Disclaimer : Ces persos ne m'appartiennent pas…

Notes sur le chapitre : eh ben du coup, sur ma lancée, j'en poste un autre ! Je ne vous cache pas que la fin approche, et qu'en fait j'en suis contente, j'aurais plus le temps pour faire le reste ! Dans ce chapitre, eh bien, l'action extérieure aux héros avance.

Chapitre neuf : Où le monde extérieur existe à nouveau

Rogue sent sur elle le regard accusateur de ce moraliste de Summers. Scott, il s'appelle Scott. Elle ne doit pas laisser la personnalité de Logan l'envahir. Dur quand elle ne peut s'empêcher de penser à lui et à leur matinée.

Elle le savait, pourtant, que ça finirait à l'infirmerie ! Elle s'était bien juré, ce soir là, ce premier soir, une éternité auparavant, que plus jamais elle ne devrait hurler à l'aide, paniquée et impuissante, avec Logan gisant à ses côtés. Faut croire que la fatalité, parfois…

À ses côtés, Logan lui sourit. Il bouge doucement la main, presque comme s'il voulait qu'elle la prenne.

- Rogue, tu ne veux toujours pas me dire ce qui s'est passé ?

Il insiste, Summers. Scott ! Scott. Elle l'aime beaucoup, tout ça, mais quand même, il insiste. Elle lui rétorque, droit dans les yeux, un peu agressive :

- On s'est embrassés.

Il est sous le choc, c'est évident. Il aspire un grand coup sous la surprise, ouvre des yeux ronds (on dirait des soucoupes, c'est drôle) et son visage prend une teinte telle que Rogue commence à se demander, avec une pointe de curiosité scientifique, si elle ne va pas devoir appeler Jeannie pour qu'on le mette sur le lit à côté de celui de Logan.

- D'ailleurs, tu peux nous laisser, Scott ? On a des choses à se dire je crois.

Il acquiesce, visiblement affaiblit sous la nouvelle (il se serait débattu un minimum, autrement), et pars, refermant, comme à son habitude, soigneusement la porte derrière lui. L'attention de Rogue peut à nouveau se concentrer totalement sur l'homme qui est couché à côté d'elle. Mais pas longtemps, parce que trois coups brefs sont frappés contre la porte. Rogue soupire alors qu'entre Jean, un plateau repas à la main.

- Comme tu n'as pas pu manger ce midi, je t'ai apporté ça. Notre malade préféré va bien ?

Elle est ravissante, vraiment. Le soleil fait briller ses cheveux roux coupés courts, met en relief son sourire… Elle a l'air de tellement bonne humeur que c'est communicatif. Rogue ne se sent pas très réceptrice, pourtant. Tout ce qu'elle demande est un moment d'intimité avec Logan !

- Scott t'a dit ?

- Oui, je viens de le croiser, répond la rousse tout en installant le plateau repas à côté de Rogue. Elle se redresse pour continuer, un brin pensive :

- ça explique bien des choses.

Elle reprend aussitôt son humeur guillerette.

- Bon, je ne vais pas vous déranger plus longtemps, vous devez avoir des choses vous dire… À plus tard !

Et elle s'en va, fraîche et pimpante, alors que Rogue a déjà retourné ses pensées vers le Wolverine.

Lorsqu'elle referme la porte derrière elle, Jean s'arrête un instant et se laisse aller, le dos contre celle-ci. Elle ferme les yeux un instant, alors qu'autour d'elle, dans le couloir, les objets commencent à flotter partout : un vase par ci, un tableau par là, ici un tabouret... Les objets commencent à tourner, lentement d'abord, puis de plus en plus vite, alors qu'elle tente de reprendre le contrôle de la situation. Elle étend une main tremblante devant elle, appelle doucement les objets à se reposer, lutte contre la douleur qui la saisit comme toujours ces derniers temps quant elle lutte contre ses propres pouvoirs. Soudain, Scott est là, devant elle, et tout se calme, se repose. Il ne dit rien et la prend dans ses bras, et elle lui est reconnaissante pour les deux gestes également.

Dans la chambre de l'infirmerie, nul ne s'est rendu compte de la tempête qui a eut lieu dans le couloir. Dès le départ de Jean, rogue a commencé à parler, les yeux fixés droit devant elle pour ne pas flancher à la vue de Logan.

- Logan , ça ne va pas aller… Je sais déjà que je ne pourrais pa supporter ça plus longtemps… Toujours me demander si notre prochain geste ne va pas te tuer, passer mon temps à te veiller à l'infirmerie, sentir les regards désolés ou incompréhensifs des gens...

Elle sent quelque chose sur sa main qui l'empêche de continuer, et elle baisse les yeux pour voir ce que c'est : il s'agit de la main de Logan. elle la regarde un instant, attendrie, épatée par ses capacités de régénérescence qui font qu'il peut déjà bouger la main, avant de réaliser que sa main à elle est également nue. Dans un sursaut elle tente de se dégager, mais on n'a pas idée d'avoir une telle poigne, même à l'article de la mort !

Sans cesser de lutter, elle lui adresse son regard le plus sévère, et cet idiot est en train de lui sourire ! Il lui adresse le regard le plus charmeur qu'il possède (et qui est déjà à se damner), avant de souffler :

- Tu ne connaît pas le Wolverine, ma chérie… Quand il a une proie, il ne la lâche pas… Je ne renoncerait pas à te résister, darling…

Un dernier sourire et il se laisse retomber sur son lit, à bout de souffle. Elle peut enfin récupérer sa main ce qu'elle fait sans se gêner. Elle le regarde, un brin désespérée, un brin heureuse : que va-t-elle bien pouvoir faire de cet animal ?

XXX

Everett marche, tranquille, sur la longue route qui le mènera à long terme à l'entrée de l'école. Il a adore ce chemin la nuit, il a quelque chose de magique. L'air, ce soir, a quelque chose de particulier, d'inhabituel. Il arrête un instant sa route, le nez à l'affût, intrigué. Soudain des bruits de pas viennent de partout. un peu affolé, il tente de se retourner, de courir, de faire quelque chose, mais c'est déjà trop tard : un grand coup vient de derrière et Everett Thomas tombe, assommé.

XXX

Theresa rentre d'une soirée agréable, avec des amis, en ville. Elle s'apprête à enfourcher sa moto lorsqu'elle aperçoit, au loin, Ororo et Kurt. Ils sont bien habillés, ils ont du passer une soirée en amoureux. Elle sourit, une idée lui venant à l'esprit : elle va les suivre et leur faire une surprise. Mais voilà qu'arrivée dans la ruelle elle a perdu leur trace… À propos cette ruelle elle est bien sombre, elle est bien vide… Elle sent comme un frisson de peur et se retourne pour partir, mais est happée par un grand trou noir au cours du processus.

XXX

Logan ouvre les yeux et sourit : sa vue confirme son odorat : Marie est là, à côté de son lit, endormie. Étrange comme en quelques temps elle s'est accrochée à son cœur. Elle se réveille, lui sourit, puis son visage prend une expression soucieuse.

- Je suppose que tu n'as pas changé d'avis depuis hier, Logan ?

Son sourire à lui se fait prédateur.

- Absolument pas. Tu veux une preuve ?

Étrangement, ça la fait sourire à son tour. Bien qu'avec un soupçon de mélancolie, peut-être. Elle fait non de la tête. Pour lui prouver que, d'abord, il va mieux, et ensuite, qu'on ne l'apprivoise pas comme ça, il lui saute dessus.

Sous a surprise, Marie tombe par terre, et lui par dessus elle. À la voir comme ça mi-rieuse mi-fachée, il a furieusement envie de l'embrasser, mais déjà des pas résonnent dans le couloir ; il aide sa proie à se relever, elle pourrait lui en vouloir d'être trouvée dans une position compromettante.

C'est Summers. Il le regarde d'un air dédaigneux, comme s'il n'était pas assez bien pour Marie, puis l'ignore et s'adresse uniquement à celle-ci.

- Dis-moi, Rogue… Tu voulais bien aller à l'université, ce matin ?

Les yeux de Marie s'ouvrent grand et le temps de leur faire un signe d'adieux, elle a déjà passé la porte. Autant pour leur baiser.

Summers se détourne déjà et s'apprête à partir, son forfait accompli.

Logan grogne et s'apprête à se lancer à sa poursuite pour lui dire deux mots, mais… Allez savoir pourquoi, il n'est pas d'humeur. Il se lève donc et abandonne une nouvelle fois la chambre (qui lui est presque attitrée !) de l'infirmerie.

À peine dans le couloir, une voix résonne dans sa tête :

- À tous les X-Men… Venez vite dans mon bureau ! À tous les X-Men… Venez immédiatement dans mon bureau !

La voix du professeur à l'air très inquiète… Et Logan, qui sent que la situation est sérieuse, ne peut s'empêcher de penser qu'heureusement, Marie est partie pour l'université.

XXX

Le bureau est calme, mais l'atmosphère tendue. Tous les X-Men sont réunis, et leurs visages portent tous la même inquiétude. Parmi eux, quelques visages plus jeunes, porteurs eux d'une véritable angoisse : Kitty Pride, Jubilée, Samuel.

Le professeur vient de mettre au courant ses troupes : les trois jeunes viennent de lui apprendre que deux jeunes mutants, Theresa Cassidy et Everett Thomas, ont disparu dans des circonstances similaires mais endroits différents. Il a alors été consulté Cérébro, qui lui a indiqué que les deux élèves étaient au même endroit, entourés de nombreux jeunes de leur âge, mutants ou pas. Une équipe, sous la direction de Cyclope, partira à leur recherche, dirigée mentalement par le professeur.

Les visages se font décidés, querelleurs. Déjà les jeunes veulent apporter leur soutient, et les adultes refusent : trop dangereux. L'équipe sera composée de Cyclope, Jean et Diablo pour l'instant, ils sont chargés d'en apprendre plus sur leur ennemi avant de passer à l'acte.

Ainsi tous trois partent, Jean et Scott presque heureux d'avoir quelque chose à faire pour se distraire de leurs ennuis, Diablo préoccupé à l'idée de revoir Mystique.

Le voyage se passe sans problème, en moto. Le professeur les guide vers un entrepôt obscur devant lequel montent la garde, ô surprise, les deux enfants de Magnéto : la sorcière rouge et son jumeau vif-argent. Tous deux sont silencieux, enfouis dans leurs pensées. Au bout d'une heure sortent Mystique et le Crapaud, tous se saluent et les deux gardes continuent leur boulot tandis que les deux autres mutants s'éloignent en direction des x-men cachés. Mystique elle aussi est plongée dans ses pensées, le Crapaud à l'air préoccupé. C'est lui qui parle le premier.

- Je me demande où tout ça va nous mener, Myst.

- Vers un monde meilleur, mon crapaud. Vers un monde meilleur.

- Tu y crois, toi, au monde meilleur de Magnéto ?

- Débarrassés des humains, plus de problème racial : le monde sera meilleur.

- Alors ce n'est pas ça qui te pose problème.

Silence, Mystique ne réagissant pas aux propos du Crapaud.

- C'est à cause de ton fils ?

Mystique s'arrête, net. Diablo et Scott, qui les suivent, doivent se cacher prestement pour ne pas être vus. Elle jette un coup d'œil mortel à son ami. Celui ci répond d'un sourire timide.

- Je l'ai reconnu tout de suite, Myst. Si ce n'était pas suffisant, ton comportement le prouvait. Je crois que Magnéto aussi sait que l'Elfe bleu est ton fils.

Diablo se fige, ne respire plus, n'existe plus. Une donnée ingérable s'est introduite dans son cerveau. Mystique est sa mère ? Mais… comme elle en parlait... Scott pose une main amicale sur son épaule et lui fait signe de revenir sur leurs pas. En chemin la voix de Jean dans leurs têtes ler dit de se retrouver aux motos, ils ont de quoi parler.

XXX

Rogue n'est pas fière de son manque de concentration en cours ce matin… Dans le campus empli d'étudiants, elle continue à se demander où va la mener son histoire avec Logan. Si elle continue à être aussi préoccupée par lui, jamais elle ne parviendra à obtenir son diplôme de Langues appliquées ! Et alors, adieu la carrière de traductrice…

Elle est tellement absorbée dans ses pensées qu'elle ne se rend pas immédiatement compte de l'agitation devant elle. Une fille de sa promo se penche vers elle et lui murmure :

- Dis, Rogue, t'a vu le mec, devant ? Il a vraiment la classe… J'ai l'impression qu'il regarde vers nous, non ?

Et lorsqu'elle lève les yeux, Marie se rend compte que le vacarme est du à Logan, mécontent de ne pas trouver de bière à la cafétéria extérieure, et aux mecs mécontents de voir leurs copines lui jeter des oeillades. Et en effet, Logan regarde carrément vers elles. Enfin, vers elle, elle suppose. Un instant de paranoïa imbécile lui en fait douter, elle jette un coup d'œil à Judy à ses côtés puis à Logan, mais c'est bien elle et personne d'autre qu'il regarde. D'ailleurs les autres font de même, curieux de voir celle que regarde celui que tout le monde regarde.

On fait mieux pour se changer les idées. Rouge d'embarras, Rogue marche droit vers lui et l'entraîne loin des regards étrangers. il lui sourit, l'imbécile, et lui offre une rose rouge qu'il cachait sous son blouson. Logan romantique, on aura tout vu !

- T'es fier de toi ? Grogne-t-elle.

- Ouais, assez, ça t'a fait plaisir.

Et c'est vrai, elle est surprise de le constater, ça lui fait plaisir. Alors pour un instant, rien qu'un instant, elle cède, se hisse vers lui et l'embrasse, délicatement, sur les lèvres.