous les deux et jamais elle n'aurait abandonnée les enfants.

« Nous vous croyons Monsieur, Martha est la première personne à s'être volatilisée. Je sais qu'on vous a déjà posé toutes ces questions, et que vous devez en avoir assez de tout cela, mais pourriez-vous nous raconter ce qui s'est passé ?

« Si ça peut aider à la retrouver, je veux bien tout vous répéter cent fois.

« Très bien, nous vous écoutons. »

Widowed prit le temps de rassembler ses souvenirs. Il commença son récit d'une voix tremblante :

« C'était un jeudi, il faisait beau. Martha était partie après dîner chez sa mère pour l'aider à se mettre au lit. Elle est très vieille et quasiment impotente, elle a normalement une infirmière pour s'occuper d'elle, mais le jeudi est son jour de congé, alors Martha va s'occuper de sa mère. J'étais resté ici avec les enfants. Je leur ai lu un livre avant de dormir puis je suis descendu dans le salon pour attendre son retour. »

Widowed avala sa salive puis après une courte pause, reprit la parole :

« Je l'ai attendu et Martha ne revenait toujours pas. J'ai pensé qu'elle s'était attardée sur le chemin pour discuter avec une amie, Martha connaît tout le monde ici, elle est tellement gentille, tout le monde l'aime. »

Il fit une nouvelle pause alors que les souvenirs de sa femme refaisaient surface. Une larme coula sur sa joue, qu'il essuya rapidement du dos de la main.

« Il commençait à vraiment se faire tard. Les enfants dormaient bien, alors j'ai décidé d'aller à sa rencontre voir si tout allait bien. »

Sa voix se brisa et les larmes coulèrent plus abondantes. Widowed se prit la tête dans ses mains.

« Je ne l'ai jamais trouvée. Lorsque je suis arrivé chez ma belle-mère, elle était au lit et Martha était déjà partie depuis longtemps. J'ai interrogé les passants et les voisins pour voir s'ils n'avaient pas vu Martha. Mais personne n'avait rien remarqué. Je suis rentré en me disant qu'elle était peut-être revenue entre temps, mais je ne l'ai jamais revue,... elle n'est jamais revenue. »

Mustang se tourna vers Falman et lui dit à voix basse :

« Allez chercher un verre d'eau. »

Falman s'éclipsa et revint avec le verre plein. Mustang le prit et le tendit à l'homme éploré :

« Tenez Monsieur Widowed, buvez. Prenez votre temps. »

Widowed se saisit du verre et but une gorgée. Il se calma un peu.

« Merci. »

Mustang attendit un instant avant de reprendre :

« Je n'ai pas vu ni entendu vos enfants...

« Ils sont chez mes parents pour le moment.

« Je souhaiterai pouvoir leur parler, nous autorisez-vous à leur rendre visite ? Je vous promets de ne pas les brusquer. »

Widowed hocha la tête :

« Je vais vous donner l'adresse. »

Widowed se leva pour prendre une feuille de papier.

« Pourriez-vous aussi noter le nom des amies de votre femme si vous les connaissez ? »

Widowed écrivit les renseignements et lui tendit la feuille.

Mustang et Falman prirent congé, juste avant qu'ils ne partent, Widowed leur dit :

« Je vous le répète, Martha n'aurait jamais abandonné les enfants. C'était une bonne mère et une bonne épouse. »

Mustang le regarda un long moment et posa sa main sur son épaule avant de s'éloigner.

Falman observa l'air sombre qu'affichait son Colonel :

« Qu'en pensez-vous Colonel ?

« Qu'il y a très peu de chose qui peuvent empêcher une mère de revenir auprès de ses enfants. Cela ne présage rien de bon. Je le craints. »


Pendant ce temps, Hawkeye et Havoc faisait le tour de la ville, s'arrêtant ici et là pour discuter avec les gens, prenant le pouls de la population. Mais rien n'indiquait qu'une rébellion se préparait, bien au contraire, l'accueil qu'on leur réservait était jovial. On pouvait même sentir un certain soulagement chez certaines personnes. Ils en profitaient pour poser des questions sur les bruits et les apparitions étranges ainsi que sur les disparitions survenues. Mais ils n'apprirent rien de plus que ce qui était écrit dans les rapports et souvent cela tournait même plus aux "on dit" qu'à des témoignages de première main.

L'heure du déjeuner approchait et la chaleur se faisait de plus en plus écrasante. Havoc proposa de s'arrêter dans une taverne pour manger un morceau.

Ils prirent place à une table en terrasse. Un serveur vint leur apporter une carafe d'eau et prendre leur commande. Une fois qu'ils furent seuls, Riza sortit son mouchoir et l'humecta avec l'eau fraîche et le passa dans son cou, fermant les yeux et poussant un soupir de plaisir, sous les yeux éberlués de son compagnon de table.

Soudain, des images de Riza habillée juste de sa chemise, des gouttes de sueur dégoulinant entre ses seins lui vinrent à l'esprit. Havoc se secoua mentalement l'esprit. Maudit Breda et ses histoires de chemise.

« J'ai l'impression que nous avons perdu notre temps depuis ce matin. Nous n'avons rien appris de plus que ce que nous savions déjà.

« Au moins, on peut rassurer l'Etat Major. S'il y a une rébellion qui se prépare, ce n'est certainement pas par ici. Je commence à être de l'avis du Colonel.

« C'est à dire ?

« Il pense que le Führer nous a mis sur cette mission pour l'éloigner un temps de Central.

« Il reste cependant ces disparitions inexpliquées et ces faits étranges.

« L'explication est parfois tellement simple qu'on ne la voit pas. Quoiqu'il en soit j'espère que le Colonel et Falman en apprendront plus que nous. »

Ils terminaient leurs plats lorsqu'une jeune femme s'approcha d'eux. Havoc reconnut immédiatement en elle la sculpturale bonne du Maire.

Il se redressa brusquement de table manquant la renverser :

« Bonjour, comment allez-vous ? » Bafouilla-t-il

« Bien merci Lieutenant. »

Havoc ne bougeait plus, Hawkeye toussa pour rappeler sa présence.

« Oh, Lieutenant Hawkeye, je vous présente Marie. Elle est au service du Maire. »

Riza adressa un sourire à Marie et lui tendit sa main.

« Bonjour, ravie de vous rencontrer.

« Moi de même.

« Peut-on savoir ce qui vous amène ici ?

« Je voulais vous voir. J'ai entendu ce que vous disiez hier soir chez Monsieur Coward et je sais aussi que vous êtes là pour les disparitions. »

Riza lui proposa de s'asseoir avec eux.

« Je ne sais pas si c'est important. Mais il m'arrive de me promener vers l'ancienne cité de Minoen le soir, assez tard, et il m'a semblé entendre à plusieurs reprises des bruits bizarres, comme des cris et des pleurs. »

Elle avait pâli et semblait prête à s'évanouir aux souvenirs des bruits. Havoc posa sa main sur son bras dans un geste protecteur, arrachant un imperceptible sourire à Riza. Celle-ci se retint de demander à la jeune femme ce qu'elle pouvait bien faire tard dans des ruines abandonnées. Sans doute quelques rendez-vous galants...

Marie sourit à Havoc et papillonna des cils.

« Ca m'a glacé le sang. Depuis, je n'ose plus m'approcher des anciennes ruines. Pensez-vous que cela a un rapport avec les gens disparus ? Je l'ai raconté à Monsieur Coward, mais il m'a dit que je n'étais qu'une petite idiote et que j'avais eu des hallucinations. »

Marie se tourna de nouveau vers Havoc :

« Mais à vous je fais confiance. »

Il faillit en faire tomber sa cigarette. Riza reprit la direction des choses :

« Nous vous remercions Marie pour ces informations. Vous avez bien fait de nous en parler. Nous allons vérifier tout ça. Soyez rassurée.

« Je vous remercie. Bien, il faut que j'y retourne, sinon Monsieur Coward va se demander ce que je fais. Au revoir.

« Au revoir Marie. »

Havoc suivit longtemps des yeux la jeune femme brune s'éloigner.

« Hé bien, voilà une information intéressante. Que diriez-vous d'aller jeter un coup d'oeil à ces ruines ? J'avoue qu'elles m'intriguent depuis le début.

« Ne pensez-vous pas que nous devrions attendre l'avis du Colonel. Il nous a interdit de trop nous éloigner.

« Il a dit de ne pas nous déplacer seul. Et nous sommes deux. »

Havoc n'aimait pas du tout l'idée de partir en exploration dans les ruines de l'ancienne cité. Si jamais il arrivait quoi que ce soit, le Colonel ne serait pas content. Il se rappelait encore son expression lorsque Breda lui avait dit que Riza était sortie seule la veille au soir. Il se montrait de plus en plus protecteur envers Hawkeye, et Havoc en venait à se demander si elle ne représentait pas plus qu'un simple lieutenant aux yeux de leur Colonel.

La voix de Riza l'arracha à ses pensées :

« Allons Havoc, que voulez-vous qu'il arrive à deux soldats aguerris comme nous ? Sans compter que nous sommes armés. Nous allons juste jeter un coup d'oeil et nous serons rentrés avant la tombée du jour. »

Havoc se rendit à ses arguments et ils se levèrent tous les deux pour se rendre à l'ancienne cité de Minoen. Cachée à l'angle d'une rue un peu plus loin Marie les regarda s'éloigner dans le désert vers les ruines. Un fin sourire étendit ses lèvres.

« C'est vraiment trop facile ! »