Hello!

Oui je sais, je suis énormément en retard. Juste deux ans ?

Pour ma défense, j'ai contracté le covid quelques jours après la dernière publication, j'ai mis plusieurs mois à m'en remettre et je suis tombé enceinte et j'ai eu un bébé. Ecrire avec deux enfants, un travail et un ordinateur en fin de vie... bref, ce n'est pas simple du tout :/ Je publie donc la suite de l'histoire dès que j'ai des minutes de libres, promis 3

Bisous et bonne lecture :D

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19 Septembre 1998.

9h40.

Cela faisait deux heures qu'Hermione somnolait, refusant de sortir de son lit. Quatre hiboux étaient déjà arrivés lettres et paquets emballés à leur pattes. Sirius s'était levé pour ouvrir à chaque hibou. Il avait renoncé à se recoucher au troisième hibou. Lorsque le cinquième hibou frappa à la fenêtre, Hermione grogna et se retourna dans son lit, d'humeur massacrante.

- Joyeux anniversaire Hermione !

La jeune femme laissa son regard se diriger vers l'entrée de la chambre ou Sirius venait d'entrée, un plateau garni de délicieuses viennoiseries. Elle écarquilla les yeux en se redressant légèrement alors que Sirius s'approcha d'elle lui posant le plateau sur ses jambes, le sourire aux lèvres.

- Mais qu'est-ce que… souffla Hermione estomaquée.

Son regard faisait des allers-retours entre le plateau devant elle et Sirius essayant de comprendre pourquoi Sirius lui octroyait une telle attention.

- Ca te plait ? s'enquit-il en s'asseyant de son côté du lit.

- Ou… oui… bredouilla Hermione.

- T'es sur ? on dirait pas… remarqua Sirius en fronçant les sourcils.

- Si, je t'assure ! C'est juste que… Je suis surprise… lui dit-elle en lui adressant un sourire timide.

- Oh ! J'arrive donc à te surprendre ! Sourit Sirius fier de lui.

- Je l'admets, sourit-elle, c'est très gentil de ta part.

Sirius lui adressa un nouveau sourire, cette fois-ci plus doux. Il fut interrompu par un nouvel hibou qui frappait à la vitre de la chambre. L'animagus se leva aussitôt afin d'ouvrir à l'animal qui s'engouffra dans la pièce et se posa auprès d'Hermione, laissant tomber un paquet de taille moyenne quelle rattrapa à la hate avant qu'il ne tombe sur le plateau.

- Cinquième hibou et la journée ne fait que commencé, constata Sirius amusé.

Hermione sourit et chercha l'expéditeur de la lettre. Elle avait déjà eu celui de Molly et Arthur, Charlie, Remus et Teddy ainsi que celui de Bill et Fleur plus tôt dans la matinée. Elle avait prévu de manger à Pré-Au-Lard avec Harry et Ron à midi, donc ça n'était pas eux. Elle finit par trouver le nom quel cherchait, et un sourire naquit sur ses lèvres.

- Viktor, sourit-elle.

- Qui ?

- Viktor Krum, tu as du en entendre parler, il est…

- Le champion de Dumstrang durant la coupe de feu, termina Sirius.

- C'est ça, acquiesça Hermione.

- J'ignorais que tu avais gardé contact avec lui.

- Si, Viktor et moi nous correspondons régulièrement, sourit Hermione.

Sirius fit un signe de tête comme quoi il avait compris. Il n'avait pas aucune envie de s'attarder sur l'attrapeur bulgare. Hermione ouvrit son présent, et sourit en découvrant un livre runique qui semblait plutôt ancien. Viktor la connaissait vraiment bien.

- Bon, et sinon, tu as prévu quoi aujourd'hui ? demanda Sirius, changeant de sujet.

- Je mange avec Harry et Ron à Pré-Au-Lard et je passe l'après-midi avec eux. Et toi ?

- Je vais voir Remus, annonça Sirius en souriant.

- Super, tu vas pouvoir voir Teddy ! Il doit avoir bien grandi !

- Ouais, j'ai hâte de les voir.

Finalement, Hermione quitta son lit sur les coups de dix heures après avoir fini son petit déjeuner. Elle remercia une fois de plus Sirius avant de filer se préparer pour retrouver Harry et Ron à Pré-au-Lard.

Attablés autour d'un bon repas, les trois amis discutés des trois semaines écoulées. Habitués à être constamment ensemble pendant des années, la séparation restait difficile pour les trois comparses. Si Harry lui semblait épanouis, c'était loin d'être le cas pour Ron. D'ailleurs, lorsque le rouquin s'absenta pour aller aux toilettes, Hermione s'empressa d'interroger Harry. Ce dernier ce dandina sur sa chaise mal à l'aise, et après un dernier regard vers la porte qui conduisait aux sanitaires, entreprit de résumé la situation.

- Ron n'arrive pas à suivre. Ca ne l'intéresse pas du tout. Il aimerait quitter l'académie, mais il ne sait pas comment le dire à ses parents… ni à toi d'ailleurs, souffla Harry.

- Mais pourquoi ? demanda Hermione tristement.

- Il ne veut pas vous décevoir, lui dit Harry avec un sourire contrit.

- C'est absurde, fit Hermione en secouant doucement la tête.

- Pas tant que ça, dit Harry plus compréhensif.

- Il croit encore que je finirais par changer d'avis ? marmonna Hermione.

Harry lui fit un sourire gêné, loin d'être à l'aise de se retrouver au milieu de cette histoire.

Il avait compris qu'Hermione n'aimait pas Ron. Du moins, pas comme Ron le voudrait. Il n'avait jamais pris position car il comprenait les deux. Ron souffrait du rejet d'Hermione et continuait à se raccrocher à un espoir qui n'existait que pour lui. Il était peiné pour son meilleur ami et savait qu'il allait souffrir lorsqu'il réaliserait enfin qu'Hermione ne l'aimerait jamais de cette manière là. Pour autant, il n'en voulait pas à Hermione. Dans un premier temps, il s'était lui aussi demandé pourquoi Hermione n'avait pas répondu aux sentiments de Ron. Il avait longtemps été convaincu que ses deux meilleurs amis finiraient ensemble. Il se souvenait des pleurs d'Hermione lors de sa sixième année. Du comportement de Ron. Il avait été persuadé qu'Hermione jalousait Lavande. A présent, il n'en était plus si sur. S'il y avait bien une chose dont il était certain, c'est qu'il était inutile d'essayer de forcer les sentiments. Il espérait seulement que ses deux amis finiraient par être heureux.

-Oui , fit Harry en haussant les épaules.

- Je ne sais pas quoi faire… Comment lui faire comprendre que ça n'arrivera jamais ? soupira Hermione en soufflant de désespoir.

- Il finira par comprendre Hermione, dit Harry.

La conversation s'arrêta là, Ron revenant à la table.

- Au fait Hermione, je t'ai pas dis, mais George veut que tu passes le voir à la boutique, lui dit Ron avant d'engouffrer une grosse fourchette de purée dans la bouche.

Hermione pâlit dangereusement à l'énonciation du rouquin. Depuis la mort de Fred, elle avait fait le maximum pour éviter son jumeau et elle s'en était plutôt bien sortie jusqu'à présent. Doucement, Hermione acquiesça d'un signe de tête, reposant sa fourchette dans son assiette. L'annonce lui avait coupé l'appétit. Harry remarqua la pâleur d'Hermione et la dévisagea, le visage marqué par l'inquiétude tandis que Ron mangeait goulument sa purée sans rien remarquer.

Le reste de la journée se passa tranquillement jusqu'à ce que Sirius les rejoignent sur les coups de 16 heures. Ils prirent un café tous ensemble et se promenèrent dans les rues de Pré-Au-Lard. Hermione avait reprit des couleurs à l'arrivée de l'animagus. La bonne humeur s'installa alors qu'ils parlaient de tout et de rien. Finalement, Harry et Ron quittèrent le petit village sur les coups de dix-sept heures alors qu'Hermione et Sirius allèrent au Trois Balais une nouvelle fois, histoire de boire un thé avant de retourner à l'école.

- ça va Hermione ? demanda Sirius assit en face d'elle à une table du pub.

- Oui, je… Sirius… je… J'aimerai te parler de quelque chose mais… c'est compliqué et personne n'est au courant. Pas même Harry et Ron… souffla Hermione les yeux baissés, ses doigts s'entrelaçant nerveusement entre eux sur la table.

Doucement, Sirius posa une main réconfortante sur les doigts d'Hermione. Il lui fit un sourire confiant avant de prendre la parole.

- Hermione, il n'y a pas de problème, je sais garder un secret, promit Sirius avec un sourire doux.

Hermione lui fit un sourire timide. Elle ne doutait pas de ses capacités à garder un secret. Après tout, il avait toujours protégé le secret de Remus lorsqu'ils étaient à l'école.

-Ron m'a dit tout à l'heure que George voulait me voir, dit-elle dans un murmure, la gorge nouée.

Sirius comprit de suite mais se garda bien de le lui dire. Devant le silence qui suivit, il demanda.

- Et c'est un problème ? s'enquit-il, faisant mine de ne pas comprendre.

- C'est juste que… Je n'arrive pas à être face à lui, souffla Hermione doucement. C'est trop douloureux, ajouta-t-elle les yeux baissés.

- Je ne te suis pas, dit l'homme l'air perdu.

- Personne ne sait à part George mais… Fred et moi sommes sortis ensemble, souffla Hermione en relevant ses yeux larmoyant pour les ancrés dans ceux de Sirius.

Sirius la dévisagea un moment, réfléchissant à quoi dire. La bonne nouvelle, c'est qu'elle s'était enfin ouvert à lui sur ce sujet, il ne risquait plus de faire une gaffe. La mauvaise, c'est qu'il était pris au dépourvu et aucune parole intelligible ne lui effleura l'esprit pendant un long moment.

- Ca n'a pas l'air de te surprendre, murmura Hermione doucement.

- Quoi ? Si, c'est le cas mais… enfin c'est pas tant que tu sois sorti avec Fred qui me surprends, mais plutôt, pourquoi personne n'en a jamais rien su, fit Sirius en fronçant les sourcils.

- Disons que notre relation a été assez compliquée, avoua Hermione gênée.

- Tu veux me raconter ? demanda Sirius calmement.

Hermione jeta un regard autour d'elle. Il n'y avait presque personne dans le pub, les élèves de Poudlard ayant leur première sortie à Pré-Au-Lard que le week-end suivant. Rassurée d'être à l'abri des oreilles indiscrètes, Hermione lui résuma la relation qu'elle avait eue avec Fred.

- Fred et moi, nous nous sommes mis ensemble au début de l'été 95, avoua Hermione doucement.

Sirius écarquilla les yeux, choqué. Il n'avait rien remarqué et pourtant cet été là, ils avaient tous passés leur vacances au Square. A bien y repensait, il comprenait mieux pourquoi Fred et George essayaient certaines marchandises sur lui, à son insu. Sirius avait été par moment, assez con envers Hermione.

- Mais, durant ma quatrième année, il était déjà très « présent ». Disons qu'il a été particulièrement jaloux de l'attention que Viktor me portait, dit Hermione.

Krum. Sirius ne pouvait pas se le voir en peinture, même si techniquement, il ne l'avait jamais vraiment vu. Mais il était au courant du flirt qu'il avait eu avec Hermione et ça lui suffisait pour le mettre de mauvaise humeur.

- Mais, il y avait aussi la problématique de Ron, c'est pourquoi, nous avons décidé dans un premier temps, de ne rien dire. Ron s'était montré particulièrement jaloux de Viktor aussi, et Fred ne voulait pas faire souffrir son frère. Et moi non plus d'ailleurs… Alors on se voyait en cachette, George nous couvrait pour que nous puisons passez un peu de temps ensemble. Avec Fred, j'avais l'impression d'être une autre personne, plus libre. Plus… moi-même. Admit Hermione, le regard lointain.

- Durant la cinquième année, notre relation a eu des hauts et des bas. Nous restions proche grâce à l'AD, mais… Après l'attaque de Monsieur Weasley, Fred m'a reproché d'être plus présent pour Ron que pour lui et ça lui pesait. Ca, plus tout ce qui se passait à Poudlard avec Ombrage, Harry qui avait besoin d'aide, les cours, les examens, nos rencontres secrètes…J'arrivais plus à tout gérer… Et Fred et George ont quitté Poudlard de manière spectaculaire, mais je crois que tu le sais déjà ? dit-elle en jetant un regard à Sirius qui acquiesça d'un signe de tête. J'en ai beaucoup voulu à Fred après, parce qu'il ne m'avait pas prévenu avant et à cette période, j'avais vraiment besoin de lui. J'étais vraiment pas bien et nous nous sommes quittés peu après son départ de Poudlard. Avoua Hermione doucement.

Sirius ne fit aucun commentaire, comprenant que l'histoire était loin d'être finie. Hermione venait de lui parler de sa cinquième année. Hors, la photo qu'il avait vu datait d'après sa mort, il en était certain.

- Durant ma sixième année, je me suis rendu compte que Fred me manquait. Je crois que j'ai réalisé en voyant Ron avec Lavande. Fred m'écrivait régulièrement alors j'ai fini par le lui dire dans nos échanges. Nous nous sommes remis ensemble, toujours sans rien dire aux autres. C'était toujours compliqué, et moi à Poudlard en plus du retour de Voldemort, on a voulu être prudent, nous nous voyons que durant les vacances, lui expliqua Hermione. Finalement, au mariage de Bill et Fleur, nous avions pris la décision de révélé notre relation aux autres le lendemain. Mais, les choses ne se sont pas passées comme prévues, finit par dire Hermione d'un ton morne.

- Cette nuit là, Voldemort a renversé le ministère et des mangemorts ont attaqués le Terrier, mettant fin au mariage par la même occasion et nous poussant, Ron, Harry et moi à nous enfuir, révéla Hermione. Nous avons passés des mois à la recherche des Hocruxes alors que Voldemort faisait régner la terreur. Une nuit, j'ai laissé Harry et Ron pendant qu'ils dormaient, et j'ai pris le risque de rejoindre Fred ,marmonna Hermione, cette nuit là, je lui ai dit que c'était fini entre nous. Fred était un sang-pur. Traitre à son sang peut-être, mais il n'en était pas moins un sang-pur. Si Voldemort gagnait, il avait peut-être une chance de s'en sortir par rapport à son statut… Mais si Voldemort découvrait pour lui et moi. On s'est disputé assez violemment mais je n'ai pas cédé. Quand je suis partie, il était furieux contre moi. On s'est dit pas mal de chose ce soir là et… je sais qu'il ne les pensait pas, et j'espère qu'il sait que je ne les pensais pas non plus. Souffla Hermione en étouffant un sanglot. La dernière fois que je l'ai vu, c'était le jour de la bataille. Nous ne nous sommes même pas parlé. Et il est mort… Je n'ai pas pu m'excuser auprès de lui ! marmonna Hermione en laissant ses larmes coulées.

- Hermione, tu voulais seulement qu'il ait une chance de vivre si Voldemort gagnait. Je suis certain qu'il le savait, dit Sirius en lui tenait doucement les mains d'un geste qui se voulait réconfortant.

Sirius comprenait mieux pourquoi Hermione était mal. Elle n'arrivait pas à faire le deuil de son premier amour. Personne ne pouvait comprendre son mal-être car à part George, personne ne savait.

- Hermione, pourquoi tu ne veux pas en parler aux autres maintenant ? ça t'aiderait peut-être à… s'enquit Sirius.

- Non ! Je ne peux pas. Tu ne comprends pas, après cette nuit là, je… Je lui ai fait du mal Sirius ! souffla Hermione.

- Hermione, ton raisonnement est tout ce qui a de plus logique. Tu pensais ainsi le protéger ! Qui pourrait-en vouloir ? souffla Sirius sans comprendre.

- George, Molly et Arthur, Moi … énuméra Hermione.

- Tout ce qu'ils verront, c'est que tu voulais juste protéger leur fils et leur frère après avoir envisager toutes les possibilités, lui dit Sirius.

- Et Ron m'en voudrait, souffla Hermione dans un murmure.

- Ron s'en remettra. Au mieux, s'il le sait, il comprendra pourquoi tu ne peux rien envisager avec lui et il ira enfin de l'avant, dit Sirius calmement.

- Au pire, il m'en voudra tellement que je le perdrais, lui fit remarqué Hermione acide.

- C'est un risque à prendre, admit Sirius, mais si après tout ce que vous avez traversé ensemble, il te tourne le dos pour ça, c'est peut-être qu'il ne mérite pas d'être dans ta vie, ajouta l'animagus.

Hermione devint pensive après les propos de Sirius. Ce dernier lui laissa le temps de poursuivre sa réflexion et sirota son thé.

- Mais, sinon, pour en revenir à George, qu'est-ce qu'il te veut ? finit-il par demander une fois qu'il eut fini sa tasse.

- Hum ? je ne sais pas. Ron m'a juste dit qu'il voulait me voir… Et je voudrais savoir si ça te dérangerait pas de… m'accompagner ? souffla Hermione doucement.

Sirius acquiesça d'un signe de tête. Il n'était pas spécialement heureux de devoir gérer les peines de cœur d'Hermione, puisque cela lui rappelait qu'il ne faisait pas partis des concernés. Et après cette journée, il espérait qu'Hermione ne le verrait pas comme son nouveau confident. Pas qu'il ne voulait pas l'être, mais… Il n'était pas sur d'être ravi de l'entendre parler de ses ex-petits amis, ou pire, ses futurs petits amis !

- Allons-y maintenant alors, proposa Sirius.

Hermione acquiesça. Ils payèrent leur consommation et quittèrent les trois balais avant de transplaner sur le chemin de Traverse. Alors que la devanture du magasin était en vue, Hermione perdait de ses couleurs et marcher à reculons. Pour la rassurer, Sirius lui prit la main et ils avancèrent ensemble jusqu'à la boutique. Ce n'est qu'une fois à l'intérieur qu'il dut se résoudre à lui lâcher la main, ne voulant pas créer de problème supplémentaire.

Hermione s'avança vers l'arrière boutique et Sirius la suivit. Elle franchit la petite porte en bois après un moment d'hésitation.

- George ? appela-t-elle une fois à l'intérieur.

Un bruit sourd se fit entendre alors que Sirius se posta juste derrière la jeune femme. Quelques secondes plus tard, le rouquin à l'oreille mutilée se retrouva devant eux.

- Hermione.

George semblait vraiment surpris de la voir. Il ne devait pas s'attendre à la voir débarqué dans sa boutique aussi rapidement. Hermione baissa les yeux et trouva soudain le sol très intéressant. George s'approcha d'elle et remarqua Sirius derrière.

- Sirius ? Qu'est-ce que tu fais là ? demanda le jumeau esseulé, surpris.

- J'accompagne Hermione, lui dit-il simplement.

George fronça les sourcils mais se désintéressa bien vite de lui. Son regard se posa sur la jeune femme qui semblait sur le point de s'évanouir.

- Je suis heureux de te revoir Hermione, dit-il doucement.

Lentement, Hermione releva la tête pour planter son regard dans celui qui lui rappelait tant son premier amour. Car c'est ce que Fred avait été. Viktor n'avait été qu'un simple flirt, mais Fred avait été une grande partie de son adolescence. Pas à dire, voir George lui donnait envie de pleurer. Pourtant, elle contenu du mieux qu'elle put ses sanglots.

- Tu voulais me voir ? souffla-t-elle dans un murmure.

- Oui je… On peut parler seul à seul ? demanda-t-il après un rapide coup d'œil à Sirius.

- Tu peux parler devant Sirius, il est au courant pour Fred, dit doucement Hermione.

George fit des yeux ronds et posa son regard sur Sirius, cherchant probablement à savoir si c'était vrai ou pas.

- Hermione m'a expliqué avant de venir, dit simplement Sirius.

- Je vois, acquiesça George avant de reporter son attention sur Hermione, j'ai quelque chose pour toi Hermione. Fred a… Disons que dans l'éventualité ou il ne survivrait pas, il voulait que tu ais cette lettre, marmonna George la voix brisée en se dirigeant vers une armoire.

Il ouvrit l'armoire ou apparu un coffre. Il tapota plusieurs fois avec sa baguette avant que le coffre ne s'ouvre. Il prit l'enveloppe et la tendit à Hermione qui s'était approchée. Doucement elle plaqua la lettre contre elle, n'ayant pas spécialement envie de l'ouvrir devant George et Sirius. George fouilla à nouveau dans le coffre et en sortie une boite de la taille d'une boite à chaussure qu'il tendit à Hermione.

- Et je crois qu'il aurait voulu que ceci te revienne, ajouta-t-il doucement.

Hermione arqua un sourcil interrogateur avant d'attraper la boite, posant par la même occasion la lettre dessus.

- C'est des souvenirs qu'il a entassé à propos de vous deux. Cet idiot était un vrai sentimental faut croire, rit doucement George.

Hermione regarda la boite avec tristesse. Là encore elle ne l'ouvrit pas. Pas parce qu'elle ne voulait pas partager ce moment, mais parce qu'elle n'en avait pas la force. Elle savait qu'elle craquerait.

- Et sinon, tu vas mieux ? Je veux dire… Tes crises d'angoisses, souffla George doucement.

Hermione acquiesça doucement d'un signe de tête. Elle était perdue. George ne semblait pas en colère contre elle alors qu'elle s'était persuadée qu'il l'était durant tout ce temps. Le rouquin se passa une main dans les cheveux, mal à l'aise alors que Sirius observait la scène en retrait, ne sachant pas quoi faire. Il ne se sentait clairement pas à sa place.

- Je suppose que c'est difficile pour toi de me voir, marmonna George.

- C'est que… bredouilla Hermione gênée.

- Je comprends Hermione, souffla le jumeau tristement.

- Tu ne m'en veux pas ? fit Hermione penaude.

- T'en vouloir ? fit l'homme surpris.

- Pour la façon dont ça s'est terminé avec Fred, souffla la jeune femme.

George laissa échappé un petit rire sans joie avant de s'appuyer contre le bureau derrière lui et de croiser les bras.

- Je sais pourquoi tu l'as quitté ce jour-là Hermione, lui dit George. Et Fred l'a compris aussi. Il a eu du mal à l'accepter, mais il a compris. Il était convaincu qu'une fois la guerre finit, vous pourriez être à nouveau ensemble. Et cette fois-ci, sans avoir à vous cacher, lui appris le rouquin. Il t'aimait vraiment tu sais, lui dit doucement George.

- Je sais, sourit tristement Hermione, émue par les propos de George.

- Si tu as besoin de quoique ce soit Hermione, tu peux compter sur moi, lui sourit George avec tendresse.

- Merci, il en va de même pour toi George, lui répondit Hermione avant de le prendre dans ses bras.

L'étreinte finit, Hermione quitta les lieux avec Sirius, le cœur plus léger. Sirius lui tendit le bras, et ils transplanèrent devant les grilles de Poudlard. Le maraudeur demeurait silencieux alors qu'il marchait à côté d'Hermione, remontant vers le château. Celle-ci gardait précieusement la boite et la lettre contre elle de peur de les perdre. Il était soulagé qu'Hermione ait trouvé la force d'aller voir le jumeau restant, mais il ne pouvait s'empêcher de sentir une pointe d'amertume dans son cœur. Il était jaloux d'un défunt, c'était déplorable mais plus fort que lui. Fred avait conquis le cœur d'Hermione et Sirius devait faire avec. Pourtant, ce mois-ci avec elle lui avait donné de l'espoir. Il avait cru qu'il pourrait l'intéresser. Qu'elle pourrait finir par le voir autrement que comme le parrain d'Harry. Autrement que comme un ami. La rencontre avec George ébranla ses espoirs.

- Ca va aller ? s'enquit Sirius auprès d'elle.

- Oui, encore merci Sirius, lui répondit-elle en lui adressant un sourire reconnaissant.

- Y a pas de quoi Hermione, lui dit-il platement.

Hermione lui jeta un regard en biais devant son changement d'attitude. Avait-elle dit quelque chose de mal ? Sirius lui adressa un sourire doux et Hermione le lui rendit. Elle se persuada qu'elle se faisait des films.

Arrivés devant leur appartement, Hermione et Sirius se séparèrent. L'animagus avait des copies à corriger, tandis qu'Hermione voulait un peu d'intimité avant le repas du soir. Une fois seule, elle s'installa sur son lit et se décida à lire la lettre laissé par Fred.

Sur l'enveloppe, elle reconnu l'écriture du rouquin, elle eut un pincement au cœur en y lisant son prénom avec une calligraphie presque parfaite. Elle adorait ça chez Fred. Il avait une écriture fine et très soignée contrairement à George, qui était du genre plus brouillon. Hermione avait d'abord cru qu'il faisait des efforts pour leur correspondance, jusqu'à ce qu'elle se rende compte qu'il écrivait toujours ainsi.

Elle dégrafa l'enveloppe et y sortit le papier à lettre qu'elle déplia soigneusement avant de se mettre à lire.

Mon Hermione,

Le début de s'être lettre va te sembler très cliché, pardonne-moi.

Mais si tu lis ses lignes, c'est que je ne suis plus là pour te dire ces mots.

J'ose espérer que ça n'arrive pas, mais j'ai préféré me préparer à toute éventualité. Il faut croire que tu as déteint sur moi bien plus que tu ne peux l'imaginer !

Après ta visite nocturne, j'ai mis quelques jours a réalisé que ta décision était dans l'unique but de me protéger… au cas où. Il faut dire que George a pas mal contribué à m'ouvrir les yeux en me traitant de crétin et de stupide Gryffondor. Je crois que c'est la première fois qu'il utilise le mot Gryffondor comme une insulte a part entière.

Enfin je crois que j'm'égare.

L'idée que tu puisses penser une seule seconde que j'ai envie de vivre dans un monde ou Voldemort fait régner sa loi et ou tu n'as pas ta place me révolte. Mais pour autant, je sais que si tu as pris cette décision c'est surtout parce que tu m'aimes. Tu m'aimes vraiment. Je me rends compte que ni toi, ni moi ne nous sommes dits ses mots un jour. C'est idiot. Alors je voulais que tu saches que je t'aime Hermione. J'ai envie de le crier sur tous les toits. De le dire au monde avec l'aide de feux d'artifices spécial « Mione » ! ET voir la tête de Ron lorsqu'il l'apprendra ! Je t'aime tellement. Voilà, je l'ai dit.

J'aurai préféré te les dire de vive voix, mais le destin en a voulu autrement. J'espère seulement que tu auras survécu pour pouvoir lire ses lignes. Je voulais juste que tu le saches.

J'espère que tu seras heureuse Hermione. Ne te ferme pas à l'amour et ne t'en veux pas de voir l'avenir avec quelqu'un. Je souhaite vraiment que tu rencontres un homme qui puisse te rendre heureuse – De préférence, quelqu'un d'aussi drôle que moi ! Même si ça risque d'être compliqué à trouver vu mon niveau ! – J'espère que tu trouveras un homme qui t'aime autant que j'ai pu t'aimer, mais je ne me fais pas trop de soucis pour ça. Tu es tellement parfaite que tu n'auras même pas à chercher qu'il se présentera à toi ! Il ne tiendra qu'à toi d'ouvrir ton cœur à nouveau et j'espère vraiment que tu le feras Hermione. L'amour en vaut la chandelle.

Soit heureuse. Vit. Aime.

J'espère qu'on se retrouvera… Le plus tard possible.

Je t'aime.

Fred.

A la fin de la lecture, Hermione se rendit compte qu'elle pleurait.

Elle pleurait de tristesse, de rire, d'amertume, de chagrin, de soulagement. Elle ne savait plus vraiment tellement ses émotions s'entrechoqués dans son cœur et sa tête. Elle relue plusieurs fois la lettre. Elle avait l'impression d'entendre la voix de Fred la lui lire, comme s'il était en face d'elle.

Elle finit par poser la lettre pour apporter son attention sur la boite qu'elle ouvrit avec précaution. A l'intérieur, une grande quantité de lettres triées par ordre chronologique. Elle reconnu sa propre écriture et ne pu manquer un sourire tendre. Elle caressa le papier du bout des doigts avant de s'arrêter sur des petits objets qui ne payer pas de mine. Elle reconnu la pièce de l'AD. Un dessin qu'elle avait fait et qu'elle avait jeté à la poubelle. Elle grogna. Elle n'avait pas vraiment de talents de dessinatrice. C'était même plutôt une catastrophe en la matière. Elle y trouva également son insigne de préfète, des photos d'eux deux ou d'elle toute seule. Photos dont elle n'avait pas connaissance pour la plupart. Ses doigts s'arrêtèrent sur un bout de tissu rose. C'était le nœud de ceinturon de sa robe de bal ! Hermione rit doucement. Elle comprenait mieux pourquoi elle ne le retrouvait pas. Il y avait même une de ses barrettes à cheveux. Hermione se mit à rire. Effectivement Fred était un grand sentimental ! George ne s'était pas trompé. Elle n'eut pas le temps de jeter un coup d'œil aux autres petits objets que la voix de Sirius retentit.

- Hermione ? appela Sirius dans le salon.

- Je suis dans la chambre, lui répondit-elle.

La seconde d'après, Sirius se faufila jusqu'à elle et s'aperçu de la boite ouverte.

- Je savais que Fred était assez sentimental, mais je n'imaginais pas à ce point là, sourit doucement Hermione.

Sirius arqua un sourcil et s'assit sur le lit, près d'Hermione. Après un regard, cherchant l'accord d'Hermione, celle-ci lui fit un signe de tête, acceptant la requête silencieuse. Il jeta alors un coup d'œil à la boite, et remarqua également l'accumulation du rouquin.

- Si je ne le connaissais pas, il aurait pu me faire peur… s'amusa Hermione en essuyant ses joues humides d'un revers de manche.

- Tu as l'air… différente, souffla Sirius du bout des lèvres après avoir jeté un coup d'œil à la boite.

Hermione lui adressa un sourire doux.

- Je crois que… finalement j'avais besoin de ça. Fred a été très prévenant et sa lettre… Elle m'a fait un bien fou. Elle m'a fait prendre conscience de certaines choses et … je sais qu'il n'aurait pas supporté de me voir aussi mal. Je vais peut-être prendre les séances avec le psychomage un peu plus au sérieux maintenant, lui avoua Hermione en rougissant légèrement.

Sirius lui adressa un sourire franc, soulagé. Hermione était enfin prête à avancer. Il lui avait juste fallu un électrochoc. Même si le constat de Sirius lui laisser un goût amer. Il n'avait pas réussi à la convaincre. Il avait fallu qu'un défunt y parvienne.

- Je suis heureux de l'entendre, lui sourit l'homme. Bon, et si on allait mangé, je meurs de faim ! j'agonise ! dit Sirius en prenant un air théâtral dramatique.

- Je te suis… Ron, se moqua Hermione.

Sirius lui jeta un regard courroucé et se leva du lit, boudeur. Cela faisait deux fois en un mois qu'elle le comparait à son glouton de copain. Il ne savait pas comment il devait le prendre, mais il était un brin vexé. Sirius prit la direction de la sortie alors qu'Hermione éclata de rire devant son comportement enfantin. Elle se leva à son tour et courut à sa suite pour le rattraper.