Réponses aux reviews anonymes :
Mani300 - Déjà, un grand MERCI de me suivre sur toutes mes histoires même les plus farfelues ! Je suis heureuse que ce deuxième volet te plaise autant que le premier ! En effet, l'attitude de Sasuke est inquiétante. Tu trouves la proposition de Naruto égoïste du coup ? Moi je trouve plutôt que c'est l'inquiétude qui parle, même si comme tu dis, il sait bien que Sasuke est dans l'incapacité d'accepter ! J'espère que la suite te plaira !
Uzumakee - Merci pour ta review et très heureuse de te retrouver ici alors :) J'espère que ce deuxième volet te plaira autant que le premier ! Et comme tu dis, il faut qu'ils communiquent les deux, mais visiblement, c'est pas leur fort ! lol Bonne lecture !
California dream
Partie 2
Chapitre 4
Sasuke resta figé, tétanisé par les yeux glacés de Naruto qui le jugeaient à travers la pénombre. Cette fois-ci, l'issue serait sans retour. Il avait été trop loin, emporté par la haine qui rongeait ses veines depuis des mois ; cannibalisé par ce sentiment d'infériorité depuis son retour au Japon. Il avait fallu que ça sorte. Où, quand et comment n'avaient été qu'un futile détail puisque cette colère s'était irrémédiablement tournée vers son petit-ami. Encore une fois.
Le cœur furieux, Sasuke serra les dents sous le regard accusateur.
- Comment veux-tu que je revienne vivre en Californie, avec toute cette merde que je dois gérer ici ?
Mais Naruto était un homme fier, et sans surprise, sa voix se durcit.
- Et quoi, tu as préféré baisser les bras plutôt que de chercher une solution ?
Sasuke détourna les yeux, écrasé par ceux de Naruto. Il n'avait trouvé aucune autre solution que la séparation. La distance avait eu raison d'eux, raison de leur couple et du lien qui les unissait. De la confiance qu'ils s'accordaient. De la complicité, aussi, qu'ils se témoignaient. Trois mois avaient suffi à ébranler tout ce qu'ils avaient durement construit.
Naruto rendait coup pour coup : c'était son mantra, et ses relations amoureuses n'échappaient pas à la règle. Surtout ses relations amoureuses. Sasuke avait si longtemps forcé pour qu'il le laisse entrer dans sa vie qu'il avait fini par lui céder. C'était presque ironique, finalement, que ce soit lui qui décide d'y mettre un terme après s'être tant battu.
- C'est égoïste…
A travers la pénombre de la chambre, Naruto leva un sourcil, appuyant sur la rudesse de son visage.
- Moi, je suis égoïste ?
Un soupir échappa à Sasuke tandis qu'il se frottait le visage, fatigué.
- Tu te pointes ici en pensant que je vais tout abandonner ici pour te rejoindre en Californie ? Bon sang mais tu sais très bien que c'est impossible ! Il y a Itachi et… j'ai bossé très dur, pour reprendre les rênes de l'entreprise. C'est cruel, de me proposer quelque-chose que je ne peux pas accepter. Ça fait de moi celui qui ne veut pas sauver notre couple.
Naruto encaissa, le visage neutre d'émotions, comme il l'avait toujours fait.
- Quel couple ? Tu avais décidé de me quitter avant même que j'atterrisse au Japon, non ?
Sasuke roula des yeux, replaçant un regard agacé dans celui de Naruto.
- Tu vois bien que la distance ne fonctionne pas, non ?
- C'est bien pour ça que je te proposais de rentrer avec moi, à Santa Barbara. Là où tu ne seras pas tenté de noyer ton complexe d'infériorité dans l'alcool.
- Et ce serait donc à moi de sacrifier tous mes projets, c'est ça ? grinça Sasuke. Je reviens jouer les larbins pour toi, pendant que toi, tu continues de monter jusqu'au sommet ?
Naruto continuait de garder la mâchoire contractée, pour ne pas exploser.
- Tu fais n'importe quoi, Sasuke. C'est pas en rentrant ivre tous les soirs et en dormant trois heures par nuit que tes « projets » avanceront. C'est toi, qui fais couler la barque. Et si tu veux arriver là où j'en suis, il faudra commencer par cesser ta crise existentielle et apprendre à contrôler tes faiblesses.
Sasuke tiqua d'agacement, mais Naruto ne lui laissa pas le temps de le couper.
- L'entreprise de ton père est en train de couler, et toi avec. Tu te fais embobiner par les Hyûga. Le bilan qu'Hiashi m'a montré ce soir est désastreux, et tu n'es pas suffisamment compétent pour redresser la barre. C'est ça, la réalité. Alors soit tu te reprends et tu avances, soit tu abandonnes. Mais ne me demande pas de continuer à te regarder sombrer sans rien dire.
Sasuke écarquilla les yeux, touché de plein fouet comme s'il venait juste de prendre une gifle.
- Alors toi aussi, tu penses que je suis incompétent, hein ?
Il y eut un nouveau silence, qui ne laissa place à aucun doute. Et Naruto abattit la vérité, sans même prendre la peine de l'enrober.
- A l'heure actuelle, ce sont les faits, oui.
Elle fut si difficile à entendre que Sasuke laissa un rire désabusé secouer ses épaules amaigries.
- C'est parce que j'ai touché ton petit égo que t'es dégueulasse comme ça ? Ou t'as toujours été un véritable enfoiré ?
Il y eut un silence. Puis lentement, Naruto se leva du lit, sans même réagir à sa provocation. Sasuke n'en tira qu'une immense frustration.
- Je te laisse choisir l'option qui te convient le mieux, Sasuke.
Une frustration si intense, qu'il en ressentit le besoin viscéral de confronter celui qui réussissait, quand lui ne faisait que creuser chaque jour un peu plus vers l'échec. Sasuke serra les dents en se levant à son tour, incapable de retrouver chez Naruto ce qui lui avait tant plu chez lui. Incapable à cette heure-ci, de voir autre chose que cette terrible froideur.
Alors il contourna le lit pour s'approcher de Naruto, les sourcils froncés, le cœur empli de ressentiments.
- Peut-être qu'on n'en serait pas là, si tu avais été capable d'exprimer correctement tes sentiments, tu ne crois pas ?
- De quoi tu parles, encore ?
Sasuke eut un hoquet ironique.
- De quoi je parle ? Je parle du fait que tu es incapable de montrer ce que tu ressens. Tu sais très bien où j'en suis, moi. Mais toi, comment je pourrais le savoir, puisque tu ne dis rien et que tu ne montres rien ? Je suis censé gérer ça comment, à l'autre bout de la planète alors que je te vois te pavaner dans les médias avec toutes ces femmes à ton bras ?
Naruto parut davantage agacé.
- C'est quoi, une crise de jalousie ? Sérieusement ? s'énerva-t-il et Sasuke recula instinctivement d'un pas. Alors que tu viens de me prendre pour un con toute la soirée ?
Le plus jeune pinça les lèvres, coupable d'avoir effectivement joué avec la patience de Naruto en le traînant chez les Hyûga, puis dans un bar où il s'était saoulé avec ses amis, juste pour repousser cette inévitable conversation. L'autre avait de quoi lui en vouloir, parce qu'il avait été lâche et qu'il n'aurait pas aimé échanger leurs places.
Parce que finalement, Naruto avait parcouru des milliers de kilomètres pour tenter d'améliorer la situation, quand lui n'avait pensé qu'à le quitter pour enlever ce poids qui pesait sur leurs épaules. Pour faire cesser les conflits continuels par messageries interposées.
Pour se donner une véritable raison de continuer de toucher le fond, parce que c'était bien plus facile que d'essayer de remonter la pente.
- Ne te moque pas de moi, Sasuke.
Ses yeux glacials acculaient les siens, sans leur laisser la chance de s'échapper.
- Je pense t'avoir suffisamment prouvé combien je tenais à toi, non ? tonna-t-il. Je me suis mêlé de toutes tes histoires, juste pour être certain que ton petit cul d'égoïste soit bien en sécurité ! J'ai manqué de prendre une balle, quand ton timbré d'oncle a voulu te tirer dessus !
Sasuke resta silencieux, soutenant tant bien que mal le courroux de l'autre. Affecté malgré lui par l'émotion qu'il entendait par-delà la colère. Alors Naruto fit une pause, comme s'il cherchait à travers ses yeux, un accès direct pour le blesser autant que lui semblait l'être.
- J'ai manqué de tuer Sasori, parce que je ne supportais pas l'idée qu'il t'ait touché, putain !
Et par touché, Naruto entendait violé. Et qu'il l'avait aidé à supporter cette épreuve, sans jamais mentionner cette douleur béante qu'il lisait dans ses prunelles, aujourd'hui.
- J'ai souffert, de te voir si mal. J'ai souffert, parce que j'étais impuissant face à ta douleur. Et aujourd'hui, ça recommence. Mais cette fois, c'est ta santé que tu détruis, comme si tu avais simplement laissé tomber.
Nouvelle pause, durant laquelle Naruto tenta d'atténuer légèrement la rudesse de sa voix et son émotion toucha Sasuke malgré sa colère.
- Je ne peux pas te regarder bousiller ta vie sans rien faire, mais je suis incapable de gérer cette distance que tu mets entre nous. Et je pense effectivement que c'est toi, qui nous emmène tous les deux dans ta chute.
Cette vérité sécha les mots de Sasuke au fond de sa gorge. Et à travers la noirceur de la chambre, il fut frappé par la sincérité de Naruto. Par cette dévotion dont il avait fait preuve durant des mois et qu'il avait pourtant oubliée, aveuglé par cette distance… qu'il avait en effet, probablement créée lui-même.
Alors Naruto ramassa son sac d'affaires, la colère sur son visage ayant laissé place à une déception qui le heurta sans détour.
- Je ne sais pas ce que tu veux entendre exactement, mais si tu penses encore qu'après tout ça, mes sentiments ne sont pas sincères : j'accepterai ta décision. Parce que je ne peux pas continuer de me battre seul, si tu n'as pas envie de sauver ce qu'il reste de nous deux.
Et sur cette dernière accusation, Naruto quitta la chambre, sans même lui laisser le temps de reprendre ses esprits. Alors Sasuke resta pantois, debout face à la porte close, avec la désagréable sensation d'avoir tout fait foirer.
Définitivement.
Sasuke ne se réveilla le lendemain qu'à l'heure du déjeuner, seul dans son lit et encore saoul de la veille. Il croisa Sakura dans la cuisine, affairée à leur préparer un repas digne de ce nom. Alors il s'affala sur la table, la tête en vrac et le cœur encore lourd de cette discussion, laissant son téléphone sonner d'innombrables appels du boulot.
Naruto s'était tiré, le laissant seul avec ses réflexions. Avec toutes ces phrases qui tournaient en boucle dans son esprit. Avec toutes ces accusations, aussi violentes que véridiques, incapable de se défaire du nœud d'angoisse qui enserrait son estomac.
- Tu ne vas pas travailler ? demanda Sakura sans lever la tête de ses légumes. Il est déjà tard.
Depuis son retour, Sasuke n'avait pris que peu de repos, même les week-ends, malgré ses nombreuses gueules de bois. Mais aujourd'hui, il ne se sentait simplement pas le courage de sortir des quatre murs qui le protégeaient encore des coups durs que le sort lui réservait encore.
- J'ai pas la tête à ça, baragouina-t-il, la bouche encore pâteuse. Je me sens… vraiment pas très bien.
Et la pluie qui battait contre les carreaux ne faisait que le déprimer davantage. C'était une grise journée d'Avril, aussi triste et sombre que la mine qu'il pouvait tirer depuis ces derniers mois. Sasuke n'arrivait plus à réfléchir correctement, surchargé de travail et incapable de mettre de l'ordre dans ses pensées. C'était le foutoir dans sa vie, depuis son retour au Japon. Et cette angoisse qui ne le quittait plus vis-à-vis de Naruto ressemblait davantage à de la culpabilité qu'à de réels ressentiments.
Était-il possible qu'il soit, en effet, seul coupable de cette distance qui les séparait tous les deux ? Cette simple pensée lui tordit l'estomac, tandis qu'il faisait défiler le film de ces derniers mois dans sa tête. Avait-il été si loin dans le désespoir, qu'il avait fini par laisser Naruto sur le banc de touche ? Avait-il réellement cette tendance à créer et imaginer des problèmes supplémentaires comme il le lui avait, à de nombreuses reprises, reprocher ?
Sakura continua à couper les asperges d'un geste machinal, sans même lui accorder un regard.
- C'est à cause de Naruto ?
Il releva la tête vers elle, sorti de ses songes et elle laissa finalement son couteau en suspens pour lui accorder son attention.
- Je l'ai croisé quand il partait, avoua-t-elle dans un sourire désolé. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, mais je pense que tu as été trop loin, cette fois. Il avait l'air…. Plutôt résigné, je crois.
Sasuke pinça les lèvres. Peut-être que cette fois-ci, il avait véritablement été trop loin… Peut-être que cette fois-ci, Naruto en aurait définitivement marre d'essayer de le tirer vers le haut.
Et que son coup de sang d'hier serait véritablement irréversible.
- Et pourquoi tu penses que c'est moi, qui suis allé trop loin ?
Elle rit doucement en reprenant sa cuisine.
- Parce qu'il a fait des milliers de kilomètres pour venir te voir, lui, répondit-elle comme si c'était évident. Et parce que tu fais n'importe quoi, depuis qu'on est ici.
Sasuke inspira longuement, accueillant avec lassitude cette nouvelle accusation qui ne faisait que s'accumuler aux autres. Puis il soupira finalement, aussi maussade que les gros nuages gris qui assombrissaient la maison.
- Ouais, c'est ce qu'il dit, lui aussi. Que je fais que des conneries. Puisque vous avez tous décidés de vous liguer contre moi.
Elle rit cette fois-ci de bon cœur, dardant ses yeux émeraudes dans les siens depuis l'autre côté du plan de travail. Il n'y avait aucune once de méchanceté chez Sakura, juste un besoin maternel de prendre soin des autres. Même si cela nécessitait parfois d'avoir quelques discussions désagréables.
- Et tu ne penses pas que si on est plusieurs à te le dire, c'est qu'il y a de fortes chances qu'il y ait une part de vérité ?
Mais Sasuke commençait vraiment à en avoir sa dose, de cette foutue vérité. Et aujourd'hui, il n'avait envie que de se morfondre et se lamenter sur son sort. Sur ses erreurs. Et sur Naruto, qu'il ne reverrait probablement jamais. Parce qu'à cette heure-ci, son avion de retour devait déjà avoir décollé et qu'il serait désormais trop tard pour rattraper l'excès de colère qu'il avait eu à son encontre hier soir. Trop tard, pour retirer cette décision trop hâtive de le quitter.
Sakura lui sourit tristement.
- Je pense que ton frère deviendrait fou, s'il te voyait comme ça.
Et il fut blessé, d'être piqué une fois de plus.
- Tu n'es peut-être pas obligée de tout répéter à Itachi, si ?
Elle leva les mains en l'air pour mimer de ne pas l'agresser. Puis elle reposa tranquillement son couteau sur la planche à découper, l'air sérieux.
- Ne fous pas ta relation en l'air. Tu as la chance d'avoir quelqu'un qui tient à toi et lui au moins, n'est pas enfermé derrière les barreaux d'une prison.
Sasuke lui un coula un regard désolé, parce qu'il la trouvait courageuse, d'attendre après une libération qui ne viendrait peut-être jamais. Elle enchaînait les boulots fatigants, de jour comme de nuits, que personne ici dans le pays ne se donnait la peine d'accepter. Bien trop usants, bien trop mal payés. Mais bloquée par la barrière de la langue, elle n'avait pas eu d'autres choix que d'accepter. D'affronter cette vie qu'elle ne méritait pas. Et jamais il ne l'entendit se plaindre.
- Je sais, Sakura. Mais il vit sur un autre continent et la distance, c'est pas si facile à gérer.
Son visage se crispa un instant, puis elle força un nouveau sourire.
- Mais peut-être que c'est toi, qui n'a rien à faire ici, tu ne crois pas ?
Il fronça les sourcils.
- Je veux dire… Je ne suis pas dupe, tu sais. Je sais qu'Itachi restera probablement plus d'une décennie entière en prison. Et l'entreprise de ton père, il est évident que vous teniez à redresser votre héritage mais… n'est-ce pas un trop gros fardeau à porter pour toi ?
Il grommela entre ses dents.
- Ca va, j'ai suffisamment entendu combien j'étais incompétent pour toute une vie.
Elle eut un doux rictus.
- Ce n'est pas ce que je dis. Je t'explique simplement que tu as peut-être plus à perdre en Californie, qu'ici, au Japon, où rien ne va comme tu le voudrais.
- Donc je dois tout abandonner pour lui, c'est ça ?
Elle haussa une épaule, quittant son regard pour reprendre la coupe des légumes.
- J'ai bien abandonné toute ma vie pour attendre quelqu'un qui ne sortira peut-être jamais de prison, non ?
Sa fausse désinvolture toucha Sasuke et il finit par soupirer, abattu.
- C'est déloyal de jouer sur ce tableau, se plaignit-il.
Elle rit.
- Faut bien que ma situation serve à quelque-chose !
Il souffla encore, comme un moulin à vent.
- C'est pas si simple. C'est l'entreprise de notre père et on s'est battus contre Madara et Obito pour réussir à la conserver. On aurait fait tout ça pour rien et ce serait comme trahir nos parents, si je devais abdiquer maintenant.
Elle ne lui lança qu'un coup d'œil furtif.
- Fais ce que tu veux, Sasuke. Moi, je sais ce que je ferais, si j'étais à ta place.
Il la regarda s'affairer un instant, pensif, s'imaginant un instant retourner vivre en Californie auprès de Naruto.
Naruto…
Il se souvint furtivement de sa colère et de cette déception dans son regard, qui l'avait hanté tout le reste de la nuit. De cette dispute, qui n'avait fait que les séparer davantage. De son désir d'arranger les choses quand lui, n'avait pensé qu'à le laisser derrière. Alors il se prit la tête entre les mains, en proie au désespoir certain d'avoir perdu à jamais celui qu'il aimait tant.
Naruto.
Il déglutit, pris au piège de ses propres erreurs.
Comment pourrait-il vivre sans lui, si cette situation venait à s'éterniser ?
Son estomac se tordit, à la simple idée de l'avoir perdu pour toujours. Alors il se leva précipitamment, attrapant son blouson au vol qu'il enfila par-dessus son ensemble de jogging.
- Où est-ce que tu vas ? appela Sakura alors qu'il quittait déjà la cuisine. Sasuke !?
- Il faut que je parle à Itachi ! cria-t-il en claquant la porte de la maison. Ne m'attends pas !
Alors il dévala la pente du quartier résidentiel en courant, priant pour attraper le premier bus en direction de la maison d'arrêt de Fûchu.
- Mon petit frère préféré ! sourit Itachi en ouvrant les bras. Je ne m'attendais pas à te voir !
Sasuke voulut répondre à son étreinte, au milieu des autres détenus présents dans la salle des parloirs. Mais à peine eurent-ils le temps de se frôler qu'un gardien leur rappela sèchement que tous les contacts physiques demeuraient interdits et ils durent se séparer dans un regard peiné.
- T'as oublié de t'habiller ? plaisanta son frère et Sasuke leva les yeux au ciel. C'est plus trop à la mode les joggings troués, tu sais.
- Et toi t'es au courant que le orange, c'est franchement ringard ?
Itachi fit mine de prendre une balle dans la poitrine et ils échangèrent un sourire complice en s'asseyant autour de l'une des tables rondes. Voir son frère garder son humeur joviale lui mit du baume au cœur – même s'il n'avouerait jamais à voix haute qu'il appréciait ce trait de caractère chez lui.
- Que me vaut le plaisir et l'immense honneur de ta visite ?
Sasuke renfrogna un sourire.
- Il fallait que je discute de certaines choses avec toi.
Itachi hocha la tête.
- De Naruto, par exemple ?
Le plus jeune écarquilla les yeux.
- Comment…
- Ne sois pas surpris. C'est mon pote. On se dit tout, tu sais.
Itachi hocha de nouveau la tête pour appuyer ses dires et Sasuke fit mine d'être excédé. Ou peut-être le fut-il réellement durant une seconde, incapable d'apprécier son excentricité plus de deux minutes d'affilées.
- Il est venu te voir aux parloirs ?
- Non, on s'est parlé, ce matin…
Sasuke fronça les sourcils, dans l'incompréhension et son frère jeta un bref coup d'œil au gardien avant de lui mimer sous la table le signe d'un téléphone.
- Tu vois le mec, là-bas ? désigna Itachi sur une table, un peu plus loin. C'est Kisame, mon codétenu. C'est lui, qui m'en a procuré un.
Sasuke suivit son regard, pour tomber sur un type aux petits yeux qui lui accorda un sourire édenté. Il retint une grimace de dégoût en reportant à nouveau son attention sur Itachi.
- C'est un tueur en série, ou quoi ?
Itachi éclata de rire avant de se faire rabrouer par le gardien.
- Non, lui aussi, c'est mon pote. Les années seront probablement moins longues, avec lui.
Sasuke perdit le ton de la légèreté, ramené à la dure réalité. Alors son frère balaya sa peine d'un geste évasif de la main.
- Naruto m'a dit qu'il s'inquiétait pour toi, reprit sérieusement son aîné. Que les affaires allaient mal et qu'il trouvait les Hyûga trop impliqués dans l'entreprise. C'est vrai ?
- Effectivement, il semblerait que vous vous dites tout.
Pour soulager son frère, Sasuke avait pris le parti de ne pas lui révéler la réelle gravité de la situation.
Itachi haussa une épaule, amusé.
- Ne sois pas jaloux, c'est pas mon style.
Le clin d'œil qui suivit fut d'une lourdeur que Sasuke décida délibérément d'ignorer. Il soupira, en se disant que Naruto aurait bien pu éviter de tout lui dire. Il avait mis tant d'efforts, pour lui cacher toutes les difficultés qu'il endurait depuis des mois. Pour minimiser les dégâts et laisser croire qu'il progressait dans ses objectifs.
- Je te l'ai dit, Neji a pris la direction des finances. C'est pas mon domaine, alors je le laisse gérer.
Itachi passa ses dents sur ses lèvres, essayant d'analyser la situation.
- Et Hiashi, il s'implique ?
Aussi proche d'être démasqué, Sasuke ne pouvait pas continuer de lui cacher des choses. Parce que de toute façon, Naruto avait certainement déjà tout balancé.
- Un peu, ouais. Je crois que c'est lui, qui tire les ficelles derrière Neji.
Son frère laissa un hoquet ironique secouer ses épaules.
- L'Enfoiré… grinça-t-il et sa langue claqua contre son palais. Il voulait nous doubler depuis le début !
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
Itachi serra les dents.
- C'est son petit con de neveu qui fait couler la boîte ! Si les chiffres que Naruto m'a transmis ce matin sont vrais, Neji ne gère pas les finances, il les dilapide ! Et je pense qu'Hiashi attend le point de non-retour pour nous forcer à vendre l'entreprise pour une bouchée de pain.
Sasuke grimaça, imaginant avec beaucoup de peine Neji vouloir lui nuire délibérément. Il était devenu un ami, avec le temps, partageant confidences et soirées alcoolisées jusqu'au bout de la nuit. Avec Hinata, ils formaient un bon trio, tous les trois. Toujours fourrés ensemble, jusqu'au lever du soleil.
- Impossible… répondit-il. Je ne pense pas qu'il soit volontairement impliqué, si ce que tu penses est vrai. Neji est un ami.
Itachi leva les yeux vers le ciel.
- C'est le monde des affaires : il n'y a pas pire univers pour se faire des amis, le rabroua son frère. Bon sang, tu aurais dû me parler de ça depuis le début !
Sasuke encaissa les reproches, au bout du rouleau, l'angoisse au fond de l'estomac. Cela faisait des mois, qu'il se sentait traqué par tous ces problèmes. Par sa relation dysfonctionnelle, et l'emprisonnement de son frère. Et imaginer cette trahison s'accumuler par-dessus le reste lui donna envie de s'enfoncer dix pieds sous terre.
- Mais je ne comprends pas pourquoi le vieux Sarutobi, lui non plus, ne s'en est pas rendu compte…
Sasuke se mordit la lèvre inférieure, au plus mal, tandis que les choses s'éclairaient au fur et à mesure.
- Le plan de licenciement… souffla-t-il. Neji m'avait vivement conseillé de le congédier, parce qu'avec son ancienneté, il coûtait trop cher à la boîte.
Il y avait eu le vieux Sarutobi, d'abord. Puis le service comptabilité s'était fait dilapider, avant de passer aux assistantes qui, auparavant, travaillaient aux côtés d'Itachi sur la partie financière. Ainsi, Neji s'était assuré d'être le seul à avoir les yeux sur les comptes, pouvant manipuler les chiffres à sa guise.
- Tu peux tenir combien de temps encore, avant d'épuiser toute la trésorerie ?
- J'en sais rien, peut-être quelques mois encore, tout au plus.
- Je vois.
Itachi garda un air songeur quelques instants, les sourcils froncés et le visage grave.
- Je suis désolé, Itachi. Je pensais pouvoir gérer ça sans t'inquiéter.
L'autre pinça les lèvres et Sasuke le connaissait suffisamment pour savoir qu'il se retenait de dire ce qu'il pensait réellement pour ne pas le blesser.
- J'ai besoin de réfléchir à une solution, acta finalement son aîné. Je vais investiguer pour savoir de quoi il en retourne exactement. Ne fais rien pour le moment et agis comme si tu ne te rendais compte de rien.
Sasuke pensa que ce ne serait probablement pas compliqué de feindre l'ignorance, puisqu'il était plongé dedans depuis son retour au Japon.
- Tu m'as bien compris, Sas' ? Surtout, tu ne fais rien, et cette fois-ci, tu me rapportes tout.
Il acquiesça, mal-à-l'aise comme s'il avait été pris en faute. Désolé d'avoir, encore une fois, tout fait foirer.
- Je sais que Naruto t'a proposé de repartir vivre en Californie avec lui.
Sasuke écarquilla les yeux, surpris. Alors Naruto lui avait également parlé de ça ?
- C'est pour ça que t'es venu, non ? Tu voulais connaître mon avis ?
Sasuke resta muet, anxieux comme s'il attendait son châtiment. Parce que oui, durant une seconde, il s'était imaginé retourner vivre près de Naruto, en sécurité. Partager ses journées et entendre son rire, loin de cette angoisse omniprésente dans laquelle il vivait depuis des mois.
D'abandonner… pour retrouver celui qu'il aimait.
- J'ai besoin de toi ici, pour le moment. Je suis désolé, Sasuke. Ce ne sera l'affaire que de quelques mois. Il aurait fallu me parler de la situation bien avant.
Sasuke resta silencieux, laissant doucement l'espoir filer entre ses doigts. Encore une fois, il avait tenté de tout arranger tout seul, ne faisant qu'empirer la situation initiale jusqu'à la rendre irréversible.
Comme avec Naruto.
Sasuke ferma douloureusement les yeux. Le constat faisait bien plus mal qu'une gifle en plein visage.
- Tiens le coup, encore quelques mois. S'il-te-plaît.
Alors il hocha la tête, résigné.
Sasuke passa un bout de la soirée à surveiller l'heure, attendant désespérément un message de Naruto pour lui redonner l'espoir de voir leur couple renaître de ses cendres. Alors il s'était tourné et retourné des heures durant, sous sa couette, mou comme une chiffe et les pensées dans tous les sens. Il avait complètement merdé, de quitter Naruto sur un coup de sang. De ne pas avoir mesuré combien il pouvait être fautif de cette situation.
Parce qu'il l'aimait à en crever et qu'il continuerait de dépérir, si loin de lui. Mais Itachi avait anéanti le peu d'espoir que Sakura avait réussi à lui insuffler plus tôt : parce qu'il avait merdé, une fois de plus. Et Sasuke devait bien avouer que niveau estime de soi, il était tombé bien plus bas qu'il ne l'aurait jamais pensé. La désillusion pouvait avoir un goût amer, et il venait tout juste d'en avaler jusqu'à s'en étouffer.
Quelques coups furent frappés à sa porte de chambre et il se tourna sur le sommier, ouvrant un œil mollasson vers le nouvel intrus. Enfermé dans la pénombre depuis des heures, Sasuke dut plisser les yeux tandis que la lumière provenant du couloir l'aveugla un instant. Puis il réalisa finalement, les yeux écarquillés, quelle silhouette venait juste de se dessiner dans l'entrebâillement de la porte.
- Naru… to ?
Il se redressa automatiquement, manquant de se prendre les pieds dans sa couette démise de sa housse. Naruto eut un petit rire amusé.
- J'ai repoussé mon vol à demain, expliqua-t-il en refermant la porte derrière lui, les replongeant dans une semi-pénombre. C'est Sakura qui m'a ouvert.
Le souffle court, Sasuke resta droit comme un bâton, tendu de voir Naruto ici. Mais il ne sut pas quoi faire, à la fois intimidé et inquiet de cette situation qu'il ne s'était pas imaginé une seconde. Alors il tenta un sourire, les lèvres tordues de stress et il pria pour que la noirceur de la pièce puisse camoufler son malaise.
- Tu veux t'asseoir ? paniqua-t-il, tentant de remettre un peu d'ordre dans le fouillis de son lit.
Mais son stress sembla communicatif puisque Naruto s'approcha lentement, saisissant ses poignets pour le faire arrêter ses gestes désordonnés.
- Détends-toi, Sasuke. Je ne suis pas venu pour qu'on se dispute.
Sasuke déglutit, absorbé par la profondeur de ces yeux qu'il avait pensé de ne plus jamais revoir. Paralysé par la pointe d'espoir que, peut-être, il n'avait pas tout fait foirer.
- Alors pour quelle raison ?
La pomme d'adam roula le long de la gorge de Naruto et il remarqua seulement à cet instant, que Naruto était mouillé de la tête aux pieds. Parce qu'il pleuvait toujours à torrent, dehors.
- Mais t'es trempé ! Tu veux une…
- Calme-toi, le coupa Naruto avec autorité. Je suis là pour arranger les choses. Je ne pouvais pas rentrer en laissant les choses en plan, avec toi.
Sasuke essaya de se détendre, profondément soulagé par les paroles de Naruto. De le voir ici, se battant encore pour ce couple auquel il tenait tant. Alors il entrouvrit des lèvres tremblantes, touché de voir qu'il avait, une nouvelle fois, fait le premier pas.
- Je suis désolé Naruto... Je suis vraiment désolé.
Le regard de Naruto brûla sa peau.
- Désolé d'avoir été imbuvable ces derniers mois, souffla-t-il. Et d'avoir fait n'importe quoi.
Il prit une pause, cherchant le courage d'aller au bout. De vider son sac, sans être pris cette fois par un excès d'émotions.
- Je n'ai pas envie qu'on se sépare. Mais tu as raison, je suis à bout, et avec la distance, tout se mélange dans ma tête. J'ai fait de toi mon ennemi alors que… tout ça… c'est moi et mon incapacité à gérer mes émotions qui l'avons engendré.
Il inspira longuement, cherchant une dernière once de courage au fond de sa poitrine.
- Je suis désolé, je…
Mais Naruto s'avança d'un pas, pour venir lui saisir le menton de ses mains mouillées. Pour forcer son regard humide à retrouver le sien. Pour enlever ce vilain trémolo qu'il entendait gronder au fond de sa gorge.
- C'est moi qui suis désolé, de ne pas avoir su te rassurer avant.
Son cœur rata un battement, laissant un courant électrique venir s'emparer de son cuir chevelu. Apaisé, de voir les choses s'arranger enfin. Que Naruto ait suffisamment d'estime pour lui (et même plus qu'il en avait lui-même), pour venir le chercher, même au fond du gouffre.
- Quoi… ?
Il passa d'une pupille à l'autre, à bout de souffle, le visage toujours maintenu par les grandes mains de cet homme pour qui son cœur chavirait cruellement. Naruto lui offrit un regard rassurant.
- Ne me fais pas répéter, taquina Naruto dans un sourire en coin. Tu sais bien comme j'ai horreur de m'excuser.
Sasuke sourit malgré lui, le cœur en émoi.
- Mais tu es bien plus important que ma fierté, Sasuke. Tu es bien plus important que tout le reste.
Les joues écrasées par les paumes de son petit-ami, Sasuke se sentit ému. Rassuré. Soulagé, comme si le poids de ces derniers mois s'enlevait enfin de ses épaules. Alors malgré lui, malgré cette promesse qu'il s'était faite depuis longtemps : il laissa échapper une larme que Naruto essuya tendrement avec son pouce.
- On s'en sortira, je te le promets.
Mais vidé d'énergie, la barrière se fissura et Sasuke fondit en larmes. Pour évacuer tout cette pression de ces derniers mois.
- Ne pleure pas…
Sasuke voulut lui faire lâcher prise, honteux d'être une nouvelle fois aussi faible mais Naruto l'attira avec force contre lui. S'il voulut résister encore, l'emprise de son petit-ami ne lui laissa pas l'opportunité de s'échapper. Alors pour la première fois depuis longtemps, il relâcha toute la pression et se laissa aller à sangloter comme un enfant contre cette épaule rassurante.
Après cette éternité d'absence, la barrière invisible se brisa en mille morceaux et pour la première fois depuis trois mois, il la sentit, cette chaleur familière entre eux. Rassurante et aussi douce qu'une couverture d'hiver.
Sasuke expira de soulagement, le nez collé contre les vêtements trempés de Naruto. Et ils restèrent un instant comme ça, à l'abri dans leur cocon, dans une quiétude certaine.
Puis Sasuke revint brutalement à lui, rattrapé par la réalité. Alors il attrapa le t-shirt du blond entre ses doigts, désespéré d'avoir à briser cet instant. Alors il prit de nouveau sur lui, calmant les sanglots qui ternissaient encore sa voix.
- Naruto, il faut que je te dise quelque-chose.
Ils s'éloignèrent à peine, juste suffisamment pour trouver le regard de l'autre. Et même à travers la pénombre, celui de Naruto sembla inquiet.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
Sasuke hésita d'appréhension, la discussion avec Itachi tournant de nouveau en boucle dans sa tête.
- J'ai…
Il chercha ses mot, tiraillé à l'idée de tout envoyer en l'air une nouvelle fois.
- Je ne peux pas retourner en Californie avec toi, se lança-t-il finalement. Pas tout de suite, en tout cas.
Naruto hocha la tête, et même s'il n'en fit pas étal, sa déception fut pourtant visible sur son visage. Sasuke baissa les yeux, bien vite rattrapés par ceux du blond.
- Qu'est-ce qui t'en empêche ?
Sasuke détourna le visage.
- J'ai tout foiré, avec l'entreprise. Itachi a encore besoin de moi, je ne peux pas laisser la situation s'envenimer encore.
Il y eut un silence qui ne rassura pas Sasuke et il chercha à nouveau les yeux de son petit-ami.
- Alors promets-moi que tu ne partiras plus en vrille et que tu feras attention à toi.
Naruto prenait sur lui. C'était inscrit partout sur lui, jusque dans le ton de sa voix. Son visage grave ne semblait présagé rien de bon, comme s'il savait, lui aussi, que leur couple ne tenait plus qu'à un fil.
- Je te le promets.
Alors Naruto colla doucement son front contre le sien.
- J'ai pas envie de te perdre, souffla-t-il.
Sasuke se força pour ne pas fondre de nouveau en larmes.
- Moi non plus…
Naruto l'embrassa, mais ce baiser eut un goût de désespoir. Et Sasuke y répondit avec autant de détresse et ils firent l'amour durant une partie de la nuit, se retrouvant après cette terrible absence, profitant du plaisir de la chair pour se sentir à nouveau vivants. Pour sentir cet amour devenir palpable, perdu depuis trop longtemps dans la tourmente des disputes et des reproches. Pour oublier la désolation des adieux à venir.
Mais lorsque Sasuke se réveilla quelques heures plus tard, il observa longuement le dos de son petit-ami, se demandant combien de temps encore ils résisteraient à cette distance meurtrière. Et lorsque Naruto reprit l'avion le lendemain, Sasuke sentit que pour lui aussi, les aurevoirs eurent un goût de plus jamais. Parce qu'ils savaient tous les deux que leur couple fragile n'y survivrait pas.
A suivre...
Heeeeey !
Me revoilà avec la suite, après cette longue absence. Je sais que c'est devenu habituel, mais j'en suis quand même désolée. Pas toujours facile de gérer le perso et le pro, les fanfictions passent malheureusement après le reste. Ma foi, j'espère que vous savez quand même combien j'aime celle-ci et j'espère que vous êtes toujours au rendez-vous pour voir nos deux chouchous se faire maltraiter encore un peu xD Et celle qui ose encore dire que Naruto est un c*nnard, je veux une argumentation complète et je serai intransigeante xD Par contre Sasuke est à fleur de peau, je vous l'accorde !
J'espère que vous avez apprécié ce chapitre et n'ayez crainte, cette fic s'appelle bien CALIFORNIA dream, avec des papillons, des arcs-en-ciels et du soleil ! Bientôt le retour sous les cocotiers !
Prenez soin de vous !
Bises
Akane
