Titre : The Gravity Tour

Source : Gravitation

Chapitre quatre a : Aï shiteru.

Auteur(e) : Lysanea (lysaneahotmail.fr)

Genre : yaoi romance

Disclamer : aucun des personnages ne m'appartient

Pairing : Shuichi/Yuki.

Personnages :Shindo Shuichi (chanteur des Bad Luck), Hiroshi Nakano (Hiro, guitariste des Bad Luck), Yuki Eiri (écrivain et amant de Shuichi) Fujisaki (pianiste des Bad luck) K (manager)


Chapitre 4 : Deuxième date : ai shiteru.

Shuichi rayonnait sur scène, complètement déchaîné. La salle était en délire, reprenant en chœur les chansons des Bad Luck, hurlant les noms des membres du groupe. Yuki remarquait une fois de plus combien la scène transcendait son amant de chanteur. Sa formidable énergie lui permettait toutes les audaces, et ses tenues plus que sexy faisaient tourner la tête à beaucoup de jeunes filles, mais aussi à pas mal de jeunes hommes, dont certains commentaires plutôt francs et osés étaient parvenus aux oreilles de l'écrivain.

Il l'avait déjà remarqué, presque depuis le début, car Shuichi était plutôt craquant. Lorsqu'il avait confirmé leur relation à la presse, certains titres avaient déploré en première page le fait que deux personnalités si populaires et si attirantes avaient fini ensemble, alors que tant de gens soupiraient après et rêvaient de les approcher. Il avait aussi entendu dire dans une émission à public majoritairement féminin que les hommes les plus sexy et les plus beaux étaient toujours homosexuels, et qu'il fallait se consoler de cela, car cela rendait Shindo Shuichi autant que Yuki Eiri inaccessible… Pourtant Yuki avait multiplié les partenaires féminines avant de rencontrer Shuichi. Mais la encore, la presse avait conclu que seul un homme avait réussi à réellement approcher le beau et mystérieux Yuki Eiri. Non, pas un homme, avait rectifié Yuki, mais Shindo Shuichi.

Il sortit de ses pensées lorsque le chanteur annonça qu'il allait reposer un peu sa voix. Des protestations fusèrent, mais pour la forme, car tout le monde voulait voir le concert se terminer dans de bonnes conditions, et ne pas risquer de blesser le merveilleux organe de Shuichi…(!)

Alors qu'Hiroshi et Fujisaki démarraient un intermède musical, Yuki se fraya un chemin dans le public, puis dans les coulisses (où il lui suffit d'enlever ses lunettes pour fixer la sécurité et il put passer) et gagna la loge de Shuichi. Il allait frapper mais une voix l'arrêta.

- Il n'est pas encore là, mais il ne va pas tarder.

Yuki se retourna. K. se dirigeait vers lui d'une démarche nonchalante, son sourire de conspirateur étirant sa bouche.

- Tu as l'air en forme, Yuki-San, reprit-il une fois à sa hauteur. C'est une bonne chose de te voir… ici.

L'écrivain fronça les sourcils.

-Tu as permis à Shuichi de me retrouver à New York et je t'en remercie. Maintenant que c'est fait, je vais attendre notre vedette dans sa loge.

- What a good idea ! s'exclama le manager en levant les bras, faisant reculer Yuki par réflexe. Puisque tu es là, tu vas accepter une mission, pour le bien de notre Shui-chan, expliqua-t-il en lui mettant dans la main trois rouleaux de scotch et deux baillons. Tu vas l'empêcher de parler durant tout son temps de repos. Mets-lui ce que tu veux dans la bouche, mais il lui est interdit d'utiliser sa voix... donc évite de le faire crier aussi… Thank you very much, Mister Eiri ! conclu-t-il en ignorant le regard meurtrier de Yuki, avant de partir en riant bêtement.

- Baka… souffla l'écrivain avant de rentrer dans la loge.

Celle-ci était déjà encombrée de fleurs et de cadeaux. Yuki s'avança parmi eux jusqu'au fauteuil à bascule et s'y installa, jetant un œil sur les photos étalées sur les miroirs... Sa mère, sa sœur, Hiro avec d'autres amis sans doute, Bad Luck et toute l'équipe, Sakuma Ryuichi, la photo qu'ils avaient pris ensemble au parc d'attraction… L'écrivain sourit mais ferma soudain les yeux, grimaçant un peu sous la douleur qui lui vrillait le crâne. Depuis qu'il connaissait Shuichi, il avait fait de nombreux concerts, les siens notamment, et s'il appréciait sa musique, l'ambiance générale, le bruit, la foule, les odeurs, les lumières le gênaient et lui donnait la migraine. Aussi apprécia-t-il ces quelques minutes de calme… qui ne durèrent pas ! Très vite, il entendit des voix se rapprochant et la porte s'ouvrit.

- Je t'assure, Hitomi, j'ai juste besoin de me poser cinq minutes au calme, rien d'autre.

- J'ai les mains très douces, tu sais, un bon massage te ferrait du bien et… hiiiiiiiiiiiiiii !

Shuichi se retourna, prêt à se battre, mais découvrit seulement Yuki, le regard meurtrier fixé sur la pauvre jeune fille trop audacieuse qui détala sans demander son reste.

- Yuki ! s'écria le chanteur en se jetant dans ses bras.

- Ne crie pas !

Shuichi, qui ne s'attendait pas à cette réaction, s'écarta doucement, le regardant sans comprendre.

- Go… gomen nasaï, Yuki…

- Ne crie pas, Shui-chan, n'es tu pas là pour reposer ta voix ? reprit l'écrivain plus doucement, en l'attirant dans ses bras.

Le visage du chanteur s'illumina, et il s'assit plus confortablement sur les genoux de Yuki.

- J'étais si content de te voir assis là ! Alors, tu as aimé ? Je suis sûr que tu as des remarques à me faire ! Est-ce que tu as vu que… hummm ?

Yuki l'avait embrassé pour le faire taire, sachant que c'était le seul moyen d'endiguer le flot de ses paroles, et parce qu'il en avait envie, simplement. Après un échange brûlant, il s'écarta.

- Je suis en mission pour K. si tu veux tout savoir.

- En mission ? Qu'est-ce qu'il t'a demandé de faire encore ? Ne renoncera-t-il donc jamais à t'impliquer ?

- Il m'a donné ceci, expliqua-t-il en lui montrant le scotch et le bâillon, et m'a demandé de faire en sorte que tu ne parle pas pendant ton temps de repos.

- Mais… mais… tu vas pas me bâillonner, hein Yuki ?

- Tu sais, Shui-chan, c'est grâce à lui que tu as pu venir à New York. Je n'ai pas pu refuser cette mission…

Shuichi voulut descendre de ses genoux mais Yuki le retenait fermement, une drôle de lueur au fond des yeux.

- Yuki…

- Tu me fais confiance, Shui-chan ?

- Bien sûr ! Mais toi aussi, alors tu sais que si tu me le demandes, je ne parlerai pas…

Yuki le regarda d'une manière qui voulait tout dire : jamais Shuichi ne s'était tu à sa demande.

- Bon, d'accord, reconnut le chanteur. Mais c'est l'occasion de vraiment essayer ! Je ne veux plus être bâillonné… comme cette fois-là…

Il frissonna et Yuki le serra contre lui, sachant parfaitement ce qu'il ressentait.

- Je n'ai pas l'intention d'utiliser ces trucs là, fit-il dédaigneusement en repoussant les objets en question. En fait, K. m'a dit que je pouvais te mettre n'importe quoi dans la bouche pour t'empêcher de parler.

- Yuki ! s'écria le chanteur en rougissant violemment.

Celui-ci sourit et caressa sa joue, passant sa main dans ses mèches roses mais veillant à ne pas le décoiffer.

- Tu ne dois pas utiliser ta voix, mais pour ta langue, il n'y a aucune contre indication… souffla-t-il contre les lèvres de Shuichi. Pour le reste, on attendra d'être chez nous….

Il venait de dire « chez nous », ce qui émut Shuichi, dont les larmes menaçaient de couler. Il ouvrit la bouche pour parler, mais se ravisa ; pour une fois, il ne voulait pas répondre par des mots, il préféra l'embrasser, simplement, mais avec une intensité qui fit frissonner Yuki.

Ils s'embrassèrent langoureusement, jusqu'à être interrompus par des coups frappés à la porte. C'étaient Hiro et Fujisaki. Sans prendre la peine de descendre des genoux de son amant, Shuichi les invita à entrer.

- Désolé de vous dérangez, c'était juste pour te dire qu'on a eu le droit à une pause de dix minutes, donc il vous en reste environ sept maintenant ! l'informa le guitariste.

- C'est gentil, Hiro, merci.

- Je repasse te sortir de ton rêve, à tout à l'heure. Embrassez-vous bien !

- Baka… grogna Yuki alors qu'il refermait la porte.

Shuichi pouffa, ce qui lui valut un regard mauvais de Yuki.

- Ca fait bizarre, mais en même temps ça me fait plaisir de t'entendre traiter un autre que moi de baka, même si cet autre, c'est mon meilleur ami !

- C'est pour ça que vous vous entendez si bien...

- Et nous ?

- J'espère que t'es pas en train de me traiter de baka, baka ?

- Il faut bien que tu le sois un peu pour être avec moi.

- Tu parles trop.

- Je sais.

Le jeune chanteur posa sa tête sur l'épaule de son amant, savourant l'instant, respirant l'odeur de sa peau, le parfum de ses cheveux, suivant son souffle régulier. Yuki entrelaça leurs doigts et leva le visage pour embrasser sa joue, la mordillant tendrement.

- Je vais devoir te rendre à ton public. Tu es vraiment beau sur scène, et ça me rend fou, parce qu'à ce moment-là, tu ne m'appartiens plus…

Shuichi, surpris et ému, se détacha légèrement pour le regarder.

- Il n'y a pas une seconde où je ne pense pas à toi, sur scène. Mais je comprends ce que tu veux dire, parce que je partage beaucoup avec mon public. Tu sais, j'ai une nouvelle chanson, que j'ai écrite cette dernière semaine où tu étais loin de moi. Je compte la chanter en dernier. Ca devait être une surprise mais vu ce que tu viens de me dire, je préfère t'en parler. Alors voilà, même si cette chanson est entendue par des millions de gens si nous parvenons a nos fins, et qu'elle figure dans notre prochain album, sache que je ne la chanterai que pour toi.

- Je vais en faire, des jaloux, commenta-t-il. Pourtant, je suis sûr que ce sont encore des paroles de collégien…

- Certainement ! Mais ce sont celles qui me sont venues pour parler de nous et de ma détresse de te savoir loin et torturé. Parce que je t'aime Yuki, tu es la personne la plus importante dans ma vie, tout le reste, le groupe, la musique, c'est superficiel, même si ça compte énormément.

Hiroshi frappa à ce moment et entra.

- J'ai gagné le plus de temps possible, mais là, faut vraiment y aller, Shui-chan. On entre avant toi, mais tout de suite.

- J'arrive. Arigato, Hiro-chan.

Le guitariste referma la porte et ses pas s'éloignèrent dans le couloir.

- Baka… souffla Yuki.

- Qu'est-ce qu'il a fait, cette fois ? demanda Shuichi en se levant.

Yuki ne pouvait pas lui expliquer qu'il était sur le point de lui parler de ses sentiments, sans lui dire vraiment qu'il l'aimait, car il ne se sentait pas prêt. C'était quelque chose de difficile, mais qui devait être fait. Simplement, il n'avait plus le temps.

- Rien, ne t'en fais pas.

- Bon, alors j'y vais… Arigato, Yuki-chan.

- De ?

- D'être là et de t'être occupé de moi, de t'occuper de moi, dit-il en l'embrassant. A tout à l'heure.

Yuki aurait voulu ajouter quelque chose, mais la boule d'énergie avait déjà quitté la loge. Alors il sortit à son tour et alla reprendre sa place dans le public, où le chanteur le repéra immédiatement. L'écrivain lui sourit, et pour Shuichi cela valait tous les encouragements et toutes les paroles du monde. Il leva le pouce dans sa direction et commença à chanter. Ils avaient prévu leurs trois dernières chansons de leur album qu'ils n'avaient pas encore interprétées, et une reprise des Nittle Grasper, que lui avait aimablement autorisé Ryuichi-san.

Yuki, quant à lui, était impatient d'entendre cette fameuse chanson…

Il avait beau le critiquer pour le pousser à bout, les paroles de Shuichi le touchaient toutes sans exception, par leur force, leur détermination ou leur naïveté. Shuichi vivait ses chansons, il ne se contentait pas de les chanter, et cette force était la base de son génie.

Vu ce qu'il avait traversé, enfin ce que Yuki l'avait forcé à endurer, et la manière dont il s'impliquait dans chaque situation et dans leur relation, cette nouvelle chanson promettait d'être forte en émotion. La maladresse qu'il avait dans son écriture, souvent due à son manque de confiance, donnait à ses chansons un parfum d'authenticité, de fragilité absolument irrésistible.

Mais Shui-chan avait mûri à cause de tout ce qu'il avait enduré, beaucoup pour Yuki, et si l'écrivain s'en voulait un peu, il savait qu'à l'avenir, cela permettrait au chanteur d'exprimer avec des mots d'adulte ce qu'il ressentait et vivait, à présent, en adulte…

Car cette confiance en lui qui semblait parfois lui faire défaut, Yuki se promit de la lui donner. De la même manière que Shui-chan lui avait redonner confiance en la vie et en l'amour, en l'aimant, il lui donnerait confiance en lui, en l'aimant à son tour, et surtout en le lui montrant, et en le lui disant.

Car il l'aimait, et il ne voulait plus le garder pour lui…

Aï shiteru, Shui-chan… murmura-t-il, se libérant enfin.

¤

A suivre


Lexique :

Arigatô : merci

Aï shiteru : je t'aime

Baka : imbécile, idiot

Chan/kun/san : sorte de suffixe ajouté au nom ou au prénom ; -chan marque l'affection, -kun le respect envers un camarade (sakano des fois envers Shuichi par expl) et –san marque une certaine hiérarchie avec des personnes que l'on connaît peu ou plus âgées.

Demo : mais

Gomen/ Gomen nasaï : pardon, désolé.

Haï : oui

Nani : hein ?

Onegaï / onegaï shimasu : s'il te plaît

Merci d'avoir lu jusqu'au bout et j'espere vous avoir donner envie de lire la suite…