Houp : arbre endémique de la Nouvelle-Calédonie, il peut atteindre 30 m de haut et 3 m de diamètre (les plus gros sont souvent creux).

Chapitre 6

Arrakis

Le mois de mai toucha à sa fin. La saison fraîche de l'hiver austral s'était bien installée depuis quelques jours sur l'île. Harry aimait bien cette saison. Les températures descendaient à des niveaux plus confortables pour lui qui n'aimait pas spécialement la chaleur humide de la fin d'année. Et puis, il trouvait que c'était la bonne période pour monter Bucky, l'un des fils de l'hippogriffe qu'il avait abrité un moment au Square Grimmaurd puis transféré en Roumanie. Matinal, Harry s'approcha de l'enclos des hippogriffes domestiqués et siffla pour appeler Bucky. Là où son père était gris, lui était d'un plumage entièrement marron. Bucky s'ébroua et étira ses ailes en s'approchant lentement. Harry s'inclina légèrement, rapidement imité par la créature.

« Salut mon grand, » fit joyeusement Harry en passant la barrière de l'enclos. « On va faire un tour ? »

Bucky claqua son bec alors qu'Harry passait sur sa tête d'aigle un licol spécialement conçu pour le vol à dos d'hippogriffe. L'animal, parfaitement habitué au soigneur, se pencha en avant pour laisser Harry grimper aisément sur son dos. Au claquement de langue du brun, la créature, hybride entre un aigle et un cheval, se mit à galoper avant de sauter la barrière de son enclos et de s'envoler. Harry ne guida pas Bucky et le laissa aller librement, suivant les courants de l'air. L'hippogriffe vola de longues minutes avant de se diriger vers une des nombreuses baies de la Réserve. Harry reconnut l'endroit, proche du village de la tribu de la Perle. C'était sur cette plage qu'il avait appris à monter à dos d'hippogriffe. Bucky se posa doucement sur le sable et Harry sauta à terre.

« Pourquoi tu m'emmènes ici, hein ? » demanda Harry en regardant autour d'eux.

Il eut un début de réponse en apercevant une silhouette qui avançait sur le sable, à une centaine de mètres d'eux. Harry caressa le flan de sa créature en attendant que la personne s'approche. Il la reconnut facilement à sa démarche lente et au bruit de cliquetis que faisaient ses bijoux en coquillages. C'était Malia, la doyenne du village, respectée pour sa sagesse et son don de divination. Elle était également la grand-mère de Mahina, la collègue de Harry. La vieille femme avança jusqu'à lui, aidée de son bâton de marche sculpté en bois de houp. Elle lui accorda un sourire chaleureux avant de lui annoncer qu'elle attendait sa visite. Harry ne fut pas surpris et continua de caresser les poils ras de Bucky.

« J'avais envie de prendre l'air, Bucky m'a amené ici.

- Les animaux savent et sentent les choses mieux que nous, » répondit la doyenne. « Ton esprit semble agité, mon jeune ami. Ton sommeil est loin d'être paisible. Des souvenirs douloureux sont remontés dans ta mémoire et tu te sens perturbé.

- Ta clairvoyance m'étonnera toujours, » fit Harry en la suivant. « Un ancien camarade de classe est arrivé sur l'île. Nous n'étions ni amis ni rivaux mais j'ai failli dans la confiance qu'il m'a exceptionnellement accordée. Je n'avais jamais eu de nouvelles de lui jusqu'à ces derniers jours.

- Les esprits m'ont porté la vision d'un garçon dont le cœur est rongé par la colère et les regrets. Il a été blessé et a laissé les ombres entrer dans son âme. Pourtant, la lumière y persiste encore, » annonça Malia.

« J'ignorais qu'il avait tant souffert.

- Il a autant souffert que toi et il pleure les mêmes regrets.

- Il est furieux contre moi, » expliqua Harry. « Il m'a même dit de ne jamais venir à la clinique sauf si ma vie en dépendait.

- Parfois, pour se protéger, les humains utilisent l'hostilité et repoussent les autres.

- Comment faire pour qu'il me pardonne et qu'on puisse travailler intelligemment ?

- Attends donc que le dragon sorte de sa tanière, prends soin de lui et tu verras que le guérisseur de ton village finira par s'apaiser.

- Que le dragon sorte de sa tanière ? » répéta Harry, dubitatif. « Tu parles encore en énigme.

- Parce que les esprits me parlent ainsi ! » ricana la vieille femme. « Allons, mes vieux os me font souffrir aujourd'hui, monte-moi sur le dos de ce bel hippogriffe et ramène-moi au village.

- Oui Madame, » acquiesça Harry en l'aidant à se hisser sur le dos de Bucky.

Théodore avait déniché quelque chose de remarquable, il l'avait su immédiatement en découvrant l'accès au sous-sol de la bâtisse coloniale où il vivait avec Drago. En descendant les escaliers en pierre, il eut le sentiment que personne n'était venu ici depuis des années. Et puisqu'il n'y avait aucune mention de cet endroit dans les notes laissées par son prédécesseur, il devina que l'ancien médicomage n'avait jamais connu l'existence d'une telle cave. L'ancien Serpentard sourit en voyant les vieux fûts de rhum et les grosses malles poussiéreuses. Il les ouvrit une à une et fouilla à l'intérieur. Il trouva de vieux objets, semblables aux artefacts ensorcelés que ses ancêtres avaient conservés avec ferveur dans son manoir familial. Il dénicha des petits animaux empaillés ou conservés dans des bocaux. Il y avait aussi une malle entièrement remplie de livres et de manuels en tout genre. Mais sa plus belle trouvaille se cachait dans un coffre en bois. Au milieu de vêtements attaqués par les mites, il tomba sur une magnifique cape en tissu gris brodé. Caressant le vêtement, il reconnut assez rapidement la matière avec laquelle elle avait été tissé : des poils argentés de Demiguise. Théodore ne put s'empêcher de l'essayer. Elle était dans un état impeccable, contrairement aux autres vêtements et surtout taillée pour une personne de grande taille. Il sourit en pensant déjà à son utilité.

Théodore entra doucement dans la chambre de Drago. Le blond avait pris l'habitude de faire la grasse matinée, contrairement à Théo qui se levait très tôt. Le blond grogna avant d'ouvrir un œil. Théodore lui tendit alors deux paquets en lui souhaitant un bon anniversaire. Drago se redressa en récupérant ses présents. Le premier venait de Blaise. Dans une boite à cadeau, il découvrit un assortiment de friandises de chez Honeydukes. Drago reconnut des bonbons de son enfance et sourit en voyant qu'il y avait aussi des nouvelles variétés et des goûts qu'il ne connaissait pas. Théo lui rappela qu'il adorait les friandises de ce magasin et dépensait des sommes folles à chaque anniversaire et Noël. Drago sourit, sa mémoire lui revenait plus facilement dès que quelque chose avait un rapport direct avec lui. Il hocha la tête en se rappelant les crises de foie qu'il avait souvent eues et les réprimandes de la gentille infirmière.

« Il y avait aussi les chocolats pour Pâques, » se souvint Drago. « Je devais les cacher sous ton lit pour que Crabbe et Goyle ne les prennent pas.

- Tu te rendais surtout malade à force de trop en manger. Les filles étaient jalouses que tu ne prennes jamais un gramme.

- J'ai un corps de rêve, que veux-tu, c'est comme ça… »

Théodore ricana avant de lui montrer le cadeau qu'il avait choisi pour lui. Drago l'ouvrit délicatement et fronça les sourcils en découvrant une longue cape argentée. Il rit doucement en affirmant qu'il ne pensait pas qu'il aurait l'utilité d'une cape alors qu'ils vivaient désormais sous les tropiques. Théodore roula les yeux en l'incitant à l'essayer. Drago continua de sourire en se levant. Il passa la cape sur ses épaules et s'étonna de la légèreté du tissu.

« Maintenant, regardes toi dans un miroir, tête de chat, » lui dit le brun.

Le blond se tourna alors vers le miroir sur pied qui se trouvait dans sa chambre. Il eut un hoquet de surprise en y voyant uniquement le reflet de sa tête. Ce fut au tour de Théodore de se moquer. Drago passa la capuche sur sa tête et disparut complètement, avant de réapparaitre deux mètres plus loin. Il questionna Théodore sur l'origine de la cape. Où avait-il bien pu l'acheter ? Et avec quel argent ? Le jeune médicomage sourit puis lui répondit qu'il avait découvert l'existence d'une cave sous la maison. Elle s'y trouvait dans une malle à vêtements. Drago haussa les épaules, il n'avait aucun intérêt à avoir une telle cape s'il ne sortait jamais.

« C'est pour ça que je te l'ai ramenée, » expliqua Théo. « Que dirais-tu de passer la journée avec moi à la clinique et dans le village ?

- Tu es sérieux ?

- Oui. On devra faire bien attention mais ça se tente.

- Que ferai-je sous cette cape ?

- Tu n'y seras pas s'il n'y a personne à la clinique. Et puis, je dois aller m'occuper de l'Opaloeil. Je pense avoir trouvé le remède qu'il lui faut. »

La nouvelle enchanta Drago qui s'habilla à la hâte. Théodore et lui petit-déjeunèrent ensemble dans la cuisine puis ils allèrent à la clinique, le blond soigneusement caché sous la cape faite de poils de Demiguise. La matinée fut assez calme. La majeure partie du temps Drago ne se couvrit pas et put déambuler dans le bureau de Théodore sans problème. Il adora les cahiers de notes laissés par les prédécesseurs de son ami. En les feuilletant, il affirma qu'ils devraient les envoyer à des maisons d'éditions pour parfaire les manuels scolaires. Les deux anciens Serpentards gardaient en mémoire certains grimoires incomplets ou totalement obsolètes qu'ils avaient dû autrefois étudier à Poudlard. Drago attarda sa lecture sur un carnet concernant les Opaloeils. Celui qui était actuellement malade n'était malheureusement pas le premier à séjourner dans la Réserve. D'autres guérisseurs avaient eu affaire à certains de ses congénères. Tous notaient la difficulté de soigner correctement ce dragon, peu connu par rapport aux autres espèces. L'étude et les soins d'une dizaine de dragons avaient aidé à fournir les pages qu'il lisait consciencieusement.

La matinée se termina avec les soins d'un dresseur, qui avait malheureusement baissé sa garde près d'un Crabe de feu. La créature l'avait alors brûlé au niveau des jambes, en utilisant les flammes qui sortaient de la partie postérieure de son corps. Drago observa Théodore recouvrir les plaies d'un baume cicatrisant et apaisant, bien caché sous sa cape. Le magizoologiste se laissa faire sans broncher. Lorsque Théodore affirma qu'il avait fini de le soigner, le dresseur afficha un sourire ravi.

« Ça fait du bien d'avoir un doc jeune, qui vient d'une grande ville. Ça se voit que vous êtes bien plus doué que ceux qu'on a eu jusque-là.

- Pourquoi insinuez-vous tous qu'ils étaient mauvais ? » questionna Théo.

« Leur médicomagie était faite à la hâte et assez rudimentaire. Charlie n'a aucune cicatrice de ses blessures et Mahina non plus. On aurait bien voulu que vous soyez là plus tôt, les cicatrices ce n'est pas très glamour quand il nous arrive de prendre des vacances, » assura le magizoologiste. Théodore ricana doucement. « Vous travailliez où avant ?

- A Berlin.

- Et vous êtes venu vous perdre ici ? Envie de soleil ? » questionna le dresseur. Théodore sourit, comprenant qu'il devait parfois lâcher quelques informations sur lui.

« Une personne très chère à mon cœur avait besoin de moi. Elle était très malade.

- Comment va-t-elle ? » s'inquiéta sincèrement le blessé.

« Mieux, beaucoup mieux. Merci.

- Est-ce c'est la personne qu'on dit être venue avec vous ? Ça jase beaucoup dans la Grande Maison. On voit parfois une ombre derrière les rideaux mais jamais personne dehors…

- Certaines personnes ne sont pas à l'aise avec les étrangers… Les dernières années ont beaucoup affecté sa santé, aussi bien physique que morale.

- J'espère qu'elle se rétablira vite. On est un peu bourru mais pas méchant ! » lâcha le dresseur avant de remercier une nouvelle fois Théo pour les soins apportés.

Quand il fut parti, Drago descendit sa capuche sur ses épaules et se mit à rire. Le magizoologiste avait cru qu'il était une femme, sûrement la fiancée de Théodore. Celui-ci leva les yeux au ciel, lui rappelant que techniquement il n'avait pas tellement tort : ils étaient officiellement mariés. Théo soupira. Leur secret était difficile à garder loin de la curiosité des autres. Pour le Ministère de la Magie, ils étaient mariés. Pour le professeur Ren, Drago était son demi-frère. Et maintenant, la nouvelle allait se répandre comme une trainée de poudre de cheminette que le guérisseur vivait en couple. Si seulement Potter ne vivait pas sur cette île, pensa le jeune médicomage.

Après le déjeuner, des dragonologistes vinrent chercher Théodore pour le traitement médical de l'Opaloeil des Antipodes. Le jeune médicomage avait observé les progrès de la créature, ses réactions après avoir reçu les médicaments. Il pensait avoir trouvé ce qui n'allait pas chez l'animal et surtout le remède à utiliser. Soigner un humain de quatre-vingts kilos était une chose, soigner une bête de deux tonnes en était une autre ! Drago les suivit en silence, préférant marcher sur la pelouse tendre pour ne pas faire de bruit ni laisser de trace sur la terre battue qui était devenue humide après la pluie des derniers jours. Contrairement à leur première rencontre, le dragon se tenait fermement sur ses pattes et semblait tenir les magizoologistes affectés à sa surveillance à une distance assez raisonnable. Charlie Weasley accueillit Théodore avec un large sourire et lui montra où ils avaient posé la carcasse de mouton qui servirait à administrer le remède préparé par Théodore. L'ancien Serpentard sortit alors de sa sacoche deux grandes bouteilles remplies d'un liquide bleuté. Ils injectèrent la potion à l'intérieur de la chair fraîche puis Charlie monta sur un balai pour passer au-dessus de la clôture avec celle-ci.

L'Opaloeil s'agita soudain. Il se redressa et poussa un puissant rugissement. Charlie en profita pour lui jeter la carcasse directement dans la gueule. Le dragon goba le mouton puis son corps fut pris de légers tremblements. Il secoua plusieurs fois la tête avant de se redresser sur les pattes arrière et d'ouvrir ses ailes en grand. Quelqu'un demanda comment ils pouvaient savoir si la potion était efficace. Théodore fronça les sourcils avant de répondre qu'elle l'était et qu'ils devraient probablement reculer. Son intuition lui disait soudainement qu'ils ne devaient pas se fier aux larges barreaux de la cage. L'Opaloeil cracha brusquement du feu en direction de Charlie, qui esquiva le jet de flammes en filant se poser près de ses collègues.

« Votre dragon n'a pas l'air d'apprécier sa cage ! » cria Théodore pour se faire entendre.

Les dresseurs et soigneurs présents sortirent leurs baguettes, prêts à calmer la créature à l'aide de sorts. Inquiet, Théodore se recula en cherchant autour de lui un signe de la présence de Drago. Mais sous la cape d'invisibilité, le blond était indétectable. La panique prit le médicomage alors qu'un sort fusa en direction du dragon. L'animal réagit immédiatement et ne sembla pas ravi du tout. Il rugit puis cracha une nouvelle fois des flammes vers le dragonologiste qui l'avait attaqué probablement sous le coup du stress. D'autres sorts volèrent soudain dans sa direction. Rendue furieuse, la créature fonça sur les barreaux de sa cage. Ceux-ci tremblèrent. L'un d'eux se fendit et l'Opaloeil le remarqua. A la troisième charge, plusieurs d'entre eux cédèrent, attaqués par les flammes et les coups de la créature. Cela offrit un passage au dragon. La bête se faufila alors hors de son enclos et fonça sur un petit groupe de magizoologistes. La plupart réussit à s'enfuir mais un soigneur fut renversé et se retrouva à la portée de la créature. Théodore observa, médusé, la scène. Quelqu'un le tira pour le mettre à l'abri. Le dragon ouvrit grand la gueule et le médicomage put voir sa gorge rougir, les flammes prêtes à sortir.

Mais soudain l'Opaloeil se stoppa net. Il referma la gueule et renifla l'air, courbant le cou vers le sol. Comme un animal pistant une odeur. Toute son attention se porta à deux mètres du soigneur à terre. Il poussa un grondement sourd, battit des ailes avant de reculer. Tous les magizoologistes furent surpris de ce changement brutal de comportement. Théodore s'approcha lentement et remarqua ce dont personne ne se doutait : il y avait dans la boue la trace de deux pieds parallèles, là où le dragon avait reniflé. L'Opaloeil semblait s'être calmé en sentant l'odeur de Drago. Surpris et inquiet, Théodore s'avança davantage. La créature tourna lentement la tête vers lui mais ne montra aucun signe d'agressivité. Au contraire, elle posa la tête sur le sol pour être à la hauteur du guérisseur.

« Sois sage, Arrakis, » murmura la voix de Drago. « Recule, laisse Théo te soigner. »

« Maintenant que tu es guéri, ils vont pouvoir t'emmener dans la Réserve, » dit Théodore pour couvrir la voix de son ami. « Allez, retourne dans ton enclos ! » ordonna-t-il sans conviction, tout en s'approchant du soigneur blessé.

Il s'accroupit pour aider le soigneur à se placer sur le dos. Il fut à peine surpris de reconnaître Potter qui se tenait fermement le bras. Le magizoologiste grimaça en lui disant qu'il n'était pas entre la vie et la mort.

« Attaqué par un dragon est mon unique exception, Potter, » siffla Théodore. « Tu es doué avec les hippogriffes mais pas avec les gros lézards, à ce que je vois.

- Je ne connais qu'une seule dragonne qui n'a jamais tenté de me bouffer.

- Parce qu'elle sait qu'elle risque une indigestion, » se moqua Théodore, plein de sarcasme. « On dirait bien que tu as le bras en miettes. Un petit Brackium Emendo devrait suffire.

- Tant que mes os ne disparaissent pas… » souffla le brun, répondant par l'ironie.

- Ne me tente pas, Potter, » siffla Théodore. « Tu n'imagines même pas à quel point je rêve de te saisir ce bras et d'observer ton expression de souffrance.

- Ça ne serait pas très éthique, » fit Harry.

« Foutu serment d'Hippocrate ! Je ne peux même pas jubiler de ta douleur.

- Quelle idée en même temps, pour un Serpentard, d'être devenu Médicomage, » se moqua Harry.

Théo aida le blessé à se relever tandis que les dragonologistes, Charlie en tête, repoussaient le dragon dans sa cage abîmée. Beaucoup criaient « Opaloeil » pour capter l'attention de l'animal. Le guérisseur fronça les sourcils avant de se tourner vers le rouquin et de l'interpeller. Surpris, Charlie s'arrêta pour l'observer. Théodore lui dit alors :

« Arrakis, ce dragon s'appelle Arrakis. »

Charlie parut encore plus étonné mais lorsqu'il se tourna vers la grande créature il l'appela par le nom que Théodore venait de lui donner. Aussitôt l'animal feula et recula plus docilement. Satisfait, Théodore retourna toute son attention sur Potter et l'aida à marcher jusqu'à la clinique où il soigna son bras cassé. Le bras en écharpe, Potter le remercia.

« Franchement, je crois que je n'arriverai pas à te comprendre, Potter, » fit Théo. « Tu as passé sept ans de ta vie à lutter contre un sorcier sociopathe et au lieu de devenir Auror, tu choisis un métier encore plus dangereux. Dois-je déceler chez toi des attitudes suicidaires et faire un rapport ?

- Je t'assure que c'est bien plus calme dans la Grande Prairie.

- Qu'est-ce que tu foutais alors près de cette cage ?

- Ils avaient besoin de monde.

- Tu as gagné le droit de retourner dans ta cabane jusqu'à demain. Allez, va, je ne veux plus te voir. »

Lorsque Potter quitta la clinique, Drago sortit de la cape d'invisibilité. Il observa silencieusement Théodore qui préféra l'ignorer en nettoyant ses instruments. Le blond savait qu'il avait risqué sa vie en s'interposant entre le brun et le dragon. Il n'avait tout simplement pas réfléchi. Il avait voulu être quitte avec leur ancien camarade qui lui avait sauvé la vie une fois. Mais quelque chose d'autre s'était produit près de la cage. Lorsqu'il s'était planté devant Arrakis, il avait senti une étrange sensation en lui et pendant un instant, il lui avait semblé ne faire qu'un avec l'imposante créature.

Théodore ferma assez tôt la clinique. Il voulait profiter d'une soirée calme pour dîner avec Drago et passer du temps avec lui. Aussitôt dans la maison coloniale, le blond retira sa cape d'invisibilité et lança un regard fautif à ses chaussures. Théodore soupira simplement en lui demandant ce qui lui était passé par la tête pour se placer entre un dragon et un autre sorcier. Drago répondit juste qu'il ne pouvait pas laisser le garçon aux cheveux noirs se faire tuer. Le médicomage poussa un second soupir avant d'appeler leur elfe de maison pour le dîner.

« Je me souviens à peine de lui mais je sens qu'il était important pour moi, » révéla Drago en le suivant dans la cuisine.

« Important pour toi ? C'était comme avec Granger, tu adorais lui pourrir la vie et le rabaisser.

- Avais-je une raison de faire une telle chose ?

- Oh, tu en avais de nombreuses. Ça oui !

- Lesquelles ? » questionna le blond.

« La première : il a refusé ton amitié, préférant celle de Ronald Weasley. Tu l'as vécu comme la pire des humiliations. Et ton père te l'a fait payer. Une sorte de rivalité s'est installée entre vous et ça a duré sept ans…

- Alors, pourquoi m'a-t-il sauvé des flammes dans la Salle sur Demande ?

- Je n'en sais rien. J'ignorais que tu avais vécu une telle chose… » souffla Théodore en s'asseyant à table. « Cessons de parler de lui. Au dessert, il y aura un gâteau ! »

Drago sourit doucement, son meilleur ami voulait éviter de parler de ce sujet qui semblait si sensible. Il ignorait que l'esprit de Théodore s'était mis à bouillir. Il savait que Goyle, Crabbe et Drago s'étaient retrouvés dans la Salle sur Demande en flammes. Cet idiot de Crabbe avait lancé un Feudeymon incontrôlable, ce qui l'avait tué. Mais Goyle n'avait jamais évoqué Potter dans cette histoire. Pourquoi Potter avait-il risqué sa vie pour sauver celle de Drago, si c'était pour finalement l'abandonner à Azkaban ? Cela n'avait aucun sens.

Charlie rentra tard dans la case qu'il partageait avec Harry. Il trouva le brun assis devant une petite table qu'ils avaient aménagée à leur arrivée sur l'île, des années plus tôt. Le rouquin fut surpris de voir que son ami avait allumé un bâton d'encens. Harry ne faisait cela qu'en de très rares circonstances. La plupart du temps, c'était lorsqu'il devenait mélancolique. Charlie fronça les sourcils en s'avançant vers lui. Il ne disait rien mais, depuis quelques temps, il s'était rendu compte que son jeune ami n'était pas dans son assiette. Il soupçonnait l'arrivée surprise du nouveau Doc d'être responsable de cet état d'esprit. Charlie s'assit à côté de Harry.

« De l'encens, pour quelle occasion ?

- Nous sommes le 05 juin.

- Et ?

- C'est l'anniversaire de Drago, » lui révéla le brun. « Je ne sais même pas si à Azkaban il est en état de s'en souvenir, alors…

- Alors tu as allumé ce bâton pour lui, » conclu Charlie. « Ecoute, je sais que le Doc est arrivé comme un Grapcorne dans un magasin de porcelaine mais il faut que tu cesses de te faire du mauvais sang comme ça. Tu as essayé d'aider, du mieux que tu as pu. Ce n'est pas et ça ne sera jamais ta faute si Malefoy est à Azkaban…

- Non, je crois que j'aurais pu faire quelque chose, » objecta Harry. « J'ai laissé le Ministère me museler alors que, finalement, j'avais la notoriété pour…

- Pour faire un scandale ? Parler à la presse ? Hurler sur tous les toits ? » questionna Charlie. « Tu as bien vu comment ils ont essayé de te faire passer pour fou après la mort de Cédric ? Tu as bien remarqué que lorsque tu es parti en Australie puis que tu as décidé de ne pas revenir en Angleterre, à part ma famille, personne n'a cherché à t'en dissuader. Tu étais célèbre, le sorcier le plus puissant d'Angleterre. Mais tu étais surtout indésirable et il valait mieux pour eux que tu disparaisses.

- Drago ne méritait pas ça…

- Je sais, Harry. Je sais. Mais tu dois l'oublier, ça t'apaisera.

- J'ai cru l'entendre tout à l'heure. J'ai vraiment cru entendre sa voix, quand l'Opaloeil voulait me croquer.

- Arrakis voulait surtout te faire griller, » plaisanta doucement Charlie.

« Arrakis ?

- Le Doc a dit qu'on devait l'appeler comme ça. Aussi surprenant que ça puisse paraître, Arrakis a tout de suite répondu à son nom. Il est tranquille en attendant son transfert demain matin. C'était hyper étrange d'ailleurs… Le Doc a prononcé ce nom tout naturellement et le dragon a agi comme un toutou bien docile… Je me demande d'où lui est venu ce nom… Arrakis ?

- Arrakis, comme l'étoile de la constellation du Dragon, » souffla Harry en posant la tête sur l'épaule de Charlie. « Encore une coïncidence, hein ?

« Moi, ce que je trouve étrange, c'est qu'Arrakis s'est stoppé net, d'un coup ! Comme Yang lorsqu'il m'a choisi et comme Norberta l'a fait avec toi à ton arrivée en Roumanie.

- Arrête tes bêtises. Je ne veux pas être le dragonnier de Norberta et c'est impossible de l'être pour un second dragon. Elle m'a choisi, ton Arrakis n'a pas pu le faire.

- Sauf que, tu étais le seul à te tenir devant lui, » répondit Charlie.

« Ça ne peut pas être Nott ?

« Le Doc ? Il est arrivé près de toi bien après.

- Ma vie est perpétuellement un problème, hein ? » demanda Harry en ricanant.

« Le seul problème que je vois dans l'immédiat c'est que les marmites vont refroidir si on ne va pas manger maintenant dans la Grande Maison. »

Harry se mit à rire. C'était bien là le point commun flagrant entre Ron et Charlie, les deux frères étaient de vrais estomacs sur pattes.

Hello,

Petit couac sur le précédent chapitre : je n'ai jamais reçu les emails d'alertes de vos reviews.

Mais je suis contente : 14 reviews, on tient notre moyen.

Même si je rappelle : cette histoire compte 73 followers et est marquée comme favorite pour 46 d'entre vous.

Ce qui devrait faire admettons, 40 reviews par chapitre XD

Est-on capable de dépasser ou au moins de se rapprocher de la barre des 20 ?

En tout cas, j'espère qu'elle continue à vous plaire.

Je finalise cette semaine le 10ème chapitre.

Des bisous à tous

Tata !

Et on n'oublie pas de cliquer sur Review et de laisser un commentaire !