Parchemess

Mode d'emploi : Glisser un simple parchemin entre deux feuilles pendant un cours ennuyeux ou encore tranquillement dans son lit, quand les dortoirs sont fermés. Aussitôt, on se retrouve connecté au réseau Parchemess de Poudlard.

Chapitre 7 : Rendez-vous, toi et moi, salle 308…

Harry attendait depuis plus d'une demi-heure, à présent.

Histoire d'évacuer les fourmillements désagréables que l'immobilité avait fini par installer dans ses jambes, il se mit à marcher de long en large dans la salle de classe abandonnée comme un fauve en cage.

La poussière qui formait un épais tapis sur le sol se soulevait à chacun de ses pas et avait l'outrecuidance de se déposer sur ses vêtements. Maugréant, il s'arrêta et épousseta son pantalon parfaitement lustré, uniformément noir. C'était celui qu'il portait chaque jour, son costume d'étudiant, mais il n'avait pas de pantalon plus classe– d'autant plus que celui-ci venait d'être lavé et repassé.

Un pull-over rouge à col roulé couvrait son torse et sa longue cape noire tombait dans son dos.

Quelqu'un le connaissant un tant soit peu aurait immédiatement remarqué qu'il s'était fait particulièrement beau, sans vouloir trop en faire.

Ses cheveux restaient toujours aussi décoiffés mais d'une manière qui criait à l'œil aiguisé : Oui, oui, on a tenté, une fois encore, de nous dompter ! Mais en vain…

Son visage et ses mains paraissaient lisses et clairs sous la lumière terne, comme si le jeune homme les avait frictionnés comme un forcené à peine une heure plus tôt.

Il exhalait une agréable senteur d'eau de parfum en vogue chez les sorciers – sans doute piqué à l'un de ses camarades de dortoir.

Mais surtout, il était beau… simplement beau.

Ses yeux, nerveux, arpentaient la pièce inlassablement, revenant sans cesse sur la porte d'entrée.

Les gestes impatients, pleins d'appréhension, il semblait ne pas pouvoir rester en place plus de deux secondes.

Tout en lui le montrait comme le nez en plein milieu de la figure.

Harry avait un rendez-vous galant ! Au beau milieu de la nuit ! Dans une salle de classe désaffectée !

La tension était palpable…

Il regarda sa montre pour la énième fois et, dans un soupir, sortit sa baguette de sa poche avec l'idée de faire un peu de ménage.

Pourquoi avait-il fallu que ce soit ici ? Ce n'était pas un endroit très romantique pour un premier rendez-vous.

Il n'était pas fleur bleue - loin de là - mais, tout de même, il y avait des endroits bien plus agréables pour un… un éventuel… futur baiser.

Harry sentit son corps entier s'embraser rien qu'en invoquant en son esprit des visions fantasmagoriques de chastes étreintes - l'apparence de la salle n'avait du coup plus aucune espèce d'importance.

Il porta ses mains à ses joues pour tenter de déterminer la teinte de son rougissement à la chaleur qu'il dégageait.

Hola, holala ! A quoi ressemblerait-il donc lorsque cela se produirait vraiment, si déjà il en était à ce degré d'excitation-? Il tomberait évanoui, à tous les coups !

Néanmoins, l'objet de ses désirs se faisait attendre. Il avait déjà vingt-deux minutes de retard sur le délai autorisé ! La pensée que, peut-être, il ne viendrait pas se faisait de plus en plus présente.

Harry s'assit sur une table, malheureux, stressé, et s'amusa à écrire son nom dans la poussière avec un sort. Il rajouta un signe 'plus', puis le prénom de Draco. Il entoura le tout d'un gros cœur, le transperça d'une flèche, traça une pointe et des plumes aux extrémités de la flèche et ponctua le tout de myriades de petits cœurs ailés de-ci de-là – ils ressemblaient à des vifs d'or d'amour.

Il soupira, pensant que, peut-être, il était bien plus fleur bleue qu'il ne voulait se l'avouer. Quelle honte…

La porte grinça tout à coup et, dans un geste de panique, il effaça l'humiliant dessin de poussière.

Draco Malfoy venait d'entrer dans la salle de classe.

Il était venu ! Il était si beau ! Et il était là, resplendissant, rien que pour lui !

Harry ne bougeait pas, subjugué. Il croisa son regard de glace l'espace d'une seconde seulement – regard qui se détourna lorsque Draco referma la porte.

Puis lui fit face à nouveau.

Lentement…

Il planta ses yeux somptueux dans les siens. Et évita le contact visuel, une nouvelle fois...

« Désolé… pour le retard. » articula-t-il doucement, d'une voix basse et enrouée par le stress.

Harry ne bougeait toujours pas, parlait encore moins, trop occupé qu'il était à dévorer le Serpentard du regard, se délectant de sa gêne, se repaissant de ses atours dignes d'une sortie à Pré-au-Lard.

Rien que pour lui…

Draco, toujours dos à la porte, tenta d'engager une conversation avec le Gryffondor. Sa tentative se transforma peu à peu en soliloque incertain – il se rassurait comme il pouvait face l'attitude trop silencieuse de Harry. Il se sentait de plus en plus mal à l'aise.

« Et alors, tu vois… Rusard passant par là, j'ai dû faire un détour conséquent pour éviter de le croiser. Mais tu connais sa putain de chatte, elle a tout de suite flairé qu'il y avait une embrouille dans le coin et j'ai dû… »

Le problème était que Harry n'écoutait pas le moins du monde. Et pour cause, son esprit était resté bloqué, depuis plusieurs secondes, sur la fameuse chevelure blonde, gominée et coiffée en arrière, exactement comme elle l'était chaque jour.

Ce petit salopiaud ne l'avait pas écouté une seule seconde et s'était englué de gel de la tête au pied !

Harry fronça les sourcils et Draco arrêta de se justifier lamentablement.

Le brun sembla tout à coup réaliser que le Serpentard ne se sentait pas très rassuré. Il se souvint alors qu'il était un Gryffondor courageux. Il se souvint que c'était lui qui était allé à l'assaut du cœur du blond. Aussi, il ne prit pas le temps de réfléchir plus longtemps et il s'avança vers Draco.

Il s'approcha et se rapprocha encore, alors qu'une lueur inquiète dansait dans les yeux bleu glacé de sa proie, mais il s'en fichait.

Il ne prit même pas la peine de marquer un temps d'arrêt, encore moins de lui adresser la parole.

Il se rapprocha encore et embrassa Draco.

Leurs corps ne se touchaient pas, seules leurs bouches se pressaient maintenant l'une contre l'autre. Cela ne ressemblait à rien de ce qu'avait espéré Harry, à rien de ce qu'avait redouté Draco.

Tout deux retenaient leur souffle, Draco avait même gardé les yeux grands ouverts sous le coup de l'étonnement.

Le temps sembla se suspendre quelque peu, rien ne bougea. Pas même un bruissement de tissu.

Puis…

Draco soupira.

Son souffle caressa le visage de Harry qui but avidement la mince bouffée d'air échangée, comme pour s'imprégner du goût du Serpentard.

Cela sentait bon, c'était chaud. Il gémit faiblement et se détacha légèrement puis ouvrit les yeux.

Draco soutenait son regard, il ne semblait plus vraiment avoir peur mais ses sourcils étaient légèrement froncés, dans l'attente.

Harry leva une main hésitante qui effleura doucement la joue de Draco.

C'était comme s'il n'osait pas le toucher, comme s'il avait peur de ce contact.

Il ne pouvait, pourtant, s'en empêcher…

Sa main vola le long de sa joue, caressa la peau douce de son cou, et attrapa une mèche blonde entre deux doigts.

Leurs yeux ne se quittaient plus. Les doigts glissèrent le long de la mèche lisse et durcie par le gel.

« Tu en… hum… tu en as mis… » dit Harry en se raclant la gorge tant elle était asséchée.

Celle de Draco devait être à peu près dans le même état car, après avoir acquiescé d'un hochement de tête, il se mit à déglutir et à se lécher les lèvres, les humectant du bout de sa langue.

Harry suivit le mouvement, replongeant, l'espace d'un instant, dans un bref état d'hypnose.

Puis…

Sa main glissa derrière la nuque de Draco. Il se rapprocha et son autre main, incertaine, se plaça dans le dos du blond. Il joignit leurs corps, encore un peu plus près, et cette fois-ci, Draco ferma les yeux en anticipant ce qui s'ensuivrait.

Harry l'embrassa doucement. Il emprisonna ses lèvres avec les siennes, testant leur douceur et leur moelleux du bout des dents, avec une infinie délicatesse.

Il passa le bout de sa langue sur les lèvres humides de salive de Draco, joua avec leurs contours, sans chercher à forcer le passage.

Draco, qui s'était un peu tendu en premier lieu, s'adoucissait peu à peu dans les bras de Harry. Il se laissa aller contre la porte, entraînant le Gryffondor avec lui.

Harry affirma un peu plus sa prise sur le corps du blond, les serrant étroitement, faisant entrer ses doigts dans ses cheveux pour en défaire la structure.

Draco n'émit aucune objection - bien au contraire, entrouvrant la bouche, il sortit également sa langue à la rencontre de celle de Harry.

Tout deux se caressaient ainsi, doucement, mêlant leurs salives, respirant le souffle de l'autre, dans des bruits humides, douloureux d'excitation.

Harry reprit sa langue pour lui-même afin de mieux savourer le goût de Draco. Mais le blond ne l'entendait pas de cette oreille et partit à l'assaut de la bouche de son rival.

Il l'enlaça de ses deux bras derrière son cou, et rapprocha son visage du sien avant de l'embrasser profondément.

Le baiser était toujours aussi doux.

Mais, peu à peu… il se transforma.

Il devenait langoureux. Il devenait pressant. Il devenait terriblement excitant.

Harry avait maintenant glissé ses deux mains dans les cheveux de Draco. Le gel ne résista pas longtemps à ce traitement, et les cheveux blonds retombèrent, soyeux, de part et d'autre du visage de Draco.

Le Serpentard n'en avait cure. Avec sa langue, il était occupé à faire l'amour avec la bouche de Harry. Sa langue entrait, sortait, léchait, s'enroulait.

Souvent, ses lèvres se mettaient dans la partie et attrapaient, suçotaient.

Parfois, ses dents aussi jouaient un rôle dans ce ballet, elles mordaient sans faire mal, elles passaient simplement leurs tranchants sur chaque chose… doucement, sensuellement.

Harry, fiévreux, subissait ce baiser. Il répondait, bravement, comme il pouvait, perdant, lentement mais sûrement, tout contrôle de lui-même.

Son corps pétri de désir prenait le dessus sur son esprit.

Ses mains, d'abord hésitantes, partaient en exploration sur la peau du blond, sous ses vêtements. Il se délectait de la douceur de sa chair, de la résistance de l'élastique de son boxer.

Son sexe, tendu, vibrant, n'était plus honteusement en retrait.

Ses jambes se mêlaient à celles de Draco et, d'ailleurs, il appuyait son érection sur l'une des cuisses du blond. Et il n'y avait pas de situation au monde qui soit plus merveilleuse que celle-ci, car il sentait le sexe de Draco, aussi dur et palpitant que le sien, contre sa propre jambe.

Harry se frottait contre la cuisse de Draco. Harry frottait sa cuisse contre le sexe de Draco. Et vice et versa, et vice et versa… indéfiniment.

Harry attrapa la langue de Draco dans sa bouche et l'aspira si fort que le blond gémit. Il lui avalait la langue par intermittence et Draco la poussait au fond de sa bouche en cadence, comme si… comme s'il s'agissait d'un sexe faisant des va-et-vient.

Harry gémit lui aussi et se positionna de telle manière que son érection se pressât contre celle de Draco. Et il se contorsionna, à tâtons, cherchant le plaisir, et Draco répondit à ses mouvements à l'identique.

Harry plaqua ses deux mains contre la porte, ses coups de reins devinrent plus violents, il gémissait et mordait le cou de Draco, et la porte grinçait, gémissait avec lui.

Draco sourit, ses yeux mi-clos s'embuaient légèrement. Il attrapa le visage de Harry entre ses mains et le ramena vers sa bouche pour l'embrasser plus fort. Harry lui mordit la lèvre. Avec délectation, il continua à la mordiller tandis que Draco souriait encore et toujours en protestant pour la forme.

« Qu'est-ce qui te fait rire ? » murmura Harry d'une voix rauque en s'arrêtant de bouger, embrassant tout doucement ses lèvres.

« Toi. » répondit Draco dans un souffle.

Harry scruta ses yeux d'un bleu gris encore plus magnifique dans la pénombre et y déchiffra une lueur vacillante d'amusement.

« Je te fais rire ? » maugréa Harry, faussement vexé.

La lueur s'éclaira un peu plus et Draco sourit sournoisement.

Et…

Comme dans un rêve, il sortit la pointe de sa langue hors de sa bouche et fit un petit mouvement contre ses dents, un mouvement qui signifiait : Peux-tu résister à ça sans ramener ta bouche par ici.

Harry saisit le sens général de ce mouvement et se précipita sur la bouche du Serpentard pour la besogner de la sienne avant de se reculer une fois de plus.

« Recommence. » supplia-t-il.

Draco pencha légèrement la tête sur le côté, ferma un peu plus les yeux dans une expression alanguie et recommença à jouer avec sa langue.

Harry se mordit la lèvre inférieure pour étouffer un gémissement. Il secoua la tête de droite et de gauche en dévorant Draco du regard, l'air de dire : T'es vraiment pas croyable.

Draco rit doucement et Harry enfouit son visage dans son cou.

« C'est pas bien de se moquer de moi… parce que tu me plais… parce que je suis fou de toi. » soupira Harry en respirant l'odeur qui se dégageait des cheveux du blond.

« Je ne me moque pas… répondit doucement Draco. Je teste, simplement. »

« Tu testes quoi ? Ma résistance ? Ton pouvoir sur moi ? »

« Précisément. »

« Tu ne devrais pas jouer ce petit jeu-là. Je pourrais bien t'allonger à même la poussière pour abuser de ton corps. »

« A même la poussière ? Hooo… ce serait… dégoûtant… Tu ne ferais pas ça… tout de même ! » minauda Draco en ponctuant chacune de ses phrases par un petit coup de langue sur les lèvres de Harry.

Harry se recula de quelques centimètres et Draco gémit de frustration à la perte de ce contact.

Le brun porta ses mains à l'attache de sa cape et la dénoua fébrilement avant d'étaler le tissu sur le sol d'un geste nonchalant.

« Tu ne me foutras pas plus là-dessus, Potter. » grogna le blond en croisant les bras d'une manière revêche.

« Ah oui ? » demanda Harry, faussement innocent, sur le ton de quelqu'un qui n'attend pas franchement de réponse, la connaissant déjà. Il se tourna vers la cape au sol et, en regardant en arrière, s'agenouilla pour bien étaler les plis et déployer le tissu sur toute son envergure. « Alors, on va tester. »

« Tu fais quoi ? Tu ne crois quand même pas que tu vas m'avoir si facilement ? » bougonna Draco sans pour autant perdre une miette du spectacle qu'offrait un Harry à quatre pattes quasiment à ses pieds.

Le Gryffondor se redressa à genoux en fit glisser son pull-over rouge par dessus sa tête. Il avait fait ça de telle manière que son tee-shirt fut quasiment enlevé dans le même temps, révélant son dos et ses hanches au Serpentard blême et coi de convoitise.

Harry remit innocemment son tee-shirt en place et s'allongea sur la cape à terre, se servant de son pull comme d'un coussin de fortune.

Il avait les jambes et un bras repliés, dans le plus pur style négligé. L'une de ses mains caressait son ventre, dévoilant à peine un bout de peau où un tracé duveteux de poils bruns fléchait le chemin vers son nombril.

Les yeux de Draco bloquaient sur se petit détail de l'anatomie de Harry : son nombril, creux velouté dans sa peau - elle semblait si douce, là où couraient les légères ombres de ses abdominaux.

Il déglutit, s'apercevant qu'il en avait l'eau à la bouche.

Dans un soupir, il décroisa les bras et se mit à genoux entre les jambes de Harry, glissant ses mains froides sous le tee-shirt du brun.

Harry frissonna mais ne fit pas mine d'échapper aux caresses de Draco qui souleva le vêtement religieusement, n'en dévoilant pas trop.

Le blond se pencha un peu plus en avant, ses cheveux cascadant sur le ventre offert, ferma les yeux, et se mit à caresser du bout de sa langue les légères courbes du ventre de Harry.

Le Gryffondor contracta ses abdominaux, pour faire bonne figure, et l'autre se moqua de lui tout en continuant son investigation linguale.

Lorsqu'il lécha son nombril, Harry se tortilla en gémissant. Draco s'arrêta pour le regarder et découvrit un Harry mi-figue mi-raisin, entre excitation et éclats de rire contenus.

Il se remit à lécher son nombril et Harry se tortilla à nouveau en laissant échapper des couinements piteux et des 'arrête, arrête !' empressés.

« Qu'est-ce qu'il y a ? » demanda Draco, amusé. « T'es chatouilleux ? »

« Non, non… » fit Harry, à bout de souffle. « Enfin ! Normalement, non ! » le coupa-t-il prestement alors que Draco amorçait une autre descente pour une nouvelle séance de léchouillage de nombril.

« Normalement ? » fit Draco en soulevant un unique sourcil inquisiteur.

« Je ne savais pas… que… que je pouvais l'être à cet endroit » bégaya Harry en rougissant, terriblement honteux que le blond souligne son inexpérience avant de se reprendre, remarquant l'expression du blond. « Pas la peine de me faire le coup du sourcil pour si peu. »

Il se saisit de son visage et le ramena vers lui pour l'embrasser.

L'autre ne se fit pas prier, il garda toutefois ses mains sous le tee-shirt du brun et sa position agréable – entre les jambes de Harry. Ses baisers s'étaient radoucis, comme pour se faire pardonner, et Harry lissait son front de ses doigts pour en effacer les plis de contrariétés qui y avaient élu domicile depuis toujours.

De plus en plus…

Au baiser se mêlèrent les gémissements de frustration.

De plus en plus…

Les mouvements devinrent à la fois désordonnés et plus précis.

Les deux garçons étaient excités à un point tel que rien n'avait d'importance que leurs érections douloureuses pesant l'une contre l'autre à travers leurs vêtements.

La vérité était que Draco adorait viscéralement l'idée d'être le premier à poser ainsi ses mains sur le Gryffondor. Il adorait cette idée, mais il en avait peur.

Les choses n'étaient pas censées avancer si vite mais, pourtant, il venait de se décaler sur le côté pour dégrafer le pantalon du Gryffondor.

Harry, sous lui, était pantelant de désir.

Il était trop parti dans les limbes du plaisir pour répondre en quoi que ce soit à ces caresses, ses yeux le montraient bien, mi-clos, humides et entièrement voilés avec une expression presque animale. Il n'était plus qu'attente et gémissements. Seul son bassin ondulait sous sa main, seuls ses gémissements lui répondaient, lui disaient, selon l'intonation : 'Oui, oui, oui, par là, oui, juste ici ! Va plus vite ! Comme ça !' ou encore 'Non, non ! Ramènes ta main par ici, bordel ! T'as pas le droit ! T'en vas pas ! C'était si bon !'

Cela n'était pas censé se passer ainsi.

Draco ne voulait pas que sa première fois avec Harry – et la toute première fois tout court pour Harry ! - se passe ainsi, sur le sol poussiéreux d'une putain de salle de classe abandonnée.

Il avait choisit ce lieu justement pour le rebuter en cas de débordement d'hormones mâles Gryffondoresques, mais c'était sans compter que lui aussi était en passe de devenir fou de désir.

P'tain, merde, fait chier ! Il était censé avoir plus de volonté que ça !

Mais Harry était tellement, tellement… tellement !

Ses yeux, sa bouche, sa peau, sa façon de se tortiller contre lui ne lui donnait qu'une seule envie : le foutre à poil et s'enfoncer en lui. Oh putain, ne pas penser à ça ! S'enfoncer en lui, s'enfoncer en lui… Oh, p-putain…

Et ses gémissements ! Chacun d'eux ravivait le brasier dans ses entrailles, chacun d'eux le déconnectait un peu plus de la réalité – ils l'avaient tellement déconnecté qu'il en était à se mordre la lèvre pour revenir à lui un tant soit peu.

Et voilà qu'il avait glissé sa main dans le pantalon de Harry ! Et voilà que les ongles de Harry lui griffaient le cou, voilà ses gémissements qui se bloquaient dans sa gorge, voilà que le corps de Harry se contractait tout entier sous sa main alors qu'il caressait son sexe à travers le tissu fin de son caleçon.

Non, non, ne pas jouer avec ce putain d'élastique. Non !

Mais c'est tellement tentant un élastique… C'est fait pour s'élargir, c'est fait pour laisser passer sa main dessous.

Oh putain !

Le sexe de Harry…

Si doux, si tendu…

Il était si excité, son Gryffondor, que son sexe oscillait par spasmes dans sa main ; il était si excité, Harry, que son basin poussait son érection dans la poigne de Draco en se raccrochant à son cou, en gémissant à son oreille.

Cela ne devrait pas se passer comme ça ! pensa encore une fois Draco alors qu'il branlait Harry de plus en plus vite, suivant le mouvement de ses hanches.

Le Serpentard se dégagea soudainement de l'étreinte de l'autre garçon, il ôta les mains de son corps comme s'il s'était brûlé et se redressa à genoux, essoufflé, en nage, fermant les yeux fiévreusement, tentant de récupérer un peu de lucidité.

« Mais qu'est-ce que tu fais ! » piaula Harry en se redressant sur les coudes, lui aussi revenant un peu à la réalité.

« Il faut… Je crois qu'on devrait arrêter. » tenta-t-il entre deux respirations haletantes.

Harry resta silencieux, abasourdi. Draco ouvrit les yeux et le dévisagea, penaud.

« Je t'avais dit que je ne voulais rien faire. Je te l'avais dit… »

Harry fronça les sourcils et, sans prévenir, il sauta sur le blond pour le faire tomber à terre.

Une brève lutte s'engagea mais Harry réussit à plaquer Draco sous lui.

Il entreprit de lui lécher et mordiller le cou et l'oreille tout en faisant descendre sa main le long du torse du Serpentard qui tentait de le repousser.

Sa main atterrit finalement sur la courbe bombée de son sexe toujours en érection et Draco gémit de rage.

« Tu n'as pas ENVIE de continuer ? » lui demanda durement Harry en lui dégrafant rapidement son pantalon et en glissant brusquement sa main dans son caleçon pour agripper son sexe et lui faire ce qu'il avait reçu un peu plus tôt.

Draco grogna et ses tentatives pour s'échapper de l'étreinte du Gryffondor devinrent de plus en plus faibles sous les caresses de Harry.

« Pourquoi tu n'aurais pas envie de continuer ? » asséna Harry – apparemment, il était vexé et Draco le perçut.

« Parce que… parce que je voudrais que ce soit parfait. » plaida Draco en fermant les yeux. « C'est nul… ici… comme ça. Ça va trop vite… Ce serait raté… »

Une émotion sans précédent submergea le jeune Malfoy. Il en avait les larmes aux yeux.

Il venait de se rendre compte à quel point il était amoureux du Gryffondor. Il n'en était pas sûr avant ça… il s'en doutait, mais… il avait retenu ses sentiments comme un barrage retient les eaux d'une rivière.

Et, maintenant…

Le barrage venait de céder et toutes les eaux prisonnières se déversaient en lui tout à coup.

C'était trop fort et il en était envahi.

Il avait envie de pleurer… parce que si les eaux étaient libérées, lui était devenu prisonnier.

Il était tombé amoureux, il était fou amoureux…

Il était devenu dépendant.

Et si un jour Harry cessait de l'aimer… et si… et putain, et si…

Il attira Harry contre lui pour le serrer très fort et l'autre en fit de même. Il avait compris que quelque chose s'était passé en Draco et il n'était plus question pour lui de continuer quoi que ce soit ayant un rapport avec le sexe du Serpentard. Il ne savait pas pourquoi il était devenu triste mais il se doutait que c'était de sa faute.

Il ne comprenait pas ce qui se passait mais il serra l'autre garçon si fort contre lui, si fort qu'il en gémit de douleur.

« Pardon, pardon… » s'inquiéta Harry. « Je suis désolé, je voulais pas… »

Il venait finalement de déduire qu'il avait dû blesser le Serpentard en le branlant un peu trop brutalement, qu'il avait dû le choquer en le plaquant sous lui sans ménagement, ou quelque chose comme ça.

« Mais non ! » grogna Draco, comprenant que cet idiot était complètement à côté de la plaque. « Ça n'a rien à voir. Tu me prends pour quoi, au juste ? Une gamine effarouchée ? » Il rit jaune et essuya discrètement ses yeux légèrement embués d'un revers du poignet. « En d'autres circonstances, tu pourrais me retourner comme une crêpe sans aucune délicatesse, j'adorerais… Mais ce n'est pas ça… »

« C'est quoi alors ? » demanda Harry penaud, refoulant les larmes qui l'avaient assaillit en voyant Draco si blessé.

Le silence se prolongea et Draco bougea, gêné, avant de reprendre :

« Je suis pas venu pour ça… »

« Je… Je sais… » souffla Harry, piteux. « Mais alors, pourquoi tu es venu, exactement ? »

« Je ne sais pas trop. » commença Draco, cherchant ses mots. « J'avais envie de te voir. J'avais envie de voir si… je voulais réellement être avec toi… vraiment. Si, toi, tu avais sérieusement envie d'être avec moi. »

« Haaa… » souffla Harry. « Oui… Oui, j'ai vraiment envie d'être véritablement avec toi dans ma vie réelle. » ironisa Harry avec une main sur le cœur avant de reprendre, plus craintif. « Et toi ? »

« Oui. » soupira Draco comme si ça lui coûtait de dire cela. « Moi aussi. »

Il serra le brun un peu plus fort contre lui et ils restèrent longtemps ainsi, l'un sur l'autre, blottis dans les bras l'un de l'autre.

« Tu comptes débander un jour, Potter ? » lâcha Draco, tout à coup.

Harry se leva prestement en rougissant furieusement et se mit sur le dos à côté de Draco tandis que le blond éclatait d'un rire sournois.

« C'est une réaction purement physique ! » se justifia Harry en reboutonnant son pantalon.

« Mais bien sûr ! » se moqua l'autre en roulant des yeux avant de faire subir le même sort à sa braguette.

Harry lui donna un coup de coude et l'autre riposta en lui mordant le poignet.

Une bagarre se déclencha, soulevant beaucoup de poussière, de cris et de rires de la part des deux garçons. Ils retombèrent l'un sur l'autre, une fois de plus, et s'embrassèrent doucement pour se calmer.

« Et maintenant ? » demanda Harry. « Comment on fait ? »

« Maintenant, tout de suite, j'aurais bien besoin d'un mouchoir. » implora Draco avec des variations dans la voix, comme s'il était au bord d'éternuer.

Il repoussa Harry et se couvrit la bouche et le nez d'une main en plissant les yeux et, enfin, éternua. Le Gryffondor éclata de rire en voyant Draco le fusiller du regard en se retournant sur le ventre pour se cacher. Il éternua encore et se mit à fouiller dans sa poche de son autre main à la recherche de sa baguette. Il extirpa le bâton de bois magique et se créa vivement un mouchoir en papier, puis se moucha en tournant toujours le dos à Harry. Il éternua une troisième fois et se remoucha le plus discrètement possible.

« Qu'est ce qu'il y a ? » demanda Harry sans cesser de ricaner. « T'es allergique à la poussière ? »

« Comment t'as deviné ? » fit Draco en le fusillant d'un regard noir, montrant la fine pellicule de poussière qui s'était déposée sur eux et la cape au cours de leurs remuements scabreux.

Harry se leva en entraînant Draco avec lui. Il entreprit de faire disparaître la poussière de leurs vêtements, d'abord en époussetant Draco de ses mains, puis, penaud sous son regard soupçonneux, en la faisant disparaître d'un coup de baguette magique.

Draco jeta son mouchoir en papier au loin - il s'évapora magiquement - et s'en recréa un autre en s'adossant au mur.

Harry remit son pull-over et sa cape après les avoir secoués. Puis il vint s'adosser au mur à côté de Draco qui jeta un second fantôme de mouchoir au loin.

« Je comprend mieux pourquoi tu as choisi ce type de salle, souffla Harry, amusé. Mais c'est la honte pour toi de te mettre sciemment dans cet état. »

Draco acquiesça en haussant des épaules.

« Ça aurait pu être pire. » Il sourit en dévisageant Harry. « J'aurais pu être un éjaculateur précoce qui monte dans les aigus quand il jouit. »

Harry grimaça et éclata de rire avant de poursuivre, un peu plus sérieux.

« Et maintenant, que tu t'es bien mouché… qu'est-ce qu'on fait ? »

Draco porta son pouce à sa bouche et se mit à ronger son ongle, nerveusement.

« Tu vas me tuer… » commença-t-il, hésitant. « … mais… je voudrais pas que ce soit une relation au grand jour… pas encore. »

Harry attrapa la tête de Draco sous son bras et le décoiffa de son autre main. Il rit et le blond le repoussa mais Harry tint bon et les força tout deux à glisser le long du mur, pour s'asseoir par terre l'un contre l'autre.

Le Gryffondor ouvrit ses bras, et Draco se blottit contre lui sans trop vouloir s'étaler, mais Harry le força à prendre allègrement ses aises.

« Je m'en doutais. » fit-il en souriant doucement dans le cou du blond. « Ça ne me dérange pas trop dans l'immédiat. Je sais que tu as besoin de temps, pour ça et pour d'autres choses… »

Draco hocha de la tête, sans oser regarder Harry dans les yeux. Le Gryffondor resserra son étreinte autour du corps du blond et lui fit plein de petits baisers dans le cou.

« On se donnera rendez-vous quand tu veux… tu me diras ça sur Parchemess, poursuivit-il. D'accord ? »

Draco acquiesça, une fois de plus. Il soupira.

« Qu'est-ce qu'il y a ? T'as l'air tout abattu. »

« Oh… rien. C'est juste que ça va être dur de revenir à Parchemess après ça. » souffla Draco, mélancolique. Il regarda sa montre. « Il est trois heures passées. On devrait rentrer chacun de son côté. Il y a cours demain… »

Harry le serra plus fort encore contre lui.

« Encore un peu… s'il te plaît. »

Draco sourit et pencha la tête en arrière pour mieux embrasser le Gryffondor.

oOo

oOoOoOo

oOo

Plus tard, bien plus tard…

Harry et Draco se séparèrent dans un couloir à mi-chemin entre les salles communes de leurs maisons respectives.

Ils s'embrassaient et s'enlaçaient, n'ayant aucune envie d'être séparés. Pourtant il le fallait, la nuit pâlissait à vu d'œil à travers les fenêtres en ogive.

« On se revoit bientôt… de toute façon. » soupira Draco.

Harry acquiesça et murmura de façon quasi imperceptible des choses tendres et douces. Il lui dit qu'il l'aimait.

Et Draco lui répondit…

Moi aussi…

A suiiiiivre…

NDA : A la demande de la plupart, j'ai retranscris ce chapitre en Live Action à la wanegen people you. J'espère que cela ne vous a pas trop déçu, voire que vous avez apprécié. J'espère aussi que vous n'avez pas trouvé ça trop meuh-gnon, gnan gnan, tout frululu, à l'eau de rose bleue. Même si y'a pas de Lemon… En tout cas, j'ai fait de mon mieux pour que ça reste dans l'esprit Parchemess…

Je vous embrasse tous et ne vous remercierais jamais assez pour votre soutien. Cette fic n'est pas encore finie. J'ai encore quelques idées, mais je tiens quand même à vous avertir que la fin est proche (deux chapitres, je pense).

Gros Bisous.

Levia.

Remerciements : Jilian, phaine, Ishtar et Sinelune, mes loves bêtas. Woah, du vrai travail d'équipe !

Publicité de foly : Siouplaît, allez tous lire le petit prologue de MagicMutton ! Elle est jeune, belle - comme une Malfoy, paraît-il - et, en tout cas, elle écrit comme une Serpentarde qui a de l'humour et du cynisme à revendre. Elle est très prometteuse et, pour sa première fic Drarry, je lui tire mon chapeau – surtout que c'est un post T6. Alors, filez la découvrir et lui faire plein plein d'encouragements, ce sera trop chouette de votre part ! Sa fic s'appelle : 'Pérégrinations burlesques et équivoques', rien que ça, mdr. (ndJ : sa fic Fullmetal Alchemist, 'Bon voyage !', commence bien itou ! dans le genre originalement décalé )