Disclaimer : Ces persos ne m'appartiennent pas… Vous en doutiez ? Comme c'est gentil !
Zillah666 : Merci beaucoup pour ton mot encourageant, et sache que si tu ne me l'avais pas écrit, je n'aurait sans doute jamais post la suite ! Pourtant ce chapitre était presque finit… Je commence à peine à écrire la suite, donc… patience !
Notes sur le chapitre : oh, je ne vais pas vous gacher le suspense, si jamais j'ai réussi à en instorer un… Par contre, je peux vous dire que le monde extrieur va à nouveau interférer dès le chapitre suivant.
Chapitre huit : Où Rogue rencontre Wolverine
Jean prend son calepin pour vérifier ce qu'elle a à faire aujourd'hui. Elle a toujours aimé la lumière des néons dans son laboratoire. Elle peut voir ce qu'elle fait. Elle aime aussi l'odeur de propre. Elle n'a jamais réussit à vraiment comprendre l'aversion de Logan et Rogue, et de tant d'autres, pour les laboratoires. Oh, bien sûr, raisonnablement, elle prend en compte cette donnée. Mais les gens sont bizarres, quand même. Elle n'arrive vraiment pas à comprendre.
Un bruit la fait se retourner. Rogue. Elle se rend compte à quel point elle redoutait cette confrontation au moment où elle voit cette mèche de cheveux blancs. Elle en a un coup au coeur.
Rogue a l'air de ne pas trop savoir ce qu'elle fait là. Elle s'avance, puis s'arrête. Elle dit, très vite, sans lever les yeux :
- Je suis venue te demander pardon.
Jean sursaute. Tellement loin des récriminations enflammées qu'elle attendait ! Ironise-t-elle ? Serait-ce pour que Jean se sente encore plus coupable ? Mais Rogue reprend déjà.
- Je voulais te dire... Pour l'avion.
- L'avion ?
- Ouais... Je suis désolée de l'avoir crashé. Si j'avais réussi à le ramener intact, tu n'aurais pas été obligée de... enfin... Je suis désolée pour mon incapacité.
Ce qui donne à nouveau un coup au coeur du docteur. Oh, Rogue… toi, incapable ?
- Rogue, je... Enfin, tu sais que ce n'est pas de ta faute...
Et là la jeune fille relève la tête, une lueur farouche dans les yeux, qui leur donne un tel éclat que Jean en recule.
- Ce n'est pas de la tienne non plus, Jean. Pour l'autre soir.
- Je suis dés...
- ... Je n'ai pas envie d'en parler. Plus jamais.
Et elle dit ça d'une voix si douce, si neutre, comme si elle parlait de la couleur du ciel, de ses cours ou du prochain repas. Rogue se lève, et ouvre la porte du laboratoire. Elle se retourne, avant de partir.
- Au revoir, Jean.
Ce qui donne au docteur envie de la retenir, parce que ça sonne comme un adieu. Peut être Rogue n'a-t-elle pas envie de repenser au passé. À la réflexion, Jean non plus. Soudain, elle se sent à l'étroit dans son laboratoire, ce bon vieux laboratoire, si bien éclairé, dans lequel elle a passé la majeure partie de sa vie d'adulte. Elle se sent un peu à l'étroit dans sa vie aussi, en y pensant.
XXX
Ce soir là, Rogue eut encore des insomnies, Logan et Scott aussi. Et comme de par hasard, elle fut d'abord rejointe par Scott avec lequel elle discuta, puis ils se rendormirent ensemble sur le canapé du salon, et ce ne fut qu'après que Logan déboula, tombant en arrêt devant ce tableau peu commun et néanmoins si charmant. Celui-ci, dans un accès de rage, s'en va se défouler sur un vieil arbre mort du jardin. Le lendemain, Ororo pour sa promenade matinale trouva à la place du vieil arbre mort et triste un tas de bois bien propre et découpé. Comme si la magie s'était promenée là la nuit précédente.
XXX
Le matin est froid. Attendant devant la salle de gym constamment en travaux son prof de Défense à nouveau en retard, Rogue voit sa respiration former une délicate buée devant ses yeux. Ses camarades commencent à s'agiter. Mais Logan arrive, les yeux plus noirs encore que d'habitude, les gestes brusques de celui qui retient sa colère. Il ouvre la porte et les fait rentrer, impatiemment. La salle de sport à déjà commencé à changer : elle est plus grande avec les nouvelles dépendances, plus haute… Au plafond, des poulies maintenant des décors, sur les côtés des obstacles... D'étranges machines ressemblant presque a des caméras sont installées un peu partout et les gradins sont en déménagement. Rogue et ses compagnons regardent avec de grands yeux tout autour d'eux, oubliant pour un instant la mauvaise humeur de Logan.
Bientôt, les exercices commencent. Par équipes de deux, les étudiants exécutent le parcours d'obstacles que Logan a préparé pour eux. Kitty et Jubes se sont mises ensemble, évidemment, Everett avec Longshot, et Samuel avec Theresa. Ce qui laisse une seule personne sans partenaire, Rogue, évidemment. Cela ne lui fait pas trop mal, parce qu'elle sait bien que ses amis ne la rejettent pas, parce qu'il en fallait bien un, et parce qu'elle ne s'est pas précipitée pou se mettre en tandem. Logan, qui est fort pour le combat mais pas forcément pour les maths, décide donc d'être le partenaire de Marie. Ce qui ouvre grand les yeux des autres élèves, qui sont partagés pour la plupart entre envie et regret pour elle : avec Logan comme partenaire, elle ne craint rien des autres équipes. Avec Logan comme partenaire, elle peut craindre… son partenaire. Quant à Jubes et Kitty, elles ouvrent également des grands yeux, mais arborent surtout de grands sourires, et Marie préfère ne pas imaginer ce qui peut se passer dans leurs cerveaux dépravés.
L'exercice commence : Everett et Longshot partent les premiers dans le labyrinthe créé par le Wolverine, et au bout de quelques instant on jurerait qu'ils ont disparu pour de bon. Logan sourit : ses élèves ont bien appris sa leçon sur la marche en silence. Kitty et Jubes partent aussi, avec détermination, puis Samuel et Theresa. Et enfin, après quelques instants passés dans un silence gênant, Logan et Marie. dès le départ franchit, Logan n'est plus le même. Sa démarche, sa silhouette ont changé : il est un chasseur; Marie reconnaît sa façon d'être qu'elle a observé lors de leur fuite de l'école. Bizarrement, alors qu'elle e était rassurée à l'époque, cela lui fait peur à présent.
Au loin, des bruits de voix retentissent : Jubes et Kitty ont rencontré Everett et Longshot. Ils se battent physiquement : interdiction d'utiliser sa mutation. Elle échange un regard avec Logan, ils vont de l'avant... Soudain, un amas se dresse devant eux. Logan en escalade les premiers étages et elle le suit. Tout se déroule à merveille, Marie est assez fière d'elle.
Mais soudain, tout dérape, et elle tombe en arrière. Une main velue surgit du néant pour la rattraper, et elle a le réflexe de lutter de toutes ses forces, frénétiquement, contre cette main. Logan lâche prise et elle retombe. Le choc est sourd, mais elle en ressent les vibrations dans ses os. Rien de grave, elle en sera quitte pour quelques bleus, mais si ç'avait été une vraie mission avec un obstacle plus grand, elle aurait été en danger.
En un instant, Logan est là, près d'elle, la vive inquiétude dans ses yeux cédant déjà sa place à une colère telle qu'elle n'en avait jamais vue dirigée contre elle. La fois précédente, avec l'histoire de ses mains (qu'elle ne se ronge plus, plus autant), la colère était mélangée à une sorte de… Ce jour-là, Logan s'était mis à sa place, la comprenait. Là pas. Un frisson parcourt son échine. Il bout, et la prend par le bras pour l'emmener hors de la salle, par un raccourci qu'elle n'avait même pas vu auparavant. Au dehors, il fait toujours aussi froid.
Bêtement, Marie se demande si les autres se sont rendu compte de leur départ. Comme si elle n'avait que ça à penser... Il faudrait d'abord savoir ce qu'il va arriver à sa propre peau ! Il va se mettre à hurler, c'est sûr.
- Je peux savoir ce qui t'a pris ?
Il ne hurle pas, c'est pire. Maire ne sait même pas si elle va réussir à sortir un son.
- Je ne sais pas.
En fait, elle commence à en avoir marre. ça fait deux fois qu'il s'emporte contre elle. il a peut-être des raisons… il a sûrement des raisons… n'empêche qu'il est Logan et que Logan ne s'emporte jamais contre elle ! C'est presque même une définition de Logan.
- Putain, mais Marie, tu ne me fais pas confiance ou quoi ?
Cette fois, il hurle. et allez savoir pourquoi, ça fait craquer quelque chose en elle et elle lâche sans le vouloir :
- Faut croire que non.
Elle regrette immédiatement, elle fait un geste des mains en avant comme pour retenir ses paroles, pour l'enlacer et lui dire que c'est faux ; mais c'est trop tard. Au regard froid qu'il lui jette, Rogue comprend qu'en lui aussi s'est cassé quelque chose.
- Ah oui ? Tu as peut-être plus confiance dans ce cher Scottie ?
Incompréhension totale.
- Pardon ?
- Vous avez l'habitude de vous faire des petits câlins sur le canapé ?
Là, il est carrément méchant et vulgaire, en plus.
- Qu'est-ce que tu insinues, Logan !
- Rien, mais c'est quand même étrange qu'à chaque fois que j'ai une insomnie je te trouve avec notre leader préféré sur le canapé du salon !
Elle ne sait même pas quoi répondre tant cette situation est ridicule. Du coup elle le lui dit.
- Est-ce que tu serais… Jaloux ?
Sa réaction est immédiate, c'est celle qu'elle attendait. Il hausse un sourcil, et elle se sent stupide rien que d'avoir évoqué cette éventualité. Et ça lui échappe, d'un ton boudeur…
- Dommage.
Il… rougit ? Un peu…
- Logan ? ça va, tu sais. Je sais bien que je ne pourrais jamais…
- Oh, arrête de dire ça, Marie !
Sa façon de dire ça la fait rougir… pour la première fois on dirait qu'il ne la considère lus comme une petite sœur…
- Par exemple, Marie… Je pourrais te toucher, moi.
- Ah oui ? Et te retrouver une troisième fois dans le labo de Jean ?
- Mon organisme s'habitue, Marie.
Les larmes montent aux yeux de Marie, sans que celle ci cherche à en comprendre la cause.
- C'est ça, oui. Au fait logan, t'as quel âge ?
Il recule, il a mal compris.
- Oui, je sais, si ça se trouve je suis plus vieux que le Prof. Je suis un vieux croûton qui ne devrait même pas imaginer être avec une femme, excepté peut-être Jeanne Calmant !
- Je ne voulais pas dire ça, Logan. Mais si tu as cet âge là maintenant, dans combien d'années paraîtras-tu avoir l'âge du prof ? À ce moment-là, Logan, je serais peut-être morte de vieillesse depuis des décennies !
Il s'approche, prédateur, et sourit.
- Mais si on devait en venir à s'approcher, à se… toucher, Marie. Tu absorberais mon pouvoir, un peu à chaque fois. Tes cellules aussi vieilliraient moins vite, Marie. Peut-être même finirais-tu par absorber mon pouvoir de façon permanente ?
Elle ne peut retenir un rire nerveux.
- Alors on est fait pour être ensemble.
Elle aurait voulu que sa voix n'ait pas cet accen si amer, si peiné. Elle vois la douleur dans les yeux de cet homme qui lui fait face.
elle s'attend à ce qu'il grogne, feigne de n'avoir pas eu cette conversation, plaisante, s'éloigne… Elle s'attend à tout sauf aux doigts nus de Logan sur sa joue, à la lueur étrange dans ses yeux. Elle ne s'y attend pas, mais lorsqu'il le fait, ce geste lui semble le plus naturel du monde, comme si tout n'avait été depuis la création, les siècles passés jusqu'à leur présence à deux pas d'un gymnase en constrcution, dans la froideur du matin, comme si tout le reste n'avait existé qu'en l'attente de ce moment. Rien d'autre n'existe, rien d'autre ne vaut la peine d'exister. Ils se regardent, se regardent, se regardent encore… Doucement il approche ses lèvres et embrasse la paupière de Marie, et il sent son coeur défaillir à la douceur douloureuse de sa peau. Si délicate, si belle avec ses cheveux bruns et blancs, ses yeux bruns, sa bouche claire, ce regard perdu… il pourrait passer sa vie à la décrire. Elle s'accroche à lui, et une espèce de frénésie affamée s'emparre de lui, il voudrait la toucher l'embrasser, la tenir tout contre lui à la fois, sans trève, sans même perdre de temps à respirer. Il ne peut pas faire tout ça à la fois, bien sûr, et c'est dangereux, alors pour habituer son métabolisme à son futur quotidient, il se contente d'appliquer, très doucement, ses lèvres contre la frontière de l'oeil de Sa femme. Il restera là toute sa vie, dans ce coin froid, humide et pas finit, avec Marie à la frontière de lui même, jusqu'à la fin des temps. La douleur commence à poindre, elle l'absorbe peu à peu. Ils restent ainsi.
XXX
Kurt repose le journal sur la table, les pensées inquiètes déjà envolées.
La Déesse est là... Parfois, il se demande si elle se rend bien compte de la beauté pure qu'elle a, de son intelligence, de son humour qui pointe, parfois, là où on l'attend le moins. Mais non, sans doute ne vois-t-elle en elle-même a présent que ce que tant d'autres ont trouvé : une image, un mythe. Le mythe d'une déesse qui n'existe pas.
Ororo est réelle, bien humaine, cependant. Comme elle doit avoir envie de hurler, parfois, devant la prison où l'ont enfermé tous les regards posés sur elle.
Elle sourit, songeuse. Peut-être sait-elle que lui, il voit en elle l'humaine. Curieux qu'un être mystique comme lui (il sait bien ce que cachent ces sourirs quand il prie) soit attiré par la part prosaïque d'une déesse.
Elle part, il la suit.
Sur la couverture du journal oublié là, sur cette table en bois, un article inquiet dénonce la disparition de nombreux jeunes en quelques jours, un peu partout dans la ville de New-York...
