Auteur: Leviathoune

Bêtas: Camille-Miko, Sinelune et Jilian

NDA: Voici le dernier chapitre de Parchemess, snif. Cette fois-ci je suis sérieuse de chez sérieuse. Alors je vous souhaite une bonne lecture, chers lecteurs. Cette fic est devenue ce qu'elle est entièrement grâce à vous !

Levia

Parchemess

Chapitre 10: La fin d'une ère, le début d'une autre…

Draco resserra sa main sur celle d'Harry. Ce dernier tenta de faire bonne figure en lui répondant par une douce pression, mais il n'avait pas autant confiance en lui qu'il voulait bien le faire croire.

Dans la grande salle, un chaos indescriptible régnait.

On ne trouvait plus les quatre grandes tables liées au repas. Ainsi, la place était faite pour laisser libre court au déchaînement général - déchaînement qui était, somme toute, plutôt impressionnant ; et pour cause, tout Poudlard semblait s'être plus ou moins donné rendez-vous en ce lieu.

Comme l'on était dimanche, personne ne portait les uniformes. Les quatre maisons étaient largement mélangées et cet état de fait ne semblait gêner absolument personne.

Des groupes éclectiques et plus ou moins vindicatifs s'étaient formés. Ils se trouvaient en première ligne, devant la table des professeurs réunis au grand complet pour pallier l'émeute.

Le reste des élèves se contentait de hurler sporadiquement à chaque fois que le groupe de tête émettait une revendication.

Harry et Draco comprirent rapidement de quoi il retournait…

Parchemess !

Les élèves pensaient dur comme fer que les professeurs avaient eu l'outrecuidance de poser une énième protection sur Poudlard, protégeant ainsi l'école du nouveau fléau.

Les professeurs démentaient à tour de bras cette vaste et coléreuse diatribe en exhortant les élèves au calme.

Rien n'y faisait et la colère de la foule s'enflait plus encore. Les élèves menaçaient de faire une grève générale si Parchemess n'était pas rétabli le soir même. Certains revendiquaient même que le réseau Parchemess soit étendu à toute l'Angleterre, voire au monde entier, pour qu'ils puissent ainsi discuter avec leurs familles.

« Tous les moyens de communiquer avec l'extérieur sont bloqués ! Ombrage nous avait coupé le réseau de cheminette et il n'a jamais été vraiment rétabli ! » hurla une Serdaigle particulièrement en pétard.

« Mes parents sont Moldus et jamais mon portable n'est passé pour que je puisse parler avec eux ! Pas même à mon anniversaire ! » scanda un tout petit garçon habillé à la pointe de la mode Moldue. « C'est dégoûtant ! »

« Pour une fois qu'un système de communication sorcier était un peu moderne, un peu jeune, il faut que vous nous le coupiez ! »

« Ras-le-cul des hiboux ! Ils puent, et chient partout ! »

« Le mien m'a encore chopé l'oreille hier ! »

« Mon cousin a perdu un doigt avec ces conneries de volatiles ! »

Dumbledore, une fois de plus, leva les mains en l'air en exigeant le silence.

« Poudlard est en effet protégée des appareils de détections Moldus, et cela ne changera pas. L'école est ainsi maintenue incartable. Jamais les portables ne passeront ici ! » Les enfants de Moldus se mirent à hurler et feuler de rage mais le vieil homme reprit fortement : « Toutefois ! Nous pouvons essayer de créer une salle spéciale avec des téléphones magiques qui vous permettront de joindre tant que vous voudrez vos familles et amis Moldus. Appels illimités ! »

Une espèce de gros soupir de satisfaction s'empara de la bonne moitié de la salle quand soudain une vague de colère s'enfla un peu plus fort.

« Et Parchemess ! On veut Parchemess nous ! »

« Et si on n'est pas enfant de Moldu, on crève la bouche ouverte ? »

« Bien sûr que non ! » tonna Dumbledore. « Le réseau de cheminette sera remis en état dans l'heure même par les elfes de maisons. »

« On veut Parchemess pour discuter entre nous ! »

« Vous êtes tout le temps à nous enquiquiner en début d'année comme quoi il faut faire des efforts pour le rapprochement des maisons, mais vous ne faites jamais rien dans ce sens ! Pour une fois que les élèves eux-mêmes avaient trouvé un moyen de s'entendre au-delà des apparences, du sang, de la caste et des maisons ! Il faut que vous nous l'enleviez ! »

« Combien de fois faudra-t-il vous le répéter ! » s'emporta MacGonagall. « Nous n'avons rien à voir avec ce problème. »

Le vieux directeur reprit plus calmement : « Nous-même utilisions, entre nous, le réseau Parchemess. Nous déplorons sa perte autant que vous. Nous n'en sommes pas responsables. Certes, nous l'avons interdit en cours - pour des raisons évidentes, que vous comprenez tous, je l'espère - mais nous savions lui reconnaître ses indéniables qualités. »

Draco avait lentement entraîné Harry à travers la salle, et presque précautionneusement, ils étaient passés entre les groupes de personnes énervées. Pourtant il ne se produisit pas l'éclat auquel le Serpentard s'attendait, et qu'il redoutait. La situation commença quelque peu à l'agacer.

« Je n'y crois pas… Personne ne nous remarque ! » râla-t-il sans que quiconque ne semble intéressé par sa petite personne quelque peu blottie contre celle du Survivant national.

« Draco ! » s'exclama quelqu'un.

« Ha ! » soupira le blond en se retournant. « Enfin ! »

Parkinson accourait vers eux et cette fois-ci, ce fut Harry qui, stressé, crispa sa main sur celle du blond. Il aurait largement préféré tomber d'abord sur ses amis à lui ! Ce n'est pas que ceux de Draco lui faisait peur, mais bon…

« C'est maintenant que tu reviens ! Avec qui tu… » La jeune fille se tut en voyant Harry et ralentit. Elle s'arrêta à quelques bons mètres et son regard se déporta sur les mains jointes des deux jeunes hommes. Elle bloqua quelques secondes, pendant lesquelles Crabbe et Goyle arrivèrent à sa suite. Leurs regards aussi glissèrent sur les mains réunies, puis de Harry à Draco et de Draco à Harry et… Crabbe commença à faire de l'hyperventilation.

Parkinson et Goyle se ruèrent sur lui. Le plus grand le retenait pour ne pas qu'il tombe à la renverse et la jeune fille fit apparaitre de l'eau dans un verre qu'elle lui balança aussi sec au visage.

« Ça va ? » demanda Goyle en remettant d'aplomb son ami qui hésitait entre reprendre son souffle et hurler de rage sur la préfète de Serpentard. Elle lui jeta un sort qui le sécha de la tête au pied et il fut alors tout à fait calmé.

Les trois amis se retournèrent dans un même mouvement vers Draco qui tentait de rester digne, oscillant entre mourir de rire et transplaner sous terre – si cela était seulement possible...

Si les trois Serpentards étaient étonnés, ils n'en montraient déjà plus rien… ou presque.

« Alors… C'était donc Potter cette fameuse personne. » décréta Parkinson, les mains arrogamment posées sur ses hanches. « Incroyable ! »

« Hé oui. » soupira Draco. « Surprise ! »

« Surprise… » reprit Harry timidement.

Les Serpentard le jaugèrent en silence et il se sentit rougir. Il tourna la tête de droite à gauche en cherchant Ron et Hermione mais il ne les vit nulle part dans la Grande Salle. Il fut tenté de sortir discrètement sa carte du Maraudeur lorsqu'il entendit la conversation des Serpentards.

« … et donc tout le monde est persuadé que c'est Dumbledore qui a posé une barrière magique sur l'école mais il se contente de dire que ça ne vient pas de lui et qu'il ne peut rien y faire. » expliqua la préfète.

« J'avais à peu près compris. » maugréa platement Draco. « Et qu'est-ce qu'ils comptent faire ? »

« Une grève générale, même les septièmes années enverraient péter leurs ASPICs. »

« Je parlais des profs ! »

« Oh. Et bien, ils sont soi-disant allés chercher les créateurs du réseau Parchemess pour calmer la situation mais comme rien ne change, je suppose que c'était un coup de bluff. »

Harry éclata de rire : il savait maintenant où était Ron et Hermione.

« Qu'est-ce qu'il y a de drôle ? » se renfrogna Parkinson.

« Rien… J'imaginais juste leurs têtes. »

« A qui ? »

« Je connais les créateurs de Parchemess, ce sont les jumeaux Weasley. » expliqua-t-il.

« Oh… » firent les Serpentards, mi-impressionnés, mi-déçus.

« Ben quoi ? »

A ce moment exact, comme si la vie à Poudlard était réglée comme une symphonie parfaite, entrèrent les jumeaux Weasley, accompagné de Ron et Hermione.

La salle devint silencieuse et intriguée lorsque Dumbledore les annonça avec de grands mouvements de robes : « Et voici les créateurs du réseau Parchemess ! »

Harry leva la main en hélant ses amis pour attirer leur attention, ainsi que celle d'une bonne partie de l'assemblée qui se retourna soudainement vers le nouveau couple.

« C'est pas vrai ! Tu l'as fait exprès ! » gronda Draco entre ses dents en tirant brusquement sur la manche du Griffondor.

« Euh… » répondit le brun, un peu honteux. « Euh, oui. J'ai fait exprès. Haha, tu me connais, hum… »

Le blond lui jeta un regard noir qui disait qu'il n'était pas dupe, mais Harry s'en moquait, le principal était que Ron et Hermione l'avaient vu et qu'ils venaient vers lui pendant que la salle se refocalisait complètement, ou presque, sur les frères Weasley aux côtés de Dumbledore.

« Harry ! » sourit Hermione en jouant des coudes pour se faufiler vers lui. Comme Parkinson, elle s'arrêta et jaugea Draco d'une moue désapprobatrice avant de dire : « Salut, Malfoy. Alors, vous êtes enfin ensemble ? »

« Comment ça enfin ensemble ? » la réprima Parkinson.

Hermione rejeta ses longs cheveux bruns en arrière dans un mouvement parfaitement hautain. Les deux préfètes se défièrent du regard puis la Serpentarde se tourna vers Draco.

« Ça dure depuis longtemps entre vous et tu ne nous a rien dit ! Les Griffondors sont au courant de tout et nous, on se retrouve comme des cons devant le fait accompli ! Sympa ! »

Draco s'apprêtait à répondre quelque chose lorsqu'Hermione le coupa.

« Il se trouve qu'Harry ne nous a rien dit à nous non plus ! On est simplement observateurs ! »

« Personnellement ... » tenta Ron, un peu gêné par la situation. « Je n'avais rien capté. »

« Qu'est-ce que tu insinues ! » s'énerva Parkinson en regardant Hermione. « Que je ne connais pas Draco aussi bien que tu connais le balafré ! »

« Hé oh, ne m'appelle pas comme ça, je te prie. » la morigéna Harry.

Draco soupira d'une façon très théâtrale.

« IL SE TROUVE ! » éructa la préfète des verts et argents. « Que je connais TOUT de Draco ! Même son béguin pour le Survivant ! Je pensais juste qu'il préférait attendre encore quelques années avant de réaliser qu'il fallait qu'il lui mette le grappin dessus. »

« De quoi ? » rouspéta le Survivant en dévisageant la jeune chieuse aux cheveux noirs et coupés au carré.

« Manque de bol, c'est lui qui m'a agrippé. » s'amusa le blond dans l'espoir de détendre l'atmosphère.

« Et pourquoi tu penses que Draco aurait attendu quelques années de plus ? » demanda Harry, ignorant la réplique stupide de son petit ami.

« Oh… » s'exclama sadiquement Parkinson. « Si j'étais toi, je ne tendrai pas dans cette direction. »

« Hu ? »

Harry se tourna vers Draco, mais celui-ci était soudainement particulièrement intéressé par le plafond enchanté.

« Draco ? »

« Vincent, est-ce que Rogue est venu dans la salle commune hier soir ? » demanda le blond comme s'il n'avait rien entendu.

« Draco ! »

« Oh, euh… Oui. » répondit Crabbe, encore plus gêné que Ron.

« DRACO ! »

« Oh quoi ! »

« Qu'est-ce qu'elle raconte ! » gronda Harry en pointant du doigt une Parkinson qui pouffait discrètement de derrière la grande masse que formait Goyle.

« Rien, elle pense juste que je suis un coureur de jupons. »

« Pas seulement de jupons, n'est-ce pas, Drakychou ? »

« Oh, la ferme ! »

Goyle éclata de rire et Crabbe et Ron rougirent.

« Mais Harry aussi n'est pas resté sans rien faire en attendant, qu'est-ce que tu crois ? » fit Hermione, vindicative, à la préfète des verts et argents.

« Il s'est même tapé ma petite sœur, ce salopiaud, alors… » poursuivit Ron.

« Harry aime bien les attrapeurs. » renchérit son amie en toisant Draco. « Rappelle-toi, Ron, Ginny était l'attrapeuse remplaçante de l'équipe, à ce moment-là, et c'est Harry qui l'avait choisie. Tu captes cette fois ? »

« Il s'est tapé les quatre maisons. » fit Goyle à haute voix, avant de mettre la main devant la bouche pour s'empêcher d'éclater de rire trop fort.

« Comment ça, les quatre maisons ? » demanda Ron, inquiet.

Harry se mit à rougir fortement.

« Eh bien, » énuméra Parkinson sans attendre en dressant ses doigts, un à un. « Il y a eu d'abord feu Perfect Diggory... »

Ron pâlit fortement : « Quoi ? »

« L'écoute pas, Ron. Elle raconte n'importe quoi. »

« Ah bon ? La rumeur comme quoi vous avez fricoté dans le bain des préfets, c'est COMPLETEMENT infondé ? »

« Complètement. » gronda Harry en rougissant.

Draco se mit à croiser les bras, vexé, et Parkinson poursuivit son décompte.

« Il y a eut ensuite la petite copine de Diggory, comme par hasard ! La mini-belette et… Draco en guise de bouquet final ! »

« T'es contente, maintenant ! » cria Harry en regardant Draco en coin en cherchant à déterminer s'il était jaloux.

« Oh, mais t'inquiète pas, lui aussi il s'est tapé de l'attrapeur, du VRAI ! »

« La ferme. » souffla le blond en rougissant un peu en fusillant son amie du regard.

Harry qui croyait qu'on parlait de lui ne releva pas la pique mais l'attitude d'Hermione l'intrigua. Elle allait de Parkinson à Draco avec un drôle d'air. Au bout d'un moment, la préfète en chef fit demi-tour et s'en alla furieusement.

« Qu'est-ce qui s'est passé là ? » demanda un Ron penaud.

« J'ai peur de comprendre. » fit Harry en ce tournant vers Draco, puis vers Parkinson, celle-ci prenait la fuite en pouffant entre un Crabbe atterré et un Goyle hilare.

Harry dévisageait Draco d'un regard noir et Draco haussa simplement un sourcil dédaigneux.

« Bon… Je vais vous laisser ! » s'exclama Ron avant de partir à toutes jambes, disparaissant dans la foule en délire.

Harry écouta une demi-minute ce qu'avaient à dire les jumeaux qui avaient tous deux l'air pensif, voir consterné.

« Ce n'était qu'un test, nous ne pouvions pas savoir que ça allait marcher si bien que nous ne pourrions plus maintenir le réseau de façon stable pendant si longtemps. »

« On n'a pas eu d'autre choix que d'essayer, mais on savait qu'un jour ça allait péter. »

« C'était bien trop lourd pour nous, et on ne créait pratiquement plus rien d'autres. »

« Désolé mais Parchemess, c'est fini… »

La foule s'enfla, hurla, vociféra. Fred leva les mains au ciel pour la calmer dans une superbe imitation Dumbledoresque et George reprit la parole : « A moins bien sûr que vous nous aidiez financièrement, cela va sans dire. »

La foule rugit encore plus fort, métamorphosant tout et n'importe quoi en légumes avariés pour les jeter sur les impudents rouquins, certain firent dévier sciemment leurs projectiles pour avoir les professeurs. Un Rogue fort mécontent et coiffé d'une tomate avachie et suintante hurla de rage et faisant crépiter des éclairs verts à partir de sa baguette.

Harry attrapa le bras d'un Draco choqué de voir ainsi son digne directeur de maison et fuit la salle en folie.

Il n'en pouvait plus, il fallait qu'ils sortent et qu'il ait quelques explications.

Au bout de quelques minutes, Harry et Draco marchaient dans le parc, le long de la muraille de Poudlard. Le Griffondor avait l'air furax mais le Serpentard n'en était pas inquiété, bien au contraire.

« Tu vas faire cette tête de con encore longtemps ? » demanda-t-il innocemment en se regardant les ongles.

« De quoi ? J'ai une tête de con, moi ? »

« Est-ce que je fais la gueule, moi ? » questionna le blond, doucement arrogant. « Non ! Alors je ne vois vraiment pas pourquoi tu me ferais ta mijaurée. »

« Tu es sorti avec Viktor Krum ! »

« Oui, et alors ? »

« Mais ! Pourquoi, comment ? »

« Est-ce que je te demande ce que tu as fait avec Diggory, comment t'as atterri dans son bain et tout ? Comment tu as pu supporter de sortir avec Chang et la belette ? »

« Oh, tu peux parler ! Tu étais avec cette hyène de Parkinson ! »

« Non mais oh ! Comment tu parles de mes amis ! Traite Crabbe et Goyle de Gorilles, tant que tu y es ! Moi de fouine et le bestiaire sera complet ! »

Harry tiqua et manqua d'éclater de rire mais il se reprit bien vite : « De toute façon, tu sais ce qu'il s'est rien passé avec ces trois là, c'est-à-dire rien de spécial ! Et puis merde ! Je n'ai jamais pris de bain avec Cédric, que ce soit clair ! Il me l'a proposé, il m'a embrassé, mais c'est ABSOLUMENT tout ce qu'il y a eu entre lui et moi. Avec Cho, je suis sortie deux ou trois fois seul à seul avec elle et, avec Ginny, ça a duré trois mois, t'es content ? »

« Je ne t'ai absolument rien demandé. »

« J'estime que j'ai le droit de savoir pour toi, non ? »

Draco soupira.

« Seulement pour Viktor Krum, alors ? »

« Pourquoi, t'es sortit avec combien de gens ? »

« Je n'ai pas compté ! Tu pensais que je tenais un carnet ou je notais chacune de mes conquêtes ? »

« Sans aller jusque là, tu dois bien avoir une vague idée ! »

« Moui… Alors, je dirais une trentaine. Vaguement… »

« Kua ! »

« Du calme, j'ai pas couché avec tous, non plus. »

« Et avec combien de gens tu as couché ? »

« Une petite dizaine… »

« Petite ? Tu te fous de ma gueule ? Et je les connais ? »

« Potter… »

« Bon, ok. Je n'ai rien dit. »

Harry s'arrêta de marcher et se laissa glisser au sol, dans l'herbe. Il regardait le lac et Draco s'assit à côté de lui.

« Il y a eu des gens sérieux ? »

« Oui. » répondit Draco. « Avec Pansy, la jolie hyène, par exemple, ça l'a plutôt été. Ça a duré presque deux ans… »

« Hum… » grogna Harry. « Tu étais avec elle en quatrième année, alors comment t'as pu aussi te faire Krum. En plus, il sortait avec Hermione, alors je ne comprends pas. »

« Ben… Il n'est pas sorti avec elle rapidement, et moi avec Pansy, c'était particulier, alors j'avais un champ d'action assez large, surtout que ceux de Durmstrang restaient très souvent avec les Serpentards. Tu sais, leur bateau sur le lac avait un passage qui communiquait avec nos dortoirs, juste en dessous. Un passage magique bien sûr. »

« Mais comment t'en es venu à vouloir sortir avec lui ! Je ne comprends pas ! Ce type est moche ! »

« Ha nan, je proteste. Il était loin d'être moche, il avait beaucoup de charme. Et puis… je ne sais pas si tu te rappelles la première fois qu'on l'a vu en live action, à la coupe du monde de Quidditch. Il était quand même vachement impressionnant, même si son équipe avait perdu, il avait attrapé le vif d'or et… »

« Peuh ! C'était un frimeur, oui ! »

« Et alors ? » fit Draco en haussant les épaules. « Depuis quand j'ai quelque chose contre la frime ? Et puis ce n'était que dans les airs, à terre, il était tout timidoux, c'était trop meugnon ! A la rentrée, je lui ai demandé un autographe, je lui ai dit que j'étais pour lui en tant que champion et de fil en aiguille, tu sais… Mais bon, comme il n'était pas vraiment gay, c'était un peu spécial, hein… »

« Je vais vomir. » grimaça Harry.

Il se jeta en arrière pour s'allonger dans l'herbe, l'air bougon. Draco se pencha sur lui en souriant de toutes ses dents. Le Griffondor soupira et se mit à remettre en place les mèches de cheveux du blond en place, derrière son oreille.

« J'aurais pas dû être curieux comme ça. Ça me rend malade de t'imaginer avec tant de gens, surtout avec le tellement talentueux Krum. Moi aussi, il m'a laissé sur le cul quand il a fait son espèce de pirouette en entrant dans le stade. J'en ai bavé d'admiration et tout… »

« Ha, tu vois ! »

« Mais je ne serai pas allé lui demander un autographe dans l'espoir de faire des choses avec lui ! »

« Oui mais tu étais un puceau dans ta tête jusqu'en sixième année, c'est normal que cette idée ne t'ai jamais effleuré l'esprit. »

« De quoi ! Je n'étais pas puceau dans ma tête ! J'étais juste… romantique, et point final ! »

« Ha ? Et tu attendais quoi ? Le bon ? »

Harry rougit fortement et se détourna en bougonnant. Draco rigola et se nicha dans ses bras. Il approcha son nez tout près de l'oreille du Griffondor et murmura ironiquement : « Mais comme c'est mimi ! »

Harry le repoussa mais Draco le maintint sous lui.

Une bagarre s'en suivit, puis une séance de chatouille et le Sauveur du monde sorcier fini haletant et hurlant sous un Serpentard joueur. Puis, une fois les rôles inversés et réinversés deux ou trois fois, ils se pelotonnèrent l'un contre l'autre et s'embrassèrent gentiment.

Soudain, Harry détourna la tête, se rappelant qu'il devait bouder puisqu'il était très jaloux étant donné qu'il était un Griffondor jusqu'au bout des griffes.

« Mais je t'en veux encore ! »

« Oh, Harry. Qu'est-ce que je peux faire pour que tu arrêtes de rechigner ? Je ne peux pas changer le passé et puis, honnêtement, je n'en ai pas envie. Je suis bien content d'avoir profité de la vie, moi. Tu veux me reprocher ça ?»

Harry se renfrogna mais ses bras se resserrèrent sur Draco.

« Bien sûr que non. Mais je ne peux pas m'empêcher de penser que… »

« Que quoi ? »

« Que c'était du temps perdus toutes ses années à se battre et que… »

« Que c'est de l'utopie irréalisable et que ça ne sert à rien de penser que ça aurait pu être autrement parce que c'est probablement ces années à se foutre sur la gueule qui nous on rapprochées. »

« Moui… C'est surement vrai… »

« Maintenant, il faut profiter du moment présent et de l'avenir qui nous tend les bras à tous les deux… ensemble. »

Draco se pencha et frotta son nez contre celui d'Harry.

« Mais comme c'est mimi… » se moqua le brun.

« Méchant ! »

Ils recommencèrent à s'embrasser, allongés l'un sur l'autre dans l'herbes, près du lac.

« Bientôt… » fit Harry. « Il y aura les examens et puis ce sera la fin des années Poudlard. Dans seulement trois pauvres petites semaines… » Il soupira mais Draco sourit. « Cela n'a pas l'air de te contrarier. » reprit-il.

« C'est même tout le contraire. »

« Mais moi je suis attaché à cette école. »

« Je n'ai pas dit que je ne l'aimais pas. Mais je suis content de passer à la vitesse supérieure. »

« Moi ça me fait peur. Et je ne sais pas ce que je vais faire ensuite. »

« Et pourquoi pas ne rien faire à part tout ce que tu as envie ? »

« C'est une bonne idée, mais on ne peut pas vivre ainsi toute sa vie durant. »

« Je t'entretiendrai. »

« Merci bien, mais je peux le faire à ta place si je veux ! »

« Pas besoin de s'énerver ! »

Harry et Draco continuèrent à se chamailler ainsi, dans les bras l'un de l'autre. Ils ne faisaient que parler de l'avenir et une chose était sûre dans ce qu'ils laissaient entendre, ils le feraient ensemble.

Quand l'heure du repas se fit sentir, le stress reprit Draco.

« Ils ne nous ont pas vraiment remarqués avec ce qu'ils s'est passé avec le Parchemess en panne. Mais maintenant, ça va être une autre histoire… »

« Je ne crois pas… En faite, je suis quasiment certain que tout le monde s'en moque. »

« Moi, je suis sûr que non. »

« En plus, avec les examens, personne n'aura le temps de se focaliser sur nous. »

« Sérieusement, je ne crois pas. »

« Et sinon ? On mange ensemble ou pas ? »

Draco se releva et s'épousseta quelques secondes.

« Oui. » fit-il, timidement.

« Si ça te stresse tant, je peux venir à ta table. »

« Je ne sais pas… les deux versions du scénario seront stressantes de toute façon. »

« Tu te prends beaucoup trop la tête. » constata Harry en se faisant relever par son petit ami.

« C'est pas d'hier, ça. »

Les deux jeunes hommes se dirigèrent, main dans la main une fois de plus, vers la grande salle.

Et l'année se termina ainsi.

Harry et Draco traînaient ensembles devant tout le monde, dans les couloirs, dans la grande salle, sur le stade de Quidditch, dans le parc... Ils se tenaient par la main et s'embrassaient parfois.

Leur couple traînait avec les amis de l'un ou de l'autre, mais il arrivait de plus en plus souvent que les deux groupes soient réunis. Cela donnait l'occasion de se repaître de quelques spectacles amusants.

Les craintes que Draco entretenaient fébrilement se virent à moitié justifiées mais, au final, se fut Harry qui eut le plus raison quant à l'attitude qu'eurent les autres élèves vis-à-vis de leur couple.

Certains comméraient, peu étaient choqués et, en tout cas, ils ne le montraient pas vraiment. La plupart se fichèrent rapidement de cette histoire, bien plus préoccupés par leurs propres histoires et les examens imminents.

Parchemess revint, dans une version bien plus élaborée mais payante. Quoi que peu couteuse, elle rapporta un bon paquet de galions d'or à ses créateurs qui s'en frottèrent les mains sur dix générations de Weasley.

Harry et Draco n'avaient pas racheté de Parchemess, ils n'en avaient vraiment plus l'utilité. Ils se voyaient aussi souvent que possible dans les couloirs, partant s'isoler dans le parc lorsque les cours étaient finis, révisant vaguement ensemble.

Les examens passèrent, puis la semaine de flottement qui les suivait toujours. Ils profitèrent pour la dernière fois de toutes ses petites choses qui formaient l'ambiance adorable de Poudlard.

Et l'école s'acheva ainsi…

Les septièmes années prirent le Poudlard express à Préaulard pour la dernière fois de leur vie, du moins en tant qu'élèves.

C'était la fin d'une ère mais pas celle de l'histoire d'Harry et Draco.

Eux, pour la première fois de leur vie, passèrent ce trajet dans le même wagon, dans les bras l'un de l'autre à piocher dans le même sachet de friandises.

Harry était triste, mais aussi parfaitement heureux.

Draco était surexcité par les nouvelles perspectives qui s'offraient à lui, mais aussi très amoureux.

Ainsi se termine cette histoire.

Par le commencement d'une autre.

Une vie à deux.

Celle de deux jeunes amoureux.

FIN

NDA : Voilà, c'est la fin. Je trouve que ça finit bien comme ça alors j'hésite à faire un épilogue. J'avais en tête un truc marrant mais je me dis que peut être c'est mieux que chacun s'imagine ce qu'il veut avec cette fin très très ouverte… En tout cas je vous embrasse tous vraiment très fort et rappelez-vous que c'est entièrement grâce à vous que cette fic est devenue ce qu'elle est. Grâce à vos reviews ! Sans elle, je n'aurai jamais autant poussé cette petite histoire que je trouvai un peu couillonne et que j'ai commencé à écrire à l'arraché devant la star-académie.

Alors je vous embrasse très fort ! Et je vous dis à plus dans mes autres fics !

Levia

PS : chuis trop fière d'avoir enfin fini l'une de mes fics ! Mais si vous voulez l'épilogue, je le ferai avec joie !