NdlA : Voila voila, vous pouvez toutes dire merci à amrayn qui a trouvé la réponse à l'énigme posée. Grace à elle vous avez droit à deux chapitres d'un coup.
Alors, Zarate qui est le frère jumeau de Kassan dans cette histoire, vient de Zaratoustra, tout simplement. Comme je disais à amrayn, il est difficile à mon sens de trouver un nom pour des personnages qui sont totalement de sa propre invention, comme de leur donner une personnalité d'ailleurs.
Un grand merci à vous tous de vous être gentiment prêtés au jeu, mais vous voila récompensés :
Chapitre 17
Ils reprirent le chemin de l'auberge. Mustang en profita pour leur raconter ce que Zarate lui avait appris.
Mais plus les mots sortaient de sa bouche, plus ils lui semblaient invraisemblables. Finalement il se tut.
« Ce n'est pas possible. Ce vieillard a du droguer mon café pour me faire gober toutes ses inepties. Qui peut croire une histoire pareille, de Dieux en colère, d'une déesse qui se nourrit de chair humaine et qui se serait réincarnée en Riza ? Il doit y avoir une autre explication rationnelle. »
« Pourtant Colonel, vous étiez le premier à nous dire tout à l'heure que vous commenciez à croire que le Lieutenant Hawkeye était possédée. » Lui dit Havoc.
« Vous y croyez vous ?
« Franchement…, Havoc mâchouilla le bout de sa cigarette, vu mon expérience d'hier soir, je dirai oui sans hésiter. Hawkeye ne semblait vraiment pas être elle-même. Je suis sûr que jamais elle ne m'aurait attaqué,… Ni même embrassé comme elle l'a fait, si elle avait été dans son état normal. »
Roy pondéra les propos de son Lieutenant. En effet, il n'avait jamais remarqué que Riza avait la moindre attirance pour Havoc. Alors pourquoi ce baisé si elle était consciente ?
Fuery ouvrit la bouche pour la première fois depuis le début de soirée :
« Peut-être agit-elle sous l'effet d'une drogue quelconque ? »
« Qui et comment lui administrerait-on ? Et pourquoi elle ? » Demanda Falman.
« Elle se drogue peut-être toute seule ? »
Un ange passa, chacun essayant d'imaginer Riza Hawkeye prenant des substances illicites.
« Nan, impossible. Pas le Lieutenant Hawkeye. », dit Havoc
« Elle ne ferait jamais une chose pareille. », renchérit Falman
« Ok, je retire ce que je viens de dire. », Fuery fit son mea culpa.
Seul Mustang restait dubitatif.
« Peut-être y a-t-il cependant une piste à suivre dans cette direction. L'idée n'est pas complètement saugrenue. »
Devant les yeux ronds de ses subordonnés, qui n'en croyaient pas leurs oreilles, Mustang dut s'expliquer :
« Mais non, je ne dis pas que Hawkeye se drogue, mais peut-être quelqu'un arrive à lui en administrer, ou bien c'est un produit ou un truc qu'elle utiliserait, je sais pas… »
Fuery, Falman, Breda et Havoc poussèrent un soupir de soulagement, un moment ils avaient cru que Mustang accusait Hawkeye de se droguer.
« Ca vaudra le coup de vérifier dans ses affaires et de lui poser la question. »
Ils arrivaient enfin en vue de l'auberge. Tout était calme.
Alors qu'ils entraient, en discutant des diverses possibilités pour droguer une personne à son insu, Breda qui ouvrait la marche s'arrêta net et tendit son bras pour empêcher Mustang d'avancer plus.
Celui-ci lui adressa un regard interrogatif.
« Joe n'est pas là. Ce n'est pas normal.
« Il est peut-être parti se coucher, il est tard.
« Non. Nous sommes ses seuls clients à dormir sur place. Il nous attend toujours pour verrouiller les portes pour la nuit. »
« Breda a raison. J'ai comme un mauvais pressentiment. » Dit Havoc en sortant son arme de son étui.
Mustang enfila ses gants et donna ses ordres :
« Breda, Fuery vérifiez où se trouve Joe. Havoc et Falman, vous me couvrez. »
Mustang, suivi de près par Falman et Havoc, prit l'escalier qui conduisait à leurs chambres.
Tout était silencieux. La tension comprima l'estomac de Mustang. Il le sentait à présent, quelque chose s'était produit ici pendant leur absence.
La voix de Zarate lui revint en mémoire : des forces maléfiques, obscures étaient en mouvement et étendaient leur main sur le pays.
Il sentait que la main avait posé un doigt sur cette auberge.
Et Riza était sans défense, attachée aux barreaux de son lit, avec juste un gamin de seize ans pour la protéger.
Faites qu'il ne lui soit rien arrivé et que nous nous inquiétons pour rien.
Mais au fond de lui, Roy savait qu'ils ne se trompaient pas et que le pire était arrivé. Il devait faire des efforts immenses pour garder son calme et ne pas se précipiter tête baissée dans la chambre de Riza.
Ils atteignirent le palier et son cœur sombra lorsqu'il découvrit le corps effondré de Tourim, baignant au milieu du sang qui s'échappait de sa poitrine. La flaque s'étendait partout autour de lui et semblait ramper vers leurs pieds.
Roy n'y tint plus, il s'avança à grandes enjambées vers la chambre qu'occupait Riza, oubliant toute règle de prudence. Déjà, les images se formaient dans son esprit. Riza allongée sur le lit, les mains relevées au-dessus de sa tête, les draps imbibés de son sang, son corps, qu'il avait serré contre lui l'espace d'un intermède amoureux, lacéré et éventré, une expression d'horreur figée sur son beau visage. Les yeux ouverts sur l'autre monde, le regard éteint, ses lèvres bleuies qu'il ne verrait plus jamais sourire et qu'il ne pourrait plus jamais goûter.
Il enjamba le corps de Tourim et s'approcha de la porte. Mécaniquement, il remarqua qu'elle avait été enfoncée. Le peu d'espoir qu'il nourrissait encore de retrouver Riza saine et sauve s'évanouit à la vue du bois éclaté.
Il prit une grande inspiration, son cœur s'était emballé. Du bout des doigts de sa main droite, il donna une poussée sur la porte qui s'ouvrit avec un léger grincement.
Le sol était toujours jonché des vêtements que Riza avait déchirés dans sa précédente crise, la chaise était toujours renversée et attendait au même endroit qu'on veuille bien la redresser.
Le lit était vide. Les cordes tranchées pendaient encore aux barreaux. Il n'y avait pas traces de sang.
Roy relâcha enfin sa respiration. Il y avait encore un espoir pour que Riza soit toujours en vie.
Par précaution, il vérifia qu'elle n'était pas dans la salle de bain.
Lorsqu'il revint dans la pièce principale, Havoc se tenait dans l'encadrement de la porte.
« Tourim ? » Lui demanda Mustang.
« Mort. Hawkeye ? »
« Disparue. »
Havoc jeta un regard vers le lit et les bouts de corde puis se tourna vers Mustang. A sa question muette, Roy lui répondit :
« Elle ne voulait blesser personne. »
Ne dites rien Havoc, je m'en veux déjà tellement. Je savais que c'était une mauvaise idée, je ne voulais pas le faire. J'aurai du refuser, insister pour ne pas le faire. Au lieu de ça, je lui ai prit ses poignets et je les ai noués au lit. Je l'ai vu pleurer mais je l'ai laissée, abandonnée, sans défense. Je l'ai trahie une fois de plus. Tout est ma faute.
Si j'avais su déchiffrer l'avertissement de Kassan, si j'avais su lire les signes, si je n'avais pas cédé à mon envie de Riza cette nuit là, si je ne l'avais pas aussi désespérément désirée, si je ne l'avais pas repoussée, blessée, attachée, abandonnée, tout cela ne serait pas arrivé.
Mais Havoc ne dit rien, il ressortit et l'attendit dans le couloir.
Mustang les rejoignit. Falman qui était à genoux près du corps de Tourim leva son visage vers lui :
« On dirait qu'il a été transpercé de part en part à l'aide de quatre fines lances. Je ne vois qu'une fourche pour faire ça, mais les blessures sont trop nettes, les lames doivent être drôlement effilées. Vu le sang qui s'est écoulé, je dirai que Tourim n'est pas mort sur le coup. Pauvre gosse. »
Roy serra les points. La colère avait remplacé le désespoir, ou plutôt, sa colère se nourrissait de son désespoir.
Il se dirigea vers les escaliers et partit à la recherche de Breda et Fuery. Il trouva son second Lieutenant dans l'arrière salle auprès de Joe qui arborait une blessure similaire à celle de Tourim mais visiblement moins grave puisqu'il était conscient.
Breda se tourna vers lui :
« J'ai envoyé Fuery chercher un médecin. »
Mustang s'approcha de lui :
« Joe, vous m'entendez ? Qui a fait ça, qui vous a attaqué ? »
Joe ouvrit ses yeux, la douleur lui déformait son visage.
« Connaissais pas… deux… un garçon et une femme…la femme… ses ongles… C'est elle qui…J'ai rien pu faire… »
Joe ferma ses yeux un instant.
« Joe, avez-vous entendu ce qu'ils disaient ? Où ils allaient ? »
Joe fit un effort pour ouvrir ses yeux :
« Ont dit… pas assez vite… acc…accélérer les choses… Kâa… »
Il s'évanouit. Mustang se retint de le secouer pour le réveiller, le pauvre bougre était salement amoché.
Le médecin arriva sur les entrefaites et s'agenouilla près du blessé en écartant tout le monde. Il lui tâta son poignet à la recherche d'un pouls.
« Il est faible. Qu'est-ce qui s'est passé ici ?
« Nous ne savons pas. Tout ce qu'il a pu nous dire c'est qu'il s'est fait attaquer par deux personnes et qu'il n'a rien pu faire. »
« Ils l'ont mis dans un drôle d'état. Il faudrait l'emmener de toute urgence à ma clinique.
« Docteur, il y a une autre victime à l'étage. Un jeune garçon de seize ans. Il n'a pas survécu à ses blessures. »
« Sainte mère de Dieu. Les disparitions ne suffisaient pas, il fallait en arriver aux crimes de sang. »
Mustang se pencha vers lui.
« Notre collègue a disparu, nous devons aller à sa recherche. Je ne peux vous laisser qu'un seul homme ici pour vous aider.
« Très bien Colonel. Je vous en remercie. »
Mustang se tourna vers Fuery.
« Vous restez ici avec le docteur. Nous, nous allons chercher Hawkeye. »
Falman s'approcha de lui :
« Colonel, ne pensez-vous pas que nous devrions appeler le QG à Central pour demander des renforts.
« Ils mettraient huit jours pour arriver ici. Voyons déjà ce que nous pouvons faire ce soir et demain, nous les appellerons. »
Roy sortit, laissant le docteur et Fuery. Il appela Havoc, Falman et Breda et ils sortirent de l'auberge. Mustang marchait à grands pas vers l'écurie.
« Nous avons été absents moins de deux heures. Ils ne doivent pas être si loin que ça.
« Avez-vous une idée de la direction qu'ils ont prise ?
« Oui. Les ruines de Minoen. Je pense qu'ils y ont emmené Hawkeye pour accélérer le processus. »
