Bonjour à tous !! Comment allez-vous ? Vous passez de bonnes vacances ? Moi tout va bien ! Voici enfin le chapitre V de "Il est temps pour Tenten de sortir de l'ombre". J'avais dit que ce serait l'épilogue, mais vu la longueur c'est un chapitre ! lol. Je vous ai fait attendre un peu plus, veuillez m'excuser mais j'avais pas mal de choses à faire à côté.
Donc voilà le chapitre V, le dernier ! ça me fait tout bizarre, c'est la première fois que je termine une fic… (à part les one-shots et les song-fics) Je me suis vraiment attachée à cette fic, parce que c'est très dur d'écrire des sentiments et que je crois m'en être pas trop mal sortie, enfin si j'en crois vos rewiews ;-)
En parlant de rewiews, j'ai une nouvelle fois battu tous mes records : 21 rewiews pour le chapitre IV !! Je n'en revenais pas ! Je suis tellement heureuse que cette fic ait un tel succès ! Alors merci bpc bcp à tous !! Sans vous cette fic ne serait rien ! Merci énormément !!
Alors les RAR anonymes :
Sailor Ocean : Toujours la première, bravo !!! Oui Akio n'est pas si méchant au final, tu verras ce qu'il advient de lui Merci et gros bisous ma pupucette ! mdr
Ange des étoiles : Mais de rien c'est un plaisir ! Jme suis dépêchée un maximum, voilà la suite ! Jte fais de gros bisous !
Mokona-chan :Ouais je vais avoir mon temple !! mdr c'est gentil merci lol. Voilà la suite que tu attendais, et le baiser… Bah je te laisse lire hein ? Pour la Japan Expo je te remercie ct génial, un truc de fous j'avais jamais vu ça ! Mais en tout cas j'ai adoré et j'espère pouvoir y retourner ! Merci bcp et gros gros bisous à toi !
Yoruichi : Ah oui mes chaps sont toujours assez longs, c une règle d'or pr moi ! Merci bcp des te compliments, voilà la suite et gros bisous !
tenshi : une nouvelle ! Merci de ta rewiew, courte mais qui dit tout ! gros bisous !
Xaya : Mais oui bien sûr que Neji est l'homme le plus parfait ! lol Ta rewiew m'a fait extrêmement plaisir, merci bcp d'avoir dit ça ça m'a touchée. J'espère que tu pourras aller un jour à la Japan Expo toi aussi, et que l'on s'y verra ! Et je suis moi aussi contente de savoir que des gens comme toi existent, parce que vous êtes un soutien énorme. Je te fais de gros gros bisous et encore merci.
Okami-Chan (ou TTW) : Ah je suis contente si ça te fait plaisir ! Mais si mais si, Neji est adorable quand il veut ;-) Merci bcp de ta rewiew, gros bisous !
Ayumi Naara : Une nouvelle aussi ! Merci bcp de tes compliments, ça m'a fait très plaisir ! Gros bisous !
tafolpamadlaine :Non non ce n'était pas le dernier chap lol Merci bcp de ta rewiew, gros bisous !
Alors voilà, merci encore à tous !!
Je voudrais dédier ce chapitre à tous tous mes rewieweurs de cette fic, absolument tous ! Parce que c'est grâce à eux qu'elle a un tel succès, et ça m'a rendu réellement très heureuse.
Je dédie donc ce chapitre :
- aux fidèles (ceux qui ont laissé une rewiew à chaque chapitre) : Morticia vampirella, Cemenwen, Tsukieina, Kiba31, PetiteSaki, Alianna Brandford, Xaya, le mutant, et avec mention spéciale, Sailor Ocean (toujours la première) et Mokona-chan (le pseudo que j'adore).
- à ceux qui ont laissé tomber le dernier chapitre (pas de rewiew pour le chapitre IV) : Hasuki77 et kingaaa.
- à ceux qui ne sont jamais revenus (juste une rewiew au chapitre I) : Xio et nini.
- à ceux qui ont oublié un chapitre (pas de rewiew juste pr chap) : tafolpamadlaine et Eagle Eclypse.
- aux arrivés du chapitre 3 devenus fidèles : Ange des étoiles, Yoruichi et Okami-Chan (ou TTW).
- aux derniers arrivés : Kikai Tenshi, tenshi, Ayumi Naara, Suatsu, tchingtchong, et mayura09.
- au rewieweur d'un chapitre : nobiooky.
Voilà ma dédicace terminée ! ça en fait du monde hein ! Et je vous remercie tous bien bien fort !!! ARIGATO !
Voilà maintenant le chapitre V.
Bonne lecture à tous.
Chapitre V : ce que je veux te dire.
NEJI POV
Comme souvent, je m'entraîne dans une petite clairière d'entraînement, celle de la team Gaï, notre équipe. Des cibles s'échelonnent sur tout le terrain, placées en cercle tout autour de moi, certaines à plusieurs dizaines de mètres. Je ferme les yeux et je me concentre. Je ressens les éléments autour de moi. Le vent qui balaie mon visage et mes cheveux, la terre ferme sous mes pieds. Je suis prêt.
Je compose une série de signes avec mes doigts, une série de signes qui m'est tellement familière qu'elle est devenue comme un réflexe pour moi.
- Byakugan ! je crie en rouvrant les yeux.
Je sors ensuite rapidement plusieurs kunaïs et je les lance sur chacune des cibles. Je ne dois en louper aucune, même celles qui se situent le plus loin de moi. Rester concentré, c'est la clé. Une, deux, trois, quatre… Mon pied dérape sur le sol pierreux, je me rattrape à l'aide d'une glissade contrôlée et je plante avec férocité le kunaï en plein centre de la cible juste à côté. Je continue ensuite mon parcours, toujours à cette même vitesse phénoménale. Précision et rapidité, tels sont les maîtres mots de cet exercice.
Enfin, j'atteins la quarante-troisième cible, je sors mon dernier kunaï et je m'apprête à le planter en plein cœur du panneau de paille pour clôturer mon entraînement. Ne surtout pas la rater… Une fois fait, je m'effondre au sol, épuisé. Cet exercice est très éprouvant. Je respire à grands renforts de bouffées d'air et je regarde l'étendue du terrain d'entraînement grâce à mon byakugan pour vérifier chaque cible. Je constate que chacune d'elle a en son centre un kunaï fiché. Mon entraînement est terminé et réussi.
Je me relève et vais chercher chacun des kunaïs que je range ensuite. Puis je me dirige vers le village. En sortant de la clairière je croise Lee, qui vient sans doute pour s'entraîner lui aussi. Il m'aperçoit et me sourit.
- Tu vas la voir ? me demande-t-il.
Je me contente d'acquiescer. Chaque jour je lui rends visite, aujourd'hui ne fera pas exception.
- Je reviens de l'hôpital, m'informe Lee. Il n'y a pas de changements. Mais les médecins ne s'inquiètent pas trop. Sakura-chan m'a dit que sa situation était stable et qu'il ne fallait pas s'en faire.
- Sakura hein ? je fais avec un petit sourire en coin.
Lee rougit immédiatement. En une seconde son visage est devenu d'un splendide rouge vif. Je ris doucement de sa réaction.
- Arrête euh ! geint-il. De toute façon, tu peux parler ! Je te rappelle que tu es aussi amoureux !
A mon tour de rougir. Raah, ça m'énerve de réagir comme ça à chaque fois qu'on ne fait ne serait-ce qu'une allusion à elle. L'amour est vraiment étrange. J'espère qu'avec le temps cette réaction cessera. Ça me met vraiment mal à l'aise.
Lee a un sourire malicieux, tout ragaillardi, puis m'adresse un clin d'œil et poursuit son chemin. Je ne sais pas ce qu'il s'imagine encore, mais je pense que je dois craindre le pire. Lee est vraiment une calamité.
Je continue de marcher jusqu'à un grand bâtiment blanc, l'une des fiertés de Tsunade-sama : l'hôpital de Konoha. L'endroit est immense et toujours rempli. Ça s'affaire dans tous les coins, médecins, médic-nins, malades en promenade, et encore tout un tas d'autres personnes. C'est un lieu toujours très animé. Pourtant, à mon avis, les hôpitaux devraient être des endroits calmes, dans lesquels les patients peuvent se reposer. A croire que Konoha ne fait rien comme tout le monde.
J'entre à l'intérieur, le hall est un peu moins rempli que d'habitude. L'infirmière à l'accueil m'adresse un grand sourire. Depuis le temps que je viens ici, tous les jours, elle sait parfaitement qui je suis et qui je viens voir, comme un grand nombre d'infirmières ici d'ailleurs. Je la salue puis continue mon chemin. Après avoir grimpé quelques marches, je tombe nez à nez avec Hinata-sama. Elle travaille souvent à l'hôpital maintenant.
- Neji-nii-san, dit-elle avec chaleur en me souriant. C'est ta visite quotidienne ?
Un peu gêné, je réponds par l'affirmative. Je me fiche de ce que peuvent penser les autres de mes visites quotidiennes pour la voir, mais l'avis d'Hinata-sama m'est très important. Je suis toujours gêné lorsqu'on parle de ça, parce que je ne sais pas ce qu'elle pense de mon attitude. Je ne sais pas si elle devine ce qui se cache sous mes visites, ce sentiment qui est enfoui dans mon cœur et qu'elle a su réveiller. Mais à en juger par les sourires doux et chaleureux qu'Hinata-sama m'adresse toujours, je pense qu'elle sait et qu'elle m'encourage.
- Elle t'attends j'en suis sûre, déclara Hinata-sama toujours en souriant, m'observant attentivement.
- Elle est réveillée ? je demande, une folle lueur d'espoir m'illuminant le cœur.
- Non, fait Hinata-sama en secouant la tête, excuse-moi d'avoir tourné ma phrase comme ça. Je veux dire qu'elle sait sûrement que tu viens la voir tous les jours, même si elle est dans le coma, et qu'elle t'attend tous les jours avec impatience. Tu sais, on sait que les gens qui sont dans le coma peuvent nous entendre.
- Je reste toujours silencieux, je murmure. Je me contente de la regarder.
Hinata-sama m'observe en silence un moment. Je suis gêné. Qu'est-ce qu'elle a à me regarder comme ça ? Ça m'énerve, je ne sais jamais comment réagir face à elle. Elle est l'une des rares personnes contre lesquelles je suis complètement démuni. Et s'il y a bien une chose qui m'agace, c'est d'être démuni.
Hinata-sama sourit puis passe derrière moi et me pousse doucement.
- Vas la voir et dis-lui ce que tu veux lui avouer, me murmure-t-elle. Et quand elle se réveillera, redis-lui. Tu en seras soulagé et ça ne pourra que l'aider à sortir du coma, tu ne crois pas Neji-nii-san ?
Je hoche la tête doucement. Ces mots que j'ai envie de lui dire, s'ils peuvent l'aider à s'en sortir, je lui répèterai encore et encore. En fait, je n'ai jamais osé jusqu'à maintenant. Même si elle n'était pas en position de me répondre, j'ai toujours eu peur de lui dire… Ce sentiment je ne l'ai jamais éprouvé avant, et ça me rend nerveux. Je ne sais pas quoi faire dans cette situation.
Hinata-sama me pousse encore un peu.
- Allez, dit-elle doucement avec son sourire chaleureux.
Ses encouragements me rassurent. Je sais qu'au moins une personne est derrière moi. Non, au moins deux. Lee me soutient toujours à 100 pourcents. A sa façon joyeuse et exubérante.
Je souris à Hinata-sama puis je m'avance jusqu'à une porte que j'ouvre doucement. Sa chambre. La pièce est plongée dans l'obscurité. Je m'approche du lit en silence, comme si j'avais peur de la réveiller. Ce qui est stupide en fait. Je devine la forme couchée entre les draps.
D'abord ouvrir les rideaux pour faire entrer de la lumière, ça ne pourra que lui faire du bien. J'écarte doucement les pans de tissu et les rayons gorgés de soleil entrent dans la pièce, l'éclairant et illuminant son visage. Les jolies couleurs orangées lui vont bien. On dirait que les rayons la caressent. Elle est belle.
Je m'empare de la chaise qui se trouve à côté du lit et qui est devenue par l'habitude ma chaise, et je m'assois. Je la contemple. D'abord son visage endormi, bien moins pâle que lorsqu'elle a été amenée à l'hôpital, éclairé par le soleil qui lui donne bonne mine. Je passe délicatement mon doigt sur ses lèvres. Celles-ci ne portent plus de traces du combat mené contre Akio et ses hommes, et elles sont douces. Ses cheveux bruns sont étalés autour de son visage comme une auréole. Avant je ne l'avais jamais vue les cheveux détachés. Elle est belle comme cela.
Je pose mon regard un peu plus bas. Sa gorge est toujours enserrée dans des bandages. Il en est de même pour de nombreux points de son corps. En particulier sa jambe gauche, qui repose inerte, un peu surélevée. J'ai toujours le cœur qui se serre lorsque je vois sa jambe. Peut-être ne fonctionnera-t-elle plus jamais.
Cela fait maintenant un mois que nous sommes revenus du repaire de l'organisation Kizysu. A peine étions-nous arrivés à Konoha, Lee et moi, que nous avons fusé droit vers l'hôpital, pour qu'elle bénéficie des soins dont elle avait un besoin urgent. Les médecins nous ont dit que c'était une bonne chose, plus on attendait plus c'était dangereux pour elle.
Aujourd'hui, elle est toujours dans le coma, mais de l'avis de tous les médecins, son état s'est amélioré. La plupart des blessures qu'elle a reçues lors du combat sont pratiquement soignées. Ses cordes vocales qui avaient assez sérieusement endommagées par la forte prise d'Akio sur sa gorge sont maintenant en bonne voie de guérison. Les médecins ne s'en inquiètent plus. Ils sont très positifs sur son état et disent qu'elle est hors de danger à présent. Il n'y a qu'à attendre qu'elle sorte du coma.
Le seul point noir dans ce tableau rassurant, c'est cette maudite jambe gauche. Les médecins disent qu'elle a été salement amochée : d'abord brisée puis pratiquement tranchée par le katana de Mizy, cette fille de Kizysu qu'elle a affrontée. D'après eux, les os sont dans un état terrible. Les muscles ne sont pas mieux. Ils sont très inquiets, je le sens dans leurs voix et je le vois dans leur attitude lorsqu'ils en parlent. Je sais ce que cela signifie, lorsqu'ils me disent que les blessures endurées par sa jambe ne s'effaceront peut-être pas : c'est une manière douce de me dire qu'elle ne marchera peut-être plus jamais. Que sa jambe sera peut-être inutilisable. Quand je me dis ça, ça me donne envie de tout casser. Parce que j'ai l'impression que c'est ma faute. Si je l'avais empêchée de combattre la fille de Kizysu, elle n'aurait pas reçu ce coup de katana et sa jambe serait peut-être en voie de guérison maintenant.
Quand j'ai dit ça à Lee, au bout d'un long interrogatoire de celui-ci, il m'a dit que je ne devais pas penser ça. Que de toute façon, ni lui ni moi n'aurions pu l'empêcher de se battre contre cette fille. Que c'était sa volonté de le faire. Et qu'en aucun cas je ne devais me tenir pour responsable de son état. Il a beau me dire ça, je me sens coupable quand même. Je me suis promis de la protéger au péril de ma vie, et au final elle est bien plus blessée que moi. J'ai l'impression d'avoir failli à ma mission. De ne pas être capable de veiller sur elle.
Et quand je repense à sa souffrance, à sa douleur, lorsque je revois son visage en sueur et crispé, je serre encore plus les poings et je culpabilise davantage. C'est un supplice. En plus je ne peux rien faire. Juste venir la voir tous les jours et attendre qu'elle se réveille. J'espère que ça ne tardera plus maintenant, je ne suis pas le seul à l'attendre avec impatience.
Outre moi-même qui vais la voir tous les jours, Lee passe aussi très souvent, pratiquement aussi souvent que moi. Gaï-sensei vient aussi de temps en temps, aussi souvent qu'il peut. Il dit qu'il est très fier d'elle et qu'elle est digne de l'enseignement de l'ombrageuse panthère de jade de Konoha. Il nous a encore fait son show quoi. Il a aussi demandé à Lee et à moi de ne pas trop s'inquiéter, qu'elle était forte et qu'elle s'en sortirait. Et à chaque fois qu'il passe, il lui raconte toujours les "aventures extraordinaires de Gaï Maïto". Si Tenten entend vraiment tout ce qu'on lui dit, je la plains vraiment. Enfin, c'est Gaï-sensei après tout, elle doit être habituée.
Egalement, ses parents sont venus la voir bien sûr : je ne les avais jamais vus auparavant. Sa mère est une très belle femme, et dont sa fille a hérité tous les traits physiques, hormis ses yeux dont la teinte marron foncé vient de son père. Tous deux étaient très inquiets pour leur fille, et j'ai vu sa mère en larmes. Elle m'a remercié d'être à son chevet, plusieurs fois, et elle m'a dit aussi que sa fille lui parlait souvent de lui et qu'elle avait confiance en moi, que j'étais quelqu'un de bien. Je n'ai rien dit mais en mon for intérieur, j'ai été flatté. Son père, lui, est resté fermé, silencieux, mais je l'ai vu hocher légèrement la tête lorsque sa femme parlait. J'espère que ça veut dire que lui aussi m'appréciait.
En tout cas, je sais qu'ils viennent tous les deux aussi voir leur fille tous les jours, mais pas toujours lorsque je suis là. Lorsqu'ils arrivent alors que je suis à son chevet, je préfère m'éclipser pour ne pas les déranger, même si sa mère m'a souvent répété que je pouvais rester. Mais je pense qu'ils doivent être seuls avec leur fille pour dire ce qu'ils veulent lui dire, ce qu'ils ont sur le cœur, leur espoir qu'elle se réveille, leur espoir qu'elle aille bien. Les médecins leur ont appris pour sa jambe, et sa mère pleurait dans les bras de son mari. Rien que pour eux, j'aimerais qu'elle s'en sorte sans y laisser sa jambe gauche. Ce sont vraiment de braves gens, qui ne méritent pas ça.
Egalement, Tsunade-sama est venue la voir, plusieurs fois. Elle a donné son avis de médecin sur son état et elle aussi craint pour sa jambe. Elle a paru ravie de me voir à son chevet, allez savoir pourquoi. Elle a dit aussi que nous devions être fiers d'elle, que sa mission, bien que difficile, était un succès. Et que nous devions la soutenir. Pour moi ça me paraît une évidence. Mais je sens qu'elle nous cache quelque chose. Tsunade-sama est parfois très mystérieuse, et je n'arrive pas à savoir ce qu'elle a en tête. Pourtant je sens qu'il y a quelque chose là-dessous. Enfin, on verra bien.
Je sors de mes pensées et concentre de nouveau mon attention sur son visage. Paisible. On croirait qu'elle dort tout simplement, et qu'elle va se réveiller d'ici peu. J'aimerais tellement que ce soit le cas. Qu'elle ouvre les yeux, enfin. Qu'elle me sourit. Qu'elle écoute ce que je veux lui dire…
Lorsque je la contemple pendant des heures comme ça, assis dans cette chambre d'hôpital, je me dis combien c'est dingue à quel point elle m'est chère. Comment j'ai pu me rendre compte que je l'aime seulement maintenant alors que ça fait des années que je la côtoie, que nous sommes dans la même équipe, que nous passons des journées entières ensemble. Et à quel point ça m'a changé, en relativement peu de temps.
Avant, je pensais que le devoir du ninja était la priorité absolue. Que les ordres étaient plus importants que tout le reste. Qu'il fallait absolument réussir tout ce qu'on nous assignait. Aujourd'hui, je réalise avec effarement que si je devais sacrifier la réussite d'une mission pour elle, quelle qu'elle soit, je le ferai sans hésiter. La cause de ce revirement est ce sentiment si étrange que l'on appelle Amour et qui s'est emparé de moi. Il est si compliqué que je ne le comprends pas. En fait, je crois que personne n'a jamais vraiment réussi à le comprendre. Il est trop étrange pour cela.
J'ai vraiment changé au plus profond de moi.
Depuis combien de temps je suis ici ? Cela doit bien faire plusieurs heures. Comme d'habitude, je n'ai pas vu le temps passer en la regardant. J'ai ressassé les paroles d'Hinata-sama… Malgré ses encouragements, j'ai encore peur de parler, de lui dire… Je n'ai pas encore su trouver le courage de lui avouer. Je n'ose pas. C'est vraiment dur de faire parler ses sentiments.
Et puis tout d'un coup je me rappelle qu'Hinata-sama a aussi déclaré que mes aveux pouvaient l'aider à se réveiller… Alors je dois vraiment prendre le courage. Je dois le faire, ne serait-ce que pour qu'enfin elle ouvre les yeux et me sourit. Ce n'est que quelques mots à dire après tout… Même si c'est beaucoup plus pour mon cœur.
Doucement, je me penche sur elle et je lui murmure à l'oreille ce que j'ai envie de lui dire. Ce que je dois oser lui dire. Ce que j'ai commencé à lui avouer dans cette salle remplie de sang et de cadavres pour qu'elle s'accroche à la vie. Ce qui m'est le plus précieux…
Une fois ceci fait, je lui donne un baiser sur le front puis je me relève et la regarde une dernière fois, avant de sortir de la chambre. En revenant vers le hall d'entrée de l'hôpital, je croise de nouveau Hinata-sama. Je me contente de sourire en passant devant elle et elle me répond de la même manière, l'expression radieuse.
Je t'attends…
Le lendemain, je m'entraîne avec Lee et Gaï-sensei, qui sont aussi survoltés que d'habitude. Peut-être même plus. Je crois qu'ils essaient de faire oublier qu'elle n'est pas là et que notre équipe est amputée d'un membre. Mais je ne pourrai pas l'oublier, jamais, même si je le voulais. C'est ancré trop profondément dans mon cœur.
Juste après l'entraînement, je pars pour l'hôpital, comme chaque jour. Gaï-sensei et Lee m'accompagnent, libres tous les deux.
Nous sommes à peine entrés dans le hall du grand bâtiment blanc que Sakura se précipite à notre rencontre, l'air excité. Tout comme Hinata-sama, elle travaille souvent à l'hôpital.
- Lee-kun, Neji, Gaï-san, j'ai une bonne nouvelle à vous annoncer ! s'exclame-t-elle, un grand sourire aux lèvres. Tenten est réveillée ! J'allais justement vous chercher pour vous en informer.
Lee pousse un cri de joie. Gaï-sensei offre une pose classe. Quant à moi, un bonheur immense m'illumine le cœur et je ne peux m'empêcher de sourire. Enfin ! Ce que j'attendais depuis un mois déjà s'est enfin réalisé. Est-ce à cause de ce que je lui ai avoué hier ? Si c'est le cas, j'en suis heureux. J'ai l'impression que rien ne m'est impossible.
Sakura sourit devant nos démonstrations puis nous invite à la suivre. Le chemin pour arriver à cette chambre me paraît durer une éternité aujourd'hui, tellement je suis impatient. C'est encore à cause de ce sentiment que je ne peux pas contrôler…
Enfin la porte. Sakura l'ouvre et entre, s'adressant à l'occupante de la chambre.
- Des invités pour toi, dit-elle d'une voix chantante, visiblement ravie.
Elle lui fait un clin d'œil puis nous invite à entrer.
- Je vous demanderai de ne pas rester trop longtemps, pour ne pas la fatiguer, nous dit-elle. S'il y a un problème, appelez-moi.
Gaï-sensei hoche la tête et Sakura part. Puis nous nous approchons tous les trois lentement, comme si nous avions peur. Ce qui est complètement stupide en fait.
Enfin nous l'apercevons. Pour moi cette apparition me fait bondir le cœur. Je suis heureux de la voir enfin consciente.
- Tenten-chan ! s'écrie Lee, ravi, en se précipitant sur elle.
Elle a un magnifique sourire, tellement beau que je me sens rougir, même s'il ne m'est pas destiné. Lee la serre dans ses bras, puis c'est au tour de Gaï-sensei.
- Bon retour parmi nous Tenten, lui dit-il avec un sourire made in Gaï Maito.
- Merci Gaï-sensei, rit-elle.
Puis son regard se pose sur moi. Doux et tendre. Je me sens une nouvelle fois rougir, et j'essaie de cacher ma gêne du mieux que je peux.
- Euh… Content de voir que tu es réveillée, je bafoue. Co… Comment te sens-tu ?
Raaah j'en ai vraiment plus que marre de réagir comme ça à chaque fois maintenant. C'est… vexant. J'ai l'impression de ne pouvoir rien faire face à elle. C'est ennuyeux.
Lee lève les yeux au ciel et marmonne "lamentable" en secouant la tête. Gaï-sensei a un petit rire. Je ne sais pas ce que Lee lui a raconté mais je sens que ça ne me plaira pas.
Elle, elle m'adresse un sourire, un sourire qui me réchauffe le cœur. Un sourire comme je les aime.
- Je me sens mieux, je te remercie Neji, me dit-elle.
Elle a l'air un peu embarrassée, mais moins que moi. Ou alors elle le cache mieux que moi…
- Sakura m'a dit que ça fait un mois que je suis ici, reprend-t-elle ensuite. C'est vous qui m'avez ramenée je suppose… dit-elle en nous regardant, Lee et moi.
- Ouais, Neji t'a portée sur ses épaules, révèle Lee avec un grand sourire, apparemment très fier de sa déclaration et de la réaction qu'elle provoque.
C'est à dire, une teinte rosée pour elle et moi. Attends je te retiens Lee, je peux te promettre que je te rendrai la pareille…
- Hé bien je te remercie alors Neji… fait-elle en évitant soigneusement de me regarder. Et vous deux vous allez bien au moins ? Vous avez combattus aussi…
On dirait qu'elle s'en veut de ne pas nous l'avoir demandé avant. Elle est vraiment adorable. Hormis les dommages qu'elle-même nous a infligés, nous n'avions que des blessures superficielles.
- Tout va bien, la rassure Lee avec un grand sourire. On n'avait rien de bien grave.
- Pour moi aussi, j'ajoute.
- Ce sont de solides garçons, ils se remettent vite, fait Gaï-sensei en souriant.
Chacun de nous a la présence d'esprit de ne pas lui rappeler qu'elle nous a attaqués et que c'est elle qui nous a infligé les plus sérieuses blessures. Gaï-sensei connaît toute l'histoire, nous lui avons tout raconté. Et il s'avoue très fier de ses élèves.
- Bien, tant mieux, sourit-elle, apparemment rassurée.
Puis ses yeux s'assombrissent et elle baisse la tête. Elle se met à jouer ses doigts, comme Hinata-sama le faisait, avant.
- Et… Et qu'est-il arrivé à Akio au final ? demande-t-elle d'une voix mal assurée.
Un silence tombe sur la chambre, et Lee tourne son regard vers moi. Quoi, c'est à moi de le dire ? Je n'en ai pas la moindre envie. Il a beau s'être repenti, je lui en veux toujours de ce qu'il lui a fait. Elle a souffert par sa faute tout de même. Alors je ne vois pas pourquoi c'est moi qui devrais répondre. Lee est aussi bien placé que moi pour le faire. Mais son regard se fait plus insistant, et, soupirant, je me résigne à parler.
- Un autre membre de l'organisation Kizysu est arrivé peu après ton évanouissement.
- Zatsu ? demande-t-elle.
- Je crois que comme cela qu'il s'appelait. Il a voulu s'interposer entre nous et la sortie, mais Akio l'en a dissuadé et a réussi à le convaincre de partir. Alors nous nous sommes dit que nous ne pouvions pas le laisser là et que nous allions le ramener à Konoha avec nous pour le soigner… Lee l'a porté sur le chemin du retour.
- J'en suis heureuse, déclara-t-elle en souriant. Même s'il était mon ennemi.
Je ressens comme un pincement au cœur à ces mots. Pourquoi ? Je ne le sais même pas. Mais ça me fait mal d'entendre ça…
- Et il va bien maintenant ? continue-t-elle.
- Il est encore à l'hôpital, mais il se remet, répond Lee.
- Tant mieux.
Pourquoi a-t-elle l'air soulagée ? Pourquoi elle s'inquiète de lui ? Et pourquoi, zut de zut, mon cœur se serre-t-il comme cela ? Oh non, ne me dites pas que je suis… jaloux ? Décidément ce sentiment bizarre me rend vraiment complètement fou. Je n'aurais jamais cru pouvoir me rendre compte un jour de ma jalousie. Ça me paraît surréaliste.
- Les ennemis ne restent pas toujours des ennemis, philosophe Gaï-sensei.
Ensuite, elle demande d'autres nouvelles, de Konoha, de ses parents. Je suis fier de pouvoir lui répondre sur ce dernier point. Elle semble rassurée.
Nous avons à peine le temps de discuter d'autre chose qu'une infirmière entre dans la chambre pour nous demander de partir, la patiente a besoin de repos. A peu à contrecœur, nous la saluons tous les trois en lui souhaitant de se rétablir promptement. Lee la prend dans ses bras, mais je n'ose pas faire de même. Elle nous sourit puis nous partons.
Cette visite a été trop courte à mon goût. Je n'ai pas pu lui répéter ce que je lui avais murmuré hier… Je n'ai pas pu savoir si elle m'avait entendu. Je n'ai pas pu deviner ce qui se cachait derrière son sourire… Lee m'a dit qu'elle était amoureuse de moi, mais je ne sais pas si… Je ne sais pas si c'est ce qu'elle ressent vraiment. Je l'espère, de tout mon cœur.
TENTEN POV
Après leur départ, je me sens bien mieux qu'à mon réveil. Je suis bien heureuse de savoir qu'ils vont bien… Ça me rassure et me soulage, plus que ma propre bonne santé. D'ailleurs, je vais plutôt bien. De moi-même je ne me sens pas trop mal, et les médecins m'ont dit que mon état général est bon et que je suis en bonne voie de guérison. Enfin, sauf ma jambe gauche. Mais ça j'aurai pu le deviner par moi-même, vu que je ne ressens absolument rien dans ce membre. Ni toucher ni douleur. Les médecins qui sont venus m'examiner m'ont dit que c'était normal, que les sensations allaient me revenir progressivement, mais moi je n'en suis pas si sûre. Je l'ai bien vu à leurs visages. Ils m'ont menti.
Je crois que ma jambe restera amorphe à jamais.
- Tenten ?
Je sursaute. Perdue dans mes pensées, je n'ai même pas entendu la porte de la chambre s'ouvrir. C'est Hinata. Elle me regarde et sourit.
- Il ne faut pas te tracasser, me dit-elle.
Ça se voit tant que ça que je m'inquiète ? Il faut dire aussi qu'Hinata est douée pour repérer ce genre de choses.
Tandis que je reste silencieuse, elle m'examine et note ses observations dans un carnet. J'ai envie de lui demander, d'avoir la confirmation de mes inquiétudes, pour ne pas rester dans l'incertitude, dans la peur peut-être infondée.
- Hi… Hinata ?
- Haï ? fait-elle sans relever les yeux de son travail.
- Tu penses que je vais pouvoir remarcher ? je lâche d'une seule traite.
Cette interrogation interpelle immédiatement Hinata qui relève la tête pour me regarder dans les yeux.
- Pourquoi cette question ? fait-elle.
Elle me rappelle tout à coup Neji. Il répond toujours à mes interrogations par "Pourquoi cette question ?". Cette constatation me fait un peu sourire, mais je redeviens vite sérieuse.
- Parce que… je commence d'une voix hésitante. Parce que je… Je ne sens plus rien dans ma jambe gauche, plus rien du tout. Les médecins me disent que ça va passer petit à petit… Mais je crois qu'ils mentent pour ne pas m'inquiéter ou parce qu'ils ont peur de me dire la vérité. Toi, tu connais mon état. Qu'en est-il ?
Il faut que je sache. Il le faut.
Hinata reste silencieuse un moment, puis soupire et s'assoit sur le lit.
- Ecoute, je vais être franche, dit-elle. L'état de ta jambe est très grave, et il est fort possible que tu ne puisses plus jamais remarcher. Mais ce n'est pas encore une certitude, il est encore possible que cela s'arrange et que ta jambe guérisse. Personne n'en est encore sûr pour l'instant. Je suppose que les médecins n'ont pas voulu t'inquiéter.
Je ferme les yeux. Alors c'est vrai, je ne vais sans doute plus jamais remarcher de ma vie… L'entendre de la bouche d'Hinata me le confirme et me fait un choc, parce que je sais qu'elle ne me mentirait pas. Que vais-je devenir ? Sans ma jambe, je peux dire adieu à ma carrière de shinobi. Je peux dire adieu à l'équipe…
Je réprime un sanglot. Je ne veux pas ne plus être ninja, je ne veux pas être obligée de quitter l'équipe, si importante à mes yeux… Je ne veux pas être séparée de Neji. Parce que je sais que si je ne suis plus l'élève de Gaï-sensei, je ne le reverrai plus… Je ne veux pas ! Surtout maintenant que j'ai entrevu un espoir… Je n'ai pas oublié ses paroles. Je n'ai pas oublié son regard. Et puis, il y a ces mots dont j'ai rêvé, pendant mon inconscience, des mots qui m'ont rendue tellement heureuse que j'aurais aimé qu'ils soient vrais…
- Tenten, tu ne dois pas avoir des idées noires, reprend Hinata. Ce n'est pas encore fait. La guérison est toujours possible, non ? La preuve, cela faisait un mois que tu étais dans le coma, et tu t'es réveillée aujourd'hui… Les miracles existent.
- Ce n'est pas un miracle, j'ai été appelée, je murmure alors.
C'est vrai. Les mots que j'ai entendus dans mon coma, ce sont grâce à eux que je me suis réveillée. Des mots dont que je ne suis pas sûre de leur réalité, de leur véracité, tellement ils me paraissent venir du paradis. Mais des mots qui m'ont donné la force de sortir du coma.
A ma grande surprise, Hinata arbore un grand sourire.
- Alors il l'a fait… murmure-t-elle comme pour elle-même, visiblement ravie.
- Qu'y a-t-il Hinata ? je demande, un peu à côté de la plaque.
- Ce n'est rien, me rassure-t-elle avec un plus grand sourire encore. Voilà, j'ai fini. Je te laisse te reposer.
Elle se lève et récupère son carnet.
- Et surtout ne te tracasse pas avec tout ça ! recommande-t-elle avant de sortir.
Elle me laisse seule et perplexe. Apparemment elle est au courant de certaines choses… Alors peut-être que… peut-être que ce que j'ai entendu dans le coma est vrai ? Ce serait vraiment merveilleux. C'est vrai qu'il avait l'air gêné face à moi tout à l'heure… Et puis, ce qui est passé pendant la mission…
Je crois qu'il y a un bon espoir.
" Tenten, c'est Neji. On m'a dit que tu pouvais m'entendre alors… j'ai certaines choses à te dire. Enfin, à t'avouer plutôt. Tu sais, j'ai toujours été froid, même avec toi et Lee, j'ai toujours paru insensible, avec pour seul objectif la réussite de la mission… Un véritable ninja, dévoué au village. Je te l'ai même dit, la mission et le devoir du ninja passent avant tout. Mais j'ai réalisé que… j'ai réalisé que je me trompais. Parce que… Parce que mes sentiments sont passés avant. Parce que je me suis rendu compte que ta vie m'importait plus que la réussite de la mission. Parce que quand tu nous as attaqués, je ne pouvais pas le croire, ça m'a fait si mal… Et puis, grâce à Lee il est vrai, je me suis rendu compte que c'est parce que… j'avais des sentiments pour toi. Et pour ça je ne pouvais pas te laisser seule, en danger… Ta vie m'est si précieuse, je ne voulais pas la perdre… Pas après m'être rendu compte de mes sentiments… Je voulais te protéger. Mais après dans la défaite tu as voulu abandonner, tu as voulu mourir… ça m'a fait si mal, je voulais que tu t'accroches à la vie… Et c'est pareil pour maintenant. Je ne veux pas que tu me laisses seul. Alors s'il te plaît, réveille-toi, parce qu'il y a des choses que j'ai envie de te dire… Tu es celle qui est chère à mon cœur."
Je me réveille en sursaut, haletante. Encore ces paroles… Elles sont dans mon esprit jour et nuit. Elles ne me quittent plus. Ces mots raisonnent dans mon esprit sans arrêt. Je ne fais que les ressasser, que je sois réveillée ou endormie. Mon inconscient me les ramène sans cesse au premier plan…
J'aimerais tellement qu'ils soient une réalité. Je crois que je ne les ai pas rêvés, mais rien ne me permet de l'affirmer. Chaque fois qu'il est venu, Neji n'y a jamais fait allusion… Alors je ne sais pas s'il les a vraiment prononcés. Pourtant, je veux y croire.
Rien qu'à son attitude, je sens qu'il veut me dire quelque chose, mais qu'il n'ose pas, qu'il se retient. Il vient tous les jours, et c'est à chaque fois la même chose. Je suis très heureuse qu'il vienne quotidiennement, d'ailleurs j'ai appris par Sakura qu'il le faisait même lorsque j'étais dans le coma. Ça prouve bien qu'il tient à moi quand même non ?
Tous ces signes ne peuvent pas tromper. Et plus les jours passent, ça fait maintenant pratiquement deux semaines que je suis réveillée, plus je suis persuadée que ces mots sont vrais et que Neji veut me les confirmer.
En plus, mes parents semblent tout à fait disposés à ce que je sois avec Neji : chaque fois qu'ils sont venus me voir, ils m'ont dit que c'était un garçon très bien, très poli, très gentil. Ma mère m'a même foutu la honte en me disant que je ne devais pas le laisser filer. Mais bon, je suppose que c'est un bon encouragement non ?
Tout ça me rend donc plutôt heureuse, et je n'attends plus maintenant que les visites de Neji chaque jour. C'est comme le rayon de soleil de mes journées. Journées bien obscures sans ça… Car je suis toujours clouée au lit, et je commence à en avoir marre. Mais je ne peux pas me lever à cause de ma jambe… Et je refuse d'être transportée en fauteuil roulant, pour moi ça revient à admettre que j'ai perdu ma jambe. Jambe qui d'ailleurs est toujours aussi amorphe qu'à mon réveil. Elle ne bouge pas, elle ne me fait pas mal. Pourtant, j'aimerais plutôt qu'elle me fasse endurer une douleur insupportable, au moins ça prouverait qu'elle est toujours là.
Je commence à désespérer. Malgré les paroles rassurantes d'Hinata et de Sakura, je commence à croire que ma jambe ne redeviendra jamais comme avant. C'est un mal contre lequel je ne peux pas lutter. Je ne peux rien faire, à part attendre. Et j'ai l'impression d'attendre la mort totale de ma jambe plutôt que sa guérison miraculeuse. A cause de ça, il m'arrive d'avoir des crises de fureur et de vouloir tout balancer, tellement cela m'énerve. Le pire c'est que je le fais. Réagir ainsi ne changera rien aux faits, mais je ne peux m'en empêcher. Ça me soulage, même si après je me hais.
Je ne veux pas perdre ma jambe…
NEJI POV
Je marche dans l'hôpital, tellement familier du lieu que je ne réfléchis même pas à la direction que je dois prendre, j'y vais c'est tout. C'est ma visite quotidienne. Le fait qu'elle se soit réveillée ne change rien à mes habitudes, au contraire, je suis encore plus impatient de venir la voir. J'adore la voir me sourire et me raconter tout un tas de trucs. C'est le rayon de soleil de ma journée. Le seul problème, c'est que Lee m'embête là-dessus encore plus qu'avant.
Je me dirige vers sa chambre lorsque, pratiquement arrivé à sa porte, j'entends un hurlement, un hurlement de rage. Et non seulement il vient de sa chambre, mais en plus j'ai reconnu sa voix. Immédiatement j'entre précipitamment pour voir ce qui se passe. Dans le couloir, personne n'a bougé, ni infirmières, ni médecins, ni patients. Etrange.
Dans la chambre, on dirait qu'une tornade est passée. La petite table qui sert de table de chevet est renversée sur le sol, fissurée, des objets traînent, brisés, les fleurs que ses parents lui ont offert sont étalées par terre, le vase éclaté en mille morceaux et l'eau se répandant tout autour.
Est-ce elle qui a fait cela ? Je ne peux pas le croire, ça ne lui ressemble pas. Cette fureur… Avec appréhension, je pose mon regard sur le lit, dont les draps sont complètement défaits et dans tous les sens. L'oreiller est lui aussi à terre.
Elle, elle est prostrée dans son lit, le visage enfoui dans ses mains. Je peux deviner aux sanglots qui secouent ses épaules et aux traînés argentées qui sillonnent ses joues qu'elle pleure.
Sans réfléchir, par réflexe, par instinct, je me précipite auprès d'elle et je la prends dans mes bras. Ce geste m'est tellement spontané que je me surprends moi-même… Je n'aurais jamais osé faire ça. Je la sens elle-même étonnée parce qu'elle cesse un moment de sangloter, avant de repartir de plus belle et de se blottir contre moi.
Ça me fait mal de la voir comme ça, tellement mal. Et je ne connais même pas la raison de ses larmes. La raison de cette colère qui a ravagé la chambre.
- Tenten, je murmure doucement en lui caressant les cheveux. Qu'est-ce qui s'est passé ?
- Je me hais, pleure-t-elle. Je suis incapable de réagir en personne responsable. J'agis comme une gamine capricieuse.
Je ne comprends pas pourquoi elle dit ça, mais je la réconforte tout de même. Je la laisse pleurer tout son saoul contre moi, je la réchauffe de ma chaleur parce qu'elle est glacée.
- Ne dis pas ça Tenten, ne dis pas ça… je murmure, comme une litanie contre sa tristesse.
Au bout d'un moment, ses larmes se font moins abondantes, ses sanglots moins forts. Je ne la relâche pas pour autant. Je veux la protéger. Sentit sa tête contre mon torse et mes bras autour d'elle me donne l'impression d'en avoir au moins le pouvoir.
- Ah Neji tu es là, dit soudain une voix.
Je relève la tête et vois Sakura, entrée dans la chambre et qui constate les dégâts avec une mine consternée. Tenten se détache de moi et lève des yeux rougis et honteux vers elle.
- Je suis désolée Sakura, je suis tellement désolée… sanglote-t-elle.
- Ce n'est pas la première fois que tu recommences, répond Sakura avec un petit sourire rassurant. On est habitué c'est rien ! On va arranger ça. Toi, repose-toi.
- Excuse-moi, excuse-moi… pleure-t-elle de nouveau.
"Ce n'est pas la première fois que tu recommences" ?! Cette scène arrive souvent ?! Je ne l'ai jamais su pourtant. On aurait dit une sorte de crise. Personne ne m'a jamais averti. Ça me paraît grave tout de même ! L'état dans lequel elle est me déchire le cœur, je ne l'ai jamais vu comme ça. Mais qu'est-ce qui se passe ?
Je vois Sakura me faire signe de la suivre tandis qu'elle la recouche. Elle pleure et s'excuse toujours, mais Sakura lui assure que ce n'est rien et lui ordonne de dormir.
- Excuse-moi Neji, excuse-moi… fait-elle, recroquevillée et n'osant pas lever les yeux vers moi.
Ça me fait tellement mal de la voir comme ça. C'est horrible.
- Ce n'est rien Tenten, ce n'est rien… je la rassure. Repose-toi.
Je me penche et l'embrasse sur le front avant de rejoindre Sakura qui est déjà sortie de la chambre. Juste avant de passer la porte, j'entends un sanglot, qui me serre le cœur.
Je referme doucement la porte et me tourne ensuite vers Sakura.
- Qu'est-ce qui se passe ?! Que lui arrive-t-il ?
- Elle fait des crises, me répond Sakura en croisant les bras sur sa poitrine. Des crises de fureur. Elle casse et renverse tout, avant de pleurer et de maudire sur ce qu'elle a fait.
- Mais pourquoi ?
- C'est à cause de sa jambe. Il n'y a aucun changement, et il semble qu'elle va la perdre… Mais elle ne veut pas, elle ne l'accepte pas. Des fois elle s'énerve tellement contre cela qu'elle se met à frapper sa jambe en espérant que celle-ci réagisse.
- Elle… frappe sa jambe ? je répète, abasourdi.
- Oui, elle espère ainsi qu'elle va avoir mal, et si elle éprouve de la douleur dans sa jambe ça prouvera que celle-ci n'est pas perdue… mais malheureusement ça ne fait rien du tout, sa jambe reste inerte, elle ne ressent rien. Alors Tenten se met à hurler contre sa jambe, lui ordonnant, puis la suppliant de bouger, et elle se met à tout casser. Au début on s'alarmait, mais c'est devenu habituel alors maintenant on se contente d'attendre un peu qu'elle se calme, puis on vient la rassurer et la rendormir.
- Pourquoi ne m'avoir rien dit ? je lui reproche.
Je m'en veux de ne m'être rendu compte de rien. Je n'ai pas vu qu'elle allait si mal à l'intérieur d'elle-même. Finalement je suis incapable de la protéger si je ne peux même pas savoir lorsqu'elle ne va pas bien et qu'elle a besoin d'aide.
- Ici tout le monde espère encore sa guérison, me répond Sakura, alors on ne voulait pas t'alarmer pour rien. Elle a besoin de gens qui ont de l'espoir et qui la soutiennent. En ne sachant rien tes paroles d'encouragement étaient plus sincères.
Je reste silencieux après ces paroles. Je ne sais pas quoi faire, je ne sais pas quoi lui dire… J'ai l'impression d'être inutile. Si seulement cette jambe pouvait aller mieux ! et dire qu'elle va même jusqu'à se frapper pour qu'elle réagisse… C'est terrible.
- Que… Que puis-je faire pour l'aider ? je demande à Sakura.
- Ce que tu as fait tout à l'heure. La rassurer, être auprès d'elle. Je crois que c'est ce dont elle a besoin. Côté médical, on fait le maximum. Mais si elle perd sa jambe, elle aura besoin de ton soutien pour l'accepter.
Je hoche la tête, déterminé. Si c'est tout ce que je peux faire pour elle, alors je le ferai…
TENTEN POV
J'ai encore eu une crise. Mais cette fois devant Neji. Je me hais, je me dégoûte. Comment je peux m'énerver ainsi et déchaîner une telle fureur ? Tout ça parce que je ne peux pas accepter la vérité… La vérité, que cette foutue jambe ne fonctionnera plus jamais. Que je ne marcherai plus jamais. Je ne veux pas, je ne veux pas…
Neji m'a vue dans cet état. Il doit vraiment avoir honte de moi à présent. Il doit penser que je suis nulle, que je suis vraiment une moins que rien. Et il a raison, je ne suis rien. Incapable. J'ai gâché toutes mes chances avec lui… Mais en même temps c'est mieux comme ça. Je ne le mérite pas.
Perdue dans mes réflexions, je n'ai pas entendu la personne qui est rentrée. Je sursaute lorsqu'elle prend la parole.
- Tenten ?
- Ah, Tsunade-sama, merci de venir me voir de temps en temps.
- C'est normal voyons. C'est à cause de moi si tu es ici maintenant… dit-elle.
- C'est moi et moi seule qui ai accepté la mission.
Elle hoche la tête puis promène son regard sur la salle. Tout n'a pas encore été remis en place depuis ma dernière crise, et il y a encore des débris au sol. Je dois aussi avoir encore un peu les yeux rougis, même après mon sommeil. Je croise son regard et je baisse les yeux, honteuse. Il est évident qu'elle est au courant. Mais elle ne dit rien.
- Tsunade-sama, soyez franche avec moi, je demande alors. Je suis tombée bien bas n'est-ce pas ?
- Pourquoi dis-tu cela ? répondit-elle en me fixant intensément.
- Vous avez vu… tout ça… je fais en désignant la pièce. Ce n'est pas digne d'une kunoichi…
- Moi, tout ce que je vois, c'est une jeune fille qui a réussi une mission difficile. Elle a été grièvement blessée et se raccroche à ce qui fait d'elle ce qu'elle est. Je ne vois pas ce qu'il y a d'indigne là-dedans.
- Mais… je tente, bien que je sois heureuse de ses paroles.
- Et au final, tu es sortie de l'ombre non ? fait-elle d'un air espiègle. Tout le monde a reconnu tes talents.
Avant que je ne puisse répliquer quelque chose, la porte s'ouvre de nouveau, et Tsunade-sama a un grand sourire.
- Je vais te laisser Tenten, commence-t-elle d'un ton mi-ravi, mi-mystérieux. Il est temps que tu sortes de l'ombre…
- At…attendez ! j'essaie de la retenir, déroutée par ses paroles.
Mais je ne la vois déjà plus. Je l'entends saluer quelqu'un joyeusement.
- Bonjour !
- Bonjour Tsunade-sama, répond son interlocuteur, dont je reconnais immédiatement la voix.
En effet, une seconde plus tard Neji apparaît dans mon champ de vision. Je comprends alors les paroles de Tsunade-sama et je me mets à rougir. C'était donc bien à double sens, les mots qu'elle m'avait dits…
Neji a l'air inquiet en s'approchant de moi.
- Tu vas mieux ? me demande-t-il en s'asseyant sur le lit près de moi.
Je me contente d'acquiescer, trop honteuse.
- Tu sais, tu ne dois pas te tracasser autant à propos de ta jambe… Il y a encore de l'espoir.
L'entendre essayer de me réconforter me fait du bien. Rien que sa présence me rassure, me calme. Mais ça ne change pas les faits malheureusement.
- Je n'ai plus d'espoir, je réponds, défaitiste.
Un ange passe. Nous restons silencieux un bon moment. Puis Neji pose sa main sur la mienne et la prend. Troublée par son geste, je ne dis rien. Il lève son regard vers moi et me regarde dans les yeux.
- Et… Et avec moi, tu crois qu'il y a de l'espoir ? me demande-t-il, d'un ton sérieux qui me fait frissonner.
Quoi ?! Est-ce que j'ai bien compris ce qu'il tente de me dire ? Non, non, ce n'est pas possible ! Ce serait trop merveilleux, trop beau… Mais les yeux laiteux de Neji ne mentent pas. Et je sais reconnaître ce qu'ils me disent. Mon cœur s'accélère sous le coup de l'émotion.
Neji prend mon autre main et la garde elle-aussi prisonnière dans ses propres mains. Voyant que je ne réponds pas, il continue.
- Tu sais Tenten… Je ne sais pas si… Je ne sais pas si tu m'as entendu l'autre jour, quand tu étais dans le coma… Mais je t'ai avoué certaines choses, et j'aimerais te les redire maintenant. Veux-tu bien les entendre ?
- Bien sûr, je réponds, tremblante.
Ce dont j'ai toujours rêvé devient réalité. Les mots qui me hantaient tellement sont confirmés, ce n'était pas une illusion.
Neji se met à caresser mes doigts, plus serein.
- Je te l'ai dit, je pensais que le devoir d'un ninja était la priorité absolue, commence-t-il. La réussite d'une mission passait avant tout le reste… Mais dans cette mission, ta vie était en jeu. Tu étais en danger, ta vie était en danger. Et je me suis rendu compte que je ne voulais pas te perdre. Et aussi, j'ai eu si mal quand tu nous as attaqués… Je ne comprenais pas pourquoi, mais c'était horrible. Grâce à Lee j'ai ouvert les yeux. Et j'ai voulu te protéger… Sans pouvoir y parvenir. C'est à cause de moi si tu es ici maintenant…
Je m'apprête à lui dire que non, il n'est pas en cause, il ne doit pas s'en vouloir… Je ne lui ai pas demandé de me protéger. Je dois m'assumer. Mais il pose un doigt sur mes lèvres, m'empêchant de parler.
- Je m'en voulais d'avoir échoué, mais j'ai appris à laisser le passé là où il est, continue-t-il en plongeant ses yeux de neige dans les miens. Il faut aller de l'avant. Si je n'ai pas pu te protéger dans le passé, je te protègerai dans l'avenir… Tu ne dois pas rester bloquée sur ton passé, va vers l'avenir. Et garde espoir…
Je comprends alors le sens de ses paroles. Il me dit de ne pas abandonner, même si je perds ma jambe. De l'accepter, et d'aller de l'avant. De continuer comme cela.
- Je sais que ce ne sera pas facile, mais tu n'es pas seule. Je serai toujours à tes côtés, parce que tu es celle qui est chère à mon cœur.
Neji me fixe plus intensément après ces paroles. Mon cœur bat plus vite encore, si c'est possible. Rien que ces mots me rendent heureuse. Je sonde l'immensité laiteuse des yeux de Neji. Il veut me dire quelque chose encore, je le sens, je le sais. Il ferme les yeux un instant puis les rouvre, plongeant au plus profond de mon regard.
- Tenten, je t'aime.
Mon cœur explose. Mon esprit se vide. Mes yeux s'éclairent. Mon sourire est étincelant. Ce que j'attends depuis des années, je l'ai enfin reçu. Neji m'aime, et c'est tout ce qui m'importe à présent. C'est comme si les portes du bonheur s'ouvraient enfin.
Neji me regarde, attends ma réaction. Pour toute réponse j'approche mon visage du sien et je pose mes lèvres sur les siennes. Je le sens surpris d'abord, puis détendu. Il est heureux, tout comme moi. Ce baiser est comme une délivrance, pour nous deux. Les lèvres de Neji sont douces et agissent comme un baume sur mes doutes et mes peurs. J'ai l'impression de savourer un bout de paradis.
Lorsqu'enfin nous nous détachons l'un de l'autre, nous sourions tous les deux, essoufflés mais ravis. Neji passe sa main dans mes cheveux. Je suis heureuse. Je n'ai jamais été aussi heureuse. Mais il reste toujours ce point noir.
- Et ma jambe ? je murmure doucement, pour ne pas briser cet instant magique.
Neji soupire puis pose son front contre le mien. Ses yeux sont à quelques centimètres des miens. Je pourrais me perdre dans cette étendue de neige, sans songer à m'y retrouver. Neji sourit doucement.
- Affrontons les difficultés ensemble, d'accord ? dit-il sans me quitter du regard. Même si c'est dur, à deux nous y arriverons.
Je souris à mon tour et acquiesce. Avec lui rien ne m'est impossible… S'il est à mes côtés je suis capable de tout. C'est un nouveau départ.
Neji se penche à nouveau et m'embrasse. Je savoure ce baiser comme le premier. C'est ma nouvelle force de vivre.
Vous aviez raison Tsunade-sama… Il était temps pour moi de sortir de l'ombre.
Et voilou voilou c'est terminé ! Z'êtes tristes ? Mais non faut pas lol. Sont mignons nos ptits Neji et Tenten hein ? lol En tout cas, j'ai fait des ptits efforts stylistiques, je sais pas si vous avez remarqué (pas sûr lol) : dans tous les Neji POV, Tenten n'est jamais nommée autrement que par "elle" (sauf lorsqu'on l'appelle). Et dans tous les chapitres, il y a au moins une fois les paroles de Tsunade "il est temps de sortir de l'ombre". Je sais pas si vous avez remarqué mais ct une volonté de ma part lol.
Aaaaaah, ma première fic que j'achève, ça fait quelque chose quand même ! En tout cas, je suis bien heureuse qu'elle ait eu autant de succès, je ne pensais pas du tout que ce serait le cas ! En tout cas, vos rewiews m'ont toujours fait extrêmement plaisir, alors laissez-en une dernière fois s'il vous plaît !! Je vous fais d'énormes bisous à tous, encore merci !!
"Une aventure n'est rien sans équipe pour la mener"
Princesse d'Argent.
PS : il y a un épilogue maintenant, pour ceux qui lisent maintenant, il reste encore un chapitre à lire… ;-)
