Ce n'était pas vrai. Ca ne se pouvait pas. C'était tout simplement inconcevable, impossible. Ces mots, Roy Mustang se les était répétés jusqu'au jour de la cérémonie d'adieu. Et là, il avait refusé d'y aller.
" Si. Vous devez y aller." avait répondu Riza d'une voix calme.
Roy la regarda un instant, puis la suivit. Au cimetière, il retrouva Alphonse, Winry, Scieska et mamie Pinako qui pleuraient à chaudes larmes. Roy se sentit encore plus mal. Il n'osait pas les regarder, et préféra se tenir à distance. Il entendit à peine l'oraison funèbre qui fut prononcée, ni qui la récitait.
Roy était ailleurs. Il sentit qu'on lui prenait timidement la main. Riza. Roy serra fortement la main de son lieutenant. Puis ils regagnèrent le Q.G. Toute l'équipe était démoralisée par cette tragédie. Personne ne comprenait ce qui avait pu se passer. Comment Edward avec toute sa puissance, avait-il pu mourir dans une explosion ? Aurait-il oublié d'activer son bouclier ?
Roy surtout, était catastrophé. Edward lui avait sauvé la vie. C'est lui qui était visé dans cet attentat, et non pas l'adolescent. Le colonel considérait Ed comme son fils, et cette perte lui déchirait le coeur.
" Quand je pense que je ne trouvais rien de mieux à faire qu'à le sortir de ses gonds ! Résultat, il devait me détester. Doit être content d'être débarrassé de moi maintenant." pensa Roy.
" Comment l'Ultimate a-t-il su pour cet attentat ?" demanda Foolmann.
" Je l'ignore mon général. Peut-être que la gamine lui a parlé." répondit un soldat.
" Si c'est le cas, il faudra s'en occuper en temps et en heure. En tout cas, Mustang est toujours de ce monde, et il va sûrement reprendre son enquête." reprit Foolmann.
" Désirez-vous que j'organise une contre-offensive ?"
" Oui, mais tout de suite. S'il venait à mourir maintenant, et la gamine en plus ça ferait désordre. Nous allons patienter un peu."
Roy n'était pas le seul à s'en vouloir de la disparition d'Edward. Sciezka était convaincue de tout était de sa faute. Jamais elle n'aurait dû lui dire ce qu'elle avait découvert. S'il était mort c'était à cause d'elle. Durant la cérémonie, Sciezka s'était tenue aussi loin que possible de Winry et Al. Ils la haïraient s'ils savaient que c'était elle la responsable de la disparition d'Ed. Mais il y avait un autre problème : le général Foolmann devait penser qu'elle avait tout raconté à Edward. Et à présent qu'il était mort, Sciezka se retrouvait sans protection. Donc, la punition n'allait pas tarder à tomber.
" Après tout, je n'aurais que ce je mérite. Ed est mort à cause de moi, c'est comme si je l'avais tué moi-même." pensa-t-elle.
Dans le cimetière désert, une ombre s'avançait parmi les tombes. Elle s'arrêta devant l'une d'elle, toute neuve, et la regarda quelques instants.
" Vraiment morbibe." dit-elle.
C'est fou le nombre de fleurs qu'il y avait dessus. Celui qui était là était très aimé dirait-on.
" Tsss ! C'est pour la forme oui !"
L'individu resta là encore un moment, puis s'éloigna. Il se rendit dans un café. Cette personne arborait de courts cheveux châtains, des yeux noisettes et semblait avoir dans les dix-sept ans. Une serveuse lui demanda ce qu'il voulait boire.
" Un cappucino."
La fille s'éloigna. Quelques instants plus tard, Alphonse Elric entra à son tour dans le café. Il chercha un personne du regard, et quand il l'eut trouvée vint s'asseoir à sa table.
" Alors ? Comment te sens-tu ?" demanda-t-il au garçon aux cheveux châtains.
" Un peu bizarre. Je n'aurais jamais pensé faire ce genre de truc sur moi auparavant." répondit-il.
" C'est surtout que tu n'en avait pas la capacité." reprit Al.
La serveuse interrompit leur conversation. Al commanda un thé, elle repartit.
" Et tu compte faire quoi à présent ?" demanda le cade des frères Elric.
" M'infiltrer. Ca ne devrait pas être compliqué maintenant que je suis capable de faire ce que tu vois là. Je n'aurais jamais imaginé qu'Envy puisse m'apprendre quelque chose." reprit son interlocuteur.
" C'est clair ! Mais il faut reconnaître que c'est très pratique. Et pour Sciezka ?"
" Je l'aurais à l'oeil ne t'en fais pas. Pourrais-je me servir de ton appartement ?" demanda le garçon.
" Bien sûr, mais soit discret."
" Autant que possible, oui."
Le thé d'Alphonse arriva. L'adolescent but une gorgée, pendant que son compagnon vidait sa tasse.
" Je vais y aller. Tu as bien mis Winry au courant au fait ?" demanda-til ens e levant.
" Oui, et mamie Pinako aussi. Elles ont été parfaites." répondit Al en formant un rond avec le pouce et l'index.
" J'en attendais pas moins d'elles. Je vais devoir y aller, ça va être l'heure." fit le jeune homme en regardant sa montre.
" Encore un détail : comment va-tu te débrouiller pour surveiller à la fois Sciezka et le colonel ?" demanda Al.
" Je ne m'en fais pas trop pour Mustang, il a un excellent garde du corps. Sciezka en revanche, me semble plus exposée. Il faudrait qu'elle disparaisse. Je vais me débrouiller, ne t'en fais pas."
Il laissa Al, et sortit du café. L'heure de la débauche au Q.G était proche, et il ne devait pas rater ça. Le jeune homme se posta près d'un mur, s'y appuya nonchalemment et mit les mains dans ses poches. Quelques minutes plus tard, les soldats commencèrent à sortir. L'adolescent repéra Sciezka qui descendit les marches. Il ne bougea pas, la laissant passer devant lui. Puis quand elle fut un peu plus loin, il la suivit. tout à coup, il vit une voiture s'arrêter à la hauteur de la jeune fille. Un type en sortit, la saisit et la fourra dedans. Après quoi, le véhicule disparut.
" Et allez ! J'étais sûr que ça allait arriver." fit le jeune homme qui la suivait.
Dans la voiture, Sciezka était terrorisée. C'étaient des hommes de Foolmann elle en était sûre. La jeune fille n'eut pas le temps de s'interroger davantage. La voiture monta sur quelque chose et se renversa. La portière du haut s'ouvrit brutalement. Quelqu'un attrapa Sciezka, et entreprit de l'extraire du véhicule. Un des gars l'attrapa par la cheville.
" Lâchez-moi !" s'exclama-t-elle en lui flanquant un coup de pied au visage.
Le type la lâcha, Sciezka sortit de la voiutre. Puis avec son msytérieux sauveur elle se mit à courir. Le temps que les gars sortent de la voiture à leur tour, ils étaient loin.
" Merci beaucoup monsieur ! Sans vous j'étais perdue !" dit Sciezka en reprenant son souffle.
" On est pas encore tirés d'affaire. Je vous ramène chez vous." répondit le jeune homme en regardant pour voir si on les suivait.
Il sortit de la rue où il se trouvait et s'avança.
" Mais attendez-mooaaaaa !" s'exclama Sciezka.
Le jeune homme leva les yeux au ciel avec un souire. Il la précéda jusque chez elle. Ce qu'elle trouva suspect. Comment savait-il où elle habitait ?
" Je vais devoir vous demander de me faire entrer, j'ai à vous parler." dit-il devant sa porte.
Sciezka hésita, puis le fit entrer. Il lui avait sauvé la vie après tout. La maison était entièrement remplie de livres. Mais ça n'eut pas l'air de le surprendre.
" Et maintenant Sciezka, je vais te raconter une petite histoire." annonça son sauveur.
Le lendemain, Sciezka n'alla pas travailler. Le général Foolmann, qui avait appris son nouvel échec, mit cela sur le compte de la peur qu'elle avait dû subir.
Un de ses hommes, qui venait de lui annoncer la tentative ratée de l'enlèvement, sortit du Q.G. Le sauveur de Sciezka le guetta caché dans un angle de maison. Il le suivit un moment. Après quoi, il l'attendit à un coin. Quand il passa, l'adolescent le saisit et l'assomma. Après quoi, il le fourgua dans un chariot, mit une couverture par dessus et l'emporta.
" Je fais mes petites courses ..." chantonna-t-il dans sa tête.
Quand le gard reprit connaissance, il se trouvait attaché à une chaise. Un spot de lumière était braqué sur lui.
" Où suis-je ?" demanda le prisonnier.
" Dans un coin tranquille. On va discuter un peu toi et moi. Je te préviens, je ne suis pas patient. Alors t'as intérêt à me répondre." fit une voix masculine.
" Et pourquoi je vous répondrais ?" demanda le prisonnier.
" Parce que." fit son ravisseur en montrant son visage.
Le type hurla quand il le vit. Son cri fut rapidement étouffé. Le gars frissonna au contact de cette main glacée.
" Tout d'abord : ton nom." reprit le kidnappeur.
" Dorian Shine." fit le type épouvanté par la vision qu'il avait en face de lui.
Malgré les traces de brûlures, le visage était reconnaissable. Mais bon dieu qu'il faisait peur !
" Bien. Ensuite, je veux que tu me dise tout sur ton supérieur. Si tu réponds bien comme il faut, je ne t'emmènerais pas en enfer. Sinon ..."
Dorian vit avec frayeur le sol s'ouvrir et des flammes en jaillir.
" D'accord je vous dirais tout ce que je sais ! Mais pitié ne me jetez pas en enfer !" supplia-t-il.
" Ca ne dépendra que de toi mon petit."
Dorian se mit à parler abondamment. Au bout de trois quarts d'heures son ravisseur savait tout ce qu'il voulait.
" Vous allez me relâcher maintenant ?" demanda Dorian.
" Non."
" Mais pourquoi ? Je vous ai absolument tout dit !"
" Peut-être, seulement tu dois rester ici."
Son kidnappeur traîna la chaise jusqu'à un cagibi et l'y enferma. Puis il s'éloigna.
" Hihihi ! Quel comédien je fais ! Il a tout gobé ! Les flammes de l'enfer, ça c'était de l'effet spécial !" reprit-il.
Il y eut une lumière. Un peu plus tard, Foolmann reçut Dorian dans son bureau.
" Alors ? Des nouvelles ?" demanda-t-il.
" Non monsieur. Elle semble avoir disparu." répondit Dorian.
" Ce n'est peut-être pas plus mal. Mais tâchez quand même de savoir ce qu'elle est devenue." ordonna Foolmann.
" A vos ordres."
Dorian sortit du bureau avec un sourire satisfait. Dans le couloir il croisa Mustang. Celui-ci avait le teint pâle, et ne fit pas attention au soldat qui venait en sens inverse.
" Ca marche encore mieux que je ne le croyais. A présent que Sciezka est à l'abri, je vais m'occuper de cecher colonel." pensa Dorian.
