Merci pour vos commentaires, ça me fait tellement plaisir ! Vous imaginez pas à quel point, vraiment :)
Chapitre 13 : Nouvelle lune
« Qu'est-ce que tu as, là ? » demanda Bella une fois Edward installé et avoir démarré sa voiture.
Bella n'avait pas retiré son engagement, elle venait le chercher tous les jours depuis une semaine maintenant. Edward lui avait promis qu'il pourrait bientôt se payer un nouveau vélo mais ce trajet ne la dérangeait pas. Elle ne se l'avouait pas encore mais elle préférait garder un œil sur lui, voir sa réaction avant de rentrer chez lui et estimer si c'était une bonne ou mauvaise idée qu'il y rentre.
Non pas qu'il l'écoutait, de toute façon.
Edward regarda son avant-bras, se souvenant de l'altercation causant cette légère brûlure. Il descendit rapidement la manche de son sweatshirt, cachant l'évidence. Il mit trop de temps avant de répondre, Bella commençait déjà à s'agacer. Ce n'était pas une question compliquée, il ne devait pas tant réfléchir !
« Oh, ce n'est rien. »
Bella fronça les sourcils, mécontente. C'est loin de la riposte attendue.
« C'est ta mère qui ta fait ça ? »
Son ton était dur et froid. Elle n'abandonnerait jamais ses investigations. Edward pensait qu'elle allait rapidement le laisser tomber, sachant toutes ces choses horribles sur lui et sa famille. Peut-être qu'Bella ne voulait plus lui parler une fois qu'elle aurait compris à quel point il ne méritait rien d'autre que de la haine.
En tout cas, lui se haïssait et il ne pense pas que quelqu'un puisse aimer une personne qui se hait autant.
Bella s'impatienta, freinant violemment la voiture au feu rouge. Il mettait encore une fois bien trop longtemps avant de lui répondre.
« Wow, ça va ? » s'inquiéta Edward, surpris, les yeux ronds et les sourcils froncés.
Sa ceinture avait été bloquée par le choc.
« Tu vas me dire ce qu'il s'est passé ? » ordonna brutalement Bella.
Il devait l'avouer, son regard était menaçant. Le contraste entre ses yeux gris et ses cheveux bruns, presque noirs, était terrifiant, surtout avec ce regard.
Elle refusa d'avancer, bien que le feu soit devenu vert.
Edward se recroquevilla dans son siège, murmurant ces quelques explications, contemplant ses mains.
« C'est le type que ma mère a ramené hier, il a trouvé marrant de me balancer l'eau de son thé. Rien de grave. »
« Rien de grave ? » hurla-t-elle.
Son cœur battait la chamade et la colère qu'elle ressentait était foudroyante. Son ton était coupant et agressif, ses mains agrippaient fort son volant. Elle pouvait entendre ses dents grincer.
Mais elle ne s'attendait pas à la réaction, instinctive, de recul qu'avait pris Edward. Il avait placé ses mains au niveau de son visage, les paumes en direction de la conductrice, remmenant ses genoux vers son torse. Il n'avait pris d'une demie seconde pour réaliser ces gestes inconscients mais Bella l'avait vu. Et la culpabilité, après la surprise, s'empara d'elle.
Elle ne voulait pas lui faire peur, elle ne voulait pas qu'il se sente en insécurité avec elle. Et voilà, pourtant, elle avait fait provoquer une réaction défensive.
Ses yeux verts étaient figés vers les siens, fixes. Les sourcils légèrement relevés, sa bouche entre-ouverte. Son visage entier s'était figé, son corps tendu.
Elle ne voulait pas qu'il ait peur d'elle.
Son regard s'adoucit aussitôt, prise de remords. Elle déglutit difficilement et concentra sur la route, démarrant enfin.
« Personne n'a le droit de te faire du mal, tu le sais ? »
Il ne répondit pas, alors elle tourna légèrement sa tête. Il triturait ses doigts, contemplant de nouveau ses mains.
Elle ne savait comment faire pour qu'il se sente mieux. Elle ne trouvait pas les mots, elle n'arrivait pas à comprendre pourquoi elle s'était énervée. Pourquoi elle doit toujours réagir comme ça, impulsive.
« Pourquoi il a fait ça ? » continua-t-elle.
Elle aurait souhaité que son ton paraisse moins froid, mais ce ne fut pas le cas.
« Ça n'a aucune importance, » répondit doucement Edward.
Il craignait encore que ces mots déclenchent le courroux de la jeune fille. Son cœur battait la chamade.
« Ça en a, » osa-t-elle répliquer.
Il prit une grande inspiration, coupée par les émotions étranges qu'il ressentait. Se rappeler de la scène était douloureux, discuter avec Bella était déconcertant. Pourquoi était-elle maintenant plus douce ? Pourquoi s'était-elle mise en colère ?
Et plus que tout, pourquoi ça lui importe ?
Il soupira.
« Je ne sais pas exactement. J'évite toujours de descendre mais j'avais trop faim. Je voulais prendre une pomme alors qu'il se chauffait un thé. Il a trouvé - marrant de verser l'eau chaude sur mon bras. »
« Marrant ? »
Il haussa les épaules.
« Et ta mère ? Elle dit quoi ? »
Un rire jaune franchis ses lèvres. Il remonta ses manches, tendant son bras vers Bella.
« Regarde. »
La brune gara la voiture sur le parking du lycée avant de regarder ce que lui montrait son ami. Elle ne le vit pas tout de suite mais, en approchant son regard, elle pouvait apercevoir des traces de brûlures partout sur son avant-bras. Elle rapprocha son membre près de son visage afin d'inspecter les marques. Certaines avaient l'air plus récentes que d'autres, des petites taches plus brunes formant un rond parfait.
Elle fronça les sourcils, irritée.
« Cigarette ? » demanda-t-elle simplement, la mâchoire serrée.
Il acquiesça, ses yeux émeraudes parsemés de résignation.
Sa colère la surprit encore, comment pouvait-il laisser cela se produire ? Mais elle ne fit pas deux fois la même erreur. Elle ne le lui montra pas, gardant ses émotions pour elle.
« Elle ne fait plus ça maintenant. C'était surtout quand j'étais enfant. »
« Pourquoi ? »
« Pour que j'aies une raison de pleurer ou m'apprendre à endurer la vie. »
Comme elle disait, rajouta-t-il silencieusement.
Rajoutant parfois qu'il n'est qu'un bon à rien, une plaie pour l'humanité et que sa présence sur terre n'est pas désirée.
« J'aurai bien envie de lui apprendre à endurer la vie, à celui-là, » grogna Bella.
Edward sourit.
« Je t'en prie, » répondit-il, heureux.
Bella fronça les sourcils, ne comprenant pas comment il pouvait trouver cette situation joyeuse. Malheureusement, elle n'eut pas le temps de lui poser davantage de questions. Ils allaient être en retard s'ils ne se quittaient pas tout de suite.
Edward n'avait pas envie de parler de lui pendant ce trajet. Il voulait demander comment se sentait James, si tout allait bien pour lui et s'il allait retourner au collège. Il avait également compris que la sexualité était un sujet difficile dans sa famille, il voulait être sûre qu'il soit en sécurité. Il était certain que Bella n'allait pas le laisser seul.
Il pense même l'avoir comprise, en quelque sorte. Il sait très bien qu'elle se met facilement en colère, surtout quand elle prend les choses à cœur. Pourtant, il n'avait pas pu s'empêcher de se sentir attaquée lorsqu'elle s'est emballée dans la voiture.
Le début de la journée se déroula sans encombre. Il n'avait pas croisé Felix, ni les autres qui aiment rendre sa vie un enfer. Il avait pu regarder par la fenêtre, contempler le printemps arriver. Il pensait même avoir réussi un test.
Une fois l'heure du déjeuner arrivé, il n'arrivait pas à se faire à l'idée de rejoindre Bella et ses amis. Pourtant, Emmett était allé le voir directement, lui faisant la conversation comme à son habitude. Le petit ami de Rosalie le faisait beaucoup rire.
Il passait une si bonne journée qu'il se surprit à finir toute son assiette. Il appréciait ces rares moment où il pouvait se sentir bien, profiter, être en sécurité (s'il osait se le dire).
« Tu fais quelque chose après les cours ? » lui demanda Rosalie.
Il jeta un œil vers sa camarade. Il pouvait voir Bella du coin de l'œil discuter avec Jessica, une autre amie à elle.
« Hum… Je rentre avec Bella. »
Cette dernière avait tourné la tête en entendant son prénom.
« Tu ne travailles pas ? » sourit Rosalie.
« Pas aujourd'hui. »
Le sourire de Rosalie s'agrandit.
« Tu veux sortir au centre commercial avec moi ? » s'enjoua-t-elle.
Edward était confus. Pourquoi lui ?
Elle soupira.
« Bella est une plaie dans les magasins et Emmett a un entrainement de foot, » avoua-t-elle.
« Hé ! » s'exclama son amie.
« C'est vrai ! Et en plus j'ai envie de te voir ! »
Me voir ? se demanda-t-il. Pourquoi Rosalie Hale voulait-elle passer du temps avec moi ?
« Je te conduis ! »
« D'accord, » répondit-il. « Je dois m'acheter un vélo de toute façon… »
« Parfait ! Je t'attends sur le parking. »
Il ne pouvait s'empêcher de sourire. Peut-être qu'il pouvait se faire une autre amie ? Une vraie ?
Il s'amusait. Il passait l'après-midi à rire avec Rosalie dans les magasins. Ils avaient essayé des choses immondes, assemblé des couleurs horribles et les plus disgracieuses possibles. Rosalie avait finalement trouvé quelques bonnes affaires, mais Edward s'était plutôt amusé dans les essayages.
Il se souvient encore de la robe à volant noir et verte qu'elle avait essayé. Elle était si laide qu'il a presque pleuré de rire. La robe avait un énorme décolleté dans le dos. Elle tombait très bas derrière mais beaucoup trop courte devant, s'évasant directement entre ses jambes. Comment certaines personnes pouvaient acheter ça ?
Lui, à ce moment, avait essayé un pantalon patte d'éléphant large et jaune avec une chemise dépareillée verte, bleue, orange et violet. Il doit avouer qu'il n'avait pas l'air mieux, honnêtement.
Heureusement, Rosalie avait trouvé son bonheur.
Ils étaient à présent installés dans un café, sur une terrasse. Il faisait agréablement beau pour un début mars, il n'allait pas s'en plaindre.
« Tu sais, » commença Rosalie en riant. « D'habitude, c'est moi qui prends un chocolat chaud et Bella qui prend un latté. »
Edward senti ses joues rougir entendant le nom de la brune aux yeux d'acier. Il baissa son regard et pris une gorgée de son breuvage.
« Oh ! Quelqu'un a un crush ! » s'enjoua Rosalie.
Edward tenta de nier.
« Je ne vois pas de quoi tu parles, » répliqua-t-il, feignant l'innocence.
« Tu peux me dire ! Je ne lui dirais rien ! Promis ! »
« Je ne vais pas en parler à sa meilleure amie ! »
« Tu peux ! Je la connais par cœur. Je sais qu'elle t'aime bien aussi, alors tu n'as vraiment rien à craindre, » répondit-elle, satisfaite.
Edward rencontra son regard azuré et soupira, un timide sourire aux lèvres.
« Tu penses qu'elle m'aime bien ? »
« Evidemment ! »
Edward secoua la tête, n'y croyant pas.
« Ecoute, je sais qu'elle n'est pas très expressive mais c'est sa manière de montrer qu'elle tient à toi. »
Elle avait un regard doux et sincère, Edward ne pouvait nier l'authenticité de ses paroles, surtout qu'il avait été témoin de son caractère et de son comportement avec son frère. Elle s'était montrée froide avec lui mais l'amour qu'elle ressentait était réel. Elle le protégeait de sa famille.
Son esprit s'assombrit, repensant à l'aventure du matin.
« Elle m'a engueulé ce matin. »
« Pourquoi ? »
Il haussa les épaules.
« Une bêtise. Je n'ai pas répondu ce qu'elle voulait et elle s'est énervée. Elle m'a crié dessus. Ensuite, elle était plus gentille. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé. »
« Elle est parfois déconcertante, je le reconnais. Je ne devrais probablement pas te dire ça, mais tu sais ce qu'elle m'a dit quand vous avez commencé à faire ce travail ensemble ? »
Edward senti son cœur battre la chamade. Il n'avait aucune idée de ce qu'elle pouvait bien penser mais il avait toujours eu peur qu'elle annule, ou qu'elle le rejette méchamment. Il craignait même qu'elle retire son nom du travail s'il ne faisait pas tout exactement comme elle le souhaite et il est hors de question que ça arrive, il n'avait pas le temps de commencer et terminer un nouveau sujet et il raterait son année. S'il rate son année… Il n'ose pas y penser. Il ne peut pas rater, c'est tout.
« Qu'elle avait fait un acte de charité ! »
Edward jura que son cœur s'était arrêté. Il ne pouvait pas le croire. Elle le détestait vraiment, ce n'était pas qu'une impression.
« Mais je l'ai remise à sa place, » poursuivit Rosalie. « Et c'est quelqu'un de parole, elle tient ses promesses. »
Il pensa à la promesse qu'il lui a fait une semaine auparavant, un matin chez Emmett.
D'accord, peut-être qu'elle commençait à l'apprécier maintenant.
« Et tout se passe bien de ce que je vois, » sourit-elle. « Elle est juste… longue à la détente. »
Edward pouffa.
« Sinon, comment tu te sens ? » questionna la blonde. « Tout va bien dans ta petite vie ? » sourit-elle.
Il haussa les épaules, prenant une gorgée de son chocolat chaud.
« Normal, j'imagine. Et toi ? » s'enquit-il. « Avec Emmett ? »
« C'est le meilleur ! Tu as déjà eu une copine, toi ? On est encore dans la première phase de notre relation où tout est nouveau, beau et incroyable. »
Elle se tut, attendant apparemment une réponse à sa question. Edward pensait qu'elle était rhétorique.
« Hm, je n'ai jamais eu de copine, » répondit-il, frottant sa main contre sa nuque.
Il était bien trop timide et réservé. Il se souvient qu'en primaire il passait beaucoup de temps avec une fille et il l'aimait bien. Mais si son seul souvenir remontant à ses dix ans, ce n'était pas très alléchant.
« Bella n'a jamais été officiellement en couple non plus, tu ne dois pas t'en faire. »
« Vraiment ? » Il pensait qu'elle sortait avec ce Felix qui le menaçait constamment. « Et… Felix ? »
Rosalie leva les yeux au ciel, grognant.
« J'en peux plus de celui-là, j'te promet. Il s'est disputé avec elle quand vous avez commencé à travailler et depuis elle ne lui parle plus. »
« Ah ? »
Edward devait sortir avec Rosalie plus souvent, il apprenait des tonnes de choses.
« Il est jaloux, c'est tout. Il comprend qu'il a de la concurrence, » s'amusa Rosalie, lui faisant un coup de pied taquin.
Puisque Rosalie était sincère avec lui, il avait envie de l'être également.
« C'est lui qui a détruit mon vélo. »
Rosalie était bouche-bée, penaude.
« Quoi ? »
Edward se souvient très clairement de la menace, de son ordre de rester loin de Bella. Ses mots résonnaient encore en lui, il ne pourrait jamais oublier ce moment. Il l'espérait tellement, pourtant.
« Il m'a avoué avoir détruit le vélo, il y a quelques jours. »
La blonde fronça les sourcils.
« Quel enfoiré. Il va voir, je ne vais pas le laisser s'en tirer comme ça. »
« Ça arrive. »
« Ça ne devrait pas. »
Elle était si douce, à l'opposé de Bella. Son regard empreint d'empathie, de gentillesse et de bienveillance gonfla le cœur de Edward et il ne put s'empêcher de sourire.
Son sourire s'agrandit quand elle exprima ces dernières paroles.
« Tu es mon ami, c'est normal. »
Il était son ami. Et Edward avait envie qu'elle le soit.
C'était une agréable habitude d'aller chez Bella le vendredi soir. Il était toujours invité au repas, il appréciait manger en compagnie de sa famille et discuter de choses futiles. Il n'avait pas cette chance, chez lui.
Son assiette était toujours plus maigre que celle des autres mais personne ne disait quelque chose. Bella, parce qu'elle ne savait pas quoi dire, ni même si c'était une chose intéressante à relever. Elle avait entendu quelques trucs à propos des troubles alimentaires et la seule chose qu'elle avait retenu c'est de ne pas les forcer à manger.
Esmée ne disait rien non plus mais elle vérifie toujours qu'il ait bien mangé et grignoter de la nourriture avant de partir de chez elle.
Carlisle n'avait pas pris le temps de s'en rendre compte. Il faut dire que sa présence était rare et qu'il n'était pas très sociale. Il ne parlait pas beaucoup à leur invité, faisant simplement attention à ses blessures.
James, lui, avait tout remarqué. Il était un excellent observateur et pouvait affirmer qu'il mangeait de plus en plus en leur compagnie. Il ne lui a pas fallu longtemps avant de déceler l'anorexie dont souffrait Edward. Il n'en parlera cependant jamais, par peur de dire quelque chose de travers, ou de ne pas s'y connaitre assez sur le sujet. Il n'avait que quatorze ans après tout, qui le prendrait au sérieux pour ce genre de choses ? Il n'était pas psychologue, et les seuls choses qu'il connaissait de cette maladie était par le biais de sa meilleure amie.
Edward apprit qu'James allait mieux, physiquement en tout cas. Bella l'avait conduit à au collège ce matin, déterminant que deux jours d'absence était plus que suffisant et qu'il devait donner une leçon de ténacité à ces brutes.
Elle avait eu raison. Malgré les protestations et la peur de James, il avait été assez courageux et était revenu fier de lui. Il n'avait pas laissé quelqu'un décider pour lui, il n'avait laissé personne lui marcher sur les pieds.
Et ça lui faisait du bien.
Comme à leur habitude, après le repas, Bella et Edward montèrent pour travailler. Ils s'installèrent sur le bureau, travaillant chacun une partie différente du travail (Edward sur la ligne du temps et de la présentation orale, Bella sur la présentation écrite).
Après seulement vingt minutes, Bella s'exprima :
« Tu ne trouves pas qu'on avance assez bien ? » dit-elle.
Edward retourna la tête en direction de la brune. Ses yeux gris le transcendaient.
« Je trouve aussi, » affirma-t-il.
« Tu ne trouves pas qu'on pourrait faire une pause pour aujourd'hui ? »
Edward grimaça. Il n'avait pas envie de rentrer chez lui. Pour être honnête, il voulait rester auprès de Bella. Qu'ils travaillent ou non, d'ailleurs. Sa présence était rassurante.
Il repensa à sa discussion avec Rosalie, et au fait que Bella pourrait l'apprécier.
Il aimait l'idée, bien que cela restait une simple idée…
Il regarde encore par la grande fenêtre vitrée. Il ne pouvait voir la lune aujourd'hui, mais les étoiles étaient vives. Bella remarqua son soudain changement de direction et suivi son regard.
Elle avait une idée.
« Tu veux te balader sur la plage ? » lui proposa-t-elle.
La surprise frappa Edward et ses gros yeux firent rire Bella.
« Allez, ça va être chouette ! »
Un demi-sourire étira ses lèvres et il accepta. Il avait envie de se promener sur la plage depuis qu'il avait vu la mer. Il ne prenait jamais le temps d'aller près de la côte et pourtant il habite juste à côté. Il apprécie tellement l'odeur, l'espace, l'étendue face à lui.
« D'accord, » accepta-t-il.
Bella était en joie. Elle le prit par la main et l'entraina hors de la maison. Si elle avait ressenti de l'électricité passer à travers ce contact, elle n'en laissa rien paraitre. Edward, lui, fut surpris du choc et s'était laissé entrainer sans un mot, acceptant son sort.
L'air était frais, assez pour lui donner des frissons. Plus il avançait de l'océan, plus il pouvait sentir l'air iodée, entendre la douce mélodie des vagues. Le ciel était sombre et il en était ravis – il pouvait voir les étoiles. Il n'arrivait à voir l'horizon, mais pouvait imaginer l'étendue sombre et sinueuse de l'océan Atlantique, allant tout droit vers l'Europe.
« Regarde, » lui dit Bella. « Tu peux voir Mars ! »
Edward leva les yeux et suivi le doigt de son amie. Elle pointait vers une étoile brillante, plus lumineuse que les autres. S'il regardait attentivement, il pouvait presque voir de l'orange rougeâtre transparaitre à travers la lumière.
« Ici, » dit Edward. « Tu vois Sirius. On dirait qu'elle clignote. »
Bella se rapprocha de Edward pour mieux voir le paysage. Sirius était l'étoile la plus brillante que nous pouvions observer.
« Tu peux voir la constellation d'Orion, juste à côté, » répondit-elle.
Elle qui ne prenait jamais le temps de regarder les étoiles, elle pouvait les voir. Elle qui ne perdait jamais son objectif de vue, elle était capable de faire un détour.
Elle qui savait tout anticiper, sauf les battements de son cœur qui s'accélèrent, cette nervosité au creux de son estomac.
Edward lui permettait de remarquer les étoiles.
Edward lui permettait de revoir ses objectifs, de faire des détours. Il lui avait appris à déléguer, à travailler en équipe… osera-t-elle le dire ? Il lui avait appris à voir ce qu'elle n'avait jamais pris le temps de regarder. À s'inquiéter pour les autres. A vouloir exprimer son amour.
Son cœur rata un battement. Sa respiration se coupa. Ses yeux ne quittaient plus le visage de Edward éclairé par les étoiles, dans cette nuit noire.
Elle se surpris à sourire alors qu'il lui récitait les trois étoiles alignées représentant la ceinture d'Orion, alors qu'il cherchait le signe du Bélier. Elle appréciait les courbes de son visage, sa mâchoire en diamant, ses yeux légèrement enfoncés qu'elle savait vert, ses lèvres…
Edward tourna brusquement son visage vers la brune et lui sourit. Il n'avait plus peur d'elle, réalisa-t-elle. Elle se souvient de leur première conversation, à quel point il avait l'air au plus bas. À quel point il semblait malheureux, angoissé à l'idée de raté son travail.
Et le voilà, maintenant, en train de lui sourire. Elle le lui rendit, avec une joie qu'elle avait rarement ressentie.
Ils s'installèrent, sur le sable, à contempler les étoiles toute la soirée. Aucun des deux ne voulaient perdre ce moment, il était bien trop précieux.
Ensemble, ils voyaient ce qu'ils ne prenaient jamais le temps de contempler.
Ensemble, ils entamaient un nouveau voyage, qu'aucun d'eux n'aurait anticipé.
A bientôt ! Destinitys
